rainy day (athéna)

rp libre, si t'es intéressé tu peux soit répondre directement sans prévenir, soit me mp pour que j'te le réserve si tu veux y répondre plus tard.
edit : rp plus libre, biz.

_______________


Le besoin de clopes se fait ressentir, il tâtonne ses poches : rien. Il grogne un peu et se met à retourner un peu tout le bordel dans sa voiture à la recherche d'une cigarette. Même quelques mégots pas bien terminés, n'importe quoi qui pourrait l'aider à tenir le coup. Mais c'est le désert complet. Juste des paquets de clopes terminés qui trainent et s'entassent un peu partout sur le sol, laissant émaner une vieille odeur de tabac dans tout l'habitacle. Il s'énerve, tape négligemment sur l'appui tête de son siège avant de se vautrer dedans en soupirant bruyamment. Il reste planté là quelques secondes, à fixer le vide à travers son pare-brise. Finalement, il renifle un peu, contrarié avant de se remettre en mouvement, enfonçant sa main dans la poche de son jogging. Le bruit des pièces tinte doucement, un peu étouffé par l'épais tissu qui les recouvre. Il les extirpe et fait le compte. Ouais, il a de quoi s'acheter un paquet avec ça. Mais s'il se prend des clopes, il ne pourra pas se payer à manger. Il ferme les yeux, dépité. Il laisse retomber sa tête en arrière, se mettant à fixer le plafond de sa voiture. Il gonfle ses joues d'air, le retient un peu avant de les laisser se dégonfler mollement, résigné. Il secoue la tête de gauche à droite alors qu'il remet les pièces dans sa poche. Ça fait déjà presque deux jours qu'il n'a pas mangé, il a galéré à récupérer ces quelques dollars et voilà qu'il s'apprête à aller tout claquer pour s'intoxiquer. Il se maudit d'être un sale accroc à la nicotine, de privilégier ça à son alimentation. Mais l'addiction est trop forte et c'est un peu son seul réconfort.

Il prend au départ la direction de Krainz, puisque c'est le quartier où le fait le moins chier. Pas de chance, les flics sont de sortie dans le coin, semblerait que y ait eu un règlement de compte, il n'est pas certain. Et vu que sa caisse est volée, il préfère ne pas prendre de risque à s'éterniser devant eux et à risquer de se faire repérer. Il quitte le coin pour migrer vers MexicanTown. C'est plus tendu que Krainz pour lui, mais toujours mille fois moins que North End. Il se gare dès qu'il trouve une place et se dirige vers le bureau de tabac le plus proche. Il accélère un peu en sentant les gouttes se mettre à tomber. Il déteste quand il pleut, la voiture devient humide et froide, c'est une catastrophe. Faudra qu'il se trouve un coin abrité pour limiter les dégâts.

Mais alors qu'il passe à la caisse, il entend tout un bordel dehors. Il fronce les sourcils, interpellé mais ne réagit pas immédiatement. C'est seulement une fois dehors qu'il constate avec désarroi que c'est sa voiture qui fait ce bruit-là. Ou plutôt les mecs qui s'acharnent dessus. Il écarquille les yeux et fonce vers eux en courant, trempé au bout de deux pas à cause du déluge qui s'abat sur sa gueule. — HEY ! Son cri attire l'attention des casseurs qui se réunissent rapidement avant de s'éloigner en courant et en riant, sous tous les regards intéressés des passants. Il ralentit et s'arrête à la hauteur de sa voiture, contemplant le désastre. Toutes les vitres sont pétées, deux pneus crevés, et le sac de sport qu'il gardait à l'intérieur comportant ses rares affaires a été éventré et dispersé sur le trottoir inondé. — Hijo de puta ! Il tourne la tête, comprenant qu'on s'adresse à lui. Et l'un des mecs lui balance un truc à la gueule, qu'il réceptionne en plein sur son nez. Il jure, recule et place ses mains dessus en grimaçant pendant que l'autre disparait déjà dans une rue adjacente. Il fronce les sourcils, mâchoires serrées avant de venir toucher plus délicatement son nez. Il saigne un peu, sans grande surprise. A force de se l'être fait péter un nombre incalculable de fois en taule, le moindre choc le fait saigner désormais. Il se met à grommeler quelques insultes tout bas, dans un état d'énervement aussi contenu que possible. Mais l'envie de tout casser le démange. Il pivote, ramasse ses affaires trempées, les tord pour les essorer un peu avant de les balancer sèchement dans ce qu'il reste de sa voiture. Puis il reste planté là quelques secondes, à regarder la carcasse qui ne le protègera plus de la pluie ni du froid désormais. Il ferme les yeux et souffle, au bord du craquage, les nerfs en feu. Il se tourne et vient prendre appui sur le capot de sa voiture, s'allumant une clope et la fumant rapidement avant que la pluie ne l'éteigne et ne la casse. Les quelques taffes auront au moins eu l'effet de le détendre un peu. Juste un peu. Et il reste planté là, sous la flotte, abattu et fatigué par tout ça.

quel temps de merde. c'est la première chose qui traverse l'esprit d'athéna quand elle sort du taf. ensuite vient le fait que la veste qu'elle a pris plus tôt pour venir jusque-là n'est pas du tout adaptée à la pluie. certes, pour l'instant, c'est quelques gouttes. mais ça se voit que ça va pas aller en s'améliorant. et comme elle ne compte pas se mouiller la gueule tout le trajet, elle s'dit qu'il faut qu'elle trouve un parapluie. en marchant, elle regarde les boutiques ouvertes, guette surtout s'il y a pas un parapluie oublié à l'entrée d'une d'entre elles. et, oh. en voilà un. athéna rentre, fait mine de regarder à l'intérieur, voit par les fenêtres que le temps vient d'empirer. ouais, ce parapluie est à elle. elle le prend en sortant. désolée, pas désolée, mais chacun sa merde. c'est détroit, ici et quand on tient à ses affaires, on les laisse pas trainer, c'est aussi simple que ça.

athéna se remet à tracer, un fin sourire sur les lèvres tandis qu'elle est maintenant abritée de la pluie. ça va pas l'empêcher de prendre le premier bus qu'elle va trouver qui va dans la bonne direction, soit krainz, mais quand bien même. elle tourne à droite et "Hijo de puta !" ah. c'pas très gentil ça. et elle voit le gonze insulté se manger un truc en pleine gueule. aïe. visiblement, le type n'a pas que des amis dans le coin et à voir l'état de sa caisse, ça confirme les suspicions d'athéna. et vu comme ça, le mec a l'air au bout de sa vie et c'vrai qu'il y a rien d'étonnant là-dedans. mais elle attend un peu avant de continuer d'avancer. juste parce que. en soit, c'pas son problème. en soit, elle pourrait faire un détour et éviter d'croiser le mec. mais elle a pas le temps. athéna s'remet à marcher, voit le mec essorer des fringues. puis s'appuyer sur sa caisse en fumant une clope qui va bien vite finir trempée. wow. quel mood.

quand bien même ça la regarde pas, quand bien même elle sait que c'est détroit et qu'il vaut mieux éviter de converser avec n'importe qui - surtout quand le n'importe qui en question vient de se faire niquer sa caisse -, athéna s'retrouve quand même à s'arrêter à sa hauteur. peut-être qu'elle fait de la merde, mais concrètement, ce serait pas la première fois. une de plus ou une de moins, elle n'est plus vraiment à ça près. "J'sais pas ce que tu leur as fait, mais... aïe." qu'elle dit en grimaçant. surement que c'pas la meilleure des manières d'aborder la situation, mais elle n'a jamais dit qu'elle venait là pour le consoler, ni pour démontrer une profonde pitié. faut dire que s'il faut, ils avaient une bonne raison de faire ça, les autres. alors elle préfère ne pas trop s'avancer, athéna. quant au fait qu'elle ouvre la discussion, au pire, le mec l'envoie se faire foutre et elle continuera de tracer sa route. mais au moins, l'avantage qu'il a maintenant, c'est que sa clope est abritée par la pluie et il peut la fumer tranquille. ah, elle sait quand même faire preuve de gentillesse parfois. "Tiens" elle trifouille dans son sac, sort un paquet de mouchoirs qu'elle lui tend. "pour ton nez" parce qu'elle sait pas s'il est au courant, mais il saigne encore. ça non plus, ça la regarde pas. mais faut croire que c'le côté infirmière à dix balles qui ressort, un peu trop habituée à voir son frère arriver à la maison en saignant de quelque part. surement que dans le fond, c'est pour ça qu'elle vient de s'arrêter, même si ça n'a pas vraiment de sens. le truc, c'est qu'il a pas l'air très menaçant, le gars, même s'il a quand même l'air un peu vénère. ça l'impressionne pas vraiment, à athéna. elle a déjà vu pire. alors elle peut au moins l'aider à fumer sa clope sans se mouiller deux minutes. peut-être que ça améliorera un peu sa journée qui a dû radicalement plonger dans la catégorie journée de merde. c'est un minimum.

Bruits de pas qui s'approchent et ça le crispe. Ses lèvres qui se pincent autour de sa cigarette et il continue à fixer droit devant lui, ne préférant pas donner d'attention à qui que ce soit. Il n'a pas envie de voir les sourires moqueurs et satisfaits des badauds. Pourtant, il finit par distinguer une silhouette blonde dans son champ de vision et elle s'arrête près de lui. Il fronce les sourcils et se contente de jeter un bref coup d’œil dans sa direction, prêt à lui aboyer dessus et à lui demander ce qu'elle a à le fixer comme ça. Mais elle prend la parole la première, le coupant dans son élan. — J'sais pas ce que tu leur as fait, mais... aïe. Son visage se déforme un peu sous l'incompréhension et subitement, la pluie ne semble plus tomber sur sa tête. La fille s'est rapprochée à tel point que son parapluie le recouvre également en partie. Il la dévisage longuement en silence, interpellé. Et méfiant surtout. Il est devenu parano à la longue, l'impression que tout le monde sait qui il est et ce qu'il a fait. Alors qu'il a parfaitement conscience que c'est impossible, mais ça ne change rien. Il a toujours cette désagréable sensation que tous les regards sont braqués sur lui, comme s'il se trimballait avec un panneau clignotant au-dessus de sa tête avec écrit dessus qui il est. Par réflexe, il regarde autour d'eux, s'attendant presque à trouver une bande non loin qui les observe en se marrant. Comme si ses potes lui avaient dit "t'es pas cap d'aller lui parler" ou qu'ils avaient fait un quelconque pari stupide qui finira par se retourner contre lui. Mais non, avec le temps qu'il fait personne ne traine sur le trottoir et les quelques regards braqués sur eux à travers les vitrines ne correspondent pas à ce qu'il imagine. Il finit par reposer son attention sur elle, alors qu'elle se met à fouiller dans son sac.  — Tiens. Il plisse les yeux, sur ses gardes. Elle finit par sortir un simple paquet de mouchoirs et lui tendre, le déstabilisant encore plus. — Pour ton nez Aussitôt, il vient toucher son nez avec le revers d'un doigt, ne s'étant même pas rendu compte qu'il saignait. Faut dire qu'avec le déluge qu'il s'est pris sur la gueule, difficile de faire la différence entre l'eau et le sang. Et quand il ramène sa main sous ses yeux, celle-ci est effectivement tâchée de rouge. Un truc un peu dilué, à cause de la pluie. Il attrape le paquet tout en la fixant, ne comprenant pas vraiment ce qu'elle lui veut. — Merci. Qu'il finit par grommeler brièvement, la voix basse et grave, pas en confiance. Il éponge son nez comme il peut et nettoie le sang sur sa main avant de prendre un deuxième mouchoir et de le plaquer contre sa narine endommagée. Il lui rend ensuite le paquet et se remet à la fixer. Il n'arrive pas à déterminer si elle sait qui il est et qu'elle s'en fout potentiellement. Ou si elle n'a juste aucune idée de qui il est. Sur la défensive, il finit par dire. — Et pour info, j'leur ai rien fait. Ce qui est, en soi, totalement vrai. Il ne leur a rien fait à eux, même si leur réaction peut avoir quelque chose de compréhensible malgré tout. Il soupire bruyamment et se retourne un peu pour jeter un coup d’œil à sa voiture depuis le capot. Elle est foutue. Il peut l'abandonner là, la fourrière finira par la ramasser et elle terminera à la casse où il ne sait où. De sa main libre, il vient frotter ses yeux avec ses doigts avant de secouer la tête et de venir caler sa clope entre son index et son majeur. Et maintenant, il fait quoi ?

A nouveau, il considère l'inconnue un instant, hésitant. Mais foutu pour foutu, autant qu'il tente, il n'a rien de plus à perdre de toute façon. — J'abuse si j'te demande 5 $ ? J'vais en avoir besoin pour laver et sécher mes fringues. Ce n'est pas comme s'il pouvait rentrer chez lui, se prendre une douche bien chaude et faire sécher tout ça tranquillement dans son salon avant d'enfiler des fringues propres et sèches. Toute sa garde robe se trouve dans cette bagnole. Toute sa vie en fait. Mais il n'a pas spécialement envie de le détailler à la fille, y a rien de très glorieux à admettre qu'on crèche dans sa caisse. Il grimace un peu alors qu'une douleur désagréable se fait ressentir au niveau de son nez. Il enlève le mouchoir qui le camouflait et le frôle du bout des doigts pour tenter de tâter les dégâts. Et vu l'intensité de la douleur, c'est peut-être un peu plus grave que ce qu'il pensait. Il lui semble sentir une profonde entaille, il pivote, cherche ses rétros mais ceux-ci se sont fait exploser au passage. Il claque sa langue contre son palais, contrarié, avant de finalement tenter d'observer l'état de son nez dans ce qu'il reste de son pare-brise. Mais il n'y voit pas grand chose avec toute la flotte et les fissures. Alors il interroge la fille. — C'est moche à quel point ? Qu'il sache s'il faut qu'il aille faire un tour au "dispensaire" chelou qui s'est installé au Mall dans Delray afin de tenter de soigner ça avant que ça n'empire, ou si ce simple mouchoir suffira à régler le problème.

@athéna kaiser

c'est pas qu'elle se soucie particulièrement de l'état de la caisse du type, mais franchement? si on niquait sa voiture comme ça, elle péterait un câble. surement qu'ares aussi d'ailleurs. lui plus qu'elle, en fait. est-ce qu'il vaut mieux s'en prendre aux biens matériaux ou aux gens? ça aussi, c'est une question qu'elle se pose. athéna sait très bien qu'elle devrait continuer sa route et ne pas se soucier du gonze et de ses problèmes, mais elle s'arrête quand même. il a l'air de passer une journée de merde et elle est pas vraiment là pour l'améliorer et jouer mère teresa, mais elle s'dit que si la situation était inversée et qu'on l'abritait de la pluie pendant au moins quelques minutes, ça lui ferait plaisir. alors elle le fait. même si, clairement, si le type lui parle mal, elle attendra pas son reste pour l'envoyer se faire foutre et se casser. le mec a pas l'air serein, mais ça empêche pas athé de sortir un paquet de mouchoirs et lui tendre. son nez saigne et normalement, elle a mieux que ça, mais sur elle? dans la rue? c'est tout. "Merci." la méfiance s'entend dans le ton de sa voix, mais elle se formalise pas. à sa place, surement qu'elle serait pas d'humeur aimable non plus. non pas qu'il ait été désagréable. il lui rend le paquet après avoir essuyé le sang, tout en laissant un mouchoir contre son nez et elle hoche la tête en guise de réponse à son merci en rangeant le paquet de mouchoirs. honnêtement? il aurait pu le garder. "Et pour info, j'leur ai rien fait." athéna hausse un sourcil en entendant ça. son regarde passe du type à sa caisse, puis revient sur lui. ça lui semble pas trop crédible, même s'ils sont à détroit et que ça peut arriver qu'une caisse soit prise pour cible pour rien. mais, parce qu'il y en a toujours un, elle les a entendu le traiter de fils de pute et pour ça, doit surement y avoir une cause - même si elle n'est pas forcément des plus juste. "Si tu le dis." qu'elle répond en haussant les épaules tandis qu'il regarde les dégâts de sa voiture. y a pas de jugement dans sa voix, juste l'envie de lui faire comprendre qu'elle ne croit pas trop à son histoire. et en même temps, elle creusera pas plus, ça la regarde pas.

"J'abuse si j'te demande 5 $ ? J'vais en avoir besoin pour laver et sécher mes fringues." le regard d'athéna se repose sur lui et elle le dévisage un peu. c'est à son tour de se méfier. certes, cinq dollars, c'est pas grand chose. mais avec cinq dollars, elle peut s'payer à bouffer dans un fast food. et elle le connait pas, à ce type, si ça se trouve, c'est un gros connard qui mérite pas qu'elle lui file de l'oseille. "Un peu ouais, déjà que j't'abrite avec mon parapluie..." et c'est culotté de dire ça, parce que ce parapluie n'est pas à elle et ça lui demande pas un gros effort. enfin si, son bras est levé un peu plus haut. "Mais t'as de la chance, j'suis d'humeur charitable aujourd'hui." qu'elle lance avant de secouer la tête et c'est pas forcément pour lui, mais surtout pour elle. mais bon, sa caisse vient de se faire démolir, il a l'air d'avoir passé une journée de merde - peut-être même que c'est pas que cette journée - et son nez a pris cher, alors franchement, elle peut bien lui filer cinq dollars. peut-être même que ça lui apportera du bon karma, qui sait. elle fouille dans son sac et ça prend déjà plusieurs longues secondes, jusqu'à ce qu'elle trouve son porte-feuilles qui était bien planqué. elle tape dans ses pourboires, lui sort le billet avant de lui tendre. il l'attrape avant de guetter les dégâts qu'a causé ce qu'il a reçu dans la gueule. enfin, elle est pas sûre qu'il parvienne à apercevoir son reflet correctement dans ce qui reste de son épave, mais c'bon, elle va pas lui sortir son miroir de poche de son sac non plus, faut pas pousser. "C'est moche à quel point ?" à cette question, elle le regarde avec un plus d'attention. faut dire qu'elle a l'habitude des visages (ou autres parties du corps) qui reviennent dans un sale état à cause d'ares et de ses penchants pour la bagarre. mais franchement, le type qui lui a lancé le truc au visage est plutôt doué. et elle sait de quoi elle parle, professionnelle du jet d'assiettes qu'elle est. "Hm, j'ai déjà vu pire, mais c'est pas ouf. J'pense que si tu fais rien, tu risques d'avoir une sale cicatrice. Mais après, j'dis ça, j'dis rien, j'suis pas infirmière." elle a juste regardé tout un tas de tutoriels sur youtube pour savoir comment faire des points de suture correctement. encore une fois, la cause de ces visionnages reste la même: ares. un débile quand il s'y met. "J'ai juste l'habitude de voir des plaies dans le genre et franchement, j'te déconseille de laisser ça comme ça." après, ce n'est que son opinion personnelle et il fait ce qu'il veut. c'est juste que s'il a une cicatrice pas top et qu'on lui demande ce qu'il fait, raconter qu'il s'est mangé une pierre en pleine tronche en se retournant? c'est pas dingue comme histoire.

— Si tu le dis. Elle ne le croit pas et ça ne le vexe même pas. Il a l'habitude que sa parole soit constamment remise en doute depuis plusieurs années, depuis l'arrestation. Il reste impassible, devenu presque insensible à ce genre de chose. Il n'a plus envie de se battre pour prouver quoi que ce soit aux gens, il a vite compris que ça ne servirait à rien. Que quand on vous met dans une case, on ne peut plus en sortir après, qu'importe ce que vous fassiez et prouviez. Alors qu'elle ne le croit pas, tant pis, elle est quand même venue, elle lui a quand même donné un mouchoir. Et puisqu'elle ne semble pas savoir qui il est, ou alors ça n'a pas l'air de lui poser de problème, il a bien l'intention d'en profiter un peu. Tout d'abord parce que ses échanges sociaux sont malgré tout assez maigres et ça lui manque, lui qui a toujours été habitué à être entouré de mille personnes. Mais aussi parce qu'il a bien besoin d'un coup de main, là, tout de suite et qu'il est las de se démerder toujours tout seul, de prendre sur lui, d'encaisser et d'attendre que les choses s'améliorent d'elles-même. Ça n'arrivera pas.

Alors il tente le tout pour le tout et lui réclame 5$ pour laver et sécher ses fringues trempées. Elle n'a pas l'air spécialement emballée par sa requête, le dévisage longuement, comme si elle l'étudiait pour savoir s'il méritait ou non. — Un peu ouais, déjà que j't'abrite avec mon parapluie... Il se marre un peu, ses yeux qui trainent instinctivement sur le parapluie. Il sait bien qu'elle a déjà été sympa de venir à lui, de l'abriter et lui filer un mouchoir. Mais il compte sur le fait de potentiellement lui faire un peu pitié pour pouvoir obtenir plus. Et ses espoirs semblent être récompensés. — Mais t'as de la chance, j'suis d'humeur charitable aujourd'hui. Il est bien tombé, effectivement. Il a déjà hâte d'aller se mettre à l'abri, et de pouvoir enfiler des fringues sèches avant d'attraper une pneumonie et d'en crever lamentablement dans le caniveau, sans personne pour se soucier de lui, disons-le franchement. Elle sort son porte-feuille de son sac et pendant quelques secondes, il est traversé par l'envie de lui arracher des mains et de partir en courant avec. Comme une pulsion dictée par son instinct de survie. Il détourne le regard, l'air de rien et prend sur lui. Il ne veut pas devenir ce genre de personne, il ne faut pas. Elle finit par le ranger et déjà, il se sent mieux. Il tend la main pour attraper le billet et lâche, le ton un peu tout bas, comme s'il était accablé par une certaine honte. — Merci, c'est sympa. Il ne sait pas si ça représente beaucoup pour elle ou si ça ne changera rien à sa vie, mais quoi qu'il en soit, il apprécie sincèrement le geste.

Mais la brûlure au niveau de son nez le fait vite redescendre. Il se tourne et tente d'observer les dégâts, ça n'a vraiment pas l'air joli du peu qu'il arrive à voir. Le mec ne l'a pas raté, cet enfoiré. Il grogne un peu, contrarié et se renseigne auprès de l'inconnue pour savoir ce qu'il en est. Peut-être que ce n'est pas si vilain, peut-être qu'éponger le sang avec son mouchoir suffira et qu'il lui suffit d'attendre un peu pour que tout se règle tout seul. Mais elle n'a pas l'air de cet avis. Elle l'observe scrupuleusement, avec un œil qui semble expert, comme si elle avait déjà vu la même chose des centaines de fois. Peut-être qu'elle bosse dans le milieu médical. — Hm, j'ai déjà vu pire, mais c'est pas ouf. J'pense que si tu fais rien, tu risques d'avoir une sale cicatrice. Mais après, j'dis ça, j'dis rien, j'suis pas infirmière. Ah, mauvaise pioche. Il souffle et revient poser le mouchoir dessus, blasé. Bien sûr, fallait que ça tombe sur lui. — J'ai juste l'habitude de voir des plaies dans le genre et franchement, j'te déconseille de laisser ça comme ça. Super. Cette fois-ci, il roule carrément des yeux. Et il fait comment exactement pour se soigner ? Il n'a même pas 5 $ pour se payer le lavomatique, il ne risque pas de pouvoir se payer des soins, ou même d'aller s'acheter de quoi se réparer tout seul.

Foutu pour foutu, il prend son courage à deux mains. Il se redresse et plante son regard dans celui de la fille. — Ok, j'vais y aller franchement. Comme tu l'auras peut-être compris, cette caisse, c'était ma "maison", et j'ai même pas de thunes pour pouvoir laver mes fringues, alors clairement, j'peux pas m'occuper d'mon nez. Est-ce que ce serait trop t'demander de me filer un coup d'main là-dessus ? Et en échange, si t'as besoin d'un truc, quoi que ce soit, j'te rendrais ce service, promis. Mais là, j'suis en galère et j'ai pas envie que la plaie s'infecte et que ça empire, surtout que je vais probablement devoir crécher dehors ou dans un histoire crade pour quelques temps, alors, pas l'idéal franchement. Il vient joindre ses mains devant lui en signe de prière et retrousse un peu le nez - ce qui le fait tiquer au passage à cause de la douleur - et ajoute un petit :  — S'il te plait ? Il y va totalement au culot et si elle le jette et se tire sans se retourner, il ne pourra que comprendre. Mais ça vaut le coup d'essayer quand même, sait-on jamais, son humeur charitable pourrait lui être favorable.

athéna s'dit que le gars abuse peut-être un peu de sa gentillesse quand même. et elle se demande toujours pourquoi elle accepte, mais bon, elle est là et il a pas l'air dangereux. ouais, elle sait, entre ce qu'une personne dégage et les actions qu'elle fait - y a une nuance. mais whatever, au pire, qu'est-ce qui peut lui arriver? ok, un tas de choses, certes. arguments totalement faillibles. tant pis. pas grave, elle va faire avec. et si le type avait voulu faire quelque chose de mauvais, il l'aurait déjà fait. soyons honnêtes, il a beau être grand, il est pas vraiment en position de force. elle, elle a pas besoin de lui. elle, si elle se casse de là, elle rentre tranquillement chez elle. donc, ouais, lui filer cinq dollars, c'pas vraiment un problème. même si elle fait comme si, juste parce que ce serait trop facile si elle les lui filait avec un grand sourire sur la gueule sans rien ajouter. et ce serait bizarre venant d'elle. faut toujours qu'elle en lâche son petit mot. ça doit être de famille d'aimer emmerder les gens d'une manière ou d'une autre. ouais, parce que ça, elle sait très bien de qui elle tient. "Merci, c'est sympa." athéna le sait, que c'est sympa de sa part. mais faut pas trop lui en parler, sinon elle va finir par les regretter, ces cinq dollars. "Pas de quoi." façon de parler, c'la politesse de dire ça à ce qui parait.

et le gars finit par regarder les dégâts qu'il y a sur son visage. et clairement, c'pas très beau à voir. même si athéna a vu pire, parce que bon, tant que son nez est pas cassé c'est clairement pas si grave que ça. mais le truc plus chiant, c'est la cicatrice qu'il risque d'avoir. ça, c'est pas génial. ceci dit, il pourrait raconter qu'il s'est battu et 'tu devrais voir le gars en face', ce genre de conneries que les mecs balancent tout le temps pour se dédouaner de leurs propres blessures. sauf qu'athéna, elle peut analyser la chose autant qu'elle veut, le truc, c'est qu'elle est pas infirmière. on pourrait croire que si vu le nombre de fois où elle a recousu ares, mais c'est pas le cas. surement qu'elle devrait songer à se reconvertir d'ailleurs, mais elle a pas le temps pour ces conneries - ou l'argent, surtout. mais tout ça pour dire qu'elle n'est pas vraiment sûre de ce qu'elle avance. et faut croire que ce qu'elle dit lui plait pas, au gars, parce qu'il roule des yeux. ce qui pousse athéna à hausser un sourcil, il a qu'à le dire, si elle le fait chier.

il se tourne à nouveau vers elle pour la regarder dans les yeux et athéna capte que c'pas bon signe ça. y a quoi, il va encore lui demander cinq dollars? c'bon, faut pas déconner, athéna n'est pas une banque. "Ok, j'vais y aller franchement. Comme tu l'auras peut-être compris, cette caisse, c'était ma "maison", et j'ai même pas de thunes pour pouvoir laver mes fringues, alors clairement, j'peux pas m'occuper d'mon nez. Est-ce que ce serait trop t'demander de me filer un coup d'main là-dessus ? Et en échange, si t'as besoin d'un truc, quoi que ce soit, j'te rendrais ce service, promis. Mais là, j'suis en galère et j'ai pas envie que la plaie s'infecte et que ça empire, surtout que je vais probablement devoir crécher dehors ou dans un histoire crade pour quelques temps, alors, pas l'idéal franchement." athéna l'écoute, sourcils froncés, la tête penchée sur le côté. déjà en train de peser le pour et le contre. et le gars fait mine de prier à l'aide de ses mains, essaie d'attiser la pitié d'athé. peut-être bien que ça marche. "S'il te plait ?" pour: ça la dérange pas d'essayer de lui arranger ça. contre: il risque de ne pas avoir qu'un nez cassé si ares le croise chez eux et il pourrait essayer de faire des trucs bizarres aussi.

elle lève la main dans sa direction, lui faisant signe d'attendre une seconde tandis qu'elle attrape son téléphone avec son autre main. calcul mental dans sa tête. "Sache que si t'essaies de me la faire à l'envers, ton nez sera si cassé qu'il faudra de la chirurgie esthétique pour le réparer." et ça, ça coute cher. et bien entendu, c'est pas elle qui s'occupera de ça, mais c'un détail dont il peut se passer. "Normalement, j'ai de quoi te nettoyer tout ça chez moi. Et recoudre aussi, même si c'toujours plus chaud sur le nez, m'enfin, on verra ce que j'peux faire, ok?" genre, elle promet rien, c'est ça qu'elle entend par là. toujours pas infirmière, même si elle fera de son mieux. d'autant que c'est plutôt pas mal de savoir qu'il lui devra un service. même si en vrai, elle a rien à lui demander là tout de suite, peut-être que ça changera. "Juste, va pas falloir que ça mette trop longtemps, parce que si mon frère te voit chez moi, y aura pas que ton nez qui sera dans le mal." littéralement. parce qu'ares se posera pas de question sur les raisons de la présence de ce gars chez eux. ce qu'il verra, c'est un gars avec athéna et il s'dira qu'ils vont ou auront déjà ken, rien d'autre. "J'habite à Krainz, j'pense que ce sera plus vite fait en bus. Ça aurait été plus simple avec ta caisse, mais bon..." elle grimace et ouais, peut-être que cette phrase n'était pas nécessaire, mais bon. faut pas compter sur elle pour la délicatesse. "C'quoi ton nom au juste?" qu'elle sache qui sait qui va se retrouver dans sa salle de bain.

Elle n'a pas l'air particulièrement saoulée de sa requête, ni franchement réticente. Est-ce que ça marcherait ? Il l'espère. Parce que outre le fait de se faire réparer le nez à peu près correctement, il a bien envie de pouvoir se réchauffer dans la chaleur d'une maison, et de s'installer dans un canapé histoire de décompresser un peu de sa journée de merde. Il envisage même d'essayer de squatter un peu s'il y arrive. Faut qu'il sorte ses meilleures cartes. Si elle a une machine à laver chez elle, il pourra toujours tenter de laver ses fringues là-bas et d'y rester le temps que tout sèche. Ça peut lui faire gagner une nuit ou deux au chaud, le temps de retrouver une voiture ensuite. Elle lui fait signe de la main d'attendre et il obtempère, intrigué. Elle sort son téléphone et consulte il ne sait quoi dessus, visiblement très concentrée. Par réflexe, son regard traine sur l'écran pour essayer de comprendre, mais aucun indice ne lui saute aux yeux.

— Sache que si t'essaies de me la faire à l'envers, ton nez sera si cassé qu'il faudra de la chirurgie esthétique pour le réparer. Il se redresse, d'abord surprit par la virulence de ses propos. Mais finalement, il esquisse un petit sourire en coin amusé, et ricane à moitié en silence, seul son corps qui s'agite légèrement le trahit. Il lève ses mains devant lui en gage d'innocence. — Ok Beatrix Kiddo ! Il se marre un peu plus, espérant qu'elle aura saisit à sa référence à Kill Bill et sinon, tant pis pour elle. Il secoue la tête lentement de gauche à droite, toujours le sourire aux lèvres. A vrai dire, elle pourrait bien le menacer de tout ce qu'elle veut, il s'en fiche. Tout ce qu'il retient, c'est qu'elle accepte et qu'il va pouvoir être soigné. Il s'imagine déjà boire un café, manger un repas chaud qui ne lui aura pas coûté un seul centime. Il espère vraiment que ça va se passer comme ça.
— Normalement, j'ai de quoi te nettoyer tout ça chez moi. Et recoudre aussi, même si c'toujours plus chaud sur le nez, m'enfin, on verra ce que j'peux faire, ok ? Il hoche la tête de bas en haut tout en haussant les épaules, il est pas bien difficile. C'est déjà plus que tout ce qu'il aurait pu espérer. — Fais c'que tu peux, ce s'ra toujours mieux que si j'm'en étais occupé moi-même. Ce n'est pas difficile en même temps, étant donné qu'il n'aurait rien fait du tout. A part morfler et râler.

— Juste, va pas falloir que ça mette trop longtemps, parce que si mon frère te voit chez moi, y aura pas que ton nez qui sera dans le mal. La désillusion peut se lire dans son regard. Hé merde. Ce sont tous ses plans qu'il voit subitement s'envoler, partir en fumée. Il fait la moue, dégoûté. — Hm, ok. Il ne trouve rien d'autre à dire, la déception est trop brûlante. Il n'a jamais compris ce genre de choses, ces frères surprotecteurs. Peut-être parce qu'il n'a jamais eu de petite sœur. Encore, si la fille avait eu 12 ans, il veut bien comprendre. Mais elle est totalement majeur a priori et ce n'est pas non plus comme si le fameux frère allait le retrouver sur le canapé du salon en train de culbuter sa frangine. Quoi qu'il en soit, la nuit au chaud s'éloigne à la vitesse d'un tgv et ne reste plus à l'horizon qu'un bref moment à se faire charcuter, le plus vite possible en priant pour que personne n'arrive. On est loin du confort du canapé et d'un café réconfortant. Au fond, ça ne le surprend pas. Ce n'est pas franchement comme si l'univers était de son côté depuis 3 ans. Dépité, il inspire et souffle en silence, se résignant à accepter cette maigre contrepartie. C'est mieux que rien. Dans tous les cas, il va devoir s'en contenter.


— J'habite à Krainz, j'pense que ce sera plus vite fait en bus. Ça aurait été plus simple avec ta caisse, mais bon... Aoutch. Il hausse un sourcil, interloqué, avant de venir placer ses mains sur sa poitrine et de faire mine d'avoir été touché en plein cœur. — Aïe, tu vises bien putain. Bon par contre, il n'avait pas prévu de se taper un trajet en bus. Il avait l'espoir qu'elle ait sa propre voiture, décidément, son bon plan est de plus en plus décevant. Il essaye de garder le moral malgré tout, de se concentrer sur le fait que quelqu'un s'est arrêté pour lui malgré tout et ait prêt à lui apporter son aide. Il se lève et sort de l'abri apporté par le parapluie pour aller récupérer l'ensemble de ses affaires dans sa voiture. Il fourre tout dans son immense sac de sport, qui lui sert en réalité de maison et le jette sur son épaule avant de revenir vers elle, prêt à partir. — C'quoi ton nom au juste? Il bloque, comme si elle venait de lui poser une question piège. Il hésite, peut-être un peu trop longtemps pour que ça ne paraisse pas suspect. Il pèse les pour et le contre, avant de se dire que c'est trop risqué de lui donner son vrai prénom. Elle n'a pas l'air de savoir qui il est, il aimerait bien que ça reste comme ça. — Dino. C'est celui de son père, le premier qui lui soit venu à l'esprit. Il enchaine. — Et toi ? Histoire que je sache a qui je vais devoir un service. Il marque une pause, plisse les yeux. — Pas d'trucs chelous, hein ? Ok, il est prêt à beaucoup, mais il a ses limites malgré tout. Il s'inquiète probablement pour rien, elle a l'air d'une fille normale, qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui demander de si terrible ?

Il regarde autour de lui pour chercher l'arrêt de bus le plus proche. Y en a justement à cinquante mètres de là. Ils s'élancent dans cette direction et la laisse guider la marche, pour savoir de quel côté du trottoir ils doivent aller pour être dans le bon sens. Une fois au niveau de l'abri, qui est vidé de toute âme pour le moment - pas étonnant vu le temps - il s'affale sur le petit blanc glacé. Mais probablement pas autant que lui. Il souffle dans ses mains et les frotte l'une contre l'autre pour les réchauffer alors qu'il ruissèle de partout. Les fringues trempés, les cheveux, le visage. On dirait qu'on vient de lui jeter une piscine sur la gueule. — Et sinon ton frère, t'es sûre qu'il est pas chez toi là ? Pas vraiment envie d'avoir une mauvaise surprise dès notre arrivée. J'cours vite, mais le sac que j'me trimballe est clairement à mon désavantage. Il espère juste que son frère n'est pas aussi champion du monde du 400 mètres et également boxeur professionnel. Quoi qu'avec la chance qu'il a, ça ne serait pas si surprenant que ça qu'il tombe sur un judoka ou autre truc du genre. Il jette un coup d’œil sur l'heure d'arrivée du prochain bus, plus que 3 minutes à attendre, ils ont de la chance. Il renifle, le bout du nez gelé et vient s'essuyer un peu le visage avec ses manches - trempées également. Du coup, c'est moyennement efficace.

si athéna lui fait signe d'attendre, c'est surtout parce qu'il faut qu'elle fasse quelques vérifications avant de pouvoir lui dire que ouais, y a moyen qu'elle puisse l'aider. si ares est à l'appart, c'est mort. parce que son nez sera le cadet de ses soucis. sauf qu'elle se rappelle plus s'il lui a dit l'heure à laquelle il devait rentrer - enfin si, elle sait qu'elle a eu un message dans le genre, mais comme elle a l'habitude de pas vraiment l'attendre, elle a pas trop fait gaffe. ah bah justement, il lui a dit qu'il rentrerait tard. qu'apparemment, fallait pas qu'elle l'attende, parce qu'il a un gros truc de prévu. ça doit être pour ça que son cerveau a effacé le message de sa mémoire, parce que même en le relisant, elle fronce les sourcils, juste avant de ranger son téléphone. alors oui, elle peut s'occuper de ravaler la façade (positivement, enfin, elle espère) de ce gars. mais elle prépare quand même le terrain avec une menace. au cas où des idées soient déjà en train de germer dans la tête du gonze. vu la tête qu'il fait, il a pas trop l'air de la prendre au sérieux, ce qui pousse athéna à froncer encore un peu plus les sourcils. il lève les mains, fait l'innocent - mais ça prend pas vraiment. "Ok Beatrix Kiddo !" est-ce que c'est une référence à kill bill? probablement, mais tout ce qu'elle retient, c'est qu'il a l'air de se foutre de sa gueule et elle aime pas trop, même si elle le prend pas mal. "C'était pas une blague." même si ce serait pas vraiment elle qui se salirait les mains - elle est contre la violence (enfin, sauf quand c'est nécessaire). en vrai, pour le reste, elle a tout ce qu'il faut normalement. elle a renfloué les stocks récemment. alors ce gars a de la chance qu'ares soit bagarreur, parce que sinon, elle pourrait rien faire pour lui. "Fais c'que tu peux, ce s'ra toujours mieux que si j'm'en étais occupé moi-même." ouais, surement, parce que ça doit être chaud de se rafistoler la face tout seul. mais bref, elle acquiesce, parce que de tout façon, oui, elle fera de son mieux.

sauf qu'athéna perd pas le nord et ares a beau lui avoir dit que le truc qu'il avait à faire allait prendre du temps, parfois, ça met moins de temps que prévu. et le truc, c'est qu'elle trouve que le gars mérite pas vraiment de se faire taper sur la gueule - même si ça peut changer -, donc elle prévient quand même qu'il faudra pas que ce soit trop long. et le mec a l'air déçu, sauf qu'athéna comprend pas vraiment pourquoi. mais bon, elle s'laisse pas envahir par la paranoïa, peut-être qu'il s'est qu'il allait pouvoir crécher chez elle vu que sa voiture est morte et qu'il dort dedans? peut-être, peut-être pas, mais tout ce qu'elle sait, c'est que ça n'arrivera pas. ares péterait un câble sans qu'elle ait le temps de nier quoi que ce soit. bref. "Hm, ok." et même dans sa voix, ça s'entend qu'il est pas ravi. mais la vérité? c'pas vraiment le problème d'athéna. déjà, elle est gentille de lui avoir filé un billet, plus d'accepter de faire quelque chose pour son nez, alors elle répond pas, fait mine de pas comprendre qu'il est pas content. elle enchaine plutôt que perdre du temps à lui répondre, s'permet même pas de lui lâcher une petit pique. c'pas méchant, c'est juste comme ça qu'elle fonctionne. la déception laisse place à une mine choquée par ses propos. tant mieux, elle préfère ça. "Aïe, tu vises bien putain." athéna rigole en le voyant posé sa main sur son coeur. faut dire qu'elle avait une bonne munition là. "C'était trop simple en même temps." beaucoup trop même. mais dans tous les cas, il a l'air de bien le prendre. tant mieux.

il commence à ranger ses affaires trempées dans son sac de sport. et pendant qu'il range ses affaires, elle regarde son téléphone, juste pour voir si ares lui a envoyé un message concernant un changement de plan. non, que dalle. mais du coup, si c'gars vient chez elle, elle aimerait au moins savoir son prénom. c'bon à savoir ce genre de choses, ne serait-ce que pour parler déjà. le temps de réponse est un peu long, mais qui sait, peut-être qu'il sait plus comment il s'appelle. "Dino. Et toi ? Histoire que je sache a qui je vais devoir un service." ah si, il se souvient. tant mieux. elle le voit plisser des yeux. "Pas d'trucs chelous, hein ?" concernant le service? qui sait, vu qu'elle sait pas encore ce que c'est, si ça s'trouve elle lui demandera de buter quelqu'un. ou pas, c'pas son genre. "Dino, c'est original. Moi, c'est Athéna." et elle fait un peu exprès de faire planer le suspens concernant le service qu'il devra lui rendre  dans le futur. fait exprès de commencer à marcher dans la direction de l'arrêt de bus avant d'enchainer. "Et on verra si ce sera chelou ou pas. De toute façon, t'auras pas vraiment le choix, sauf si t'as pas de parole." est-ce qu'elle fait exprès d'être aussi sérieuse en disant ça? complètement ouais. mais dans tous les cas, elle sait que ce sera surement un truc bidon qu'elle lui demandera. et si ça s'trouve, elle l'aura oublié d'ici-là. quoi que, athéna oublie rarement les gens qui lui doivent une faveur. "En vrai, ce sera surement un truc tranquille." et faut pas oublier le 'surement' dans sa phrase. c'juste une probabilité, mais on sait jamais.

arrivée à l'arrêt de bus qui était pas si loin que ça, athéna s'pose à côté de dino après avoir défait le parapluie et elle laisse quand même de l'espace entre eux, histoire de. et il a l'air de se peler le cul, surement que c'est dû à ses fringues qui sont trempés. mais athéna a pas de radiateur dans son sac, désolée pour lui, il va devoir attendre d'être au chaud dans le bus pour souffler. ou chez elle. "Heureusement qu'il y a le chauffage chez moi, parce que j'sais pas encore soigner les pneumonies si t'en chopes une." c'pas dans ses cordes. et en général, faire parler ça réchauffe. athé a rarement froid, c'est ça de s'habiller comme une tchoin depuis son plus jeune âge. même si elle est pas habillée comme une tchoin en ce moment, les trois quarts du temps, elle n'est pas du tout habillée raccord avec le temps qu'il fait dehors. et même là, c'pas sa veste qui la protège du froid. mais merci à la meuf pour le parapluie. "Et sinon ton frère, t'es sûre qu'il est pas chez toi là ? Pas vraiment envie d'avoir une mauvaise surprise dès notre arrivée. J'cours vite, mais le sac que j'me trimballe est clairement à mon désavantage." athéna le regarde pendant une seconde et s'dit qu'il a pas totalement tort de s'inquiéter. mais bon, si ares lui a dit qu'il était pas là, c'est qu'il y sera pas, sinon il dit rien. c'est comme ça que ça marche, même si ouais, il peut toujours passer pour aller chercher un truc, ça étonnerait athé. "Sûre, non. Mais quasiment ouais. D'après ce qu'il m'a dit, il devrait pas être là. Et askip il a des trucs à faire." à sa dernière phrase, on entend bien que ça lui plait pas tellement, les trucs qu'il a à faire, mais autre débat. flemme de s'inquiéter maintenant, elle a un bus à prendre.

— C'était pas une blague. Il la dévisage un peu avant de rouler des yeux discrètement et de détourner la tête. Ok bon, il n'est pas tombé sur une rigolote. On peut pas tout avoir. Mais plus elle lui donne d'infos, plus il a l'impression de tomber dans un mauvais plan. S'il termine la journée plus mal qu'elle a commencé, il va finir par croire que le destin s'acharne vraiment sur lui pour lui faire payer il ne sait quoi. Il décide quand même d'y aller, gardant l'espoir que ce sera toujours mieux que rien.

Contre toute attente, elle finit par se dérider alors qu'il fait mine d'avoir été touché en plein cœur par son attaque. Ou peut-être que y a que la souffrance d'autrui qui l'amuse. — C'était trop simple en même temps. Il hoche la tête de bas en haut pour approuver ses dires. — J'avoue, c'était un coup bas. Mais il comprend, il n'aurait probablement pas résisté à sa place lui non plus, il ne lui en tient donc pas rigueur. Il commence à rassembler ses affaires, retrouvant un peu plus d'enthousiasme tandis qu'ils échangent quelques formalités. Prononcer le prénom de son père lui fait un drôle d'effet. C'est comme réveiller une vieille douleur qu'on tente d'oublier pour ne pas en souffrir au quotidien. Le genre de douleur qu'on peut mettre en sourdine, mais qui ne part jamais vraiment, même avec le temps. — Dino, c'est original. Il sourit, les yeux qui se perdent dans le vide tandis que sa tête se remplie de souvenirs heureux. — Ouais, c'est italien. Qu'il précise brièvement. — Moi, c'est Athéna. Il s'interrompt dans ce qu'il fait et tourne la tête vers elle, vaguement impressionné. Il fait une petite moue contemplative tout en secouant très légèrement la tête de bas en haut. Il émet un bref sifflement avant de réagir. —  Athéna, rien qu'ça ? Faut croire qu'tes parents avaient pas mal d'ambition en c'qui te concerne. Ce n'est pas rien de donner le prénom d'une déesse à sa gosse. Il imagine que ça peut-être le genre de truc qui pèse sur les épaules toute une vie. A moins que les parents soient juste des mordus de mythologie, un petit kiffe qu'ils se sont octroyés à défaut de pouvoir se nommer ainsi eux-même. — Et on verra si ce sera chelou ou pas. De toute façon, t'auras pas vraiment le choix, sauf si t'as pas de parole. Il se redresse, faisant mine d'être scandalisé par ses accusations. Il pose son indexe sur son propre buste et fait les gros yeux. — Moi ? Pas de parole ? Hey ! Il secoue sa tête de gauche à droite en fermant les yeux. Quand il les rouvre, il brandit sa main gauche et pose la droite sur son coeur avant de poursuivre. — J'suis un homme d'honneur. Un homme d'honneur qui vit dans sa caisse, mais un homme d'honneur quand même. Il se la joue théâtrale, les yeux un peu rieurs. — En vrai, ce sera surement un truc tranquille. Il laisse retombe ses mains et courbe l'échine, les épaules qui s'affaissent brusquement. — Ouf ! Je préfère ça. Il veut bien être un homme de parole, mais faut pas pousser non plus. Il lui lance un petit rire complice tandis qu'ils se mettent en chemin, direction l'arrêt de bus.

— Heureusement qu'il y a le chauffage chez moi, parce que j'sais pas encore soigner les pneumonies si t'en chopes une. Il relève les yeux vers elle et ricane mollement. Il hoche la tête sur le côté tout en haussant les épaules. — Le chauffage, quel luxe ! Qu'il raille un peu, se moquant de sa propre situation pitoyable. Il fait la moue. — J'me contenterai d'un bon rhume ouais, si possible. Il lève les yeux au ciel, comme si ses derniers mots étaient une supplique envers une force plus grande qu'eux. Le sujet du frère revient sur le tapis, faut dire que ce qu'elle lui en a dit ne le rassure pas spécialement. Mais tout ça a l'air de la contrarier plus qu'autre chose. — Sûre, non. Mais quasiment ouais. D'après ce qu'il m'a dit, il devrait pas être là. Et askip il a des trucs à faire. Pas besoin d'être un spécialiste des émotions humaines pour comprendre qu'un truc la chiffonne. — Hm... sujet sensible ? Ses jambes s'agitent, comme s'il battait une mesure très rapide, histoire de se réchauffer, tandis que ses lèvres virent doucement au bleu. Le bus se pointe et alors qu'ils s'apprête à monter dedans, Lapo se décale et grimpe par la porte du fond, histoire de ne pas avoir à composter quoi que ce soit. Il n'a ni ticket, ni argent et il préfèrerait éviter de taxer Athéna encore une fois. Il va finir par user sa générosité. Il chope une place assise et lui fait signe de loin pour qu'elle le repère et le rejoigne. Il se frotte les mains, appréciant déjà la chaleur du véhicule. Vivement le canapé douillet. Mais très vite, il repère trois filles qui le dévisagent. Et vu les regards qu'elles lui lancent, ce n'est pas parce qu'elles le trouvent canon. Elles l'ont reconnu. Il détourne la tête, fait mine de regarder par la fenêtre et de n'avoir rien vu. Il ne parle plus, toute joie semble avoir été retirée de son être. Il s'est refermé comme une huître. Au premier arrêt, les filles descendent à la porte du milieu, soit juste devant leurs sièges. Elles le dévisagent de haut en bas ne cachant par leur mépris, marmonnent quelques insultes et l'une d'entre elle lui balance même un doigt d'honneur à travers la vitre. Du coup, évidemment, la moitié des regards du bus sont braqués dans sa direction, interloqués. Il inspire un grand coup et détache son regard de la vitre pour le reporter sur Athéna. Il lui balance un grand sourire crispé. — J'ai beaucoup d'potes en ville, t'as vu ça ? Mais sa mine se dégrade très vite et il s'enfonce plus profondément dans son siège. — Enfin bref. Qu'il bougonne.

Ils finissent par descendre à leur tour, jusqu'à l'immeuble de son hôte. Une fois devant la porte il se décale et fait une petite courbette. — Après vous madame. Il ajoute. — Je vous laisse vérifier que la voie est libre. Histoire de ne pas se faire encore éclater la tronche aujourd'hui. Une seule fois par jour, c'est bien suffisant, non ?

"J'avoue, c'était un coup bas." le premier, mais surement pas le dernier. faut dire que pour le moment, y a matière à le tacler - même si c'est pas pour être méchante. le gars a plus de voiture: elle s'est faite fracasser par des petits cons. gratuitement, apparemment, parce que lui n'y est pour rien. son nez est dans un putain de sale état - et ça aussi, c'était gratuit. et pour conclure le tout, il est trempé. bref, y a lourdement matière à faire avec lui. et c'est clairement pas de la faute d'athéna si ce n'est pas le jour de chance de ce gars. gars qui a maintenant un prénom. dino, c'est pas courant. dino-saure, mais elle se tait concernant cette remarque. elle a déjà entendu trop de conneries concernant son propre prénom. "Ouais, c'est italien." ah, ça claque mieux dit comme ça. et en vrai, ça lui fait penser aux tortues ninja, mais ça non plus, elle le dit pas. parce que bon, certes, les tacles gratuits c'est sympa, mais elle va pas trop en faire non plus. puis quand elle lui donne son prénom, elle voit son temps d'arrêt. athéna fronce les sourcils en le regardant, se prépare déjà à entendre une connerie sortir de sa bouche. mais c'est d'abord un sifflement. hmhm. "Athéna, rien qu'ça ? Faut croire qu'tes parents avaient pas mal d'ambition en c'qui te concerne." et athéna éclate de rire à cette remarque. ses parents et le mot 'ambition' dans la même phrase? ouais de l'ambition pour qu'athéna devienne une grosse conne intolérante, peut-être, mais pour le reste? non. rien. "Ouais, ils pensent que mon frère et moi faisons partie de la race supérieure, tu vois le genre? Mais faut croire qu'ils ont toujours été plus déçus qu'autre chose." et quand on a de l'ambition pour ses gosses, on les traite pas comme ça. elle voyait la différence de traitement quand elle allait chez des amies. c'était flagrant. mais bon, on peut pas changer le passé et on choisit encore moins les gens qui nous foutent au monde. c'est pour ça qu'elle les voit qu'une fois par an et qu'un jour, elle n'ira plus du tout. c'est pour ça aussi qu'elle attend leurs décès respectifs avec impatience, même si c'est mal de souhaiter la mort des gens.

"Moi ? Pas de parole ? Hey !" athéna hausse un sourcil en le voyant s'agiter à côté d'elle, comme s'il lui fait des putain de serments et des belles promesses. sauf que c'est toujours facile de dire qu'on a qu'une parole jusqu'au moment où faut agir et que là y a plus personne. "J'suis un homme d'honneur. Un homme d'honneur qui vit dans sa caisse, mais un homme d'honneur quand même." athéna rigole à cette remarque qui n'a absolument aucun sens. précise que le service sera surement quelque chose de tranquille, même si elle comprend pas vraiment en quoi le fait de vivre dans sa voiture remet en cause la parole de quelqu'un. "Ouf ! Je préfère ça." oh, elle en doute pas. "T'sais, c'est pas parce que tu vis dans une voiture que t'as pas de paroles. C'est pas le critère sur lequel j'comptais me baser pour ça." d'autant que les trois quarts des gens les plus malhonnêtes vivent dans des villas ou des grandes maisons, donc c'pas le meilleur argument. et en vrai, y a pas un seul argument qui va vraiment compter - elle verra juste quand elle lui demandera quelque chose s'il le fait ou pas. et s'il le fait pas, c'est que c'est une petite pute, c'est tout. et là, posés sur le banc en attendant le bus, dino a l'air frigorifié. en même temps, il est trempé - logique. "Le chauffage, quel luxe ! J'me contenterai d'un bon rhume ouais, si possible." athéna sourit à sa remarque. un rhume ce serait mieux en effet. d'ailleurs le gars a l'air de faire une prière en regardant le ciel. surement qu'il devrait même pas tenter, avec la chance qu'il a l'air d'avoir, on dirait bien que toute puissance supérieure l'a déjà laissé sur le bas côté de la route. "Hm... sujet sensible ?" athéna fait la moue à cette remarque, fronce les sourcils. "J'vois pas de quoi tu parles." sous-entendu: oui, c'est un sujet sensible. parce qu'ares et les choix raisonnables, ça va pas toujours ensemble.

enfin dans le bus, athéna rejoint dino qui a trouvé une place assise, s'pose à côté de lui et putain, fait meilleur ici. surement qu'elle devrait laisser le parapluie quelque part, de toute façon, elle s'en ressert jamais. prévoit jamais d'en utiliser un. quand athéna lève la tête vers l'avant du bus, elle remarque un groupe de meufs qui lancent des regards sales dans leur direction. et ces regards sont tournés vers dino. putain, pour un mec qui a rien fait, y a quand même pas mal de gens qui ont l'air de lui en vouloir. c'est bizarre. athéna fronce les sourcils. s'dit qu'envoyer chier les petites meufs seraient une bonne idée, surtout qu'une d'entre elles commence à la regarder mal à elle. mais elles finissent par descendre. en insultant dino. et en lui faisant des doigts. wow. "J'ai beaucoup d'potes en ville, t'as vu ça ? Enfin bref." athéna lui lance un regard, le voit s'enfoncer dans son siège. "Ouais, c'est étrange. On dirait que t'es l'ennemi numéro un par ici." et encore une fois, c'est bizarre s'il a rien fait comme il dit. mais athéna arrête assez tôt d'y penser parce qu'ils arrivent enfin à son arrêt de bus. tant mieux. les transports en commun, elle kiffe pas ça. et ils sont bien assez tôt devant chez elle. "Après vous madame. Je vous laisse vérifier que la voie est libre." et monsieur fait carrément une courbette, ce qu'il faut pas voir ou entendre. athéna secoue la tête, ouvre la porte de l'appartement et vérifie à l'intérieur. non, ares est pas là, sinon y aurait les lumières allumées. ou la télé. ou quelque chose. "C'bon, il est pas là, tu peux entrer." elle enlève sa veste et la pose sur le canapé. "Tu veux boire un truc?" qu'elle demande juste avant d'allumer la cafetière pour se faire un café. quelques minutes même pas et c'est prêt. et en vrai, même si dino a pas l'air méchant, elle l'observe parfois du coin de l'oeil pour voir s'il touche à rien. parce qu'elle veut pas qu'il lui pique quelque chose ou qu'il tente un truc bizarre. on sait jamais. "La salle de bain, c'est par là." qu'elle lance en avançant avec son café à la main. elle le pose sur le lavabo avant de sortir tout le matériel pour lui rafistoler son nez. "J'répète, c'est pas dit que j'fasse des merveilles." elle préfère prévenir, histoire qu'il soit pas trop déçu suivant le résultat.

ps: désolée pour le retard

Elle éclate de rire après sa remarque sur son prénom et Lapo l'observe, interloqué par cette réaction. Son rire sonne un peu jaune et il lui semble y distinguer ce qui se rapproche le plus du mépris - et visiblement, ça ne lui est pas destiné. — Ouais, ils pensent que mon frère et moi faisons partie de la race supérieure, tu vois le genre? Mais faut croire qu'ils ont toujours été plus déçus qu'autre chose. C'est inévitable, Lapo ne peut retenir une drôle de tête face à cet aveux consternant. Ses lippes qui se mouvent dans un mouvement de rejet. Il se souvient encore en prison, les hordes de néo-nazis qui l'encensaient et voulaient le rallier à leur cause, l'accueillir dans leur groupe. Rien que d'y repenser, ça lui fout la gerbe. Il n'a jamais voulu être associé à eux et à tout ce qu'ils représentent. Il hoche lentement la tête, compréhensif. — Tant mieux s'ils sont déçus alors. Qu'il affirme avec assurance. Tant mieux pour l'univers, ça en fait toujours deux en moins. Et tant mieux pour lui, parce que dans le cas contraire ses valeurs auraient prises le dessus et il aurait été contraint de décliner son invitation. Hors de question de se retrouver le cul sur le canapé d'un appartement avec des posters d'Hitler ou de croix gammés, encore plus hors de question de s'y faire réparer et de sympathiser avec l'un d'entre eux. Il n'a pas poussé trois ans à les repousser corps et âme pour finir par se lier avec l'un d'entre eux une fois libre.

Elle semble se dérider de plus en plus en sa présence, s'amuse de ses réflexions et ça le met en confiance, le rendant de plus en plus bavard. — T'sais, c'est pas parce que tu vis dans une voiture que t'as pas de paroles. C'est pas le critère sur lequel j'comptais me baser pour ça. Lapo lâche une petite moue approbatrice, les lèvres tirées vers le bas et la tête qu'il hoche lentement de bas en haut. Son expression mute lentement pour laisser place à un sourire sincère. La fille est cool et putain, ça change. — Rassurant d'savoir qu'il reste encore des gens pas trop pourris à Detroit. C'est sa façon à lui de dire merci. Faut croire que le karma en a eu assez qu'il ne croise que des gens nuisibles - il a peut-être été suffisamment puni et les choses changent enfin.

Le sujet de son frère revient sur le tapis et Lapo capte vite la tension qui émane de ses mots. Enfant unique, il n'est pas équipé pour comprendre toutes les méandres des relations fraternelles, mais de ce qu'il a pu observer autour de lui ça lui a toujours semblé particulièrement compliqué. Il a souvent eu du mal à comprendre cette combinaison d'amour et de haine si violente qui unissent les fratries. — J'vois pas de quoi tu parles. Il ricane un peu mais n'insiste pas, il a bien compris qu'elle préférait très nettement éviter ce sujet.

Le bus arrive enfin, le libérant du froid mordant. Mais le voyage est loin d'être un plaisir. Quelques regards braqués sur lui l'agace et le rendent nerveux. Il prie simplement pour que rien ne dégénère et fait profil bas. Par chance, Athéna ne moufte pas, se contente d'observer le déroulement des évènements d'un œil méfiant. Les filles qui le fixait descendent et ne se privent pas pour le couvrir de quelques insultes peu gratifiantes et des majeurs levés. Il roule des yeux, inspire un grand coup et bloque sa respiration quelques secondes avant de tout relâcher. Il tente de dédramatiser la situation en premier, n'a pas envie qu'elle pose des questions. — Ouais, c'est étrange. On dirait que t'es l'ennemi numéro un par ici. Il se renfrogne et tourne la tête côté fenêtre, fait mine d'observer les rues qui défilent sans y prêter la moindre attention en réalité et ne dit plus rien de la fin du voyage ; perdant tout son enthousiasme naturel.

Par chance, ce dernier revient vite dès qu'ils quittent le bus et se retrouvent devant la porte d'entrée. Soulagé et enfin à l'abri - à moins qu'un frère dont on ne doit pas parler soit déjà là ou rapplique avant qu'il ne soit parti. — C'bon, il est pas là, tu peux entrer. Lapo ne se fait pas prier et pénètre à l'intérieur, saisit par la chaleur de l'appartement. Il sourit et échappe un léger soupir d'aise. Il retire sa veste trempée mais la garde sous le bras, ne sachant pas trop quoi en faire pour le moment. — Tu veux boire un truc ? Il a les yeux qui pétillent rien qu'à l'idée d'ingurgiter quelque chose de chaud - il verra plus tard pour gratter un truc à manger. Chaque chose en en son temps. — Un café aussi, c'est parfait. Qu'il dit en faisant un signe ok avec sa main droite. Pendant qu'elle prépare ça, il s'approche de l'évier de la cuisine et essore un peu sa veste dedans pour éviter qu'elle trempe tout l'appartement, puis la pose prudemment sur le dossier d'une des chaises qui traine là. Il retourne au salon et observe un peu l'endroit, en vérité il scrute tout dans le moindre détail. Principalement pour s'assurer qu'il n'y a rien en lien avec la "race supérieure" pour reprendre les mots d'Athéna. Et, malgré lui, il ne peut s'empêcher de procéder à une sorte de repérage. Il s'en veut et se promet de ne toucher à rien, mais il doit bien reconnaitre qu'il a les mains qui le démange. Par chance, Athéna le coupe dans ses pensées en revenant avec les cafés. — La salle de bain, c'est par là. Il pivote sur place dans un mouvement rapide et s'élance derrière elle avec entrain. — Bien chef. Qu'il lâche dans son dos sur un ton léger.

Une fois dans la salle-de-bain, il cherche un endroit où s'asseoir pendant qu'elle prépare tout. Parce que vu sa taille, s'il reste debout, ça ne va pas être pratique. — J'répète, c'est pas dit que j'fasse des merveilles. Elle n'a pas l'air très sereine et ça l'amuse. Il n'a pas vraiment d'attentes en réalité, le fait qu'elle fasse quelque chose est de toute façon déjà mille fois mieux que ce lui aurait fait : c'est-à-dire rien. — No pression t'inquiètes... Il hausse les épaules, un peu railleur. — ...si c'est foiré j'te colle un procès et pis c'est tout. Il continue histoire de la détendre. — Et mon chirurgien esthétique le fera probablement aussi, pour avoir osé bousiller cette proéminence magnifique qu'il m'avait confectionné. Il désigne vaguement son nez de sa main pour souligner ses propos, ne cachant pas toute l'ironie qui se trouve dedans étant donné que son nez n'a jamais rien eu d'un chef d’œuvre.

Elle se met au boulot et, très franchement, ce n'est vraiment pas agréable. Mais les trois années en prison à se faire éclater la gueule en permanence et réparer tout autant à l'infirmerie l'a rendu bien plus apte à supporter quoi que ce soit sans broncher. Il la laisse travailler en silence, ne souhaitant pas la déconcentrer - tant qu'à faire, il aimerait autant qu'elle fasse ça bien. Dès qu'elle termine il se relève et remue, supportant mal de rester immobile et aussi sage pendant autant de temps. Il s'étire avant de se rapprocher du miroir pour observer le résultat. — Incroyable, on voit plus rien ! Qu'il ment ouvertement pour déconner - et la rassurer sur ses talents d'infirmière bénévole -, alors qu'une longue balafre recousue traverse l'arête de son nez. Il se retourne vers elle, un peu plus sérieux. — Non en vrai, merci beaucoup. Moi j'aurais laissé pourrir ça et mon nez aurait probablement fini par tomber un jour. Il dramatise à peine. Il la laisse terminer entièrement, recouvrant la plaie refermée d'un pansement pour la protéger et éviter qu'elle s'infecte. Il attrape sa tasse de café d'une main, et de l'autre frôle le pansement. Puis, il ajoute en jetant un dernier regard dans le miroir. — En plus, comme ça j'pourrais faire croire aux filles que j'suis un gros caïd, elles vont toutes craquer. Il prend un peu la pose devant Athéna et demande. — Ça va, j'suis crédible comme ça ? Mais elle ne tient pas trois secondes et finit par se marrer avant de prendre quelques gorgées du liquide brûlant.

Il devrait très probablement la remercier une dernière fois et partir, ne pas abuser de son hospitalité. Seulement voilà : il est trempé, il a froid et il n'a pas du tout envie de décamper. Il pleut toujours dehors, il n'a plus de voiture, il ne sait pas où aller. Et il a faim. Il a toujours les 5 dollars donnés, mais il veut les conserver pour laver ses fringues, histoire de pouvoir reporter un truc sec et propre un jour. Alors il fait un peu trainer en longueur pendant qu'elle range et nettoie tout dans la salle-de-bain, cherchant un moyen de s'inviter un peu plus longtemps sans que ça ne se remarque spécialement. — Et du coup, si t'es pas une super infirmière tu fais quoi dans la vie ? Il y va prudemment, il a compris qu'il ne pouvait pas parler du frère alors il se dit qu'en commençant avec des questions neutres ça la mettra en confiance. Peut-être qu'elle est bavarde et finira par se dérider, fera la conversation toute seule et ne verra pas le temps passer - faut dire qu'il est de si bonne compagnie. Il écarte un peu les bras et ajoute. — Moi, comme tu l'auras remarqué, j'suis un imminent homme d'affaires. Et je m'ennuie tellement dans ma vie de riche milliardaire que j'me déguise en SDF pour découvrir de nouvelles sensations. C'est toujours mieux que de dire qu'il est à la rue parce que sa maison s'est faite cramée et que personne ne veut l'embaucher parce qu'il est un potentiel tueur de petites filles.

@athéna kaiser / sorry aussi gnih.

même sans vérifier, athéna sait qu'ares n'est pas là. il y aurait du bruit sinon. et une fois à l'intérieur, elle retire sa veste et pose son sac près de l'entrée. et elle propose quelque chose à boire à dino aussi. elle est déjà en train de se faire un café et apparemment, c'est malpoli de ne pas proposer à boire aux invités. enfin, c'est ce qu'on dit. et même si elle a décidé de lui faire plus ou moins confiance, athéna l'observe quand même. après tout, le gars est sdf et on sait jamais, il pourrait essayer de voler quelque chose juste pour se faire un peu d'argent - et ce serait compréhensible en vrai, mais pas chez elle. "Un café aussi, c'est parfait." lui dit dino en lui faisant un signe de main. parfait, ça l'arrange, ça lui évite d'avoir à sortir quelque chose du frigo. son café et le sien prêt, athéna lui apporte et garde le sien dans sa main tandis qu'elle lui dit où se trouve la salle de bain. "Bien chef." pas comme s'il avait vraiment le choix de toute manière. et dans la salle de bain, elle pose son café sur l'évier, lui fait signe de s'asseoir sur le rebord de la baignoire. athéna prévient encore une fois: c'est pas une professionnelle. certes, elle le fait assez souvent - peut-être même trop - mais quand bien même, c'est pas son taf et elle prétend pas que la cicatrice sera invisible. elle sort tout le matériel pendant que dino répond à son avertissement. "No pression t'inquiètes... si c'est foiré j'te colle un procès et pis c'est tout. Et mon chirurgien esthétique le fera probablement aussi, pour avoir osé bousiller cette proéminence magnifique qu'il m'avait confectionné." athéna secoue la tête en l'écoutant parler, un sourire aux lèvres. "Espérons que non alors, parce que tu gagneras pas grand-chose avec le procès, j'préfère te prévenir." répond athé un sourcil haussé.

puis elle commence à désinfecter en se disant qu'il a pas intérêt à bouger quand elle va commencer à poser les points de suture. pas le temps de se rater parce que le gars est chochotte. encore moins quand elle a l'habitude de le faire sur ares et lui ne bouge absolument pas. "J'espère que t'es pas trop douillet." qu'elle annonce d'un air suffisamment sérieux pour qu'il comprenne que bouger va pas l'aider, mais ça s'voit qu'elle s'en fout aussi un peu - ce sera pas son visage sur lequel y aura une cicatrice. mais il la dérange pas, est plutôt sage. sûrement que c'est pas la première fois qu'il se fait recoudre. et honnêtement? ça l'arrange. flemme de l'écouter parler pour ne rien dire pendant qu'elle essaie de se concentrer. et elle sait pas vraiment depuis combien de temps elle a commencé, tout ce qu'elle sait que c'est qu'elle a terminé et que c'est pas trop mal. disons que la cicatrice devrait être beaucoup moins présente que s'il n'avait rien fait. "Tu peux admirer mon travail s'tu veux, j'ai terminé." elle se sort de devant le miroir pour lui laisser de l'espace. pendant que dino s'étire pour aller se regarder dans le miroir, athéna se met à ranger. quelques trucs vont dans la poubelle et d'autres qu'elle range dans les placards. "Incroyable, on voit plus rien !" athéna secoue à nouveau la tête en l'écoutant parler. et quelques secondes après, il se retourne vers elle. "Non en vrai, merci beaucoup. Moi j'aurais laissé pourrir ça et mon nez aurait probablement fini par tomber un jour." athéna hoche la tête, son sourire apparaissant de nouveau sur son visage. "Pas de quoi." à son tour de le regarder avec un sourire moqueur sur le visage avant de parler. "Mais pas de nez, ça aurait été cool aussi, ça fait Voldemort, t'aurais été encore plus unique." les bras croisés sous sa poitrine, elle continue de le regarder, l'air moqueur un peu moins présent. mais il risque de revenir assez vite. "En plus, comme ça j'pourrais faire croire aux filles que j'suis un gros caïd, elles vont toutes craquer. Ça va, j'suis crédible comme ça ?" lui demande-t-il avant de prendre la pose. et athéna éclate de rire, franchement? il est fatiguant un peu, mais dans le bon sens. il est drôle. un peu. "Ouais, tu vas toutes les faire fondre, c'est obligé." sûr et certain. mais en attendant elle va finir de ranger en secouant la tête.

une fois qu'elle a terminé de ranger les affaires qui trainent dans la salle de bain, elle lui fait signe de la suivre jusqu'au salon - ils en viennent à la base et elle s'pose sur le canapé. et ça s'voit qu'il peut faire pareil s'il en a envie. juste elle l'invite pas directement à le faire, elle a jamais prétendu être très polie. "Et du coup, si t'es pas une super infirmière tu fais quoi dans la vie ?" athéna a l'impression qu'il essaye de faire la conversation. surement que c'est le cas et qu'elle se trompe pas. dans tous les cas, ça la dérange pas. dino est pas trop chiant, au contraire et puis bon, le pauvre gars a toujours les fringues trempés, elle peut attendre un peu avant de le virer. "J'suis serveuse dans un bar. Ça en jette moins qu'infirmière, hein?" qu'elle répond en secouant un peu la tête. c'est assez souvent qu'on lui fait le reproche d'avoir un taf de merde - qu'elle sert les gens et que ça gagne même pas. et c'est pas faux, mais au moins, elle a un taf et un salaire. c'pas le cas de tout le monde. "Et toi?" ajoute athéna quelques secondes plus tard. histoire d'en savoir un peu plus sur lui. même si bon... vu qu'il a l'air de crécher dans sa caisse, ça étonnerait athéna qu'il fasse un taf de malade, lui aussi. "Moi, comme tu l'auras remarqué, j'suis un imminent homme d'affaires. Et je m'ennuie tellement dans ma vie de riche milliardaire que j'me déguise en SDF pour découvrir de nouvelles sensations." athéna rigole en attrapant une clope et son feu avant de tendre le paquet à dino pour voir s'il en veut une. wow, si généreuse. "Putain, tu te fais vraiment chier en fait." elle allume sa clope avant d'enchainer. "Plus sérieusement, comment ça s'fait que tu dors dans ta caisse? Si c'est pas indiscret, j'veux dire." pas besoin de taper dans des sujets qu'il veut pas aborder, mais en même temps, la question lui brûle les lèvres depuis un moment.

— Pas de quoi. Mais pas de nez, ça aurait été cool aussi, ça fait Voldemort, t'aurais été encore plus unique. Il fait la moue, pas convaincu. — Hmm, j'ai pas l'souvenir que Voldy ait déclenché des foules d'hystériques. Il vient se frotter le menton dans un geste vague tandis qu'il réfléchit. Malfoy a fait tourner plus de têtes que le grand méchant de l'histoire. Mais il n'est pas encore prêt à se décolorer les cheveux et se les plaquer en arrière avec une tonne de gel. Il se marre un peu en se visualisant coiffé de cette façon, c'est grotesque ; absolument ridicule. Il préfère s'amuser à effectuer quelques poses volontairement exagérées, ce qui déclenche l'hilarité d'Athéna. Et il n'est pas peu fier. Il arrête de faire le pitre et se redresse, se nourrissant de ce qu'il déclenche chez elle. Il y a longtemps qu'il n'avait plus fait rire personne. Ça lui donne l'impression de retrouver un peu de qui il était avant. Avant la prison, avant que tout parte en vrille. — Ouais, tu vas toutes les faire fondre, c'est obligé. L'égo qui se gonfle, réchauffé par des mots qu'il sait pourtant moqueurs. Aucune importance, il se contente de peu. Il lui décroche un sourire ravageur, léger clin d’œil comme pour dire : ouais, je sais ; toujours sur le ton de la plaisanterie.

Elle termine de tout ranger et lui fait signe de la suivre hors de là. Il récupère son café qu'il n'a pas encore eu le temps de boire et il lui emboite le pas. Il pose le café sur la table basse et se laisse tomber sur le canapé en poussant un long soupir d'aise. Il n'a pas eu besoin qu'on l'invite à le faire pour prendre sa place. Le confort du canapé l'a comme appelé de façon irrésistible. Il marque une pause, savoure le moelleux des coussins, le regard braqué vers le plafond pendant un instant, un sourire vague au bord des lèvres. Comme un frémissement. Il avait oublié à quel point c'était confortable - bien plus que les sièges durs des voitures qu'il récupère tant bien que mal. Il ferme les yeux deux secondes, juste le temps de savourer encore plus fort. Puis il les rouvre et se redresse, se penche en avant pour récupérer sa tasse et vient descendre quelques gorgées du liquide noir qui a eu le temps de refroidir un petit peu le temps qu'elle s'occupe de lui. Ça le réchauffe et il cherche à gagner du temps. Il n'a pas du tout envie de repartir de là maintenant qu'il est au chaud, avec un café, un canapé et quelqu'un avec qui parler. La solitude est parfois encore plus dur que le fait de dormir dehors. — J'suis serveuse dans un bar. Ça en jette moins qu'infirmière, hein ? Il ouvre grand les yeux et fait mine d'être outré. Une main sur son torse. — Tu déconnes ? Il boit une nouvelle gorgée avant de reposer la tasse. Il se tourne un peu pour avoir le buste dirigé vers elle et il ramène une jambe sous lui. — J'préfère largement aller au bar qu'à l'hôpital. J'sais, ça peut paraître fou mais j'ai toujours trouvé plus sympa d'me poser pour boire une bière que d'aller me faire charcuter la gueule. Qu'il raille un peu pour détendre l'ambiance. Il a bien vu qu'elle n'a pas l'air particulièrement enchantée par le boulot qu'elle fait. Il marque une légère pause, se fait un peu plus sérieux, hésite une seconde avant de reprendre la parole. — Sérieusement, t'as l'air plutôt douée, t'as jamais pensé à reprendre des études à côté pour être infirmière ou un truc dans l'genre ? Elle avait l'air plutôt appliquée quand elle lui a réparé le nez, et pourtant elle ne le connait absolument pas. Ce genre de dévotion, c'est inné et c'est plutôt une belle qualité pour pouvoir faire ce métier.

Quand elle lui demande à son tour ce qu'il fait, il ne peut pas s'empêcher de tourner ça à la rigolade, comme à chaque fois. Masquer la gêne de sa condition déplorable en racontant des conneries. Garder le sourire pour ne pas montrer à quel point tout ça peut l'affecter. Et au fond, faire semblant l'aide à mieux tenir le coup aussi. Et ça fonctionne, elle rigole à nouveau. Il en profite pour récupérer sa tasse de café et en boire un peu. Il attrape au passage une cigarette dans le paquet qu'elle lui tend. Café, clope, canapé, le monde est à nouveau parfait. Il lui pique son briquet et tire une longue taf, savourant le goût nettement meilleur d'une cigarette de qualité, comparé aux merdes à rouler qu'il se paye parfois. Ou aux mégots qu'il récupère dans la rue pour les finir jusqu'au maximum. — Putain, tu te fais vraiment chier en fait. Il hausse les épaules, imite une moue résignée. — Ouais, ma piscine de champagne m'a occupé quelques temps mais bon, à force, on s'lasse. Il ricane un peu, ramène la clope à sa bouche et s'enfonce dans le canapé, plongeant dans une douce extase. Ses fringues sont encore bien mouillés mais ça lui semble presque devenu secondaire à cet instant.

— Plus sérieusement, comment ça s'fait que tu dors dans ta caisse ? Si c'est pas indiscret, j'veux dire. Il ne réagit pas immédiatement. Cette fois-ci, aucune blague ne lui vient à l'esprit. Il fixe le vide quelques secondes, tout en recrachant lentement la fumée. Il marque une pause avant de soupirer bruyamment. Il se penche en avant pour reposer la tasse juste avant de se laisser mollement retomber en arrière. Ses épaules montent et descendent une fois, nerveusement. Il grimace un peu et la main tenant la cigarette s'agite un peu dans les airs, comme pour chasser tout ça. Comme si ça n'avait pas d'importance. — Enchainements de merdes. Pendant une fraction de seconde il hésite à évoquer la prison - sans pour autant raconter toute la vérité. Mais il a trop peur de la faire flipper et qu'elle le foute dehors. Ce serait compréhensible. Alors il décide de mentir. Il a déjà menti sur son prénom alors un peu plus, un peu moins ? — Ma baraque a brûlé et j'ai tout perdu. Il a la gorge un peu sèche en le disant, parce que ça ce n'est pas un mensonge. Il manque juste un bout de l'histoire. Il se souvient encore le jour de sa sortie de prison, quand il s'est pointé devant la maison de son père et qu'il n'en restait plus que des cendres. Il a le cœur lourd. Il souffle un peu, contrarié et expédie la suite. — Et bref, disons que j'ai eu un tas d'emmerdes, et que j'arrive pas à retrouver du taf, ou pas assez longtemps pour me payer un nouveau toit en tout cas. Mais Lapo n'a pas pour plan de plomber l'ambiance ou de s'étendre sur ses malheurs. Il écarte les bras, se force un peu à sourire. — Mais du coup j'suis au plus proche de la nature c'cool ! Retour aux sources. Rire nerveux, signe qu'il n'en pense pas un mot. Il se penche en avant pour venir faire tomber sa cendre dans le cendrier qui trône là. — Tu crois que si tu m'dis le nom du bar où tu bosses et que j'viens te rendre une petite visite de courtoisie à l'occas' j'aurais l'droit à quelques verres gratos ? Il fait vite diversion, continue d'abuser de sa gentillesse. Il bat des cils, fait une moue d'ado faussement innocent. En réalité, l'idée dépasse le fait de pouvoir gratter des bières gratuites - même si c'est un bonus plutôt sympa. C'est plus une excuse pour ne pas perdre tout contact. Il n'a plus personne autour de lui, Athéna est la première personne avec qui il peut discuter et qui ne soit - apparemment - au courant de rien sur lui. Il a bien envie de s'accrocher. Trois années de solitude, il a déjà assez morflé. Et s'il ne veut pas sombrer totalement, faut bien qu'il se trouve une bouée.


@athéna kaiser

"Tu déconnes ?" athéna redresse la tête vers dino. bah c'est vrai ce qu'elle a dit. être serveuse, c'pas ouf. être infirmière, ça claque plus et ça paye mieux. puis c'plus utile que 'servir des gens' ou whatever, comme dirait ares quand il décide de faire sa tête de con. dino, par contre, il a pas l'air d'être d'accord avec cet avis. "J'préfère largement aller au bar qu'à l'hôpital. J'sais, ça peut paraître fou mais j'ai toujours trouvé plus sympa d'me poser pour boire une bière que d'aller me faire charcuter la gueule." certes, vu sous cet angle, y a un taf qui est plus cool que l'autre. et c'est vrai être serveuse, c'est dix fois plus cool dans le sens où y a beaucoup moins de risques et en lui-même, c'un taf plutôt détente. même s'il y a des cons partout et qu'il y en a pas mal dans un bar. encore plus dans un bar de krainz avec tous les ivrognes qu'on peut y trouver, mais bon. dino prend un air plus sérieux et athéna hausse un sourcil. "Sérieusement, t'as l'air plutôt douée, t'as jamais pensé à reprendre des études à côté pour être infirmière ou un truc dans l'genre ?" athéna hausse les épaules, boit une gorgée de son café. pour être honnête, non, il n'y a jamais pensé. c'pas comme si on l'avait encouragé à faire de grandes études, même si on lui reproche quand même d'être 'que' serveuse. "Non, j'ai pas la tunes et genre j'le fais juste parce que mon frère rentre souvent en assez mauvais état, tu vois? Sans ça, bah... j'aurais jamais porté attention à ce taf." et peut-être qu'elle dit ça juste parce qu'elle a jamais vraiment pensé à le faire. peut-être qu'elle dit ça aussi parce qu'elle pense pas avoir les capacités de le faire. et que de toute façon, à quoi bon? ça sert à rien d'y penser.

donc athéna demande ce qui lui fait, parce que même s'il dort dans sa caisse, ça veut pas dire qu'il fait rien. ça veut juste dire qu'il a pas assez de tunes pour trouver un meilleur endroit pour vivre. athéna aime pas juger quelqu'un direct. elle s'fait suffisamment juger pour essayer de ne pas le faire aux autres. même en vivant à detroit, y a ce genre de trucs qui changent pas. question de ne pas ressembler à ses parents, probablement, surtout. athéna lui tend son paquet de clopes après s'en être allumée une. "Ouais, ma piscine de champagne m'a occupé quelques temps mais bon, à force, on s'lasse." athéna hoche la tête, comme si elle comprenait totalement ce qu'il veut dire par là, un sourire aux lèvres. "J'ai une piscine à débordement à l'arrière de l'appart, j'te comprends." faut bien jouer dans la surenchère, sinon c'pas drôle. et en vrai, si elle veut, elle remplit la baignoire qu'ils ont dans la salle de bain et elle peut laisser déborder pour que ça fasse une piscine. certes, ce serait moins grand qu'une vraie piscine, mais tout ça pour dire que rien n'est impossible.

visiblement, la dernière question qu'athéna lui pose lui plait pas vraiment. ça s'entend au soupir qui quitte ses lèvres et à sa façon de se laisser tomber sur le canapé. peut-être qu'elle aurait mieux fait de s'abstenir, mais c'était plus fort qu'elle. curieuse, parce que de toute façon, elle lui a rendu un service et lui a filé cinq dollars, il lui doit bien quelques réponses. en vrai, non, il lui doit rien et s'il décidait de pas répondre, elle lui en tiendrait pas rigueur, même si la curiosité continuerait de la ronger. "Enchainements de merdes." hm, ok, c'est vague. et dino a l'air de réfléchir. alors athéna dit rien, attend la suite. elle veut pas l'interrompre s'il compte continuer. s'il voulait rien dire, il l'aurait envoyé chier d'une manière ou d'une autre. "Ma baraque a brûlé et j'ai tout perdu." athéna fronce les sourcils en l'entendant dire ça. parce que putain, elle s'attendait pass vraiment à ça. peut-être qu'elle attendait une nouvelle blague. ou alors elle s'attendait juste pas à ce que ce soit quelque chose comme ça, son histoire. "Et bref, disons que j'ai eu un tas d'emmerdes, et que j'arrive pas à retrouver du taf, ou pas assez longtemps pour me payer un nouveau toit en tout cas." dit-il dépité et pour le coup, athéna s'dit qu'elle aurait peut-être mieux fait de retenir sa question. mais en même temps, elle pouvait pas savoir. "Mais du coup j'suis au plus proche de la nature c'cool ! Retour aux sources." elle a capté sa stratégie : faire des vannes pour cacher le reste. ça pourrait marcher, mais c'pas comme si athéna se laissait facilement déconcentrer par les vannes. "Désolée, j'aurais pas dû te demander, c'était indiscret." c'pas comme si elle appréciait qu'on lui pose des questions qu'elle juge intime. mais contrairement à lui, elle répond par du sarcasme et un ton qui laisse pas place à la discussion dans ce genre de cas. mais au moins, maintenant, elle en sait suffisamment pour ne pas continuer de lui poser des questions indiscrètes.

"Tu crois que si tu m'dis le nom du bar où tu bosses et que j'viens te rendre une petite visite de courtoisie à l'occas' j'aurais l'droit à quelques verres gratos ?" athéna s'met à rire, parce que putain, il en rate pas une. et c'pas en mode foutage de gueule, c'juste en mode: wow, quel opportunisme. c'pas comme si elle allait lui reprocher de l'être dans son cas. qui n'est pas opportuniste à detroit de toute manière? "T'es pas possible, toi." encore une fois, c'pas dit méchamment, elle balance juste les faits. "Tu vois le parc? Bah il est au croisement entre la Stockton Avenue et la Healy Avenue." elle s'dit que sachant qu'il vit dans une caisse, il doit connaitre detroit par coeur. et que ce sera encore plus facile pour lui de repérer comme ça qu'avec le nom du bar. "Après, c'pas le genre de bar à la mode, hein. T'as pas mal de vieux. Cons pour la plupart. Fin, un bar de Krainz quoi." c'pas pour être méchante, mais y a pas mal de gens qui fréquentent le bar, genre les habitués qui lui rappellent ses parents. c'pas ouf, mais l'avantage, c'est qu'on l'emmerde pas. avec ses cheveux blonds, ses yeux verts et l'ombre de son frère pas loin derrière, y a pas grand monde qui ose venir l'emmerder dans le bar. ce serait clairement pas une bonne idée. "Mais ouais, t'auras droit à des verres gratos, s'tu veux." c'pas comme si c'était elle qui payait l'alcool et vu que personne ne reste jamais longtemps en tant que serveur dans le bar où elle bosse depuis beaucoup trop longtemps maintenant, son patron l'emmerdera pas trop. "D'ailleurs, t'sais que j'suis pas bête. Tu m'dois toujours un service quand j'en aurai besoin. Et comme j'compte pas te chercher dans tout Detroit, il faudra que tu me passes ton numéro." athéna n'est pas complètement conne. et certes, elle a rien à lui demander pour l'instant, mais ça pourrait changer un de ces quatre. athéna perd pas le nord, opportuniste elle aussi. "Si t'as un téléphone portable." ajoute-t-elle en fronçant les sourcils, parce qu'elle avait pas pensé à ce détail. oops.

— Non, j'ai pas la tunes et genre j'le fais juste parce que mon frère rentre souvent en assez mauvais état, tu vois ? Sans ça, bah... j'aurais jamais porté attention à ce taf. Y a comme un goût de résignation dans sa voix. Comme si Detroit tuait toutes les ambitions. Un truc un peu insidieux, un mal qui rongerait tous les habitants de cette ville maudite. Et ça lui fait un peu de peine pour elle. Il se contente de hocher la tête de façon compréhensive, mais ça ne l'empêche pas de penser que tout ça est dommage. Probablement un sacré gâchis. Et niveau gâchis, il s'y connait vraiment bien. Mais au fond, ça ne le regarde pas vraiment.

— J'ai une piscine à débordement à l'arrière de l'appart, j'te comprends. Il ricane un peu, amusé de la voir rentrer dans son petit jeu stupide. Il esquisse un mouvement de la main, balayant le vide devant lui comme s'il désignait tout un décor. — Je vois trop le truc, avec une vue magnifique sur tout Detroit. Incroyable. Detroit est moche, Detroit est grise. Pleine de saleté et de violence. On est loin du cadre idyllique des plus belles photos Instagram. Mais au moins, ça a quelque chose de vrai, d'authentique. Mais ça ne fera rêver personne, la réalité est trop triste, les gens ont besoin de rêver. S'échapper. Il peut le comprendre mieux que quiconque.

La suite de la conversation prend une tournure un peu plus sérieuse. Il ne sait pas vraiment pourquoi il se laisse aller à quelques confidences, bien qu'il omette une grosse partie de la vérité. Peut-être que ça lui fait un peu de bien de pouvoir partager ça avec quelqu'un. Faut dire que les gens ne se bousculent pas au portillon pour s'intéresser à lui. Ça fait du bien de se sentir existant, considéré. — Désolée, j'aurais pas dû te demander, c'était indiscret. Il hausse les épaules et tente un petit sourire rassurant. — Hey, t'as ramené un étranger chez toi pour lui filer un coup d'main, t'as bien l'droit de poser les questions que tu veux histoire de savoir un minimum à qui t'as à faire. Libre à lui derrière de répondre ce qu'il veut, selon ce qui l'arrange. Et il ne s'est pas gêné pour le faire d'ailleurs. A priori, il n'y a pas trop de raisons qu'elle le découvre. Si elle ne sait pas qui il est à l'heure actuelle, il y a peu de chances qu'elle tombe dessus par hasard. Son nom ne fait plus la une des journaux depuis plusieurs semaines, l'engouement est retombé. Il peut remercier les politiques et autres flics de la ville, ils déchainent la presse pire que Britney Spears quand elle s'était rasée la tête. Faut le faire.

Il tente à nouveau de profiter un peu de sa générosité, rien de méchant, ça ne l'impactera même pas elle. Juste son patron. Il estime donc que ça ne compte pas vraiment, sans prendre en compte le fait que ça puisse se retourner contre elle si son boss venait à le remarquer. En tout cas, elle ne le prend pas mal. Elle se marre, visiblement abasourdie par son culot. — T'es pas possible, toi. Il bat des cils, grand sourire innocent. Difficile de lui en vouloir, non ? Pauvre petit sdf qui a tout perdu. Elle lui explique où se situe le bar et il est bien content d'apprendre qu'il se situe dans Krainz. Au moins il pourra y aller tranquillement sans craindre de se faire agresser. — Après, c'pas le genre de bar à la mode, hein. T'as pas mal de vieux. Cons pour la plupart. Fin, un bar de Krainz quoi. Elle ne peut pas le savoir, mais lui, ça l'arrange totalement. Ça réduit les risques de tomber sur des gens qui pourraient avoir la haine contre lui. — T'en fais pas, j'viendrais égayer tes soirées. Qu'il balance, sûr de lui. Il a réussi à la faire rire plusieurs fois, ça a nourri son estime et il n'aura de toute façon pas vraiment de concurrence dans ce bar. Alors c'est sûr, il viendra tromper son ennui. — Mais ouais, t'auras droit à des verres gratos, s'tu veux. Il redevient un peu plus sérieux, gardant un air détendu sur le visage. — En vrai merci, c'est cool de ta part. Il le pense vraiment. Et elle risque de le voir débarquer plus vite qu'elle ne l'imagine. Des bières gratuites, il ne faudra pas lui répéter deux fois pour le faire rappliquer en vitesse.

— D'ailleurs, t'sais que j'suis pas bête. Tu m'dois toujours un service quand j'en aurai besoin. Et comme j'compte pas te chercher dans tout Detroit, il faudra que tu me passes ton numéro. Il se redresse, hilare et termine rapidement sa tasse de café avant de la reposer sur la table basse. Il hoche la tête dans un mouvement faussement admiratif. — Et merde, moi qui croyais que t'avais oublié. Qu'il raille, taquin. — Ouais ouais, j'ai un numéro. Mais j'ai rarement de la batterie et encore plus rarement du crédit. Donc faudra pas m'en vouloir si je mets un moment à lire ton message. Si j'peux pas y répondre, j'essayerai de passer directement au bar. Comme ça tu pourras me parler de tout ça autour d'une bière. Grand sourire qui dévoile toutes ses dents. Il ne perd pas le nord, à aucun moment. Surtout pas quand y a du houblon en jeu.

Il la laisse récupérer son téléphone et lui donne son numéro. Dès qu'elle a terminé de noter, il claque ses mains sur ses cuisses avant de venir frotter son vêtement encore un peu humide. — Bon, j'vais pas forcer le destin. J'ai eu de la chance de pas croiser ton frère, j'aimerais autant que ça reste comme ça. Faut dire que cette menace du frère qui risque de rentrer à tout instant et de lui arracher la gueule ça ne le tranquillise pas vraiment. Il se lève et s'étire un coup, comme pour se donner un peu de courage pour retourner à sa réalité. — De toute façon, t'inquiètes, j'pense qu'on va vite se revoir. Qu'il annonce, le tout accompagné d'un petit clin d’œil complice. Il a déjà hâte d'aller siffler de la mousse gratuitement, le cul au chaud. Si tout se passe bien là-bas, ça pourrait bien devenir son nouveau QG. Il récupère son sac et se dirige vers la porte. — Merci pour tout en tout cas, c'était vraiment gentil de m'aider. Qu'il ajoute un peu plus bas, en venant effleurer un peu son nez encore douloureux. Peut-être même qu'il poussera le vice jusqu'à lui demander de l'aide pour changer son pansement quand il ira squatter au bar.

Un dernier sourire, un signe de la main en guise d'au revoir et il s'éclipse. Repart comme il est venu. Les fringues encore un peu mouillés, mais le cœur réchauffé. Et ça vaut mille fois plus.