adoubons ton coeur (( ft. sin ))

|	adoubons ton coeur ; caoimhe & @sin burkov

— la nuit avait commencé à tomber sur Detroit et Caoimhe savait pertinemment que sa journée était loin d'être finit, bien au contraire. c'était plutôt pénible pour elle voire même éprouvant de devoir se plier à des horaires étranges et suivre un fuseau différent mais, elle savait que c'était le seul moyen pour elle de pouvoir ramener de l'argent au foyer et éviter à Sin de payer les factures de lui-même. Caoimhe détestait son travail, elle détestait aussi qu'on la touche mais, certaines personnes payaient tellement bien qu'elle finissait toujours pas dire oui, pauvre d'elle. elle disait oui parce qu'elle avait besoin de cet argent. elle avait besoin de se nourrir aussi la petite. ce soir, un peu comme tout les soirs depuis quelques semaines, elle était devenue la poupée de cire d'un homme friqué qui payait des services un peu plus secrets que ce qu'elle proposait en général. il payait tellement qu'elle supporter qu'il la touche, qu'il la souille et qu'il la fasse souffrir de par ses fantasmes bizarres, de ceux qu'il ne ferrait jamais avec sa femme.
elle était rentrée en pleurs cette nuit-là. elle pleurait tellement que son maquillage avait ruiné son beau visage d'enfant. elle avait prit une douche à peine arrivée chez elle et s'était enfouit au fond de sa couette, les yeux rivés sur ce mur d'un blanc presque scintillant, peint récemment. un soupir qui s'échappait de ses lèvres, elle tirait un peu plus la couverture pour qu'elle en vienne à cacher les trois quart de son visage avant de laisser une nouvelle fois ces perles salées roulées sur ses joues, les marques rouges autour de son cou et ces nombreuses brûlures lui faisant atrocement mal. elle déglutit, puis commença à retenir sa respiration alors qu'elle entendit le bruit d'une clé qui tournait dans la serrure. elle savait que Sin était rentré et elle jeta un coup d’œil rapide au réveil pour savoir l'heure qu'il était et revient à tirer la couette pour faire croire qu'elle était en train de dormir. elle le laissait se mettre en pyjama et se glisser dans les draps avant de fermer doucement les yeux.

|	adoubons ton coeur ; @caoimhe murphy

— c'est un sentiment constant qui te prends les tripes, sin. ce sentiment de malaise qui t'agrippe comme un poids lourd lorsqu'on t'entraînes pour abuser de ton corps, lorsqu'on t'utilise comme un jouet, comme un vide-couille. ce sentiment de dégoût de soi-même qui revient te hanter et qui te fait tourner la tête de tout les côtés, jusqu'à ce que tu bascules l'interrupteur qui contrôle tes émotions à off. tu te fermes à tout pour ne pas devenir fou, parce que c'est le seul moyen que tu as trouvé pour avoir assez d'argent pour survivre. et tu fermes les poings, tu serres les dents jusqu'à la fin de la nuit, jusqu'aux petites heures du matin qui annonce enfin ton retour chez toi. c'est une routine, sin. tout les jours depuis ton arrivée à détroit, tu vis comme ça. parfois, tu as ces idées noires, ces envies de tout balancer et de te jeter en bas d'un immeuble, de laisser tomber la vie parce qu'elle ne sert à rien, en fait. tu as toujours eu une vie de merde, de ta naissance jusqu'à ton départ qui t'a mené ici. tu as pensé avoir une deuxième chance en t'échappant, mais les obstacles sont toujours présents et parfois tu n'en peux plus d'avancer, de chercher à avoir une vie meilleure. ce sont des conneries, que tu te dis. des mensonges, parce qu'après quatre ans, tu es toujours sur le même chemin, à essayer d'atteindre des buts qui n'arrivent tout simplement pas. puis, tu te rappelles que tu n'es pas seul. qu'il y a toujours quelqu'un qui se trouve à tes côtés, qu'elle a toujours été là avec toi. la seule qui t'empêche de laisser tomber, la seule qui te pousse à avancer, même si elle en a pas nécessairement conscience.

c'est encore sombre à l'extérieur lorsque tu sors pour parcourir les rues sales de ton quartier et retourner chez toi. tu traînes les pieds dans ces rues, sin. les mains dans les poches, tu marches au rythme du son qui joue dans tes oreilles, jusqu'à ce que tu te retrouves devant la porte de ton chez-toi. quelques secondes qui passent alors que tu as la main sur la poignée, sans toutefois insérer la clé à l'intérieur. tu laisses un soupir s'échapper de tes lèvres avant de finalement te décider à entrer à l'intérieur, marchant sur le bout de tes pieds pour ne pas réveiller caoimhe. la porte que tu refermes derrière toi décide de coopérer alors que tu déposes les clés sur la table avant de te diriger sans hésiter vers la salle de bain. c'est une habitude pour toi, une routine que tu suis depuis que tu fais ce que tu fais. comme si l'eau allait tout effacer, alors que tu sais très que ça n'aide rien, sin. ça n'efface rien, mais tu y restes quand même pendant une vingtaine de minutes, à frotter ta peau presqu'à vif, comme pour supprimer tout ce qui est arrivé dans les dernières heures. et lorsque tu sors de la douche, tu entoures une serviette autour de toi avant de quitter la pièce pour entrer dans la chambre. du coin de l'oeil, tu peux apercevoir l'asiatique qui semble dormir dans le lit, abrité par les couvertures et tu essaies de faire le moins de bruit possible en enfilant un bas de pyjamas avant de te glisser dans le lit. couché sur le côté, la tête tourné vers l'asiatique, tu laisses échapper un autre soupir avant d'écouter sa respiration. contrairement à son habitude, tu as pu entendre la respiration irrégulière de caoimhe. et si tu as pensé qu'elle dormait lorsque tu es entré dans la chambre, tu n'es plus certain. après quelques secondes, tu t'es décidé à relever la main vers elle, glissant quelques mèches de ses cheveux derrière son oreille. caoimhe ? que tu lui chuchotes avant de te rapprocher d'elle. tu dors ? que tu lui demandes, tes prunelles cherchant à retrouver les siennes. parce que tu la connais, la gamine. tu sais lorsqu'il y a quelque chose qui ne va pas et ça t'inquiète. tes lèvres qui se pincent ensembles alors que tu effleures sa chevelure, tu attends sa réponse sans la presser.