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 cold rage, hot blood (meandre)

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MJ Velasco
MJ Velasco

Feuille de personnage
cold rage, hot blood (meandre)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Des cheveux toujours mal coiffé d'un demi-chignon de traviole, des traces de bagarre partout, un accent à couper au couteau, un anglais vraiment bof, un papillon de nuit de tatoué sur une fesse
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Si tu ne m'aimes pas, je t'aime.
Et si je t'aime, prends garde à toi.

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MessageSujet: cold rage, hot blood (meandre)    cold rage, hot blood (meandre)  EmptySam 28 Mar - 0:53

C'est comme une aiguille coincée dans son estomac, depuis une semaine. Et peu importe l'heure du jour ou de la nuit, peu importe où elle se trouve et avec qui, la lacération interne finit toujours par revenir. Douleur dérangeante, sentiment qui l'étrangle. Sa dernière conversation avec Zaza lui a fendu le cœur en deux. Elle a frappé en plein dans l'égo. Les points les plus sensibles. Et MJ, elle ressasse. Ça lui sort pas de la tête. Ces demi-vérités, ces cachoteries, ce malaise entre elles. Et puis ce baiser enflammé et la réaction de Zaza. Pire encore que l'absence de réaction, la sienne lui a détruit l'intérieur. C'était comme si elle était allergique à ce baiser, et qu'elle s'était sentie obligée de continuer. Pour la faire taire ou pour ne pas la froisser. Elle a eu le temps de se repasser la scène, encore et encore, dans son esprit. Elle a eu le temps de le cogner contre son punching ball, ce sentiment qui la dévore, depuis une semaine. Humiliée, rejetée.

Alors elle est d'une humeur massacrante. Elle part au quart de tour. Elle envoie chier tout ceux qui lui lancent un mot de travers. À la colocation, on a bien compris qu'il ne fallait même plus se risquer à la regarder, en ce moment. MJ n'est pas facile à vivre en temps normal, mais là, c'est pire que tout. Elle s'est engueulée avec tout le monde. Si bien que même Willy a préféré squatter chez une copine hier soir, que Lexi est allée voir sa mère. Y a que Pip qui squatte encore ici, mais lui, il ne parle pas tellement. MJ et Pip vivent en bonne intelligence : celle de ne pas se croiser.

Elle est levée tôt. Elle se prépare pour le travail, le visage fermé dès le réveil. Dans un sweatshirt trop large, très certainement piquée à Willy, et un short en jean, des chaussettes remontées jusqu'aux genoux pour se protéger du froid. Le temps de nouer le haut de sa tignasse dans un chignon de travers, elle sort de la salle de bain, se prend les pieds dans des chaussures qui traînent par terre, réplique d'un coup de pied qui envoie la godasse à l'autre bout du couloir. Elle soupire longuement, rejoint l'entrée où elle met sans les lacer ses converses fluos. Elle était entrain de mettre sa veste quand y a une voix qui l'interpelle. Elle croit hallucinée une seconde, coupée dans son mouvement, la veste à moitié enfilée. La voix se répète. Elle en est sûre maintenant, il s'agit de celle de Zaza. Elle bloque une seconde, sans comprendre, sans tilter. Ne sachant même pas d'où elle peut venir. Le problème, dans cet immeuble pourri, c'est que les murs sont aussi fins que du papier journal. Elle entend tout, le verrou de la porte voisine, la porte qui s'ouvre, se referme, et des bruits de pas pressés descendre les premières marches. MJ n'attend que trois secondes avant d'attraper ses clés et se jeter à son tour dans la cage d'escaliers. Juste le temps pour elle de se pencher à la rambarde et de voir s'échapper la silhouette de Zaza à l'étage inférieur. Elle reste comme ça un moment. Dix secondes peut-être, la bouche entrouverte. Et puis elle se redresse, cligne plusieurs fois des yeux, hoquète dans un souffle sidéré : Es una broma ? Elle se retourne lentement, très lentement, vers la porte voisine à la sienne. Celle de Deandre. Elle est soufflée. Soufflée par cette déflagration. Doucement son visage passe de la stupéfaction à un genre de haine qui n'a plus aucune limite. Putains de menteurs. PUTAINS DE MENTEURS. Tous autant qu'ils sont, qu'ils crèvent tous. Qu'ils meurent ! TOUS ! Elle fait demi-tour et retourne dans l'appartement en prenant soin de claquer la porte du plus fort qu'elle peut. Elle se met les deux mains dans les cheveux. Fait les cent pas dans l'appartement. La colère prend tellement de place en elle qu'elle sent sa peau s'étirer, se tendre, prête à exploser à tout moment. Et elle ressasse, encore, tout en sens inverse. Ça fait combien de temps hein ? COMBIEN DE TEMPS qu'elle vient là, JUSTE À CÔTÉ, se taper le voisin ? Elle envoie une première chaussure du plus fort qu'elle peut. Elle tape contre un meuble. Depuis combien de temps ce pervers de boucher lorgne sur Zaza ? Comment ça a commencé ? Pourquoi ? Elle envoie la deuxième chaussure, cette fois elle fuse à travers tout le salon pour s'écraser sur la table passe, puis glisser en emportant avec elle les télécommandes qui tombent sur le sol. MJ étouffe dans un poing un cri de rage. Ça passe pas. La rage ne fait que grandir. Elle sait pas quoi faire pour arrêter ça. Elle veut débarquer chez lui, avec sa batte. Et cette fois c'est pas le putain de rat qu'elle visera. Le rat, c'est lui. Elle veut le tuer de plaire à Zaza. D'avoir passé la nuit avec elle. De partager ce putain de secret. Elle veut tuer Zaza de s'enfuir comme une voleuse au petit matin, persuadée que c'est pour ne pas la croiser elle. Elle se faufile, elle ment, là, JUSTE SOUS SON NEZ.

La rage prend maintenant tellement de place qu'elle a envahi tout le salon. MJ ne s'arrête pas de faire les cent pas, et de balancer tout ce qui passe sous sa main dans tous les sens. Les coussins, sa veste. Elle ne se calme pas. Elle a décidé qu'elle n'irait pas travailler, et c'est limite un acte d'altruisme pour tous ses collègues. Ça dure un temps fou où elle ne sait juste pas quoi faire de cette énergie si négative qui la bouffe de l'intérieur. Elle ne s'est jamais sentie aussi en colère, trahie, bafouée. Elle tente un moment de s'installer sur le canapé et de regarder des conneries matinale à la télévision. Le problème, c'est que tout la rend folle. Des programmes stupides, des pubs stupides, chaque mot prononcé est comme une agression directe. Elle veut péter l'écran au bout de vingt minutes.

Elle met de la musique, donc. Fort. N'importe quoi, le dernier disque dans la chaîne hi-fi. Elle va dans la cuisine américaine, sort des shooters et une bouteille de rhum. Elle en vide quelques uns. Attend que l'alcool ne règle magiquement ses problèmes comme on le voit dans les telenovelas dont elle est fan. Et plus elle boit, plus elle danse, plus dans sa tête elle se répète à quel point le monde est horrible avec elle, que Zaza ne mérite pas tout l'amour qu'elle a pour elle et que Deandre n'est qu'un vile, horrible, profiteur. MJ a l'alcool mauvais, en plus d'un caractère de chien.

- Tout va bien ?

Occupée au milieu du salon, un shooter à la main qu'elle vide cul sec, la gueule en nage et toujours l'air prête à mordre le premier qui s'approche, MJ se retourne dans un grand demi-tour, les bras qui volent autour d'elle, vers la voix. Celle de Pip, à l'entrée du couloir, sourcils froncé, mine blasée.

- Quoi ? C'est quoi l'problème ? Qu'elle agresse d'entrée de jeu.
- J'sais pas il est même pas neuf heures, tu fous l'bordel et t'es en train d'boire du rhum. Il sort ça d'une voix sans émotion, robotique, peu concerné. MJ bombe le torse, fait un pas menaçant vers lui.
- Et alors ? J'ai b'soin de ton avis pour ça ? Tu vas faire quoi, hein ?

Il roule des yeux, gonfle ses joues et expulse l'air très lentement. Il évite de justesse le coussin qu'MJ lui envoie ensuite dans un mouvement de rage. J'fais c'que j'veux, et j'ai pas besoin que tu m'emmerdes de grand matin ! T'as compris ? Allez, tire-toi, fous-moi la paix ! Et il n'a pas de chance, parce qu'il est le seul qu'elle avait sous la main. Il lève les mains en signe de paix, et surtout, parce qu'il ne veut surtout pas rentrer dans son jeu. De toute façon, il partait. Il attrape son sac et sa veste et disparaît fissa de l'appartement. Juste pour la forme, MJ envoie un second coussin contre la porte. Elle est bourrée, ouais, et elle en a presque les larmes aux yeux. Des larmes de rage contre ce monde et contre tout le monde à la fois. No necesito a nadie. Qu'elle marmonne de mauvaise humeur. Et puis, la démarche mal assurée, elle chancèle jusqu'au canapé où elle se laisse tomber lourdement. Elle étouffe un nouveau cri de rage dans un coussin.

Et puis, elle comprend pourquoi la colère ne passe pas. Parce que tout ceux qui lui font du mal sont parfaitement heureux, et qu'elle elle est triste à mourir dans cet appartement. L'alcool n'aidant pas, elle a envie de pourrir leur vie sur la prochaine décennie. Elle veut que Zaza ne trouve jamais l'amour, elle veut que toutes ses histoires soient si foireuses qu'elle reviendra ensuite en rampant pour dire qu'elle avait raison depuis le début. Elle veut que Deandre se coupe les deux mains avec ses couteaux de boucher. Elle veut que le rat lui morde le visage. Et elle veut que Dom, qui profite sagement de Zaza depuis la baraque pourrie de son paternel, il retourne en prison et y pourrisse jusqu'à la fin des temps. Et faute de pouvoir leur gâcher le prochain siècle. Elle se contentera de foutre en l'air leur journée. À tous les trois.

Elle ne sait pas vraiment ce qu'elle veut y foutre, quand elle sort de l'appartement, la bouteille de rhum à la main. Elle n'a pas vraiment réfléchi à un plan. Elle se dit qu'elle improvisera. Et qu'au pire, elle pourra toujours briser cette bouteille sur le crâne de parfait petit profiteur de Deandre. Elle prend une gorgée pour le courage en rejoignant la cage d'escalier. Elle traîne les pieds jusqu'à la porte de Deandre. Elle ravale son air de tueuse d'une nouvelle gorgée, et frappe un peu trop violemment. Il plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Ils s'échangent un regard. MJ a la mine défaite, pue l'alcool, les cheveux en bataille, du khôl sous les yeux et franchement, elle n'a pas vraiment réussi à faire disparaître son air de chienne enragée. Alors elle tente un sourire forcé. Ma copine vient d'me larguer pour son ex. Ça sort comme ça, épiphanie. Elle lève la bouteille de rhum, initialement comme pour poster un toast, finalement elle reprend une longue, très longue gorgée. Et puis elle force le passage à l'intérieur, sans même demander l'avis de Deandre. Alors si tu revois ton super copain, slash, coloc tu lui diras que je lui souhaite à lui et Zaza une longue, très longue et belle vie. Entrée chez Deandre elle a envie d'aseptiser toute la zone rien qu'à imaginer ce qui y a pu se passer la veille. Dos à lui elle ferme les yeux lentement, essaye de reprendre un peu son calme. Elle se retourne et fixe Deandre toujours avec son sourire de façade. Et aussi que j'espère qu'ils vont tous les deux attraper la Peste, ou la rage, ou les deux à la fois. Elle reprend une gorgée de rhum. Et dans le fond de son estomac, l'aiguille qui lui lacère fait un peu moins mal, remplacée par la satisfaction d'avoir lâcher une bombe au milieu de tous ces traitres.
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Deandre Parker
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cold rage, hot blood (meandre)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Voix graveleuse, mains veineuses, quelque chose en V pour compléter l'allitération.
DEDEEEE, il est où dédé ???
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MessageSujet: Re: cold rage, hot blood (meandre)    cold rage, hot blood (meandre)  EmptySam 28 Mar - 12:44

Sa deuxième tasse de café lui brûle un coin de la langue. Ça descend, chute dans l’estomac comme une marée noire, poisseuse. Il a encore un rêve collé à la rétine, un fantôme de baiser contre la peau. Son esprit est rempli de questions qu’il évite au profit d’une routine abrutissante. Sa première tasse, sa seconde tasse. Un sucre, deux sucres. Le miroir de la salle de bains, qui lui renvoie un cerne creusé, deux cernes creusés. La fatigue lui va mal, comme toute émotion qui lui tire les traits - mais il a pourtant l’air un peu plus avenant que d’ordinaire, peut-être parce qu’il a encore des relents de bonheur dans le corps, ou alors des réminiscences d’illusions dans le cœur. Tout ça s’entrechoque dans son esprit, sur sa peau. Il trace un chemin mousseux sur sa joue, rase, rince, contemple sa future journée. Il n’a pas envie de bosser, trop crevé, trop préoccupé. Mais il a aussi un sens des responsabilités trop important pour s’inventer une excuse bidon. Aussi s’empare-t-il de ses vêtements, enfile-t-il le pull délaissé par Zaza hier soir. Au dehors, le monde s’agite curieusement. Des bruits sourds entrecoupent la sérénité matinale, se précipitent contre les murs de son appartement. L’attention qu’il y prête est limitée - il y a pas mal de tarés dans l’immeuble, et la plupart le sont suffisamment pour péter les plombs tôt le matin.

Il a deux chaussures sur les pieds lorsque des coups se fracassent contre sa porte.

Ce n’est pas Zaza. Une sorte de certitude motivée par l’agressivité qui semble se cacher derrière la paroi. Deandre s’immobilise, tergiverse une seconde. Sa main s’abat finalement sur la poignée pour entrouvrir la porte.

MJ se tient sur son paillasson.

Elle a les yeux noircis, le chignon de traviole, l’air d’avoir été piétinée par un troupeau d’éléphants - aussi l’air d’avoir envie de tuer le reste de la savane. Son corps exhale un parfum alcoolisé qui lui retrousse discrètement le nez alors qu’il l’observe, un sourcil tirant vers le haut, confus. Le rhum qu’elle tient est déjà bien entamé, reluisant dans sa bouteille.

Il doute qu’elle soit là pour écraser un rat avec.

« Ma copine vient d'me larguer pour son ex. »

Sa confusion est grandissante. Ce n’est pas le genre d’MJ de pleurer sur son épaule, ou même, lui semble-t-il, de pleurer sur l’épaule de quiconque. Lorsqu'ils se retrouvent, c’est surtout pour tenter de réduire leurs problèmes en bouillie, charpie, tout ce qui soit un peu sanguinolent. Ses yeux la fouillent un peu plus alors qu’elle avale une goulée d’alcool, en quête de l’ébriété manifeste qu’elle n’a finalement pas vraiment besoin de vocaliser. MJ est bourrée, triste - même s’il ne comprend toujours pas pourquoi ça le concerne, alors qu’elle a supposément trois colocataires prêts à lui éponger les yeux.

« ... Ok ? »

Ça ne l’empêche pas d’accepter le passage de son corps. Quelque chose lui dit qu’elle vivrait mal un refus. De toute façon, elle ne le permet pas. Sa présence empiète, envahit l’espace respirable. Il y a toujours quelque chose d’un peu orageux chez elle, que ce soit la tempête qui lui sert de chevelure ou l’espagnol qui jaillit, sec, foudroyant. En général, il admire toute cette hargne électrisée. Elle est pratique, admirable lorsque l’éclair s’abat sur la bonne cible.

« Alors si tu revois ton super copain, slash, coloc tu lui diras que je lui souhaite à lui et Zaza une longue, très longue et belle vie. »

Le tonnerre rugit contre ses tempes.
Il est la cible du jour.

Il faudrait trouver un nom pour cette émotion qui transcende le choc et transperce le cœur. C'est un ouragan, un maelstrom qui emporte tout dans son tourbillon. Son sang se précipite dans ses veines, se fracasse dans son corps. Il la fixe - c'est trop long, trop silencieux, trop stupéfait. Il ressasse déjà ses mots, laisse l'écho le percuter de plein fouet une nouvelle fois.

Ça n’a pas de sens. Pas immédiatement, parce qu’il a encore sa propre vérité en tête, l’écho de Zaza infiltré dans tous les sens.

Et puis ça en prend un, progressivement. Un sens. De multiples sens.
Et toute sa vérité disparaît, noyée sous la vague d’émotions contradictoires. Aucune de ses pensées n’est véritablement cohérente, l’esprit trop occupé à joindre les bouts.

Zaza. MJ. Dom. Lui. Toutes ces relations passées sous silence.

Zaza sortait avec MJ.
Encore récemment. Zaza sortait avec MJ lorsqu’ils étaient dans le Sub, collés l’un à l’autre, séparés par un cadavre. Zaza était avec MJ lorsqu'elle les prétendaient embrouillées. Parce que depuis le début de leur histoire, Zaza ne veut pas voir MJ. Zaza argue qu’elles se sont disputées, Zaza craint de la croiser lorsqu'elle rentre dans son immeuble, au point de ne venir que la nuit. Zaza a aussi une pote bourrée qui lui a envoyé des sms agressifs tout à l'heure, un connasse en provenance d’un numéro inconnu qui lui a mis les larmes aux yeux. Zaza l’a même déjà accusé de tromper quelqu’un, comme si c’était une évidence, comme si tout le monde trompait toujours quelqu’un d’autre.

Zaza est celle qui trompe quelqu'un depuis le début.
Il avait raison. Toutes ses craintes informulées étaient fondées.
Il va s’en rendre malade. Il l’est déjà.

Zaza sortait avec Dom.
Non.
Zaza sort avec Dom.

Dom.

Elle s’est échappée dehors il y a de longues minutes de cela. Il fallait qu’elle rentre absolument, Zaza, avant une certaine heure, pour rejoindre ses problèmes perso. Ou plutôt pour rejoindre son nouveau mec, celui qu’elle a repris dans son dos, celui qu’elle lui a caché depuis le début. Celui qui l’intéresse vraiment, finalement.

La Zaza qu'il connaît est un mythe. La femme à laquelle il s'est attaché est une pure invention. Pas de balbutiements et de complexes attachants. Juste une sale pute qui joue avec trois personnes en même temps et qui est sûrement en train de bien se marrer, dehors, loin de lui, parce qu’il ne se doute de rien, parce qu’il aurait rampé jusqu'à elle juste pour avoir un peu plus de son temps.

Il a envie de s’arracher la peau du visage.
Mais il se lisse la figure à la place, difficilement. La surprise s’est ancrée sur ses traits trop longtemps pour qu’il soit vraiment convaincant.

« Et aussi que j'espère qu'ils vont tous les deux attraper la Peste, ou la rage, ou les deux à la fois. »

Sa bouche s’entrouvre, mais sa voix ne file  dehors qu’au bout de quelques secondes, le temps de la maîtriser, de ne pas laisser les syllabes trembler sous la rage. Elle est sourde, encore, mais bien présente. Paralysante, comme un parasite qui va bientôt lui dévorer le cœur, consumer son esprit. Une envie de casser quelque chose, de soulever son univers pour le fracasser contre un mur.

« Tu m’avais pas dit que tu sortais avec Zaza. » Il n’y a même pas de curiosité feinte dans sa voix. Juste une impassibilité terriblement lisse, terriblement pesante, comme les yeux qu’il pose sur elle. Pourquoi ne la croirait-il pas ? MJ est saoule, en vrac, manifestement retournée. Ce n’est pas elle qui lui cache des choses depuis le début, elle qui esquive certains sujets, elle qui refuse de le voir un jour et l’embrasse l’autre. « Ça date de quand ? »

Avec Dom.
Dom.

« Comment tu peux être sûre ? Je les ai jamais vu ensemble. » Bien sûr, qu’il ne les a jamais vu l’un près de l’autre. Zaza n’a jamais ne serait-ce que prononcé le nom de Dom en sa présence. Plutôt logique, lorsqu'on se doute que ça tuerait tout d’admettre qu’on est sorti avec son pote, qu’on sort de nouveau avec lui, parce qu’en fait, finalement, De, tu vois, je le préfère à toi. Je savais pas comment te le dire.

Depuis quand ?

Il s’empare de la bouteille de rhum que MJ couve d’une main ferme, repousse toute tentative de la lui reprendre. Lui aussi a besoin d’alcool, subitement - sa journée de travail complètement oubliée. Il a une terrible maladie pour justifier son absence. Ça s’appelle la déception sentimentale, ou encore la rancœur, la haine, l’incompréhension, la désillusion. Ça n’avait pas de nom tout à l’heure et ça n’en a toujours pas un maintenant. Alors il noie tout ça dans une lampée, découvre que sa gorge est nouée, que l’alcool passe difficilement. La bouteille est fermement reposée sur un meuble derrière lui, hors de portée de MJ.

Il a besoin qu’elle soit cohérente pour la suite.

La jauge avec les mêmes yeux lourds.
Est-ce qu’elle sait pour Zaza et lui ?
Non. Zaza est partie il y a de longues minutes. MJ est sûrement la personne qui lui envoyait des messages rageurs pendant la nuit. Normal, lorsqu'on vient de découvrir qu’on a un couteau planté dans le dos.

Pourquoi a-t-il envie de le remuer dans sa plaie ? De lui déverser dessus tout ce qu'ils ont fait, toute leur histoire ? Comme pour se donner un rôle, imposer sa présence, signifier qu'il est là, aussi, qu'il a un peu d'importance.

Il n'en a sûrement pas du tout.

Zaza voulait de lui depuis avant le Sub. Elle l’a dit, hier soir. Depuis quand trompe-t-elle MJ émotionnellement ? Quand a-t-elle décidé de la larguer pour céder à ses pulsions ? Et quand compte-t-elle lui faire la même chose, lui apprendre qu’elle a choisi Dom ? Jamais ? Zaza voulait peut-être le garder dans un coin, son petit secret pratique, le mec à appeler qui sera toujours prêt à la récupérer, un bon chien, un clebs fidèle, un enragé désespéré. Elle sait sûrement y faire, de toute façon. Quelqu'un qui joue à ce petit jeu a toujours de l’expérience. L’habitude de danser sur des cœurs jusqu'à ce qu’ils s'essoufflent.

« Dom vit plus ici, » articule-t-il avec la sensation d’avoir du verre pilé sur la langue. « Si t’as envie de régler tes comptes, tu le trouveras pas là. » C’est peut-être pour ça qu’elle est venue, dans l’espoir de le trouver et de l’étrangler. Il ferait pareil, s’il était à sa place. Les pulsions violentes l’étouffent de plus en plus. Il a envie de s’échapper dehors pour s’abattre sur Zaza, envie de s’enfermer dans sa chambre pour tout casser dedans avant. Envie, envie, envie. De faire n’importe quoi. Tout de suite. Maintenant.

Il reste figé à la place, le cœur encore déréglé, le corps en feu.
La foudre de MJ est tombée. L’incendie est déclaré.
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MJ Velasco
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MessageSujet: Re: cold rage, hot blood (meandre)    cold rage, hot blood (meandre)  EmptyJeu 2 Avr - 18:52

C'est pas l'explosion qu'elle attendait.

Elle aurait voulu que Deandre se noie dans des millions de larmes. Se jette à terre, terrassé par la douleur, gémissant, tandis que tout son corps exploserait littéralement pour se coller aux murs abimés de cet appartement. Ça la déçoit un peu, du coup. Elle ravale ce sentiment d'une autre gorgée de rhum qui lui anesthésie la gorge et en profite pour renchérir sur le destin funeste qu'elle souhaite à Dom et Zaza. S'en suit un silence interminable où Deandre semble là, et pas là à la fois. MJ reste là, fixe devant lui, enfin plus ou moins fixe. Elle balance légèrement de droite à gauche, l'équilibre incertain. L'alcool lui tape le crâne, ça et cette haine qui se répand dans tout son organisme. Elle a le temps de l'observer pendant qu'il organise ses pensées. Elle lui laisse le temps de faire des calculs, d'intégrer que Zaza s'est bien foutu de sa gueule. T'inquiète on est deux. Il ne montre rien pourtant, même pas un éboulement derrière ses pupilles noires. Ça serait bien pourtant, elle aurait voulu le voir de ces yeux, le moment où il sent son cœur se déchirer en deux. Elle aurait voulu entendre le bruit que ça faisait, chez lui, d'avoir été déçu de la pire des manières. À part ça, elle n'a droit qu'à un masque de cire. Zéro expression. Il a l'air chiant comme la pluie, ce type. Il était plus drôle quand il chassait le rat et menaçait les voisins avec son attendrisseur à viande. Mais là, ce qu'elle a devant elle ne lui inspire que pur dégoût. Comment Zaza peut l'aimer. Comme elle peut les aimer, ces hommes.

Tu m’avais pas dit que tu sortais avec Zaza. Ça date de quand ? Qu'il finit par lâcher. Et MJ réagit au quart de tour, elle écarte les bras, ça renverse un peu de rhum et elle fait un genre de grimace insurgée : Ooooh, bah pardooon ! Pardon Deandre ! J'ai oublié de t'en parler à notre dernière soirée pyjama ? Tu sais quand on regardait Love Actually ensemble et que tu m'apprenais à me faire des tresses ? En pleine mission divine pour ruiner la vie de ces trois traitres ou pas, MJ garde l'alcool mauvais. Et elle reprend une gorgée de rhum juste pour la forme, en pestant en espagnol qu'il l'emmerde. C'est sérieusement la seule info qu'il retient de tout son beau discours ? La SEULE info sur laquelle il veut rebondir ? Et puis ça fait quoi, si elle ne lui a rien dit ? Faudrait en plus de ça qu'elle lui facilite les choses ? Peut-être qu'elle aurait dû lui filer ses horaires de bureau, en plus de ça, histoire qu'il sache quand inviter Zaza à la maison ? Joder !

Comment tu peux être sûre ? Je les ai jamais vu ensemble. Tiens ? Finalement, il a capté d'autres informations. C'est juste qu'elles sont longues à percuter. Ou alors, qu'il met un temps fou à les recracher de manière correctes. MJ lui lance un petit regard par en-dessous, boudeuse, soupire un grand coup comme complètement abattue par cette nouvelle - c'est vrai que y aurait de quoi. Elle allait répondre, mais Deandre lui arrache la bouteille de rhum des mains. Eh ! Rends-moi ça ! Qu'elle réclame, comme un gamin le sein de sa mère. Mais finalement, le gars s'en prend une bonne gorgée et elle se dit que c'est la première réaction sensée qu'il a eu jusqu'ici. Peut-être que c'est comme ça qu'ils gèrent les choses, à Baltimore. Peut-être que c'est le signe le plus distinctif d'un profond chaos intérieur. Elle l'espère sincèrement. Et elle espère que l'alcool va faire partir un incendie au fond de lui. Qu'il parte en combustion instantanée, comme ça elle n'aurait plus qu'à le regarder. Ouais j'suis sûre, je l'ai cramé tu vois. Et j'pense qu'elle me ment depuis un moment. Elle en rajoute une couche, juste pour être sûre qu'il se sente mal, et qu'il n'avait pas juste envie de se rincer la gorge. Et elle se rapproche de lui, là, tout près, elle empeste le rhum par cher, elle tend le cou vers lui comme si elle allait lui confier quelque chose de la plus haute importance : J'suis folle d'elle Deandre, j'suis carrément folle d'elle. Elle articule et appuie chacun de ses mots en s'accrochant au t-shirt du garder, les doigts crispés par la rage qui s'empare d'elle à ce moment précis. La seule vérité qu'elle lui servira ce soir, avec ses yeux larmoyants de toute cette colère qu'elle est obligée de ravaler, comme une prostituée ravale le foutre d'un client répugnant. Et après une courte pause avant de rajouter, théâtrale : Et moi j'te le dis, ça fait un moment qu'elle couche avec cet hijo de puta dans mon dos. Et elle fixe Deandre bien droit dans les yeux.

Il se décale et va planquer la bouteille tout en haut de ses meubles hyper moches juste après. Sans doute qu'il estime qu'elle a bien assez bu pour ce soir. Elle lâche un pff vexé et dérive de quelques pas dans ce salon. C'est vrai que ça tourne. Mais ça tourne moins vite que dans son cerveau. Dom vit plus ici. Si t’as envie de régler tes comptes, tu le trouveras pas là. Elle lève les yeux au ciel et pousse encore une long soupir exaspérée. Et là elle se dirige d'un pas chancelant jusqu'au canapé, elle s'en prend le dossier au passage. Ouais, je sais qu'il est plus là. J'peux même te dire où ils se planquent, ces rats. Rien que pour le suspense elle attend une seconde avant de se laisser lourdement tomber dans le canapé, et de poser brusquement un pied vêtu d'une chaussette trouée sur sa table basse. J'ai appris que Zaza, elle était plus chez elle par l'une de ces tantes. T'imagine le délire ? Moi, sa propre copine, je savais même pas où elle créchait. Elle cherche le soutien et le réconfort dans le regard de Deandre. Peine perdu, ce mec est aussi expressif qu'un poisson rouge, et aussi glacial que son congélateur. Alors elle reprend passablement énervée. J'ai découvrir qu'elle dormait chez l'père de Dom. Nouvelle pause, toujours aussi dramatique. Elle lève les bras en l'air pour appuyer le choc de cette révélation, peut-être bien pour expliquer à Deandre comment il doit réagir : crève, putain, effondre-toi saleté d'homme de pierre. Alors j'y suis allée, j'ai demandé des comptes. Elle m'a fait tout son numéro de pleureuse… Quoi comme je pouvais pas comprendre, y a un lourd passé entre eux, et puis elle sait plus où elle en est. Là elle retire son pied de la table basse pour se redresser et se pencher en avant, les coudes contre ses cuisses, visage de harpie elle se pointe elle-même du doigt dans des gestes imprécis et violents. Moi j'peux pas comprendre ? MOI j'peux pas comprendre ? Elle lâche un tss outré avant de se coller à nouveau le dos entre les coussins qui sente le moisi, comme tout dans cet appart, sans doute parce qu'ils sont contaminés par Deandre et la funeste odeur des traitres. MJ croise les bras sous sa poitrine, fixe le vide, la mâchoire serrée. Alors tu vois, la seule raison pour laquelle j'y retourne pas, c'est pour pas les tuer tous les deux de mes mains. Parce que je suis une fille sympa. Ouais, elle, la victime de cette machination. La victime de tous ces cons, leurs coeurs de pierre. Pas un pour s'inquiéter de comment elle va, elle. Zaza elle a beau pleurnicher à longueur de temps, au final, c'est elle qui fait le plus mal. Enfin, pour le moment. Et ça rassure MJ de savoir qu'elle pourra lui prouver, leur prouver à tous, qu'elle peut les mettre à terre quand elle veut. Comme ça, rien qu'en calquant les doigts. Elle fait disparaître son visage dans ses mains, feignant une tristesse trop grande. Sanglote quelques secondes et puis reprendre une grande inspiration avant de dévoiler à nouveau son visage désespéré : Pourquoi elle me fait ça ? Sérieux ? Pourquoi elle me fait ça à moi ? Et son regard de cocker vient chercher la compassion de Deandre, et peut-être aussi sa détresse. C'est quand qu'il tombe à terre ?
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Deandre Parker
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cold rage, hot blood (meandre)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Voix graveleuse, mains veineuses, quelque chose en V pour compléter l'allitération.
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MessageSujet: Re: cold rage, hot blood (meandre)    cold rage, hot blood (meandre)  EmptySam 4 Avr - 20:43

Il a la sensation d’être prisonnier des mâchoires d’acier d’un piège à loup. Chaque frémissement réveille une douleur, plante plus profondément les crocs métalliques dans le coeur. Toute sa déception va se déverser à l’intérieur, une hémorragie cachée aux yeux enflammés qui le guettent. Chez lui, la peine est enterrée et n’explose vraiment que devant les yeux habitués, les gens concernés. Et même s’il sait qu’il va retrouver Zaza tôt ou tard pour la sortir de sa vie et détruire leur relation, il est dérangé par l’idée de se dévoiler jusqu’à l’os pour elle. Sa rage et ses regrets vont déborder, révéler qu’il était trop attaché, trop désireux de l’avoir. Elle va avoir droit à sa souffrance alors qu’elle ne mérite que son indifférence, son dégoût. Qui sait, peut-être était ce ce qu’elle voulait depuis le début. Le rendre accro et s’amuser de son manque.

Il s’est attaché à elle trop fort, trop vite.
Et il regrette, regrette, regrette.  

Peut-être l’a-t-elle sentie, la faille. L’affection qu’il recherchait chez elle, qu’il désirait trop. Peut-être l’a-t-elle gardé en option pour cette raison. Parce qu’il n’est qu’un pauvre con qui a été incapable de prendre du recul, incapable de rester indifférent. Parce qu’il y a une fragilité, quelque part, un désir d’avoir quelqu’un qu’il ne veut pas assumer, qu’il ne veut plus assumer.

Cette histoire a au moins le mérite de lui prouver qu’il ne devrait pas être avec quelqu’un. Pas maintenant, alors qu’il s’ouvre trop vite, trop facilement, comme s’il était assoiffé d’affection, d’absolution.

Il ne mérite ni l’une ni l’autre.

Zaza l’a peut-être senti, ça, aussi.
Le fait qu’il ne mérite pas le bonheur d’une relation.

« Ooooh, bah pardooon ! Pardon Deandre ! J'ai oublié de t'en parler à notre dernière soirée pyjama ? Tu sais quand on regardait Love Actually ensemble et que tu m'apprenais à me faire des tresses ? » Le claquement de lèvres qui lui échappe est automatique, réprobateur, presque similaire à celui qu’on adresse à un chien récalcitrant. Il la toise avec des yeux sombres, s’attarde dédaigneusement sur son chignon de traviole et ses yeux charbonneux. MJ porte ses émotions comme si elle était une toile, macule son visage avec ses sentiments.

Il lui en veut de lui avoir donné la vérité, tout comme il en veut à la part de lui-même qui rejette les faits. C’est ce côté de lui qui crie au mensonge, proteste, brandit ses illusions passées. Elles étaient peut-être imparfaites, mais elles étaient douces, rassurantes, prometteuses. Avec toute cette vérité encombrante il n’y a plus aucune promesse, si ce n’est celle de détruire tout ce qui le lie à Zaza dans un éclat de rage et d’incompréhension.

Il en veut aussi à MJ d’avoir eu une vraie relation avec elle alors que lui n’aura jamais rien.  

La rancoeur imprègne le sifflement vipérin de ses propos. « C’est ça. Et le programme d’hier soir c’était Poetic Justice. Tu sais, celui dans lequel la coiffeuse finit avec le mec noir. » Elle ne peut pas deviner qu’il parle de lui-même et pas Dom, mais le sous-entendu lui fait du bien. Il replace secrètement son rôle dans cette histoire, même s’il est le moins important. Celui de l’homme sur le côté, qui attend sa chance sans savoir qu’elle ne viendra jamais.

L’espagnol d’MJ le frappe d’impatience. Il a envie de lui cracher la première remarque xénophobe qui lui tombe sur la langue, quelque chose sur la nécessité de parler anglais dans ce pays - mais il se retient et se contente de lui voler sa bouteille, arrachant au goulot quelques gouttes qui passent difficilement. Sa gorge est nouée par un imbroglio d’émotions contradictoires, le sang qui palpite dans la jugulaire.

« Eh ! Rends-moi ça ! » Haussement d’épaules. Il y a de la rancune dans le regard qu’il lui lance. Elle vient de détruire la nuit qu’il a passé, d’envenimer chaque souvenir. Alors elle n’a pas le droit de s’empoisonner avec un oubli alcoolisé. La bouteille est maintenue hors de portée. Il a des relents de rhum sur la langue. Ça brûle autant que la rage, moins que l’humiliation.

De savoir que lorsqu'elle était avec lui, Zaza pensait à quelqu'un d’autre.

« Ouais j'suis sûre, je l'ai cramé tu vois. Et j'pense qu'elle me ment depuis un moment. » On pourrait en pleurer ou en rire. C’est ce qui se passe sur sa figure, une sorte de grimace, de soubresaut musculaire, entre l’effondrement et le rictus. Zaza l’a embrassé il y a des mois de cela. MJ l’a perdue depuis au moins ce moment, si ce n’était pas déjà avant. « Et tu t’es doutée de rien, depuis tout ce temps. »

Pourquoi ?

« J'suis folle d'elle Deandre, j'suis carrément folle d'elle. » MJ exhale plus encore la souffrance que l’alcool. La croire n’est pas difficile. Il y a ce quelque chose dans son regard, de la sincérité ou de la possessivité, un truc qui pèse dans son propre estomac. Il ne sait pas quoi faire de tout l’amour qui flambe dans ses prunelles, refuse de laisser ses propres sentiments brûler à leur autel. Il chérit plus l’affection qu’il ressent pour Zaza que l’amour d’MJ envers elle. Parce que c’est à lui. C’est agonisant, mais ça lui appartient entièrement. Il y a quelques minutes de cela, il espérait encore que ça grandisse, prenne de l’importance, devienne quelque chose. Mais il va devoir tout oublier, aseptiser, détruire. Alors, il n’y a pas la place pour l’ardeur d’MJ, pour toute sa passion brûlante. Pas la place pour s’apitoyer sur une romance qui ne lui plaît pas, qu’il aurait préféré ignorer.

« Ouais, j’vois ça. » Aucune compassion ne vient fléchir sa voix.

Il ne veut pas imaginer Zaza avec MJ. S’y refuse. Comme si c’était impossible, imparfait.

« Et moi j'te le dis, ça fait un moment qu'elle couche avec cet hijo de puta dans mon dos. » Elle frappe juste. Ses prunelles vacillent, sa bouche ploie. S’il ne peut pas imaginer Zaza avec MJ, il peut parfaitement la voir dans les bras de Dom. En train de lui donner tout ce qu’elle lui a refusé la nuit dernière, ce qu’elle ne lui donnera jamais.

Elle préfère Dom. Elle a fait son choix.

Dom qui allait peut-être s’immiscer dans sa vie à nouveau, entre ses quatre murs. Dom qu’il devra prévenir. Avec un peu de chance, il la larguera. Mais il n’entretient aucun espoir particulier. Dom fait ce qu’il veut, toujours. S’il souhaite garder Zaza, il devra l’avoir loin de lui, de son appartement et des souvenirs qui se meurent dedans.

MJ soupire, chancelle jusqu'au canapé. Deandre a presque envie de lui aboyer dessus pour qu’elle s’en écarte. Elle n’a pas sa place là, à l’endroit où Zaza se trouvait cette nuit, sur son téléphone. Pas sa place à l’endroit où il l’a embrassée.

« Ouais, je sais qu'il est plus là. J'peux même te dire où ils se planquent, ces rats. » Un de ses sourcils se hausse. MJ s’abat au creux de ses souvenirs. Il doit retenir un tressaillement. « J'ai appris que Zaza, elle était plus chez elle par l'une de ces tantes. T'imagine le délire ? Moi, sa propre copine, je savais même pas où elle créchait. » Le regard qu’il lui adresse est impatient. Elle fait traîner les faits comme s’il s’agissait d’un spectacle alors qu’il veut la vérité qui frappe vite, sans artifice. Celle qui fait mal. « J'ai découvert qu'elle dormait chez l'père de Dom. »

Voilà qui explique pourquoi elle voulait absolument rentrer hier soir.
Quelle excuse va-t-elle donner à Dom en arrivant chez lui ? Zaza est une piètre menteuse, il l’a déjà constaté. Comment peut-elle si bien jouer avec les sentiments alors qu’elle cache si mal la vérité ?

C’est sûrement plus facile lorsque son interlocuteur est prêt à avaler ses couleuvres.

« Alors j'y suis allée, j'ai demandé des comptes. Elle m'a fait tout son numéro de pleureuse… Quoi comme je pouvais pas comprendre, y a un lourd passé entre eux, et puis elle sait plus où elle en est. » Ça aussi, ça fait mal. De réaliser qu’il s’agit d’un numéro qu’elle offre à tout le monde, que sa vulnérabilité est un petit jeu qu’elle sert à son entourage. Ça avait pourtant l’air vrai, hier soir, toute cette fragilité lorsqu’elle parlait de son premier boulot cauchemardesque. Il faut croire qu’il se laisse berner facilement, ou qu’il n’a pas l’habitude de s’enticher de manipulatrices.

« Moi j'peux pas comprendre ? MOI j'peux pas comprendre ? » MJ s’agite encore. Deandre a presque envie de se saisir d’elle pour qu’elle s’immobilise, cesse de remuer, lui laisse le temps de réfléchir. Il se contente de croiser ses bras contre sa poitrine, de l’observer. Plus elle parle et plus ses propos s’intensifient, emplis d’une possessivité qui le dérange. « Alors tu vois, la seule raison pour laquelle j'y retourne pas, c'est pour pas les tuer tous les deux de mes mains. Parce que je suis une fille sympa. »

MJ enterre son visage entre ses mains, sanglote.
Si les circonstances étaient différentes, il compatirait peut-être.

« Pourquoi elle me fait ça ? Sérieux ? Pourquoi elle me fait ça à moi ? »

« T’sais quoi… » Deandre approche lentement. Il se penche vers elle, s’empare d’un de ses bras sans réaliser la force qu’il met dans sa poigne. « ... Je pense pas que tu devrais m’dire tout ça. C’est Willy, ton meilleur pote. Il va t’consoler… » Et il tire d’un coup pour l’arracher au canapé, l’empêcher d’y rester plus longtemps. Plus elle s’attarde et plus il gronde intérieurement, menace de s’effondrer sous ses yeux. Il n’est pas question qu’elle le voit dans cet état, qu’elle subisse les foudres qui vont s’abattre lorsqu’il sera isolé. Alors il tire, tire, ne prend pas garde à la force qu’il met derrière, tente de la pousser vers la sortie sans la précipiter par terre. C’est à peine s’il ne la jette pas au sol dans sa précipitation. « J’suis pas la bonne personne pour ça. Pas aujourd’hui. T’façon j’suis sûr que t’as pas vraiment envie de me parler, c’est l’alcool qui te fait faire ça… Tu vas regretter si tu chiales devant moi. Allez, allez… » Dégage avant que je me déverse sur toi.
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MessageSujet: Re: cold rage, hot blood (meandre)    cold rage, hot blood (meandre)  EmptyLun 13 Avr - 14:07

C’est ça. Et le programme d’hier soir c’était Poetic Justice. Tu sais, celui dans lequel la coiffeuse finit avec le mec noir. Éclat de rire tordu d'une désolante fatalité. MJ le regarde un moment, se recommence, et on ne sait pas très bien si ce sont des sanglots ou des rires. Il a le sens de la réplique, et elle sent toute l'amertume qui cache derrière cette référence bien trouvée. Au final elle secoue la tête, dépitée. Clairement il lui manquait quelque chose pour plaire à Zaza. Par la bonne origine, ni même le bon matériel entre les jambes. Injustice. Comme si elle avait rejoint une partie, misée sa vie dessus, et que les dés seraient pipés. Et c'est sans doute ce qui brûle le plus au fond d'elle : ce sentiment d'impuissance, d'injustice. Ne même pas avoir une chance. Foirade d'avance. N'avoir rien d'autre à faire que de rester sur le bas-côté et de regarder Zaza terminer avec des losers, des types qui l'insupportent par leur seule existence. Elle se console en se disant que c'est elle qui va renverser la partie. Un as dans la manche pour tous les déstabiliser. Finalement elle fait tapis, et ces trois-là n'ont plus qu'à se coucher. C'est pas comme ça qu'elle aurait aimé gagner la partie mais, eh, l'essentiel c'est de gagner par vrai ? Et ça marche, c'est presque imperceptible parce que Deandre est aussi expressif qu'une brosse à chiottes, mais elle le sent de plus en plus tendu dans ce salon. Tout un genre de rage qui émane de lui, d'elle, de tout ce qui constitue ce salon à la fois. Et tu t’es doutée de rien, depuis tout ce temps. Il dit ça presque sur un ton de reproche, et ça l'emmerde un peu de passer pour la nana naïve qui se fait avoir. MJ n'aurait jamais fait un truc pareil, et bien sûr qu'elle l'aurait vu, elle se serait doutée, elle en est convaincue. Mais tant pis, elle s'accroche à Deandre et se cache derrière cet amour qui la consume de l'intérieur. C'est acide de vérité, et chacun de ses mots la fait vibrer de ce sentiment à sens-unique. Ça rend aveugle, qu'on dit. La vérité c'est que l'amour ne rend pas aveugle, il rend fou.

Et puis elle déroule son discours, l'histoire parfaitement millimétrée, improvisée, là comme ça. Tout ce qu'elle veut c'est ajouter des preuves sur la table, que Deandre sache où les trouver. Peut-être bien qu'il emportera son attendrisseur à viande avec lui. Tant mieux, qu'il dézingue le sourire de Dom, qu'il brise le cœur de Zaza. Qu'il brise tout sur son passage, même sa propre personne. Elle les veut misérables et tristes avant la fin de la journée. Elle s'en satisfera, elle qui a l'habitude de n'avoir que des cendres dans la bouche, quand il s'agit de sa meilleure amie. La voici dans le fond du canapé, pauvre et triste petite MJ, trahie et bafouée par cette manipulatrice de Zaza. Pauvre, MJ qui chouine, perdue, dévorée par ses sentiments, sans savoir quoi faire. Deandre planté devant elle ne trouve aucun mot de réconfort. Et c'est tant mieux, la pitié, c'est pas ce qui marche avec elle. T’sais quoi… Il s'approche d'un pas brusque, lui attrape le bras. Elle a un mouvement de recul immédiat. Hey ! Qu'elle s'insurge d'une voix pâteuse, mais Deandre la tire déjà en arrière avec toute la force qu'il a, cette armoire à glace. ... Je pense pas que tu devrais m’dire tout ça. C’est Willy, ton meilleur pote. Il va t’consoler… MJ titube sur quelques pas, déséquilibrée par la force qu'il a mis à l'extirper de son canapé. Renfrognée de se faire chasser si rapidement. Elle secoue le bras d'un coup sec pour se libérer, se retourne vers Deandre, se colle à lui d'un air menaçant : Ce putain de traitre est partie voir une copine à lui. Elle raconte, et ça ne fait même pas partie du plan, parce qu'elle a vraiment mal pris que Willy en soit venu à découcher pour ne pas avoir à la supporter. L'héroïne, c'est pas sensé vous faire tout supporter, genre d'anesthésiant générale ? Faut croire que la colère d'MJ surpasse tout, même ça. Rapidement, Deandre s'empare d'elle à nouveau pour la pousser vers la sortie et elle se laisse mollement faire du quelques pas en ajoutant, perdue dans ses pensées et avec la tête qui tourne : Ils font tous que m'abandonner, j'peux jamais compter sur personne, moi. Boudeuse, elle dégueule sa propre vérité, celle qui lui fait si mal au cœur et emmêle ses viscères. Elle soupire, émet un peu de résistance parce qu'il la pousse de plus en plus fort vers la sortie et que ça l'emmerde. Rien que le contact l'emmerde. J’suis pas la bonne personne pour ça. Pas aujourd’hui. T’façon j’suis sûr que t’as pas vraiment envie de me parler, c’est l’alcool qui te fait faire ça… Tu vas regretter si tu chiales devant moi. Allez, allez… Il lui sort ça en même temps, et il a l'air tellement en colère que c'est et satisfaisant, et chiant. MJ se retourne d'un coup sec, lève le doigt devant elle, le fusille du regard. Je chiale pas, t'as compris ? Et elle renifle pour ponctuer sa phrase, mais fronce tellement les sourcils que ça serait idiot de la contredire. Alcool mauvais. Elle n'a pas envie de lui offrir plus de faiblesse qu'elle ne doit déjà le faire. Mais puisque Deandre l'attrape à nouveau par le bras pour la retourner vers le chemin de la sortie, elle le repousse en arrière dans un réflexe machinal. Ça va, ça va, j'me casse. Je récupère juste ma bouteille. Et là elle fait quelques pas jusqu'à cette armoire en haut de laquelle Deandre à planquer le précieux sésame. C'est vrai quoi, la bouteille est à elle et seulement à moitié vide. Elle se hisse sur la pointe de ses pieds, l'équilibre incertain, tend le bras du plus haut qu'elle peut, ça met bien dix secondes et voyant Deandre arriver derrière elle elle s'empresse de l'arrêter dans son élan : J'peux très bien y arriver toute seule ! Ses doigts touchent enfin le bas de la bouteille qu'elle fait lentement glisser jusqu'au bord, et puis oups, la bouteille s'écrase sur le sol dans des millions d'éclats et une marre de rhum. MJ s'est décalée juste à temps, et hausse les sourcils, bourrée et embêtée. Elle lève les deux bras en l'air d'un air innocent : Bah, si tu l'avais pas mise là-haut aussi. Est la première chose qui sort de sa bouche. Et elle voit bien que Deandre n'a plus du tout envie de rire. Tout ce qu'elle espère, c'est qu'elle aura l'occasion d'entendre sa rage une fois rentrée chez elle. Elle acquiesce donc mollement, collabore, se retourne vers la sortie en marchant de travers. Ce n'est qu'une fois arrivée à la porte que Deandre lui ouvre en grand comme si ça allait l'aider à disparaître plus vite qu'elle se retourne une ultime fois vers lui, la tête contre l'encadrement de la porte : Si j'revois Dom j'le tue hein, j'le jure que je le fais. Donc tu lui diras de pas revenir. Histoire d'enfoncer le clou une derrière fois. Avant d'être projetée dans le couloir, une porte claquée devant son nez.
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