starships (ltf)

Le bruit devient trop assourdissant pour elle. La proximité des autres corps, la sensation d’être entourée même d’individus qu’elle connaît à peine, tant de sensations qu’elle appréciait d’ordinaire mais qui, étrangement, lui donnaient le tournis ce soir. Elle a besoin de silence, d’air. Barbra se lève en titubant et elle ne comprend pas – elle n’a pas bu autant que ça, elle le sait. Des mains entourent sa taille pour l’aider et elle tente bien de s’en défaire, sans grand succès. Un soupire quitte ses lèvres alors que deux silhouettes l’entourent, mots murmurés dans son oreille qu’elle ne comprend pas. « Non j’veux pas, j’veux… » Elle glisse sur une bouteille qui traînait au sol, tombe dans un abysse sans fin. Tout devient noir et silencieux et c’est agréable, cette tranquillité soudaine dont elle avait si désespérément besoin. Malheureusement ça ne dure pas et bientôt, elle a l’impression que des mains froides viennent manipuler ses bras, ses jambes. Elle bouge, ses paupières clignent plusieurs fois pour lutter contre l’agressivité de la lumière qui lui semble trop vive – ce n’était pourtant pas le cas quelques instants plus tôt, l’ambiance au sein de l’appartement était tamisée. Quand elle ouvre les yeux, la gamine est frappée par la clarté de la pièce. Elle doit s’y reprendre à plusieurs fois avant d’arriver à distinguer quoi que ce soit. Quand elle y parvient, elle tourne la tête et réalise qu’il n’y a plus personne. Elle est seule, allongée sur ce qui semble être un canapé plus confortable que ce à quoi elle est habituée. Elle se redresse difficilement alors qu’une migraine semble percuter ses tympans avec agressivité, mains qui s’agrippent au rebord du canapé. Barbra ne comprend pas comment elle s’est retrouvée là ; en dehors du canapé, la pièce est vide, totalement aseptisée. Une vague de nausée l’envahit alors elle se penche, porte sa tête entre ses mains pour calmer ces sensations multiples qui la troublent. Ce n’est pas la première fois que Barbra se réveille sans avoir la moindre idée de l’endroit où elle se trouve mais cette fois, c’est différent.

Le bruit d’une porte qui coulisse attire son attention. Elle relève trop brusquement la tête ce qui lui donne la nausée à nouveau. Elle plisse les yeux pour mieux discerner les formes trop floues qu’elle a sous les yeux. Et elle refuse de croire ce qu’elle voit. Face à elle se trouve un être qui n’a rien d’humain. Il est plus petit qu’elle, entièrement marron et nu. Sa tête forme un ovale habillé de deux grandes pupilles bleues qui la fixe sans dire un mot, avec un léger sourire béat aux lèvres. Elle met quelques instants à comprendre, Barbra. Les connexions finissent par se faire et elle éclate de rire, incrédule. Ses gloussements secouent sa poitrine alors que l’être étrange attend toujours patiemment qu’elle se calme, ce qu’elle finit par faire après quelques minutes.

« E.T, c’est toi ? » Parce que c’est bien l’alien le plus populaire qu’elle a sous les yeux, ou du moins, sa copie conforme. Bientôt, il est rejoint par une copie conforme ce qui arrache un nouveau rire à la blonde. « Nous avons décidé de prendre une forme familière pour éviter de vous effrayer. » Elle fronce les sourcils – elle parle à un alien et il voudrait qu’elle ne soit pas effrayée ? Pour le coup, elle ne savait pas quoi en penser. Elle était sans doute partagée entre l’effroi, l’incompréhension et la surprise, tant d’émotions qui l’immobilisent sur place une fois l’amusement passé. D’après les films qu’elle a vu, les extraterrestres n’ont que trop rarement des intentions bienveillantes à l’égard des hommes. « Heum.. Ok… Et vous parlez ma langue en plus ? » Hochement de tête alors que Barbra reste figée sur le canapé et que ses yeux examinent la pièce à la recherche d’un point de fuite. Enfin, si vraiment, elle se trouve avec des extraterrestres, qu’est-ce qu’elle fera, après ? Elle sautera hors du vaisseau ? Elle n’a jamais été très bonne en science ni en astronomie mais de ce qu’elle savait, elle risquait de ne pas pouvoir respirer. « On a appris, pour vous. » Air méfiant alors qu’elle se redresse, quitte enfin le canapé. « Ha… trop gentil. Et vous voulez quoi ? » Elle fait quelques pas mais s’arrête brutalement quand une nausée l’agresse à nouveau. Elle porte une main sur son ventre et elle a l’impression qu’il n’est pas aussi plat que d’habitude mais elle met cette pensée de côté, d’autres préoccupations qui viennent troubler son esprit. « Nous sommes venus vous trouver parce que vous êtes le plus beau spécimen de votre espèce. » Barbra se fige à nouveau. Quelques secondes à comprendre avant qu’un grand soulagement ne l’envahisse, poursuivi par un large sourire qui étire ses lèvres. « HA MERCI ! Enfin quelqu’un qui veut bien l’admettre, ça fait des années que j’le dis ! Putain les autres vont être trop dégs quand j’vais leur raconter que des aliens me trouvent canon ! » Rire qui ponctue ses mots teints d’une nouvelle légèreté. Elle ne remarque pas les regards échangés par les extraterrestres, les yeux qu’ils portent sur elle et la lueur malicieuse qui les animent. « Mais j’ai une question. Est-ce que j’suis la plus belle sur terre, seulement, ou c'est dans TOUTE la galaxie ? C’est pas pareil. » Les deux se regardent à nouveau et cette fois, l’incompréhension est lisible sur leurs traits si particuliers. « De la galaxie, bien entendu. » Nouveau sourire rayonnant alors qu’elle accepte la réponse sans lire le doute dans leurs voix.

« Si nous sommes venus, c'est pour faire de vous notre reine. » Nouvelle affirmation qui enfle son égo et sa poitrine de joie. Une reine, elle ? Voilà enfin un poste digne d’elle ! Ce n’était pas trop tôt, après tout ce temps passé à vivre loin du luxe dont elle avait besoin, loin de toutes ces possessions matérielles qui lui manquaient tant pour se sentir heureuse, tout ce temps passé à être traité pour une femme comme les autres alors même qu’elle a toujours été bien plus. « Mais genre… J’dois faire quoi si j’accepte ? C’est bien payé ? Ça a l’air cool mais bon, vous l’avez dit, j’suis la meuf la plus canon de la galaxie alors bon, j’vais pas m’abaisser à accepter les premiers aliens venus, hein. » Son égo n’était que plus développé après les aveux des aliens et s’il lui semblait évident qu’elle accepterait n’importe quoi pour être reine, elle ne comptait pas avoir l’air trop désespérée. Elle fait quelques pas, fait comme si elle réfléchissait à la proposition qu’on lui faisait. De toute façon, reine était toujours mieux que camgirl, en plus, la blonde était sûre qu’elle pourra narguer Seven grâce à son nouveau statut. Les deux E.T s’approchent d’elle alors qu’elle ne remarque rien, déjà trop occupée à rêver de ce qu’elle pourra faire une fois reine. « Ce rôle est très important, vous aurez beaucoup à faire. Surtout, vous allez avoir l’honneur de porter nos enfants. » Aussitôt, elle se fige, se stoppe dans ses mouvements avant de se tourner vers eux. Porter leurs enfants ? Elle avait l’impression qu’elle passait soudainement du statut de majesté à celui de poule pondeuse et l’idée ne lui plaît pas. Voilà que Barbra n’avait même pas encore profité des avantages de ses fonctions que déjà, on la poussait à faire des enfants ! « Euh.. Ben j’ai pas vraiment envie d’avoir de gosses alors bon.. J’veux bien être reine et j’adopterai vos gamins c’est pareil de toute façon. » Vraiment, la biologie n’était pas son fort. Les extraterrestres posent leurs doigts gluants sur eux et elle se tend de suite, peu à l’aise par cette proximité soudaine. « C’est trop tard. Vous portez déjà nos enfants. » Nouvelle nausée qui la prend subitement alors que la réalité semble soudainement l’assommer. Trop tard ? Que voulaient-ils dire ? Soudain, les nausées prennent sens et son ventre grossissant à vu d’œil également. Il lui suffit d’un regard en sa direction pour constater qu’il avait encore enflé et ce qui est alors sous-entendu lui glace le sang. « Mais… Comment ? On a pas… J’suis là depuis une heure même pas ! Puis vous avez même pas de… » Elle perd ses mots alors qu’elle désigne d’un geste de la main l’absence d’appareil génital chez les aliens se trouvant face à elle. Elle fait quelques pas en arrière, tente d’imposer une nouvelle distance entre eux. « Tout est différent chez nous. Les grossesses durent 7 jours et 3 heures. Et pour nous reproduire, il nous suffit d’un contact. » Air horrifié qui s’affiche sur le visage de Barbra alors que l’alien lui montre son doigt disproportionné. Non, non, non. Ce n’était pas censé se passer comme ça. Et putain, il était censé appeler sa maison avec son foutu doigt, pas lui faire des gamins en douce ! La gamine a l’impression que sa cage thoracique vient opprimer son cœur si fort qu’il ne tiendra pas le coup alors qu’elle s’appuie sur le canapé à nouveau pour s’empêcher de tomber, jambes trop fragiles pour réussir à la supporter bien longtemps. « Mais putain ça se fait pas ! J’sais pas comment ça marche sur votre planète mais nous, on fait pas ça ici ! » Enfin.. Normalement. Il y avait sans doute des détraqués qui s’amusaient à trafiquer les contraceptifs de leurs copines mais ce n’était pas dans la norme. « J’veux rentrer chez moi. J’m’en tape j’vais avorter de toute façon ! » Les deux se mettent à glousser, bruit bizarrement aigu et assourdissant, désagréable qui réveille la migraine jusqu’alors endormie. « Mais c’est trop tard. Vous êtes notre reine, vous n’avez plus le choix. » Elle secoue la tête vivement, refus d’accepter ce nouveau rôle qu’on lui offrait en échanger de son utérus – nouveau rôle qu’on lui imposait, même, et utérus qu’on lui volait sans lui laisser le choix. Elle se débat quand les autres l’empoignent, pieds, mains, elle tente de frapper comme elle peut et….

« Putain arrête d’me frapper et réveille-toi là ! »  Ses paupières clignent alors qu’elle se relève brusquement, mains qu’elle porte à son ventre parfaitement plat, regard fuyant qui examine la pièce identique à celle dans laquelle elle avait perdu connaissance. « Mais.. Putain ils sont où les E.T ? »  Sa bouche est vaseuse et parler est difficile mais elle fait l’effort, encore perturbé par cette rencontre venue d’ailleurs. « Meuf t’as fait un mauvais trip, j’te jure ! Tu t’es cassée la gueule sévère et après ça t’arrêtais pas de délirer, sans dec, la beuh devait vraiment être forte pour t’faire vriller comme ça ! » Regard méfiant alors qu’elle a l’impression qu’on lui ment, qu’il s’agit d’un coup tordu d’un des E.T pour faire baisser ses gardes. Mais rien ne se passe. La soirée reprend son cours alors qu’elle se cale au fond d’un fauteuil pour récupérer. Le joint qu’on lui tend est aussitôt claqué au fond d’un cendrier.

Si c’est pour rêver qu’elle se fait engrosser par le doigt d’E.T, c’est plus la peine.