back to the future | ft Mason

Il y a quelques années, c’était toutes les semaines. Et puis le temps est passé et votre rituel s’est espacé. Tu ne sais toi-même pas vraiment pourquoi. La sortie hebdomadaire est devenue mensuelle et puis, finalement, occasionnelle. Pourtant, tu prends toujours autant de plaisir à te retrouver avec Mace. C’est un être à part, que tu n’as jamais véritablement compris. Gamine, tu passais ton temps à le repousser, parce qu’il était trop gentil, trop proche, trop tout, et qu’il te faisait peur, dans un sens. Tu te méfiais, Nana, t’avais trop donné, avec les hommes, ta confiance, ton cœur, ton esprit. Tout a disparu d’un coup, et Mace s’est retrouvé déblayeur de ton cœur. Il a accepté cette tache sans poser de question, en y allant petit à petit, morceau par morceau, tant et si bien que huit ans plus tard, t’es là, entrain de te préparer pour le rejoindre.
Tu mets un jean noir, déchiré aux genoux parce que c’est plus simple de battre Mason en pantalon qu’en jupe, et tu enfiles un pull gris chiné par-dessus une chemise appartenant certainement à Malcolm ou a ton frère. Tu prends le temps de te maquiller, de parer tes yeux de noirs et tes lèvres de rouges, et de disparaitre sous ta frange. Sans ça, tu ne peux pas sortir de chez toi, tu te sens vulnérable, fragile, faible. Ton téléphone vibre sur le rebord de l’évier. Surement Mace qui t’indique que tu es en retard. Il devrait avoir l’habitude maintenant, non ?

Tu ne prends pas la peine de répondre, tu enfiles tes doc Martens, tu prends ton sac et ta veste et tu sors. Sur la route, tu as le temps de te griller deux cigarettes en observant le ciel assombrit qui se pare, peu à peu, d’étoiles. Il fait frais, mais la nuit est belle. Tu espères qu’il ne pleuvra pas. Tu n’as pas de capuche et tu détestes la pluie. Tu finis par arriver à la salle d’arcade avec bien vingt minutes de retard et tu vois à la tête de Mason, qui t’attends à l’intérieur, qu’il n’aime toujours pas les retardataires. Tu lèves les yeux au ciel en le voyant mais tu souris, malgré tout en venant coller un baiser sur sa joue gauche, laissant ainsi une trace de rouge à lèvre sur sa peau pâle.

« Saut mon chou, je t’ai manqué ? » que tu lui demandes, demi-sourire au coin des lèvres.

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@Nana Nobody & Mason Warden

Nana, sûrement la personne la plus douce mais la plus complexe que tu connaisses. Tu la connais depuis que t’es gamin, depuis qu’on l’a amené ici-même à l’arcade pour passer l’après-midi avec vous. Au départ, elle n’était que « la copine de », tu la connaissais pas, elle sortait avec l’un de tes amis et ça t’allait comme ça. Vous avez toujours accepté tout le monde dans la bande, les « populaires », les « loosers », ceux qui étaient un peu bizarres ou trop exubérants, les gens de passage ou ceux qui s’installaient définitivement. Vous avez jamais repoussés personnes, un gamin reste un gamin –aussi paumés soit-il– et des amis restent des amis –aussi bizarres soient-ils. C’est simple, dans la bande y avait qu’une règle : un pour tous et tous pour un. C’était pas compliqué, à partir du moment où vous étiez ensemble, vous étiez ensemble. Pas de coups bas, pas de crasses, pas de « chacun pour soi ». S’ils arrivaient quelque chose à l’un d’entre vous, alors ça arrivait aux autres. Nana, elle était pas censée rester. Elle en avait même pas envie au début. Et puis t’es tombé sous le charme de son âme, des blessures qu’elle cachait, des fardeaux qu’elle portait. T’as eu envie de l’aider alors que tu la connaissais même pas, t’as eu envie de l’aimer parce que t’avais l’impression qu’elle en avait besoin. T’avais deviné ça, toi, le gamin rejeté de la famille, celui qui n’obtenait pas l’attention dont il avait besoin. Presque dix ans plus tard, tu l’aimes toujours autant ta Nana. Elle traîne moins avec vous c’est sûr, elle s’est faite de nouvelles amies. Ça te fait un peu chier parce que t’aimais bien passer ton temps avec elle, mais si elle est mieux ainsi, tu diras jamais rien. Si elle a trouvé sa place, alors t’as trouvé la tienne.

Nana, t’as beau l’aimer de tout ton cœur, t’as beau vouloir la protéger, t’as parfois envie de la tuer. Tu te souviens pas d’une fois où elle s’est pointée à l’heure. Ça t’a toujours agacé, et plus les minutes passent, plus tu montes en pression. Tu détestes les retardataires, et pire encore, tu détestes attendre. Mais dès qu’elle se pointe, ses grands yeux dissimulés derrière sa frange et le sourire aux lèvres, t’oublies tout. T’es transporté huit ans en arrière, même endroit, mêmes personnes. Pourtant, elle n’a plus rien de la petite fille farouche que tu avais rencontré ce jour-là, aujourd’hui c’est une femme et t’es plutôt fier, même si tu lui diras jamais. Elle sourit, s’approche de toi et claque un baiser sur ta joue. Tu fronces les sourcils et poses le regard sur ses lèvres avant de faire la grimace. — Madame marque son territoire, que tu ris en te frottant la joue. Si tu m’as manqué, ça n’a pas eu l’air d’être ton cas puisque ça fait vingt minutes que je t’attends. Une pichenette envoyée contre son épaule et ton sourire qui revient. Comment tu pourrais lui en vouloir à Nana ?

T’es arrivée un peu par hasard, au début. Tu as rencontré Max, et t’avais besoin de réconfort, t’avais besoin de quelqu’un, d’une présence masculine à une période où tu ne te rendais pas encore compte que celui qui venait de t’abandonner avait casser quelque chose, en toi. Malcolm était aux abonnés absent et tu étais tellement seule. Max était ton exutoire, ta porte de sortie et avec lui venait une farandole de nouveaux visages. Tu ne voulais pas t’attacher, tu voulais être de passage, te servir d’eux pour tromper ta solitude et puis retourner vers ton véritable et unique ami. Malcolm est revenu, oui, mais tu n’as pas réussi à quitter les autres, à quitter Max qui devenait peu à peu le centre de ton nouveau monde, ni les autres. Et puis tout s’est enchainé si vite avec Max et alors qu’il posait ses mains sur toi pour la première fois, tu l’as revu, lui, Jaimie. T’as revu son regard quand il fondait sur toi, en toi. Et t’as pas pu. Ni parler, ni rien faire, tu l’as quitté, lâchement, parce qu’il n’y avait que ça à faire, parce que tu ne pouvais pas le lui dire, tu ne pouvais pas en parler. Tu ne l’as jamais fait. Il n’y a que Malcolm, qui sait, et uniquement parce que Sol a été un peu trop bavard.

Tu pensais partir, après ça, les quitter, t’éloigner. Mais Ils ont été si compréhensif, et Mason surtout. Il t’a prouvé que les hommes n’étaient pas tous mauvais, que tu pouvais les approcher sans te bruler les ailes, que tu n’avais pas besoin de parler pour te faire comprendre. Les années ont passé, tu as rencontré les Vipers, par hasard et à leur tour elles t’ont beaucoup appris. Mais même si tu passes moins de temps avec eux, avec lui, tu ne peux pas les rayer de ta vie. Alors tu rejoins Mason, en retard, comme toujours. Tu sais qu’il va râler, mais il le sait très bien, que tu n’es pas fichue d’être à l’heure, c’est à lui d’arriver plus tard, aussi. Tu t’approches de lui, légère pour embrasser sa joue, et tu ris en voyant la trace rouge colorée sa peau. « Exactement » tu lui dis avant de passer une main sur ton épaule en prenant l’air offusqué « les princesses se font toujours attendre, c’est bien connu, non ? » que tu lui dis avant d’attraper son bras pour le tirer à l’intérieur. « Alors, t’es prèt à perdre ? » que tu lui demande, malicieuse.

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@Nana Nobody & Mason Warden

Nana a été comme une tornade dans ta vie, elle est arrivée de nulle part, seule et renfermée. Elle était intrigante et bien qu’il y avait d’autres filles dans le groupe, Nana, elle t’a tapé dans le cœur. Peut-être parce qu’elle était comme toi, brisée. Elle parlait peu, souriait peu et tu t’es vu en elle. C’est comme ça que t’as compris qu’elle était paumée, que c’était qu’une gamine à qui la vie n’avait pas fait de cadeau. Elle a mis longtemps à s’ouvrir à toi, à te considérer comme digne de l’approcher mais tu restes persuadé qu’elle garde encore pleins de choses en elle, des choses qu’elle n’a pas encore dites et qu’elle ne dira probablement jamais. C’est pour ça que tu te contentes d’être là pour elle, au maximum. Et c’est aussi pour ça que bien que tu sois vraiment agacé par ses retards à répétitions, tu ne parviens jamais à lui en vouloir vraiment. — Une princesse ? Attends mais de qui on parle là ? Tu la taquines rien que pour voir sa petite moue  de mécontentement s’afficher sur son visage. — Laisses tomber, la prochaine fois qu’on se donne rendez-vous je viendrai te chercher, au moins j’attendrai au chaud. Ou alors j’avancerai l’heure du rendez-vous rien que pour toi, comme ça avec un peu de chance on arrivera en même temps. Tu ris parce que tu sais que même comme ça, elle serait capable d’être en retard, et ça te fait rire parce que ça te fait du bien de constater que certaines choses ne changent jamais. Et puis ta petite tornade t’attrape par le bras et te conduit à l’intérieur, tu souris d’aise quand la chaleur vient t’envelopper et détendre tes muscles. Un coup d’œil circulaire t’apprend que vous n’êtes pas les plus vieux ici et tu jettes un coup d’œil à Nana. — Prêt à quoi ? J’crois que j’ai pas bien entendu. Tu fais semblant de tendre l’oreille vers elle. — Moi qui pensais te ménager et y aller doucement, j’te préviens j’vais pas t’faire de cadeau, tu vas morfler. Tu vois son sourire malicieux du coin de l’œil et tu peux pas t’empêcher de l’imiter, Nana te connaît assez pour savoir quel mauvais perdant tu es, elle sait que tu t’y crois toujours trop et que ça t’arrive de bouder quand tu perds. Et même si ça fait un petit moment que vous ne vous êtes pas retrouvés seuls ici, elle constatera rapidement que rien n’a changé de ton côté, que t’es toujours ce petit Mason qui détestait perdre et qui demandait inlassablement sa revanche, jusqu’à épuiser les copains. Cette fois-ci, c’est à toi de la tirer vers le fond de la pièce, où vous pourrez être au calme. — Ça m’fait du bien de te revoir Nana, ça faisait longtemps. Tu gardes le regard devant toi durant cette déclaration qui t’a échappé, c’est pas votre genre de faire dans le gnian-gnian.

La vérité, c’est que jamais tu n’aurais cru pouvoir te rapprocher autant d’un garçon autre que Malcolm sans avoir la nausée. Jaimie a tout détruit, en toi, à commencé par ta confiance, en toi et envers les autres. Evidement, tu caches tout ça derrière une couche de maquillage et d’arrogance, et ça marche, la plupart du temps. Mais Mace, il a vu voir à travers le fars à joue, à travers le masque. Alors c’était tellement plus simple, avec lui. Pas besoin de réfléchir, pas besoin de parler, non plus. Ça fait du bien, parfois, de faire tomber les barrières sans pour autant avoir besoin de te confier, d’étaler ton pauvre petit passé de miséreuse. Exactement comme il l’avait surement prévu, tu fais la moue, lèves même les yeux au ciel quand il cherche du regard une prétendue princesse, tu ne prends même pas la peine de lui répondre et tu te contentes de secouer la tête avant de rire, avec lui, parce qu’il n’a pas tort, il faudrait bien mieux qu’il vienne te chercher. « Mh, faut déjà que je te laisse entrer chez moi » que tu réponds avant de l’attraper pour entrer à l’intérieur. Tu as toujours adoré cette endroit, pour ses couleurs criardes et sa musique ringarde. Tu te sens bien, ici, même si pour la plupart des gens, ce n’est qu’une salle pourrie avec des jeux à moitié détraqués, pour toi, c’est un tas de souvenirs. Avec les autres, vous aviez l’habitude de venir souvent, ici. C’est même près du jeux Félix fix que Max t’a embrassé, pour la première fois. Tu te perds, dans tes souvenirs, l’espace d’un instant mais la voix chaude de Mason te ramène à la réalité. « c’est ce que tu disais aussi, la fois où je t’ai battu dix-huit fois à mortal Kombat » que tu dis, un sourire malicieux greffer au visage. Ce qui est drôle, avec Mason, c’est que tant qu’il n’a pas gagné, il ne s’arrête pas. Et tant qu’il ne s’arrête pas, il paie. Alors toi, ça t’arrange bien. « alors, a quoi tu veux te faire batte, en premier ? Just dance ? » que tu demandes, l’air innocent alors qu’il attrape ta main pour te tirer vers le fond de la salle, entre le punchingball et les toilettes des filles. T’es un peu gênée, quand il parle, tu dois l’avouer. T’es pas franchement habituée à ce genre de déclaration alors tu te mords la joue et tu regardes tes pieds, un instant, avant e relever les yeux vers lui. « Je suis désolée d’avoir disparu du paysage c’était…compliqué. Mais tu m’as manqué. » que tu lui dis, sincèrement.

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@Nana Nobody & Mason Warden

C’est pas souvent que tu l’entends rire Nana, alors ça te réchauffe le cœur quand tu la vois faire. Ses petits yeux qui se lèvent au ciel derrière sa frange brune, ses lèvres qui restent un moment figées en un sourire sincère. Tu lui diras jamais que c’est une princesse. Déjà parce que c’est niais, et ensuite parce qu’elle piquerait un fard direct. Le truc avec Nana, c’est qu’elle se rend pas compte à quel point elle est précieuse. Des fois quand tu la regardes, t’as l’impression de voir à travers elle tellement elle se rend transparente. Elle aime pas qu’on la remarque, sûrement à cause de son passé. Tu sais qu’elle te cache un truc et ça te bouffe mais tu veux qu’elle vienne t’en parler d’elle-même. Mais bon, après presque dix ans d’amitié, t’as un peu perdu espoir, ce sera sûrement le genre de trucs qu’elle emmènera dans la tombe avec elle. Le pire dans tout ça, c’est que t’es persuadé que Malcolm sait, et ça, ça t’énerve. — Pourquoi j’aurais pas le droit de rentrer chez toi ? que tu t’étonnes. En y repensant, c’est vrai que t’es jamais rentré chez elle et que t’as croisé son frère qu’à quelques reprises. — J’vais pas te manger tu sais. Ah ça non, t’es trop gentil Mason et tu le sais. Tu le sais parce que c’est pour ça que tu t’es fait larguer, « t’es trop gentil, tu t’affirmes pas assez » qu’elle lui disait tout le temps. Et puis elle est partie. Une fois à l’intérieur, tu te sens comme chez toi, dans ton élément. Une vague de nostalgie s’empare soudain de toi et, au regard perdu de Nana, tu constates que tu n’es pas le seul. Ça te manque cette époque où, gamins, vous veniez passer vos après-midis ici sans vous souciez de vos études, de vos familles ou de vos factures à payer. — Ah génial, j’vois qu’on retient que les trucs importants. Et le jour où je t’ai battu deux fois de suite à Street Fighter, ça on oublie par contre. Tu fais mine d’être vexé. Petite moue sur le visage et regard triste qui te valent un regard attendrissant. T’arrives toujours à tes fins, Mason. — Vas pour Just Dance, mais te réjouis pas d’avance tu pourrais être déçue. Tu te rappelles que je sais faire le moonwalk, hein ? Tu dis ça comme si c’était un talent fou, mais ça a le mérite de la faire rire alors bon. Et puis les choses redeviennent sérieuses quand tu l’attires vers le fond de la salle. — Non c’est pas grave, c’est juste… J’suis vraiment content que t’aies trouvé ta place quelque part mais, fin tu sais, on est toujours là nous. Tu te mords la langue au moment où tu t’apprêtes à lui dire que y a pas que Malcolm qui compte. — Fin bref, c’est sympa de se revoir quoi.Tu te grattes l’arrière de la tête, gêné. De loin, vous devez sûrement avoir l’air de deux pré-ados.

Suffit d’être avec les bonnes personnes, c’est ce que tu t’es toujours dit, Nana. T’es pas quelqu’un de bavard, à la base. Tu fais l’minimum syndical et tu uses de cynisme à n’en plus finir. Sauf quand tu es bien, quand t’es à l’aise, avec quelqu’un en qui tu peux avoir confiance. Quelqu’un comme Sol, Malcolm ou Mason. Alors tu parles, parles, parles, on ne t’arrête plus. Ça a mis un moment, à se décoincer avec Mason et les autres. Quand tu es arrivée dans le groupe, tu t’accrochais à Max parce que c’était la seule personne que tu connaissais, et que tu n’avais pas franchement envie de te lier à quelqu’un au risque de finir toute seule, comme lorsque Malcolm t’avait abandonné et que Jaime était partie. Et puis en grandissant, tu t’es complètement déconnecté des autres, de tout le monde ou presque, parce que ton passé revenait te hanter, surement. T’as surtout utilisé ça comme excuse pour arrêter d’essayer. Et malgré tout, Mason s’est accroché, il s’est accroché à toi malgré ton sale caractère, malgré tes sautes d’humeur et ton silence déconcertant. Si au début, ça t’ennuyait, tu as fini par t’y habituer et aujourd’hui, tu lui en es reconnaissante. Tu hausses les épaules. « Je n’sais pas si tu le mérites » que tu dis avec amusement même si tu n’as surtout pas franchement envie de lui montrer votre minuscule appartement jamais rangé. « Encore heureux, j’dois avoir un goût atroce » que tu lui dis. Tu ajouterais bien que le désespoir a toujours un goût amer, mais tu te retiens, inutile de l’inquiéter. Tu lèves les yeux au ciel, quelque instant plus tard. « Qu’est-ce que tu veux, Mace, c’était si rare que j’ai fini par oublier… » tu te moques de lui parce que tu sais qu’en le faisant marcher, il courra à tous les coups, et c’est vraiment trop drôle. Vous vous dirigez vers le fond de la pièce et tu prends un air choqué. « Au mon dieu, tu sais que je ne résiste pas aux mecs qui font du moonwalks, je suis toute chose » tu lui dis en riant avant qu’il ne sorte sa tête de gars sérieux, que t’aimes beaucoup moins, tout d’un coup. Tu te mords la joue un instant en pesant tes mots. « Je ne vous oublies pas » que tu commences en cherchant comment formuler tes phrases. « C’est juste que…parfois j’ai l’impression d’faire tache dans l’décors » tu avoues non sans-mal. « Et je suis pas trop doué pour gérer les trucs alors je suis désolée » que tu lui dis avant de te racler la gorge. Et puis pour couper cours à la situation, tu t’approches de la machine de just dance en fouillant dans tes poches pour trouver une pièce de 25c.

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@Nana Nobody & Mason Warden

T’es pas vexé qu’elle ne t’invite pas chez elle, Nana. T’es pas assez bête pour ignorer qu’elle a dû vivre des choses pas très jolies dans son enfance et qu’elle se méfie de tout le monde maintenant. Tu le sais parce que t’as mis un certain moment à l’approcher, à la faire s’ouvrir à toi, aux autres. Elle a mis du temps à te considérer ne serait-ce que comme un ami, et elle a mis encore plus de temps à te faire confiance. La confiance est une chose tellement fragile, si difficile à gagner mais tellement facile à perdre. Et toi, t’en es conscient que t’as dû batailler pour obtenir la tienne, et au fond tu sais qu’elle le sait aussi. T’es pas vexé, t’es juste un peu étonné. Tu pensais que vous aviez dépassé ce stade elle et toi, que vous étiez loin du temps où elle osait à peine te regarder dans les yeux ou s’assoir près de toi. T’es pas trop sûr de ce que ça veut dire même si au fond tu préfères te dire qu’elle plaisante. Et comme t’es le genre à trop réfléchir, à te poser mille questions avant d’agir, t’en viens à te demander si votre amitié est réellement aussi forte que ce que tu imaginais, tu te demandes si Nana te voit de la même façon que tu la vois elle. Alors tu préfères en rire avec elle. — J’attendrais en bas et je sonnerais en continue jusqu’à ce que tu deviennes folle, miss Nobody. Et puis les choses redeviennent légères et elle te vanne, comme à son habitude. T’as jamais été bon pour les jeux d’arcade, t’es plutôt le genre jeux de stratégie comme les échecs, les dames ou la bataille navale mais là, tu considères plutôt ça comme des jeux de chance. Et même si tout le monde te répète que c’est une habitude à prendre, un savoir-faire et que c’est pas sorcier, tu préfères te dire que les résultats sont aléatoires. En réalité, Nana est meilleure que toi et ça fait mal à ton égo. — Ouais ouais, rigoles tant que tu l’peux encore. Tu te vexes pas facilement Mace mais tu comprends vite que son but était de te tirer ta moue boudeuse lorsque tu la vois sourire. — Ah bravo, tu m’as eu. T’es contente ? T’as l’air d’un gamin de mauvaise foi et elle d’une adulte qui s’amuserait à te faire marcher. Et puis vous vous mettez à rire lorsqu’elle entre dans ton jeu, d’un côté t’étais sérieux, tu sais vraiment faire le moonwalk, de l’autre t’es un peu dépité parce que ça te servira jamais à rien dans la vie. Alors t’en rajoutes une couche devant le ridicule de la situation. — Et pis attends, tu m’as jamais vu danser autour d’une barre. Tu lèves les yeux au ciel comme si c’était quelque chose de vraiment impressionnant. La vérité Mace, c’est que t’es banal dans tous les domaines et que si t’arrives à avoir un minimum le rythme dans la peau, t’es encore bien loin du déhanché de Ricky Martin quoi. Et puis c’est l’heure des confessions et t’as l’impression qu’il n’y a plus que vous deux dans cette grande pièce bruyante d’enfants qui courent partout. Elle se confie à toi et au moment où tu voudrais lui répondre qu’elle a jamais fait tâche dans le décor et qu’elle aura toujours sa place parmi vous, elle se détourne pour rejoindre la machine de dance. T’auras peut-être jamais l’occasion de lui dire à quel point elle est une amie précieuse à tes yeux, ça t’ennuie mais tu peux pas la forcer à parler. Alors tu la suis et tu lâches un gros soupir lorsque la musique démarre. — Du Beyonce, sérieusement ? Non mais Nana, comment tu veux que je gagne sur une musique pareil ? Les premières notes de Single Lady commencent à résonner et t’es sûr de te taper l’affiche à coup sûr, parce que c’est toujours drôle de regarder les gens danser comme des cons devant un écran.

C’étais juste pour plaisanter, Nana, tu disais ça pour l’embêter, mais au final, en y réfléchissant à deux fois, t’es pas vraiment sûre que tu le laisserais un jour monter chez toi. Pourquoi ? T’en sais trop rien, tu lui fais confiance, pourtant, il n’y a pas à se poser la question, mais ton appartement, c’est…tu n’sais pas, alors tu préfères lui sortir une connerie et le laisser croire à une mauvaise plaisanterie en espérant qu’il ne cherchera pas plus loin. T’es la spécialiste, de toute façon, Nana, pour couper court aux conversations quand tu commences à être mal à l’aise. « J’vais peut être finir par être à l’heure, dans ce cas » tu dis en riant et ton rire ne se tarie pas quand tu le mènes en bateau. Le pauvre, il est tellement mauvais joueur qu’il pourrait te faire un historique de toutes les fois où il a gagnait face à toi où face à n’importe qui, dans le groupe. C’est touchant, il faut bien l’avouer. « Assez » tu lui réponds. « tu sais bien que te faire tourner en bourrique est l’un de mes passes temps favoris, Mason » tu lui adresses un clin d’œil avant de t’éventaillier avec ta main, comme si tu avais subitement un gros coup de chaud. « Il me tarde de voir ça » tu lui dis. Et ça prouve bien que tu lui fais confiance, à Mason, et que tu le considère comme un ami proche, puisque tu n’auras jamais osé faire se genre de commentaire sinon. Au final, t’es plutôt prude, Nana, même si ce n’est pas de ta faute. Tu lui dis la langue en riant tandis que vous vous dirigez vers le fond de la pièce et commence cette étrange et gênante conversation que tu essaie d’avorter le plus rapidement possible. Parce que parler de sentiments, de choses vraies, c’est compliqué, peu importe avec qui, Nana. Faut croire que t’es pas une fille qui se confie, ou à qui on se confie. Alors tu finis par lui tourner le dos pour rejoindre la machine de jeu en essayant de faire comme si tu ne sentais pas son regard dans ton dos. Une fois la pièce inséré, tu t’approches de l’écran tactile et tu choisis la musique, une qui, tu le sais, fera bien rire Mason même s’il prendra un air offusqué. Ça ne rate pas en effet alors tu ris, doucement, en te mettant en place sur les flèches colorées. « Bah, ça nous correspond bien non ? » tu lui dis alors que la chorée commence. T’as le rythme dans la peau, Nana, mais on ne peut pas franchement dire que tu es douée, à ce jeu, tu fais de ton mieux mais, malgré tout, tu peux voir le sourire victorieux de Mace, à la fin de la partie.

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@Nana Nobody & Mason Warden

Tu lèves les yeux au ciel et décides de laisser tomber ce débat pour cette fois, Nana a toujours été et restera probablement toujours secrète. Ça t’a jamais dérangé jusque là, alors pourquoi ça commencerait à te travailler aujourd’hui ? Peut-être parce que t’en es à une période de ta vie où tu te poses plus de questions que nécessaire, peut-être parce que t’as l’impression que certaines choses t’échappent en ce moment ? Ou peut-être tout simplement parce que t’as cette désagréable impression de stagner quand tous semblent avancer autour de toi. T’en sais rien mais tu décides de mettre ça de côté pour le moment, parce qu’aujourd’hui c’est Nana et toi, rien que vous deux. Ça fait tellement longtemps que tu l’as pas vu que tu vas certainement pas prendre le risque de gâcher votre seule journée ensembles, manquerait plus qu’elle ne veuille plus te voir après ça. — Ouais, pas sûr. C’est imprimé dans ses gênes à Nana le retard, t’en es persuadé, et même si c’est pas le cas, c’est comme un virus sans antidote, une fois que t’es contaminé c’est foutu. Et Nana, elle est pourrie par le retard jusqu’à la moelle, c’est sûr. Tu voulais la taquiner mais au final, tu te fais toujours avoir Mason, tu sais pas pourquoi t’es si naïf, est-ce que tu fais trop confiance aux gens qui t’entourent ou est-ce que tu veux croire que les gens sont tous aussi honnêtes que toi ? T’as du mal à retenir ton sourire, au début tu te pinces les lèvres en lâchant un « haha » désincarné, comme si t’étais vexé, mais tu ne tiens jamais très longtemps et finir par lui rendre le sourire malicieux qu’elle t’envoie. Ah Nana, tu aurais ma peau. Et t’en as confirmation lorsqu’elle lance la chanson de Beyonce que tu redoutais le plus, elle t’envoie un regard en coin, un regard plein de défi et d’arrogance, alors tu te prends au jeu Mace. Pieds sur les flèches colorées, yeux rivés à l’écran, t’essayes de faire abstraction des gens qui t’entourent et pourrait se foutre de toi, ou te filmer –cette simple pensée te faire perdre le rythme et tu mets un moment à le retrouver. A la fin de la chorée, t’es presque essoufflé, tu t’es jamais autant concentré pour foutre une raclée à quelqu’un, et c’est avec un regard victorieux que tu souris à ton amie. — Appelles moi queen B. T’as lancé ça d’un ton si arrogant que tu te surprends toi-même. Alors tu te mets à rire en insérant une nouvelle pièce. Bah, ça nous correspond bien non ? Les paroles de Nana résonnent dans ta tête alors que tu cherches une chanson qui pourrait vous plaire à tous les deux. T’imagines pas comme tu dis vrai, Nana. T’essayes de repousser la vague maussade que tu sens venir et te retournes d’un coup en souriant. — Mickael Jacksoooon babyyyyyyy ! Et juste parce que son sourire n’a pas de prix, tu te donnes à fond sur ta mini piste de danse.

Tu devrais être capable de t’ouvrir à Mason, maintenant. Vous vous connaissez depuis tellement longtemps et c’est surement, après Malcolm, ton plus proche ami. Avec lui, tout à toujours été simple. Et en y pensant, c’est peut-être justement pour ça que tu gardes souvent le silence. Tu ne veux pas que votre relation change, tu ne veux pas que son regard sur toi change. Les choses sont bien comme elles le sont, et tu ne veux pas risquer votre amitié pour quelque chose dont tu as tellement de mal à parler. Ce n’est pas que tu n’as pas confiance en Mason, mais tu sais que, même s’il fera des efforts, il aura l’regard triste des gens qui savent, et toi, tu ne veux pas ça, tu veux qu’il continue à sourire comme un débile quand vous êtes ensemble, tu veux qu’il continue à te faire rire, comme depuis toujours. Tu prends une moue fortement indignée, du genre actrice de cinéma ou drama queen quand il te répond. « Quoi, tu n’as pas confiance en moi à ce point ? » tu accentue sur chaque moi avant d’hausser les épaules. « Ouais, non, en fait tu as raison. » et tu ris, vraiment. Le retard et toi, c’est une grande histoire d’amour, après tout. Ton sourire s’agrandit plus encore quand il fait mine d’être vexé et tu secoues la tête doucement, tes cheveux, coupés court, dansant autour de toi. Tu choisis la première chanson en sachant que ça n’allait pas lui plaire et tu te donnes à fond, même si bon, tu ne bouges pas aussi bien que lui, il faut l’avouer. Ça va trop vite pour toi et tu finis par perdre, Mason ayant une bonne avance. Tu ouvres la bouche en grand quand il se sacre lui-même reine de la pop avant de, encore une fois, secouer la tête. S’il n’existait pas, il faudrait l’inventer, celui-là. En bonne perdante, tu le laisses choisir la musique suivante, et ce n’est pas vraiment étonnant, mais il choisit son vieux pote de toujours, Mickael Jackson, comme s’il ne savait pas d’avance que tu allais perdre. Tu fais la moue, essaie de suivre la chanson, mais finit, évidement, par perdre. Tu ne lui laisses pas le temps de s’en vanter puisque tu attrapes ton sac et ta veste -que tu avais posé à côté de la machine- pour te diriger vers la simulation de tir. Là, il n’avait aucune chance, le p’tit Mace.