Traveling the hard way [Mason]

Otto avait encore du mal à... assimiler tout ce qui s'était passé... tout ce qui venait de lui arriver. Pourtant il avait eut l'occasion de faire tourner tout ça dans sa tête, enfermé dans ce coffre de bagnole pendant de trop longues heures, passager clandestin d'un voyage qu'il n'avait jamais voulu faire et devant faire des efforts monstre pour ne pas faire de bruit, pas se pisser dessus et ne pas pleurer aussi face au choc de se faire kidnapper, enfermer et aussi face à l'inconfort constant d'une bagnole qui ne connaissait pas les suspensions. Au final quand JJ avait fini par le faire sortir de ce foutu coffre, lui sommant de disparaître avant que les autres ne rapplique et le laissant se débrouiller dans une ville qu'il ne connaissait pas... autant dire qu'il était dans un sale état Otto... il avait encore la tête qui lui tournait de ce voyage, tout son corps le faisait souffrir et putain... il n'avait même pas de chaussures... déambulant dans la ville dans ses chaussettes car il s'était fait embarqué par son taré d'amant alors qu'il était tranquillement chez lui... encore heureux qu'il avait au moins son téléphone et son porte feuilles sur lui mais là de suite il était trop inapte pour vraiment réfléchir à tout ça.

Non franchement là tout ce que Otto désirait c'était trouver un endroit... un endroit où s'échouer, où se restaurer, où boire et à terme où pisser ! Mais il était paumé... il avait du mal à comprendre ce qui se passait autours de lui, à prendre vraiment conscience des enseignes qui défilaient sous ses yeux mais aussi à se rendre compte à quel point il y avait de commerces fermés, condamnés, ayant mit la clé sous la porte. Il ne reconnaissait rien, il déambulait juste un peu au hasard, espérant que la providence, bien qu'il ne croyait pas en ces conneries, son instinct disons plutôt finirait par le mener sur le chemin de... d'un endroit où il pourrait éviter de crever ? Et il fallait croire que son instinct de survie était en effet encore en marche car, machinalement, il s'était dirigé vers un fastfood... non... vers un kebab ! Sans doute attiré par l'odeur, guidé par son odorat pour trouver ce lieu ouvert où il pourrait assouvir ses besoins les plus pressants. Il était donc entré, faisant tinter la petite sonnette et son regard vitreux s'était mis à scanner l'endroit. Il y avait ce groupe de jeunes... ce jeune ? Cette figure qui bougeait un peu trop pour son esprit déshydraté et secoué pour savoir si il était seul ou plusieurs et ces gens derrière le comptoir qui n'était pas plus stable que le ou les premiers. Il s'était alors approché du comptoir, avait commandé un kebab et à boire, sortant difficilement un billet de sa poche qu'il avait posé vers la caisse avant de tituber vers une table et une faiblesse dans ses muscles le faisant chuter, se rattrapant de justesse à la chaise dans laquelle il s'enfonça. Il fallait vraiment qu'il s'alimente, qu'il boive... mais il était à peine en état.

Traveling the hard way_

@Otto Hard & Mason Warden

Ce soir c’était la guerre des sexes, les filles avaient décidé de se faire une petite soirée entre elles, au programme : potins, masques pour le visage et manucure. C’était comme ça que les gars en étaient arrivés à rapidement quitter l’appart dans lequel ils commençaient déjà à étouffer pour sortir entre eux de leur côté. Ça arrivait souvent dans le groupe que les filles aient besoin de se retrouver pour discuter mecs et sentiments sans avoir leurs gros lourdauds d’amis sur le dos. Parce qu’il fallait bien être honnête, les gars, ça les emmerdait toutes ces histoires de « je l’appelle, je l’appelle pas ? » « est-ce qu’il m’aime vraiment ou est-ce qu’il joue ? » « est-il vraiment sincère ou pas ? », et ça se terminait toujours en disputes parce qu’ils lâchaient des blagues douteuses pendant qu’elles s’interrogeaient sur leurs sentiments profonds. Du coup, chaque fois qu’elles annonçaient une soirée « girly » où elles passeraient la soirée à se poser des questions existentielles inutiles en se goinfrant de cochonneries pour se plaindre de leur prise de poids le lendemain, les gars sortaient boire un verre et manger un morceau dehors. C’était devenu leur rituel et ils avaient vite fini par comprendre qu’ils en avaient autant besoin qu’elles.

C’est comme ça qu’ils avaient atterri dans le kebab sur Krainz Wood, un lieu de ralliement en quelques sortes quand on sait qu’il est l’un des rares kebabs de la ville encore ouvert et fréquentable. Max racontait avec les détails les plus sordides comment il avait chopé la sœur de l’un de leur ami commun, Alec réfléchissait déjà à la fête qu’il allait organiser pour son anniversaire le moins prochain et Mason roulait tranquillement sa clope dans laquelle Max l’avait convaincu de rajouter un peu de « bonheur à fumer » sous l’œil réprobateur du gérant des lieux. A cette heure-là, il n’y avait plus qu’eux dans le petit restaurant, c’est pour ça que Mason avait tourné la tête lorsque la cloche avait sonné, annonçant l’arrivée d’un nouveau client. Il n’y avait jamais personne d’autre d’habitude, pas aussi tard du moins. Le premier mot qui lui vint en tête en apercevant le petit nouveau fut paumé. Regard vitreux, chaussettes sans chaussures, teint blafard et démarche bancale, Mason pensa directement à un camé. Ils étaient nombreux à Détroit, et même sans avoir visité beaucoup d’autres villes alentours, il avait l’impression qu’ils se réunissaient toujours tous ici. Les gars lui jetèrent un coup d’œil lorsqu’il commanda et Max taquina Mason « c’est comme ça que tu vas finir si tu continues à traîner avec ton collègue Al le zarbi ». Tout le monde se mit à rire et le temps de partir arriva. — Partez devant, j’vous rejoins plus tard, annonça Mason qui n’avait pas quitté le nouveau des yeux. A bien l’observer, il n’avait pas l’air d’un camé mais plutôt d’un type perdu. Il attendit que les gars sortent du restau, coinça sa clope derrière son oreille et se dirigea vers la seule autre table occupée. — Salut, est-ce que tout va bien ? Il faisait bien évidemment référence au fait qu’il avait failli se ramasser quelques minutes auparavant. — Ça a pas l’air d’être la méga forme. Et c’était rien de l’dire.

Mais qu'est que Otto avait fait pour mériter ça ? Ah oui c'est vrai, il n'avait fait que de la merde, ceci depuis des années maintenant... Dans un sens c'était un juste retour de karma, une punition qui n'était même pas à la hauteur de toute la peine qu'il avait pu causer. Mais bordel... qu'est-ce qu'il en chiait ! Il se sentait comme à moitié mort, il ne comprenait même pas ce qu'il se passait autours de lui. Pour être franc ce fut même un miracle de réussir à atteindre ce kebab, sans doute un instinct de survie inconscient qui avait poussé Otto dans un lieux où il pourrait se restaurer, ce qui démontrait d'une envie de vivre quand ces derniers mois il n'avait fait que penser à se loger une balle dans le crâne... c'était qu'au fond il y avait de l'amélioration, il fallait voir le bon côté des choses ! Enfin bref, il était donc entré, avait commencé à commander un kebab et était allé s'écrouler sur une chaise, manquant de s'écrouler au sol, tellement mort qu'il ne faisait même pas attention aux autres mecs qui étaient en train de se foutre de sa gueule, des salle petits cons qui n'avait rien de mieux à faire que de rire de son état au lieu de l'aider... il leur ferait bien passer l'envie de se marrer si seulement il était en état mais du coup il avait au moins l'avantage là de ne rien entendre.

Il avait donc attendu là, attendu son repas et sa boisson, espérant que le patron serait assez sympa pour voir sa détresse et lui apporter son plateau. Ce à quoi il ne s'attendait pas par contre c'était qu'on vienne lui taper la discute, qu'un de ces garçon vienne lui taper la discute... d'ailleurs n'étaient-ils pas plusieurs à la base ? Ou Otto avait-il vraiment vu double ? Quoi qu'il en soit il n'y en avait qu'un et Otto avait mollement relevé la tête vers lui, fronçant les sourcils avant de répondre « Je pète la forme... ça se voit non ? Regarde mon teint de rose. » avait-il dit en faisant un sourire qui faisait peine à voir, son sarcasme ayant plus pour but de vraiment faire de l'humour que de se montrer désagréable. Alors quand le plateau était finalement arrivé, son état amorphe laissa place à une véritable sauvagerie, Otto attrapant le kebab et commençant à mordre dedans avec avidité, ne faisant qu'une pause pour boire et lâchant un énorme soupire de soulagement. Son regard se perdit de nouveau sur le mec à côté de lui, se rappelant sa présence, essuyant alors sa bouche dégoulinante de sauce « Dis moi... tu aurais pas une aspirine ? Et.. tu peux me dire où je suis ? Dans le ville je veux dire... et tu saurais pas si il y a des endroits où je peux crécher dans le coin ? Des hôtels ou je m'en fous. Et aussi où je pourrais me trouver des chaussures ? Et... possiblement où est l'hôpital... Au cas où... » ça faisait beaucoup de question... mais il était vraiment très perdu ! Mangeant son kebab comme un enfant à présent en regardant ce mec qui était à côté de lui avec de grands yeux curieux.

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@Otto Hard & Mason Warden

Mason ne savait pas trop à quoi s’attendre en allant aborder un parfait inconnu à l’air un peu perdu en pleine soirée comme ça, il n’était même pas sûr qu’il parlait la langue du pays, ou celle d’un pays voisin vu la ville où ils se trouvaient. Il avait laissé son altruisme le guider et se retrouvait maintenant à faire la conversation à un jeune homme dont il ignorait tout mais qui semblait dans le besoin. Sa mère aurait été fier de lui, son père l’aurait sûrement traité de faibl ou de tafiole, allez savoir. Parce que l’altruisme, ça n’a jamais vraiment été son truc à son père, tout comme la gentillesse, ou la paternité en général. — Ouais ? Mason ne sut pas comment interpréter la réponse de l’inconnu, humour ou sarcasme, manière de plaisanter et de dédramatiser la chose ou simple façon de lui dire de lui foutre la paix ? Dans le doute, il resta debout à l’observer un moment et fut étonné de le voir se jeter sur sa nourriture à peine eut-il été servi. Il s’abstint de tout commentaire, bien qu’il faillit lui demander depuis combien de temps il n’avait pas mangé. Plusieurs jours à en juger par sa vitesse à dévorer son kebab, ou alors ce type avait juste un appétit insatiable. Mason jeta un coup d’œil à son corps, maigre, trop maigre et à ses pieds déchaussés. La pitié se mêla à une sorte de culpabilité qu’il ne comprit pas, comme s’il était responsable de cet homme, comme s’il avait pu faire quelque chose même sans le connaître. L’altruisme poussé à l’excès, là où la gentillesse et la bonté se mélangent parfois à la bêtise. Et puis le type sembla se souvenir de sa présence et lâcha une montagne de questions dont Mason eut du mal à saisir le sens. Il écarquilla les yeux et retrouva son état normal quelques secondes plus tard. — Euh… pour l’aspirine, le patron est plutôt sympa et acceptera sûrement de te dépanner. Il jeta un coup d’œil derrière le comptoir désormais vide, le serveur étant partit nettoyer quelques tables plus loin. — Pour la ville, on est à Détroit, dans le Michigan mais… comment t’es arrivé là si tu sais même pas où on est, t’as fait du stop ? Mason était sidéré qu’il n’ait pas remarqué les panneaux mais ne dit rien. — Pour les chaussures et l’hôpital, y’a un dispensaire à Delray, tu trouveras tout ce dont tu as besoin là-bas, ils pourront peut-être même t’héberger pour la nuit. Je crois. Mason avait entendu parler vite-fait de ce dispensaire plus ou moins légal mais ne l’avait jamais fréquenté. Il aurait bien proposé à ce type un toit mais il doutait que Magnùs apprécierait de trouver un inconnu sur leur canapé en rentrant du travail. Et puis, il ne savait même pas qui était ce type. — Est-ce que t’es blessé ? T’as mal quelque part ? Un peu plus rassuré de voir qu’il ne lui avait pas sauté au cou, il décida de se présenter. — En fait, je m’appelle Mason. Il faillit lui souhaiter la bienvenue à Détroit mais son instinct lui conseilla de ne pas le faire.

Otto se retrouvait tout de même dans une situation assez particulière. Bon, hormis son voyage en lui même qui avait été très loin d'être commun, il devait avouer que se retrouver devant ce garçon le... perturbait. En effet dans un sens il avait espéré qu'on vienne vers lui, il les avait maudit tous ces enfoirés qui étaient passés à côté de lui en l'esquivant voir en ce moquant. Mais quelqu'un qui venait vraiment à sa rencontre pour l'aider ? Il ne s'y attendait tellement pas au final qu'il était incapable de savoir quoi dire exactement. Cela avait commencé par une boutade, une toute simple qui avait été facile à sortir, mais ensuite ? Qu'est-ce qu'on devait dire à un mec qui nous tendait la main ? Et qu'est-ce qu'il pouvait dire surtout pour expliquer sa situation sans passer pour un fou et que l'autre ne le prenne pas pour un fou ? Enfin, une fois qu'il avait réussit à décoller son attention de la bouffe et de sa boisson, du moins quand il eut réussit à partager cette attention, il avait commencé par le commencement, c'est à dire des questions, des demandes, des choses qui étaient là pour montrer qu'il avait besoin d'aide, que l'autre ne se barre pas en le prenant pour... il savait pas trop mais on s'en foutait... et donc s'assurer de garder son attention.

Il avait donc demandé aspirine, des informations géographiques et aussi des infos pour trouver un logement et des chaussures. Car oui, Otto était un excentrique, il adorait montrer ses chaussettes souvent fantaisie, mais bordel... marcher ici sans godasse... disons que là il aurait voulu le confort de chaussures avant toute chose, avant même de trouver un lit ! Dans tous les cas Otto avait regardé vers le comptoir, fronçant les sourcils en observant le patron ou du moins le comptoir, ce dernier étant pas là dans l'immédiat, avant de rouler des yeux au ciel en entendant le reste de ses réponses « Non mais je sais que je suis à Détroit ! » enfin il disait ça mais si Otto ne lui avait pas glissé sur une aire d'autoroute en venant s'assurer qu'il était pas mort il n'aurait jamais su « Mais je voulais dire où à Détroit ? Quoi que... je connais même pas les quartiers... mais imagine j'suis un touriste dans la panade, je suis dans un quartier que je devrais éviter ou où je pourrais trouver de l'aide ? » Après... il l'avait trouvé lui déjà, c'était pas si mal. Du reste il avait bien esquivé ses questions sur comment il était arrivé là pour le moment « Erg dispensaire... enfin j'imagine que je vais pas faire la fine bouche... Il y a pas un hôtel sinon ? Ou des magasins ? » ouai ok il devait pas vraiment en donner l'impression mais Otto n'était pas un clodo, il avait eut la chance d'avoir son porte feuille sur lui quand JJ l'avait fourré dans ce coffre, il avait donc plus que les moyens de payer. Du reste si il était blessé... « J'ai mal partout... je suis déboussolé et déshydraté... j'ai les muscles engourdit d'avoir dû rester dans ce coffre de merde tout le... » il se figea, observant son camarade en se rendant compte qu'il en avait peut être un chouilla trop dit « Pour faire simple je suis dans un sale état... mais j'ai surtout besoin de manger, boire et pioncer après avoir réussit à m'aérer un peu la tête. Et moi c'est Otto. » avait-il dit avant de reprendre une grande bouchée de son kebab.

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@Otto Hard & Mason Warden

Mason fait la moue en le voyant lever les yeux au ciel, il n’ose pas lui dire qu’il semble si perdu qu’il a même failli préciser qu’il est encore sur le sol américain. Il ne veut surtout pas l’offenser, loin de là, mais il semble tellement à côté de la plaque que c’est dur de savoir ce qu’il sait vraiment. L’espace d’un instant, Mason se demande qui peut bien être ce type, et toutes sortes de scénarios lui passent par la tête, des plus farfelus au plus réalistes, passant par des choses impossibles ou effrayantes. Peut-être un fou, échappé d’un asile et en fuite. Peut-être un taulard qui a réussi à se faire la malle. Peut-être un junkie qui se cache de ses dealers à qui il doit du fric, ou même un gamin qui aurait fugué et aurait atterri ici par hasard. Et puis, il précise sa question et sa manière de parler lui donne l’air un peu moins fou que son apparence le laisse imaginer. — Oh excuses-moi. Là t’es à Krainz Woods. Mace se pince les lèvres en réfléchissant à la manière de présenter les choses, il sait pas trop comment lui avouer que c’est pas les quartiers de Détroit qu’il faut éviter mais carrément la ville. Il a bien envie de lui conseiller de fuir, de se barrer tant qu’il en est encore temps mais il ne voit pas vraiment comment il pourrait se tirer d’ici sans chaussures et dans cet état. — A Détroit t’as le quartier latino et le quartier black qu’il vaut mieux éviter, surtout toi en fait. Krainz Woods c’est plutôt tranquille si tu te tiens loin des emmerdes et des règlements de compte, mais bon, un p’tit blanc comme toi ne devrait pas avoir de problèmes. Le mieux c’est Delray, c’est un peu en dehors de la ville, presque à l’abandon mais au moins les gens ne vont plus là-bas normalement, comme y’a plus rien à y faire. En travaillant à Krainz Woods, Mason n’a jamais eu de problèmes, sauf la fois où cette petite merde a tagué la devanture du garage où il bosse. Par contre, il ne pourrait pas en dire autant de Mexicantown où il a failli se faire planter par un latino en colère y a même pas une semaine. Quelle idée d’être parti vivre là-bas aussi. — T’as le Red Roof Motel à l’ouest de la ville mais je saurais pas te dire ce qu’il vaut, c’est pas très loin si t’as besoin que je t’accompagne. Et puis Mason consulte sa montre, un peu étonné. — A cette heure-ci, tu trouveras rien d’ouvert, il va falloir attendre demain. Non mais d’où il sort pour poser ce genre de questions ? Mace a presque envie de lui demander lorsqu’il se remet à parler, alors le brun se tait et l’écoute poliment. Et puis Mason se fige, le visage livide, les yeux écarquillés et le souffle bloqué dans sa gorge, les mots de l’inconnu tourne en boucle tandis qu’il continue de parler et de manger comme si rien ne s’était passé. « J'ai les muscles engourdis d'avoir dû rester dans ce coffre de merde » Pire que le taulard en cavale ou le fou échappé d’un asile. Pire que le junkie qui se planque de ses geôliers. Pire que l’ado typique rebelle qui veut faire baliser ses parents. Pire que tout ce que Mason a pu imaginer jusque-là. Le brun l’observe manger un long moment avant de répéter d’une voix mal assurée. — Le coffre… ? Après une longue inspiration et la certitude qu’il ne devrait pas se mêler de ça, il ajoute. — C’est pas plutôt la… police que tu devrais aller voir ? Bon ok les flics de Krainz Woods ne sont pas les meilleurs, mais s’il s’agit vraiment d’un enlèvement… ? A cette simple pensée, le corps de Mason est secouée d’un frisson et il regrette presque d’être venu aider ce gars, il aurait peut-être préféré ne rien savoir au final. — Et t’es parti d’où en fait ? avant d’avoir été enfermé dans ce coffre ?

C'était compliqué de se faire comprendre... mais en même temps c'était la faute de ce type ? Otto était peut être à l'Ouest mais tout de même assez lucide pour savoir qu'il devait avoir une de ces dégaines... il devait vraiment faire peine à voir et laisser douter de sa véritable situation mentale. Donc bon... il ne pouvait pas vraiment lui jeter la pierre ! Surtout qu'au final ils arrivaient tout de même à avancer, obtenant des informations qui... lui disaient pas grand chose en réalité vu qu'il ne connaissait pas la ville, ce qui était con, mais la suite de ses informations lui donnaient un peu plus de précision. Il fallait donc comprendre que la ville était divisé par ethnie et que c'était la guerre du racisme... joie... il était vraiment content d'avoir quitté sa vie au bord de la plage, youhou, merci JJ ! « Charmant... ça a l'air d'être un peu la merde cette ville en fait, je suis joie... » Pourquoi il était venu déjà ? Ah ouai, on ne lui avait pas laissé le choix ! Il tenta du reste de graver les détails sur les quartier dans sa tête, même si c'était très compliqué de réfléchir pour lui. Il notait cependant que Delray il ne pouvait pas trop, c'était là bas que les Kids étaient et JJ le voulait loin. Puis franchement... ça avait l'air de puer la merde là bas, une vraie ruine ! « Qu'est-ce que je fous ici putain... » avait-il grogné plus pour lui même tandis qu'il passait la main sur son visage, avalant une nouvelle énorme gorgée de sa boisson.

Du reste il était mignon avec ses histoires de dispensaire et de charité, mais c'était bon là, c'était pas un clodo non plus ! Enfin... c'était sûr qu'à se balader en chaussettes comme ça, avec ses yeux creux et son teint pâle, on pourrait se le demander. Sans compter que si il n'avait pas eut son porte feuille ou son téléphone, dont la batterie était morte durant le voyage d'ailleurs, il aurait en effet été comme un putain de clodo sans le moindre moyen. Mais du coup voilà, il lui avait demandé des adresses un peu plus sympa, genre des hôtels, des magasins, des trucs pour le commun des mortels avec un compte en banque remplit quoi. « Merci c'est gentil. et... c'est pas de refus... ma batterie est morte donc plus de GPS. Et j'aime bien exhiber mes chaussettes certes mais si je dois crapahuter à travers la ville sans godasses... je préfère autant éviter les détours inutiles alors un guide serait pas de refus. » avait-il alors répondu, devant reconnaître que la bonté de ce garçon à vouloir l'aider le touchait beaucoup ça n'arrivait pas si souvent, surtout ces derniers temps. Sauf qu'Otto il en avait trop dit et il avait bien vu à son regard qu'il venait de le faire flipper. Pourtant il avait bien essayé de noyer le poisson, mais le fait que l'autre lui reparle de ce coffre c'était bien là la preuve qu'il n'avait pas vraiment réussit, jurant silencieusement même si ses lèvres firent le mouvement avant de se redresser un peu dans son siège maintenant que le monde tournait un peu moins. Il s'était alors mis à le juger du regard, fronçant les sourcils tandis qu'il tentait de calculer la marche à suivre, prenant une bouchée de son kebab en même temps car il ne fallait pas abuser « Si je voulais aller voir la police tu penses pas que ça aurait été la première question que je t'aurais posé ? Tu parlais pas de te tenir loin des emmerdes ? » avait-il commencé à dire, le ton un peu sévère, avant de se calmer un peu, crevé psychologiquement. Il laissa passer un long silence avant d'ajouter « J'ai... pas vraiment choisi de venir ici... et la méthode employée a pas été la plus orthodoxe. Mais je tiens à rester ici et sans prévenir les flics. J'ai ma thune, mon téléphone mais je t'avoue j'ai besoin d'aide... alors tu veux bien m'aider ou alors tu veux profiter de cette porte que je vais te laisser là pour te tirer la queue entre les cuisses ?... » Voila le monde prenait d'un coup un visage qu'il connaissait mieux, plein de flippettes et autres... Alors allait-il continuer à le surprendre ou vraiment se barrer ? Se sentant quand même un peu coupable de se montrer si froid avec lui alors que tout ce que ce mec avait voulu était de lui tendre la main il ajouta « Et je viens de Savannah... je suis pas un gangster ou la possession d'un taré qui va te couper la bite si tu me touches ou même me regarde de trop près. » quoi que... avec JJ on était jamais sûr de rien « Je suis juste perdu et j'ai besoin d'un coup de main... sans impliquer la police. » qui seraient bien foutu de contacter sa famille et là... ce serait vraiment la merde !