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@Olivia CruzLe milieu des affaires n’était pas son milieu naturel, il ne s’était jamais imaginé patron ou propriétaire de salle. Pourtant c’est ce qu’il était devenu grâce à sa vieille amie la boxe. C’était un moyen de défense pour lui, c’était devenu l’un de ses gagne-pains. Et un gagne-pain assez rentable, il n’allait pas devenir milliardaire, mais il arrivait à vivre bien. Corso n’était pas un flambeur, c’était même quelqu’un d’assez modeste qui vivait très modestement. Il plaçait beaucoup d’argent sur le compte de son fils pour que le gamin puisse faire des études et quitter cette ville. Corso espérait que le gamin n’avait pas cette ville dans la peau comme lui pouvait l’avoir.
Il ne l’avait pas apprivoisé cette ville, ses habitants plus étranges les uns que les autres. Certains étaient de vrais cas, mais dans l’ensemble beaucoup étaient fragile, perdu. C’était aussi le cas de Corso, il avait des fêlures comme tout le monde. Il était un véritable loup solitaire, il n’aimait parler à personne et ne se mêlait que très rarement aux autres. Son caractère était peut-être lié à ses blessures d’enfance, à ses psychoses, à ses peurs au plus profond de lui-même. Il le vivait bien, aussi taré que cette ville et que ses autres habitants.
Aujourd’hui il allait partager un repas avec l’une des personnes gérant sa salle. Dob comme il la surnomme, un bout de femme qui lui a prouvé ses valeurs, ses convictions. Vu toutes ses activités, il n’avait pas forcément le temps d’être tous les jours présent, il devait donc confier les aspects administratifs de sa salle à un tiers.
Lui qui n’aimait pas déléguer n’avait pas eu le choix, mais il ne pouvait pas faire totalement confiance. Il organisait donc chaque semaine des rendez-vous au déjeuner pour discuter de la salle, il attendait un rapport complet. Il suivait l’évolution des chiffres de sa salle, du nombre d’adhérents. Enfin il était un patron qui faisait confiance tout en surveillant beaucoup de choses. Mais la jeune femme avait l’air d’apprécier ses déjeuners, enfin elle n’avait guère le choix. Mais il avait une bonne relation avec cette dernière, elle lui avait prouvé sa valeur et il respectait ça.
Corso ne faisait pas facilement confiance, il avait besoin de preuve, besoin de tout contrôler. Mais les déjeuners se passaient toujours bien, même si Dob essayait toujours d’en savoir plus sur lui. D’ailleurs il n’allait pas y échapper aujourd’hui vu qu’il venait d’arriver dans la salle et qu’il souleva juste le sachet de bouffe pour montrer à Dob qu’il était temps de prendre sa pause déjeuner. Il installa le tout sortant la nourriture des sacs avant de lâcher un bref sourire en la voyant arriver.
Salut, tu vas bien ? J’ai pris comme d’habitude. Il lui indiqua son plat d’un geste du menton avant de s’asseoir devant sa barquette. Il avait pris un repas vegan respectant son régime alimentaire, mais il avait pris le plat que prenait la jeune femme d’habitude. Pas le genre d’homme à forcer les autres à adopter son régime alimentaire.