dédale ). cal

Invité

la patience au seuil de la crise de nerfs, trop d'horreurs et d'abrutis aperçus au fil de la journée, le trousseau de clés - dont elle tentait d'extirper le sésame déverrouillant la porte de chez elle - lui échappe des mains pour s'écraser au sol. les poings se serrent et s'échappe d'entre ses lèvres quelques injures, le son montant crescendo au fil des jurons pour le moins originaux. rageuse, elle se penche pour attraper de ses doigts le trousseau rebelle et finit par pouvoir entrer dans l'appartement.

il y flotte un sentiment de sécurité, une odeur familière, tout simplement la sienne. le sac déposé proche du seuil, elle fait quelques pas avant de laisser ses yeux se poser sur le canapé, là où trône le lit d'appoint de celui qui avait réussi à s'infiltrer jusque dans son appartement. ah, juste. elle avait presque oublié son existence, à calbagh. ils se croisaient si rarement ces temps, fugaces et brèves entrevues. « cal ? », qu'elle appelle, intriguée. non pas que le pied-à-terre soit grand, de l'entrée on pouvait observer un bout de la cuisine et tout le salon, les pièces favorites du squatteur. et nul signe de vie de sa part.

« il prendrait une douche sans que je le menace. wow. » piquante réflexion, à laquelle elle rigole. toujours très bon public lorsqu’il s'agit de ricaner de ses propres blagues. vérifiant jusque devant la porte de la salle-de-bain, quinn ne perçoit aucun bruit. elle se fait la réflexion qu'il a du sortir, qu'il reviendrait plus tard. et une heure passe, puis deux. il est tard le soir, ou tôt le matin et sa solitude, étonnamment, ne la ravit pas tellement. « il fout quoi putain. » s'occupant d'un peu de ménage, profitant de ranger et faire de l'ordre, en patientant pour le retour de son colocataire. elle prétexterait être subitement inspirée pour nettoyer en pleine nuit, plutôt que d'avouer l'avoir attendu.

finalement, la serrure est actionnée, triturée jusqu'à ce qu'elle cède et laisse apparaître un calbagh visiblement fatigué dans l'encadrement de la porte. mais quinn ne s'en formalise pas, un brin outrée de s'être fait du mouron pour rien. « et donc ? on vit en 1745 ? t'as pas de portable ? » avant de se rattraper sur un détail de moindre importance. « tu pourrais au moins arranger le canapé quand tu pars. » gueulante poussée depuis la cuisine, qu'importe ce que les voisins en penseront.

Invité

Plusieurs semaines maintenant qu'il est revenu d'entre les morts. Lui qui s'était pourtant promis de pas refoutre les pieds dans leurs vies, pensant avoir tout foutu en l'air. La culpabilité qui l'a empêché de le faire jusque là. Faut dire que quand on explose la tête d'un membre à part entière contre le pare brise, on a de quoi suffoquer. Puis y'a eu Daire. Alors il est parti. Sur un foutu coup de tête. Comme un con. Sans un rond en poche. Sa route qui a croisé celle de Quinn. Forte tête. L'opportunisme dont il est le médaillé d'or. Il use et abuse de son hospitalité parce qu'il n'est plus le bienvenue auprès des siens. Peut être aussi parce qu'au fil des jours, il s'est entiché de la personnalité de Quinn. Il n'est pas amoureux, il ne le considère même pas comme une amie d'ailleurs mais il l'aime bien et ne supporte plus son comportement juste parce que sinon c'est retour sur son banc sans passer par la case départ. Puis c'est pas comme si elle était super fan de sa présence de toutes façons, elle l'accepte simplement pour pas entendre sa mère la bassiner pendant une heure sur la bonté et l'importance de tendre une main aux individus dans le besoin.

Alors quand il passe la porte et que l'agressivité de la jeune Burnett siffle dans ses oreilles, il se contente de la fixer, un peu étonné : et donc ? on vit en 1745 ? t'as pas de portable ? Il ouvre la bouche en grand mais elle ne lui laisse pas le temps de répliquer. tu pourrais au moins arranger le canapé quand tu pars. un coup d'oeil au canapé en vrac qu'il n'a en effet absolument pas pris le temps de remettre en place. oh... euh ok maman. qu'il lâche un peu déconcerté en plaisantant. C'est peut être pas le moment de déconner vu le regard qu'elle lui jette. Il retire ses pompes et prend soin de les caler dans un coin de l'entrée où elles ne gêneront pas sa colocataire. Elle a visiblement passé une sale journée. Lui aussi à vrai dire et il a même un petit coup dans le nez. Il se gratte la tête. et... Il s'attend à une suite parce qu'elle est toujours là, plantée en face de lui malgré l'heure tardive. sinon j'ai pas de téléphone. Il a laissé le sien sur son bureau à Belfast, oublié stupide et comme il n'avait de toutes façons personne à appelé depuis qu'il a remit les pieds sur le sol américain, il n'a pas vraiment vu l’intérêt d'en acheter un. pourquoi tu t’inquiétais ? qu'il demande, l'air de rien sans même chercher à taquiner son égo pour une fois. Il est juste surpris Cal, ça fait bien des années qu'il n'a pas encouragé ce type d'émotions chez qui que ce soit alors pardon s'il est un peu maladroit.