Samih Scully Feuille de personnage : Toujours défoncé + des traces de piqures sur les bras + une longue cicatrice du flanc jusqu'à la colonne + trèfle irlandais tatoué sur l'épaule gauche + porte toujours un hoodie noir + cohabite avec deux autres personnalités papi pédo   
 |  Sujet: le paradoxe des jumeaux (samix) Lun 16 Sep - 16:45 | |
| Y a eu pas mal à faire. Cicatriser. L’Irlande, et tout le bordel qui a suivi. Sam est dans un état si lamentable qu’il ne prend même pas le temps de m’écouter, jamais. J’hurle pourtant, il ignore la plupart du temps. Il s’injecte en rafale son héroïne chérie dans les veines, et on sombre tous les deux dans ce néant de coton. Mais même au tréfonds des ténèbres, Trixia ne me sort pas de la tête. Et ses mots hurlés, ses arguments qui sonnent putain de trop juste. Je sais qu’elle a frappé dans la cible, la dernière fois. Et pas seulement à cause du canif qu’elle nous a planté dans le flan. Mais parce que Sam a fait ce qu’il adore faire : ne même pas traiter l’information. Il n’a pas écouté, il n’a pas compris ce qu’elle a dit, parce qu’il a refusé de comprendre. Ses blackout sont mes heures d’éveil. Et dès que ce sujet revient dans sa mémoire, il me laisse gérer ça. Alors moi, j’ai tout le temps de cogiter sur ce qui a pu se passer. Et c’est très clair. JJ a forcé Assia à changer de version. Puis il l’a tué, ou bien, poussé à se suicider. J’en sais rien. Et ça me rend fou que Sam préfère encore vivre dans un mensonge aussi énorme plutôt que d’affronter cette vérité qui saute à la gueule comme un pitbull. Il veut pas entendre, il veut pas voir. Il préfèrerait s’arracher les yeux plutôt que d’affronter cette vérité qui a failli le tuer une fois.
Qu’il crève. Qu’il collapse.
S’il est pas assez fort pour gérer ça, il n’a qu’à me laisser faire.
Comme il le fait depuis qu’on est tout gosse.
J’suis dans la cuisine, une bière à la main entrain de me balancer sur ma chaise et j’entends May et JJ qui sont dans le salon. Et chaque fois que la voix de JJ s’élève, l’énervement remonte. J’évite son regard, parce que j’veux pas qu’il me reconnaisse. Finalement j’me lève d’un bond et finis la bière d’un trait. Je traverse le salon sans un regard pour eux et m’échappe par la porte d’entrée. Je fais demi-tour, attrape sur le meuble de l’entrée les clés de la voiture de JJ.
Dès qu’on a croisé Trixia, j’ai cherché où elle vivait. J’suis pas nul pour l’investigation. Sam ignore encore tout de sa vie ici, et préfère oublier tout simplement qu’elle a rejoint Detroit. Plus confortable pour le lâche qu’il est. Mais moi j’avais besoin de savoir où elle était. Trixia, qu’on a sauvé, Trixia qu’on a aimé. Pas seulement lui, moi aussi. La seule qui n’est pas complètement débile dans ce monde qui part à la dérive. Et y a une forme de respect qui s’est installé entre elle et moi. Parce qu’elle me connaît sans vraiment me connaître. Je sais qu’elle m’a déjà vu, parlé, sans vraiment comprendre. Qu’il y a Sam, et qu’il y a moi. Mais il n’a jamais ressenti le besoin de me cacher devant elle, du temps où ils sortaient ensemble. C’est peut-être pour ça que je l’ai toujours aimé, peut-être pour ça qu’elle me manque. Trixia, ma dernière alliée.
MexicanTown.
J’finis la cigarette et écrase le mégot au pied de son immeuble. J’y suis déjà allé, tard le soir. Juste pour m’assurer qu’elle vivait bien là, juste pour la voir. Juste parce qu’au fond, faut bien que l’un de nous deux continue à se soucier d’elle. Ça se terminera jamais, Trixia et nous. J’laisserais pas faire. Alors je monte rapidement les quelques étages d’un pas rapide. Planté devant la porte, je passe une main dans mes cheveux pour les recoiffer. J’ai pas encore de plan en tête, j’essaie d’y réfléchir, vite. Inspire profondément, et puis toque à la porte d’un geste assuré.
Elle s’ouvre rapidement, et dans l'entrebâillement, le visage de Trixia. J’hausse les sourcils, esquisse un sourire en coin. Salut. Violemment, mes réflexes retiennent la porte qu’elle s’apprêtait à fermer, la paume ferme contre le bois je me contente de la regarder dans le fond des yeux, attendant à ce que ça lui saute à la gueule, cette différence entre Sam et moi. Finalement, toujours la main contre le bois de sa porte grinçante j’ajoute : Faut qu’on parle. Et j’force pour que la porte s’ouvre en grand, décidément plus fort qu’elle, plus fort que Sam aussi. J’entre conquérant et balaie rapidement la pièce du regard les mains au fond des poches, j’me retourne vers elle, et comme pour la rassurer je lui confie : Sam sait pas que j’suis ici. |
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