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 same old story. (laco)

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Lapo Alvise
Lapo Alvise
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[ Y EN A PLEIN MAIS
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MessageSujet: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyLun 14 Oct - 12:48

Il traine depuis ce matin devant l'université, sans vraiment savoir ce qu'il espère. Il est déjà venu plusieurs fois, il n'a jamais eu la chance de l'apercevoir. Faut croire qu'elle ne vient pas souvent ici. Il ne sait pas pourquoi il s'entête, mais il le fait. Faut dire qu'il n'a pas grand chose d'autre à foutre. Il s'est encore fait virer de son dernier boulot, faudrait qu'il s'en trouve un nouveau mais il est lassé d'essuyer des refus. Toujours la même chose, les mêmes regards, la même méfiance. Le dégoût parfois aussi. A chaque fois qu'il ressort d'un entretien il se sent encore plus sale qu'avant. Alors il s’octroie une petite pause dans ce tourbillon incessant. Il ira mendier un peu, manger dans un centre pour sans-abris, il commence à avoir l'habitude maintenant - il connait les bonnes adresses.

Appuyé sur le capot de sa voiture, une clope à la bouche, il fixe de loin le flux d'étudiant rentrer et sortir du grand bâtiment. Mais pas de Nicolette à l'horizon. Il scanne tout le monde, elle ne pourrait pas lui échapper. Elle est trop reconnaissable ; pour lui en tout cas. Mais vers le milieu de matinée, y a une silhouette inconnue qui se détache et qui s'approche de lui. Il plisse le front, méfiant. La fille n'a pas l'air ravie, bien au contraire elle a le visage fermé et une mine excédée. Il ne comprend pas vraiment. Il tourne rapidement la tête à gauche et à droite pour voir s'il n'y aurait pas quelqu'un d'autre dans son sillage qui pourrait expliquer sa réaction. Mais non, il n'y a que lui dans le coin. Il la laisse venir jusqu'à lui, continue de fumer tranquillement, piqué par une certaine curiosité. Mais il sait d'avance que la suite ne lui plaira pas. Cependant, il ne s'attendait pas vraiment à ça. La fille se plante devant lui et l'agresse à moitié, le ton sec et impatient. — Tu vas lui foutre la paix à Nico un peu ? Houla. Il se redresse un peu, surprit. Il ne l'avait pas vu venir celle-là. Il n'a pas le temps d'ouvrir la bouche qu'elle enchaine déjà. — De toute façon elle s'est trouvée quelqu'un d'autre, alors passe à autre chose et arrête de zoner ici. Elle lève le menton et fait demi-tour en marmonnant un petit — Pervers. avant de filer. Et Lapo reste planté là, abasourdi.

Comment ça elle a trouvé quelqu'un d'autre ?

Ses doigts se resserrent sur sa cigarette, si fort qu'il dérape et finit par la plier en deux. Mâchoire contractée, il fixe le dos de la fille qui s'éloigne, ne sachant pas comment réagir. Il reste plusieurs minutes immobilisé, le cerveau tout embrouillé. Il savait bien pourtant que ça risquait d'arriver un jour. Qu'elle n'allait pas rester seule éternellement. Sûrement même qu'elle a eu d'autres mecs pendant qu'il était en taule. Mais il n'était pas là pour le voir, alors il fait comme si ça n'avait jamais pu avoir lieu. Mais aujourd'hui, il est dehors et ça change tout. Il finit par jeter ce qu'il reste de sa clope par terre dans un geste orageux et l'écrase brutalement avec son pied avant de remonter dans sa caisse et de se tirer. Les doigts enroulés autour du volant, il le serre si fort qu'il a l'impression qu'il pourrait passer à travers. Il retourne dans Delray et se gare dans un coin tranquille - ce qui n'est pas très difficile à trouver là-bas. Il s'allume une nouvelle cigarette, parce qu'il n'a que ça pour le réconforter. Il laisse s'écouler près d'une heure, à regarder le vide avant d'être pris par une nouvelle impulsion. Il remet le contact, fait demi-tour bruyamment et retourne devant l'université - c'est plus fort que lui. Il se gare plus loin cette fois et ne sort pas de sa caisse, pour ne pas se faire remarquer. Et à nouveau il se remet à sonder tous les gens qui passent. Et chaque mec devient subitement un ennemi potentiel. C'est viscéral, il se met à tous les détester. Et il réalise à quel point c'est con, parce que peut-être que son mec n'est même pas dans cette putain d'université. Trois heures s'écoulent sans que rien ne se passe. Jusqu'à ce que, là, en haut des marches du bâtiment, il la reconnaisse.

Le palpitant qui saute un peu, qui grésille, ça lui fait toujours cet effet quand il la revoit. Et c'est toujours violent, parce que jusqu'à présent il s'est toujours contenté de rester à sa place. Il est sorti de prison depuis quelques mois, mais il n'a jamais osé l'aborder. Y a déjà eu des échanges de regards, de loin, chacun à observer l'autre comme un animal sauvage dont on se méfierait et qu'on voudrait apprivoiser à la fois. Mais y a pas eu de mots, encore moins de contacts physiques. Et c'est comme un manque horrible, pire que celui de la nicotine.

Sauf qu'elle n'est pas seule. Y a un mec avec elle et ça déconne un peu dans la tête de Lapo. Jalousie maladive qui l'étrangle et l'aveugle. C'est lui, c'est forcément lui. Il serre les dents, et même si le mec est loin il ne peut pas s'empêcher de le trouver naze. C'est absurde, mais les sentiments conduisent souvent à ce genre de choses. Il les regarde parler et ça l'énerve. Trop, sûrement. Et, pas de chance, mais ils viennent dans sa direction. Le mec pointe du doigt il ne sait pas trop quoi, probablement sa voiture et Nico semble approuver de la tête. Il la ramène en voiture ? Alors c'est sûr, c'est lui. Celui qui le remplace. Et ça le rend fou.

Il sort brusquement de sa voiture, sans réfléchir, la réaction est instinctive. Il n'a pas pu la réprimer. Il claque violemment sa portière, le bruit qui attire leur attention. Mais Lapo ne regarde pas Nico. Il fixe le mec, avec une nervosité évidente. Il traverse la route pour se retrouver sur le même trottoir qu'eux et fonce droit sur eux, avec détermination. Il continue d'ignorer Nicolette, pour la faire chier. Quand il arrive à leur hauteur, le mec avec Nico se décale sur le côté pour le laisser passer en voyant que Lapo ne le fera pas. Mais Lapo suit le mouvement, se décale en même temps que lui et s'arrête. Il l'interpelle d'un mouvement de tête et demande sur un ton pressant et quelque peu agressif. — T'as pas une clope ? J'suis en rade. Le garçon semble brusqué et le zieute d'un drôle d'air, pas forcément rassuré par l'allure négligée de Lapo et sa voix imposante. — Euh, nan. Mais Lapo ne part pas, continue de le fixer. Incapable de se tenir tranquille il semble agité, trahissant le fait qu'il contient du mieux qu'il peut quelque chose qui l'ébranle à l'intérieur. Sa mâchoire qui s'agite un peu au rythme des tensions qui le traversent. Il observe le mec de la tête aux pieds, avec un mépris qu'il ne cherche absolument pas à dissimuler. Et finalement, enfin, il tourne la tête vers Nicolette. — C'est tout c'que t'as trouvé ? Qu'il lance avec un sourire tordu, peinant à cacher à quel point tout ça peut l'atteindre. Il enchaine rapidement sur autre chose. — J'paris que t'as pas d'clopes pour moi toi non plus ? Première fois qu'ils se reparlent et l'instant n'est pas glorieux. Lapo s'en veut, il avait préparé ce moment au moins mille fois dans sa tête et jamais il n'avait envisagé ce scénario. Mais il a perdu le contrôle, l'idée qu'elle puisse passer à autre chose le rend malade.
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Nico Bell
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyMer 16 Oct - 22:51

Elle a changé trois fois de pantalon, jusqu’à trouver celui où elle trouvait ses cuisses les plus fines. Devant son miroir à pied, dans sa chambre mal rangée, elle essaie plusieurs sweatshirt jusqu’à tomber sur un qui la convient. Ça fait deux jours qu’elle n’a pas foutu un pied dehors, et elle avait prévu que ça dur encore toute la semaine, même si elle a dit à ses parents qu’elle était allée en cours. C’est devenu habituel d’inventer des anecdotes sur les profs, une emmerde de bus pour rendre le tout crédible. Ils posent pas de questions, alors ça doit vouloir dire qu’ils y croient, sinon, ils se gêneraient pas pour insister. Pour l’instant, depuis le début de l’année scolaire, ça fonctionne.

Mais c’matin, elle a reçu un message de Vivi, une de ses copines. MDR meuf ! Encore ton ex qui squate devant la fac ! J’vais l’envoyer chier là il est taré !! haha Ponctué de quelques émojis “pleure de rire”. Mais tout ce dont elle a envie, Nico, c’est de pleurer tout jour quand sa journée commence comme ça. Les petits yeux fatigués, mal réveillés, éblouis par la lumière de son téléphone. Elle reste statique une seconde et hésite à se rendormir. Et finalement elle se lève. Assez tôt pour croiser sa mère, en train d’enfiler ses chassures dans l’entrée. Ah, t’es debout ! Nico hausse les épaules d’un air évident et roule des yeux. Non, non, j’suis couchée. qu’elle voudrait commenter mais elle se retient. Je t’ai sorti ton petit déjeuner. Allez, à ce soir ma chérie. Sourire forcé. Elle a un mouvement de recul évident quand elle s’approche pour l’embrasser sur la tempe. Et puis elle s’accoude contre le bar de la cuisine ouverte devant les fruits, tartines et café tout prêts. Ils se disent que s’ils lui préparent tous ses repas, ça lui donnera envie de manger. Elle a attrapé une banane qu’elle a considéré longuement, la pelant avec une lenteur extrème en faisant la moue.

Du coup, après avoir dégueulé la banane, elle a changé trois fois de pantalons, et elle s’est décidé pour ce jean, et pour ce sweatshirt. Elle se dit pas vraiment qu’elle va en cours parce que Vivi lui a envoyé un message, mais bon, c’est assez obvious. Au moment de sortir, elle hésite une dernière fois et puis attrape quand même sa besace et prend le chemin du bus. Quand elle arrive devant la fac, elle ralentit le pas, faisant attention à toutes les voitures de garées devant. Elle en reconnait aucune. Elle fixe les visages dans la foule, sans trop savoir si c’est pour l’éviter ou le chercher. De toute façon, l’un ne va pas sans l’autre. Elle se raisonne et termine sa clope en passant ses cheveux devant ses oreilles. Elle est déjà en retard pour l’heure de cours, la première depuis deux semaines où elle se rend. Du coup elle se paume un peu mais arrive juste au moment où tout le monde rentrer. Aaaaah, bah t’es là ma poule ! Vivi lui attrape les épaules et se dirige d’un air machinal vers sa place dans l’amphi. Nico, elle est un peu à côté de ses pompes, trop peu habituée à cette salle. Ouais, du coup, j’me suis motivée. Vivi se met à rire, et Nico ne sait pas trop comment l’interpréter. Peut-être bien qu’elle trouve ça ridicule, qu’elle soit venue. Parce que c’est évident que c’est à cause de Lapo, et elle commence à se sentir mal. Ça fait nana désespérée. Elles posent leurs affaires côte à côte. C’est qu’à ce moment-là que Nico se rend compte qu’elle n’a pas sa trousse. Elle se mord la lèvre et se tourne vers Vivi qui lui tend un stylo machinalement. T’sais que je suis allée le voir, du coup, Lapo. Pincement au coeur, elle avale sa salive et commence à noter la date sur le haut de son bloc note, surtout pour s’occuper. Et du coup ? Tu lui as dit quoi ? Vivi allait tout raconter, mais un sac tombe sur la chaise à côté de Nico et les font sursauter. C’est Duncan. Génial, t’as pas oublié ! J’avais peur que tu me fasses un faux-plan. Elle le regarde par en dessous pendant qu’il s’installe, hausse les sourcils, sans comprendre du tout de quoi il veut parler. Duncan penche la tête sur le côté. T’as dit qu’on boufferait ensemble et qu’on bosserait sur le projet. Elle a dit ça elle ? Tu sais, pour le cours d’événementiel. Putain ! C’est vrai ! Nico secoue la tête comme pour se remettre les idées en place. Ouaaais, oui carrément. Et au même moment, Vivi lui chuchote à l’oreille J’te raconterais plus tard, et pis toi tu me raconteras pour Duncaaan.

Elle se souvient subitement pourquoi ça l’emmerde, la fac.

Tout ça a l’air faux. Vivi, Duncan, le projet d’événementiel. Les discours du prof. Tout ça sonne creux et elle se sent complètement à côté de la plaque. Prendre des notes l’emmerde profondément, et dans sa tête elle ne fait que se demander ce que Vivi a bien pu dire à Lapo, un truc qui l’aurait fait fuir, sans doute. Elle va pas le croiser, et elle sait pas si elle doit être soulagée ou pas. Elle le croise jamais, ils se sont pas reparlés depuis sa sortie. Et dans sa tête, ça semblait évident qu’ils finiraient bien par se parler. Et elle avait beau l’éviter, elle se disait qu’il forcerait le destin, qu’il la lâcherait pas, qu’il provoquerait une confrontation. Et elle l’aurait encore envoyé chier, parce qu’il le mérite et qu’elle ne doit plus jamais avoir à faire à lui. Mais… mais il la lâcherait pas. Là il est pas là, cette journée de fac est aussi fade que toutes les autres et les deux heures s’écoulent avec une lenteur extrème. Même si petit à petit, elle reprend un peu le pli. Elle discute avec Duncan sur le projet, il la brief sur tout ce qu’il a déjà fait, et il a déjà quasiment tout fait. Vivi emmerde le gars de devant, en lui lançant des petits mots avec des conneries de marquées dessus, et puis elle n’arrête pas de dire qu’elle aimerait bien se faire le prof. Et parfois c’est marrant. Elles gloussent ensemble sur quelques conneries. Mais quand la fin du cours sonne, y a un nouveau pincement au coeur qui bloque Nico quelques secondes. Elle lance pourtant un sourire à Duncan qui l’attend en haut des escaliers. Il est pas méchant Duncan, et puisque Nico a eu le malheur de dire qu’elle le trouvait mignon à la rentrée, Vivi fait tout pour qu’ils sortent ensemble, c’est elle qui les a foutu ensemble pour ce projet. Il est pas méchant Duncan. Il est même plutôt sympa. C’est juste qu’elle est pas d’humeur.

Ils s’approchent de sa voiture, le programme c’est d’aller chercher au thaï et de manger chez lui. Elle le suit sans faire d’histoire. Ce n’est que quand elle entend la portière de la voiture d’en face claquer qu’elle lève la tête instinctivement.

Putain, il est là.

Y a son coeur qui se renverse et comme un pic d’adrénaline qui la secoue. Comme si elle se réveillait. Putain… Qu’elle lâche et Duncan se coupe dans son mouvement pour se tourner vers elle et lui demander ce qu’elle vient de dire. Rien, vas-y, on y va. Qu’elle expédie rapidement. Il est là putain. Lapo s’approche et fonce droit vers eux, même si leurs regards ne se croisent même pas. Et elle sait pas quoi faire. Elle sait pas ce qu’il veut. Elle se sent mal d’un coup. Parce que merde, on ne voit que lui sur ce parking, sur la route. On ne voit que lui parce qu’il est mieux que tous les autres. Et ça faisiat des siècles qu’elle ne l’avait pas vraiment vu. Elle est dingue de cette silhouette, et renvoyée immédiatement à une époque où elle s’affichait avec lui avec tellement de fierté. Et d’un autre côté, il fait carrément flipper. Il est à deux mètres, un mètre. T'as pas une clope ? J'suis en rade. Hein ? Duncan n’a pas eu le temps de le voir arriver, il est complètement surpris. Nico elle secoue la tête d’un air soulé et regarde ailleurs. Euh, nan. Qu’il bafoue Duncan. Nico le pousse vers sa voiture. C’est bon, ignore-le. Qu’elle marmonne, mal à l’aise. Mais alors qu’elle fait un pas de plus vers la voiture, enfin, l’impact. Ses grands yeux percutent ceux de Lapo. Ou peut-être que ce sont ceux de Lapo qui la percutent - enfin. Elle a imaginé ce moment cent milles fois dans sa tête. Elle a imaginé le détruire sur place, lui balancer à quel point ça l’a détruite toute cette histoire. Elle a imaginé se jeter dans ses bras, blottie contre cet homme qui était tout pour elle, y a de ça si longtemps maintenant. Elle a imaginé des discussions posées, juste pour l’aider à comprendre et à sortir de ce brouillard opaque dans lequel elle évolue depuis son arrestation. Elle a imaginé tous les scénarios. Et c’est maintenant qu’il est là, juste devant elle, à la regarder, qu’elle se rend compte qu’elle n’est pas prête pour ça. Son coeur s’emballe. Elle se délite, elle a chaud, elle a froid en même temps. Elle est paralysée. Et il balance : C'est tout c'que t'as trouvé ? Elle le fixe, sans comprendre de quoi elle parle. Et son regard change. Elle veut lui sauter à la gorge mais elle est juste totalement choquée. Elle a tout imaginé et en fait, elle n’avait pas prévu ça. Elle s’est dit qu’elle avait réponse à tout, mais finalement elle est muette. Finalement elle se rend compte à quel point elle a dégusté dans l’histoire. Duncan les regarde chacun leur tour, paumé. Tu l’connais ? Qu’il demande un peu paumé. Y a un court silence, et Nico réajuste son sac en bandoulière sur son épaule. Non. C’est la seule syllabe qui sort de sa bouche, même si ça lui arrache la gorge. Elle se tourne rapidement pour s’approcher de la voiture et se poste devant la porte passager, la main sur la poignée, attendant que Duncan la déverrouille. Mais ce con sait tellement pas où se mettre qu’il réfléchit une seconde de trop, cette seconde permet à Lapo d’en rajouter une couche. J'paris que t'as pas d'clopes pour moi toi non plus ? Nico baisse la tête et esquisse un sourire mauvais. Elle en a le tournis. Putain c’est tout ce qu’il trouve à dire. Elle a soudainement envie de chialer, de rage. Elle veut juste se tirer le plus loin possible d’ici. Elle entend enfin le bruit de la voiture qui s’ouvre et ouvre la portière dans la seconde. Mais à peine entrouverte, comme rattrapée par tout ce qui s’est passé, par ces mois… putain ces années de souffrance, elle la claque de toute ses forces pour la refermer, et se retourne en furie contre Lapo. Elle se poste juste devant lui. Non j’ai pas de clope pour toi, non. Qu’elle balance, la voix tremblante d’émotions. J’ai plus rien pour toi. T’as compris ? Duncan écarquille les yeux et hésite mais finit par s’approcher doucement, prêt à réagir en cas de besoin. De son côté Nico s’approche encore d’un pas de Lapo pour le forcer à reculer, et hausse le ton : Donc t’es gentil, tu arrêtes de me surveiller, tu arrêtes de traîner par ici, et tu disparais. Duncan, doucement, attrape le bras de Nico en espérant la calmer, mais c’est l’effet inverse. Comme électrocutée, elle se dégage de l’emprise de son copain de fac, sans lâcher Lapo des yeux et fait encore un pas en avant. Qu’est-ce que tu cherches ? Pourquoi tu viens m’embrouiller là ? Elle reste face à lui et le regarde bien dans les yeux le plus longtemps qu’elle peut avant que ça soit insupportable. Finalement elle expire et se recule légèrement, se met les cheveux derrière les oreilles pour essayer de se calmer. Duncan, un peu gêné, s’éclarcit la gorge et regarde nerveusement autour d’eux.
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyMar 29 Oct - 0:55

C’est bon, ignore-le. Lapo ne la regarde toujours pas, fait mine de ne même pas avoir entendu sa remarque. Mais celle-ci raisonne jusque dans ses entrailles. Il a envie de rire et de dire à l'inconnu que s'il veut apprendre à ignorer quelqu'un, avec Nico, il sera entre de bonnes mains. Elle est la reine pour ça, y a pas de doute. Mais comme son nouveau mec n'a rien de concluant pour lui, il finit par se décider et porte enfin son attention sur la raison de sa présence ici. Nico déchante, ça crève les yeux, il l'a connait trop bien malgré les trois ans et demi passés. Elle n'a pas changé. Pas sur ce point-là en tout cas. Parce qu'il remarque vite qu'elle a l'air plus maigre qu'avant, ses joues sont plus creusées et ses yeux sont vitreux. Comme si un truc s'était éteint en elle. Mais il n'a pas envie d'y penser, parce que ça réveille trop de questions en lui et que ce n'est pas le moment. Ça alimente sa culpabilité aussi, et il est fatigué de se morfondre pour le monde entier. Alors que y a personne qui se morfond pour lui. Il n'a même pas eu droit au bénéfice du doute. Elle l'a catalogué meurtrier sans hésiter, elle lui a tourné le dos sans même un au revoir. Il n'a pas eu la moindre chance de se défendre, de s'expliquer auprès d'elle. Elle a tourné la page et l'a laissé coincé dans les chapitres précédents, son nom n'apparaissait plus dans la suite de l'histoire.

Elle ne répond rien, muette. Et il ne la lâche pas des yeux, ravale un mélange de frustration et de rancœur et s'oblige à se taire aussi. Sinon, il va gueuler et elle va se braquer. Le parasite demande si elle le connait et Lapo hausse un sourcil, intéressé. Alors Nico, on s'connait ? Et la réponse est expéditive. Peut-être un peu trop. Un non parfaitement prononcé, sans la moindre hésitation. Lapo grimace un peu, écœuré de cette réaction puérile. Mais rien de surprenant, Nico n'a jamais fait preuve de maturité depuis qu'ils se connaissent. Gamine capricieuse, la reine de son échiquier, prête à faire couper des têtes pour sa propre distraction. Il le sait, il en a fait les frais plus d'une fois. Il se souvient encore de tous ces repas dans la famille Bell, où il tentait désespérément de sauver son image et de garder leur amour pendant que Nino l'enfonçait publiquement. Il se met finalement à rire alors qu'elle fait demi-tour. Un truc tellement grinçant qu'on dirait qu'il est en train de l'insulter. Il la suit du regard, pivote et se tient prêt à intervenir si elle décide de se barrer vraiment. Il sautera sur le capot ou sur le toit de la voiture s'il le faut, il en a rien à foutre. Mais maintenant qu'il est là, il ne se contentera pas de ça.

Il l'interpelle avec une nonchalance provocante et il vise juste. Il la voit contenir un rire nerveux, probablement dépassée par le surréalisme de la situation et de ses paroles. Il le sait, il est dépassé lui aussi. Elle marque une pause et il pourrait presque faire le décompte dans sa tête. Ça ne rate pas, elle finit par claquer violemment la portière qu'elle avait ouverte et revient vers lui en furie. Il esquisse un sourire en coin ; victorieux. Elle peut bien lui hurler dessus autant qu'elle veut, s'époumoner et perdre sa voix. Qu'elle fasse donc, c'est toujours mieux que son ignorance. C'est toujours mieux que de la voir parler à quelqu'un d'autre. — Non j’ai pas de clope pour toi, non. J’ai plus rien pour toi. T’as compris ? Les mots sont corrosifs et la douleur déclenche son mécanisme de défense habituel. Il fait la moue, simulant l'incompréhension. Il regarde autour d'eux, avant de reporter son attention sur elle. Il porte sa main sur le haut de son torse et son dos esquisse un léger mouvement de recul. — Pardon, mais... on s'connait ? Il marque une pause avant de lui décrocher un rictus tordu. C'est plus fort que lui, faut toujours qu'il joue au plus con quand il perd tous ses moyens. Il a toujours fonctionné comme ça, à trop ouvrir sa gueule, à trop vouloir faire le malin, pour cacher le fait qu'il est en train de tomber en poussière sous ses beaux yeux.

Nico s'approche encore et il comprend bien son attention. Mais il ne rentre pas dans son petit jeu et ne bouge pas d'un centimètre. Elle voulait qu'il recule ? Alors il avance, la défiant du regard. Leurs corps qui se frôlent désormais et ça crée une décharge électrique. Il a envie de se jeter sur elle, de la serrer contre lui, pouvoir s'enivrer de son odeur à nouveau, sentir la chaleur de sa peau sous la pulpe de ses doigts. La presser contre son torse, petite chose cassante entre ses bras trop grands. Il crève de ça depuis plus de trois ans. Le contact lui manque, c'est viscéral. Mais il ne fait rien, reste à sa place et espère qu'il n'est pas le seul à souffrir de cette proximité subite. — Donc t’es gentil, tu arrêtes de me surveiller, tu arrêtes de traîner par ici, et tu disparais. Il serre les dents, n'apprécie pas son rejet. Ses yeux qui s'assombrissent. Mais il n'a pas le temps de répondre, il voit déjà l'envahisseur s'approcher et choper le bras de Nico. Ça le fait réagir au quart de tour et dans une synchronisation parfaite, Nico se dégage de son emprise tandis que la main de Lapo se pose violemment sur l'épaule du mec pour le repousser en arrière. Mais pas le temps de s'attarder sur lui, Nico enchaine déjà. — Qu’est-ce que tu cherches ? Pourquoi tu viens m’embrouiller là ? L'incartade avec l'autre les avait un peu éloigné, mais elle comble ça rapidement, revient vers lui en furie. Il lève les mains devant lui en signe d'innocence et échappe un léger sifflement. — Woh calmos, j'demandais juste une clope en fait. Il continue de jouer au con, mais ça ne dure pas longtemps. Ses bras retombent et ce qu'il voit dans les yeux de son ex ne lui plaît pas. Cette façon qu'elle a de lui tenir tête, comme pour lui faire comprendre qu'elle vaut mieux que lui maintenant. Comme si elle voulait vraiment le rayer de sa vie. Il n'y croit pas. Ou en tout cas, il ne veut pas y croire. Parce que lui, il a encore trop besoin d'elle. Ça le gonfle tout ça et ça se voit. Elle veut jouer à celui qui cède le premier ? Très bien. Il lui rentre dedans. Leurs corps qui se heurtent et il continue d'avancer avec force, l'obligeant ainsi à reculer précipitamment si elle ne veut pas tomber par terre. — Et tu vas m'faire quoi si j'refuse de partir, hein ? Elle peut le frapper si elle veut, il prend. Chaque contact de sa part, aussi brutal soit-il, sera toujours mieux que l'espace qui les sépare depuis tous ces mois.

Mais au même moment, il sent une main lui agripper le bras. — Hey ! Mais, laisse là. C'est son mec qui l'attrape et qui lui tire dessus pour l'obliger à arrêter. Et ça marche. Ouais, sauf que Lapo change aussitôt de cible. Il se décolle de Nico et fait volte-face. Y a trop de colère contenue, fallait bien que ça sorte à un moment donné. Et c'est lui qui prend. Le poing de Lapo qui s'éclate sur son nez, ça craque et le mec se met à gueuler, le relâche et titube en arrière, les deux mains sur son nez meurtris. Lapo n'est pas d'une nature spécialement violente, mais il a tellement mangé de coups pendant 3 ans, qu'il est ravi aujourd'hui d'être celui qui les distribue. Les rôles qui s'inversent enfin, un peu d'injustice qui se répare. Mais c'est encore trop peu. Il ne s'attarde pas sur lui, son attention se reporte très vite sur la brune. — Et lui, tes parents, ils le kiffent ? Il est assez bien pour eux ? Sa voix qui se fait encore plus grave que d'habitude, trahissant toute la jalousie et la colère qui vibrent dans sa poitrine. Ça lui ravage le cerveau. Il s'approche. — Dis-moi tout Nico, allez. A quel point il est mieux qu'moi ? A quel point t'es plus heureuse avec lui, hm ? J'espère qu'il t'fait jouir au moins ? Parce que t'as pas bonne mine franchement. Il devient aussi vulgaire que ridicule. Il s'en rend compte, mais il est incapable de contrôler ce qui sort de sa bouche. Les poings serrés, la tension qui maintient son corps en alerte. Il a envie de l'attraper et de la secouer. De lui hurler qu'elle a eu tort. Tort de croire en cette justice, tort de lui tourner le dos, tort de le remplacer. Parce qu'elle ne trouvera jamais quelqu'un qui la connait comme lui. Qui l'aime comme lui. Non, elle ne pourra pas trouver. Parce qu'il l'aime un peu plus chaque fois et qu'il a plus de 11 ans d'avance sur tous ses concurrents.
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Nico Bell
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyJeu 21 Nov - 21:48

Pardon, mais... on s'connait ? Arg ! Elle enrage. Et veut désintégrer son petit air mauvais, son rictus, sa dégaine. C’est pas drôle, en fait. C’est pas une blague, c’est pas un jeu. Et c’est ce qu’il a l’air de croire. Et tout se déroule comme ça, tout s’enchaine, la situation qu’elle s’est imaginée mille fois dans sa tête lui échappe complètement. Elle serre les dents et ne trouve rien à répondre, soufflée, prise de court. Et elle déteste ce sentiment-là. Sa tête bouillonne d’émotions. Alors elle explose, ne pouvant retenir toute la rancune qu’elle a encore pour lui, comme si ces dernières années lui explosaient en pleine face. Ces années qu’elle a enduré sans trop savoir comment elle a fait, qu’elle a traversé comme une fusée contre un champ de météorites. Les cassures encore présentes sur ce corps fragilisé, mais rien n’est aussi pété que son cœur quand elle se retrouve face à Lapo. C’était trop tôt, conclurait sa psy, si elle daignait encore aller la voir. Trop tôt pour affronter celui qui cristallise tous ses problèmes, en tout cas c’est ce que tous les autres se plaisent à dire et martèle encore et encore. Et elle est paumée, là maintenant, à ne pas savoir comment réagir. Alors elle comme d’habitude : elle réagit mal. Woh calmos, j'demandais juste une clope en fait. Un rire excédé la secoue et elle se met deux mains devant la bouche, outrée. Et puis elle secoue la tête, avec un regard lourd de sens. Elle veut lui foutre son poing dans la figure, si seulement elle en avait le courage, et la force. Oh, j’t’en prie ! Qu’elle souffle irritée. Et t’avais besoin de te planter devant ma fac pour les trouver, tes clopes ? Il est plus en prison, ce con. Les clopes, ça s’achète au bureau de tabac. Qu’elle aurait pu ajouter, mais les mots restent bloqués dans sa gorge nouée d’un énervement qu’elle ne comprend même pas. C’est contre lui, ou c’est contre elle-même ? Et tu vas m'faire quoi si j'refuse de partir, hein ? Elle le regarde les yeux brillants de colère, encore une fois elle est tétanisée par ses sentiments qui s’entrechoquent. De toute façon, Duncan ne lui laisse même pas le temps de réagir.

Hey ! Mais, laisse-la. Il s’interpose, et Nico a à peine le temps de tirer mollement sur la veste de son camarade, en marmonnant un Non, s’il-te-plait, t’en mêle pas… que personne n’entend. Lapo explose, comme un réflexe de vieux taulard. Le poing qu’il envoie surgit de nulle part et se loge contre le nez du pauvre Duncan qui étouffe un cri. Nico sursaute, les yeux écarquillés, elle rattrape son ami qui s’appuie contre le capot de sa voiture, plié en deux de douleur, du sang plein les mains. MAIS T’ES COMPLÈTEMENT MALADE ! Qu’elle gueule en se penchant à son tour vers Duncan pour essayer timidement de regarder les dégâts, mais le garçon ne retire pas ses mains, encore sous le choc. Y a quelques étudiants qui commencent à se rassembler autour d’eux et Nico leur lance un regard furtif, elle met une mèche de cheveux derrière ses oreilles, soudain mal à l’aise. Y a des fois elle voudrait qu’on la remarque, y en a d’autres elle voudrait disparaître, prendre le moins d’espace possible, surtout. Aussi épaisse qu’une feuille de papier qu’on glisse dans un tiroir. Elle ignore Lapo, enfin, fait mine en tout cas. Elle retient Duncan d’un bras et lui demande doucement de la laisser regarder. Le gamin retient ses larmes avec tout le courage que ça lui demande, et Nico sort de son sac des mouchoirs qu’elle lui tend. Putain, j’suis vraiment désolée… Et elle sent la présence de Lapo juste à côté qui lui comprime la cage thoracique, le cœur à deux doigts d’exploser, qui tambourine contre avec violence. Elle veut qu’il parte, qu’il parte, qu’il PARTE bon sang !

Et lui, tes parents, ils le kiffent ? Il est assez bien pour eux ? Qu’il se taise ! Elle serre les dents et ferme les yeux une seconde. Duncan se redresse enfin et retire ses mains, du sang plein le visage, il attrape les mouchoirs, assommé et tente de stopper le saignement de son nez. C’pas très compliqué de leur plaire plus que toi… Elle marmonne encore une fois à peine audible, sans vouloir le regarder. Gamine insolente et apeurée. Mais il continue et chaque seconde qui passe elle se sent étouffer davantage. Dis-moi tout Nico, allez. A quel point il est mieux qu'moi ? Elle commence à trembler, sans savoir vraiment de quoi il parle, sans comprendre, sans chercher à comprendre, elle veut juste que ça s’arrête. Retrouver le confort de sa chambre. Retirer ses vêtements, se lover dans un sweatshirt trop grand, s’enfoncer sous la couette. Ne plus sortir pour les trois semaines à venir, éviter tout le monde, tout contact, toute question, tout commentaire. Elle va raccompagner Duncan chez lui et elle prendra le bus. Voilà. Elle va faire ça. A quel point t'es plus heureuse avec lui, hm ? Qu’est-ce qu’il est allé s’imaginer putain ? Elle sait pas. Elle s’en fout, elle l’ignore. Elle recule d’un pas pour laisser Duncan respirer mais elle refuse encore de regarder Lapo, elle se met les deux mains sur les hanches et baisse la tête pour reprendre son souffle. J'espère qu'il t'fait jouir au moins ? Parce que t'as pas bonne mine franchement. Cette fois la flèche atteint sa cible. Elle tourne la tête vers lui immédiatement, surprise par le coup qu’elle lui a envoyé, blessée, l’air mauvaise. La seconde d’après elle se rue sur lui et le pousse en arrière de toutes ses maigres forces. Non mais tu t’crois où franchement ? Elle le pousse à nouveau. C’est tout ce que tu trouves à dire ? Hein ? HEIN ? Elle lui envoie un grand coup de sac. T’espères que c’mec me fait jouir parce que j’ai une sale gueule ? Sérieux ? C’est tout ce que t’as trouvé ? Nouveau coup de sac. Et encore un. Et au final elle lui envoie tout simplement le sac dessus, et il retombe sur le sol. T’as pas l’droit de débarquer comme ça et d’me parler sur ce ton. T’as pas le droit de me parler tout court putain ! Sa voix part dans les aigües, elle est au bord des larmes, et elle ne voit même plus toute la foule qui se rassemble autour d’eux. Elle ne voit que Lapo et ses phrases assassines. Elle ne voit que le mal qu’il lui fait aujourd’hui, et tous les dégâts qu’il a déjà fait avant. Trois ans ! TROIS ANS et c’est tout ce que t’as à me dire ?! Finalement elle recule d’un pas, les sourcils froncés, blessée mortellement. Elle secoue la tête, fataliste. Enfoiré… tu sais quoi, mes parents ont raison finalement. Elle sort ça sans réfléchir, sans même savoir si elle le pense vraiment, elle sort ça pour faire aussi mal que lui.
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Lapo Alvise
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyJeu 9 Jan - 11:32

Oh, j’t’en prie ! Et t’avais besoin de te planter devant ma fac pour les trouver, tes clopes ? Elle sait pertinemment que non, mais il n'a pas du tout envie de l'avouer. Adoptant une moue désintéressée, il répond, plein de mauvaise fois tout en haussant les épaules. — On est dans un pays libre, j'gratte des clopes où j'veux. Bien sûr qu'il est là pour elle et que demander une clope n'était rien d'autre qu'une excuse bidon pour les aborder. Il n'avait rien pu trouver de mieux, mais en même temps, qu'est-ce qu'on dit à son ex qu'on a pas vu depuis trois ans et qui ne nous parle plus ? Pire même, qui nous croit tueur de petite fille. Il est persuadé qu'il n'y avait pas de bonnes manières, au moins, il a tenté quelque chose lui. Un pas vers elle, ce qu'elle n'a visiblement pas été foutue de faire pendant toutes ces années. Et ça, il ne l'oubliera pas.

Les choses s'accélèrent et dégénèrent, prit d'un excès de colère il finit par coller son poing dans le nez du type et il ne va pas mentir : ça fait du bien. Il a envie de le faire depuis le moment où l'autre fille lui a dit que Nico s'était trouvée quelqu'un d'autre. Il secoue sa main pour évacuer la sensation de fourmillement dedans et dévisage le mec qui s'est plié en deux, le nez en sang : il n'a aucun regret. Il le referait sans hésiter. — MAIS T’ES COMPLÈTEMENT MALADE ! La réflexion le pique, touchant un point sensible. Alors il gueule lui aussi, incapable de se maitriser et de faire quoi que ce soit pour rétablir le calme et arranger la situation. — Y PARAITRAIT OUAIS ! Combien de fois est-ce qu'il l'a entendu ? Il est malade, il est taré, il est tordu... Les gens autour de lui n'ont fait que le répéter encore et encore pendant 3 ans et ce n'est toujours pas terminé. Il sature, il en a marre de subir tout ça en fermant sa gueule. Marre de se laisser marcher sur les pieds pour tenter de prouver des choses. Marre que personne ne l'ai jamais cru également, pas même son propre avocat. Putain. Son père l'aurait cru lui, il n'en a jamais douté. Il aurait vraiment aimé qu'il soit là, plus que jamais. Il avait besoin de lui, besoin de son soutien. Il ferme les yeux une seconde et s'éloigne un peu en soufflant, cherchant à se vider ça de la tête le plus vite possible. Penser à son père le rend toujours immensément triste et ce n'est pas le moment. Il jette des coups d’œil vers Nico, elle est là, penchée à côté du mec, à s'inquiéter pour lui, à s'excuser à sa place et ça le rend dingue. Il a envie de lui dire qu'ils s'en foutent de ce gars, qu'il n'a qu'à se barrer et les laisser tranquille. Il shoote par terre, shoote contre le trottoir, dans des gestes excédés et brusques, comme un gosse capricieux. Tout ça l'énerve, parce que rien ne se passe comme il l'aurait voulu, sans vraiment savoir non plus ce qu'il espérait au fond. S'attendre à quoi que ce soit de positif était perdu d'avance de toute façon.

Il s'arrête, les regarde encore, avant de regarder un peu autour d'eux. Les gens qui commencent à s'avancer, mais qui restent à une certaine distance. Intrigués et méfiants. La curiosité des badauds, il a l'habitude maintenant, ça ne le perturbe pas plus que ça. Mais il se méfie surtout des téléphones qui pourraient filmer des choses, ça pourrait se retourner contre lui et ce n'est vraiment pas le moment de se faire remarquer. S'il était raisonnable, il aurait tout arrêté ici et s'en serait allé. C'est pourtant l'inverse qu'il fait.

Il revient à la charge, s'approche, rôde autour en lâchant des remarques abjectes et déplacées. Il sent la pression monter du côté de Nico même si elle tente de l'ignorer et de se concentrer sur son mec. Mais Lapo ne lâche rien, monte d'un cran à chaque fois, cherchant à obtenir une réaction. Quoi que ce soit tant qu'elle ne l'ignore pas. Elle l'a snobé pendant bien trop longtemps, il n'arrive plus à le supporter aujourd'hui. Comme un gamin en manque d'attention, il est prêt à tout faire pour qu'elle n'ait pas d'autre choix que de le remarquer et de le regarder. Il finit par y arriver, provoquant une vive réaction. Peut-être même un peu plus vive qu'il ne le souhaitait.

Elle l'assassine du regard avant de se jeter sur lui comme une furie. Il ne recule pas, bien trop avide de contact avec elle pour tenter de s'y soustraire une seule seconde. Il la fixe sans ciller, le regard remplis d'émotions contradictoires. Elle le pousse en arrière, malgré le faible impact que cela à sur lui, il se laisse reculer mollement de quelques pas en arrière. Nico avale bien vite la distance, n'ayant pas dit son dernier mot. — Non mais tu t’crois où franchement ? C’est tout ce que tu trouves à dire ? Hein ? HEIN ? Il n'est pas très fier de lui, c'est vrai, mais il n'a jamais été doué pour dire de belles choses. A quoi elle s'attendait venant de lui exactement ? Il se prend un coup de sac inattendu et ça le fait sursauter, il se réveille un peu, sur le qui-vive. — T’espères que c’mec me fait jouir parce que j’ai une sale gueule ? Sérieux ? C’est tout ce que t’as trouvé ? C'est vrai qu'il a peut-être abusé sur celle-là, mais c'est de sa faute, elle était en train de l'ignorer - encore. Elle se met alors à s'acharner sur lui avec son sac et il est obligé de se protéger en mettant son bras devant lui pour encaisser les coups. — Putain Nico, arrête ! Qu'il râle entre deux assauts, irrité. Et après c'est lui le malade hein ? Elle finit par lui jeter totalement le sac dessus et il le rattrape sans savoir quoi en faire. — T’as pas l’droit de débarquer comme ça et d’me parler sur ce ton. T’as pas le droit de me parler tout court putain ! Son sang ne fait qu'un tour, il jette son sac par terre dan un grand geste brusque, révolté par ses mots qui viennent raviver quelque chose de douloureux. — Si j'ai l'droit ! J'suis libre putain, LIBRE, t'as rien à m'interdire ! Ni toi, ni personne merde ! Sa voix est vindicative, même agressive, comme s'il était en train de défendre son territoire, sa vie presque. Il a très mal vécu la prison et ce retrait de liberté. Ce fut encore pire pour lui, parce qu'en plus des règles de la prison, il fut brimé par les autres détenus. Trois ans qu'on lui dicte quoi faire, où être, quoi dire, s'il peut manger ou non, se doucher ou non, s'il a le droit d'être là, de parler à untel ou non. Il n'en peut plus, il ne supporte plus ça. Il ne veut plus jamais vivre ça, et ce n'est pas Nico qui pourra changer ça. — Trois ans ! TROIS ANS et c’est tout ce que t’as à me dire ?! Alors ça non, elle n'a pas le droit. Il voit rouge, serre les points et fulmine. Il lui jette un regard lourd de sens et se met à gueuler. — ET LA FAUTE A QUI HEIN ?! C'est elle qui n'est pas venue, c'est elle qui n'a pas répondu à ses appels. C'est elle qui a fait le choix de le rayer, comme ça, sans préavis, sans lui laisser la moindre chance. Elle l'a rangé dans la case coupable, comme tous les autres. Comme tous ces inconnus qui voyaient en lui le coupable idéal. Sauf qu'elle, elle n'était pas une inconnue. C'était sa meuf, depuis des années. Elle était censée le connaître, elle aurait dû savoir, elle aurait dû le croire et être de son côté quand il clamait son innocence. Elle ne l'a pas fait. Elle a foutu toutes ces années passées ensemble en l'air, comme ça. D'un claquement de doigts, elle a tout réduit à l'état de poussière, comme si ça ne comptait pas. Comme si ça ne valait rien. Ça non plus, il ne pardonnera pas si facilement.

Enfoiré… tu sais quoi, mes parents ont raison finalement. Il bug un peu, sidéré par ses mots avant d'exploser de rire. Il la toise, à moitié hilare, les yeux chargés de haine et de rancune. — Ah bon ? Parce que t'étais pas d'accord avec eux encore ? C'est bizarre, mais l'fait que tu m'aies laissé tomber comme une merde a eu tendance à me faire croire que si. Sourire sarcastique, plein d'animosité. Qu'elle n'essaye pas de lui faire croire que pendant tout ce temps elle était en réalité de son côté, en cachette. Ça ne prendra pas. Il a envie de lui dire encore mille choses, mais la foule autour d'eux devient de plus en plus dense. Et son mec semble se remettre sur pieds, hésitant à intervenir de nouveau, tout en restant à une distance sécuritaire. La situation le fait perdre patience il se retourne et écarte les bras, s'adressant à leur public. — Quoi ? Hein, QUOI ?! Mais personne ne répond, évidemment. Quelques rires par-ci, par-là, d'autres gens qui s'éloignent, des nouveaux qui s'approchent. Mais au milieu de toutes ces formes, il distingue ce qu'il redoutait : un téléphone. Il interpelle la personne aussitôt. — Hey ! Toi ! Tu fais quoi là exactement ? Il s'avance à grandes enjambées, la fille visée panique et baisse aussitôt son téléphone, bredouillant minablement un "rien" pas convainquant. Elle tente de reculer mais les gens derrière elle l'en empêche et lui barre le passage. Lapo arrive à sa hauteur et attrape le téléphone. Elle tente un "non !" et refuse de lâcher prise mais Lapo s'agite et finit par lui arracher violemment des mains. Il retourne l'écran et c'est exactement ce qu'il pensait : elle était en train de le filmer. Sans réfléchir, il brandit le bras pour prendre de l'élan et projette le téléphone au sol. Puis il s'acharne dessus avec son pied et comme ça ne suffit toujours pas, il le ramasse et le balance au loin sur la route, en espérant qu'il crève une bonne fois pour toute. Il se remet à gueuler : — Y A D'AUTRES VOLONTAIRES ? Qu'il gueule en longeant la foule qui s'écarte sur son passage. Quand il se retourne vers Nico, haletant, il voit le mec en train de tenter de l'éloigner de là. — Putain, mais... Il serre les dents et fonce vers eux. Une fois à leur hauteur il attrape le poignet du mec et le bras de Nico qu'il retient, et le force à la relâcher en lui tordant à moitié le poignet. Le mec cède rapidement sans savoir quoi faire, n'étant visiblement pas très enclin à l'idée d'en découdre physiquement. Sans réfléchir, totalement emporté par l'adrénaline du moment, Lapo se baisse et attrape Nico, il la soulève comme si elle ne pesait rien - et c'est un peu le cas en réalité - et la balance sur son épaule comme un vulgaire sac à patates, ignorant ses protestations. Et il se tire. Comme ça. Laissant derrière lui une horde de regards médusés et le mec de Nico qui tente de trottiner derrière lui en lui gueulant de la lâcher.

Lapo n'écoute rien et s'enfonce dans le parc à côté de l'université, semant ses opposants. Ne reste plus que les cris de Nico qui semble folle de rage de se retrouver perchée là haut, contrainte et forcée. Rien qui ne perturbe grandement Lapo. Une fois qu'il estime qu'ils sont suffisamment isolés, il la fait redescendre mais ne la lâche pas pour autant. Ses mains encadrent ses épaules fermement et il s'abaisse à son niveau, à la recherche de son regard. — Pourquoi t'es pas v'nue ? J't'ai attendu Nico, pendant 3 ans. Il la serre fort, sans savoir s'il a envie de la briser entre ses mains pour lui faire payer, ou la serrer contre lui et lui dire que tout est pardonné. Ce qu'il ressent est un parfait mélange des deux et il ne sait pas quoi en faire. Finalement il la relâche, comme subitement écœuré. Il se redresse et jette un coup d'oeil dans son dos, en direction de là où ils viennent. — Mais j'vois qu't'es passée à autre chose déjà, j'aurais dû m'douter. La voix rauque, chargée d'amertume et de jalousie. Comment elle a fait pour tirer un trait sur eux ? Lui n'a jamais pu. Il a l'impression qu'il ne pourra jamais.
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyDim 19 Jan - 23:46

Putain Nico, arrête ! Elle peut pas arrêter. Complètement folle de rage. Folle d’être face à lui, pas prête, prise de court. Il avait pas le droit de la brusquer comme ça. Il avait pas le droit de débarquer dans son quotidien si fragile. Pas le droit de lui balancer ces mots assassins. Elle le déteste à ce moment précis. Ça fait un moment qu’elle le déteste d’avoir fait de sa vie un enfer. Le perdre à été la première chute. La haine des autres l’a pourrie de l’intérieur pendant tout ce temps. Et maintenant qu’il est sorti, elle a juste envie d’hurler. Alors c’est ce qu’elle fait, et elle lui balance son sac dessus en espérant qu’il va lui foncer dessus comme une boule de démolition. Mais Lapo le rattrape d’un air rageur et le balance à terre pendant qu’elle continue à hurler. Si j'ai l'droit ! J'suis libre putain, LIBRE, t'as rien à m'interdire ! Ni toi, ni personne merde ! Qu’il hurle à son tour comme si ça avait le moindre sens. Nico prend un pas de recul, le cœur à vif, et les sens en vrac. C’est pas parce que t’es sorti de prison que ça te donne le droit d’être UN ENFOIRÉ AVEC MOI ! Elle se remet à crier sur la fin de sa phrase. Trois ans. TROIS ANS qu’elle anticipe ce moment. ET LA FAUTE A QUI HEIN ?! Elle est soudain muette, et le regarde d’un air mauvais. Coup-bas. Elle était censée faire quoi ? C’est quoi la conduite à adopter comme votre petit ami est déclaré coupable du pire des crimes par la justice américaine ? Quand il est enfermé dans une prison haute sécurité et quand toute la ville vous hait ne serait-ce que d’être sortie avec un monstre pareil. Quand vos parents vous répètent qu’il est dangereux, instable, perturbé, que vous avez pas besoin de ça. Quand les flics vous font passer des heures en interrogatoire, jusqu’à ce que vous soyez à bout de forces. Quand les psy vous promettent que ce n’est pas de votre faute, que vous ne pouviez pas savoir, que vous vous en remettrez. On se remet, d’être la petite amie de l’ennemi numéro un du quartier ? On s’en remet d’entendre des horreurs en boucle aux informations ? On s’en remet d’être amoureuse d’un tueur d’enfant officiel ?

Alors elle lui balance ce qui fera le plus de dégât. Ce qui le fera taire, parce qu’elle ne supporte plus de l’entendre. Et l’atmosphère se graisse soudainement. Silence, évidemment. Ils se regardent. Nico sait qu’elle a dit la pire des choses pour lui. Il est dans une fureur pas croyable. Elle a peur. Elle sait pas vraiment de quoi elle a peur. Mais elle le regarde comme un animal pris au piège, avec cette rage et cette appréhension mélangées. Mais c’est la foule qui attire soudain leur attention. Nico regarde autour d’elle. Toute la fac est rassemblée autour d’eux maintenant. Duncan est toujours en train de panser son nez défait derrière elle, adossé contre la voiture. Mais elle n’y fait pas attention Tous ces regards sur elle. Elle se sent immanquable, trop remarquable, immense dans un espace trop petit, énorme. Elle se met à respirer un peu plus vite, et se met les deux mains devant son visage pour essayer de se calmer. Évite le regard de Lapo. Quoi ? Hein, QUOI ?! Oh non, tais-toi, tais-toi, tais-toi. Elle met une main sur son front brûlant de fièvre. Ferme les yeux. Elle voudrait disparaître. Elle n’aurait jamais dû quitter sa chambre aujourd’hui. Elle veut s’y enfermer pour les trois prochaines années. Lapo est là, à se donner en spectacle, comme une bête de foire. Hey ! Toi ! Tu fais quoi là exactement ? Elle ose même pas regarder, morte de honte. Mais elle devine le bruit d’un téléphone portable qui s’écraserait contre le bitume. Elle va changer de fac, d’État, de pays dès demain matin. C’pas vrai… Qu’elle échappe dans un souffle. Et dans un sursaut elle se retourne vers Duncan qui est complètement sous le choc. J’veux m’tirer de là. Qu’elle supplie d’une petite voix. Elle se sent tellement mal. Duncan, en grand seigneur, ravale toutes les remarques désobligeantes qui lui traversent l’esprit et prend Nico par le bras pour la ramener vers la voiture, côté passager, il allait ouvrir la portière quand soudain, la voix de Lapo dans leur dos se fait à nouveau entendre. Putain, mais... Duncan resserre son étreinte autour du bras de Nico. Ça lui demande tout le courage qui lui reste d’ouvrir la bouche quand Lapo fonce sur lui : Fiche-lui la paix putain ! Il n’a pas le temps d’en faire plus. Lapo l’a chopé si violemment pour qu’il la lâche que Duncan obéit en un clin d’œil. Arrête, Lapo, arrête, s’il-te-plait. Qu’elle tente, en parlant tout bas, d’une voix suppliante. Elle veut juste que ça s’arrête. Elle veut juste qu’ils arrêtent tous de la regarder comme si elle n’était qu’une paumée, qu’une tarée, qui sort avec un taré.

Pour le coup, il semble capter qu’elle veut s’isoler. Malheureusement il ne trouve rien de mieux à faire que de la soulever de terre et la balancer sur son épaule comme si elle n’était qu’un vulgaire sac. Non ! NON ! NON ARRÊTE ÇA ! Elle se met à se débattre mais elle n’est qu’un moustique dans les grands bras de Lapo. Elle tape sur son dos, folle de rage, lui tire les cheveux au passage. PUTAIN ARRÊTE ! TU VAS TROP LOIN ! ARRÊTE C’EST PAS DRÔLE PUTAIN ! Elle voudrait le tuer de l’humilier de cette façon, devant TOUTE LA FAC. Elle enrage. Et le chemin jusqu’au parc lui semble durer cent kilomètres. Elle n’arrête pas de gesticuler dans tous les sens. Jusqu’à ce qu’elle sente enfin qu’il pose sur l’herbe. Là enfin, elle reprend son calme, un calme de façade pendant qu’en elle tout est en train de s’écrouler. La déroute silencieuse. La lente agonie. C’est peut-être ce qui la définit le mieux, Nico. Il ne la lâche pas. Ses grands mains sur ses épaules frêles. Il baisse son visage jusqu’au sien. Elle le fixe cette fois-ci, ne se défile pas. Elle le foudroie du regard, et lui il cherche à pénétrer une carapace qu’elle a érigé autour d’elle y a de ça plus de trois ans maintenant. Pourquoi t'es pas v'nue ? J't'ai attendu Nico, pendant 3 ans. Si elle s’écoutait, elle lui ficherait un coup de poing. Mais elle reste juste là, les bras le long de son corps, l’air détruite. Ses yeux sont à nouveau humide, et elle tente de garder la face, elle pince ses lèvres de toutes ses forces pour ne pas exploser. Les trois dernières années repassent dans sa tête, aussi douloureuses qu’elles ont été. Elle revoit cette ruelle, ce groupe de gars, les coups qui pleuvent, les semaines à l’hôpital, ses rêves qui s’effondrent et la douleur qui ne la lâche plus. Elle revoit ces heures enfermées dans les toilettes, la gorge en feu, acide, tout son corps qui tremble. Elle revoit tout, elle revit tout, ça défile sur sa rétine qui ne quitte pourtant pas les prunelles de Lapo. Elle reste interdite.

Et lui, il la prend dans ses bras.

Elle reste immobile dans ses bras. Les bras ballants et le cœur en feu. Elle tremble. Elle ne sait pas ce qu’elle ressent. Elle s’est lovée tellement de fois dans ses bras. Elle s’y sentait en sécurité, importante, précieuse. Elle s’y sentait tellement bien. Maintenant, elle a l’impression d’y étouffer. Elle n’était pas prête, définitivement pas. Elle ferme les yeux, attend que ça passe, assommée. Enfin, il la lâche et elle a enfin l’impression de respirer. Il jette un coup d’œil en arrière, et elle, elle ne le lâche pas du regard. Cette fois elle s’est remise à pleurer pour de vrai. L’esprit embrouillée, fébrile. Mais j'vois qu't'es passée à autre chose déjà, j'aurais dû m'douter. Ouais, il aurait dû se douter. Se douter qu’une gamine peut pas supporter tout ça. Qu’elle pouvait pas rester avec lui, même si ça fait mal à encaisser. Ça lui a fait mal aussi. Ce doute qui lui arrache les entrailles, cette culpabilité qui l’étouffe. Il aurait dû se douter putain. Parce qu’elle pouvait rien faire d’autre que d’essayer de tourner la page, pas vrai ? Y a encore de longues secondes qui s’écoulent. De longues, très longues secondes. Elle renifle bruyamment. C’est pour ça, tout ce sketch ? Qu’elle lâche d’une voix étranglée. Parce que tu crois que j’sors avec Duncan ? Elle voit plus l’intérêt de lui faire du mal et de le torturer avec ça. C’est parti trop loin, elle veut juste s’échapper et se rouler en boule sous sa couette. Elle passe ses deux bras entre ceux de Lapo, toujours sur ses épaules, elle écarte les bras pour se dégager de son emprise. Elle insiste un peu. Enfin, elle sent qu’il l’a lâche. Elle ne bouge pourtant pas, reste là, juste devant lui. Juste, elle voulait pas qu’il la touche. Elle a besoin de respirer. Là enfin, elle regard sur le côté et essuie son nez qui coule d’un revers de manche. J’sors pas avec lui. J’sors avec personne. Ça va, t’es content ? Un sanglot étranglé la secoue à nouveau. Elle a la tête dans un étau, et un début de migraine. Ses yeux regardent le sol, l’herbe fraîche. Si elle s’écroule, au moins, ça sera moins douloureux que sur le bitume. Elle reprend une grande inspiration. Faudra bien qu’elle lui parle, pas vrai ? De toute façon, il n’a pas l’air décidé à la laisser partir. Ça lui prend peut-être une minute, mais elle se tourne à nouveau vers lui. Si tu veux tout savoir, j’ai passé pas mal de temps à l’hôpital ces trois dernières années, j’ai pas tellement eu le temps de venir te tenir compagnie en prison. C’est une fausse excuse, elle aurait eu le temps. C’est l’envie qui lui manquait. Le courage aussi. Son regard se fait plus dur, elle fronce les sourcils. Tu crois que y a que toi qui a dégusté dans l’histoire ? Venimeuse, pleine de rancœur. C’était pas vraiment fun de mon côté non plus. Tu crois quoi ? Tu crois qu’il s’est passé quoi ? Les pleurs reviennent l’étrangler, elle fait une pause, ferme les yeux, inspire, expire. Ma famille, mes amis, tous les gars du quartier, même ceux que j’connaissais pas. Tout le monde m’est tombé dessus. J’ai rien d’mandé moi. J’ai rien voulu de tout ça. Elle souffle, se passe une main dans les cheveux, elle est fatiguée. Alors ouais, bien sûr, elle est tout le temps fatiguée, éteinte, à bout de forces. Mais là, s’en est vraiment trop. Alors elle secoue la tête et lui lance un regard par en-dessous, cherchant simplement un peu de compréhension : J’veux juste qu’on me foute la paix Lapo.
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Lapo Alvise
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyDim 26 Jan - 14:58

C’est pas parce que t’es sorti de prison que ça te donne le droit d’être UN ENFOIRÉ AVEC MOI ! Peut-être que si. C'est tout ce qu'elle mérite après tout, après l'avoir laissé tomber comme elle l'a fait. Et il ne se gêne pas pour le lui rappeler. Son cri semble avoir trouvé sa cible, parce que Nico ne dit plus rien. Elle demeure muette, se contentant de le fusiller du regard. Mais il ne sait pas s'il est satisfait de lui avoir cloué le bec, ou s'il aurait préféré autre chose. Une justification, des excuses, des regrets. Tout en ayant conscience que cela ne viendra probablement jamais. Il n'aura droit qu'à des reproches et de fausses excuses, il le sait pertinemment. Il la connait.

Les choses dégénèrent très vite, Lapo perd patience, ne supporte plus la foule agglutinée autour d'eux. Les regards braqués sur eux, sur lui. Il en a assez de les subir, tous ces regards. Plus de trois ans que ça dure, comme s'il était une bête curieuse mise à l'affiche par un cirque. Comme si c'était ok de se faire dévisager de cette façon en permanence par des inconnus. Il les entend tous ces murmures, il devine les mots et ça le rend fou. Il perd le contrôle, se met à gueuler et à s'en prendre à une fille. Lui qui autrefois était plutôt tranquille et loin des conflits, voilà qu'aujourd'hui la moindre petite étincelle peut suffire à allumer le brasier de ses émotions. Le passage par la case prison a brisé quelque chose en lui. Cette innocence qu'il avait, ce côté gamin qui ne passait pas malgré les années. C'est comme si ce gosse était resté dans la maison quand on l'avait arrêté et était parti en fumée lui aussi, quand des gens avaient allumé l'incendie de sa maison. Il n'en reste aujourd'hui que des cendres.

Dès qu'il repère Nico qui tente de s'échapper avec le mec, il fonce vers eux. Il n'a pas dit son dernier mot, il ne veut pas rester sur ça, il ne veut pas que ça se finisse comme ça. Il intervient, ignore les supplications de Nico, il n'entend plus rien. Rien que son cœur qui cogne contre sa cage thoracique, rien que l'adrénaline qui fuse dans ses veines. Brouhaha interne qui le déconnecte partiellement de la réalité. Il avait appris à le faire en cellule, principalement à l'isolement, pour faire passer le temps plus vite. Pour oublier où il était. Au bout de trois ans, c'était devenu un mécanisme et ça survenait encore régulièrement sans même qu'il ne le provoque sciemment.

Nico est jetée sur son épaule et elle se met à hurler. Elle se débat, cogne son dos, tire ses cheveux, elle donne tout ce qu'elle a pour se libérer de son emprise. Mais Lapo ne réagit même pas, la laisse faire sans résister, sans chercher à l'immobiliser. Qu'elle se défoule une fois pour toute, ils arriveront peut-être à aligner deux mots après ça, sans se crier dessus. Une fois dans un endroit calme, loin des curieux, il la fait redescendre et elle se calme presque instantanément. C'est comme si c'était le contact physique avec lui qui provoquait une réaction aussi virulente. Ça ne manque pas de l'affecter, se demandant comment ils ont pu en arriver à ce stade-là. Qu'il ne puisse même plus la toucher sans la mettre dans un état pas possible.

La question qu'il lui pose reste suspendue dans le vide, ne trouvant aucune réponse. Il attend un peu, espérant quelque chose, mais rien ne vient. Et son silence est encore pire que les reproches. Il déglutit, tente de ne pas se laisser abattre par tout ça. Un peu amer malgré tout, il retrouve vite la parole pour laisser filer quelques mots venins, ne lui cachant aucunement tout ce qu'il pense de sa nouvelle relation. D'abord, elle reste interdite. Ne semble même pas percuter sa présence. Lapo patiente, le cœur suspendu, en apnée. De longues secondes s'écoulent avant qu'elle ne réagisse enfin. — C’est pour ça, tout ce sketch ? Parce que tu crois que j’sors avec Duncan ? Le choix de ses mots l'interpelle. Il plisse un peu le front. Ça voudrait dire qu'elle ne sort pas avec lui ? Il se radoucit et retire ses mains de ses épaules lorsqu'elle fait en sorte de se dégager de son emprise, ne cherchant pas à la braquer plus que nécessaire. Il reste néanmoins alerte, craignant de la voir s'échapper, lui filer entre les doigts pour retourner à sa petite vie. Celle dont il ne fait plus partie. Il hausse les épaules, ne sachant pas quoi ajouter d'autre. Tout ce sketch comme elle dit, c'est un peu pour ça oui, mais pas que. C'était surtout un bon prétexte pour l'aborder, parce qu'il ne savait pas comment faire autrement. Elle renifle et s'essuie le nez avec sa manche, il la regarde faire, un peu distant désormais. — J’sors pas avec lui. J’sors avec personne. Ça va, t’es content ? Oh. Il se redresse, un léger sourire en coin. Oui, il est plus que content même. Elle ne l'a pas remplacé et ça le rassure. Ses émotions se calment brusquement, la tempête semble s'essouffler et il peut à nouveau respirer tranquillement. Il réalise du coup qu'il les a peut-être un peu agressé pour rien finalement. Il passe une main à l'arrière de son crâne, pas spécialement fier de lui pour cette réaction démesurée et puérile. — Ok... désolé du coup. J'croyais, enfin, ta pote m'a dit ça, alors bon. Il tente de se dédouaner un peu de la responsabilité de ses actes, préférant tout remettre sur le dos de son abrutie d'amie qui a visiblement pris un malin plaisir à lui raconter n'importe quoi. — T'as des potes un peu connes faut croire. C'est plus fort que lui, il fallait que ça sorte.

L'esprit de Nico semble à nouveau s'échapper. Elle fixe l'herbe, le regard vitreux, l'air absente. Il va s'asseoir sur le banc à côté d'eux, un peu déçu de n'avoir récupéré aucune cigarette au final, il en aurait bien besoin d'une là. Il cherche ses mots, quelque chose de bien à dire, mais Nico le devance, le prenant par surprise. — Si tu veux tout savoir, j’ai passé pas mal de temps à l’hôpital ces trois dernières années, j’ai pas tellement eu le temps de venir te tenir compagnie en prison. Ça sort tellement vite qu'il n'a même pas le temps de le retenir. Un très bref éclat de rire, fort et indigné. Il se laisse tomber contre le dossier du banc et étale ses bras dessus tout en la dévisageant. — Ouais bien sûr, plus de 1095 jours et t'en as pas trouvé un seul pour v'nir. J'imagine que t'as eu aussi les deux bras paralysés pendant 3 ans vu qu'tu répondais pas non plus au téléphone. Il croit halluciné. Se remet à rire plus bas, un espèce de ricanement furieux. — Te fous pas d'ma gueule putain et assume. Il en a assez des mensonges, il ne veut plus en entendre. Plus jamais. Et surtout pas venant d'elle, encore moins à son propos.

Tu crois que y a que toi qui a dégusté dans l’histoire ? C’était pas vraiment fun de mon côté non plus. Tu crois quoi ? Tu crois qu’il s’est passé quoi ? Il baisse les yeux et sa mâchoire s'agite nerveusement. Toutes traces de rire a disparue subitement, laissant place à un air grave et renfrogné. Il sait très bien ce qu'il s'est passé. On lui a rabâché mille fois en taule, c'était l'histoire favorite de tous ceux qui voulaient lui faire mal autrement que physiquement. Le nom de Nico a tourné de partout dans la prison, il était sur toutes les bouches. On lui a même fait croire qu'elle était morte une fois. A cause de toi, qu'ils avaient dit. Le plongeant dans un état de détresse intense. C'est à cette période qu'il a le plus pensé à se foutre en l'air. Mais il est toujours là aujourd'hui et Nico aussi. Il redresse la tête, renifle brièvement et se racle la gorge, faisant mine d'observer le parc autour de lui, ses doigts qui se crispent sur le bois du banc tandis que Nico continue de pleurer. — Ma famille, mes amis, tous les gars du quartier, même ceux que j’connaissais pas. Tout le monde m’est tombé dessus. J’ai rien d’mandé moi. J’ai rien voulu de tout ça. La culpabilité l'étouffe et l'empêche de soutenir son regard. Il aurait voulu être là pour elle, tout arranger, l'aider, la sauver, la protéger. Mais il ne pouvait pas, coincé entre ces murs infernaux. Pourtant, lorsqu'il reprend la parole, il n'y a pas la moindre compassion dans sa voix. Il fixe le vide, les traits tirés. — Ça nous fait un point commun. On a tous les deux pris pour un truc qu'on a pas fait. Il veut bien s'excuser de tout le mal qu'elle a subi, il veut bien tout assumer, la pleurer. Mais à condition que ce soit réciproque. Il refuse d'être le grand méchant de l'histoire, celui qui a bousillé plusieurs vies. Ce n'est pas lui qui est venu lui faire du mal, il n'avait rien demandé lui non plus. Tout ça lui est tombé dessus, comme s'il avait été désigné au hasard par l'univers pour subir ses foudres.

J’veux juste qu’on me foute la paix Lapo. Il fait la moue et hoche lentement la tête de gauche à droite. — C'est dommage, parce que j'ai pas l'intention de t'foutre la paix. Il se redresse et se penche en avant, appuyant ses avant-bras sur ses cuisses, jouant nerveusement avec ses doigts. — Toi t'es visiblement très douée pour laisser d'l'espace aux gens, moi, pas vraiment. Encore une petite attaque absolument pas dissimulée. — Si y a bien une putain d'personne sur cette planète que j'étais convaincu qui me connaissait suffisamment pour savoir que j'aurais jamais fait un truc pareil, une seule personne qui aurait dû me croire, c'était toi. Et pourtant... t'as pas hésité à m'condamner dès le début, tu m'as même pas laissé une chance. Léger mouvement de tête qui trahit son dégoût et toute la déception qu'il a pu ressentir ce jour-là. — T'es même pas v'nue au procès. Tu m'as totalement abandonné Nico. Sa voix devient de plus en plus lourde, de plus en plus grave. Il se lève brusquement. — Explique-moi ! Il s'approche d'elle, la colle, la toise, il veut la faire réagir, la faire parler. — Hein, explique-moi c'que j'ai bien pu t'faire pour que tu m'crois coupable de ça ? Il vient coller son front au sien, envahi tout son espace, pompe tout son air. Il se met à parler plus bas, mais toujours avec la même intensité. — C'est quand j'restais près de toi pendant tes crises pour te calmer ? P't'être quand j'te disais que t'étais belle alors qu'tu t'trouvais trop grosse ? Ou alors c'est quand j'te faisais rire parce que t'avais pas le moral ? Quand j't'embrassais après que t'es trop pleurée ? Quand j'te prenais la main pour t'emmener avec moi en pleine nuit alors que tu t'faisais chier et que t'étouffais dans ta vie ? Hein ? QU'EST-CE QUE J'AI FAIT D'MAL MERDE ? Sa peau brûle, ses organes crament, fumée épaisse qui noircit son esprit, il a envie de tout foutre en l'air. Évoquer tout ça lui retourne le bide, comme un coup de poignard dans une plaie encore béante. Parce qu'il ne peut que constater tout ce qu'il a perdu, tout ce qu'il n'aura probablement plus jamais.
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyLun 3 Fév - 23:58

Ok... désolé du coup. J'croyais, enfin, ta pote m'a dit ça, alors bon. Elle enrage de le voir si content, là d’un coup. Avec son sourire stupide, et sa voix qui s’adoucit d’un coup. Putain de mec. Elle enrage et en même temps, ça semble surréaliste qu’il soit encore autant affecté par ça. Par le fait qu’elle ait un petit copain ou non. Elle se sent soudain présente, vivante, là. Pas invisible, genre d’ombre qui glisse sur les murs de cette ville terne. Lapo est fou d’elle, depuis très longtemps. Ça a un côté rassurant. Elle n’en montre rien. Trop habituée à son air morne scotché à sa tête. Au lieu de ça, elle hausse les sourcils d’un air insolent l’air de dire ah ouais, elle a dit ça ? d’un air désintéressée, elle ne le regarde même pas. L’arbre derrière lui est bien plus passionnant, d’un coup. T'as des potes un peu connes faut croire. Petit hoquet inaudible. Il manque pas d’air. Elle ne répond rien, surtout parce qu’elle ne trouve rien pour le contredire. Elle a envie de dépecer Vivi d’avoir fait un bluff du genre.

Il lui donne enfin un peu d’espace, surtout parce qu’elle l’impose, peut-être parce qu’il n’aime pas ce qui sort de sa bouche. Le coup de la fille à l’hôpital, ça prend clairement pas sur lui. Il est là, sur son putain de banc et elle n’ose même pas le regarder. Elle ne se tient même pas face à lui, se contente de croiser les bras du plus fort qu’elle peut, comme si elle voulait en faire le tour et s’enlacer, faire péter ses côtes saillantes ni nécessaires. Ouais bien sûr, plus de 1095 jours et t'en as pas trouvé un seul pour v'nir. Elle lève les yeux au ciel devant le côté théâtral du mec qui a compté les jours, se décide enfin à affronter son regard. J'imagine que t'as eu aussi les deux bras paralysés pendant 3 ans vu qu'tu répondais pas non plus au téléphone.  Te fous pas d'ma gueule putain et assume. Sourire insolent. Assumer quoi ? Et puis quoi ? Elle fronce les sourcils, piquée à vif. Il croyait quoi putain ? C’est pas pour braquage qu’il a été arrêté, ou pour avoir dealer de la beuh. Le meurtre d’un gamin, ça terrasse tout, ça surpasse tout. Y a pas de camp à choisir dans cette histoire. Y a pas de, on le croit ou on le croit pas. Il a plaidé non-coupable, mais dans toutes les têtes, et sur toutes les bouches son nom est définitivement associé à cette horreur. Et le nom de Nico associé à celui de Lapo. Comme leurs cœurs brûlés. Et quand elle lui laisse entrevoir le calvaire qu’elle a pu vivre, elle voit tout de suite qu’il est mal à l’aise. Son regard qui se défile, et la détresse dans son regard, mêlé à un énervement qu’il peine à dissimuler. Ouais, c’est ça, sens-toi coupable Lapo, de toute façon tu l’es. Qu’elle pense sans doute trop fort. La tension remonte en flèche, comme des chocs d’électricités qui les tétanisent tous les deux l’espace d’un instant. Nico à la voix qui tremble. Ça nous fait un point commun. On a tous les deux pris pour un truc qu'on a pas fait. Qu’il finit par conclure et ça la fait rire un peu Nico. Elle décroise les bras et hausse les épaules d’un air fataliste. Ouais, sauf que moi, le seul crime dont on m’accuse, c’est d’avoir été ta petite amie. Elle était pas préparée pour ça. Vingt-et-un piges, que ça. Trop jeune pour être balancée dans la fosse aux lions. Trop fragile. Elle l’a pas supporté. Comment elle aurait pu le faire ? La paix, c’est la seule chose qu’elle demande. Sa solitude réconfortante, loin des regards, loin de ce mal-être qui l’accompagne où qu’elle aille, sauf sous sa couette. C'est dommage, parce que j'ai pas l'intention de t'foutre la paix. Elle lève les bras d’un air dépité et claque ses mains contre le côtés de ses cuisses, fataliste. Bah qu’il ne lui foute pas. Qu’est-ce qu’elle peut y faire ? Ça fait longtemps qu’elle a perdu le contrôle de sa propre existence et que tout lui file entre les doigts. Toi t'es visiblement très douée pour laisser d'l'espace aux gens, moi, pas vraiment. Oh, ça va ! Qu’elle lâche, sur les nerfs, parce qu’elle ne peut plus le retenir. C’est pas facile à gérer et elle aimerait bien avoir cette conviction profonde, celle qu’ont les femmes de criminels qui accompagnent leurs maris partout et clament sur les plateaux télés qu’elles continueront de se battre jusqu’à leur mort pour prouver leur innocence. Sérieusement, elle, elle ne peut se battre contre rien. Contre la bouffe qu’elle ingère, à la rigueur. Il s’appuie contre ses cuisses, approchent son visage et elle a presque un mouvement de recul en arrière qu’elle peine à contenir. Elle est mal à l’aise, pas prête pour ça. Les reproches continuent, l’étranglent complètement. Et pourtant... t'as pas hésité à m'condamner dès le début, tu m'as même pas laissé une chance. Elle pousse un genre de gémissement étranglé et s’attrape la tête entre ses doigts tremblants. Elle se retourne sèchement et fait quelques pas dans le sens inverse pour s’éloigner de lui. Elle l’a pas condamné. Elle a rien fait putain. Et elle voudrait le crier mais les mots restent bloqués. Et il s’arrête pas de parler, comme s’il avait macéré sa rancœur tout ce temps. Évidemment qu’il l’a fait. Alors elle se retourne comme une furie, et sa voix part dans les aiguës quand elle s’écrie : Mais j’ai pas pu aller au procès ! J’pouvais pas, c’était trop dur, putain tu peux l’comprendre ça ? Et tout le reste à découler de ce moment bien précis. De la force qui lui a manqué. Pas assez, solide pour ça. Et le reste s’est enchaîné, les idées se sont tranchées autour d’elle, les discours permanents, de tous les côtés. Nico a été plus qu’entourée à ce moment-là et tout le monde avait sa petite idée sur la situation. Elle a été tellement entourée que ça l’a étouffée et finalement, elle n’a jamais été aussi seule. Arrachée de la seule personne qui comptait à ses yeux à cette époque, au centre d’une histoire effroyable. Mais Lapo, il comprend pas. Et sa voix devient plus dur. Il se relève, elle recule d’un demi pas, ça ne l’arrête pas, il se colle contre elle. Hein, explique-moi c'que j'ai bien pu t'faire pour que tu m'crois coupable de ça ? Elle retient son souffle. Elle ouvre la bouche pour répondre, mais elle n’a plus de voix, et de toute façon, il ne la laisse pas finir. Finalement, il a encore plein de choses à dire. C'est quand j'restais près de toi pendant tes crises pour te calmer ? Ça lui fait comme un électrochoc. Elle tressaille, relève tout doucement son regard vers le sien, reculant un peu sa tête pour le regarder. Y a rien dans son regard qu’un abattement soudain. Ça, elle ne l’avait pas vu venir. P't'être quand j'te disais que t'étais belle alors qu'tu t'trouvais trop grosse ? Elle sent clairement son cœur se tordre et couiner dans sa poitrine, cette fois sa gorge lui fait mal, compressée. Elle sent son corps, soudain trop présent ici. Elle veut disparaître à nouveau, redevenir transparente, translucide. Ou alors c'est quand j'te faisais rire parce que t'avais pas le moral ? Quand j't'embrassais après que t'es trop pleurée ? Elle respire de plus en plus fort, comme si elle n’arrivait pas à aspirer assez d’oxygène. Elle a l’impression de se prendre des coups, encore et encore. Elle est choquée, littéralement choquée. ? Quand j'te prenais la main pour t'emmener avec moi en pleine nuit alors que tu t'faisais chier et que t'étouffais dans ta vie ? Hein ? Elle étouffe, là, maintenant. Elle le regarde avec de grands yeux perdus. Elle encaisse, difficilement. La pilule est impossible à avaler. QU'EST-CE QUE J'AI FAIT D'MAL MERDE ? Elle sursaute quand il crie. Et elle baisse les yeux tout de suite, regarde ses baskets. Elle avale sa salive, et elle a l’impression d’avaler des lames de rasoirs. Ça serait presque préférable.

Ses mains bougent d’elles-même. Elle les monte jusqu’au torse de Lapo, à plat. Elle froisse un peu son t-shirt. C’est douloureux au fond du bide. Puis elle donne comme une petite tape, comme pour sentir qu’il est bien là. Comme pour ancrer tout ça dans la réalité. Elle renifle. Elle ne s’en était pas aperçu, mais elle a les larmes aux yeux. Sourire fusillé. Quand elle se sent prête elle lève les yeux sur elle. Son regard est plus dur d’un coup. Eh bah j’pensais pas avoir été un énorme boulet comme ça. Elle parle à voix basse, comme s’ils se faisaient des confidences. Des confidences assassines. Ses mains toujours sur son torse, les lèvres pincées, elle ajoute : T’as la réponse à ta question. J’ai pas été à la hauteur. C’était trop. Trop d’un coup. Pour cette fille horrible qu’elle découvre être. Elle n’a jamais su, jamais vraiment su ce qu’elle pensait de Lapo, de cette histoire, de la justice américaine. Elle n’a même pas eu l’occasion de savoir ce qu’elle en pensait. C’est la situation qui était trop dure à gérer. Finalement, elle se recule d’un pas. Blessée au plus haut point. Elle a envie de se foutre le feu. J’me demande bien ce qui a pu te manquer, pendant ces 1095 jours. Elle réajuste sa veste à jean, prend une grande inspiration. Finalement, elle aimerait sortir avec Duncan. Elle aimerait être à des kilomètres de cette situation. Avoir quelqu’un pour lui dire que tout ce qui dit Lapo est faux. Mais c’est trop tard, ses reproches sont gravées sur ses os. Elle est complètement déstabilisée, se met une main sur le front, elle est en surchauffe. Elle regarde dans le vide une seconde. C’que t’as fait d’mal Lapo, c’est que tu t’aies fait coffrer pour meurtre. Elle aussi, elle peut en sortir, des phrases assassines. Elle le regarde à nouveau. Elle se fout de savoir si c’est vrai ou pas. Elle ne veut même pas y réfléchir, là maintenant. Il a fait le coupable idéal, la justice américaine, les juges, tout le monde est d’accord pour dire que c’est lui. Y a des preuves, y a des faits. Alors que ça soit monté de toute pièce ou pas, merde, ça arrive pas à n’importe qui cette histoire. Et en faisant le coupable idéal, il lui a bousillé sa vie. C’est trop pour moi, c’est trop. Elle a encore les yeux qui brillent, elle hausse les épaules, dans un mélange de culpabilité et de fatigue extrême.
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Lapo Alvise
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptySam 22 Fév - 16:56

Ouais, sauf que moi, le seul crime dont on m’accuse, c’est d’avoir été ta petite amie. Il croit halluciner. Il vient poser ses deux mains sur son visage et étouffe à moitié un rire nerveux. Il a envie de se lever et de la secouer de toutes ses forces. De lui dire qu'il n'a rien demandé lui non plus. Qu'il ne sait pas pourquoi tout ça lui est tombé dessus. Mais ça ne sert à rien, Nico est centrée sur elle-même, elle ne voit la situation que depuis son point-de-vue. L'injustice dont il a souffert ne semble pas l'affecter, seule compte celle qui la bousillée. Ils auraient pourtant pu partager ça, unir leurs douleurs pour les vaincre ensemble. Mais elle a fait le choix de les tenir à l'écart l'une de l'autre, ne surtout pas les mélanger, se persuader que la sienne avait plus d'importance et de légitimité que celle de Lapo. Ça le rend fou, il ne comprend pas pourquoi elle lui fait subir ça. Il a l'impression de s'être planté sur elle sur toute la ligne, de ne plus la reconnaître. De ne pas la connaître, tout simplement.

Les reproches s'enchainent, il ne lâche rien, veut obtenir réparation, des explications. Quelque chose de tangible qui pourrait tout expliquer. Mais il n'a que des soupirs plaintifs et des yeux levés au ciel. Son cœur se froisse un peu plus à chaque seconde qui passe. Il a l'impression de n'être qu'un poids pour elle, une erreur de parcours qui ne compte déjà plus. L'impression que ce qu'il ressent pour elle, que tout ce qu'il a toujours ressenti pour elle n'était finalement qu'à sens unique. Il se sent con, salement trahit, et ça pique quelque chose dans sa fierté qui vient libérer un souffle de colère. Une colère sourde et qu'il étouffe, à moins que ce ne soit elle qui l'étouffe. — Mais j’ai pas pu aller au procès ! J’pouvais pas, c’était trop dur, putain tu peux l’comprendre ça ? Il croit halluciner et échappe un hoquet d'indignation et de stupéfaction. Il fige ses yeux sur elle, abasourdit par ses mots. — T'es sérieuse là ? C'est trop dur ? C'est ça ton excuse ? Il bouillonne, ne sait plus s'il l'aime ou la déteste. — ET MOI ALORS ? C’ÉTAIT PAS TROP DUR ? Son index vient tapoter son propre torse pour appuyer ses propos. — Et moi, j'avais qui pour me soutenir, HEIN ? Il sait pertinemment qu'elle avait dû être entourée de pleins de gens. Sa famille, ses amis. Pendant que lui n'avait eu qu'une affreuse solitude. La peur et le désespoir étaient parfois venus lui tenir compagnie, dans les nuits les plus difficiles. L'amenant même à se dire que plus rien n'en valait la peine, qu'il serait plus simple d'en finir une bonne fois pour toute. Il se laisse retomber contre le banc, inspire un grand coup, le regard qui se pose de partout sauf sur elle. Il a du mal à respirer, à l'étroit dans ce corps en pleine ébullition. Les vapeurs toxiques qui émanent de son palpitant lui brûlent les poumons et la gorge, acidifient chacune de ses pensées. Consumé de l'intérieur par la déception d'un amour trop violent.

Il finit par se lever brusquement, vient la heurter, lui rentrer dedans pour la malmener. Parce que c'est tout ce qu'elle mérite finalement. Les mots commencent à fuser et elle n'en mène pas large. Elle baisse les yeux, semblent se noyer dans son propre corps, débordée par ses émotions qui l'asphyxient. Mais il s'en fout, il continu, surenchérit même. Ses mots venins cherchent désespérément à atteindre leur cible et il ne semble manquer aucun coup. Tireur d'élite. Elle sursaute quand il crie, fixe le sol encore, mais il a eu le temps de voir les larmes humidifier ses grands yeux fragiles. Il ne se laisse pas apitoyer par ça ; elle, elle n'a pas eu pitié de ses larmes pendant 3 ans.

Le silence revient, seuls leurs souffles haletants se font entendre, à contre-temps. Elle vient poser ses mains sur son torse, s'agrippe à son t-shirt et renifle. Il se sent mal, il a envie de reculer, de se détacher de ce contact dont il n'a plus envie. Il l'a pourtant si ardemment désiré ces dernières années. Il le voulait jusqu'à il y a quelques minutes encore. Mais les choses ont brusquement basculées, il est écœuré et profondément déçu. Et ça ne s'améliore pas. — Eh bah j’pensais pas avoir été un énorme boulet comme ça. Il retient son souffle un instant. Il ferme les yeux et laisse retomber mollement sa tête en avant en expulsant tout l'air d'un coup, dépité. Ses épaules s'affaissent. — Tu sais très bien que c'est pas c'que j'ai voulu dire. Il ne l'a jamais considérée comme tel et ça le tue qu'elle retourne ses mots contre lui. Qu'elle ramène encore tout à elle de cette façon. Il rouvre les yeux, les garde baissés ; il est fatigué. — T’as la réponse à ta question. J’ai pas été à la hauteur. Il a envie de rire, ou de pleurer, il ne fait plus vraiment la différence à ce niveau de dépit. Il finit par faire la moue, hoche lentement la tête, blasé. — Woah. Il se redresse et inspire un grand coup, soulevant sa cage thoracique de façon significative. Tout ça pour ça. Il a du mal à réaliser qu'elle résume tout ce temps de silence à ça. Qu'elle simplifie autant les choses, comme si ça ne méritait pas plus de développement. — Au moins ça va, t'as pas l'air de trop t'en vouloir. Il ricane, sourire tordu et blessé. — Mais c'est logique, j'suis con, ça voudrait dire qu'tu penses à quelqu'un d'autre que ta petite personne sinon. Et j'ai bien compris que ce n'était pas ton truc, hein. Elle se recule et il ne se fait pas prier. Il esquisse un mouvement de recul lui aussi, le visage interdit. Il serre les dents, il l'a mauvaise. — J’me demande bien ce qui a pu te manquer, pendant ces 1095 jours. Il enfonce ses mains dans ses poches et prend le temps de réfléchir quelques secondes, le regard dans le vague, comme si subitement tout ceci ne l'intéressait plus. — J'commence à m'le demander aussi. Qu'il lâche froidement, amer.

Il n'a plus envie d'insister pour aujourd'hui. Il voudrait partir, loin d'elle et de son égoïsme. — C’que t’as fait d’mal Lapo, c’est que tu t’es fait coffrer pour meurtre. C’est trop pour moi, c’est trop. Ses mots lui restent en travers de la gorge. Ça forme une petite boule douloureuse mais il ne moufte pas.

De longues secondes passent, il a l'air de planer à des kilomètres d'ici.

Finalement il atterrit, ses sourcils qui se haussent dans un mouvement de ras-le-bol un peu maussade. Il tourne la tête, repose son attention sur elle. — Tu sais c'que t'es Nico ? T'es une sale petite fille pourrie gâtée et égoïste. Son expression lasse se transforme progressivement pour laisser place à un air bien plus dur, les yeux chargés de reproches à nouveau. Il lui fait face, le ton qui monte progressivement. Il se met à énumérer les faits, les comptants au fur et à mesure sur ses doigts pour bien illustrer ses propos. — J'me suis fait arrêter à tort. J'ai pris 25 ans à tort. Tout l'monde m'a lâché. J'ai perdu 3 ans d'ma vie et la suite semble tout aussi pourrie. J'me suis fait éclater la gueule quasi tous les jours. J'ai failli crever 6 fois. On m'a planté 4 fois. On m'laissait pas manger. On m'réveillait en pleine nuit pour tenter de m'étouffer ou juste me taper d'ssus. On m'a foutu en isolement "pour ma protection" et j'ai bien failli y laisser ma raison. On m'a fait croire qu't'étais morte. J'ai pensé à m'foutre en l'air juste pour qu'tout ça s'arrête enfin. Maintenant j'suis sorti, j'ai plus d'baraque. Ils ont cramé la maison d'mon père, J'AI PERDU TOUTES SES AFFAIRES PUTAIN ! Personne veut m'embaucher, j'crèche dehors, j'me fais agresser en permanence, j'crève la dalle, j'ai froid tout l'temps, j'ai plus rien, j'ai plus personne... Il marque une pause, l'air sidéré. — Et toi, tu trouves que ta p'tite vie est TROP DUR ? Il écarte les bras, affligé par son attitude. — VA T'FAIRE FOUTRE NICO ! Il brandit son majeur devant elle. — Va bien t'faire foutre !

Il recule de plusieurs pas. — T'sais quoi, reste dans ta petite merde bien confortable, va bien chialer dans ton lit douillet, va bien t'plaindre de ta vie d'merde sur les bancs d'la fac à tous tes potes, t'as raison TA VIE CRAINT PUTAIN WOH ! TROP DUR ! Il balance une main dans les airs comme pour tout envoyer balader. — Ras l'cul d'tes conneries d'sale gosse privilégiée. Il fait demi-tour et s'éloigne rapidement, la dégaine raide. Le coeur qui cogne fort dans sa poitrine, il quitte le parc et se tire de là avec la furieuse envie de ne plus jamais la voir.

Mais il sait déjà que ça ne durera pas.
Elle l'a toujours rendu faible, trop faible.
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MessageSujet: Re: same old story. (laco)    same old story. (laco)  EmptyLun 9 Mar - 17:48

Non, il peut pas l’comprendre. Lapo a sa propre colère à gérer, et elle est si forte qu’elle fait trembler Nico jusqu’aux os. T'es sérieuse là ? C'est trop dur ? C'est ça ton excuse ? ET MOI ALORS ? C’ÉTAIT PAS TROP DUR ? Et moi, j'avais qui pour me soutenir, HEIN ? Comme souvent dans ce genre de cas, comme souvent quand les gens se mettent à crier autour d’elle, et l’enterre sous une montagne de reproches ou de critiques, elle se ferme complètement. Inexpressive, complètement dépassée par cette discussion, elle se contente de regarder Lapo d’un air vide, à côté de la plaque. Elle pourrait lui répondre ça : “Je m’en fous que c’était trop dur pour toi”. Parce que pour elle, ça l’était, et elle y avait pas des dizaines de preuves contre elle dans le meurtre d’un enfant. Elle pourrait lui dire que ce n’est pas son problème et que dans ce genre de cas, c’est chacun pour sa gueule. Qu’elle était trop au fond du trou pour pouvoir l’aider, et que c’est pas un concours à celui qui a eu la vie la plus pourrie. Au lieu de ça, elle ne répond rien. S’en suivent alors la liste interminable de combien elle a été une petite amie chiante, névrosée et difficile à gérer et combien Lapo a été un héros qui l’a sauvé trop de fois. Le malaise grandit dans son corps, lui fait vibrer le crâne. Elle va pas tarder à tourner de l’œil. Pas seulement parce que tout ce qu’elle a avalé cette semaine a terminé au fond des chiottes qu’elle enchaîne les insomnies, que son corps est en sous régime, et que chaque putain de mouvement, même ce haussement de sourcils anesthésié lui coûte une énergie monstre. Son regard se perd dans le vague. Elle a pas été à la hauteur, elle est une fille horrible, égoïste qui fait chier le monde entier. Voilà, il est content ? Bah toujours pas. Lapo semble tomber de dix étages. Et elle se demande vraiment ce à quoi il s’attendait, au bout de tout ce temps, après tout ce qui s’est passé. Au moins ça va, t'as pas l'air de trop t'en vouloir. Mais c'est logique, j'suis con, ça voudrait dire qu'tu penses à quelqu'un d'autre que ta petite personne sinon. Et j'ai bien compris que ce n'était pas ton truc, hein Il sait même pas comment réagir, Lapo, tellement il est sous le choc. Enfin, on dirait. Mais elle, elle n’ose même plus le regarder dans les yeux, elle regarde le vide, et elle fait un haussement d’épaules désintéressé avant de répondre du voix morne : Ouais, voilà, c’est pas mon truc. Elle veut juste clôturer cette conversation le plus vite possible, elle a le tournis, l’envie de vomir. Oh putain oui, vomir et elle s’imagine la scène dans sa tête dix fois pour se raccrocher à la seule chose de positive de cette journée. Mais quand elle fait l’erreur de lui rappeler ce qu’elle reproche à Lapo, là, il vrille complètement.

Tu sais c'que t'es Nico ? T'es une sale petite fille pourrie gâtée et égoïste. Elle fait un genre de moue insolente, et expire par le nez. Ouais, ça doit être ça. Allez, tais-toi, laisse-moi partir. Et désolée d’être une si grande déception pour toi. Elle veut pas se battre elle n’a jamais été foutu de le faire. Elle préfère encore se complaire dans ce malheur cette vie merdique que d’affronter la colère du type qui l’a envoyé six pieds sous terre, y a de ça trois ans. Volontairement ou pas, Lapo a foutu sa vie en l’air. Mais les vérités de Lapo fusent toutes seules. Comme des balles de sniper, qui la trou de part en part. Et maintenant qu’il est lancé, il est impossible à arrêter. Et il énumère, sa colère grandit avec ses mots trop violents, trop brusques. Et tout ça ne trouve qu’un écho atone.

Elle est paralysée.
Par ce qu’il dit, par la façon dont il le dit. Par tout qui vient lui frapper le crâne trop fort. Elle reste là, plante son regard dans le sol. Elle veut s’enfoncer dans la terre, y mourir, y pourrir. Il gueule putain, et il s’arrête jamais et elle veut juste lui dire de la fermer. Le crier si fort qu’elle s’en arracherait les cordes vocales. Dégueuler son coeur, l’écraser sur le sol, le broyer. Elle veut que tout s’arrêter, retourner se terrer dans son néant rassurant. Il s’arrête jamais de parler putain. Il s’arrête pas.

Et toi, tu trouves que ta p'tite vie est TROP DUR ?
La ferme, la ferme, la ferme. Pas de réaction, rien aucune. Elle ne le regarde même pas depuis le début de son laïus. Mais son coeur bat tellement fort qu’il doit être couvert d’ecchymoses. VA T'FAIRE FOUTRE NICO ! Va- OK. Cette fois elle réagit. Elle se retourne et commence à s’éloigner. Là, comme ça, sans un mot elle se barre en remettant son sac sur son épaule, et il pèse une tonne comme le boulet qu’elle a au fond du bide. Elle s’éloigne du plus vite qu’elle peut - et elle ne peut pas grand chose. Elle se casse alors qu’il n’a même pa finit de parler et qu’il continue de l’insulter dans son dos. Et plus elle s’éloigne, plus il semble lui hurler à l’oreille. T'sais quoi, reste dans ta petite merde bien confortable Ok. va bien chialer dans ton lit douillet c’est ce qu’elle compte faire. va bien t'plaindre de ta vie d'merde sur les bancs d'la fac à tous tes potes Oui. t'as raison TA VIE CRAINT PUTAIN WOH ! TROP DUR ! Ouais trop dur. Elle a l’impression qu’elle n’arrivera jamais au parking. Elle a l’impression qu’elle n’arrivera jamais chez elle. Tout son corps semble peser des tonnes et des tonnes. Elle se met les bras autour du ventre. Sa respiration est courte. Elle a toujours des vertiges. Elle se met à chialer. Elle enrage et elle veut s’arracher les cheveux en même temps. Elle se déteste, elle le déteste. Elle déteste tout le monde, cette ville, sa vie. Tout. Elle se barre et lui aussi, peut-être. Après une ultime insulte et se la ferme enfin.

Quand elle atterrit dans le parking la foule s’est dissipée sauf quelques uns, en petit groupe. Ils débriefent. Elle voit flou, Nico. Elle sait pas où aller. Elle sait plus comment elle est venue à la fac. Elle sait plus par quel chemin partir. Elle marque un temps d’arrêt, et y a Duncan et les gens de la promo, Vivi aussi qui sont agglutinés autour de lui qui tient un mouchoir sous son nez et est dans un long discours où il raconte la scène d’un air atterré. Eye contact. Il a l’air en rogne contre elle, mais surtout parce qu’il a encore mal au pif. Nico finit par s’approcher. Elle bafouille quand elle explique qu’elle va rentrer chez elle. Sérieux, tu t’barres là ? Vivi tente de la défendre autant qu’elle tente de convaincre Nico de rester, qu’ils doivent bosser, et puis qu’elle devrait pas rester toute seule. Elle demande aussi ce qui s’est passé. Nico elle secoue les mains pour leur dire d’arrêter de parler parce qu’elle s’est remise à pleurer. Elle s’éloigne, on essaie de la rattraper, elle repousse les gens, une fois, deux fois, trois fois. Elle se met à crier qu’on lui foute la paix. Elle n’est plus devant la fac, elle marche sur deux arrêts de bus pour être sûr que personne ne l’attende avec elle. Elle a encore la tête en feu. Elle va partir en combustion instantanée.

Dans le bus elle se met tout au fond. Elle se tient toujours le ventre, elle appuie dessus, elle se pince la peau en faisant ça. Elle a tout le corps d’engourdie. Elle continue de pleurer. Elle se met la tête contre son sac. Elle se sent mal. Elle descend un arrêt avant parce qu’elle supporte plus d’être dans ce putain de bus. Elle s’énerve toute seule. Et quand elle rentre enfin chez ses parents, elle ferme la porte derrière elle. Le calme de la maison l’apaise subitement. Elle a l’impression d’être défoncée à quelque chose de fort. Elle monte dans sa chambre d’un pas chancelant. Passe la fin de la matinée enfermée dans sa salle de bain.
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