Attrape moi si tu peux ! [AJ]

Ash gagnait sa vie honnêtement, il avait un boulot, il avait un compte en banque, il arrivait à se faire des économies. Mais parfois c'était juste pas assez ! Et Ash se sentait obligé de faire monter ce chiffre par... d'autres méthodes ! Qui elles pour le coup étaient beaucoup moins légale. Ces méthodes ? Faire les poches, tout simplement ! C'était une habitude qu'il avait développé jeune, un instinct de survie dans des familles d'accueil qui ne leur donnaient vraiment que le minimum, mais une manie surtout dont il avait été incapable de totalement se détacher. En même temps c'était tellement facile... Les gens fonçaient, ils étaient tellement pressés et il ne suffisait d'un rien pour les subtiliser de leurs biens personnels. Et puis franchement... certains semblaient s'en tirer avec tellement de facilité, affichant leur richesse dans une ville où la moitié de la population crevait la bouche ouverte... disons que Ash trouvait qu'il était bon de rééquilibrer un peu les choses, de leur donner une leçon tout en se remplissant les siennes de poches ! Même si il s'agissait surtout d'une excuse, une explication justifiant ses actions.

Et là ? Disons qu'il avait envie de se faire un peu plaisir. En repos aujourd'hui il avait décidé de se balader dans les lieux les plus passant, avançant tranquillement entre les gens et... percutant certains, glissant ses mains dans leurs poches avec une agilité terrifiante avant de s'excuser, disparaissant dans la foule avant que la pauvre victime ne se rende compte de quoi que ce soit. Et ça marchait ! C'était terriblement simple mais ça marchait ! En à peine une demi heure il avait déjà été capable de subtiliser deux téléphone et cinq portefeuille, ce qui était franchement pas mal. Et peut être bien oui qu'il aurait dû se limiter à ça, que ça aurait été suffisant comme butin, mais Ash était greedy parfois, poussé par l'envie de s'enrichir plus mais aussi par l'adrénaline procuré par le vol à la tir. Il avait donc sélectionné une autre cible, un jeune homme qui lui semblait relativement propre avant de le percuter, faisant fonctionner sa magie « Oh ! Regardes un peu où tu marche ! » avait-il lancé, prenant un air outré comme ci c'était lui la victime avant de reprendre son chemin, un sourire aux lèvres tandis qu'il lui avait subtilisé son portefeuille et plus encore d'ailleurs, un passeport aussi. Bon... c'était pas très utile mais hey, ce n'était pas comme ci il pouvait lui rendre ! Il continua donc sa route, les mains dans les poches, satisfait de ses petits tours et surtout un peu trop serein, persuadé qu'il s'en était sortit comme un chef.

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@ash hopkins

la foule t'oppresse, t'opprime. Tu te noies en son sein en rasant les murs, en essayant d'échapper aux coups d'épaules, aux regards en biais, que tu rends avec hargne, avec majesté. Tu as un air presque noble sur la gueule, quand on te dévisage. C'est ta manière de répliquer. Mais là, là, tu es pressé. Tu marches en regardant le sol, ce sale trottoir dégueulasse, en comptant les secondes, les mètres, ceux qui te séparent de ton boulot. Tu embauches bientôt. T'as pas le temps, pas le temps de traîner. Mais on te rentre dedans, de plein fouet, assez violemment pour te faire te stopper, lever tes yeux noirs, ta mine renfrognée. Un gamin, un ado, un enfant. Il t'engueule, immédiatement. Sa posture, le ton qu'il emploie. Il t'attaque et ça ne te plaît pas, AJ. Alors, tu fronces les sourcils. Cet air outré sur son visage devrait être le tien. Tu aimerais lui dire deux mots, lui parler de ce regard que tu ne fuis pas, du tort dans lequel tu n'es pas. Mais déjà, il se détourne de toi, s'éloigne. Tu n'as pas eu le temps de répliquer, pas la vivacité. Ou peut-être juste qu'au fond tu t'en fous, tu as l'habitude depuis que tu es ici de te prendre des coups dans la gueule. Les gens ne voient pas les autres. Ils se percutent, ils s'insultent et leurs rapports s'arrêtent là. Tu lui jettes un regard, par-dessus ton épaule, susurres une insulte en arabe, que tu gardes pour toi. Ce regard. Son regard. Tu avais le même, quand tu étais gamin. Ce regard franc, accusateur, qui cherche à rejeter la faute sur l'autre. Tu avais ce regard, quand tu dévalisais les autres, dans les rues de Maracay. Tu avais ce regard quand tu —

ta main a frôlé la poche de ton blouson. Tu n'as pas besoin de plus pour sentir. Sentir sous tes doigts l'absence. Sentir sous ta peau ce vide, paradoxalement si palpable. Y a pas vraiment de panique, tu n'as pas le temps, de paniquer. Tu as déjà compris, ce qu'il vient de t'arriver. “Fils de chien.” Qu'elle fuse, l'insulte, en arabe toujours. La langue de tes parents. La langue de ton sang. Ô Anjel, pourquoi la vie est-elle si cruelle avec toi ? Tu ressens comme une bouffée de haine, une douce amertume. Tu as la colère qui se propage dans tes veines, tu ressens sa chaleur fourmiller en toi comme une colonie d'insectes dans ton corps. Tu te sens sale. Il te fait te sentir sale. En moins d'une seconde, tu as déjà fait volte-face. Tu vois son dos se mouvoir, disparaître, happé par la foule, hors de ta portée, puis être à nouveau sous tes yeux, dans ce flot de masses mouvantes. Tu pourrais l'insulter, hurler qu'on le retienne. Mais à quoi bon, tu le ferais fuir et personne ne réagirait. Les êtres de cette ville s'en foutent, se foutent de tout. Égoïstes. Alors, tu le prends en chasse. Ce n'est pas l'argent, le problème au fond. C'est que ce type, il a pris ton portefeuille. Et ton passeport. Et immanquablement, ton titre de séjour, si dur à obtenir. T'as le cœur au bord des lèvres, quand tu y penses. Il t'a volé ton identité, qui tu es, ou plutôt, qui tu es devenu. Tu as envie de beugler, de le tuer. Tu n'en fais rien. Avec un self-contrôle digne d'une statue de glace, tu fends la foule d'un pas rapide, méthodique. Tu frôles les passants sans les toucher, t'esquivant au dernier moment. Tu le perds de vue, tu le retrouves. Tes yeux sont des radars, il est la cible. Il ne peut pas t'échapper. Car déjà, tu le rattrapes. Tu tends la main, il est à ta portée. Tes doigts, tes doigts sont à quelques centimètres de ses épaules voûtées.

C'était vraiment trop facile... Ash se demandait ce que les gens pouvaient bien avoir dans la tête franchement, se laisser dépouiller de la sorte, ne jamais se poser la moindre question et ne s'en rendre compte que quand il était trop tard... ils étaient à Détroit merde ! Pas vraiment comparable à Gotham City en terme de crime mais presque ! Ash lui, quand il se faisait bousculer, son premier réflexe c'était de vérifier ses poches et surtout de s'accrocher à la personne tant qu'il avait un doute. Mais eux non, ils grognaient puis rien. Quoi que... certains avaient été vif à réagir et il avait été forcé de courir mais ça arrivait si peu souvent... enfin il n'allait pas non plus se plaindre ! C'était quand même de l'argent facile et un exercice assez amusant pour Ash qui pouvait se servir de sa dextérité pour faire quelque chose d'utile, de répréhensible mais utile ! Mais voilà, ayant un peu prit la confiance depuis tout ce temps, il ne s'était pas rendu compte tout de suite que le dernier mec qu'il avait volé... bah il s'était rendu compte de sa perte avant qu'il ne soit totalement hors de vu ! Ash lui il avait continué son chemin tranquille, marchant dans la foule comme ci de rien était jusqu'à ce qu'un sentiment étrange le parcours, un frisson en mode sixième sens à la Spiderman. Il y avait un truc qui sentait pas bon. Et en effet il sentit rapidement un contact se faire sur son épaule alors il se retourna en agitant le bras pour virer cette main, lâchant un rageux « D'où tu me touches ?! » avant que ses yeux ne se fasse ronds comme des billes « Putain de merde ! » qu'il lâcha alors qu'il se trouvait face à sa dernière victime qui ne semblait vraiment pas ravi.

Alors sans même y réfléchir plus Ash lui envoya une droite dans le bide avant de commencer à détaler comme un lapin. Car si il avait bien appris une chose à Détroit, c'était que souvent la fuite était plus efficace de jouer les innocents car la majorité du temps les gens préféraient casser la gueule et décider ensuite si tu étais vraiment coupable ou non. Il tenta donc de se frayer un chemin parmi les passant avant de bifurquer dans une ruelle. Dans celle ci ? Un grillage, le bon gros cliché de la course poursuite, mais exactement où Ash avait voulu amener son poursuivant si ce dernier le poursuivait en effet, réussissant avec agilité à passer de l'autre côté en prenant appui sur le mur puis se servant de son élan pour se hisser par dessus, atterrissant avec une grâce féline de l'autre côté et prenant enfin le temps de se retourner. Ouai, là il se sentait hors de danger, il n'imaginait pas ce mec capable de le suivre jusqu'ici car maintenant qu'il était là il avait enfin prit le temps de se retourner et un énorme sourire s'était dessiné sur son visage en voyant ce mec. Il lui fit alors deux doigts d'honneur avant de lui balancer « Trop lent, trop vieux du con ! », s'éloignant à reculons mais surtout... n'ayant pas calculé que la porte sur ce putain de grillage n'était absolument pas verrouillée...

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@ash hopkins

Tu le frôles, non, tu le touches. Mais tu sens son frémissement sous tes doigts, avant que ces derniers n'aient le temps d'agripper son vêtement, de se saisir de son haut et de ne plus le relâcher. Il a senti ta présence, ou peut-être a-t-il entendu son souffle. Tu n'es pas affolé, tu es déterminé. Déterminé à ne pas le laisser partir tant que tu n'auras pas récupéré ton dû. Il t'a volé ton identité, mais plus que ça, il a volé ton droit d'être sur dans ce pays, le seul droit légal que tu puisses avoir. Cette preuve a bien plus de valeur à tes yeux qu'une simple liasse de billets. Bien plus. Alors, tu as le visage cet air glacial, lorsqu'il se retourne, dégageant brusquement ta main de son épaule, te parlant comme à un chien, au passage. Tes yeux noirs, ils sont plongés dans les siens, et tu as comme un moment de latence. Il ressemble à quelqu'un. Mais tu n'es pas foutu de savoir à qui. Et sur le moment, tu t'en fous royalement. Tu es obsédé par l'idée que là, dans sa poche, sûrement entre trois portefeuilles volés, il y a tes affaires, à toi. Mais à son air, à son juron, tu devines qu'il t'a reconnu. Alors, tu tends le bras, vivement, avec la ferme intention de saisir son col dans ta main, de le foutre à terre et de le forcer à vider ses fringues de tous ses biens volés. Il ne t'en laisse pas le temps.

Il a un réflexe de survie naturel, mais violent. Le choc dans ton ventre est soudain, assez inattendu et te coupe une seconde le souffle, te forçant ainsi à suspendre tout mouvement et à esquisser un pas en arrière. Cela ne te décourage pas. Bien au contraire, cela ouvre des vannes que tu avais réussi à endormir jusque là. Tu relèves le menton et sans perdre un instant, tu te lances à la poursuite de l'assaillant. Ce n'est pas si compliqué, de rester sur sa trace. Il court vite, mais AJ, tu courrais bien avant lui. Toi aussi, tu détalais comme un lapin au pays. Toi aussi, tu vidais les poches des touristes avant de les semer en parfait petit con que tu étais. Et ce temps n'est pas si lointain en vérité. Alors, le gamin, tu ne le quittes pas du regard, lorsqu'il s'échappe dans la foule. À sa suite, tu bouscules les passants, les rares qui ne se sont pas encore figés, spectateurs impuissants et désintéressés. De part sa course, il t'ouvre déjà la voie et tu remarques que la distance entre vous n'augmente pas. Il bifurque alors dans une ruelle. Tu le suis. Et t'as à peine tourné dans cette dernière que tu admires une prouesse d'agilité.

Tu ne vois que la fin de son saut, mais le grillage est suffisamment haut pour que la technique soit considérée comme maitrisée. Tu serais presque admiratif si tu n'étais pas tellement en rogne après lui. Tu ralentis légèrement ta course à hauteur du grillage, le fixant un instant, puis te détournes des doigts d'honneur adressés pour observer le mur. Tu cherches un moyen de le rejoindre, sans prêter garde à ses paroles. C'est là que tu la vois, la porte, dans la grille. Il n'y a pas de cadenas. Tes yeux reviennent au gamin qui recule. Il a pris la confiance, bien trop pris la confiance. Tu contractes tes mâchoires et tu démarres au quart de tour. La porte, tu prends à peine le temps d'en baisser la poignée. Au cas où, tu la charges, littéralement, d'un coup d'épaule. Et comme tu l'espérais, elle s'ouvre, brusquement. Tu as le champ libre. Dans tes yeux, cette ombre victorieuse. Celle de la satisfaction de voir son visage se décomposer. Un visage qui t'est tellement familier. Tu n'essaies même pas de l'interpeler, de lui demander calmement de te rendre tes papiers. Non, tu fonces sur lui. Tu fonces sur lui avec la ferme intention de ne plus le laisser filer.

Il avait failli se faire prendre Ash, trop confiant comme d'habitude, failli se faire attraper mais non. Encore une fois il avait su s'en sortir, faire preuve d'assez de réflexes pour éviter de se prendre ce fameux retour de bâton qu'on lui avait toujours promis. Il avait été vif sur ses pieds, il avait détalé comme un lapin et il avait même rit au fond, amusé par la situation et paradant comme un paon quand il se pensa enfin en sécurité, à l'abri d'un grillage que papy n'arriverait sûrement pas à escalader. Deux doigt d'honneurs et un air sur le visage qui avait l'air de dire : Et ouai ma gueule ! Trop lent pour moi. Dans ces moments là Ash se sentait vraiment comme un putain de super héros, comme Flash Gordon mais version super voleur et ouai, il se sentait vraiment plus pisser. Et il était prêt à juste en rester là, à rentrer tranquillement chez lui avec un sourire aux lèvres, se faisant tourner cette scène en boucle où il avait tourné sa victime au ridicule. Alors certes ça le forçait à arrêter de voler pour aujourd'hui mais ça lui allait, la pêche avait été bonne et il savait quand s'arrêter... il ne savait juste pas son putain de Karma allait frapper et... ce fut un sacré choc quand il vit ce mec défoncer une porte de toute manière ouverte et foncer sur lui. Nop, ça ce n'était vraiment pas prévu !

Du coup forcément, face à ce retournement de situation Ash avait sursauté, sursauté au point de se casser la gueule, patinant sur le sol comme un chien que l'on viendrait d'effrayer pour essayer de remettre un semblant de distance entre eux. Bordel de merde, il en avait rarement vu d'aussi vénère, d'aussi déterminé à lui en coller une et vu le temps qu'il avait perdu à faire le malin cela risquait de chauffer pour lui. Mais heureusement il avait plus d'un tour dans son sac Ash, plus rapide que n'importe qui et surtout connaissant la ville mieux que personne, lui permettant de toujours trouver un moyen de s'en sortir. Alors il continua de s'enfoncer dans ces ruelles, s'éloignant des zones passantes pour les parties un peu plus... abandonnées de la ville. Car détroit était ainsi, en seulement deux rues on pouvait passé d'une zone peuplé à une zone où la vie semblait absente, en apparence du moins mais offrant assez de liberté à ceux qui voulaient se cacher, disparaître où juste être à l'abri des regards sans que personne ne s'en mêle, sauf peut être par ces vautours qui attendaient dans l'ombre des cibles faciles. Mais tant que Ash avait sa vitesse et son agilité, il ne craignait rien. Et d'ailleurs il ne tarda pas à de nouveau faire preuve de ses capacités, arrivant où il le désirait pour sauter sur une nouvelle benne et attraper une échelle de secours qui cette fois devrait être hors de portée de son poursuivant à moins que lui aussi ait une allonge de malade en terme de saut, dans quel cas il mériterait de lui mettre la main dessus mais franchement Ash n'y croyait pas. Et il était presque tiré d'affaire ! Grimpant sur cette échelle qui était encore verrouillée largement au dessus du sol. Mais le problème avec des villes aussi merdique que détroit, c'est que tout y était merdique ! Et avant qu'il n'ait eut le temps de commencer à prendre appuie avec ses pieds sur la première barre, celle où il posa sa main céda, lui faisant perdre l'équilibre et tomber comme un vieux gland. Et malheureusement il n'eut pas le temps de se préparer à sa chute, sa jambe droite encaissant tout son poids et Ash s'écroulant en hurlant de douleur. Il était dans la merde là, il était franchement dans la merde. Et il ne pouvait pas se relever, il le savait, pas avant que l'autre ne lui tombe dessus. « Oh bordel de... attends... attends ! » lançait-il en rampant à l'attention de son poursuivant, le visage déformé par la douleur.

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@ash hopkins

T'as envie de le tuer, c'est aussi simple que ça. Le tuer, lui, et tout ce qu'il représente. Ce côté si sombre de Detroit, ce côté qui te rappelle chez toi. Et ta haine, ta colère, ta rage, elle se lit sur ta sale gueule, sur ton visage aux sourcils froncés, au regard noir. Le sang qui palpite dans tes veines, qui bouillonne. Même si en vérité, si t'es honnête deux minutes, tu espères plus le chopper pour récupérer ton bien, que pour véritablement lui casser la gueule ; tu t'en fous, de sa sale tronche. T'as pas besoin de la ruiner. Un jour, un mec plus excité que toi s'en chargera. Puis la peur, celle que tu lui inspires, te console déjà. Il a l'air hagard, surpris, presque apeuré quand il tente de se tirer, dérapant sur le sol comme on glisse sur des pavés mouillés. Pas de menace dans ta voix. D'ailleurs, tu te tais. T'es concentré sur lui, sur ta foulée et t'essayes vainement d'anticiper.

Il t'éloigne de la foule, des zones fréquentées, se lance à corps perdu dans un dédale de ruelles. T'es sur ses talons, à peine essoufflé, tu tiens le rythme comme si ta vie en dépendait, ou presque. T'as les poumons en feu, le sang qui bat aux tempes, t'as chaud. Soudain, tu le vois sauter, bondir sur une benne, puis s'élancer sur une échelle. T'es pas sûr d'en être capable, d'avoir l'allonge nécessaire, quoique ton mètre quatre-vingt passé t'assure une plus ample portée. Puis, le temps d'y réfléchir, c'est déjà trop tard. T'as déjà ralenti au lieu de prendre de l'élan. Il va t'échapper. C'est la seule pensée qui te tord les boyaux. Il va s'en tirer. Ça te colle la gerbe, décuple ta colère. T'es énervé contre lui, mais surtout contre toi-même. De pas avoir été foutu de te protéger de ça, alors que tu sais, que tu connais. T'as ralenti, le cœur battant, la tête levée, à le regarder s'élever au dessus de toi. T'as même entrouvert les lèvres, prêt à jurer, à l'insulter ou à le supplier, à tout tenter pour récupérer tes papiers, seulement tes papiers. Mais tes yeux s'écarquillent quand tu vois le barreau céder. Le souffle qui se coupe, le cœur qui s'arrête, le corps qui se fige, un peu en retrait. Et tes yeux suivent, incrédules, sa pathétique chute, alors que ta première pensée, c'est de remercier tu ne sais quel dieu pour l'avoir fait chuter presque à tes pieds. Une vilaine chute qui plus est.

L'une de ses jambes réceptionne le poids de son corps et le voilà qui s'écroule dans un hurlement. Et alors que tu t'approches, la gueule fermée, les yeux fixés dans les siens, il se met à ramper, pour tenter de t'échapper, pour prendre ses distances tout en te suppliant. La première image qui te vient est celle d'un insecte, la seconde, d'un animal blessé à la merci de son prédateur. T'es pas un monstre. Mais c'est vrai que tu fais peur, AJ, avec ton air franchement en colère, à le surplomber ainsi de toute ta hauteur. Pourtant, malgré sa demande, malgré son visage inquiet, tu t'avances d'un pas décidé, droit sur lui. Tu sais pas s'il essaie de t'embrouiller, gagner du temps, s'il attend juste le bon moment pour filer ou s'il est réellement blessé. Alors, tu ne perds pas une seule seconde. À une vitesse folle, tu t'accroupis et tu lui fais les poches. Tes doigts rencontrent beaucoup plus que ce que tu pensais, alors, tu sors les portefeuilles, son butin, par poignée, et tu te relèves. Mais il est hors de question de le laisser filer, certainement pas. Et tu ne veux prendre aucun risque. T'as repéré la jambe où il s'est réceptionné, celle qui doit être encore engourdie par le choc ou la douleur. Alors, tu as un réflexe, un seul. Tu poses ton pied sur son tibia, juste au-dessus de sa cheville. Tu ne l'écrases pas assez pour le faire hurler de douleur, mais suffisamment pour être certain de le garder immobile, sous ton contrôle. Et dans le même geste, l'accent haineux au bord des lèvres, tu lui aboies un Tu bouges pas ! menaçant.

Tes yeux passent de sa carcasse aux objets volés, que tu tries rapidement, laissant négligemment tomber ceux qui ne t'intéressent pas à même le sol. Enfin, tu repères ton portefeuille et ton visage encore rose à cause de la course se détend légèrement. Mais tu ne relâches pas la pression pour autant. Vivement, tu l'ouvres pour en vérifier le contenu, moment de flottement, instant suspendu. Ils sont là. T'as un soupir, de ceux qui trahissent le soulagement, alors que tu le glisses là où est sa place, dans ta poche. T'as récupéré tes papiers. Tes yeux sont tout à coup happés par les siens. T'as toujours le pied sur lui. Qu'est-ce que je vais faire de toi. Que tu marmonnes en espagnol, glacial. Ta posture menaçante contraste avec le ton presque doux que tu as employé. Tu le toises un instant avant de relever le pied. Tu lui as fait peur et il a mal. T'as aucun intérêt à lui péter la gueule ou à lui cracher dessus. Tu n'en tireras aucune satisfaction. T'es pas comme ça. C'est pas toi, AJ, c'est pas toi. Peut-être que tu lui en aurais collé une s'il avait été en état, mais là. T'es pitoyable. dans un murmure, esquissant un pas en arrière. T'as décidé d'en rester là. La gamin a volé trop près du soleil et s'est cramé les ailes, juste devant toi.

Les choses se passaient pourtant si bien... qu'est-ce qu'il avait pu faire pour que d'un coup sa chance tourne autant ? Avait-il croisé le chemin d'un chat noir ou était-il passé sous une putain d'échelle ? Il n'en avait pas souvenir et pourtant... pourtant cette échelle en question lui avait fait défaut, cédant sous son poids qui était pourtant pas énorme, à peine cinquante kilo tout mouillé mais lui faisant faire une belle chute ! Ceci dans le sens où il se foula bien la cheville dans le processus ce pauvre Ash, se tordant de douleur tandis que son poursuivant le rattrapait. Et il le savait, ces retrouvailles n'allaient pas se faire sans casse, il en était du moins persuadé... Donc quand l'homme fit son apparition forcément Ash s'était mit à ramper, tentant de s'éloigner comme un animal blessé tout en lâchant ces supplications preuves même qu'il était foutu. Il allait se faire casser la gueule... il allait tellement se faire casser la gueule... et d'ailleurs il couina de douleur en sentant le pied de son poursuivant se poser sur sa jambe, celui ci venant de lui vider les poches et voulant à présent s'assurer qu'il ne lui faussera pas compagnie. Et là pour le coup il n'y avait pas de risque ! Ash le regardant avec un air inquiet et en même temps frustré de le voir ainsi fouiller dans ses prises.

Puis finalement il avait trouvé ce qu'il voulait, laissant de côté ses autres butins, n'en ayant qu'après ce qui lui appartenait. Dans un sens tant mieux, ça l'aurait fait chier de tout perdre à cause d'une erreur, d'un couillon ayant réussit à le rattraper ! Mais ouai, à présent se posait la question de ce que l'autre allait faire de lui, même si il n'avait pas compris ses paroles et il n'était clairement pas rassuré par ce fait, lui ne disant rien sur le coup, lui lançant juste un regard à la Bambi qui se retrouverait face à un chasseur... si Bambi avait été un pickpocket ! Et quand le pied s'était retiré Ash avait reculé à la hâte, son dos venant se cogner contre le mur, s'attendant à ce que l'autre ne se jette sur lui... mais il n'en fut rien... non l'autre allait juste se barrer et c'était tant mieux ! Jusqu'à ce que Ash se mette à réfléchir à sa situation, à où il était et... d'un coup c'était pas vraiment plus rassurant. Alors, un peu dans la panique, il avait lâché « Attends mec, tu peux pas me laisser là ! » Oui c'était étrange, étrange d'appeler à l'aide le mec dont il craignait les coups il y a de cela une minute à peine. Mais sans sa mobilité... rester seul dans ce coin de la ville il risquait juste de se faire bouffer par le premier qui se rendrait compte qu'il était boiteux. Surtout qu'il était connu dans le coin... pas toujours en bien d'ailleurs et seul son agilité lui permettait de se déplacer librement mais là... « écoute, je suis désolé pour ton porte feuille, je fais juste ce qu'il faut pour vivre. Mais si tu me laisses là alors que je peux... » il tenta de se relever et... non clairement ça ne le faisait pas, Ash se laissant glisser de nouveau contre le mur après avoir grogné de douleur « Si je peux pas me lever je vais me faire égorger ici... » Et certains y prendraient sans doute un très grand plaisir.

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@ash hopkins

Son visage est figé dans cette expression de terreur, reconnaissable entre mille. L'inquiétude plus que la peur, l'appréhension quant à ce qu'il va suivre. Tu pourrais t'acharner sur sa carcasse, faire craquer tes phalanges contre sa jolie gueule et tu pourrais même apprécier ce déchaînement de violence. Mais y'a quelque chose qui te retient. Un concept abstrait que beaucoup trop de gens ont oublié. Une notion bien dénuée d'intérêt dans cette ville. Ton humanité, Anjel. Celle qu'il te reste, celle qui est en morceau, quelque part, entre un éclat de cœur et un morceau d'âme. Elle est faiblesse pour la plupart des hommes, mais ce jour-là, tu tentes d'en faire une force. Car montrer de la pitié, à défaut de montrer de la compassion, c'est bien assumer une force de supériorité, n'est-ce pas ? Quel bel écran de fumée, toi qui rampe si souvent dans le caniveau. T'as rien de supérieur, t'as rien de mieux à offrir ou à voler. T'es aussi minable que sa cheville pétée. Puis son regard qui te supplie ne te laisse pas totalement indifférent. Il te rappelle bien trop de souvenirs, mauvais pour la plupart, sur lesquels tu ne peux pourtant pas cracher. Tu lui jettes un dernier regard, à cette pauvre créature affolée. Tu le regardes ramper, s'éloigner, reculer d'un air franchement inquiet, et tu tournes les talons, la main sur ta poche, la main qui sert ton trésor retrouvé. Pourtant, y'a sa voix qui s'élève, cri du cœur, plus qu'autre chose. Un attends tout droit sorti de ses entrailles, qui te force bien malgré toi à t'arrêter, figé dans ton mouvement. Tu te retournes, vaguement, regard à la dérobée par-dessus ton épaule. Le regard chargé de surprise et d'incompréhension. Le regard lourd de méfiance, aussi. Parce qu'il parle de ne pas le laisser, comme un chiot que tu aurais abandonné. Mais tu ne le connais pas, alors pourquoi tu prendrais la peine de l'écouter ? Surtout après ce qu'il t'a fait. Pourtant le fait est que tu t'es tourné, le dévisageant comme si tu le découvrais pour la première fois. Est-ce que tu peux le laisser là ? Ouais, ouais, tu le peux et c'est ce que tu t'apprêtes à faire, alors que tu recules d'un pas malgré son regard qui a capté le tien. Alors, il s'excuse, vaguement, pas sincère pour un sous. Il a ce ton égoïste, la trouille qui palpite dans les veines, tu le lis à son regard. Il tente de se redresser et la tentative échoue lamentablement. Tu pinces les lèvres. Il mérite ce qui lui arrive, t'essaies de t'en convaincre. C'est bien fait pour lui, rien de tout ceci n'aurait eu lieu s'il n'avait pas simplement tenté de s'en prendre à toi. Pourtant, tu te sens avancer, d'un pas. Et tu le toises. Et tu penses, tu réfléchis. Ça se lit à ta gueule que tu hésites. Ce qu'il faut pour vivre, à d'autres. Il est comme les autres, il fait ça pour le plaisir. Et si c'était une technique pour approcher à nouveau de ta poche, récupérer ton portefeuille et se barrer avec le tout ? T'observes d'un regard circulaire les objets volés éparpillés. Ça me ferait une belle jambe. Que tu souffles en t'approchant encore. Un nouveau pas, puis un autre, jusqu'à arriver à sa hauteur. Tu t'accroupis, lentement, prudemment, l'animosité encore inscrite sur le visage. Bouge pas. Et laisse-moi regarder. Que tu murmures en lui jetant un regard. D'un geste lent, tu remontes légèrement son jean, constatant un œdème assez important. T'es pas médecin, clairement pas, mais toute ta vie t'as dû soigner tes plaies et celles des autres avec ce que tu pouvais. Alors, t'as ce réflexe naturel. La douceur au bout des doigts et ta voix qui malgré toi en prend la teinte. Serre les dents. Juste au cas où. Tu palpes la malléole, l'air concentré. Mais y'a un soupir qui ressemble à du soulagement quand tu relèves le visage vers le sien. T'as pas l'impression qu'il y ait quoi que ce soit de cassé, c'est plutôt bon signe. Tu le dévisages un instant. Maintenant que tu le vois d'aussi près, y'a quelque chose qui te fait tiquer. Les yeux qui se plissent, un visage qui se superpose au sien. Tu serais pas de la famille d'Igg ? Puis tu balaies l'air de la main, comme si tout ceci n'avait aucune importante. OK, je vais t'aider. Mais t'as intérêt à garder les mains dans tes poches, sinon c'est moi qui t'égorge, c'est clair ? Et sans attendre davantage, tu te glisses sous son bras et d'un geste lent, tu le fais se relever en s'appuyant sur toi. Douceur latente, douceur persistante dans tes gestes, dans tes comportements. Mais tu peux pas t'empêcher de le guetter du coin de l'œil, tout en te demandant dans quoi tu t'es encore fourré.

Il avait merdé là mais genre... en beauté ! Oh bien sûr Ash était parfaitement conscient que ce genre d'activité... il fallait s'attendre à se faire prendre parfois ! Même si il avait un peu trop pris la confiance ces derniers temps au point de croire que ce serait impossible maintenant que ça lui arrive. Mais pire que se foirer il s'était surtout mis dans une belle situation de merde ! Il avait joué des cartes qui s'étaient totalement retournées contre lui, comme le fait de l'éloigner de la foule, de l'attirer dans un coupe gorge, des tactiques pour se débarrasser de son poursuivant mais qui à présent risquait surtout de le condamner lui... bon peut être pas à mort, même si il avait quand même de bons ennemies dans la coin, mais le condamner à passer un vraiment sale quart d'heure qui risquait de lui valoir un séjour aux urgences... si sa cheville ne l'y condamnait pas déjà. Alors ouai, poussé par le désespoir il avait appelé à l'aide la seule personne susceptible de l'aider, à savoir celui là même qu'il avait volé et tenté de fuir jusqu'à maintenant. Ouaip, c'était totalement culotté de sa part ! Mais il n'avait que ça comme solution.

Et forcément l'autre type se méfiait, limite il aurait pu lui rire au nez que genre ça n'aurait même pas surpris Ash. Mais il espérait vraiment que le côté minuscule et jeune qu'il avait suffirait à amadouer le plus vieux. Après tout, quitte à ressembler à une demi portion, autant tirer ça à son avantage, non ? Et la vérité c'était que ça l'avait souvent sortit de situations assez compliqués. Mais par chance il ne s'était pas barré, il s'était même approché de nouveau même si Ash était un peu flippé, sait-on jamais si l'autre voulait pas juste lui pété sa seconde jambe, pour finalement s'accroupir et inspecter sa jambe blessé, lui faisant bien comprendre de ne pas bouger, ce à quoi Ash avait obéit. Il siffla alors entre ses dents, le contact était pourtant doux mais la zone assez sensible. Est-ce que c'était grave ? D'habitude Ash pouvait juger ça de lui même, ce n'était pas son premier rater en faisant le con à sauter d'un truc à un autre, mais là il n'avait pas encore eut une vraiment bonne vue de l'ampleur des dégâts. Mais alors qu'il penchait légèrement la tête pour tenter d'observer il fut totalement prit de court par la question du type, le regardant avec de grands yeux ronds, totalement figé dans une expression de surprise au point de même oublier sa douleur. Est-ce qu'il venait vraiment de mentionner Igg là ? « Attends... tu connais mon frère ? Mais d'où ? » avait-il alors demandé totalement incrédule. Sérieux de tous les mecs qu'il aurait pu voler et qui l'aurait attrapé il était tombé sur une connaissance de son frère ? Dans un sens ça pouvait être une bonne chose... ou une très mauvaise... c'était pas la première fois qu'il prenait une raclée à la place de Igg ! Mais là ça n'avait pas l'air d'être si négatif, pas vu le calme avec lequel il avait parlé de Igg... enfin il espérait.

Mais pour le moment il s'était concentré sur les paroles de ce mec, sur l'aide qu'il lui avait apporté. Et il lui avait répondu « ça va ça va ! C'est bon j'ai compris la leçon t'inquiète et de toute manière je risque plus de te distancer maintenant. » Et pendant que l'autre l'aidait il ramassa un maximum de ses prises avant de se retrouver trop loin du sol pour juste tendre la main pour récupérer le reste « Attends mec ! Je vais pas laisser le reste de mon butin ! » avait-il dit en tendant la main vers les autres porte-feuille après avoir fourré ceux qu'il avait pu récup dans la poche de son sweat-shirt pour finalement soupirer en se disant que ouai bon, ok, c'était peut être plus la priorité là. Il avait alors tourné la tête vers ce mec, prêt à boitiller pour le suivre tout en faisant la conversation « Alors... t'es qui du coup ? Et comment ça se fait que tu connaisses mon double ? »

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@ash hopkins

le gamin est l'exemple même d'une confiance balayée d'un revers de main, d'un coup de pied dans un château de cartes prêt à s'effondrer. bien fait, dirons certains. pas de chance. le destin qui se retourne contre lui. aj, toi, tu ne connais pas ça. depuis ta fuite, depuis que t'as retrouvé la liberté, tu t'estimes assez chanceux. en dépit des coups reçus, en dépit de ta vie de merde. en dépit de tout le reste en vérité. chanceux de respirer encore. chanceux de pas encore être crevé. alors t'es assez admiratif, de son culot. t'es pas sûr que toi, t'aurais osé. ça te ressemble pas. en y réfléchissant, tu te serais contenté de ramper plus loin, tentant de te relever autant que possible, de t'éloigner de ce coupe-gorge à la seule force de ta jambe valide. sans te faire remarquer. dans la poussière et le silence, ça résume bien ton existence au fond.

le gamin, il te dévisage, quand tu mentionnes igg et quelque part, ça répond largement à ta question. ses yeux ronds, sa mine surprise. tu soutiens un instant son regard, obtenant alors confirmation. son frère, évidemment. t'aurais pu t'en douter et maintenant qu'il le dit, ça te semble logique. sans les tatouages, évidemment. pour les différencier ? l'idée d'un sacrifice esthétique effleure ton esprit sans que tu ne daignes y croire vraiment. t'as pas de frère, mais tu peux comprendre ce besoin de se distinguer, d'être unique. tout le monde ne rêve que de ça. tu ignores royalement sa question, quand tu le relèves. en fait, tu te figes dans ton mouvement en le voyant s'agiter. putain t'es pas sérieux là ? que tu marmonnes vivement en le voyant tenter de ramasser son bordel. ou plutôt, le bordel que tu avais causé. tu lèves les yeux au ciel. si, tu vas laisser ton butin. tu crois vraiment que c'est important ? que tu l'engueules, pourtant, amusé malgré toi. ta colère est retombée est la scène, pathétique à souhait, t'arrache l'ombre d'un sourire. t'as envie de rire, de lui, de toi. de la dégaine pitoyable de cet éclopé qui a perdu ses trésors et de la tienne, à tenter de le soutenir. minable.

tu secoues négativement la tête. regard circulaire pour vérifier que ce qui reste à terre ne t'appartient pas et te voilà qui te mets en route, le poids du gamin sur toi. sa question te fait hausser les épaules, tu lui jettes un regard en biais, veillant à son état, ou du moins au rythme que tu essaies de lui faire suivre, mais également à ses mains, que tu surveilles, comme si tu craignais qu'elles ne se glissent dans tes poches, à nouveau. pourtant, il a raison sur un point, il ne risque plus de te distancer. c'est mon dealer. que tu réponds, doucement. et étrangement, t'ajoutes rien. tu ne dévoiles pas ton identité et tu n'entres pas dans les détails. tu précises pas que c'est un peu plus qu'un dealer, quoique pas encore un ami. mais que tu l'apprécies un minimum, son frangin. non, t'as l'esprit préoccupé par autre chose. t'as pas l'intention de le porter jusqu'à l'autre bout de la ville et en même temps, vu son état, tu sais pas trop comment agir. comment tu la sens, ta cheville ? je peux t'appeler un taxi, qu'il te dépose aux urgences. ou ton frère, qu'il vienne te récupérer ? tu lui jettes un nouveau regard, bienveillant malgré ton air fermé. si t'habites pas trop loin, j'peux aussi te raccompagner. tu t'arrêtes au croisement, attendant une réponse, une direction, n'importe quoi qui puisse t'aider et l'aider par la même occasion. tu le dévisages en silence, avant d'ajouter dans un souffle, la mâchoire contractée. putain t'as de la chance. la chance de tomber sur toi, bonne poire, bonne âme. gros con va.

C'était quoi ce karma sérieux ? C'était de l'abus ! Ash il était doué normalement, il était insaisissable, il faisait chier son monde en les narguant après avoir prit trois longueur d'avance. Mais qu'est-ce qui avait merdé cette fois ? Ça faisait chier ! Car à présent il se retrouvait vraiment dans une situation de merde, une où il avait fini par se casser la gueule, se faire rattraper par sa victime, perdre sa prise et surtout dans une situation où il se retrouvait à supplier qu'il l'aide car il le savait, si il restait comme ça il allait passer de voleur à proie et pas pour des vol, nop ! Il allait se faire dépouiller oui mais surtout envoyer à l'hosto ou à la morgue car nombreux étaient ceux à vouloir se débarrasser de lui ou lui faire payer son insolence. Donc ouai il avait ravalé sa fierté et appelé à l'aide, ayant au moins du bol sur le fait que le mec là, il avait quand même une certaine moral en acceptant de l'aider bien qu'il fut totalement dépité en voyant Ash tenter de récupérer ses autres prises qu'il avait jeté au sol pour chercher son porte feuille « Tu sais ce que c'est que de vivre dans la misère toi ? Chaque dollar compte... alors bien sûr que c'est important... » avait-il dit en relevant la tête vers lui... avant de soupirer en acceptant le fait qu'il ne récupérerait pas le reste. Après... en réalité Ash n'était pas tant à plaindre, il avait un boulot et même pas de loyer vu qu'il vivait dans des squats ! Mais étant donné son projet, sa volonté de rassembler sa famille, il allait avoir besoin de vraiment beaucoup d'argent.

Ils s'éloignèrent alors, Ash n'ayant à présent plus qu'une envie : Rentrer chez lui ! Ou quelque part de safe en tout cas, un endroit où il pourrait s'écrouler, souffler et s'occuper de sa putain de cheville. Mais la suite par contre fut pour le coup surprenante, ce mec prononçant le nom de Igg et Ash l'observant avec un air totalement incrédule. Mais... d'où ? Puis il écouta la réponse, n'affichant plus qu'un air blasé « Ben tiens... j'aurais dû m'en douter... » avait-il dit le ton un peu amer mais pas car ce mec était un junkie, mais plus car ceux qui connaissaient Igg c'était toujours pour la même raison « J'aimerais bien tomber sur quelqu'un qui connaît autre chose que pour la drogue ou l'envie de lui casser la gueule... » Et il se battait comme ça mais il se rendait compte de plus en plus que ça n'arriverait jamais. Pourquoi ? Tout simplement car Igg ne semblait pas vouloir changer et que les paroles d'Ash avaient de moins en moins d'effet... pire, il avait l'impression que ça ne faisait que créer un fossé entre eux. Ash s'était alors concentré sur les questions de l'autre mec « Un taxi ? L'hosto ? T'es mignon mais j'ai pas les moyens, surtout en ayant laissé mes prises là bas... Et non il conduit pas donc il pourra pas. Cela dit j'ai un squat pas trop loin... ça devrait pouvoir le faire ouai. Par là. » avait-il dit en pointant une direction du doigt, boitillant alors en s'accrochant bien à sa victime devenu sauveur même si c'était sa faute si il était dans cet état. « De la chance ? Sérieux ? Je me suis fait prendre. Je me suis fait rattraper. Je me suis fait dépouillé et en plus je me suis blessé au point de devoir supplier pour qu'on m'éloigne d'ici... alors ouai, j'ai de la chance que t'ai une conscience ! Mais c'est la chance dans mon malheur quoi... j'aurais préféré avoir de la chance en juste m'en sortant comme prévu... sans vouloir te vexer ! » ça aurait quand même été tellement plus simple. Il serait alors rentré chez lui et avec de la thune en plus. Mais là ?... Mouai... « D'ailleurs t'étais tenace punaise... Genre t'es vraiment du genre à pas lâcher l'affaire jusqu'à ce que l'autre baisse les bras ou alors t'avais un truc hyper important dans ton porte feuille ? » C'était juste de la curiosité... puis autant faire la conversation, non ? Ils avaient bien quinze minutes encore à ce rythme avant d'arriver.

tqt bb c'est tout parfait

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@ash hopkins

vivre dans la misère, il te fait marrer le gamin, à te causer comme si tu n'y connaissais rien, à te parler de ça comme si tu étais étranger à la galère de la rue. il sait pas, il peut pas savoir et t'as pas le droit de lui en vouloir. mais tu contractes les mâchoires, tu serres les dents, tu fronces les sourcils, imperceptiblement. t'as cette retenue, ce visage du type qui en a trop vue. la misère tu la connais, tu la connais peut-être même mieux que lui. pas parce que tu dors sous les ponts, mais parce que t'as littéralement connu que ça toute ta putain de vie. et qu'une fois ta liberté retrouvée, une fois enfin libre, t'as dû apprendre à marcher la tête baissée, pas par honte ou par peur, mais par nécessité. celle de trouver le moindre dollar, le moindre trésor sur les trottoirs mal lavés du sol américain. alors, à sa phrase, tu te contentes de lever les yeux au ciel. si ça comptait, si ça comptait vraiment, il se serait juste pas laissé prendre. il se serait battu, il aurait préférer rester avec son butin, quitte à galérer seul. tout mais pas abandonner ce qui aurait pu lui permettre de vivre, quitte à mourir plus tôt égorgé dans une ruelle. surtout avec un frère à proximité. tu sais rien de leur relation, mais quelque chose te dit que igg l'aurait pas laissé dans cette merde. à tes yeux, personne ne peut être aussi cruel, lorsqu'il est question de la famille.

à son ton, tu crois deviner que le gamin est clairement saoulé par l'activité de ton frère. tu lui jettes un regard en coin, attentif à ses propos autant qu'aux expressions sur son visage d'enfant. tu devrais lui dire que son frère, c'est quelqu'un de bien, qu'au delà de son activité, c'est un type léger, tranquille, avec qui t'aime traîner, avec qui t'entretient une relation à peu près normale, à défaut d'être saine. mais tu dis rien de tout ça, tu n'en n'as pas le droit. tu pinces les lèvres et tu diriges ton regard vers la rue, le magasin du trottoir d'en face, dont tu ne prends pas la peine de déchiffrer l'enseigne. au moins, je n'ai clairement pas l'intention de lui casser la gueule. tu annonces la couleur. son frère, par contre. la pensée que tu as failli démolir ash t'amuse, maintenant que tu sais. le monde est décidément bien petit. tu ne réagis pas à la suite, parce que tu comprends. tu fuis les hôpitaux pour les mêmes raisons, puis parce que t'as trop de trucs dissimulés sous tes vêtements. trop de blessures, trop de marques, trop de peine. t'as pas envie qu'on voit ça ou qu'on te juge. t'as envie qu'on te foute la paix et qu'on t'oublie. au fond, t'as peut-être envie de t'oublier toi-même. Hochement de tête à l'annonce du squat, tu prends la direction indiquée, le soutenant du mieux que tu peux, réaffirmant ta prise sur sa silhouette de temps à autre. la suite, elle t'arrache un rire. un éclat de rire franc et furtif, que tu étouffes bien vite au fond de ta gorge. dépouillé, sérieusement ? t'es culotté. tu secoues négativement la tête. un autre que moi t'aurait clairement cassé la gueule… après t'as mal choisi tes prises. y'avait des ruelles dans lesquelles j'aurais sûrement pas pu te suivre. que tu ajoutes dans un souffle. t'es pas sûr qu'il retienne la leçon. mais c'est son problème, pas le tien. l'ombre d'un sourire se glisse sur tes lèvres quand tu entends la suite. peut-être un peu des deux. faut être un sacré cafard pour supporter et endurer ce que t'as traversé, sans crever. t'avais pris un truc important ouais. et il était pas question que je te laisse te tirer avec. tu lui jettes un regard en biais. c'est pas tant l'argent. mais y'a mes papiers là-dedans, mon titre de séjour. sans ça, je sais pas exactement ce que je risque. on te l'a jamais dit. mais je pense que c'est l'expulsion et j'ai pas l'intention de rentrer… au pays. le dernier mot sort en espagnol, naturellement. ton regard dévie sur le trottoir et ta main vient inconsciemment vérifier que ton portefeuille est toujours là. même avec ça, t'es pas certain d'être en règle, t'es même pas sûr que le passeur ne t'ai pas entubé. si tu le parles, l'américain, t'as encore du mal à le lire. mais tu gardes ça pour toi. tu lui dis pas non plus que s'il s'en tait sorti avec, tu l'aurais cherché et traqué, jusqu'à lui mettre la main dessus et le poing dans la figure. t'accélères le pas, pour en finir plus rapidement, quitte à le soutenir davantage, quitte à supporter son poids plus que tu ne le fais déjà. et puis… nouveau regard, discret. je faisais comme toi à une période. alors je me suis dit que ça me laissait une chance. c'est aussi simple que ça.

Non mais cette situation... elle était juste improbable ! Déjà il s'était fait courser sur une distance bien trop longue à son goût par sa victime, ensuite il s'était fait choppé par le pire coup du destin et enfin il avait réussit à convaincre ce mec de l'aider malgré tout ça tout en apprenant que plus que sa victime de vol c'était aussi un des clients de son frère ? Mouai, c'était gros tout ça ! Et pourtant il avait l'impression que ce genre de chose lui arrivaient bien trop souvent ces derniers temps... quoi que non, depuis toujours presque ! Enfin... au moins il ne se retrouvait pas seul et la patte blessée dans ce coupe gorge où on ne l'appréciait pas forcément, c'était déjà ça. « Il y a intérêt ! Car sinon je te jure que je t'aurais trucidé mec ! » Il avait alors posé son regard sur sa jambe blessé, se visualisant en train de sautiller comme un estropié en s'accrochant à ce type. Il avait donc immédiatement roulé des yeux avant de dire « Bon ok j'imagine que là c'est difficile à imaginer. Mais je te jure qu'en temps normal mes menaces peuvent carrément être prise au sérieux ! » Tu parles ! C'était à peine si il faisait pas la moitié de sa taille, chétif comme jamais et pas vraiment armé pour ça. Alors ouai quand il voulait il savait bien se défendre mais il restait quand même plus taillé pour la course et donc la fuite que le combat. De toute manière il voulait bien le croire quand il lui disait qu'il comptait pas lui faire de mal, après tout il lui avait bien tendu la main à lui quand il aurait pu le laisser dans sa merde.

Mais dans tous les cas non, il ne se sentait pas chanceux pour autant ! C'était même tout le contraire pour être totalement franc. Et il avait soupiré d'un air boudeur face aux mots de son camarade, touché dans son ego « Alors déjà j'aurais carrément pu te semer, j'avais juste pas prévu que l'échelle pète... c'est vraiment de la merde cette ville ! Et certes ça aurait pu être pire, mais ça aurait pu être mieux aussi. Genre là je dois avoir perdu plus d'une centaine de dollars avec ce que tu m'as empêché de ramasser. » repensant à tous ces portes feuille qu'il n'avait pas eut le temps de trier, pensant inspecter ses prises qu'après quelques coups supplémentaires.. Et d'ailleurs il avait fini par devenir franchement curieux sur ce qui avait bien pu pousser ce mec à autant s'accrocher juste pour un simple porte feuille. C'était genre une manière de refuser de se laisser faire ou alors il y avait un truc important qu'il n'avait pas voulu perdre ? Et la réponse... disons qu'il pouvait comprendre « Oh je vois... désolé mec ! J'avais pas l'intention de te les piquer mais j'avoue que dans ces moments là c'est difficile de faire le tri. » Il devait lui même gérer avec la merde, c'était pas son objectif de foutre les autres dans la merde en les faisant expulser du coup. Mais l'argent... c'était vital. Mais surtout sa dernière remarque fit vraiment plus de sens pour Ash « Ah bah ouai, forcément ! C'est sûr que perso si moi on m'avait volé j'aurais jamais lâché le merdeux responsable avant d'avoir mis la main sur lui moi non plus. » Avait-il répondu alors qu'ils arrivaient enfin devant l'immeuble.

« On y est. Tu m'aides à monter, hein ? » et comme pour ne pas lui laisser le choix il s'était accroché à lui le temps de monter les marches jusqu'au deuxième étage où il avait son espace, presque un petit appart avec toutes les rénovations faites. « Merci mec... t'étais pas obligé, c'est vraiment cool de ta part. » avait-il dit à l'autre garçon. Il s'était alors assit sur son lit, retirant sa chaussure et tentant d'inspecter la zone qui avait morflé mais sifflant entre ses dents sous l'effet de la douleur, abandonnant en se laissant tomber en arrière. « Je peux abuser encore un peu de toi et te demander de me ramener de quoi m'occuper de ça ? » avait-il demandé en se redressant, montrant sa cheville avant d'ajouter « Il devrait y avoir des bandages et des pommades dans la salle de bain. » Car oui ce genre de bobo c'était pas son premier, il avait de quoi faire ! Mais si il pouvait éviter d'aller chercher ça lui même ça l'arrangeait franchement.

x10000 pardons pour le retard

_attrape moi si tu peux

@ash hopkins

— il y a intérêt ! car sinon je te jure que je t'aurais trucidé mec ! il y a quelque chose de comique, voire de ridicule dans les propos que tient le gamin. toi, ça t'arrache un haussement de sourcil, une moue dubitative, qu'il semble vouloir balayer d'un — bon ok j'imagine que là c'est difficile à imaginer. mais je te jure qu'en temps normal mes menaces peuvent carrément être prises au sérieux ! effet inverse, ton étonnement s'accroît d'un cran, et l'ombre d'une moquerie passe sur ton visage, avant que tu ne redevienne parfaitement sérieux. même avec une jambe valide, même avec toutes ses capacités et même avec une arme blanche, ce petit bout d'homme ne t'aurait pas effrayé. trop chétif, trop nerveux. tout, mais pas menaçant. t'as déjà vu bien pire, bien plus imposant, en terme de dangerosité. alors tu te contentes de hocher lentement la tête. — je vois. non, tu ne vois pas. tu ne parviens pas à l'imaginer. s'il est plus vif que son frère, il n'en reste pas moins son portrait craché. impossible pour toi. mais de toute façon, il est hors de question de se battre, avec lui ou avec igg. et d'ailleurs, malgré ce que ses mots signifient, il semble te croire. tant mieux. tu n'aurais de toute façon pas fait l'effort de débattre et aurais préféré l'abandonner là sans plus de cérémonie.

t'écoutes son monologue de pleurnichard en levant les yeux au ciel de temps à autres, ponctuant ses phrases de soupirs et d'éclats de rire ironiques. te semer était une chose et en terme de course pure, tu continues à penser que tu avais toutes tes chances. mais il ne pouvait pas rejeter la faute sur du matériel défaillant. dans cette ville pourrie jusqu'à l'os, il aurait dû anticiper ça, voire s'en servir contre toi. passer dans des endroits où ta grande taille aurait été un fardeau. mais t'es bon, pour donner des conseils, alors que celui qui n'a pas été foutu de le rattraper, c'est bien toi. alors, t'étouffes ton ego, et tu gardes le silence pour cette fois, ne réagissant qu'à la mention des dollars perdus d'un haussement d'épaules indifférent. avec un peu de chance, ils serviront à plus nécessiteux que ce gamin. des mecs de la rue, un peu comme toi. — oh je vois... désolé mec ! j'avais pas l'intention de te les piquer mais j'avoue que dans ces moments là c'est difficile de faire le tri. — ouais, j'm'en doute bien. mais au moins tu avais tout récupéré, c'était le principal. et sa dernière réflexion, elle te fait légèrement sourire. t'es peut-être la victime dans cette historie —quoique t'étais pas celui qui boitait en ce moment même— mais finalement, vous n'êtes pas si différents.

tu lèves le nez pour observer l'immeuble un instant et tu t'apprêtes à le lâcher et à tirer ta révérence quand tu sens sa poigne se raffermir. — on y est. tu m'aides à monter, hein ? — j'espère que t'es pas au dernier étage et qu't'as un ascenseur. que tu marmonnes. tu déchantes rapidement: pas d'ascenseur pour vous. mais seulement deux étages, que tu montes assez rapidement, soutenant le gamin autant que possible pour lui éviter la torture de devoir s'appuyer sur sa jambe invalide. l'endroit  est clean. très clean. absolument rien à voir avec celui de igg. t'observes le lieu en dissimulant ta surprise. — merci mec... t'étais pas obligé, c'est vraiment cool de ta part. plutôt cool ouais. un instant tu te demandes à quel moment t'as bien pu accepter, ce qui a bien pu te passer par la tête. mais tu acquiesces simplement, la main contre la poche où se trouvent ton portefeuille. — ouais. j'allais pas te laisser là-bas. tu le regardes s'asseoir et inspecter sa blessure de guerre. tu t'apprêtes même à tourner les talons quand il s'allonge dans un grognement de douleur. — je peux abuser encore un peu de toi et te demander de me ramener de quoi m'occuper de ça ? t'as les yeux qui s'écarquillent un instant sous l'effet de la surprise.

les lèvres entrouvertes, tu t'apprêtes à répliquer mais il te devance. — il devrait y avoir des bandages et des pommades dans la salle de bain. tes yeux passent lentement de sa cheville à son visage, avant de glisser à nouveau vers son pied. soupir, t'écartes les bras pour signifier ton impuissance et, sans un mot, tu t'éloignes en quête de la salle de bain. pas compliquée à trouver, la porte est restée ouverte. d'ailleurs, le nécessaire de soin est tout aussi accessible, comme s'il servait souvent. tu récupères une bande assez grande et un anti-inflammatoire en pommade avant de retourner dans la chambre, les deux objets bien en vue dans tes mains. — et maintenant tu vas me demander de te les mettre et tu vas m'engager comme infirmier ou bien ? je te préviens, je coûte cher. t'es à moitié sérieux, à moitié amusé et d'ailleurs, y'a l'ombre d'un sourire sur ton visage. tu lui tends la pommade, gardant la bande dans la main, comme pour lui laisser le temps de l'appliquer. — tu devrais prendre un anti-douleur aussi, au cas où. que t'ajoutes, l'air de rien, alors que ton regard balaie la décoration de la pièce. tu te doutes qu'il va le faire, mais tu peux pas t'en empêcher. de jouer au grand-frère. alors, comme si ça te revenait à l'esprit, tu reprends. — d'ailleurs, tu veux que je prévienne ton frère, que j'lui dise que tu risques d'être handicapé les prochains jours ou bien... ou bien tu le laisses le faire. t'as pas à t'immiscer là-dedans pas vrai ? tu t'en rends compte alors tu te tais dans un pincement de lèvres.