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 crépuscule d'apocalypse (iulia)

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Seven Popescu
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crépuscule d'apocalypse (iulia) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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quartier : north end, en colocation foireuse avec barbra, dans la maison de sa sœur internée. on le trouve plus souvent dans la rue ou dans des squats.
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MessageSujet: crépuscule d'apocalypse (iulia)   crépuscule d'apocalypse (iulia) EmptyDim 5 Avr - 15:21

La rage est vibrante, dérangeante – elle l'empoisonne. Pulse dans ses veines et se répand dans tout son corps, pompée par ce cœur gangrené, tellement gorgé de haine qu'il menace d'exploser dans sa poitrine. Ça fait des jours qu'il cultive sa colère. Il la chérit parce qu'elle est tout ce qu'il a pour ne pas sombrer, alors il lui donne tout ce dont elle a besoin pour grandir : la solitude, le silence, la douleur. Elle l'aide à tenir le coup, peut-être même plus que l'héroïne. Il s'y raccroche de toutes ses forces. C'est elle qui lui rappelle qu'il est toujours en vie, même s'il a parfois l'impression de ne l'être qu'à moitié. Il y a ces morceaux de lui qui manquent, qu'il a senti s'arracher, quelque chose qui est resté prisonnier de l'horrible machine à la casse et qui lui renvoie les cris et les bruits de métal, une part de lui qui a crevé entre les planches pourries de la baraque des Kids, entre les mains de Sam, qui laisse un trou béant dans son bide et le goût amer de la défaite sur sa langue.

Pas tout à fait mort. Pas tout à fait vivant non plus. Il a bien failli se laisser crever pour ne plus rester dans cet entre-deux insupportable, mais la rancœur rétablit l'ordre et le fait pencher de l'autre côté.

Sa fureur pèse trois tonnes dans la balance.

Il est une ombre lorsqu'il fraude le bus de nuit, puis arpente les rues de Krainz. Mais même son bonnet et la capuche rabattue sur sa tête ne suffisent pas à camoufler sa gueule – celles des mauvais jours, traits tirés, teint cireux, cernes violacés et yeux éclatés. Son corps a du mal à se remettre et il ne l'aide pas, ne mange presque rien, dort encore moins. Il n'y arrive que lorsqu'il est défoncé. Les piqûres au creux de son coude sont récentes, un peu trop nombreuses. Laides, mais pas autant que les trous creusés par les balles. Pas autant que sa rage.

L'allure raide et les poings serrés, il avance à bonne allure malgré sa jambe qui traîne, occultant complètement la douleur qui brûle sa cuisse blessée, qui lui demande de ralentir. Il est assez furieux pour que ça éclipse tout le reste. À chaque pas, il se répète qu'il la déteste et les échos qui se font dans sa tête sont bruyants, violents, ils prennent toute la place.

Elle a osé. Envoyer un message comme elle le fait parfois, pour prendre des nouvelles, sûrement s'assurer qu'il est toujours en vie. Et il la revoit fraterniser avec l'ennemi, parler à Sam, l'inviter chez elle, lui planter un putain de couteau dans le dos alors qu'il avait trouvé la force de se traîner jusqu'à elle, quand il se sentait crever à petit feu. Quand il voulait se laisser aider une fois, juste une fois – il l'a regretté. Et depuis ça brûle, ça brûle si fort qu'il y pense tout le temps, jusqu'à se laisser ronger par la paranoïa, imaginer que sa sœur le trahit sciemment. En toute connaissance de cause.

J'la déteste j'la déteste j'la déteste.

Il a envie de tout faire cramer.

C'est sa seule certitude, quand il atteint enfin le bar où elle bosse. Il est tard mais il y a encore du monde – sûrement des poivrots trop heureux de profiter maintenant que le couvre-feu a été levé, qui viennent se noyer dans leurs verres pour oublier tout le bordel qui secoue encore la ville et leurs existences.

Son regard se braque sur Iulia comme le canon d'un flingue. Elle ne l'a pas encore vu mais il compte bien y remédier, et pas de la bonne façon. Il boîte jusqu'à un type au hasard et lui arrache son verre, en avalant une grosse lampée sous son regard médusé. L'homme se lève et proteste, Seven lui balance le verre dessus puis le pousse brutalement en arrière, le faisant entrer en collision avec un autre client, qui hausse immédiatement la voix et le bouscule en retour. C'est finalement entre eux deux que le ton monte, les esprits s'échauffant trop vite, trop fort, sûrement aidés par l'alcool. Ça le fait presque sourire.

Il jette son dévolu sur une table qui n'a pas été débarrassée, et y donne un grand coup de pied pour la faire bouger – il manque de tomber au passage, parce qu'il en demande trop à sa cuisse blessée et que la douleur le transperce brutalement. Une partie des verres pas tout à fait vides explosent sur le sol avec fracas. L'agitation attire les regards alors qu'il lève le sien vers Iulia, s'assurant qu'elle a enfin capté sa présence.

Les deux types sont toujours en train de s'énerver. Il attrape une chaise pour l'abattre sur eux violemment, mais son bras blessé lui fait mal et le trahit, rendant l'impact moins fort qu'il l'aurait voulu, le faisant lâcher prise sitôt la cible atteinte. Ça suffit quand même à les déstabiliser ; l'un trébuche sur une femme et récolte le courroux de l'homme qui l'accompagne, l'autre s'écrase à moitié sur une table prise par un groupe, renversant la plupart de leurs boissons. La bande se lève comme d'un seul homme, dans une vague de colère. La tension se répand comme une traînée de poudre, les voix s'agacent et les insultes fusent déjà, créant une ambiance électrique dans le bar. Aussi pesante que le ciel avant un orage.

Mais ce sont ses yeux qui lancent des éclairs, lorsqu'ils se posent à nouveau sur sa sœur. Il écarte les bras sur les côtés, l'air provocateur, sale gosse venu faire un caprice pour trouver la confrontation tant attendue. – Quoi ? T'es pas contente de m'voir ? Il n'a pas le temps d'enchaîner. Le premier type qu'il a poussé vient l'agripper par le col, pendant que l'autre est occupé avec le groupe qui s'énerve de plus en plus. – C'est quoi ton problème, espèce de p'tit con ? Il se fait secouer, ça tire la plaie sur son ventre et lui arrache une grimace. – Lâche-moi. Évidemment, l'autre n'obtempère pas. Alors il le force à le faire. Il n'a qu'un bras utilisable, mais sa tête, elle, n'a aucun problème ; il lui colle un coup de boule. L'effet de surprise est efficace, il entend craquer sous l'impact et le type recule en portant une main à son visage. Derrière lui, les autres en sont aussi venus aux mains, la bagarre commence à prendre de l'ampleur. La violence est contagieuse. Elle s'étale comme une épidémie dont il est le patient zéro, décidé à infecter chaque personne qu'il croise, par méchanceté ou égoïsme, pour que le monde se consume avec lui. Il a laissé la rage s'accumuler jusqu'à ce qu'elle prenne toute la place et se mette à déborder de tous les côtés, dans un dégueulis acide, brûlant. Ça le ronge. Il ne sait pas quoi faire d'autre qu'essayer de tout détruire.
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MessageSujet: Re: crépuscule d'apocalypse (iulia)   crépuscule d'apocalypse (iulia) EmptyMar 7 Avr - 23:47

C'était donc ça la liberté ?
Un studio miteux dans un quartier miteux. Un job chiant à mourir. Des gens partis, des gens perdus. Iulia aurait pas joué ses prières sur des futurs aussi bancals. C'est tout ce qu'elle récolte à avoir été si pieuse, à avoir fait preuve de tant d'abnégation envers l'éternel et envers eux ? les popescu. ça prête à sourire que la fatalité s'acharne à ne rien lui rendre du faste qu'elle mérite. Et si elle patiente c'est uniquement parce qu'elle sait que le temps fait son œuvre et que la foi ne trahit pas ceux qui ne cesse jamais de croire.

J'attends le salut,
mérité pour ma ferveur à ton égard.


En attendant elle se traîne derrière le comptoir à jeter des regards noirs sur les remarques graveleuses, à resservir des soûlards qui n'ont jamais réussi à étancher leur soif. Ils iront en enfer, eux. Elle les maudit bien assez pour cela, murmure des prières pour les voir s'étouffer avec leur glass de whisky quand elle esquisse des sourires froidement polis en réponse à leurs propos à l'élocution hasardeuse. De toute façon, elle ne les a jamais écouté, souvent elle se contente de hocher la tête comme elle s'imagine les serveuses investies le faire. Mais ça, comme tout le reste, elle en sait trop peu. Elle a jamais eu le temps d'écumer les bars. Jamais eu le temps de quoique ce soit, pas même de vivre.

Pas même maintenant
Maintenant, elle a le temps, mais elle sait plus quoi en faire. Y a pas la routine carcéral, y a pas la famille à gérer. y a plus rien et iulia se siffle des verres dans la remise pour supporter le vide à l'intérieur et le trop-plein dans le bar. Ça revigore, ça embrume sa tête 5 secondes, le temps que la chaleur de l'alcool se dissipe de sa gorge. Cinq seconde qui suffisent à rendre tout un peu moins chiant. Parfois, elle arrive même à se convaincre que ça peut lui convenir, quand les soirées sont calmes. Certainement pas comme celle-ci, où elle sent le vent tourner alors que le brouhaha monte. Elle balance son regard comme pachyderme fatigué, ça aussi c'est devenu le reflet de sa liberté : les crescendo de violence entre poivrots pathétiques qu'elle regarde, léthargique, achever de se casser la gueule avant de les conduire vers la sortie. Le bordel l'indiffère et le spectacle la divertie. pas aujourd'hui

Petit con.
Sale petit con.
Le fracas des verres brisés se répercutent comme sonnerait le glas. Prémices de l'ouverture de la porte des enfers. Il en faut peu à ces idiots pour danser dans les flammes, Seven leur ouvre la porte avec une délectation  qui l'irrite. Persiste à ouvrir les hostilités en portant le premier coup et c'est l'ouverture des olympiades. « Quoi ? T'es pas contente de m'voir? » Les lèvres se pincent, c'est fermer les portes à la colère qui gronde dans ses tripes, prête à remonter dans sa gorge et dégueuler sa rage sur seven qu'elle ne comprend plus. Elle reste inerte quand on l'attrape violemment, s'imagine un instant le regarder se faire éclater la tête par des mecs trop ivre pour se contrôler, trop enrager pour retenir les coups. Elle imagine laisser les foudres infernales qu'il déclenche volontairement s'abattre sur lui.

Payer pour ses péchés
De son sang pour son impudence

Elle regarde le bar dans lequel il a propagé sa malédiction comme un virus incurable, siffle des insultes en roumain comme un mantra. Par principe, elle attrape une couteau avant de contourner sa zone de sûreté, fend la cohue des loubards sans prêter attention au sang qui peut couler ni aux dents sur le comptoir. putain de rien à foutre  « Dégage ton cul d'ici où jt'égorge. » c'est des apparats, le couteau joue son rôle pour peser dans la balance de la menace. Elle en a pourtant pas l'intention (pas vraiment ?) quand elle foudroie du regard sombre l'adversaire déjà amoché.  Pas prête à retourner en cage aussi vite – jamais – pourtant une part d'elle infiniment sérieuse malgré elle. Une dualité qui colle à la peau, entre la rage des dettes à faire payer et l'abnégation sans fin qui le rendrait prête à franchir les limites encore. Toujours. « tu prends le risque ou vas t'amuser ailleurs. Choisis. » et ça, n'est-ce pas l'altruisme qu'on attend des dévots ? Une compassion sans borne que seul les bons savent offrir aux hérétiques. Iulia à toujours fait preuve de bien trop de clémence.  Et elle discerne aucune réaction qui prête à craindre un retour de bâton, peut-être trop sonné par le coup de tête de son frère qu'elle aurait pourtant juré être trop creuse.

Alors elle se détourne, agrippe le col de seven avec hargne. elle voit rouge iulia, autour d'elle un néant carmin duquel se découpe en noir abyssal sa silhouette. « T'as enfin r'trouvé tes couilles alors tu viens les montrer à tout le monde ? » Il doit bien être conscient du culot outrageux dont il fait preuve en venant générer le chaos quand il est pourtant si prompt à se faire mirage lointain. Silence lâche. S'il brille d'une toute autre manière qu'à l'époque, ce n'est certainement pas pour son courage. elle pourrait sûrement compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où il est venu la trouver depuis qu'elle a purgé sa peine. « j'te manquais trop, c'est ça ? » L'ironie est glaciale bien qu'elle cesse jamais de se prendre à espérer que ce soit vrai. elle a bien trop prié, pour cela aussi Et derrière elle, le monde peut bien continuer de s'écrouler. Les ruines, elle à l'impression de déjà les avoir sous les yeux, elle comprend juste pas quand les fondations ont cédés, quand est-ce que tout s'est effondré pour en arriver là.
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MessageSujet: Re: crépuscule d'apocalypse (iulia)   crépuscule d'apocalypse (iulia) EmptyVen 15 Mai - 11:57

– Dégage ton cul d'ici où j't'égorge. Trop occupé à faire reculer son adversaire, il n'a pas vu sa sœur quitter le comptoir pour les rejoindre. Son regard est attiré par l'éclat d'une lame. Couteau en main, elle semble parfaitement sérieuse et il sait qu'une part d'elle l'est, il sait de quoi elle est capable. Elle l'a déjà prouvé. Prête à tout pour eux, pour protéger les siens, les sauver d'une noyade pourtant programmée, inévitable. De famille ils n'ont que le nom – la solidarité et la loyauté se sont tirées en même temps que les mômes, qui disparaissent les uns après les autres. Peu d'entre eux endosseraient cette responsabilité, tuer pour le bien de leur lignée. Lucian le ferait sans ciller, avec la hargne d'un chien enragé, et Serghei pourrait y être poussé si la voie est réellement sans issue. Anca a la dévotion mais pas l'âme d'une tueuse ; Seven c'est l'inverse. Il a tué lui aussi, mais il l'a fait seulement pour lui-même.

Iulia est la seule à jouir de cette ferveur qu'ont les dévots, qui rend aveugle et ronge à en devenir criminel, ou peut-être juste fou.

Elle s'est sacrifiée pour eux, mais ils ne l'auraient sans doute pas fait pour elle. Pas avec une telle abnégation.

– Tu prends le risque ou vas t'amuser ailleurs. Choisis. Il observe. Les traits de son aînée se sont froissés sous le poids de l'âge ou de la taule, ses yeux flambent d'une lueur trop sombre – similaire à celle qu'on peut trouver chez lui. Le type semble décider que Seven ne vaut pas la peine de prendre le risque de se faire trouer. Leurs regards se croisent et il ne peut pas s'empêcher de sourire, de ce petit rictus insolent, arrogant, insupportable. Entre la jubilation de voir l'autre ployer, et la frustration que tout s'arrête si vite, sans qu'il ne l'ait décidé. Ce n'est pas lui qui fait fuir son adversaire ; c'est Iulia. Ça l'agace.

Il continue de défier l'autre qui s'éloigne, comme s'il voulait le rappeler, accueillir un nouveau déferlement de violence qu'il n'est pourtant pas en état d'encaisser. Peut-être qu'il préfère se faire fracasser par les mains d'un inconnu plutôt que par les mots de sa sœur.

Elle agrippe son col férocement, le forçant à reporter son attention sur elle, quittant le combat de regards ridicule qu'il avait entamé. – T'as enfin r'trouvé tes couilles alors tu viens les montrer à tout le monde ? Yeux plissés, nez froncé, il encaisse difficilement l'affront. Entre les lignes, elle le traite de lâche et il le sait. Il ne le supporte pas. – Va t'faire foutre ! D'un geste véhément, ses paumes viennent s'abattre sur les épaules de Iulia pour la repousser brutalement. Tellement qu'il fait un pas en arrière lui aussi, l'équilibre précaire, sa cuisse prête à lâcher. Il s'efforce d'ignorer la douleur. – J'te manquais trop, c'est ça ? Le ricanement qui lui échappe est puant de mépris, suintant d'une rancœur nouvelle, qu'il n'avait encore jamais réservée à Iulia. – C'était mieux quand t'étais en taule. La vérité, c'est pourtant qu'elle lui a manqué. Quand il continuait de se réveiller en hurlant la nuit et qu'elle n'était plus là pour le calmer, quand il n'y avait plus aucune figure à laquelle se fier, de bras à accepter. Quand tout s'est lentement délité car elle n'était plus là, car il n'y avait plus personne pour stopper la chute. Elle était la glue qui les maintenait ensemble. Sans elle, tout est tombé en morceaux.

Il ne saura jamais lui dire combien son absence a été pesante.

Ce qu'il peut faire, en revanche, c'est lui cracher des reproches aiguisés, déguisés. Parce qu'il l'a vue avec Samih, elle l'a trahi de la pire des façons et il n'a même pas envie de comprendre ou de connaître sa version, l'histoire est déjà montée de toutes pièces dans son esprit. Il l'imagine fraterniser avec l'ennemi, parler de lui, le livrer en pâture à un tueur qui se rate depuis plus de quatre ans. Tout a vrillé, tout s'est terni. La paranoïa a pris le dessus.

Il aurait préféré la savoir prisonnière, plutôt qu'en train de pactiser avec le diable.

– J'veux pas d'tes messages de merde. T'es qu'une putain d'hypocrite. Pourquoi faire mine de s'inquiéter pour lui, si c'est pour mieux inviter ce psychopathe de Samih chez elle ? Est-ce qu'elle essaie de le calmer, ou de comploter avec lui en secret ? Les questions se sont multipliées pendant des jours et il a eu beau retourner la situation dans un sens et puis l'autre, c'est toujours la même conclusion qu'il choisit de croire : elle le poignarde dans le dos. Ses plaies commençaient à s'infecter et la fièvre a provoqué des délires, qui n'ont fait qu'alimenter sa nature déjà méfiante, voire paranoïaque. Il s'est convaincu lui-même que sa propre sœur veut le livrer à son bourreau. À force de s'isoler et de voir sa confiance se briser une personne après l'autre, ça a commencé à lui paraître plausible, jusqu'à ce qu'il se persuade que c'est bel et bien réel – tout le monde le trahit, il trahit tout le monde à son tour, et ce schéma infernal a commencé par la famille. Iulia n'est que la suite logique d'une longue série d'abandons. – Tu diras à c'fils de pute qu'il devrait apprendre à viser. Ses yeux sont noirs, ses poings serrés. Il en vient à se demander si elle sait que Sam lui a tiré dessus et qu'il a failli en crever. Si elle en a même quelque chose à foutre.

À côté d'eux, le chaos continue de se déchaîner. Un type de la grande tablée en est venu aux mains avec celui qui s'est écroulé sur leurs consommations, ils se battent comme deux clébards, sans prêter attention à ce qui les entoure. Jusqu'à venir bousculer Seven, qui ne les voit pas arriver et prend un coup dans le ventre, au niveau de sa plaie. La douleur le prend par surprise, irradiant si fort qu'elle lui coupe le souffle. Il grogne et ploie, presque plié en deux alors qu'il se rattrape à la table la plus proche, une main posée sur la blessure lancinante. Pendant une seconde, il en oublie sa sœur et les reproches qu'il a à lui faire. Son regard s'assombrit lorsqu'il se pose sur la lutte qui fait toujours rage – sûrement qu'ils n'ont même pas senti avoir heurté un obstacle.

Il ne réfléchit pas, quand il se rue brusquement sur eux. C'est plus fort que lui. Peut-être parce qu'il se sent toujours obligé de rendre coup pour coup, peut-être parce que c'est un simple prétexte pour déverser un peu de toute cette colère qui déborde.

Malgré son état, il plonge dans la bataille. Il pousse et frappe, ignore les appels de détresse de son corps, rejette l'évidence qu'il ne pourra pas gagner. Il a mal et c'est tout juste s'il tient debout, sa cuisse peinant de plus en plus à soutenir son poids. Les coups sont partagés, mais ceux qu'il reçoit font bien plus de dégâts – il est déjà trop mal en point, et avec un bras troué, sa force d'impact est considérablement amoindrie. Ce soir, il ne fait tout simplement pas le poids. Mais il a moins peur de se remettre à saigner que d'entendre sa sœur confirmer ses doutes.
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