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 bad beat (seven)

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Malcolm Allen
Malcolm Allen

Feuille de personnage
bad beat (seven)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Malcolm est sanguin, hyper impulsif. Il réagit au quart de tour et peut passer d'une émotion à une autre, totalement opposée en un rien de temps. + Malcolm a trois doigts tordus, séquelles d'une nuit de breakdown où il s'est explosé les mains contre le mur de sa chambre + Y a comme un odeur d'ammoniaque chez lui, dû au crack qu'il fume.
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maybe I'm defective
or maybe I'm dumb
I'm sorry, so sorry for what I've done

_________________________

bad beat (seven)  247949clubsuzy

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âge : 21 yo.
statut : célibataire
quartier : delray _ the com
Il squat l'un des petits studios disponibles. Les chiottes sont sur le pallier et la douche n'a pas d'eau chaude est est dans un coin de la pièce. Ca fait environ 12 m2, c'est moche, y a qu'un lit une place et deux places chauffantes de branchée. Il a pris celui-ci car c'est l'appartement voisin de Draxter.

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MessageSujet: bad beat (seven)    bad beat (seven)  EmptyLun 22 Juin - 18:02

Je crois que Kassidy n'est pas le genre de fille a qui on dit non souvent, ou bien qu'on peut simplement ignorer. J'ai essayé, parce que je suis comme ça. Du genre à dire "oui oui" et a ne pas tenir ses engagements, attendre que les problèmes se règlent tout seuls, disparaissent. Au bout de la troisième relance, quand elle a commencé à me menacer d'aller aux flics, j'ai répondu dans la hâte une vieille excuse sur pourquoi j'ai pas pu lui répondre jusqu'ici. J'ai réussi à la faire tenir jusqu'à la fin de la semaine. Et maintenant on est samedi et même si Akil fait une super soirée, je suis bien obligé de dire que je viendrais plus tard. Drax, dans l'entrebaillement de ma porte d'entrée, Rex à ses pieds me regarde bizarrement. Il a les bras croisés, l'air morne. Il aime pas quand je fais des plans sans lui. C'pas un casse, j'dois juste… j'sais pas, elle fait une fixette sur un gars et… elle veut des photos de ses affaires. Drax hausse les sourcils, il a un petit sourire mais je sens qu'il est en colère. Il a déjà hyper mal pris mon petit passage aux flics, alors quand j'ai dû lui avouer que c'était pas totalement réglé cette histoire ça s'est mal passé. Il me sort un petit J'vois que t'as bien géré le truc hein. qui dégouline d'une ironie qui m'agace au plus haut point. Je suis déjà bien soulé de pas pouvoir aller à la soirée d'Akil et de devoir faire un taf aussi pourri qui ne m'apportera ni fric, ni rien de sympa à voler, puis que Kassidy m'a formellement interdit de toucher à quoi que ce soit. J'attrape  mes gants que je range dans ma poche arrière et commence à chercher partout une cagoule, que je trouve pas. Je retourne tout dans mon studio et Rex, qui pense que c'est une incitation à jouer se rue dans mes jambes en agitant la queue. Drax se contente de me regarder alors que j'envoie des insultes dans tous les sens. Bon, tu veux pas m'filer la tienne ? Dans le fond, il pourrait aussi proposer de m'accompagner, mais on dirait pas que ça l'intéresse. Il me fait un signe de tête, disparait une minute (ce qui entraîne Rex hors de mon appart) et moi j'attends bêtement une minute, vérifie le contenu de mon sac à dos. Quand Drax revient, je suis prêt à partir. Il arrive et me tend sa cagoule, et je lui arrache des mains en sortant. Eh bah amuse-toi bien. Ouais, c'est ça. Que je grogne. Il a un petit rire quand il me voit dévaler les escaliers pour rejoindre ma voiture (ça non plus, il a pas trop supporté que j'en pique une mieux que la sienne, et sans le concerter).

Au moment où je vérifie l'adresse que la folle m'a envoyé, elle me demande si c'est fait. Je soupire longuement et lui indique que j'y vais, là et envoie mon portable sur le siège passager. Par chance, je connais plus ou moins le quartier. Je fume tranquillement une clope sur le chemin, laisse la caisse à une centaine de mètre dans un parking que je sais sûr et continue à pied. Je porte rien qu'un sweat-shirt à capuche noir et un jean sombre. Quand j'approche, j'enfile la cagoule et les gants et pénètre dans ce qu'on pourrait pas vraiment appeler un jardin pour faire le tour de la maison. Pas différente d'une autre du quartier. Je vérifie par les fenêtres que ça soit vide. Une fois que j'en suis plus ou moins sûr, j'en trouve une qui n'est pas verrouillée et réussi à l'entrouvrir pour me glisser à l'intérieur. Enfin, tomber à l'intérieur. Je m'écroule dans un salon et entraîne dans ma chute plusieurs objets qui siègeaient manifestement sur une commode. Je ferme les yeux et reste sur le sol un moment, soulé d'avance.

Je me remets à genoux et commence à ramasser ce que j'ai fait tomber. Un cadre est pété et je me contente d'envoyer les bris de verre sous la commode. Après un rapide coup d'œil autour de moi, je me dis que personne ne s'en apercevra. Je sais pas trop si c'est juste une maison mal entretenu ou un genre de squat. Sur la photo que j'ai entre les mains, y a des tas de gens qui se ressemble, ils ont un peu tous des gueules d'enterrement, mais ça a tout de même l'air d'être une famille. Une grande famille. Je regarde le cliché un moment, et je me rends compte que y en ai pas de photo de famille. Aucune. Chaque fois qu'on en prenait à Thankgiving, ou Noël, quelqu'un sortait "maintenant juste avec les filles". Histoire de nous virer du cliché, Drax et moi. Je repose le cadre sans vitre sur la commode et me redresse. C'est vide, sombre, et sale. Ça me dépayse pas trop du Com, pour le coup. La même poussière qui s'entasse sans qu'on ne sache vraiment d'où elle vient, les mêmes tons ternes, comme si la décoration venait d'un autre temps, camouflée sous une couche de vie quotidienne désaxée. Beaucoup de bordel. J'suis un moment démoralisé par la tâche qui m'incombe avant de me motiver à sortir mon téléphone portable. C'est un vieux modèle à clapet qui prend des photos de mauvaises qualité. Y a intérêt que la duchesse des casse-couilles a.k.a Kassidy m'emmerde pas avec ça. Je commence à prendre la pièce en photo sous tous les angles. Puis je regarde avec un peu plus d'attention en ouvrant quelques tiroirs. J'ai pas envie qu'elle me renvoie ici parce que j'aurais pas pris assez de photo pour elle. Je ramasse un petit tas d'enveloppe qui traîne et les faits défiler sous mes yeux quelques instants avant de comprendre ce qui est marqué dessus. Anca Popescu que ça dit. Je fronce un peu les sourcils, relis à plusieurs reprises le nom sans que ça fasse tilt dans mon esprit. Finalement, je prends en photo le petit tas et le renvoie sur la commode sans plus y faire gaffe que ça. Je traine les pieds jusqu'à la cuisine, même procédé, photo, vaisselle, frigo. Désespérément vide. Cependant, devant une bouteille de jus de fruit qui y siège je fais la moue, hésite, regarde derrière moi. Finalement je relève la cagoule sur le haut de mon crâne et craque. J'attrape le jus de fruit et en prends une large gorgée. Je regrette environ instantanément en me rendant compte qu'il a un drôle de goût. Je suis pris d'un haut de coeur et regrette le tout sur le lavabo, et à moitié par terre avant de me renvoyer dans le frigo avec mauvaise humeur, et je claque la porte.

Direction le couloir, plusieurs portes. J'ouvre la première et me stoppe à l'entrée. La chambre est toute retournée. Tout semble pété, un peu comme quand je crise. Elle me rappelle ma chambre, le soir de mon internement, après le départ de Drax. Je reste là, la cagoule sur la tête et je prend une photo, et puis je me retourne pour entrer dans la deuxième chambre. Enfin, ce qui doit servir de chambre. Rien qu'un matelas et beaucoup de cartons. Je soupire à nouveau et rentre dedans. Dizaines de photos, avant de me mettre à ouvrir les cartons, les déplacer, les prendre des photos à l'intérieur, les replacer. Fouiller dans la penderie. D'après ce que je vois, c'est la chambre d'un couple, y a au moins un mec et une meuf dedans en tout cas. J'hésite à piquer un t-shirt à un moment donné, parce qu'elle est vachement cool celle-ci. Mais je me retiens et continue à fouiller tranquillement dans les tiroirs à chaussettes. Je bute contre une petite boite, que j'ouvre avec automatisme avant de bloquer. Tiens, héroïne. Je bloque dessus une seconde regarde autour de moi machinalement. J'pourrais me faire pas mal de blé en revendant ça. Finalement je serre les dents et après une photo, referme la boite et la renvoie dans le fond du tiroir que je claque. Un peu trop fort, il se rouvre juste après. Tant pis.

Mon exploration m'emmène jusqu'à la salle de bain, pas tellement dans un meilleur état que le reste de la maison. C'est sur le chemin que j'ai la révélation, à propos de Poposkou. C'est May qui m'a parlé de lui. C'est SA CAISSE qu'elle m'avait filé. Enfin, je suis presque sûr qu'elle a dit ça. Je bloque à nouveau et essaye de me dire si ça peut vraiment être une coïncidence, si Détroit est si petit monde que ça. Mais oui, bien sûr que c'est un petit monde, c'est un genre de microcosme où les losers naissent, grandissent et s'entretuent. Faudrait que je raconte ça à May, que je me dis tout en fouillant dans les placards de la salle de bain. Un mouvement un peu brusque fait tomber l'intégralité d'une trousse de maquillage dans le lavabo et j'étouffe une insulte tandis qu'une poudre s'est éclatée et teinte l'émail de beige. Je rince rapidement, pas avec beaucoup d'attention, juste histoire que ça soit pas trop flagrant et referme la trousse à maquillage avant de la remettre dans le placard. C'est là que j'tombe sur une boite de médoc. Je fronce un peu des sourcils. Les noms de ces médocs, je les connais. On me les prescrits depuis toujours. Depuis tout gosse. Malheureusement la boite est vide. Mais ma mission disparaît tout à coup. Je me suis comme pris un coup d'électricité. Mes gestes sont plus rapides et j'ouvre tous les tiroirs à la recherche d'une boite qui n'est pas vide, désespérément. Allez, allez, t'en as bien une qui reste putain. Et c'est alors que je suis tordu pour regarder le fond d'un tiroir que j'entends du bruit.

Je m'arrête d'un coup sec.
Putain, c'est pas vrai ?

Pas de doute, quelqu'un est en train de rentrer dans la maison. Je serre les dents et envoie ma tête en arrière (ma cagoule tombe par la même occasion. Je regarde derrière moi, la lucarne de la salle de bain me permettra pas de m'échapper. Je ferme les yeux très forts une seconde alors que mon coeur s'emballe. Je me passe une main gantée sur le front. Qu'est-ce que je fais, qu'est-ce que je fais putain ? J'ai laissé le flingue dans la voiture. Pourquoi les gens décident toujours de rentrer chez eux quand j'y suis, hein ? Je m'accroche sur le bord du lavabo, et m'étire les bras et le dos en essayant de trouver une idée lumineuse. Mais je suis foutu, et j'crois que j'ai tellement l'habitude d'être foutu que j'arrive même pas à trouver la bonne réaction. Et quand je relève les yeux pour m'observer dans la glace, ça me vient soudainement. Je retire mes gants et les enfonce dans ma poche arrière, j'attrape la cagoule et la coince entre mon jean et mon caleçon, rabat mon sweatshirt par dessus. Je prends une grande inspiration, et je m'approche des chiottes. C'est du bluff, mais ça peut marcher. En fait, j'ai pas le choix. Un, deux, trois. Je tire la chasse.

D'un coup une voix s'élève, une voix de mec, accoure dans la salle de bain, qui s'ouvre à la volée au même moment, je fais comme si je remontais ma braguette. Je tombe face à un gars complètement pété et paniqué qui me hurle dessus et je prends un air surpris et lève les deux mains en l'air. Woo, euh, désolé, j'suis entré la porte était ouverte, ta copine m'a dit de v'nir t'attendre là. Faut que ça marche putain. J'avale ma salive. Et enchaine rapidement. C'est bien toi… euh… Pop…Poposkou ? T'as perdu une caisse y a quelques mois, pas vrai ? Qu'une meuf t'a piqué à Delray ? Je cherche son regard les sourcils haussés et je prie tous les Dieux qui peuvent exister pour que ça soit bien ce nom que May m'a donné, et surtout bien ce type-là.
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Seven Popescu
Seven Popescu

Feuille de personnage
bad beat (seven)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
- jj, mon paradis -
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then it went dark,
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avatar : sasha trautvein
âge : vingt-et-un ans.
statut : déchet.
quartier : north end, en colocation foireuse avec barbra, dans la maison de sa sœur internée. on le trouve plus souvent dans la rue ou dans des squats.
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MessageSujet: Re: bad beat (seven)    bad beat (seven)  EmptyDim 5 Juil - 15:09

Une main secoue son épaule vivement, l'arrachant à un sommeil plus assommant que reposant. Ça lui est tombé dessus sans prévenir – en deux jours, il n'a pas dormi plus de quinze minutes d'affilée. Son corps, déjà épuisé par ses blessures, ne tient plus vraiment le coup. Complètement désorienté, il se redresse sur son siège, l'esprit encore comateux, les yeux qui peinent à faire le point sur ce qui l'entoure.

– C'est l'terminus.
– Hein ?
– Dernier arrêt, gamin. Descends.

Il se frotte les yeux, jette un regard par la fenêtre du bus, puis reporte son attention sur le conducteur venu le réveiller. Le type hausse les sourcils avec insistance, le bras tendu vers les portes grandes ouvertes. De mauvais gré, Seven se lève finalement, refermant un bras autour de son abdomen – c'est devenu un réflexe, depuis qu'une balle lui a troué le bide. Il grimace en sortant, scanne rapidement ce qui l'entoure et se tourne vers le bus. Mais les portes sont fermées et le chauffeur a déjà retrouvé sa place derrière le volant. Le véhicule s'éloigne rapidement. Soupir. Il pince les lèvres, contrarié.

Il n'a aucune putain d'idée d'où il se trouve.

L'inscription sur l'arrêt de bus est illisible, rongée par le temps. Il y a des bâtiments en travaux d'un côté, un entrepôt de l'autre, et une station-service devant lui. La route est déserte, le ciel s'est assombri. Il n'a pas vraiment le choix : il avance.

Son regard glisse sur la voiture arrêtée près des pompes. Il s'arrête pour vérifier si les clés sont sur le contact, mais pas de chance pour lui ce soir. Alors il entre dans le magasin, où la conductrice est manifestement en train de payer. Ou d'essayer de négocier. Le ton monte entre elle et le type à la caisse, mais il n'y prête pas vraiment attention, profitant de la diversion pour piquer dans les étalages. Barres de chocolat, bonbons, paquets de chewing-gums – il attrape tout ce qui est à sa portée, tout ce qui peut rentrer dans ses poches. Ça fera son repas de la journée. Peut-être de demain, aussi.

– Hey. Il avance jusqu'au comptoir, sa jambe blessée qui traîne et le ralentit. Mais les deux autres sont trop occupés à s'énerver pour lui prêter attention. – HEY. Le caissier lui lance un regard noir. Il ne s'en formalise pas. – Il passe à quelle heure l'prochain bus ? L'homme soupire et lui crache qu'il va attendre un moment, avant de se désintéresser de lui.

Ça l'emmerde. Il est bien trop loin – et en mauvais état – pour rentrer à pieds, il n'y a pas assez de passage pour faire du stop, et il n'a personne à appeler pour venir le récupérer. Comme un môme mécontent, il gonfle ses joues et souffle longuement, l'air irrité. Mais en tendant l'oreille, il comprend enfin quel conflit agite les deux autres. Elle dit qu'elle n'a que vingt dollars sur elle, il dit qu'elle en a pris pour trente-et-un et vingt-sept cents à la pompe. Peut-être qu'elle est là, sa porte de sortie.

Il s'approche de la fille. – Tu vas où ? Tu peux prendre un passager ? Elle s'arrête de parler, le temps de le jauger de haut en bas puis de bas en haut, une moue méprisante collée sur le visage. – J'fais pas confiance aux p'tits blancs qu'ont l'air de sortir d'la décharge. Prévisible – il a entendu ce genre de chose un paquet de fois, en grandissant à North End. Ça ne lui arrache rien de plus qu'un vague haussement d'épaules. – Et si le blanc a douze dollars à t'dépanner ? Une chance qu'il ait récolté un peu de fric plus tôt dans la journée. Il a volé des affaires dans les cartons non-identifiés stockés par Anca, et dans les tiroirs de Barbra. Rien de très grande valeur en soi, mais le tout accumulé lui a permis de récolter une bonne somme chez le prêteur sur gages.

La fille réfléchit. De mauvaise grâce, elle finit par accepter, tirant la gueule. Il paie, récupère sa monnaie, et la suit jusqu'à sa voiture. La mise en garde vient avant même qu'il n'ouvre la portière. – Si tu gerbes dans ma caisse, j'te jette au milieu de la route et j'te roule dessus. Devant son air perplexe, elle explique : – T'as vu ta gueule ? T'as l'air malade. Il lève un majeur et grimpe sans plus de cérémonie. Elle s'installe côté conducteur, s'attache, mais ne démarre pas. Son regard pèse sur Seven.

– Quoi ?
– Ta mère t'a rien appris ou quoi ?
– Putain c'quoi ton problème encore ?
– La ceinture, abruti.

Le soupir qu'il pousse est particulièrement exagéré. Il s'exécute dans des gestes brusques qui réveillent la douleur de son bras blessé, puis se tourne vers la conductrice avec un air mi-agacé, mi-provocateur. Elle montre sa désapprobation en le tchipant.

Seule la radio brise le silence dans l'habitacle, tandis que Seven a le regard rivé sur le paysage qui défile par la fenêtre. Lorsqu'ils arrivent enfin dans North End, il la guide jusqu'à sa rue mais la fait s'arrêter en haut de celle-ci. Sa paranoïa est souvent injustifiée, mais toujours présente.

Il descend sans un mot. – DE RIEN ! Il l'ignore, récoltant quelques insultes et un monologue qui se perd dans le vent puisqu'elle redémarre en trombe.

Sa cuisse le brûle quand il arrive finalement devant la maison d'Anca, et il est toujours aussi fatigué – sa courte sieste dans le bus ne lui a pas vraiment permis de récupérer. Il déverrouille la porte, entre, la claque derrière lui, balançant ses clés sur le premier meuble qui croise sa route. Sortant une barre chocolatée un peu ramollie de sa poche, il mord dedans en se dirigeant vers sa piaule, déjà au clair sur son programme de la soirée. S'il dose bien, il pourra même faire une nuit complète et sans cauchemar.

Mais un bruit de chasse d'eau le stoppe dans son élan.

Barbra n'est pas censée être là. Elle lui a parlé d'une soirée ou il ne sait trop quoi, il n'a pas écouté, tout ce qu'il a retenu c'est qu'il aurait la paix. Et elle a plutôt tendance à laisser la porte ouverte, lorsqu'elle est à la maison.

Il abandonne sa friandise dans un coin, cherchant du regard la batte qui traîne généralement quelque part dans l'entrée. Il la trouve qui dépasse de sous le canapé. L'agrippant fermement, il avance d'un pas déterminé jusqu'à la salle de bains, ouvrant brutalement la porte. Ses prunelles tombent sur un gars qu'il ne connaît pas, environ le même âge et la même taille que lui, en train de remonter sa braguette. – T'es qui putain ?! Il brandit la batte, déjà prêt à cogner sans se soucier de la réponse, mais l'autre intervient à temps. – Woo, euh, désolé, j'suis entré la porte était ouverte, ta copine m'a dit de v'nir t'attendre là. L'explication vaseuse le fait froncer les sourcils. Le type enchaîne avant qu'il n'ait pu en placer une. – C'est bien toi… euh… Pop…Poposkou ? Il tique à la mauvaise prononciation de son nom, plissant les yeux. Mais ça reste son nom – pourquoi ce mec le connaît ? Lui n'a aucune idée de son identité.

– T'as perdu une caisse y a quelques mois, pas vrai ? Qu'une meuf t'a piqué à Delray ?

Cette fois, son sang ne fait qu'un tour.

La rage monte brusquement, violente, ardente ; la simple mention de cet épisode, et surtout de May, suffit à faire sauter quelques connexions dans son cerveau déjà bien bousillé. Il se rue sur lui et le pousse aussi fort qu'il le peut, lui trébuchant dessus à cause de sa cuisse qui peine de plus en plus à le porter. C'est le mur qui rattrape l'autre et l'empêche de tomber, alors que Seven s'écrase contre lui. Il s'écarte rapidement, balançant tout son poids sur sa jambe valide, plaquant la batte sur la gorge de l'intrus pour le tenir en place – et surtout, se donner un appui. – C'EST MAY QUI T'ENVOIE ? HEIN ? La vague de colère qui le submerge est aussi soudaine qu'étouffante, mais elle a au moins le mérite de mettre son épuisement et sa douleur en sourdine. – Elle est où cette pute ? Elle est là ?! Il jette un coup d'œil rapide sur la pièce mais il ne voit pas grand-chose, aveuglé par cette terrible montée de haine. – Les autres sont là aussi ?! La paranoïa s'invite, s'installe, s'étale comme une épidémie qui empoisonne ses neurones un à un. Ses yeux injectés de sang vont et viennent entre sa victime et la porte, comme s'il s'attendait à voir surgir quelqu'un à tout instant – May ou n'importe quel autre Kids, toute la bande, des acolytes de ce type, les gens du quartier ou peut-être même le monde entier. L'univers ligué contre lui. – VOUS VOULEZ QUOI PUTAIN ? Il hurle sans plus savoir à qui il s'adresse. Peut-être à l'intrus qu'il a sous la main, peut-être aux attaquants qu'il imagine planqués dans la baraque. Plus rien n'a vraiment de sens, quand on a la cervelle grignotée par le manque de sommeil ou de came, noyée sous la douleur physique et mentale.

Un pied supporte son poids, l'autre touche à peine le sol.
Un pied dans la réalité, l'autre dans le vide.
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