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 Symphonie urbaine (AJay)

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Meadbh Driscoll
Pire qu'un CRS avec le taser
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MessageSujet: Symphonie urbaine (AJay)   Symphonie urbaine (AJay) EmptyMar 30 Avr - 23:53

Au fond de toi, tu savais que tu étais en train de jouer à un jeu dangereux avec les Kids, à trop t’éloigner du foyer tu finirais par ne plus en trouver le chemin pour y revenir. Mais tu en avais trop besoin de cette distance, pour que ta plaie cicatrise et ta colère retombe. C’est en train d’arriver déjà, mais tu as malgré tout besoin de prendre du recul, te retrouver surtout.
Samih avait dit que les Kids avaient besoin de se réunir et se protéger les uns et les autres. Probablement. Mais pour l’heure, tu leurs en voulait encore beaucoup trop de t’avoir arrachée une fois de plus à tes racines pour te jeter dans cette ville monstrueuse et vorace. Les chantiers pullulent comme des verrues et la bête souffre de ses cratères et immeubles en cours de démolition comme des plaies béantes tandis que les hommes qui s’y complaisent pullulent comme le pus. Parce que c’est comme ça que tu vois cette ville, une infection puante et démoralisante.
Savannah et ses plages te manque.
Le beau temps et la chaleur aussi.
Les terrasses encore plus.
D’une certaine manière, on pourrait pourtant dire que tu es sur une terrasse là, non ? Assise au bord d’une proéminence qui aurait du devenir balcon un jour, tu squattes un immeuble en cours de construction, peut-être même déjà abandonné, pour ce que tu en sais…Y entrer n’avait pas été franchement compliqué, escalader les barrières n’est plus un défi pour toi et te glisser dans les brèches encore moins. Voilà comme tu as fini par monter jusqu’au huitième étage de briques et aux murs encore nus. Les câbles électriques pendent mollement sans trouver de raccord qui en vaille la peine. Mille fois tu aurais eu l’occasion de te tuer dans ton exploration sordide. Ça n’est pas arrivé, tu le prends comme un signe.
Peut-être que tu peux encore basculer dans le vide. En bas, les rares passants sont minuscules et les voitures à peine plus grandes d’une brique de lego. Les sirènes de police ou d’ambulance hurlent en revanche à plein poumons. Si tu étais de bonne foi, tu pourrais trouver l’image charmante. Dans le fond, tu as toujours préféré le chaos aux décors bucoliques alors lentement, tu t’installes au bord et les pieds dans le vide, tu laisses la symphonie nocturnes te prendre aux tripes. Puisque tu étais condamnée à rester à Detroit, autant comprendre et vivre au même rythme que la ville, pas vrai ?
Perdue dans ta contemplation, tu crus entendre un bruit qui te fit te retourner, les sourcils froncés.
« Il y a quelqu’un ? »
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MessageSujet: Re: Symphonie urbaine (AJay)   Symphonie urbaine (AJay) EmptyMer 1 Mai - 20:22

symphonie urbaine_
@meadbh driscoll

T'as enfin trouvé le sommeil, celui que d'habitude tu galères à apprivoiser et à conserver. L'ironie, c'est que tu aies fini par le trouver, là, sur le béton armé. Pas à la laverie, où pourtant tu serais plus en sécurité. Pas sur le canapé de Nino, si sur celui du premier venu. Non. La paix, tu ne peux l'avoir que lorsque tu es seul, lorsqu'on t'oublie, lorsqu'on ignore jusqu'à ton existence. Alors, en début de soirée, tu es entré dans ce bâtiment en construction, tu t'es installé au sixième étage et tu t'es laissé sombrer. Sommeil lourd, sommeil agité. Cauchemars à répétition dans le dédale de ta mémoire. Ça te fait putain de bien de pas avoir à te droguer pour réussir à partir. En fait à bien y regarder, y'a que quand tu fermes les yeux que tu es bien, Anjel. C'est con, parce que tu dois garder les paupières ouvertes la plupart du temps. Puis parce que le noir, ça te file le cafard, l'obscurité oppressante qui te renvoie dans cette trop longue détention. Mais tu sais que t'y es plus. Tu sais que t'y es plus quand autour de toi, tu ne ressens la chaleur d'aucun corps, pas la moindre présence. La tranquillité. La solitude qui s'habillé de légèreté. T'es enroulé dans ton blouson pour pas crever de froid quand tu l'entends. Ça fait comme un bruit de pas, un bruit de souris. C'est furtif et n'importe qui penserait l'avoir rêvé. Mais pas toi.

Les yeux qui s'ouvrent vivement, qui affrontent l'obscurité. Le temps de s'y habituer. Rien. C'est désert. Mais le bruit recommence, dans la cage d'escalier ou ce qui le sera prochainement. Étonnamment, t'as pas peur. T'as peur de beaucoup de choses Anjel, mais pas d'un fantôme que tu sais exister. Lentement, tu te redresses, tu enfiles ta veste et tu te mets debout. Maintenant que tu n'es plus seul, tu ne peux pas continuer à dormir comme si de rien n'était. T'envisages de partir, mais y'a quelque chose qui te retient là. Y'a deux types de personnes qui grimpent dans les immeubles abandonnés. Les squatteurs, comme toi et les autres. Ceux qui sautent. À pas feutrés, tu entreprends à ton tour de grimper. T'as cette curiosité malsaine qui te pousse à te mêler de ce qui ne te regarde pas. T'as frôlé la mort tellement de fois que ce suicidé là, tu te dis que tu peux peut-être l'aider. T'es stupide AJ, ou peut-être juste pas encore tout à fait réveillé. Au huitième, tu la distingues enfin, cette silhouette au bord du vide. Lèvres qui se pincent, respiration que tu dois contrôler, rendre docile. La pire idée serait de la faire sursauter. Lentement, tu t'approches. Elle, puisque c'est bien une femme, capte ta présence, se retourne. Vos regards se croisent en silence. Tu la dévisages un instant, frappé par la taille de ses yeux, immenses au milieu de son joli visage. Elle doit avoir à peu près ton âge. T'as l'intention de sauter ? Que tu finis par articuler, pour ne pas lui faire peur, pour ne pas être ce type muet vêtu de noir que tu es déjà en grande partie. Tu esquisses un pas en avant, quittant partiellement l'ombre du bâtiment, la gueule éclairée à moitié par un rayon de lune, un rayon de ciel. L'air tranquille.
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Meadbh Driscoll
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MessageSujet: Re: Symphonie urbaine (AJay)   Symphonie urbaine (AJay) EmptyMer 8 Mai - 19:35

Tu es certaine de ne pas l’avoir rêvé ce bruit. C’était peut-être rien, mais d’expérience tu savais que ce n’était jamais « rien ». Parce que tu n’étais pas forcément la plus chanceuse des gonzesses et surtout parce que tu avais un don inné pour te mettre dans le pétrin, même quand tu ne pensais pas à mal. Dans ton dos, ce n’est que l’obscurité alors tu fronces des sourcils. Il n’y a pas encore de lumière dans cet immeuble en construction, même pas l’électricité d’ailleurs. Dehors en revanche, la vie foisonnait entre les sirènes, crissements de pneus et lueurs des réverbères. Détroit a cette ambiance étrange qui l’habite, à la fois ville morte et étonnamment en vie. A croire que l’apocalypse s’était abattue et qu’à présent, seuls les cafards et la vermine y survivaient. Parce que malgré ton joli minois et ton sourire enjôleur, tu en faisais clairement parti. Et tu assumais.
Ce soir, tu ne t’attendais donc pas à trouver les forces de l’ordre venus virer les squatteurs de la bâtisse. Non, s’il y avait quelqu’un, ce serait un paumé, comme toi. La vraie question étant de savoir si ce paumé là avait de bonnes ou de mauvaises intentions. Combien de fois avais-tu croisé les mauvaises personnes ? Trop de fois déjà et pourtant, tu avais toujours survécu. Peut-être pas cette fois. Tu n’avais pas peur pour autant, tu attendais simplement que la personne se montre, non sans demander s’il y avait quelqu’un. C’était stupide, évidemment qu’il y avait quelqu’un, tu l’avais entendu !
Puis enfin, tu le distingues dans la pénombre. Il marche lentement, comme de crainte que tu ne prennes peur, peut-être pensait-il que tu n’étais qu’une gamine égarée, peut-être même désespérée ? Ce n’était pas le cas, dans ton cas c’était même le monde qui se désespérait de toi, en fait. Parce que tu étais trop chiante comme gonzesse ! Il avance encore et enfin tu peux distinguer son visage. L’air paisible, pacifique. Tu ne te méfies pas particulièrement, tu soutiens son regard. « T’as l’intention de me pousser ? »
Echo à sa question, plutôt que de tourner autour du pot, tu aimes autant être prévenue tout de suite si ta dernière heure était venue. Personnellement, tu préférais pas, mais on a pas toujours ce qu’on veut dans la vie alors tu te tiens prête.
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MessageSujet: Re: Symphonie urbaine (AJay)   Symphonie urbaine (AJay) EmptyDim 26 Mai - 15:24

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@meadbh driscoll

l'obscurité confère à ta silhouette une violence qui n'existe pas en réalité. plus grand, plus impressionnant, plus menaçant, peut-être aussi. mais dans l'éclat de la lune, dans ce rayon d'argent, y'a ton profil qui se détache. tes origines qui ressortent, comme une sculpture égyptienne, comme une statue grecque. l'arrête de ton nez, les boucles brunes qui retombent négligemment sur ton front, ébouriffées comme celles d'un enfant. il n'y a pas d'autres lumières dans ce lieu, rien que ce que le ciel veut bien vous apporter. les lampadaires de la ville comme les étoiles sont trop éloignés pour vos illuminer. mais dans le noir, t'es plus à l'aise. étrangement, c'est un environnement dans lequel tu te sens un peu en sécurité, malgré tout ce que tu y as vécu. il t'apporte l'anonymat, comme si tu pouvais te dédouaner de tout ce qu'il se passe dans les ténèbres. ton iris brillant reste fixé sur son visage, la détaillant avec une constance sans faille. elle soutient ton regard, comme deux animaux qui se découvrent pour la première fois, cherchant à savoir la nature de l'autre. pacifique ou pas. toi, t'as pas peur, t'as jamais eu peur des êtres humains. elle, sa silhouette, sa personne, ne fait pas partie de tes cauchemars. elle est loin de l'archétype de ces monstres qui te rebutent tant. sa remarque, tu l'accueilles d'un mouvement négatif de la tête, flottant, vague. quelqu'un de censé répondrait clairement, rigolerait de la réflexion ou s'en offusquerait. toi, te la prends au sérieux, mais silencieusement. comme si le simple fait de formuler une réponse risquait de la faire basculer. t'esquisses un pas de plus, deux peut-être. pas directement dans sa direction. tu vises le bord de l'immeuble, à côté d'elle. avec cette même tranquillité, sans attendre d'autorisation et sans demander si tu le peux, tu viens d'asseoir, les pieds dans le vide, tes pompes surplombant la ville. l'endroit ne lui appartient pas, ça te vient même pas à l'esprit que tu puisses l'importuner. puis, t'as mis une distance de sécurité, pour pas totalement la déranger. les mains sur le béton, pour t'appuyer, le buste légèrement incliné en arrière. ton regard parcourt un instant le ciel, avant de se tourner vers elle. désormais, tu distingues davantage ses traits. "pourquoi j'aurais envie de te pousser ?" que tu finis par demander. la question, elle te brûlait les lèvres depuis de nombreuses secondes. mais plus que ça, elle est sincère. comme le serait celle d'un enfant. naïve un peu peut-être. mais t'es sincèrement en train de te demander pourquoi tu lui ferais du mal, à elle, princesse perchée au milieu des étoiles, qui ne t'a rien fait.
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MessageSujet: Re: Symphonie urbaine (AJay)   Symphonie urbaine (AJay) EmptyJeu 20 Juin - 23:49

Arrivée à Détroit, tu avais tout de suite détesté la ville. Par principe. Parce que Détroit ne serait jamais Savannah et parce que tu avais l’impression d’avoir été arrachée à tes racines, comme une pauvre fleur qui dépérissait et fanait lentement, mais surement.
Installée sur ce balcon, il y avait pourtant le chant des sirènes, au pied des immeubles, qui sonnait presque comme une douce mélosie à tes yeux. Comme à l’époque. Comme à Savannah. Comme partout ailleurs, en réalité. Parce que tu n’étais pas faite pour briller au soleil, tu n’étais pas faite pour une vie bien rangée, saine et équilibrée. Non, toi tu étais de ces oiseaux de nuit qui attiraient les ennuis comme ils les provoquaient. Et tu aimais ça, au fond de toi. Ce chaos. Tu aimais provoquer des cataclysmes, tu aimais quand le monde s’éffondrait sous tes pieds. Parce que ça te donnait une bonne excuse pour t’enfoncer toujours plus loin dans tes drôles de délires. Parce que dans le chaos, tu te sentais comme une danseuse étoile, virevoltant entre les débris et sautillant entre deux mines. Ça te plaisait, cette valse insensée avec le danger. Parce que tu n’avais jamais chuté, parce que le piège ne s’était pas encore refermée sur toi. Tu avais la naïveté de te croire immortelle et peut-être même immunisée contre le reste du monde. Ça te rendait hardie, téméraire. Tu en oubliais pourtant que si tu étais toujours entière, ce n’était bien souvent que le fruit du hasard, ou grâce à l’aide de quelques uns de ces pauvres satellites qui gravitaient dans ton petit univers sans même le savoir.
Un jour où l’autre, ta chance te quitterait et ta bonne étoile jetterait l’éponge.
Mais pas ce soir, parce que l’homme qui t’approchait semblait tout sauf agressif. A moins qu’il ne cache bien son jeu ? Non, tu n’en avais pas l’impression. Il dégageait ce quelque chose d’apaisant, sans que tu ne puisses vraiment te l’expliquer. En même temps, tu faisais confiance à n’importe qui. Alors sans bouger, tu le laissais te détailler comme une affiche de film, sans te soucier de ce qu’il pouvait bien en penser. Tu t’en foutais. Tu te foutais toujours de ce que l’on pouvait bien penser de toi. Tu savais que tu plaisais à la plupart des hommes, mais eux te plaisaient-ils ? Une fois ta main glissée dans leur poche arrière et les doigts refermés sur leur porte-feuille, ils ne représentaient guère plus que poussière. Tu n’avais pas envie de le voler.
A sa question, tu souris doucement d’un air amusé, ironique peut-être. « Parce que c’est ce que j’inspire aux gens » C’est vrai, tu es énervante, parfois même plus que ça encore. T’en as conscience, mais ça aussi ça t’es égal en réalité. « On aime bien me bully en général » tu ne faisais pas ta victime, tu ne faisais qu’annoncer les faits.
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