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 poor impulse control (rez)

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Seven Popescu
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poor impulse control (rez) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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quartier : north end, en colocation foireuse avec barbra, dans la maison de sa sœur internée. on le trouve plus souvent dans la rue ou dans des squats.
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MessageSujet: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyDim 2 Juin - 16:59

Nuit agitée. Il n'a pas dormi, a erré dans les rues encore et encore pour fuir le sommeil et les démons qui l'accompagnent. Quand il rentre au bercail, le soleil est levé depuis un moment déjà. La baraque est vide. Anca sûrement au travail, Barbra partie en vadrouille, comme d'habitude. Son corps lui hurle d'aller s'écrouler sur le matelas pourri et de fermer les yeux, mais il veut pas, il peut pas. Il lutte ; les yeux injectés, soulignés de cernes trop sombres. Il a la gueule des mauvais jours, et les phalanges abîmées. Malgré la fatigue, ses gestes sont rapides, saccadés, muscles crispés et nerfs à vif. La tension émane de lui même quand il cherche simplement à manger, le nez dans les placards pas assez remplis. Il finit par se couper une grosse tranche du cake à la banane qu'Anca a fait la veille, le recouvrant d'une épaisse couche de ketchup. Les alliages douteux ont toujours constitué la majeure partie de son régime alimentaire.

Carcasse appuyée contre le plan de travail, il n'a avalé qu'une seule bouchée quand du bruit attire son attention. Ça a l'air de venir des chambres – celle de sa sœur ou le débarras où lui et Barbra ont élu domicile. Des pas feutrés, le son étouffé des portes et tiroirs qu'on ouvre puis referme doucement.
Y a quelqu'un, et il sait que ce n'est ni Anca ni Barbra.

Les sens aux aguets, il traverse silencieusement la cuisine puis le salon, sa tranche de cake toujours en main – il croque même dedans à nouveau. Quand il arrive dans le couloir, il tombe nez à nez avec l'intrus. Un peu plus petit que lui mais une carrure similaire, et un visage juvénile. Plus jeune sûrement, peut-être dix-sept ou dix-huit ans. Un môme qui s'improvise cambrioleur. Ils sont là, à se regarder en chiens de faïence, jusqu'à ce que l'autre brise le silence. – Merde. Les réflexes de Seven sont plus rapides que ses pensées. Une main vient se loger à l'arrière du crâne du gamin, pendant que l'autre écrase le cake – face ketchup – sur son visage brutalement. Il appuie et il frotte avec hargne, comme s'il cherchait à incruster la nourriture dans sa peau, étalant le rouge et les miettes. What the- Mais arrête ! Il se met à se débattre entre ses mains, jusqu'à finir par lui coller un coup de poing dans la mâchoire. Sous l'impact Seven lâche prise, l'autre en profite pour faire demi-tour, décidé à se tirer. Il lui laisse pas le temps de le faire, lui sautant dessus comme le ferait un fauve sur sa proie. Ils s'écrasent au sol lourdement, le gamin qui fait volte-face alors que Seven agrippe sa cheville. – LÂCHE-MOI ! Il se met à agiter ses pieds frénétiquement pour tenter de le repousser – Seven encaisse plusieurs coups, mais il est trop hargneux pour s'arrêter. Il finit par abattre son poing sur l'entrejambe de l'intrus, lui coupant le souffle et lui arrachant un gémissement de douleur. Ça lui donne l'avantage. Il lui grimpe dessus à califourchon, et ses poings se mettent à pleuvoir. L'autre grogne, insulte, se plaint ; Seven n'entend rien. Passé en mode pilote automatique, c'est la rage qui parle et prend le contrôle, trop heureuse d'avoir une proie sur laquelle se défouler. Il cogne et il cogne et il cogne, jusqu'à ce que le sang se mêle au ketchup et que sa victime n'ait même plus la force d'essayer de se défendre. Y a un marteau-piqueur dans sa tête, qui creuse et creuse encore, jusqu'à court-circuiter sa raison. Il ne réfléchit plus à ce qu'il fait, il se contente de frapper. Il voit même pas que l'autre a perdu conscience et qu'il est simplement en train de le défigurer.

Il frappe.
Il frappe.
Il frappe.

Jusqu'à entendre un bruit lointain ; une porte ou une voix, il saurait même pas faire la différence. Y a une présence derrière lui. Quand il tourne la tête, ses yeux sont vides et ses poings ensanglantés. L'allure d'un détraqué. Il lui faut plusieurs secondes pour reconnaître Rez. Elle semble parler mais il comprend rien, ses neurones ont trop de mal à se reconnecter à la réalité. Il a l'air d'un automate quand il finit par articuler d'une voix éteinte : – Qu'est-c'tu fous là toi ?
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyLun 24 Juin - 17:43

« Regarde où tu vas gros débile ! » elle gueule Rez contre ce cycliste qui vient de la bousculer, pauvre livreur de repas contraint par les délais imposés par son application. Elle grommèle en ramassant son sac tombé à terre. C’est là qu’elle remarque la couverture couverte d’oiseaux d’un livre au fond de son sac : « Freedom » de Jonathan Franzen. Cela fait plusieurs semaines qu’elle doit rendre ce livre à Anca. Elle le balade dans toute la ville ce bouquin, se disant que si elle l’a dans son sac au moins elle pourra lui rendre dès qu’elle la voit. Sauf qu’elles ne se voient pas. Pire, Rez passe souvent non loin de chez sa sœur sans même penser à faire un détour pour dire bonjour, ou même simplement déposer ce livre dans sa bibliothèque. Après tout, elle trimbale aussi les clés de chez sa sœur, Anca n’a même pas besoin d’être là. Est-ce grave de toujours oublier d’aller voir sa sœur ? Cela peut-il dire qu’elle ne lui apporte aucune importance ?

Rez regarde l’heure sur son téléphone, elle a un peu d’avance, son premier cours n’est qu’à 11h. Elle peut bien le faire aujourd’hui ce détour chez Anca, de toutes les manières elle ne sera surement pas chez elle donc ce sera vite fait. Cette rencontre malheureuse avec le livreur pressé lui aura au moins permis de vider son sac, littéralement. Quelques rues plus loin, elle sort sa clé pour entrer dans cette petite maison de North End mais la porte est déjà ouverte. Peut-être qu’elle s’est pris des vacances Anca, elle l’aurait bien mérité. « Anca ? C’est moi. » lance-t-elle hésitante en entrant dans la maison. Elle ne fait jamais ça habituellement. En attendant une réponse qui ne viendra jamais, elle remarque des bruits étouffés plus loin vers les chambres, elle a un mec maintenant Anca ? Curieuse, la petite sœur s’approche pour essayer de savoir ce qu’il peut bien se tramer dans les pièces du fond, surprendre sa sœur en train de faire des petites bêtises.

Son souffle se coupe alors qu’elle atteint le couloir, découvrant une grande silhouette de dos en train de s’acharner sur une autre visiblement inconsciente. Elle se fige, sous le choc, incapable de rien. Les baskets usées de la personne à terre lui indiquent que ce n’est pas Anca au sol, mais elle ne comprend pas la scène qui se déroule devant elle. Qui sont ces personnes ? Pourquoi l’autre s’acharne alors que la victime ne pousse même pas un cri, ne se débat pas ? Qu’est-ce qu’elle fait là ? Elle serre les dents à chaque fois que les phalanges de l’agresseurs s’écrasent contre le visage de la victime, laissant s’échapper des gouttes de sang. Puis c’est trop, elle envoie son livre sur la tête de l’agresseur – qu’elle rate. Elle devrait tenter d’attraper les bras du garçon, tenter de le stopper avant qu’il ne finisse par le tuer mais elle a peur, peur de toute cette violence. Incapable d’avancer, incapable de s’enfuir. Elle ne fait que lui hurler. « STOP ! » Ça semble l’atteindre, car finalement l’agresseur se retourne, découvrant un visage que Rez n’a pas vu depuis longtemps.

« Mais c’est quoi ce putain de bordel Seven ?! » Elle ne le quitte pas des yeux, il lui manque trop d’informations. On dirait une autre personne en face d’elle. C’est long quatre ans à leur échelle, quatre ans sans une nouvelle, encore moins de photo. Ce n’est pas les retrouvailles qu’elle avait imaginées. Elle n’en avait pas imaginées à vrai dire. Rez a l’impression d’halluciner, les yeux écarquillés. C’est bien Seven mais elle ne le reconnait pas. Qu’est-ce qui lui est arrivé ? Alors qu’il prononce enfin quelques mots, elle comprend qu’il n’est pas vraiment là, qu’il ne l’écoute pas. Est-ce qu’il est en train de planer ? Est-ce que c’est ça l’effet de l’adrénaline sur lui ? Elle commence à paniquer, traversée par trop d’émotions, retenant un haut le cœur alors qu’elle aperçoit du coin de l’œil le garçon défiguré au sol. Elle n’est pas habituée à ce genre de violence. Certes elle a vu des manifestant victimes de violences policières, mais un mec complètement inconscient la gueule ensanglantée, jamais. Elle n’avait pas prévu de découvrir aujourd’hui. C’est vraiment son frère qui vient de faire ça ? Elle se ressaisit.

« J’appelle les secours ! » elle sort son téléphone, compose le numéro, fébrile. « Regarde s’il respire putain, fais un truc ! »
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyDim 30 Juin - 10:11

C'est chaque fois la même chose – ses transes colériques sont trop fortes, elles ne font qu'empirer et il a de plus en plus de mal à s'en sortir. Ça pulse dans ses veines, ses muscles vibrent de toute la fureur qui s'accumule et s'évacue d'un coup, avec trop de hargne pour qu'il puisse la contenir. Il a le souffle court, le regard vitreux, l'air totalement défoncé alors qu'il est sobre. Le rush de violence est peut-être encore plus dévastateur que les drogues qu'il aime s'enfiler de plus en plus souvent. Ça lui grille le cerveau. Assez pour qu'il ne parvienne pas à comprendre les mots qui lui sont adressés, ni à vraiment voir la personne qui a fait son arrivée. Obligé de se concentrer à outrance pour reconnaître sa propre sœur. Elle le regarde, il la regarde, elle pose les yeux sur sa victime, il l'imite. Le voile qui barrait sa vision se lève peu à peu, le laissant découvrir l'ampleur des dégâts qu'il a causé à l'intrus. Plusieurs plaies, des endroits qui ont enflé, sa mâchoire tordue dans un angle étrange et trop de sang pour faire un constat complet. Le gamin sera défiguré pour les semaines à venir, et gardera sûrement quelques cicatrices en souvenir.

Ça ne lui fait ni chaud ni froid.

La rage l'empêche de culpabiliser ; trop présente, trop pressante. Il a les poings serrés, la carcasse qui semble frémir comme une casserole d'eau prête à entrer en ébullition. – J’appelle les secours ! Y a comme un électrochoc en lui. Sourcils froncés, il fait volte-face subitement alors qu'elle est déjà en train de composer le numéro. – Regarde s’il respire putain, fais un truc ! Le réflexe arrive sans prévenir. Il se rue sur elle et lui arrache son portable des mains, stoppe la communication avant que quelqu'un ne décroche. – Mais ça va pas ? Il n'a pas fui Savannah et les conséquences des agressions qu'il cause pour venir y faire face à Detroit. Plutôt crever.

Rapidement, il enfonce le portable de Rez dans la poche de son jogging, plantant son regard dans le sien. – Toi respire. T'appelles personne, t'es conne ou quoi ? T'as envie que j'me fasse arrêter ? Vaut peut-être mieux qu'il ne connaisse pas la réponse, finalement. – Arrête de paniquer comme une bouffonne, il est pas mort hein. Il soupire, encore un peu à côté de la plaque, trop détaché quand il retourne enfin vers sa victime. Il s'accroupit près de lui et cale sa main à quelques centimètres du visage ravagé, jusqu'à sentir un souffle balayer sa peau. C'est faible et saccadé, mais ça lui suffit. – Tu vois. Alors maintenant calme-toi, p'tain. Lentement, il se redresse et observe ses mains une seconde. Elles sont maculées de sang, les jointures éclatées d'avoir trop cogné. Il se met à les frotter sur son froc pour essayer de les nettoyer, doucement d'abord, puis plus frénétiquement. Mais c'est vain : l'hémoglobine a déjà commencé à sécher. Il finit par souffler, agacé. Et puis il contemple le gosse à nouveau, lèvres pincées, comme si quelque chose le dérangeait. Pendant une seconde il se demande presque si c'est vraiment lui qui a fait ça, comment il a pu le foutre dans cet état sans même s'en rendre compte. Au creux de ses tripes il sent que ça gratte, que ça grouille – les remords qui tentent de faire une percée jusqu'à sa conscience fracassée. Mais comme toujours, il les ravale avant de devoir les affronter.

Ce qui le préoccupe, maintenant, c'est de sortir le type. Il a pas franchement envie qu'Anca trouve ça en rentrant. Alors il attrape ses jambes et il se met à le tirer, n'ayant pas d'autre plan que de le foutre dehors sur le trottoir, bêtement. Sa lucidité revient doucement, mais pas assez pour lui permettre de réfléchir à ce qu'il fait. De toute façon, il a déjà du mal à traverser le salon, soupirant en levant la tête vers sa sœur. – Bon tu veux pas m'aider là ? Il pèse trois tonnes. Pas tant que ça en réalité, mais un poids mort est toujours plus compliqué à bouger. Et il observe Rez, l'air aussi autoritaire qu'impatient. Comme si elle allait lui obéir au doigt et à l'œil, comme s'ils n'avaient pas passé quatre ans sans se voir et que toute cette situation était parfaitement normale. À ses yeux, ça l'est devenu. Et c'est aussi triste qu'effrayant.
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyDim 30 Juin - 16:54

Peut-être qu’elle ne serait pas venue si elle avait su que Seven l’accueillerait. Elle aurait continué son chemin sans même prendre la peine de le revoir. Elle ne l’a jamais estimé, jamais apprécié, il n’est pas fiable. Il n’est pas futé non plus Seven, il tape dans l’vide, il disparaît. Mais c’est à mettre au passé, ne tape plus dans le vide mais contre un gamin, il réapparait, incapable de faire une chose proprement dans sa vie. Intiment, elle sait qu’elle serait quand même venue, qu’elle aurait quand même constaté l’ampleur des dégâts, il reste son frère malgré tout. Son frère à deux doigts de buter un mec sous ses yeux. Son frère qui se jette sur elle alors qu’elle tente d’apaiser la situation.

Elle lâche un cri alors qu’il se relève trop vite, trop brutalement pour fondre sur elle, lève ses bras pour protéger son visage. Reflexe défensif ; il lui fait peur. Ils ne se connaissent plus. Il ne prend que son portable, coupe court à tout sauvetage, l’engueule pour avoir essayé. Les mots sont durs mais, encore tremblante, elle serre les dents et soutient son regard. – T’as envie que je me fasse arrêter ? Oui, t’es taré putain. Ses pensées sont si fortes qu’il doit pouvoir les entendre, les voir dans ses yeux noirs. Elle bouillonne alors qu’il l’insulte, lui reproche sa panique alors que lui semble avoir vécu cette situation mille fois. Les gestes de Seven se font plus calme, il s’accroupit presque naturellement pour lui prouver qu’il n’y a rien de catastrophique. Il a l’habitude. Elle souffle et retrouve alors sa voix. « Combien de fois t’as fait ça ? » lâche-t-elle horrifiée, encore figée contre le mur. Questionnement à haute voix qui n’appelle pas de réponse, elle se laisse submerger par un mélange d’émotions toutes plus perturbantes les unes que les autres. La rage, le choc, le dégout, … Rez ne réfléchit plus bien, ses pensées s’entrechoquent dans sa tête, trop de questions sans réponses l’empêchent de comprendre.

Seven semble réaliser ce qu’il vient de faire, essayant vainement de faire disparaître les traces de l’agression. Mais se rend-t-il réellement compte de sa culpabilité ? Est-ce qu’il se dégoute ou faut-il juste se laver pour écarter soupçon ? Qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans sa tête ? Elle finit par prononcer une des questions qui tourne en boucle dans son cerveau. « Qu’est-ce qu’il t’a fait pour que tu le mettes dans cet état ? » S’il avait une bonne raison de le tabasser, peut-être qu’elle comprendrait ? Peut-être qu’il ne faisait que se défendre ? Elle cherche à rationaliser, à se rassurer surtout, à savoir que son frère n’est pas un monstre. Mais quelle bonne raison y a-t-il à s’acharner sur un mec à terre ?

Elle évite soigneusement de poser les yeux sur la victime, s’écarte pour les laisser passer vers le salon. Il faut qu’elle se ressaisisse, qu’elle arrête d’être passive, inutile. Rez disparaît vers la cuisine, se sert un grand verre d’eau et boit de longues gorgées apaisantes. Les mains sur le comptoir, elle prend de grandes inspirations pour ralentir son cœur qui tape si fort qu’il l’empêche de penser. Finissant par se passer de l’eau sur le visage, elle retourne au salon un torchon dans la main. Ils sont toujours là. Il ose même exiger de l’aide. « Non. » C’est sec et très ferme. Elle a déjà essayé de l’aider tout à l’heure, il n’en a pas voulu, qu’il se démerde. Il n’en fera pas sa complice. Doucement, elle passe le torchon sur son visage pour absorber les dernières gouttes d’eau puis, se plante dans le sol et lui balance ce même torchon dans la tête dans un mouvement de haine. « Ça suffit, t’es complètement malade ! Assieds-toi ! » Elle désigne le canapé, furieuse. Une fois le choc passé il ne lui reste que la rage. « Tu m’expliques, maintenant ! T’étais où pendant quatre ans ?! Pourquoi t’es revenu ?! Qu’est-ce que tu fous chez Anca ?! » Le ton monte, elle a les poings aussi serrés que sa gorge. Il doit l’aider à compléter les cases manquantes parce que sinon ce ne sont pas les secours qu’elle va appeler, c’est la police. Puis elle se rappelle qu’elle ne peut appeler personne. « Et rends-moi mon téléphone bordel. »
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyLun 1 Juil - 10:03

Elle a peur de lui. Sans vraiment s'en rendre compte, il le sent ; ça vibre dans l'air quand elle lâche un cri et lève les bras en bouclier, alors qu'il veut juste lui prendre son portable. Ça le fait froncer les sourcils et ça rend ses mots plus durs, sa voix plus tranchante. Mais dans le fond tout ce qu'il veut, c'est qu'elle se calme. – Combien de fois t’as fait ça ? L'horreur dans sa voix est palpable. Quand il lève la tête, elle est plaquée au mur, comme si elle voulait se tenir le plus loin possible de lui ou passer à travers pour lui échapper. Il serre les dents. Elle a peur de lui. C'est si flagrant que ça le démange, ça grouille sous sa peau et ça pique et ça brûle, l'impression que les émotions de Rez dégoulinent sur lui comme une coulée de lave. Tout se mélange et il commence à s'agiter, perturbé par l'angoisse et le dégoût qu'il fait naître chez sa propre sœur. – Ta gueule. Ça claque dans l'air sèchement, alors qu'il repose les yeux sur sa victime pour fuir ceux de Rez. Qu'elle ferme tout, sa bouche et les vannes de ce qu'elle ressent, parce que c'est si intense que ça le heurte de plein fouet, parce qu'il capte toutes ses émotions sans savoir mettre de mot dessus. Et il n'est pas prêt à l'encaisser.

– Qu’est-ce qu’il t’a fait pour que tu le mettes dans cet état ? Occupé à frotter ses mains ensanglantées contre son jogging, il se fige une seconde, sa mâchoire qui se contracte. Son regard est plus noir que jamais quand il vient retrouver le sien. – Qu'est-c'que ça change ? Dans sa tête elle l'a déjà condamné, il le voit, il le sent. On dirait qu'elle est prête à le laisser sur le banc des accusés peu importe ce qu'il lui répondra. Et la vérité c'est qu'il n'a même pas besoin d'une bonne raison pour mettre les gens dans cet état – une étincelle suffit à lui faire perdre les pédales, et quand sa rage le transcende il n'y a plus personne aux commandes, il ne maîtrise plus rien jusqu'à ce qu'on le sorte de sa crise. C'est un peu ce qui s'est passé. Il a laissé la rage et la haine accumulées ces derniers jours prendre le dessus, le pauvre gars n'est qu'un vulgaire bouc émissaire. Il a pris pour tous les autres. – Il essayait d'nous cambrioler. Mais il se serait contenté de partir en courant si Seven ne l'en avait pas empêché. Ça justifie pas un tel acharnement, et il le sait.

Elle disparaît de son champ de vision mais il ne s'en inquiète pas vraiment, trop pressé d'effacer les traces de son dérapage. Mais il a beau tirer et tirer, sa victime se révèle plus lourde que prévue et chaque centimètre parcouru est une lutte. Il commence à perdre patience. Jusqu'à carrément exiger l'aide de Rez, avec une autorité dérangeante. – Non. Aucune place à l'hésitation dans sa voix. Ça l'agace, sa langue qui passe sur ses lèvres nerveusement alors qu'il lâche soudainement les jambes du gamin, qui retombent au sol dans un bruit sourd. Il se retourne vers sa sœur lentement, et reçoit un torchon en plein visage. Tellement surpris qu'il reste stoïque un instant, alors qu'elle se met à gueuler. – Ça suffit, t’es complètement malade ! Assieds-toi ! Dans un geste mesuré, si contrôlé que ça lui donne l'air d'un robot, il retire le torchon pour la voir désigner le canapé. Ses doigts se serrent autour du tissu, encore et encore, si fort que ça tire sur les plaies de ses jointures et fait perler le sang. Complètement immobile, il se contente de la toiser en silence, tendu de la tête aux pieds. Il voudrait lui faire avaler le putain de torchon, mais il se contient – parce que c'est Rez, parce que c'est sa sœur, parce qu'elle fait partie des maigres limites qu'il arrive encore à se poser. Mais elle ne lui facilite pas la tâche. – Tu m’expliques, maintenant ! T’étais où pendant quatre ans ?! Pourquoi t’es revenu ?! Qu’est-ce que tu fous chez Anca ?! Plus elle beugle et plus la colère bouillonne en lui. Il ravale tout mais c'est palpable, ça se lit sur ses traits crispés, dans son regard qui flambe. Ses narines se gonflent à outrance à cause de son souffle qui se fait irrégulier, et ses mains se mettent à trembler.

Il lutte pour ne pas lui sauter à la gorge.

– Et rends-moi mon téléphone bordel. Son visage finit par se tordre dans un rictus aussi laid qu'inquiétant, ses doigts toujours cramponnés au torchon – vaut mieux qu'il serre le tissu plutôt que le cou de sa sœur. – Viens l'chercher. Ça des airs de défi, mais c'est surtout un test. Il veut voir à quel point elle a peur de lui, si c'est suffisant pour qu'elle ne veuille plus jamais l'approcher, ou si c'était juste sur le coup. C'est généralement quelque chose qu'il recherche : ériger la crainte chez les autres, la sentir pulser dans l'air, lui donner l'illusion du pouvoir. Mais pas chez ses proches. Pas chez l'une de ses sœurs, putain.

Et comme pour pousser le vice, il avance le premier. Jaugeant les réactions de Rez, continuant à utiliser le torchon comme une ancre pour ne pas dérailler. – Tu t'prends pour qui, à m'parler comme ça ? Il avance encore, lentement, pas à pas. Fauve qui joue avec sa proie. – Qu'est-c'que ça peut t'foutre, de savoir où j'étais ? Il est persuadé que de toute façon, elle n'en a rien à faire. Que ses questions sont vides et que peu importe les réponses qu'il pourrait lui donner, ça ne changerait rien. Alors foutu pour foutu, autant lui donner toutes les raisons du monde de le détester. – Tu veux vraiment savoir c'que j'fous là ? Il continue d'approcher, grignote la distance qui les sépare centimètre par centimètre. – J'ai failli tuer un mec. J'l'ai tabassé, encore et encore, pire que lui, son bras se tend vaguement dans la direction du garçon inconscient, – et c'est un d'mes potes qui paie à ma place. Tout est vrai. Ce qu'il ne dit pas c'est qu'il était désespéré, qu'il a complètement vrillé en apprenant que sa main gauche était à moitié foutue, qu'il n'a rien contrôlé et que sa rage a encore bouffé sa raison. Il ne dit pas combien il a paniqué ensuite, à quel point il avait peur d'être seul en faisant ses affaires, comment il a menti à Barbra pour qu'elle le suive. Il ne raconte pas les nuits rongées par la culpabilité, les heures passées à fixer l'écran de son téléphone, à vouloir s'excuser sans jamais trouver les mots. Il ne crache que l'horreur de ce qu'il a fait sans montrer les remords qui l'accompagnent, ne montre que ses pires aspects à Rez. – Alors vas-y, viens récupérer ton portable. Il s'arrête à moins d'un mètre d'elle, ses yeux noirs qui la défient. – Balance-moi aux flics, allez. J'vois qu't'en crèves d'envie. Il se demande si elle serait réellement capable de le trahir comme ça, de l'abandonner si salement. Ça lui noue la gorge. Parce que plus il la regarde, plus il a l'impression que la réponse est oui.
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyLun 1 Juil - 19:08

Qui est cette personne qui se teint face à elle ? Cette question la taraude alors que les minutes semblent durer une éternité. Qui est devenu Seven, à quoi ressemble son quotidien ? Elle n’en savait déjà pas beaucoup avant qu’il ne parte…  Qu’est-ce qu’il y a écrit sous ses yeux ? Qu’ont vues ses mains ensanglantées ?  Elle est paralysée, les bras plaqués contre son corps, les ongles raclent nerveusement le mur derrière elle qui l’empêche de reculer. Il la foudroie du regard et elle aimerait disparaître, son sang tambourine dans sa jugulaire. Son injonction la fait sursauter, elle s’exécute, arrête de parler, pas de paniquer. Elle aussi est en danger ?  Fascination morbide ou manque d’instinct d’auto préservation, elle ne s’enfuie pas. Rez ne décolle plus le regard de son frère, se laisse envahir par un grand sentiment de détresse, cédant à la panique, ne pouvant s’empêcher de les poser ces putains de questions assourdissantes. C’est impossible ce déchaînement de violence, il y a forcément une raison, il y a forcément en raison. Elle relève le menton en se pinçant les lèvres alors qu’il s’apprête surement encore à la houspiller. « J’veux juste comprendre… » murmure-t-elle si bas qu’il ne doit pas l’entendre. Elle voudrait que ça sorte comme un cri du cœur, mais elle est noyée sous le choc et l’horreur, lestée par sa peur, désemparée. Il finit pourtant par se justifier. L’histoire de cambriolage n’est pas assez convaincante, le mec au sol ne l’a pas mis en joue, c’était pas de la légitime défense. Il n’a pas de bonne raison, il n’y a pas de circonstances atténuantes, Seven l’a juste défiguré de sang-froid. Sans bonne raison. Tires-toi Rez.

Elle n’ose pas reposer les yeux sur le pauvre voleur traîné au sol par son bourreau, s’écarte sans geste brusque pour ne pas affoler la bête, disparaît dans la cuisine pour se calmer, s’échapper de cette scène macabre. Que doit-elle faire ? Que peut-elle faire ? Est-il vraiment perdu ? Pendant une seconde, elle hésite à prendre la fuite par la fenêtre, ne plus jamais revenir ici. Mais elle n’a jamais vraiment été comme ça Rez, c’est pas l’genre à disparaître, elle laisse ça à ses ainés passés maîtres en la matière. Non, au lieu de ça, calmée et plus affirmée, elle revient sur ses pas. La scène qui lui est offerte dans le salon est digne d’un mauvais vaudeville, et le septième Popescu pathétique, incapable de porter les cinquante kilos que dois poser le garçon au sol.  Et lorsqu’il lève les yeux vers elle, elle le retrouve son frère, immature, impatient et autoritaire. Si elle ne connaissait pas ses parents, elle croirait que c’est un de ces gamins pourris gâté, dépendant des autres. Mais il n’est pas gâté Seven, il est dysfonctionnel et non adapté, comme sa famille.

Ça suffit, elle en a assez vu, elle lui a laissé assez de temps pour s’expliquer, pour pas le brusquer. Elle s’est déjà laissée impressionner trop longtemps. Elle la fait entendre sa voix, sa haine, son incompréhension. Elle exige des réponses, maintenant, agite les bras, fronce les sourcils. Envolée la retenue, envolé le choc, à croire que ce verre d’eau lui a remis le cerveau en place. Parles bordel, parles ou j’te balance, aux flics, à papa ou à l’asile j’m’en fous mais parles. Elle le provoque, c’est comme ça qu’il fonctionnait avant, c’était leur mode de communication, c’était à celui qui jouerait au plus malin. Alors c’est qui le plus malin ? Mais il ne parle pas, ne fait que torture le pauvre bout de tissus qu’elle lui a envoyé dessus, le tordant mécaniquement sans décrocher un mot. Il semble prêt à s’embraser sur place, son regard se transforme, son visage se déforme et Rez perd peu à peu son aplomb. Qu’a-t-elle déclenché ? – Viens le chercher. Tires-toi Rez lui hurle sa conscience. Elle avance les épaules mais ses pieds ne suivent pas ; elle hésite, juste deux secondes, juste assez pour lui laisser reprendre l’avantage. Et le spectacle recommence, glauque à souhait.

– Tu t'prends pour qui, à m'parler comme ça ? La petite sœur serre la mâchoire si fort, si brutalement qu’elle se mord l’intérieur de la joue sans même s’en rendre compte, trop concentrée sur les yeux de son interlocuteur. – Qu'est-c'que ça peut t'foutre, de savoir où j'étais ? Elle sent la tension qui monte, l’envie de lui cracher dessus alors qu’il la reprend encore une fois, qu’il s’amuse à lui faire peur, sadisme qu’il a toujours couvé. Et ça marche, son approche féline lui donne envie de reculer. La façon dont il maltraite le torchon lui souffle d’arrêter de jouer à la plus maline avec celui qui a les mains maculées d’un sang qui n’est pas le sien. Mais elle tient bon, ses ongles s’enfoncent dans ses paumes, ses épaules se redressent comme si elle essayait de grandir pour pouvoir lui faire face, le toiser de toute sa hauteur. – Tu veux vraiment savoir c'que j'fous là ? Ils ne touchent pas aux filles les Popescu, il ne faut pas avoir peur. Si elle savait… Elle retient son souffle, pas certaine d’être prête à entendre son histoire. D’un hochement de tête presque indécelable, elle saisit sa chance et l’encourage à continuer. C’est trop tard pour faire demi-tour.

La sentence tombe, la mâchoire de Rez avec. Décontenancée, elle tente d’assimiler les informations. Non ce n’était pas la première fois qu’il avait des accès de violence, non ce n’était pas le pire auquel elle venait d’assister, et oui il était toujours aussi lâche. Il lui faut un peu de temps pour se ressaisir, le temps pour Seven de finir son numéro. – Balance-moi aux flics, allez. J'vois qu't'en crèves d'envie. Y avait-il vraiment quelqu’un qui croupissait en prison à la place de Seven ? Un de ses amis ? Vraiment ?! Le souffle court, elle penche un peu la tête, cherche à déceler une once de remord, d’humanité derrière tous ces mots glaçants. Prise de court, elle ne sait plus quoi penser. Il ne laisse rien filtrer, semble imperméable à ses propres actes. C’est terrifiant, c'est impossible. Alors comme ça, lui aussi avait peur, s’il était ici c’est qu’il avait fui. Faible. On ne frappe pas un homme à terre qu’ils disent. Elle va se gêner tiens. « T’es vraiment qu’un putain de lâche, tu te donnes des grands airs de durs mais tu reviens te cacher dès que tu dois assumer tes responsabilités ? Tu parles de pote mais dès qu’tu peux, tu le laisse tomber pour toi ? T’as aucun honneur. »  Quel genre de râclure est-il en train de devenir ? Elle avance, désigne le bout de tissus d’un coup de menton d’un air entendu. Elle l’a très bien vu qu’il est à deux doigts de craquer, qu’elle joue avec le feu et qu’elle aurait mieux fait de se barrer quand elle en avait l’occasion. Elle bluffe, tente de ne rien laisser filtrer. Est-ce qu'il le sent ? Presque collée à lui elle retrouve son sourire, cynique, et continue : « Et tu crois que moi j’vais soulager ta conscience de trouillard Seven ? Que moi j’vais faire pour toi ce que t’as pas été capable de faire ? Plutôt crever. » Elle extrapole Rez, supposant qu’il y a encore une once de conscience dans la petite tête en face d’elle. D'un air déterminée, elle plonge sa main dans la poche du jogging, elle récupère son téléphone, ses doigts qui tremblent trahissent sa sûreté apparente. Au moins elle l’a son téléphone, si jamais elle décide de changer d’avis. Elle n’a plus rien à faire ici, qu’il se démerde avec son demi cadavre. Elle baisse les yeux, marmonne ses reproches, prête à partir. « Putain d’égoïste, tu mérites pas la pitié d’Anca. Tout le monde se portait mieux sans toi... » Les autres sont au courant qu’il est là ? Mihail lui a caché la nouvelle ?  Elle le découvrira bien assez vite, il faut qu'elle s'en aille, elle a l'impression d'étouffer.  
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyDim 7 Juil - 12:59

Il voit le visage de Rez se décomposer à mesure qu'il assène les mots comme des coups, la langue devenue bulldozer, prête à tout pulvériser sur son passage. Ses yeux ne quittent pas les siens et il cherche l'étincelle qui confirmera qu'elle le déteste, qu'il a trop entamé le fil qui les reliait. Il cherche et il sonde et il voit bien qu'elle fait la même chose, c'est ridicule, ils sont là à s'analyser bêtement parce que la communication est rompue. Y a toujours eu trop de grésillements sur leur fréquence, et il ne veut rien faire pour l'arranger. De toute façon il n'a jamais su parler, tout juste bon à cracher, gueuler, se moquer. Les choses importantes, il les tait. Mais Rez c'est tout l'inverse. Rez parle, trop. Rez n'a jamais de filtre quand il le faut et quand elle crache ce n'est pas du venin, juste la vérité brutale, tranchante. Sûrement pour ça que Seven n'a jamais aimé l'écouter. – T’es vraiment qu’un putain de lâche, tu te donnes des grands airs de durs mais tu reviens te cacher dès que tu dois assumer tes responsabilités ? Tu parles de pote mais dès qu’tu peux, tu le laisses tomber pour toi ? T’as aucun honneur. Ses muscles se tendent un peu plus encore – on dirait que sa peau va s'arracher – mais il se contient, un simple rictus venant déformer sa bouche. Elle devrait même pas être surprise, après tout il n'a jamais été connu pour son honneur ou ses valeurs. La loyauté n'a jamais fait partie de ses qualités, il est trop égoïste pour ça, trop fracassé aussi. Ce qu'il a appris de ses aînés c'est la fuite et la trahison, il ne fait que répéter les schémas qui l'ont tant fait souffrir quand il était môme. Défaitiste, résigné, trop occupé à se convaincre que ses gènes font de lui une sale race pour sortir de ce cercle vicieux. Ça a presque quelque chose de réconfortant. Quoi qu'il fasse, il trouve toujours le moyen de se dire que c'est pas de sa faute et qu'il est né comme ça. – Me cherche pas. Sa voix est basse mais pas calme, ça gronde comme un orage qui se prépare. Il avertit. Mais Rez n'en fait toujours qu'à sa tête, et cette fois ne fait pas exception. Elle relève son défi, approche, lui signale qu'elle a bien remarqué son acharnement sur le torchon. Elle avance alors qu'il reste parfaitement immobile, l'observant en silence. Une part de lui est soulagée parce qu'elle a peut-être peur mais pas assez pour le fuir complètement – c'est qu'elle le considère toujours comme son frère, probablement, qu'il n'est pas un monstre, pas encore. Et pourtant y a quelque chose qui le démange, son côté le plus désaxé qui s'agace de voir Rez lui tenir tête, alors que c'est lui qui l'a demandé. Tiraillé entre l'envie de ne pas aggraver la situation parce que c'est sa sœur, parce qu'il n'a pas envie qu'elle ait peur de lui ; et ce besoin viscéral d'écraser tout ce qui se heurte à lui, sans distinction aucune, juste pour s'assurer la domination absolue.

Il lutte pour ne pas basculer du mauvais côté.

– Et tu crois que moi j’vais soulager ta conscience de trouillard Seven ? Que moi j’vais faire pour toi ce que t’as pas été capable de faire ? Plutôt crever. Il ne dit rien. Son menton se relève légèrement et il la regarde de haut, toujours stoïque alors qu'elle glisse une main dans la poche de son jogging. Elle va jusqu'au bout, récupère son portable, et il la laisse faire. Un peu surpris qu'elle ait osé, presque fier au fond – il l'aurait trouvée faible si elle avait reculé. Mais ça ne fait qu'attiser un peu plus la colère qui grouille au creux de ses tripes, parce qu'en relevant son défi c'est comme si elle lui en posait un elle-même, comme si elle le forçait à aller plus loin pour asseoir son autorité. Il n'arrive pas à rester rationnel, ses mécanismes se sont détraqués avec les années et il ne lui reste que des pulsions aussi bêtes que violentes, qui viennent complètement obscurcir sa lucidité. Tout ne tient qu'à un fil.

– Putain d’égoïste, tu mérites pas la pitié d’Anca. Tout le monde se portait mieux sans toi...
Switch. C'est comme si elle avait pressé un interrupteur : en un claquement de doigts, sa raison s'est éteinte.

Sa réaction est aussi immédiate qu'irréfléchie, ses doigts agrippent la gorge de Rez dans un réflexe sorti de nulle part. Le torchon abandonné au sol, Seven avance comme un boulet de canon et la force à suivre le rythme à reculons, jusqu'à ce que sa carcasse claque brutalement contre le mur le plus proche. Vaguement, il réalise qu'il ne devrait pas s'en prendre à elle comme ça et parvient à relâcher son cou avant de l'étrangler. Mais il est trop submergé par la rage pour tout arrêter et s'éloigner. Sa main se plaque sur le plexus de sa sœur, ferme, implacable, la maintenant collée au mur. Il est proche, la surplombant de toute sa hauteur, plus menaçant que jamais. – Parle pas d'Anca. Tu sais rien. Il supporte pas qu'on puisse s'immiscer entre elle et lui, surtout si c'est pour énoncer une vérité douloureuse. Il sait parfaitement qu'il ne mérite ni sa pitié ni rien du tout, il sait aussi qu'elle se voile la face avec lui et qu'elle le croit meilleur qu'il n'est vraiment – parce qu'elle ne veut pas voir ce qu'il est devenu, sûrement. Il sait tout ça mais il ne veut pas l'entendre. Elle fait partie des dernières choses auxquelles il arrive à se raccrocher, et même s'il le lui rend mal, elle l'apaise. Assez pour l'empêcher de complètement péter les plombs.

– J'en ai rien à foutre des autres. Pourquoi tu crois que j'suis pas venu t'voir, hein ? Comme si elle n'avait aucune importance et qu'il l'avait balayée aussi facilement qu'un insecte. La vérité c'est qu'il s'est juste tourné vers les plus susceptibles de le reprendre sans faire trop de vagues, ou en tous cas sans risquer de lui rentrer dedans. Anca est trop douce pour ça, Mihail pas assez frontal. Il ne les a pas choisis au hasard. – Continuez à vous porter mieux sans moi, j'm'en bats les couilles. Faites comme si j'étais pas là. Il ment. Il s'en fout pas – c'est même tout le contraire. Mais il est trop fier pour avouer que ça le blesse. – Maintenant, tu vas fermer ta gueule. Il appuie un peu plus fort sur son thorax, ne mesurant pas vraiment la portée de ses actes, la violence qui émane de lui tout entier. – Tu reviens pas m'voir, et tu racontes rien de tout ça. Ni à Anca, ni à Mihail. Pigé ? Son esprit est enrayé par la colère, mais il est encore assez ancré dans la réalité pour savoir que ce qu'il fait est mal. Ça suffirait à tout foutre en l'air. Anca n'aurait plus le même regard sur lui, et il est même pas sûr que Mihail le lui pardonnerait. Au fond ça lui fait peur, un peu, assez pour le conforter dans sa violence. Pas foutu de s'excuser ou d'essayer de réparer son erreur, il préfère menacer.
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyLun 15 Juil - 22:59

Elle l’a bien vu qu’elle était imprudente Rez, elle sent l’électricité dans l’air et voit les éclairs qu’il lui lance du regard. Elle sait très bien qu’elle devrait lâcher l’affaire et juste s’en aller parce qu’elle aura beau dire ce qu’elle veut, rien ne le fera changer d’avis Elle a conscience que cette discussion ne mènera à rien de bien, qu’elle ne fera rien de plus pour aider le pauvre mec gisant au sol, qu’elle n’en apprendra pas plus sur la réapparition de Seven. Rez n’est pas idiote, et pourtant elle agit tout comme.

Elle encaisse – mal – les attaques, et le peu d’informations qu’il lui donne la dégoutent et l’horrifient. Lui qui ne résidait déjà pas bien haut dans son estime a réussi à tomber d’un étage. Cela la rend folle d’apprendre l’abjection de son propre frère, de se retrouver face à l’inhumanité de son discours, qu’il ose l’insulter et tenter de la rabaisser alors que c’est lui le moins que rien, lui qui est complètement déphasé. C’est son égo qui la fait lui tenir tête, qui la pousse à agir bêtement, ignorer tous les signaux d’alerte. Elle ne laisse personne lui marcher dessus, pas sans se défendre. Alors elle rend les coups, lui dit à haute voix tout ce qu’elle pense avec tout le mépris dont elle capable. Pas indifférent, il râle parce qu’il sait qu’elle n’est pas dans le faux. Elle garde la tête haute malgré son corps tremblant d’angoisse à l’idée de la réponse de Seven. La lutte intérieure fiévreuse qu’il mène sous son crâne transpire par toutes ses pores c’est terrifiant. Ils ont quinze ans à nouveau, et c’est à celui qui blessera le plus l’autre quitte à y perdre des plumes. On ne leur a pas appris à s’aimer les uns les autres, pourtant ce n’est pas ça qu’il y a écrit dans la foutue bible de maman ? Saleté de lignée.

Elle récupère son téléphone, persuadée d’avoir gagné. Rez n’a pas besoin de mentir ou de l’insulter pour lui balancer des crasses à la figure, il lui facilite grandement le travail. Elle baisse les yeux une seconde vers l’écran de son téléphone, marmonnant ses états d’âme, amère. C’est trop pour elle, elle doit aller en cours de toutes les manières. Elle ne voit pas le torchon tomber à terre.

Ça lui tombe dessus, la main trop puissante de Seven se referme autour de son cou, presse fermement sa trachée pour la faire reculer. Prise de court par la violence du geste, Rez s’agrippe à ce bras qui l’étrange pour ne pas tomber, forcée de suivre le mouvement. Ses yeux exorbités retrouve un visage transformé en face d’elle et elle réalise soudain toute l’ampleur de son impuissance. Il n’a donc plus aucune limite ? Avant même de pouvoir réagir, son corps trop petit pour ce qui lui arrive claque contre le mur dans un bruit sourd. Il la lâche juste une demi-seconde. « MAIS T’ES … » Coupée dans son élan, son dos frappe à nouveau contre le mur. Immobile, elle ne se débat pas, figée par l’effroi. Elle a le regard fixé sur cette main qui l’empêche de fuir, la boule au ventre en imaginant de quoi d’autre il pourrait être capable maintenant. Elle sursaute alors qu’il finit par rouvrir la bouche, enfoui sa tête entre ses épaules comme si ça pouvait la faire disparaître.

Il est aussi violent qu’intraitable dans sa tirade de loup solitaire sous stéroïde. Chaque mot vient s’appuyer contre son sternum, rendant la pilule plus dure à avaler. Elle n’a jamais pensé qu’il se tournerait vers elle le jour où il aurait des soucis, personne n’est dupe, mais toute cette haine qui émane de lui est incompréhensible. Elle n’arrive pas à savoir ce qui a bien pu se passer en quatre ans pour qu’il vrille ainsi, pour qu’il en vienne aux mains après quinze minutes passées ensembles. Rez ne lui a pourtant rien dit qu’elle n’ait jamais prononcé auparavant. – Maintenant, tu vas fermer ta gueule. Ses traits se tirent alors qu’il appuie encore plus fort contre son torse, elle se demande si on peut casser une clavicule à main nue. Elle n’a pas la force de se défendre, incapable d’envisager ne serait-ce qu’une seule seconde lever la main sur lui. Elle ferme les yeux, se fait petite en attendant que ça passe, laisse aller sa tête contre le mur. « Arrêtes… Tu me fais mal… » finit-elle par demander, le souffle court, attendant que le monstre dans la tête de Seven s’en aille. Et même comme ça, il continue de la menacer. – Tu reviens pas m'voir, et tu racontes rien de tout ça. Ni à Anca, ni à Mihail. Pigé ? Sinon quoi ? Ça lui traverse l’esprit mais ne franchit pas la barrière de ses lèvres. Elle ne veut pas savoir de quoi il est encore capable. Il a réussi à la faire taire, à lui faire peur. Elle ne lutte plus contre lui. Elle rouvre les yeux pour que leur regard se croise, juste assez pour qu’il voit qu’elle l’a entendu. Elle n’a pas souffert de l’absence de Seven, mais visiblement elle va le payer à son retour, sans trop savoir ce qu’elle a pu faire pour déclencher ce déferlement de violence, sans trop savoir comment l’arrêter.

Arrêtant de réfléchir, elle finit par poser son front contre l’épaule de son frère, posant sa main contre son poignet comme pour lui dire de lâcher prise. Ce n’est pas tendre, c’est désespéré. Si c’est l’évocation d’Anca qui fait sortir de ses gonds Seven, c’est celle de son jumeau qui fait tiquer Rez. Le voilà leur point commun finalement. « J’ai pas besoin de lui dire pour qu’il le sache. » Sa voix est calme, masquant les idées noires qui fusent à l’idée de voir les deux garçons à nouveau ensemble. « T’as jamais compris. » D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, il a toujours été possessif avec Mihail, jaloux quand il revenait vers elle alors qu’elle n’avait pas besoin de faire des pieds et des mains pour cela. Ils se sont pris la tête tellement fois tous les deux à son sujet, Seven parce que Rez l’accaparait, Rez parce que Seven l’entraînait sur la mauvaise pente. Toujours la même rengaine. Il pense vraiment qu’après ce qu’elle vient de voir elle va laisser le dernier revenir sous sa coupe sans rien dire ? Elle relève les yeux, abattue par cet échange. « T’as gagné, j’ai peur de toi, j’ai peur de ce que j’ai vu, de ce dont tu es capable. Ce que t’es devenu me terrifie. T'es content ? J’ai peur pour Mihail aussi, tu sais très bien que j’peux pas te laisser l’entraîner là-dedans. C’est pas moi le problème ici. » Est-ce que lui se rend compte de ce qu’il est devenu ? Du danger qu’il peut représenter ? Est-il encore familier à ce genre d’émotion ? Il a l’air tellement vide à cet instant… « Laisse moi partir maintenant, s’te plait. »

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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyDim 21 Juil - 12:04

– MAIS T’ES… Sa voix se coupe quand il l'immobilise contre le mur, peut-être un peu plus brutalement que prévu. Il la maintient en place et ne réalise qu'à peine ce qu'il est en train de faire, la violence de chacun de ses gestes, chacun de ses mots. Elle ne tente rien. Ni de se débattre, ni de le calmer, ni de l'engueuler. Elle ne fait rien du tout et ça lui ressemble pas – mais il est trop aveuglé par sa colère pour s'en rendre compte. Simplement satisfait que sa proie ait enfin cessé de s'agiter entre ses griffes. La seule chose qui l'inquiète, c'est la possibilité qu'elle aille tout répéter à Anca ou Mihail. Il peut pas se permettre de la laisser froisser leurs relations déjà houleuses. – Arrêtes… Tu me fais mal… Il entend mais n'écoute pas, ne comprend pas ; à croire qu'ils ne parlent même plus la même langue. Sa main campe sur ses positions et continue de lui comprimer la poitrine un peu plus fort à chaque seconde qui passe. Il veut qu'elle obéisse, qu'elle ploie complètement face à lui et qu'elle lui donne ce qu'il a besoin d'entendre.

Mais comme toujours, elle fait tout l'inverse. Il sent sa main qui se pose sur son poignet, son front qui vient s'échouer contre son épaule, et il se fige. Le contact le dérange. Peut-être parce qu'il vient de Rez, peut-être surtout parce qu'il est empreint de toute sa détresse. Il n'y a aucune violence dans ses gestes et pourtant ça le heurte comme un uppercut dans le bide. – J’ai pas besoin de lui dire pour qu’il le sache. Et il sait bien que leur connexion est spéciale, qu'ils ont ce truc de jumeaux à la con, ce truc qu'il a toujours détesté. Le mépris déforme les traits de son visage. – Eh ben tu prends sur toi et tu lui montres que dalle. Arrête tes conneries. C'est pas comme s'il allait lire dans ses pensées non plus – si elle joue la comédie et qu'elle ne mentionne pas Seven, tout ira bien. Pas vrai ? – T’as jamais compris. Ça l'a toujours dépassé c'est vrai, et c'est bien ce qui lui pose autant problème. Peu importe combien il a tenté de lui subtiliser Mihail, ça n'a jamais fonctionné, il n'a jamais réussi à réellement s'immiscer entre eux. Tout son acharnement n'a jamais suffi à abîmer ce lien élastique, indéfectible. Ce lien qu'il jalouse profondément. Parfois il aurait voulu être à la place de Rez, pour que Mihail cesse d'aller et venir entre eux sans jamais se fixer, le cul entre deux chaises. Parfois il aurait simplement voulu avoir quelqu'un lui aussi, quelqu'un qui sache les choses sans qu'on ait besoin de les dire, qui comprenne tout absolument tout, qui soit là quoi qu'il arrive. C'est ce qu'il a essayé de chercher chez les aînés, chez Elena qui a disparu du jour au lendemain, chez Anca qui a préféré essayer de se tuer. Faut croire qu'il n'était pas assez pour les retenir. Alors il a cherché ailleurs, partout, chez les détraqués qu'il prenait en exemple dans les rues, chez les mômes aussi fracturés que lui, chez les paumés, les acharnés, les chiens galeux dont plus personne ne veut. Il a même cherché à l'autre bout du pays, là-bas à Savannah, mais il n'a jamais trouvé. Peut-être qu'il n'est simplement pas fait pour fonctionner en duo.

Il n'a jamais compris, elle a raison. Il ne comprendra sûrement jamais.

– T’as gagné, j’ai peur de toi, j’ai peur de ce que j’ai vu, de ce dont tu es capable. Ce que t’es devenu me terrifie. T'es content ? Non. Le monstre qui hurle dans sa tête s'en nourrit pourtant, de cette peur, cet aveu dégueulasse qui rassasie ses envies de pouvoir et domination. Mais c'est pas ce qu'il veut lui, au fond. Il veut pas qu'elle soit terrifiée face à lui. Quoi qu'il en dise elle reste sa sœur, et ça a encore assez de sens à ses yeux pour qu'il sache que ça ne va pas. C'est pas normal. Si elle le craint, il a toutes les raisons d'avoir peur lui aussi. Peur de cette chose qui lui ronge les entrailles et la raison, peur de ce qu'il est capable de faire quand il perd le contrôle. Peur de voir jusqu'où il pourrait aller, si elle recommençait à le provoquer. – J’ai peur pour Mihail aussi, tu sais très bien que j’peux pas te laisser l’entraîner là-dedans. Un rire lui échappe mais c'est sec, vide, presque triste. Il a l'impression d'être devenu la pire des raclures à ses yeux. Déchet nucléaire qui risque de contaminer tout ce qu'il touche, faudrait surtout pas que Mihail en soit victime. La vérité c'est qu'il l'a mérité ce dégoût, ce mépris, il l'a cherché et maintenant que ça lui revient en pleine gueule, il a mal. Architecte de sa propre chute, conscient qu'il est trop tard pour reculer. – Laisse moi partir maintenant, s’te plaît. Cette fois, il ricane. Ses yeux la fuient une seconde, se fixant sur le mur face à lui, ses muscles plus tendus que jamais. – Tu crois que j'vais l'entraîner dans quoi hein ? C'est presque trop calme, l'amertume qui filtre à chaque syllabe prononcée. Quand il daigne enfin baisser le regard sur elle à nouveau, il est brûlant de rancœur. – Il deviendra pas comme moi, si c'est ça qui t'fait tellement peur. Ils sont trop différents pour ça. La violence qui lui sert de moteur n'a jamais trouvé écho chez Mihail. S'il n'a pas tourné comme lui quatre ans plus tôt, il ne le fera pas maintenant. – T'as jamais compris non plus. T'es là à vouloir m'faire la morale mais t'es qu'une grosse conne, c'est pas parce que t'es miss je-sais-tout que t'as raison. Quand il s'agit de lui, elle ne sait rien. Mais dans le fond, il est même pas sûr que ça changerait grand-chose si elle savait tout, peut-être même qu'elle ne ferait que le détester un peu plus. Il préfère pas savoir. – C'est trop facile de m'faire passer pour un fils de pute juste parce que j'tape plus fort que toi. En attendant c'est pas moi qui juge comme une connasse alors tu vois, t'es pas si innocente que ça. Il la relâche enfin, reculant d'un pas pour lui montrer qu'elle est libre. Mais son regard ne la quitte pas. – Et t'sais quoi, Mihail non plus. Il était quand même prêt à t'laisser comme une merde pour se tirer avec moi. Ce n'est qu'une demie-vérité, parce que s'ils ont parlé de leur fuite un nombre incalculable de fois, il sait maintenant que Mihail n'a jamais été réellement sérieux. Pour lui ça n'était qu'un fantasme – pour Seven c'était le plan de toute une vie. C'est ce qui a brisé quelque chose entre eux y a quatre ans, quelque chose que le temps n'a pas suffi à réparer.  

Il finit par se détourner de sa sœur, parce qu'il en a déjà dit plus qu'il ne l'aurait voulu, parce qu'il aurait finalement préféré se contenter d'un va te faire foutre. Tout ce qu'il espère, c'est que l'information sur Mihail aura suffi à la blesser aussi profondément qu'elle l'a fait avec lui. La rancune bouillonne déjà dans ses veines alors qu'il retourne à sa victime, décidé à finir sa sale besogne, recommençant à le traîner au sol sans prêter plus d'attention à Rez. Elle a épuisé le peu de patience qu'il avait en réserve.
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyLun 22 Juil - 15:58

Rez se laisse gagner par l’incompréhension alors qu’il se met à ricaner nerveusement. Ce n’est pas ça qu’il voulait ? Qu’elle le craigne ? Ce n’est pas tout ce qu’il a cherché à lui inspirer depuis qu’ils se sont retrouvés, en lui montrant l’étendue de sa folie ? Sa respiration devient de plus en plus difficile alors qu’il continue son numéro. Immobile, elle l’observe perdre pied en l’écrasant dans sa chute. Va-t-il réduire son thorax en petit morceaux ? Les traits de son visage se tendent, on peut y lire toute son inquiétude. – Tu crois que j'vais l'entraîner dans quoi hein ? Y’a une pensée pour ce mec qui croupit en prison loin d’ici à cause de lui, il a la tête de Mihail, abattu. C’est furtif, dérangeant comme image. Elle a eu assez d’une sœur derrière les barreaux. Le regard rivé sur la carotide de Seven, elle n’est même pas fichue d’affronter sa rage en face. – Il deviendra pas comme moi, si c'est ça qui t'fait tellement peur. Elle hoche la tête, de droite à gauche. Il se trompe, il prend le problème dans le mauvais sens. Elle craint que Mihail se retrouve à sa place, coincé entre les griffes de Seven, épuisant son peu de patience, incapable de se défendre, incapable de lui donner ce qu’il veut. « Laisse-moi partir. » elle répète, un peu plus pressante, un peu plus angoissée. Ne pas faire de geste brusque, ne pas l’affoler plus qu’il ne l’est déjà. Elle ne sait pas combien de temps elle peut encore tenir. – T'as jamais compris non plus. T'es là à vouloir m'faire la morale mais t'es qu'une grosse conne, c'est pas parce que t'es miss je-sais-tout que t'as raison. Son torse brûle et elle voudrait pouvoir lui fermer sa grande gueule, tout juste bonne à balancer des insultes. Mais ça ne tourne plus très rond dans sa tête, entre les menaces, les noms d’oiseau et les présages de mauvaise augure, elle se perd et n’arrive plus à réfléchir correctement, à retrouver ce qu’il lui reproche. Le disque est rayé depuis des années. Coincée elle ne peut rien faire, à peine supplier. « Seven… » elle implore à bout de souffle. Elle ne tiendra plus en place très longtemps, mais elle ne veut pas raviver la colère de son frère. – C'est trop facile de m'faire passer pour un fils de pute juste parce que j'tape plus fort que toi. En attendant c'est pas moi qui juge comme une connasse alors tu vois, t'es pas si innocente que ça. Il lâche enfin prise et elle retrouve de l’air, prenant une grande inspiration comme une gamine qui viendrait de naître. Il lui faut peut-être quelques secondes avant de réagir à ses dernières paroles, juste le temps de retrouver ses esprits, ramasser son téléphone fracassé au sol, disparaître dans un autre coin de la pièce, hors d’atteinte. « Tu m’frapperais pas si j’avais tort, tu le sais aussi bien que moi. » sa voix se casse, blessée par ces mots trop incisifs qui résonnent encore dans sa tête, par la pression sur sa clavicule qui ne disparaît pas. Elle n’a jamais douté de la violence et de l’impulsivité de son frère. Il est brutal et borné, ce n’est un secret pour personne. Ils s’étaient déjà déchirés tous les deux, incapables de se parler calmement, comme des gamins qu’ils seront toujours, mais jamais il n’avait franchi cette limite, jamais il n’avait osé lever la main sur elle. Ce n’étaient que des disputes de gosses…

– Et t'sais quoi, Mihail non plus. Il était quand même prêt à t'laisser comme une merde pour se tirer avec moi. Coup de grâce, s’il n’avait dû jouer qu’une carte, c’était bien celle-là. Ses yeux vitreux retrouvent la mine noire de son frère, comme si ces quelques mots l’avaient encore plus secouée que ses gestes. Elle se heurte à un mur, il n’entend rien, ne comprend rien, ne fait que blesser tout ce qui passe sur son passage. « J’suis pas ton ennemie ! » cri du cœur qui traduit tout son désespoir face à la situation. Elle venait juste déposer un foutu bouquin, elle a juste voulu appeler les secours, récupérer son téléphone. Elle se rejoue la scène en accéléré et ne comprends toujours pas ce déferlement de violence, de haine. Ils ne se sont jamais entendus tous les deux, mais elle n’a jamais eu une once de haine envers lui, tout au plus de la colère. Ce n’est pas aujourd’hui que ça change, et pourtant à entendre Seven, elle est responsable de tous les malheurs du monde. La gorge nouée, elle continue. « Regarde c’que t’as fait, c’que tu m’fais ! » Elle tire un peu son t-shirt, dévoilant son torse rougit, prêt à laisser apparaître une contusion, témoin de leur échange. Elle le sait désormais qu’elle n’a plus aucune prise sur lui, qu’il y a quelque chose qui s’est brisé chez son frère pendant ces quatre ans loin de Détroit, sans vraiment vouloir savoir le pourquoi du comment, et surtout elle sait que ce n’est pas elle qui va le réparer. « C’est pas moi le problème ! » Rez insiste, et tant pis si ça fait d’elle une miss je-sais-tout, elle pense toujours n’avoir rien à se reprocher aujourd’hui, ne pas mériter tout ce qui lui tombe dessus, cette injustice lui crève le cœur.

Elle plaque sa main devant sa bouche, s’agrippant le visage pour s’empêcher d’chialer. Elle ne veut pas lui offrir ce spectacle, cette victoire, ça le réjouirait bien trop. C’est une chose de se douter que Mihail a des envies d’ailleurs inspirées par Seven, une autre de savoir qu’il a réellement failli le faire, failli se barrer comme un lâche qu’il n’est pas. Elle inspire longuement, essaye de se calmer, de rationnaliser, de lui faire passer ses envies d’enfoncer Seven parce qu’elle sait désormais ce qu’elle risque à jouer à la plus maligne. Et l’autre recommence à s’agiter autour de son poids mort. C’est trop pour elle, Rez ne veut plus être témoin de son agression. Elle lève discrètement son téléphone alors qu’il ne lui prête plus attention, capture une photo de Seven avec sa victime dans les bras, et s’empresse d’enfouir l’objet du crime au fond de son sac. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle a immortalisé cet instant, parce que s’il a bien réussi un truc, c’est la dissuader d’aller gueuler à qui veut l’entendre qu’il est devenu hors de contrôle. Peut-être que c’est un genre d’assurance ? Elle ne sait pas, le cliché disparaîtra surement au fond de son ordinateur.

Arrivée à la hauteur des garçons, elle ne peut s’empêcher de s’arrêter une seconde, lançant un dernier regard à son frère. « Qui est-ce qui est seul comme une merde finalement Seven ? » Elle lui renvoie le compliment, à voix basse et sans haine, le ventre retourné. C’est plus fort qu’elle. Surement qu’il a raison, qu’elle a besoin de faire la morale, qu’elle se croit meilleure que lui. Ce serait accorder beaucoup d’importance à l’avis de Seven que de considérer ce genre de réflexion, elle doit le prendre pour moins débile qu’il ne l’est vraiment probablement. On verra s’il se souvient de ranger le bouquin qu’elle lui a balancé sur la tête afin que sa chère Anca ne remarque pas les traces de son passage. La petite sœur se garde bien de ce petit rappel, tourne les talons, claquant la porte derrière elle.
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Seven Popescu
Seven Popescu

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poor impulse control (rez) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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quartier : north end, en colocation foireuse avec barbra, dans la maison de sa sœur internée. on le trouve plus souvent dans la rue ou dans des squats.
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MessageSujet: Re: poor impulse control (rez)   poor impulse control (rez) EmptyMar 30 Juil - 18:30

– Laisse-moi partir. Elle insiste et il n'écoute toujours rien, trop occupé à déverser son amertume comme une vague, étouffé par l'écume de sa rage. Le sel de chaque mot qu'ils s'échangent lui brûle la gorge. De toutes les retrouvailles il pensait que celles avec Rez seraient parmi les moins douloureuses, parce qu'ils n'ont jamais été assez proches pour qu'il accorde une réelle importance à ce qu'elle pourrait penser ou lui reprocher. Avec elle c'était censé être simple – tout au plus quelques réprimandes qu'il aurait balayées du revers de la main, oubliées dès le lendemain.

Alors pourquoi il a un trou dans la poitrine et une enclume dans le bide ?

Il est sourd aux suppliques de sa sœur, à la douleur qu'il lui cause, à peine conscient de la brutalité de leur échange. La portée de ses gestes lui paraît dérisoire – trop habitué à une violence constante et croissante, ça ne lui fait plus ni chaud ni froid. Quand il la relâche, ce n'est pas en réponse à ses implorations. C'est juste parce qu'il veut mettre fin à la discussion. Une pointe de confusion vient même froncer ses sourcils quand elle s'éloigne à toute vitesse, à croire qu'elle aimerait mettre toute la distance du monde entre elle et lui. Il lui faut quelques secondes pour comprendre et percevoir la peur une nouvelle fois. Redescente, comme après avoir atteint le point culminant d'un grand huit. La colère se dissipe peu à peu, le laisse deviner l'étendue des dégâts. Il a franchi la limite de trop et il le sait. – Tu m’frapperais pas si j’avais tort, tu le sais aussi bien que moi. Il serre les poings, serre les dents. Tellement que sa voix est à peine audible quand il claque en réponse : – J't'ai pas frappée. Brutalisée, poussée, blessée, mais pas frappée. Il ne lui a pas donné de vrai coup. C'est la seule chose à laquelle il peut se raccrocher pour se rassurer lâchement.

Le seul coup qu'il lui porte, c'est la révélation sur Mihail. C'est bas, vicieux, carrément méchant. Tout ce qu'il veut c'est lui faire mal et ça fonctionne, il le voit dans son regard qui se trouble. Pourtant il se sent affreusement vide. Il n'arrive ni à culpabiliser, ni à jubiler.

– J’suis pas ton ennemie ! Le coin de ses lèvres tiré dans un rictus mauvais, il soupire. Peut-être qu'elle ne veut pas l'être mais elle l'est quand même – ils le sont tous. Peu importe qu'ils soient de son côté ou non. Il a toujours été distant, trop méfiant, mais ces quatre dernières années n'ont fait que tout empirer, jusqu'à le rendre complètement parano. Il voit le monde entier comme un ennemi personnel, et même les gens les plus proches de lui ne font pas exception. Même Frankie – pour ça qu'il a fui – même Barbra – pour ça qu'il lui ment – même Anca – pour ça qu'il est trop brutal. Tellement convaincu que tout le monde veut sa peau qu'il ne sait plus différencier le bon du mauvais, et qu'il se sent obligé de toujours attaquer le premier, toujours faire ses preuves, toujours mordre plus fort que les autres. Même quand c'est injustifié. Même quand c'est juste Rez et qu'elle ne lui a rien fait. – Regarde c’que t’as fait, c’que tu m’fais ! Elle tire sur son col pour dévoiler sa peau meurtrie, rougie, mûrissant sûrement déjà un futur hématome. Il peut presque déceler le contour de ses doigts imprimé sur son thorax. Et une part de lui sait que c'est mal, qu'il devrait s'excuser et lui dire qu'il voulait pas, qu'il contrôle plus rien, que parfois il a l'impression que sa rage est une personne à part entière et qu'elle l'évince pour agir à sa place. Mais il est trop borné, trop fier pour avouer ses fautes et ses peurs. – C'est rien, fais pas ta chochotte.  Ça sonne faux, parce que même lui n'y croit pas. – C’est pas moi le problème ! C'est lui, bien sûr que c'est lui. Dans le fond, ç'a toujours été lui. Souvent il a l'impression de n'être que ça : un problème. Qu'il le veuille ou non et même quand ce n'est pas sa faute, il n'est qu'un foutu problème dont personne n'a la solution. Pas même lui. – Ferme-la. Il supporte plus de l'entendre. Au prochain reproche, il implose.

Elle a l'air à deux doigts de chialer et le spectacle lui paraît insoutenable – il n'en tire aucune satisfaction, ni même aucune colère. Rien d'autre qu'une horrible brûlure au creux de la poitrine et une soudaine envie de se barrer. À défaut, il détourne le regard et fait mine de se concentrer sur sa victime à nouveau, recommençant à tirer le poids mort en direction de la porte de derrière. Sa mâchoire se crispe quand il entend sa sœur approcher, refusant de lever les yeux vers elle, décidé à l'ignorer jusqu'à ce qu'elle disparaisse. – Qui est-ce qui est seul comme une merde finalement Seven ? Pendant une seconde il se fige, muscles tendus à l'extrême, comme s'il venait de recevoir un coup physique. Pas un mot ni même un regard – il ne réagit pas, encaisse simplement en silence alors qu'elle tourne les talons. Ce n'est que lorsque la porte claque qu'il daigne enfin lever la tête, mais Rez n'est plus là pour lire la haine dans ses yeux. Il reste planté là un instant, ravalant difficilement sa colère, s'étouffant avec jusqu'à en avoir un nœud dans la gorge. Ses gestes sont rageurs quand il se remet finalement en action, faisant cogner le type dans les meubles et les murs en le tirant jusqu'à la sortie. Il s'y reprend à trois fois pour le hisser sur son épaule difficilement, comme un sac de patates, avançant jusqu'à la clôture d'un pas mal assuré. Trop rongé par ses émotions pour réfléchir, il se contente de le faire passer de l'autre côté, l'écoutant s'écraser au sol lourdement. Et c'est tout. L'autre finira bien par se réveiller, il sait pas, il s'en fout. Les mots de Rez tournent en boucle dans sa tête et il n'a qu'une envie : oublier. Il prend même pas la peine d'effacer les traces de l'altercation avant de quitter la baraque, bien décidé à trouver un moyen de se bousiller les neurones. Y a que ça pour l'aider à tout enfouir.

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