lucky man (ltf)

oooh what a lucky man he was

le plus petit qui me regarde comme s'il voulait que je lui fasse un bisou, comme s'il cherchait désespérément de l'attention. mais c'pas parce que je l'ai enfanté que je suis obligé de m'en occuper. surtout quand c'est un espèce d'attardé con comme un trou. avec une gueule d'ange qui donnerait envie de lui donner des baffes. mais au moins lui a pas la gueule de morveux aussi définie que son grand frère. c'pour ça que je le préfère. de loin. même si ça reste un petit con. moins con que l'autre en tous cas. ça s'voit dans leurs résultats. malcolm c'moins un branleur. et il s'adresse mieux à moi. puis encore heureux. sinon j'le claquerait. ça me donnerait une occasion. mais draxter c'pas les claques qui manquent, puis chacune qui s'envole l'une après l'autre depuis qu'il est mioche. toujours eu la tête de bouffon qui cherche des noises, le genre de petits cons qui vole des bonbons à l'épicerie, ou traite les passantes de putes juste parce qu'il vient d'apprendre le mot. p'tit con, ouais, 'me fait presque mal à la tête de penser à lui.
mais là rien. juste la télé devant moi, personne pour m'emmerder, sauf malcolm à côté qui fait semblant de regarder le foot, mais qui me matte plus qu'autre chose. on dirait une gonz' en chaleur. 'fait chier, le gosse. 'peut pas regarder devant lui.
puis juste pendant qu'y'a des commentateurs qui disent un truc pas mal sur un joueur que j'aime bien, l'autre en haut tape sa crise, puis j'entend un gros boum, bruit sourd suivi d'un fracas, comme du verre qui tombe. 'me lève pas de mon siège, mais je tourne juste la tête vers l'escalier c'pas bientôt fini ce bordel draxter? p'tit con!
et il crie, j'entend que la moitié des mots tellement sa voix m'agace et j'ai l'habitude de la mettre en sourdine quand il me parle. j'l'entend plus. presque plus. juste là qu'il me traite de connard de merde !
puis j'me lève, monte là haut. le sang qui monte au crâne, je vois presque trouble, peut être à cause des trois bières que j'ai vidées. m'en fout. je fonce jusqu'à sa chambre, où tout est en bordel, et y'a le miroir pété sur le sol à côté de l'entrée. puis en entrant je marche dessus sans faire exprès, craquement sous mes chaussettes qui tranchent mon pied gauche. le sang monte encore plus putain mais c'est quoi ce bordel espèce de fils de pute ! tu vas me ranger tout ça bien vite sinon j'te balance par la fenêtre ! et il a la tête aussi rouge que moi, presque plus, il me croise pas du regard, et est occupé à fourrer des fringues dans un sac adidas. mais tu fais quoi là gros merdeux ? tu pars en vacances, hein, c'est ça ? tu vas faire un trip sur le trottoir vendre ton cul aux sodomites, hein ? que je lui dis, les mains sur les hanches, une veine sur ma tempe qu'est prête à exploser. et ce qu'il dit est encore presque flou, juste quelque chose dans le genre de je me casse gros chien, j'me barre d'ici! un truc ponctué d'espèces de grognements, puis on dirait presque un ado en chaleur tellement qu'il crie. putain mais tu pars pas avant d'avoir rangé tout ça gros bouseux ! tu vas pas t'en tirer comme ça ! mais il m'entend pas, continue de remplir son truc puis me bouscule l'épaule en tentant de sortir de sa chambre. puis je le pousse, assez fort pour qu'il manque de tomber. mais il marche tranquille sur les bouts de verres, ses baskets crissent dessus et font craquer des gros bouts. mon pied à moi commence à me faire mal, puis je m'appuie contre la porte. tu nettoie avant de partir, petit con. mais il répond pas, serre les mâchoires comme s'il était le roi du monde. c'moi qui l'ai faite cette mâchoire. j'peux tout aussi facilement la détruire.
puis il se relève, bouge à nouveau vers la porte et me pousse. je trébuche sur le verre, mon pied me fait encore plus mal, et je me rattrape sur les bouts de miroir comme je peux. et ça s'enfonce dans mes mains, ça fait mal, et j'arrive pas à me relever. et quand je lève la tête il est juste au dessus de moi. j'ai toujours chaud au cerveau, et mélangé à l'alcool ça me donne une migraine de con. puis là au dessus de moi il me regarde comme il m'a jamais regardé, regard qui lui aurait valu plusieurs baffes partout sur la gueule. mais je peux rien faire. et d'un coup il me crache dessus. qu'est ce que tu fais petit morveux?! tu vas pas t'en tirer comme ça connard! puis en essayant de m'enlever le liquide du front je me fout du sang et un bout de verre sur le visage, ça fait encore plus mal.
puis en levant les yeux il est plus là, j'entend ses pas qui martèlent les escaliers, et sa voix presque atténuée par sa descente qui crie adieu fils de tchoin! j'te déteste! pourris bien ici espèce de gros con de ta race!
et la porte claque.