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 burning man (savannah, georgie).

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JJ O'Reilly
JJ O'Reilly
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- - DÉGUISÉ EN ÊTRE HUMAIN,
POUR UN SEMBLANT D’HUMANITÉ.


[ ON S'RACONTERA NOS MALHEURS
ET ON FERA SEMBLANT D'SE COMPRENDRE
]


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âge : 23 ans
statut : pas bon pour toi.
quartier : delray, dans une vieille baraque immense avec les kids (et un enfoiré de raton laveur), sûrement qu'elle était belle autrefois cette bâtisse, mais aujourd'hui elle tombe en ruine, le toit prend l'eau et y a des trous dans le plancher. mais qu'importe, les propriétaires ont fuit en laissant la plupart des meubles, alors c'est parfait.
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MessageSujet: burning man (savannah, georgie).   burning man (savannah, georgie). EmptyMar 13 Aoû - 21:43

warning : ce rp contient une scène très violente, ne pas lire si c'est pas votre truc.

Je n'aime pas quand Sam n'est pas là. J'ai toujours l'impression qu'une catastrophe va arriver et que quand il va rentrer, il aura à nouveau changé d'avis sur moi. J'sais pas pourquoi, mais ça me travaille énormément depuis qu'il s'est barré avec Daire. Et mes folles aventures avec May ne suffisent pas à me garder l'esprit occupé en permanence. J'ai encore trop le temps de penser, de cogiter. Peut-être qu'il faudrait que j'aille bosser, ça ferait passer le temps j'imagine. En attendant, j'suis vautré sur le canapé, la chaleur m'écrase et me coupe toute envie de faire quoi que ce soit. Alors j'ai allumé la télé, histoire d'avoir un fond sonore qui vient diminuer celui dans ma tête. Et je zappe, sans rien trouver qui capte vraiment mon attention. Je m'étais pourtant juré depuis le jour chez Otto de ne plus regarder les infos. La nouvelle avait été trop violente, j'aurais préféré ne jamais le savoir. Jamais, jamais, jamais. Je ne l'ai d'ailleurs toujours dit à personne. A qui je pourrais le dire ? Mon père est mort, oui et ? Ça fait déjà des années JJ. Putain de mensonge merdique qui m'empêche aujourd'hui de réclamer l'attention dont j'ai besoin. Je me sens vriller lentement, perdre pieds, couler. Et avec Sam qui n'est plus là, je n'ai plus aucun repère. Rien.

Mais très vite, mon attention est détournée par les images qui défilent à la télé. Putain de télé. Je me redresse lentement et augmente le son, espérant simplement être en train d'halluciner.

« ... des images fortes dans la ville de Savannah en Georgie à la sortie de la prison. Une foule s'est rassemblée avec des pancartes pour protester violemment contre la libération de Don Boegen, un multirécidiviste à la tête des Aryan Brotherhood de la prison, un gang particulièrement meurtrier et qui prône la suprématie blanche. Il avait était condamné à 45 ans fermes et a finalement été acquitté après seulement 10 ans derrière les barreaux... »

Les yeux écarquillés, je fixe l'écran. Le plan change et je me retrouve avec une prise rapprochée sur le visage plus que satisfait de Don qui salue la foule mécontente venue l'insulter. Il savoure, je le sais. Ça crève les yeux. Il est libre. Il est dehors.

Il est libre.
Il est libre.
Il est libre.

Putain.
On va tous crever.

Mon sang ne fait qu'un tour et je me lève subitement, sans réfléchir, comme un automate. Je croise May qui descend des escaliers, probablement qu'elle venait me rejoindre. Je crois qu'elle me parle, mais je n'entends rien. J'ai le regard vide, concentré, mes gestes mécaniques. J'attrape les clés de voiture et je sors. M'engouffre dedans, démarre en trombe et disparais au bout de la rue.

Je n'ai rien pris avec moi. Aucune affaire. Même pas de quoi boire, ni manger, ni d'argent. Je n'ai même pas mes papiers ni mon téléphone. J'suis  juste parti, comme ça, sur un coup de tête et les mains vides. Je sais où je vais, je sais ce que je dois faire. Mais je ne sais pas encore comment je vais pouvoir faire ça.

En cours de route, je me retrouve à sec d'essence. Réservoir vide et pas une thune. Je m'arrête à une station, toujours pas redescendu de ma transe. En fait, plus je m'approche de Savannah et pire c'est. Je sens toutes les connexions sauter les unes après les autres dans ma tête au fur et à mesure que j'avale les kilomètres. Les mains constamment crispées sur le volant, je n'écoute même pas la musique. Y a rien d'autre que le bruit assourdissant dans ma tête qui se superpose à ceux de la route et du moteur.

J'attends presque une heure à la station avant qu'une occasion ne se présente. Un mec qui laisse les clés sur sa voiture après avoir fait le plein pour aller payer à l'intérieur. Ni une, ni deux, je quitte mon tas de ferraille pour voler l'autre sans réfléchir. Faut que j'avance, que je sois en mouvement. L'inertie me rend fou et je pourrais me dégonfler. Mais faut pas. Faut que j'aille jusqu'au bout. Faut que j'atteigne ma cible et que je trouve une solution. J'improviserai, j'en sais rien. Je trouverai bien un moyen.

Je reprends la route et la fin du trajet file sans que je ne m'en aperçoive. A vrai dire, j'imagine que j'aurais pu avoir mille accidents, mon attention était ailleurs et je n'ai aucun souvenir de tout ce qu'il s'est passé sur le chemin. J'ai conduis de façon machinale, mais mon esprit était ailleurs, retiré dans les tréfonds de mon crâne à essayer de ne pas exploser sous le choc.

Il n'aurait pas dû sortir, jamais. Ou alors dans si longtemps qu'il m'aurait oublié. Mais là, j'ai du mal à croire à une coïncidence. Je n'imagine même pas le nombre de personnes qu'il a dû soudoyer et menacer pour arriver à sortir avec la condamnation qu'il avait. Ça me semble irréel. En revanche, la menace qui plane sur moi, sur nous, elle, me semble particulièrement réelle. Il m'avait prévenu quand je les ai rejoint : le seul moyen de quitter le gang, c'est de mourir. J'ai pas respecté les règles. Et au vu du harcèlement que j'ai pu subir sur mon téléphone après mon départ de leur part, j'imagine qu'il ne va pas me laisser tranquille. Pas après tout ce qu'il a fait pour moi. Et j'le connais. Suffisamment pour savoir que je ne serai pas le seul dans cette histoire à y laisser la vie. C'est tous les kids qui risquent d'y passer si je n'agis pas le premier. Et cette idée me fout en l'air. Tout comme celle de devoir aller nuire à Don. Je n'ai pas envie. Parce qu'il me manque. Que je voudrais que tout soit ok entre nous. Qu'il soit content pour moi d'avoir retrouvé Sam et les autres. Je voudrais pouvoir descendre le voir à Savannah de temps en temps, ou que lui monte à Detroit. Je voudrais pouvoir passer du temps avec lui encore, retrouver ce regard qu'il posait sur moi. Cette façon qu'il avait de me faire sentir unique, spécial et si précieux. De ne jamais me traiter comme un dégénéré ou un fou-furieux. J'me sens faiblir.

Putain, ça me manque tellement.

Quand j'arrive à Savannah, il est 10h du matin. J'ai roulé toute la soirée et toute la nuit. J'suis explosé, les yeux défoncés par le manque de sommeil. Ca me fait étrange de revenir ici, pourtant, j'suis pas parti depuis si longtemps que ça. A peine quelques mois. Mais la ville me semble subitement bien plus hostile qu'avant. Et étrangement, bien plus riche aussi. Comme si je n'étais jamais rendu compte de ça avant, mais la différence avec Detroit est juste hallucinante. La qualité des routes, des maisons, des gens. La tranquillité des rues, le silence à certains endroits. Et bizarrement, je me sens étranger, pas à ma place. Je n'ai même plus l'impression d'avoir grandit et vécu ici pendant des années. Et ça me refile un sentiment étrange de solitude et de malaise.

J'peux pas agir tout de suite. Faut que je réfléchisse, que je dorme, je ne sais pas. Alors, de façon automatique je me dirige vers notre ancien loft, j'me demande s'il est toujours vide. Je gare la voiture en bas et je monte. Tout est exactement comme on l'a laissé. Rien n'a bougé et la porte n'est toujours pas fermée à clé. J'suis même pas sûr qu'on l'ait fermé un jour celle-là. Je fais nerveusement tourner les clés de voiture dans mes mains, les yeux qui trainent ici et là, dans ce lieu chargé de souvenirs. J'ai les boyaux qui se tordent et l'impression d'étouffer. Il manque pas mal de choses, vu qu'on a tous pris nos affaires en partant. Il reste seulement les meubles et les matelas. Je déambule et ça me semble étrangement petit comparé à ce qu'on a maintenant. Alors que ça me semblait immense à l'époque. Je laisse mes doigts trainer sur les murs, sur les meubles. Comme pour m'imprégner des lieux, les reconnaitre. C'est vraiment une étrange sensation et pendant un instant, ça me fait oublier tout le reste. Mais très violemment, en pénétrant dans l'espace qui servait de chambre à coucher pour Eanna et moi, j'suis saisi à la gorge par mes émotions. Je m'arrête, fixe le matelas vide et des images défilent sous mes yeux. De tous nos moments passés dessus. Elle me manque. Terriblement. Je fronce les sourcils et passe une main sur mon crâne alors que je me sens de plus en plus mal. Je fini par aller m'allonger sur le matelas, exténué et plutôt bouleversé par tous ces souvenirs.

Les heures défilent et je ne parviens pas vraiment à trouver le sommeil. Je tourne en rond dans le lit, je soupire, j'ai chaud - bien plus qu'à Detroit finalement - et je cogite sur ce qui m'attend. Sur ce que je dois faire, comment le faire, si je vais vraiment le faire ou non. Et tout s'accélère. Je me mets à penser à mon père, à toutes mes angoisses vis à vis de l'absence de Sam, à la menace que représente Don. Tout ça s'emmêle dans ma tête, paquet de nœuds. Ça grossit, ça m'énerve, ça m'excite, je sens toute la tension qui tend mes muscles les uns après les autres. Mélange d'impatience, de contrariété et de frustration. L'impression que je ne contrôle à nouveau plus rien, que tout m'échappe. Et je ne supporte pas ça. Ma respiration s'accélère, mon pouls aussi, c'est comme si je pouvais sentir mon sang circuler plus vite sous ma peau. Faut que je me remette en mouvements, je redeviens dingue. Alors je me lève brutalement, la mine décidée, chargé d'une colère terrible. De celle qu'on n'arrête pas, qu'on ne peut pas canaliser.  En me levant, je réalise qu'il fait nuit. Je me dirige vers la cuisine et je commence à ouvrir tous les tiroirs sans savoir ce que je cherche vraiment. Mais quand je le trouve, ça me parait évident en un claquement de seconde. Là, au milieu du reste, y a ce gros couteau de boucher. Je le teste sur mes doigts, la lame est encore aiguisée. Et je revois Sam soulever son t-shirt, me montrer la cicatrice terrible qui venait traverser une partie de son buste. Ça réveille en moi une haine viscérale. Personne, ne, blesse, Sam. Personne. Et je refuse que ça arrive à nouveau. Je refuse que Sam crève sous la main de Don. Je refuse que Sam crève, tout court.

Je déglutis, déterminé. Je passe ma langue sur mes dents, lèvres closes et je repars. Je quitte le bâtiment sans un dernier regard, focalisé sur mon objectif de la nuit. Je me remets en route et je me mets à chercher dans la ville, ce petit bar un peu glauque dont Don m'avait souvent parlé, leur QG. Apparemment, ils s'y réunissent souvent. Et j'imagine qu'après sa libération, il va y passer du temps. Je fini par le trouver, je coupe mes phares et je me gare dans la rue, observant les lieux de loin. Je ne vois pas Don, mais au vu des gens qui sortent et qui rentrent, il doit être là. Je reconnais certaines têtes. Et maintenant ? Comment je fais pour l'atteindre ? Je reste une heure dans la voiture, à trembler, totalement instable, sans savoir comment opérer. Je me rapproche un peu, prudemment, viens me garer un peu plus près tout en essayant de rester discret. Ce n'est pas compliqué, personne ne se préoccupe de moi. Mais en me rapprochant, je remarque une ruelle adjacente,  qui donne sur le côté du bar. Et je comprends assez vite que plusieurs personnes viennent ici pour fumer leurs clopes plutôt que d'aller devant. Tremblant de plus en plus fort, le souffle court et bruyant, je démarre, quitte ma place pour venir me foutre dans la ruelle. La tension qui monte et l'impression que je vais faire un AVC à chaque fois que la porte s'ouvre. Mais ce n'est jamais lui. Je regarde frénétiquement derrière moi, me disant que je n'aurais peut-être pas dû quitter la rue principale. Si ça se trouve il est reparti déjà et j'attends comme un con. Si ça se trouve il n'est même pas là et j'attends aussi comme un con. Je passe une main sur mon front et je réalise que je transpire. Je grimace, énervé d'être aussi émotionnel. Quand j'ai balancé le mec du phare, ça ne m'a fait ni chaud, ni froid. Alors pourquoi est-ce que là c'est si dur ? Je repense à Assia et à ça ne fait que me flinguer encore plus le cerveau. Je me sens de plus en plus coupé de la réalité. Si bien que lorsque la porte s'ouvre à nouveau, je ne réagis pas tout de suite. Il me faut bien cinq secondes avant de tilter que c'est lui.

Il est là.

Je me redresse immédiatement et arrête de respirer. Il est seul et s'allume tranquillement une clope. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi détendu que ça. Je l'observe un moment, sans réagir. Tétanisé. Sa clope est presque terminée. Et soudain, je suis pris d'une montée d'adrénaline hyper violente. J'arrête de réfléchir et je passe à l'action. C'est maintenant ou jamais. Je démarre et quitte brusquement ma place, il tourne la tête vers moi et j'allume les phares pour qu'il ne me voit pas et pour l'aveugler. Ça fonctionne. Je le vois grimacer et ramener une main vers ses yeux pour se protéger. Mais le temps qu'il fasse ça, j'ai accéléré au maximum et j'suis monté sur le trottoir pour le percuter. Je pile au moment où je sens l'impact et je l'entends étouffer un cri, se ramasser sur le capot avant d'être propulsé au sol.

Je me fige pendant quelques secondes, haletant. Qu'est-ce que je viens de faire, qu'est-ce que je viens de faire. Je reprends mes esprits, secoue ma tête et sors de la voiture, toujours tremblant. Il est allongé au sol, complètement sonné. Je m'approche de lui et regarde autour de nous. La rue est déserte, silencieuse. Je respire de plus en plus fort, si bien que ça attire son attention. Il roule pour se mettre sur le dos et me cherche du regard. Lorsqu'ils se croisent, je le vois perdre pied. Il n'a pas l'air de comprendre. Alors on se fixe comme ça pendant un moment et tout à coup, il éclate de rire. Je fronce les sourcils, perplexe. Inquiet que le bruit qu'il fait puisse rameuter du monde, je le lâche du regard un instant, le temps de vérifier qu'il n'y a personne aux fenêtres, ou dans une voiture. Grossière erreur. Je l'entends se mouvoir mais je ne réagis pas. Pourtant, la seconde d'après, je l'entends beugler et une douleur violente me terrasse au niveau du ventre. Je recule de plusieurs pas sous le choc, mes mains plaquées sur ma peau, plié en deux. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce qu'il vient de se passer. Mes yeux se posent sur lui, il est avachit au sol, tenant sa jambe en gémissant un peu. J'ai dû la casser en le percutant. A côté de lui, une petite lame avec du sang dessus. Cet enfoiré devait avoir ça sur lui et il a profité de mon inattention pour la sortir et me la planter. Une chance, la douleur a sa jambe l'a empêché de se relever complètement et de me poignarder plus haut, ou plusieurs fois.

Mais la douleur mélangée à la colère suffisent à éteindre la dernière lumière dans ma tête. Je retourne à la voiture, ignorant totalement ma blessure, l'adrénaline me permet de passer outre sans le moindre problème. J'ouvre la portière passager et attrape le couteau avant de revenir vers lui. Il est presque à moitié debout lorsque je suis de nouveau à sa hauteur, mais ça ne dure pas. Je plante lâchement la lame dans le bas de son dos, lui arrachant un cri. Lorsque je retire la lame, il s'effondre. Je le pousse d'un coup de pied pour le faire rouler par terre et qu'il soit à nouveau allongé sur le dos. Je ne ressens rien d'autre qu'une envie folle de lui faire du mal. Tellement mal. Derrière mes rétines il y a l'image de la cicatrice de Sam. L'image est si forte que ça me brûle les yeux. Feu ardent qui alimente ma rage. Et sans plus me soucier de savoir s'il y a des témoins ou non, je m'abats sur lui. La lame que je plante dans son ventre, le plus profondément possible, exactement au même endroit qu'il a planté Samih. Il hurle. Et ça me fait comme une décharge électrique. Je reste stoïque, hyper concentré sur ce que je fais. Je retire la lame et la plante à nouveau un peu plus loin. Et je recommence, encore et encore et encore et encore. Puis je me mets à tirer la lame vers moi quand je la plante dans ses tissus mous, je m'excite et ça devient n'importe quoi. Mes gestes deviennent désordonnés, le sang qui gicle à chaque fois que je sors la lame et que je la brandis au-dessus de moi. Y en a de partout. Sur lui, sur moi, sur le sol, sur la voiture juste à côté. A la fin, il n'y a même plus de résistance contre la lame et il ne crie plus. Épuisé, à bout de force je ralentis et finis par m'arrêter. Je laisse tomber le couteau par terre et me penche en avant, les main sur mes cuisses, tentant de reprendre mon souffle. Je suis trempé de sueur et je ne réalise pas vraiment ce qu'il vient de se passer. Mon corps et encore sous l'effet puissant de l'adrénaline. Je souffle et me redresse, la poitrine qui se gonfle rapidement. Je fini par tourner la tête vers lui et je réalise qu'il n'est pas mort. Il me fixe, les yeux injectés de sang, sans parler de celui qui coule de sa bouche. Il respire bruyamment et de façon irrégulière, tous les traits du visage tirés par la douleur. Et même là, il tente de bouger son bras. Au départ, je ne comprends pas. C'est quand je vois la lame avec laquelle il m'a attaqué juste avant que je comprends. Je me mets à rire nerveusement. Ou peut-être que je pleure, j'en sais trop rien. On dirait un mélange des deux. Je renifle et me redresse, shootant dans la lame pour l'éloigner. Sacré Don. Même sur le point de crevé, à moitié coupé en deux, il ne lâche rien. Ça me fait sourire, j'sais pas trop pourquoi. J'crois que je suis juste en train de péter les plombs, les nerfs qui lâchent totalement.

Je regarde autour de moi, il me reste une dernière chose à faire. Une dernière envie. Une belle envie, une folle envie. Je m'approche d'un des arbres qui bordent les trottoirs et arrache une branche. Je retourne vers la voiture, cale la branche entre mes cuisses et retire mon t-shirt que je viens envelopper autour de la fine branche. Je serre bien et ouvre le clapet de l'essence à l'arrière de la voiture. J'enfonce la branche dedans afin d'en imbiber tout le tissu, puis je la ressors et ferme le clapet. Je m'approche de Don il me fixe en riant nerveusement, enfin je crois qu'il rit. J'suis pas sûr, il fait surtout des bruits bizarres et sa gueule ne ressemble plus à grand chose. Enfin, c'est toujours mieux que son buste. Ce qu'il en reste du moins. Je sors le briquet de ma poche de jean, finalement la seule chose que j'avais sur moi. Et c'est tant mieux. J'ai envie d'un beau final. J'allume le tissu qui s'enflamme aussitôt, une belle flamme bleue. J'observe ça un moment, fasciné, oubliant tout le reste. Et je réalise que ça fait un bail que je n'ai rien cramé. Putain, ce que ça a pu me manquer. Ce bruit, cette odeur, ces couleurs. Ça me transcende. C'est si dingue que ça réveille en moi des pulsions sexuelles complètement abjectes et déplacées. Je finis par poser les yeux sur Don et pour la première fois depuis que j'ai quitté Detroit, je parle. — Tu t'souviens, c'est toi qui m'avait dit qu'il ne fallait pas hésiter à commettre les pires folies pour protéger les siens. Il sourit, un truc un peu détraqué, tordu par les spasmes qui le secouent. Je réponds à son sourire, mais moi c'est presque tendre. — J'aurais préféré que ce n'soit pas contre toi, tu sais. Il essaye de parler, mais il n'en sort qu'un son étouffé et il crache juste du sang péniblement. Il ferme les yeux une seconde, visiblement à bout. — J'espère qu'tu avais bien profité d'ta journée d'liberté. Je suis sincère. Je l'espère vraiment. Puis je tends le bras et l'amène vers son t-shirt à lui, jusqu'à ce qu'il s'embrase. Je fais de même sur son pantalon et je fini par lâcher la branche sur lui. Il se remet à hurler, du moins il essaye, mais ça ne ressemble plus à grand chose. Je le regarde se tordre de douleur, immobile. Mais très vite, je fais abstraction de tout et je n'entends plus que le crépitement relaxant du feu. Il ne faut pas beaucoup plus de temps pour que le corps de Don s'immobilise enfin, il a rendu les armes.

Malheureusement, je ne peux pas m'éterniser. Je ne peux pas rester contempler mon œuvre jusqu'à la fin. J'entends des bruits au bout de la rue et ça me tire de mes pensées. Je sursaute à moitié et reviens à la réalité. La première chose qui me frappe, c'est l'odeur. Je grimace et recule d'un pas, venant placer le revers de ma main sur ma bouche. Je tourne la tête et c'est là que je les vois. Ils sont dix et ils foncent sur moi en courant. Je me jette dans ma voiture, sans prendre le temps de refermer la portière côté passager. Heureusement la voiture tournait toujours. Je recule à toute allure pour descendre du trottoir et je prends la fuite sans me retourner. La portière ouverte s'éclate sur les voitures garées, provoquant un bordel pas possible et elle finit par se faire fermer de force lorsqu'elle percute un poteau. J'éteins mes phares pour ne pas être trop repérable et je traverse la ville à toute allure, sans réfléchir. Direction la maison.
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