you like your girl insane

(cette partie est obligatoire, vous devez remplir au moins 7 anecdotes, mais vous pouvez en faire autant que vous voulez si vous êtes inspiré)

01_" ALTEA ! euh non, JESUS ! NOA ! RUBY ! LUPE, MERDE !” wala. en général c’était après avoir repassé les prénoms des quatre autres que le bon revenait à la mémoire de la matriarche. autant dire que se faire appeler "LUPE, MERDE !" toute son enfance, ça ne forge pas de très hautes estimes. m’enfin les familles nombreuses ça apprend plein de trucs. la partage, l’abnégation, la négociation, la baston … ils ont suspecté un instant la matriarche d’avoir tenté non pas de s’faire une équipe de foot ou un groupe de rock, mais plutôt une bande de catcheurs. mais non. fin y a toujours eu de l’ambiance chez les aguirre.

02_mais lupe, elle attend. de toute façon elle n’a plus faim alors elle peut bien laisser le dernier tortillas à un autre, même s’il sent trop bon ptn. et puis elle racontera ses histoires d’école une autre fois, ruby a encore fait des siens et c’est plus important comme sujet. alors non elle dit rien, elle jette un œil à altea, et elle se redresse en essayant de lisser ses cheveux du plat de ses mains. elle est top belle altea. elle soupire lupe, pas trop fort, parce que y a toujours le regard de jesus qui traine sur elle et elle a pas envie qu’il s’inquiète. elle plante à nouveau les coudes sur la table, se voute le visage entre les mains et elle attend. ni son tour qui viendra pas, ni la dernière part de tarte qu’elle laissera aux petits qui doivent pousser, aux grands qui doivent devenir plus fort. elle attend, et puis voilà. malgré la douleur dans ses jambes immobiles.

03_y a du monde, toujours. et pas que les marmots qui poussent comme des herbes sauvages de toute part. y a toujours des types qui passent à la maison. des grands costauds, aux muscles soulignés par des tatouages. des fois ils arrivent avec des paquets et repartent sans. des fois, ils viennent les mains vides, même si y a toujours un gun qui dépasse de la ceinture, et ils se posent à tables pour partager la bonne bouffe que maman fait toujours en trop grande quantité. ils sont cool ces gars. des espèces de grands frères par intérim. les petits finissent toujours par s’entasser à leurs pieds pour écouter leurs super histoires de gangsters. noa veut déjà faire tout pareil, même les ailes tatouées dans le cou.

04_elle a nouveau copain maman. encore. au moins, elle a mis un bouchon cette fois, et depuis le gringo, t’as plus eu de petit frère, ni de petite soeur. mais il pue la mort. figurativement. elle aime bien les bad boys, maman, toi moins. surtout celui-là en fait. qui se retient d’éclater les deux derniers à chaque fois qu’il trébuche dans leurs affaires qui trainent par-terre. font gaffe à rien les collégiens. elle leur a dit lupe, mais ils s’en foutent. t’façon il a rien à leur dire et il leur dit rien. à eux non. à elle oui. il sait, c’te salaud, que lupe dit jamais rien, et qu’elle s’arrange pour que tout aille toujours bien. il sait même pour les cicatrices qu’elle planque en haut de ses cuisses et sous des manches longues. alors quand il s’énerve trop il va fumer dehors, avec elle. et il la défie de dire quoique ce soit, yeux dans les yeux, pendant qu’il écrase ses mégots de cigarettes entre ses scarification dans un jeu de morpion morbide où il gagne à tous les coups.

05_ça crie et sa bondit autour d’elle. mais ça hurle et ça vole aussi à l’intérieur d’elle. rien qui bouge à la maison, pour pas faire chier, pour pas en rajouter une couche. apaiser à peu près les esprits. sans que personne ne voit les lignes rouges partout sur sa peau, si les gouttes rosées au fond du lavabo. à moins qu’ils n’aient juste pas voulu les voir. mais y a en dehors aussi. où elle fait tout le contraire. où elle gueule au moindre froissement, les dents plantées dans le bras des contrariété, et où elle répand l’huile sur le feu. gamine à problèmes dehors. peut-être pour évacuer. peut-être pour se faire remarquer. sauf que son doppleganger fait toujours pire. quand elle ne fait qu’asperger dans l’essence sur des braises, lui répend du napalm sur son scillage. c’est lui, toujours lui. plus tard lupe faut qu’on parle à ton frère. t’es pas importante. une fois de plus, et elle se retrouve avec un couteau plus grand que les autres dans la main.

06_ptn, c’te gamine sait plus quoi faire pour s’faire remarquer. dis pas ça ! c’est peut-être une passe d’ado nan ? j’sais pas, elle a pas elle avait pas l’air si mal que ça. clair que toi tu remarques pas grand chose chez elle à force de l’enfouir sous TES problèmes. mh, p’t-être que si quelqu’un avait remarqué les brûlures de clopes plus tôt, on en serait pas là … … les quoi ? - tout le monde a eu son avis sur le geste de lupe. personne n’en a connu la véritable raison. même pas les psy. TS c’est bien. c’était pas ça. mais mais c’était très bien. fallait juste qu’elle plante quelqu’un et elle a préféré que ce soit elle au final. et c’est toujours plus simple de dire qu’on a voulu s’buter que d’éviscérer son jumeau. alors elle a enfoui la vérité sous le tapis et s'est payé trois mois peinards à l’hp. loin de la fourmilière. pour tenter de se trouver enfin.

07_enfin rentrée à la maison. un calme bizarre. l'aîné revenu entre les murs juste pour elle. un ancien beau père de retour, l’autre taré disparu, pouf ! elle demande aux autres où il est passé, mais personne pour lui répondre. haussement d’épaules pas franchement intéressés par la question. mais c’est la nouvelle règle de toute façon. family first. même si c’est carrément maladroit et emprunté. et que plus personne n’ose la moindre extravagance. alors pour lupe, c’est évident. une seule solution. faire exploser les poubelles des voisins. intervention des flics, les grands qui se dépatouillent avec eux pendant une heure pour faire passer la pilule, la matriarche qui hurle comme une folle, les gosses qui se tiennent les côtes et lupe qui les godasses lancées par sa mère avec un grand sourire. un regard pour son jumeau médusé : ”l’élève a dépassé le maître babe”.

08_au fnal y a pas grand chose qui change. les marques qui cicatrisent sans nouvelles venues. tout le monde qui gueule, toujours, mais elle plus fort que les autres cette fois. les petites qui se greffent à elle comme des oisillons. un trio de sorcières qui naît du sassy de l’une, du creepy d’une autre et du tricky de la dernière. c’était une blague entre elle, une passion de la benjamine, et finalement elles ont monté leur truc. une arnaque mystique à coup de tarot divinatoire, d’os de poulet, et d’ayahuasca, empruntant de tout dans n’importe quelle culture. lupe spécialisée dans les lianes hallucinogènes pose ses pieds un peu plus proche des los zetas. mais bon. c’est d’famille ça aussi.