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 trying your luck ; manola

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Miran Hwang
Miran Hwang

Feuille de personnage
trying your luck ; manola  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : constellation de taches de rousseur qui envahissent jusqu'aux cernes lourds, frange trop longue qui lui chatouille le rebord des cils.
- Whisper in my ear -
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pseudo : snegurochka
crédits : miserunt (av) ; vocivus (icons) ; pinterest (img)
you want a break from the world,
but the world wants to break you.


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Points : 16
avatar : serena motola
âge : vingt-deux ans.
statut : prend toute la place dans un queen size.
quartier : petite maison mansardée de north end, meubles laqués et parents dans l'ombre des portes entrebâillées.
https://crocodilegames.forumactif.com/t1669-miran-hwang https://crocodilegames.forumactif.com/t1668-miran-hwang https://crocodilegames.forumactif.com/t1663-overachiever

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MessageSujet: trying your luck ; manola    trying your luck ; manola  EmptyVen 8 Mai - 12:20

Certains matins sont à la fois interminables et fugitifs, comme une ombre qui s’étend sur les draps, creuse les vagues de tissu et abandonne finalement la figure endormie aux rayons d’un soleil presque vindicatif. Miran s’est terrée sous la couette, dans le monde moite des sueurs nocturnes et des rêves avortés. Son pouls frappe contre ses tempes, trop rapide pour appartenir à quelqu’un d’assoupi. Il se calque presque aux ronronnements du chat blotti contre son nez.

Elle doit se lever.
Elle a cours aujourd’hui.
Quelque chose sur l’anatomie. Des os grinçants et des muscles à vif dont il faut apprendre le nom, comme s’ils étaient de vieux amis.

Si elle ne se lève pas bientôt sa mère toquera à la porte, pleine d’incompréhension. Elle n’a pas la force de plaquer son front contre un radiateur trop chaud pour prétendre qu’elle est malade - l’excuse n’a de toute façon jamais marché dans cette maison. Alors elle profite. Elle étire les secondes, pèse les options. Aller en cours. Faire autre chose.

Elle n’a envie de rien, les yeux rivés sur le téléphone qu’elle a arraché à sa table de chevet. Twitter est un abîme dans lequel il est facile de tomber, de s’oublier.

Il y a aussi cette histoire qui lui trotte à l’arrière de l’esprit. Celle que lui a raconté la petite dame qui fait pousser des tomates à côté de ses fraises à Delray. C’est une commère, cette vieille - une commère de circonstances, parce que lorsqu’on est âgée et esseulée on a plus que ça à faire. Parler des autres. Elle n’a plus rien à vivre, alors elle raconte l’existence de ses voisins sur un ton un peu conspirateur, du bout de lèvres affaissées par l’âge.

La semaine dernière, elle parlait de Jodie.
Jodie la disparue.

Elle a une sacrée réputation, Jodie. Au moins aussi profondément ancrée dans son quartier que la racine qu’elle a arraché de terre  au moment où on l’évoquait, les ongles sales. C’était facile de se laisser bercer par les récits de la vieille dame, la semaine dernière. Entre le conte de fée et le fait divers, les deux choses qui s’écoutent le mieux.

Mais depuis, Jodie et sa mort étrange sont restées dans sa tête.
Et ça l’occupe. Une histoire sordide, probablement fausse. Sans les conséquences et les responsabilités de la réalité qui lui font horreur.

C’est cette idée qui l’arrache finalement du lit, la pousse sous sa douche. Miran s’apprête, réunit les informations qu’on lui a donné. Elle s’amuse presque à en faire trop lorsqu’elle s’habille, enfilant une jupe à motifs écossais qui lui rappelle Sherlock Holmes. Les propos qu’elle échange avec ses parents avant de sortir sont automatisés, aseptisés. Elle ne se souvient même pas de ce qu’elle a raconté lorsqu’elle bat enfin le pavé en direction de Mexicantown.

Pas de cours d’anatomie aujourd’hui.

Plus elle butine dans le quartier et plus elle récolte de miel. Les gens délient leurs langues facilement, lorsqu’il s’agit de parler d’un crime ou d’un mythe. Jodie a bien existé et d’ailleurs, elle vivait là-bas. C’était une ogresse ou une princesse, dépendamment des interlocuteurs qui l’évoquent.

C’est un manège bien rôdé qu’elle a déjà emprunté plusieurs fois, depuis la semaine dernière. Son cheminement l’amène toujours jusqu’au restaurant à l’angle de rue, celui dans lequel travaille un peu de la famille de Jodie. Là-bas, les gens parlent moins facilement. Elle les graisse depuis des jours pour obtenir plus d’informations.

Ça facilite les choses, lorsqu’on fait ça en mangeant quelque chose de bon en même temps.

Le Quatre Gats rutile sous un soleil inspiré du Mexique. Miran se faufile à l’intérieur, soulève des regards. Elle reconnaît les habitués, les fureteurs qui s’éclipsent vers l’arrière-boutique. Surtout, elle reconnaît la brune qui travaille là, la fille de Jodie mais aussi la fille du foyer. Sans nom. Pour le moment.

De tous les gens qui mangent là, il y en a un qui discute toujours volontiers de la pluie et du beau temps, avec son accent espagnol un peu chantant. C’est sur lui que repose ses espoirs, parce qu’il semble être le genre d’homme qui ne peut pas garder un secret. Miran s’attable à ses côtés, engage la conversation et attend le bon moment pour parler de Jodie et de sa famille.

« ... Oui d’ailleurs, justement, les gens qui tiennent ce restaurant, ils n’ont pas eu de problèmes avec les autorités ? Je crois que j’ai entendu quelque chose quelque part... »

Son interlocuteur ouvre la bouche mais demeure muet, les yeux rivés sur autre chose. Miran tourne la tête, découvre l’inconnue du foyer trop près.

Elle a peut-être entendu.

Miran lui envoie un sourire aveuglant, comme si ses dents blanches allaient aussi l’assourdir. Elle a de la fausse innocence placardée partout sur la figure. Oups.
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MessageSujet: Re: trying your luck ; manola    trying your luck ; manola  EmptyLun 18 Mai - 12:00

On s'est déjà tous retrouvés à un moment ou un autre pris dans cette brèche spatio-temporelle qui s'ouvre subitement lorsque les derniers oiseaux de nuit retournent se couver dans leur nid, et que ceux qui sifflent les premières lueurs du jour ne sont pas encore de sortie. C'est justement dans cette brèche que Manola s'engouffre chaque matin sans faillir, baskets aux pieds, boucles brunes terrées sous la capuche, pour aller courir.

La toute première fois, c'était une vilaine insomnie, de celles qui vous tiennent les pupilles méchamment collées au plafond sans que jamais les bras de Morphée ne vous étreignent assez fort pour vous en défaire, qui l'avait poussée à s'arracher à son matelas pour arpenter les rues de la ville qui ne dormait que d'un oeil. Elle avait foulé le tarmac en serpentant entre les halos grésillants des lampadaires cabossés qui éclairaient la chaussée, et petit à petit, sans qu'elle ne s'en rende vraiment compte, son allure s'était faite plus vive, et elle n'avait plus su s'arrêter, si bien que Papo l'avait trouvée dégoulinante de sueur à vider d'une traite un litre et demi de flotte devant le frigo resté ouvert alors que lui était descendu pour faire chauffer son café dans sa plus belle robe de chambre.

Courir donc, avec pour seule compagnie son ombre qui se glisse derrière elle en silence, et le murmure saccadé de son souffle qui bat la mesure en même temps que ses baskets martèlent le macadam. Sans aller vraiment nulle part, sans s'arrêter jamais. Se vider de tout son air, laisser toutes ces pensées qui encombrent sa caboche tournoyer un peu et s'évaporer quelque part entre les allées grises. Jusqu'à ce que ses jambes la ramènent à la maison.

Il faudra ensuite se précipiter sous le jet bouillant de la douche et laisser les pores de la peau se dilater complètement au contact des vapeurs qui viennent se suspendre au plafond. Plus ça fume, plus ça cuit le derme, plus c'est bon. Peut-être pas aussi bon que ce mug de café ridiculement plein qu'elle prend le temps de siroter, assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre que le soleil vient frapper d'un de ses premiers rayons. À peine la dernière gorgée a-t-elle eut le temps de se glisser au fond de l'estomac que le grésillement du vieux poste radio des cuisines lui parvient. Bribes de conversations échangées dans une langue latine, morceaux de flashs news qu'on interrompt avant la chute, extraits de chansons dont on n'entendra jamais la fin... Papo triture l'appareil jusqu'à trouver  la bonne station, la fréquence parfaite qui les accompagnera pendant tout le reste de la journée. Ça fait partie de son petit rituel, ça lui donne de l'élan, et si jamais il tombe sur un de ses tubes favoris, alors c'est en se trémoussant qu'il s'installe derrière les fourneaux et on peut alors être certain que les ingrédients qui mijotent dans le ventre des casseroles s'imprègneront de cette joie de vivre que lui procure les notes saturées qui s'échappent des baffles engourdies par les années.

Bruit de spatule qui tinte impatiemment contre l'acier rayé d'une marmite où ramollissent des poivrons. C'est le signal qu'attendait Manola pour dévaler les escaliers en nouant son tablier autour de sa taille de guêpe avant de mettre la main à la pâte. Couper, tailler, ciseler, trancher, sauter, saisir, flamber, garnir, touiller, assaisonner... Les doigts s'activent, les bras remuent, les r roulent sur les langues des deux compères qui discutent et rient en empilant les préparations qui sentent bon les épices dans les plats dont le blanc de la céramique est rapidement remplacé par milles nuances qui rappellent le soleil. Ça chatouillent les narines des passants qui se pressent jusque de l'autre côté de la rue, tant et si bien qu'il ne faudra pas attendre bien longtemps avant que les premiers gourmands ne s'installent dans un coin du petit restaurant à la devanture jaune.

Un peu avant midi, c'est Samuel, le fils de la voisine que Papo a accepté d'engager après plusieurs semaines passées à rechigner, qui prend la place de Manola au milieu des récipients qui bouent pour qu'elle puisse naviguer entre le comptoir de caisse et la salle et accueillir comme il se doit les ventres affamés qui gargouillent, les amateurs de petit déjeuner tardif et copieux, les fanas d'apéritifs relevés, les habitués dont elle connaît la commande par coeur, et les timides qui gardent leur nez planqué derrière la carte pendant de longues minutes. Bien évidemment que le vieux Fefe s'est déjà laissé choir dans son coin de la pièce, juste là, à l'entrée, entre la plante verte qui a toujours soif et le vieux sombrero tout à fait cliché que Manola a en horreur. Il est tellement occupé à bavasser qu'il ne remarque pas tout de suite que la jeune femme lui tend son second bol de tapas. D'ailleurs elle arrête son geste à mi chemin lorsqu'une voix qu'elle ne reconnaît pas laisse échapper quelques mots qui lui heurtent les tympans et la font se figer tant ils lui sont désagréables. Ces mots là ont déboulés d'entre les lèvres de cette fille qui jusqu'alors lui faisait dos, et dont les longs cheveux noirs de jais ne lui étaient pas particulièrement familiers. Mais maintenant que ses iris charbon distinguent ses traits poupins, elle en est sûre, elle l'a déjà croisée quelque part. Qui elle est, et pourquoi elle tente de fourrer son nez dans les affaires "des gens qui tiennent ce restaurant", ça, Manola va s'assurer de le savoir assez vite. Elle n'est pas pressée ça non. Reste à espérer que c'est le cas pour la jeune inconnue également, puisque bien qu'elle l'ignore encore, elle n'est pas prête de mettre les voiles, qu'elle continue à lui flasher son sourire freedent white ou non.

- Si tu veux partir à la pêche aux infos, c'est pas à Fefe qu'il faut t'adresser, il raconte pas mal de salades. Par contre, moi, je les connais bien les proprios. Tu veux boire quelque chose ? Si tu me dis ce qui t'amène, c'est moi qui invite.
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Miran Hwang
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MessageSujet: Re: trying your luck ; manola    trying your luck ; manola  EmptyVen 22 Mai - 18:46

Elle ne s’est curieusement jamais fourrée dans de véritables ennuis.

Il y a eu quelques effleurements. Des genoux égratignés par le béton, un pouls propulsé par une frayeur nocturne. Mais elle ne s’est jamais empêtrée dans les vrais problèmes, ceux qui mènent au commissariat avec des bracelets clinquants autour des poignets. Ce n’est pas à défaut d’avoir été inconsciente. Elle a parfois cherché des informations sur des criminels un peu trop dangereux, et elle a peut-être aussi recousu certains d’entre eux au dispensaire.

Ils ne l’ont jamais menacée au point de lui faire peur. Trop inoffensive, Miran, avec son sourire et ses chaussures poussiéreuses de gamine aventureuse. Un peu comme un papillon, lorsqu’elle insiste trop. Agaçante mais trop charmante pour être écrasée comme une mouche.

Alors, elle sourit. Elle envoie ses dents blanches en direction de la jeune femme, comme pour la convaincre qu’elle n’a rien à craindre. Il n’y a de toute façon probablement rien, et c’est bien pour ça qu’elle est là. Explorer une piste qui semble trop glauque pour être vraie. Elle n’est pas particulièrement convaincue que Jodie et sa légende aient un quelconque ancrage dans la vérité, mais elle veut bien prétendre pour se distraire, comme l’on se pose devant un écran de télévision, les rétines éblouies par un plot-twist inattendu.

Son plot-twist, c’est la brune froissée qui tend des tapas à l’homme qu’elle interrogeait.

Il est compréhensible, ce petit air un peu pincé. Elle non plus, elle n’aimerait pas qu’on rentre chez elle et qu’on fouine. Mais elle n’arrive pas non plus à paniquer devant ces grands yeux bruns. Peut-être parce qu’ils sont familiers. Peut-être parce qu’elle l’a déjà vue au foyer, en train d’aider. Une femme qui aide ne peut pas être une femme prédatrice.

C’est une logique simpliste et un peu douteuse, dans un monde plein de contradictions.

« Si tu veux partir à la pêche aux infos, c'est pas à Fefe qu'il faut t'adresser, il raconte pas mal de salades. Par contre, moi, je les connais bien les proprios. Tu veux boire quelque chose ? Si tu me dis ce qui t'amène, c'est moi qui invite. »

Ses babines se retroussent impossiblement plus. S’il y a une menace dans le propos, elle préfère l’ignorer, plutôt alléchée par la perspective d’un verre et d’une conversation. Fefe est agréable, mais seulement à petite dose - comme le sont tous les radoteurs et bonimenteurs de quartier.

« Ben alors, Fefe… » plaisante-t-elle, « Tu m’as raconté des mensonges, la dernière fois ? Elle est pas vraie, l’histoire de Jodie ? »

Fefe a l’air de manquer d’appétit. Miran sourit toujours.

« Qu’est-ce que vous servez à boire ? Vous faîtes des carajillos ? » Il y a Los Angeles qui remonte, tout à coup - pas sur la langue mais dans le nez, le souvenir d’un fumet de coin de rue. Le quartier de Koreatown est occupé par son ethnie éponyme et par beaucoup de latinos. Elle a des réminiscences latines qui datent de l’enfance, curieusement différentes de cette autre Amérique du Sud importée à Detroit. Pas les mêmes saveurs, comme si tout était plus fort et plus sucré lorsqu’on est enfant.

« En fait… » Elle débat entre la vérité et le mensonge, le menton appuyé au creux de la paume. « J’aime bien écrire dans mon temps libre… Des histoires policières, la plupart du temps… Je m’inspire de faits réels ou de légendes urbaines… Et on m’a beaucoup parlé d’une femme qui s’appelait Jodie, en ce moment. Du coup je me demandais… Tu vois… Pour chercher l’inspiration. » Il y a finalement du vrai et du faux. Et son mensonge ne sert pas à grand chose. Elle passe juste pour un Arthur Conan Doyle au lieu d'être le Joe Rogan du crime.

Miran se redresse, alléchée par la perspective d’un verre et d’une compagne.

« Du coup… Tu pourrais me raconter quelque chose ? Ou il n’y a rien du tout ? Au pire, je pourrai toujours trouver une autre histoire. » Elle hausse les épaules. « C’est pas ce qui manque, dans cette ville. Les trucs glauques. T’en connais sûrement, toi aussi. »
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