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 De ceux qu'on ne remarque pas

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MessageSujet: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptyJeu 18 Avr - 21:06

De ceux qu'on ne remarque pas_
@Nana Nobody & Monroe

Aujourd’hui tu vas bien, tu vois tout différemment. Les couleurs te paraissent plus vives, les sons te parviennent plus doux, même l’air que tu respires semble être moins pollué. Aujourd’hui tu vas mieux, tu te sens plus léger, t’es sortis de ta phase dépressive y a deux semaines et après avoir pas mal dormi t’as réussi à retrouver une vie à peu près normale. T’es pas censé aller bien aujourd'hui, t’es pas censé être heureux. Parce que c’est le jour j, le jour anniversaire. Aujourd’hui, ça fait seize ans que ton oncle est décédé, seize ans que tu te rends chez ta tante pour la soutenir, lui apporter un peu de réconfort. Elle est la seule famille qui te reste. Vous n’êtes pas fait du même sang elle et toi, elle n’était que l’épouse du frère de ton père, mais elle s’est si bien occupée de toi. Tu lui dois tellement si ce n’est pas tout. Alors même si tu l’as vu y a pas si longtemps que ça, tu refais le déplacement vers son petit appartement de Delray pour la journée. Tu sais déjà que tu la trouveras tout sourire dans la cuisine ou sur son balcon, une tasse de thé à la main et des petits gâteaux sur la table devant elle. Tu sais que, comme toi, elle sourira et feindra le bonheur et l’insouciance, parce que c’est plus facile de sourire que d’être heureux. Puis vous parlerez de tout et de rien, enfin elle parlera et tu l’écouteras te raconter les mêmes souvenirs d’enfance et de jeunesse auprès de son défunt mari qu’elle t’a déjà conté des dizaines de fois. Tu lui souriras, ce sourire de façade qu’est devenu le tien, un sourire factice devenu naturel à force d’entraînement. Tu lui diras que tu prends bien soin de toi et que tu repasseras la voir très vite. En partant, tu déposeras un peu d’argent sur la table, parce qu’elle le mérite cet argent ta nani. Quand elle s’en rendra compte, elle t’appellera furieuse et tu lui riras au nez parce que tu seras déjà loin. Tu sais déjà comment ça va se passer, comme si ta vie était un film que tu ne cesses de rembobiner. Et pourtant t’es là, garé devant son immeuble, la clope au bec et le regard dans le vide.

Tu descends de voiture, écrases ta cigarette du bout de ta chaussure et montes les marches quatre à quatre. C’est le moment que choisit Nana pour sortir de chez sa mère, la porte juste à côté de celle de ta tante. T’as pas connu Nana quand elle était gamine parce que ta tante a emménagé ici l’année suivant le décès de ton oncle, et toi, t’étais déjà placé en foyer à ce moment-là. T’as fugué, t’es resté dans la rue un moment avant de revenir vers elle pour lui donner des nouvelles, lui montrer que tu allais bien. C’est là que t’as rencontré Nana, y a quelques années. Au début, vous ne vous parliez pas mais ta tante a sûrement dû s’attacher à elle parce que tu croises souvent la brune chez elle. « Salut » un simple mot prononcé mais qui la fait sursauter parce qu’elle te tourne le dos. Dès qu’elle te fait face, tu captes directement son regard qui va se poser sur ton œil au beurre noir et ta lèvre fendue, souvenirs douloureux de la raclée que tu t’es pris la semaine précédente. Ton regard ne quitte pas le sien, tu la fixes, un masque d’impassibilité sur le visage et t’attends, parce que t'as jamais été quelqu'un de bavard, Monroe.
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MessageSujet: Re: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptyVen 19 Avr - 0:08


Arrête d’y aller, qu’il t’a dit, Sol. Et c’est facile, pour lui, ça fait tellement longtemps, qu’il lui en veut, à Maman, qu’il ne veut ni la voir ni lui parler. Mais toi, toi tu l’aimes, toi elle te manque. Il n’a pas eu de chance, Sol, parce que maman ne l’a jamais vraiment écouté ou aimé, peu importe comment elle se sentait. Avec toi, elle était plus simple et y’avait des jours où elle se comportait vraiment comme une maman, où vous alliez manger une glace devant la rivière et vous jouiez aux uno jusqu’à pas d’heure. Et puis il y avait les jours sans, où elle buvait tellement qu’elle oubliait qui elle était, qui tu étais. Les jours où elle buvait tellement, qu’elle t’en voulait, pour Jamie, pour Sol, Pour Papa, pour tout le monde. T’as fini par partir, Nana, parce que c’était trop dur, parce que tu te réveillais tout les matins la boule au ventre, en te demandant comment elle allait être.
Et malgré tout, malgré tout t’es toujours là, tu viens la voir une fois par semaine, tu fais ses courses, tu vérifies qu’il n’y a rien de périmée, dans le frigo et tu sors les poubelles, les bouteilles vides qui jonchent le sol. Aujourd’hui, quand tu arrives, elle ne va pas bien. Elle a trop bu, même s’il n’est même pas seize heure. Elle est hystérique, elle parle toute seule, son verre de martini à la main, et quand elle te voit, ça ne s’arrange pas, Nana. Elle te balance tout à la gueule. Que t’as gâché sa vie, que t’es une trainée, que tu mérites de crever. T’as fini par apprendre à ne plus écouter, mais malgré tout, malgré tout ça t’fous les boules, Nana, ça t’crève te cœur. Alors tu sers les points, tu ravales tes larmes et tu ranges les courses, tu poses un biller de cinquante dollars sur la table, pour payer la facture d’électricité. Tu sais très bien qu’elle va sortir s’acheter de la bière, ou quelque chose dans l’genre, et ça t’fait mal au cul de lui filer presque une semaine de salaire, mais t’y peux rien, Nana, parce que tu l’aimes.
Tu finis par lui embrasser le front, mais elle te repousse, son coude rejoins ta pommette et une douleur sourde se diffuse dans ta joue. Putain.
T’attrapes ton sac et tu te barres, t’as besoin d’une clope, ou de deux. Tu fermes la porte, à clés parce qu’elle ne le fera pas sinon et tu sursautes quand une voix d’eau retentit, dans le couloir. T’es à cran, faut dire, t’as les yeux brillants d’rage et les joues inondées de larmes. Fait chier. Tu te tournes pour tomber nez à nez avec Jay. Tu t’frottes les yeux et t’inspires un moment avant d’lui répondre. « salut » que tu lui dis, à ton tour. Tu l’regardes un instant, avec son œil bleu et sa lèvre fendu, mais tu dis rien, Nana, parce qu’tes pas en position d’parler avec ta pommette gonflée. « Elle t’attend » que tu lui dis parce qu’en arrivant, tu as croisé sa tante et qu’elle semblait vraiment trop excitée à l’idée de revoir son neveu.
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MessageSujet: Re: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptySam 20 Avr - 17:30

De ceux qu'on ne remarque pas_
@Nana Nobody & Monroe

Après l’avoir salué tu l’as fixé un moment, t’as mis du temps à remarquer ses joues baignées de larmes et sa pommette gonflée. T’étais trop concentré sur son regard, tu sais pas pourquoi t’es toujours trop concentré sur son regard à Nana, sûrement parce que tu sais tout ce qu’elle cache. Fin non, tu sais pas, mais tu le devines. T’as grandi dans la rue Monroe, ce regard, tu le connais bien. C’est factice, ça sent le sourire de couverture et la joie forcée. Tu la connais depuis un moment Nana, mais t’avais jamais fait gaffe à elle parce qu’elle passait toujours près de toi avec le regard baisser. Pour toi, c’était  une voisine parmi tant d’autres, jusqu’à ce que ta tante se mette en tête de te la présenter. D’après elle, c’est une fille bien, un amour même. Paraîtrait-il qu’elle n’a pas eu une vie facile, ce à quoi t’avais répliqué que la vie n’était facile pour personne. T’es pas insensible, t’en as pas rien à foutre mais on a tous nos problèmes, non ? Pourtant, quand elle te répond de sa voix tremblante et que tu vois briller ses yeux, tu peux pas t’en empêcher. Il te faut deux enjambées pour être devant elle, son menton dans ta main pour orienter sa tête de manière à mieux voir sa joue. « Qui t’a fait ça ? » Pas besoin de te connaître par cœur pour entendre la menace dans ta voix. Elle répond pas tout de suite et tu t’impatientes Monroe. « Nana. » Son prénom prononcé comme un avertissement, de ceux qui veulent dire que t’as pas la patiente de jouer aux devinettes, de ceux qu’ils veulent dire que tu finiras par obtenir les réponses que tu souhaites de toute manière. T’es pas un ange Monroe, loin de là. T’as fait des trucs dégueulasses dans ta vie, des trucs pas nets, des trucs dont t’es pas fier, des trucs que tu regrettes, d’autres un peu moins. Mais dans toute cette merde que tu traînes derrière toi, t’as jamais levé la main sur une femme, jamais. C’est ta règle, ta ligne de conduite, la limite que tu ne voudras jamais franchir –du moins tu l’espères. « Qui t’a fait ça ? » Tu sens que ça bouillonne au fond de toi, tu sais même pas pourquoi, pourquoi tu la laisses pas se démerder, pourquoi t’es obligé de se mêler de ses affaires. Alors t’attends, son menton toujours dans ta main parce que t’arrives pas à bouger quand tu te rends compte de ce que tu viens de faire. Puis, ça monte jusqu’à ton cerveau et tu réalises que vous avez jamais été aussi proches, alors tu la lâches et tu recules d’un pas, une sorte de distance pour lui laisser le temps de mettre ses idées au clair. Tu tires une cigarette de ton paquet avant de le lui tendre ouvert, t’as besoin d’un petit moment avant d’aller voir ta nani. T’as besoin de régler le « problème Nana » avant. « Si c’est ton mec j’lui ferais pas de cadeau », que tu la préviens. T’es colérique Monroe, impulsif. Tu te contrôles pas et le problème avec toi c’est que quand t’es monté comme ça, t’as du mal à rationaliser et à redescendre. Elle sait pas dans quoi elle vient de se fourrer Nana. Et toi tu t’énerves, déjà parce qu’on a levé la main sur elle, et ensuite parce que ça devrait pas t’énerver.
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MessageSujet: Re: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptySam 20 Avr - 23:23

Tu ne t’attendais pas à croiser quelqu’un dans l’couloir, ou plutôt, tu ne voulais croiser personne, alors sa voix te fait sursauter et tu mets un instant avant de te retourner, t’essaies de reprendre tes esprits. Pleurer devant quelqu’un, c’est pas franchement ton truc, surtout si tu connais à peine la personne en question. Tu l’as croisé plusieurs fois, et de plus en plus régulièrement, d’ailleurs ; parfois, la voisine de maman te kidnappe et te force à rester jusqu’à ce que Jay vienne prendre le thé ou tu ne sais quoi d’autre. Alors t’as appris à l’connaitre, ou plutôt, t’as appris à lui demander comment il allait et si sa journée c’était bien passé. Ça ne va jamais beaucoup plus loin, vous êtes surement aussi secret l’un que l’autre, de toutes façons, et rencontrer de nouvelles personnes, c’est pas ton truc, tu n’es pas à l’aise. Avant même que tu ne puisses t’en rendre compte, il s’approche de toi et pose sa main sur ton menton, tu te figes sur place et tu fais un gros effort pour ne pas détaler comme un lapin. Tu évites son regard et tu pries, peu importe quel dieu, pour qu’il te lâche et te laisse partir loin, très loin d’ici. Qui t’a fait ça, qu’il te dit, et t’es si surprise que tu ne sais pas quoi répondre. Mais la façon dont il prononce ton nom te fait frissonner, et tu ne sais pas encore si c’est une bonne chose, ou non. Tu relèves finalement les yeux et d’un air de défit, tu le fixes. « Et toi ? » que tu lui demandes. Après tout, il semble bien plus abîmé que toi. Ta réponse ne l’amuse pas, parce qu’il reprend, la même question, le même ton et tu soupires et ce n’est que quand il te lâche enfin que tu croises tes bras sur ta poitrine, faible tentative pour te cacher, pour disparaitre, peut être. T’as pas envie de lui répondre. Ce ne sont pas ses affaires, il a juste à traverser le couloir pour aller voir sa gentille tati et te laisser tranquille. Tu lèves même les yeux au ciel quand il te parler de mec. « C’est bon, ma mère a juste fait un geste brusque, j’étais dans le chemin, elle s’est excusée, ça te va ? » que tu lui dis, sur la défensive. T’aimes pas franchement qu’on s’inquiète pour toi, et c’est en partie pour ça que tu ne dis jamais rien. A personne.
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MessageSujet: Re: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptyDim 21 Avr - 18:19

De ceux qu'on ne remarque pas_
@Nana Nobody & Monroe
Elle met du temps à te répondre et tu te sens lentement monter en pression. Tu sais pas pourquoi, t’arrives pas à te l’expliquer. Tu vas même jusqu’à ignorer sa question quand elle te retourne la tienne. Monroe, t’as jamais été le genre à tourner autour du pot, toi t’esquives carrément, tu ignores, tu fais la sourde oreille. Et quand on insiste trop, tu t’énerves. Certains ont voulu que tu leurs parles de tes parents, des psychologues normalement, et ça finissait jamais bien. Gamin, t’avais pas encore le réflexe de frapper la source de tes problèmes, tu préférais tout casser autour de toi, ça t’aidait à te calmer. Puis les séances se sont déroulées dans une pièce presque vide, et t’avais plus rien à te mettre sous la main donc c’était tes poings que tu tapais contre les murs. Les diagnostiques étaient mauvais, ça puait pour toi donc t’as décidé d’arrêter de consulter. T’avais pas vraiment le choix d’aller les voir ces foutus psys, et pourtant tu l’as pris le choix, t’as juste arrêté de te rendre là-bas. A quoi bon de toute manière ? De toute façon, t’as pas envie de lui répondre à Nana. Quand tu vois comment elle s’est figée quand tu l’as touché, t’en viens à te demander si elle a pas eu un fiancé ou un père violent. Elle paraît craintive et tu peux pas juste lui dire que t’as foutu ton poing dans la gueule d’un mec en pleine rue parce qu’il t’avait regardé de travers. Tu peux pas lui avouer que t’es pas net, qu’un truc cloche chez toi. T’aimes pas parler de ça, ça les regarde pas les gens. Et puis bon, soyons honnêtes, y a pas vraiment de quoi se vanter d’être bipolaire. Du coup tu l’observes et tu l’imites en croisant tes bras sur ton torse. « Ta mère ? » que tu répètes, peu convaincu. Tu vas pas insister mais au moins, elle sait le sort que tu réserves à ce mec que tu croiseras peut-être à son bras un jour et qui te paraîtra louche. Pourquoi tu ferais ça d’ailleurs, Monroe ? « Tu devrais venir avec moi pour qu’on mette de la glace dessus, ça évitera que ça gonfle trop mais ça fera pas disparaître l’hématome qui commence à se former par contre. » A force de passer tes soirées à te faire rafistoler par Anca, tu commences à parler comme elle, t’emploies des termes dans le style « hématome » ou « résorber » que t’aurais jamais employé avant, mais tu l’écoutes tellement parler ta petite brune. « En plus, ça fera plaisir à ma tante de te voir, ça lui fait toujours plaisir. » T’essayes de jouer sur la corde sensible pour qu’elle te laisse s’occuper d’elle. De toute manière, elle a pas trop le choix, tu la laisseras pas partir comme ça. Mais c’est qu’un putain de bleu, pourquoi tu fais ça Monroe ? Toi aussi tu t’le demandes.
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MessageSujet: Re: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptyLun 22 Avr - 13:58

C’est une bataille de regard, qui s’engage. T’es putain d’contradictoire, Nana. Parfois, tu veux juste te fondre dans la masse et disparaitre, aux yeux de tous, et pourtant, y’a une part de toi qui cherche la confrontation, qui refuse d’être minorée. Et sans que tu ne saches pourquoi, cette part de toi ressort quand tu croises Jay, dans les couloirs de cet immeuble pourris. C’est peut-être juste une façade, un masque, pour qu’il te laisse tranquille, comme un serpent à sonnette qui fait du bruit pour impressionner les intrus. C’est ça, Nana, t’es un putain d’serpent qui se terre dans le sable, qui se camoufle mais qui finit toujours par se faire couper la tête. Parce que c’est dangereux, il parait, les serpents. Ouais, il parait. Tu le cherches, un peu, en parlant d’son propre cocard. Il ose te demander ce qu’il t’arrive alors que son œil est enflé et sa lèvre fendue. Il devrait plutôt s’inquiéter de la réaction de sa tante, quand elle le verra, encore une fois, défiguré. Ça ne va pas lui plaire, c’est certain. Elle t’en a déjà parlé, elle t’a confié ses inquiétudes vis-à-vis de son neveu, et toi, t’étais plutôt gênée, tu ne savais pas franchement quoi lui répondre. Après tout, tu ne le connais pas vraiment, et on ne peut pas dire que tu sois de bon conseils. « Ouais, ma mère. » que tu lui réponds et en croisant son regard -une fois e plus- tu vois bien qu’il ne te croit pas. Et à ta place non plus, tu ne te croirais pas. Parfois, t’as même envie d’croire que c’est un mauvais rêve, que ta relation avec ta mère ne s’est pas dégradée à ce point, qu’elle n’est pas vraiment à ce point de non-retour où elle ne distingue plus rien, ni personne. Il te propose de mettre de la glace dessus, et toi t’as juste l’impression d’être une biche sur l’autoroute, aveuglée par les phares d’une voiture, dans un putain de traquenard. Tu te mords la joue et il voit que tu hésites, ou plutôt que tu essaies de te défiler, Nana mais il parle de sa tante et tu lèves les yeux au ciel, sans même véritablement t’en rendre compte. Eh merde. « avec nos sales têtes, elle va finir par croire qu’on s’est frittée » que tu dis, les bras croisées, mais tu esquisses un léger sourire, à peine perceptible et bien malgré toi. « Juste le temps de venir mettre de la glace et dire bonjour. » tu lui dis en fronçant les sourcils pour lui faire comprendre que tu ne rigoles pas. Tu rajoutes simplement, avant de te tourner vers la porte de l’appartement. « Et si elle te demande, je suis tombée dans les escaliers parce que je courrais, ok ? »
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MessageSujet: Re: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptyJeu 25 Avr - 18:33

De ceux qu'on ne remarque pas_
@Nana Nobody & Monroe
T’es presqu’heureux de la voir baissé les armes, Monroe. Tu sais pas pourquoi mais t’aurais sûrement mal pris le fait qu’elle te laisse pas lui venir en aide. Tu lèves les yeux à ton tour avant de répondre tout bas, plus pour toi-même que pour elle. « Si je t’avais frappé tu serais pas dans cet état-là, Nana. » Tu serais même plus là, Nana. Mais ça, tu te gardes bien de lui dire. Elle a pas besoin de savoir à quel point la part d’ombre en toi que tu tentes de combattre est importante, elle a sûrement pas envie de le savoir d’ailleurs. « S’tu veux » que tu lui réponds quand d’inconnus tombés par hasard l’un sur l’autre vous devenez complices le temps d’un mensonge. T’as un sourire indéchiffrable quand tu t’effaces pour la laisser entrer la première. « Nani c’est moi ! » Nana connaît les lieux mais tu l’accompagnes tout de même à la cuisine. — Jayden ! crie ta tante en venant vers toi tout sourire, elle te serre dans ses bras et tu lui rends son étreinte, un peu gêné que la brune assiste à ce genre de scène. Et puis ta tante se recule pour t’observer et s’apprête à te dire quelque chose lorsqu’elle s’arrête net et vous regarde tour à tour Nana et toi. — Jayden ! Cette fois, ce n’est pas un cri de joie mais d’effroi, mêlé à un peu de déception t’en es persuadé. Tu comprends où elle veut en venir lorsqu’elle plaque sa main devant ses lèvres entrouvertes. Alors tu t’insurges. « Nani, mais c’est pas moi, ça va pas ! Elle s’est vautrée dans les escaliers alors je lui ai proposé de venir ici pour mettre de la glace sur sa joue ! » T’es sidéré qu’elle te pense capable d’un tel acte, mais ça ne devrait pas vraiment t’étonner, si ? Tu sais pas si elle va gober ton mensonge parce qu’honnêtement, de nos jours, qui tombe encore dans les escaliers ? Mais elle semble mordre à l’hameçon et tu lèves les yeux au ciel quand elle lâche un petit rire gêné et qu’elle disparaît sur son balcon pour « cueillir quelques plantes médicinales qui devraient atténuer la douleur ». Tu secoues la tête avant de montrer une chaise à Nana d’un mouvement de tête. T’ouvres le congélateur en lui disant. « Elle va te ramener un truc immonde à boire qui aura le goût de pisse de chat, t’auras qu’à le vider dans l’évier quand elle aura le dos tourné. » T’attrapes un sachet de petits pois congelés que t’enroules dans un torchon avant de le lui donner. « Tiens, Nani en a une p’tite réserve là-d’dans. » Sous-entendu bien-sûr qu’elle les garde pour toi et non pas pour un quelconque amour des légumes verts. Tu l’observes un moment et finis par sortir une cigarette de ton paquet, mais Nani qui vous épie sans vous entendre tape au carreaux, t’as le temps de lire « pas dans ma cuisine » sur ses lèvres avant qu’elle ne reporte vaquer à ses occupations. « Putain, elle va vraiment finir par me tuer. » que tu soupires en souriant. Tu finis par reporter ton attention sur Nana qui n’a pas bougé. «  Ça va mieux ? » Tu voudrais lui dire que la douleur passera assez rapidement mais tu sais pas si c’est le cas ou si c’est parce que toi t’es habitué à t’en prendre plein la gueule.
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MessageSujet: Re: De ceux qu'on ne remarque pas   De ceux qu'on ne remarque pas EmptyVen 10 Mai - 23:17

Ce n’est pas facile, pour toi, de baisser ainsi ta garde. Tu le fais peu, et toujours à contre cœur. Parce que baisser sa garde, c’est risquer d’être blessée, et tu te protèges un maximum, Nana, peut être même un peu trop, et c’est surement pour ça qu’t’arrives ni à avancer, ni à évoluer. T’es coincée là, dans ton pauvre corps d’adulte, sans savoir quoi en faire. C’est triste, dans un sens. Tu regardes Jay pendant un long moment avant de soupirer, tu ne sais même pas quoi lui répondre, et t’es pas bien sûre qu’avoir envie de le faire, de toute manière. Tu ne le connais pas trop, mais vu l’état de son visage à chaque fois qu’il passe dans le couloir, tu te doutes qu’il n’est pas doux comme un agneau. Les mecs comme lui, tu as tendance à les éviter comme la peste. Pourtant, tu t’apprêtes à le suivre, et tu te trouves même relativement soulager quand il accepte ton mensonge. Il est hors de question que la voisine de maman se mette à penser de drôle de chose. C’est la première fois qu’une telle chose arrive, après tout. Il ouvre la porte et te laisse entrer, et tu te sens, soudainement, toute timide, Nana. Tu te mords la lèvre et triture le bas de ta veste avec ta main gauche alors que la tante de Jay s’approche. Elle vous dévisage, l’un après l’autre, puis son sourire se mue en air terrifié. Tu lui fais un sourire gêné en passant ta main dans tes cheveux. « Oui oui, je suis juste terriblement maladroite, un jour, je finirai par vraiment me casser quelque chose... » que tu lui dis, un peu trop vite. Alors qu’elle disparait sur le balcon, tu t’assoies sur la chaise qui te semble désigné avant de rire. « Je ferai semblant d’trouver ça délicieux, alors. » tu lui dis alors qu’il fouille dans le congélateur pour en sortir un paquet de petit pois. Tu attrapes le torchon qu’il te tend pour le mettre tout contre ta pommette en soupirant. « Je vois. » que tu dis seulement, parce que qu’est-ce que tu pourrais répondre de plus, Nana ? Tu l’observes sortir ses cigarettes avant d’être rembarré, à distance, par sa tante, ce qui t’arrache un sourire. Tu hoches la tête quand il t’adresse la parole. « Ouais, merci. Mais ça va, t’inquiète, c’est rien. » De toute façon, tu sais à quoi t’attendre avec ta mère.
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