all eyes on u (trix)

Un branleur, au sens propre ou au figuré.
C’est comme ça qu’on l’appelle Akeem.

C’est pas un gros caïd avec un glock dans l’caleçon et des histoires de drogue qui s’font entendre jusqu’à Medellin. C’est personne à Détroit.

Akeem, il a pas non plus l’physique d’un mec qui sort de l’ordinaire.

Un noir simple, dans un endroit chaotique.
Pas vraiment grand et massif. Il a juste des biceps qu’il travaille chez lui dans sa chambre qui l’rendent fière. Akeem il arrive à gérer parce que c’est un light-skin avec des contours.
Il parle trop, endort trop.
Tchatche hargneuse à l’accent trop grillé banlieue.

L’odeur de la menthe poivrée; parfum volé dans un shop pas-trop loin et les miasmes de beuh assez cheap entoure son aura. Il s’est fait beau, Akeem.
Les boucles crépues de ses cheveux sont soigneusement imbibées de produit (ceux que sa mère utilisent pour les grandes occasions).
Les soirées de son quartier étaient celles qu’il valait mieux éviter; les brouillards laiteux de fumée et le sol qui vibre avec la musique. Tous les jeunes du North réunis dans une seule et même maison : celle du daron à Omar. Des gens qui dansent avec les gobelets au dessus de la tête; les filles aux vêtements courts et les gars aux larges pantalons.
Certains make-out dans un coin ou parfois au beau milieu du salon.
Ça n’dérange pas Akeem, habitué à ce genre de truc. Le fils de sa voisine a été conçu comme ça, au beau milieu d’une soirée trop ghetto. Parce que oui, le mélange de l’alcool bon-marché et autre drogues peuvent produire des réactions chimiques : des enfants ou des fins de soirées annoncées par des coups de feu.

Sa paire de sneakers est trop précieuse à ses yeux pour l’aventurer au beau milieu de jeune bourrés - et puis le métis n’est pas vraiment là pour s’amuser, on l’avait missionné quelques heures auparavant : écouler sa weed pourrie.

Akeem se tient à l’écart avec un mélange de liqueur dans son gobelet. Depuis sa récente liaison avec le gang de son quartier, tout est différent. Les regards sont différents, les poignets de mains sont différentes. Akeem c’était plus forcément le p’tit con aux t-shirts volés et vendus à la sauvette dans la rue; Akeem c’était l’jeune qui allait mal finir malgré sa bonne bouille.

La musique change, Drake prend la relève dans les enceintes. Les gens braillent et gueulent les paroles. Une silhouette s’en détache - de longs cheveux noirs et des pommettes hautes : Trixia.
La meuf à problème, la meuf de ses futures problèmes.
La voir ici restait incompréhensible; mais c’est ce qu’elle était Trixia, incompréhensible; ou bien trop réfléchi. il l’aurait bien laissée ici. Mais inexorablement, c’est Akeem qui part vers elle - s’avance vers la foule pour l’en extirper en la tirant par le bras. « C’pas ton genre d’endroit. j’pensais qu’t’étais dans les délires beaucoup plus - » un sourire en coin nait sur ses lèvres alors que son regard se pose sur elle « - plus luxueux. » pas de bonjour ni de ça va. akeem n’a jamais été dans les préliminaires et préférait entrer directement dans le vif du sujet. « A moins qu’tu me cherchais. et dans c’cas là c’est hyper bizarre. Dans l’21ème siècle on a des téléphones trix, pas b’soin de se déplacer. »