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 ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)

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Malcolm Allen
Malcolm Allen

Feuille de personnage
ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Malcolm est sanguin, hyper impulsif. Il réagit au quart de tour et peut passer d'une émotion à une autre, totalement opposée en un rien de temps. + Malcolm a trois doigts tordus, séquelles d'une nuit de breakdown où il s'est explosé les mains contre le mur de sa chambre + Y a comme un odeur d'ammoniaque chez lui, dû au crack qu'il fume.
miss pleureuse 2020
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statut : célibataire
quartier : delray _ the com
Il squat l'un des petits studios disponibles. Les chiottes sont sur le pallier et la douche n'a pas d'eau chaude est est dans un coin de la pièce. Ca fait environ 12 m2, c'est moche, y a qu'un lit une place et deux places chauffantes de branchée. Il a pris celui-ci car c'est l'appartement voisin de Draxter.

https://crocodilegames.forumactif.com/t142-malcolm-allen https://crocodilegames.forumactif.com/t146-malcolm-allen https://crocodilegames.forumactif.com/t87-malcolm

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MessageSujet: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyLun 26 Aoû - 10:49

J’hésite quand même après avoir raccroché. Mais j’sais que je m’en voudrais trop si jamais j’me pointe pas. Au fond de moi, j’espère qu’il a vraiment besoin de moi. Pas tellement parce que ça me fait marrer qu’il ait des emmerdes (si un peu), mais parce que c’est moi qu’il a appelé. Parce qu’au de fond, c’est que j’compte encore pour lui. Et que je serais toujours sa personne à contacter en cas d’urgence. C’est rassurant. Et c’est ce qui me décide à me passer de l’eau sur le visage pour me réveiller. Le teint maladif de l’insomniaque, les cernes jusqu’aux genoux, les yeux rouges. J’ai la tête en feu. J’ai vraiment passé une sale nuit et je sens que ça va clairement pas s’arranger. Fataliste, je me donne quelques petites claques pour me réveiller, le visage dégoulinant de l’eau glacée et puis m’essuie le visage avant d’attraper des fringues propres. Un jean, un t-shirt et l’une de mes vestes sportswear que je zippe jusqu’en haut de mon cou. J’ai froid. Sans trop savoir si c’est parce qu’on est au milieu de la nuit ou parce que je suis crevé. J’attrape mes clopes, mon portable, mes clés et j’sors. Au Com, peu importe l’heure, y a toujours des gens pour squatter dans les couloirs, je les évite, eux et leurs regards intrigués. Je descends les escaliers et rejoins ma caisse. Ca fait encore un peu bizarre de dire ma caisse. Celle que j’ai négocié avec la nana, au Pavillon. J’suis un peu fier quand je mets le contact, je glisse une clope entre mes lèvres et démarre.



J’ai pas de GPS, alors j’tourne un moment dans le quartier mexicain avant de retrouver sa rue. J’me demande en même temps depuis combien de temps j’ai pas foutu les pieds chez Nino. J’crois que ça a dû m’arriver une fois ou deux, depuis qu’il a son appartement, autant dire que j’y avais jamais été invité. Y a mon coeur qui tambourine, et l’inquiétude qui monte plus j’approche de chez lui, et j’finis par me garer en double fil devant la porte de son immeuble. Le quartier est animé, malgré l’heure. J’crois que c’est toujours le cas à MexicanTown. Ça change avec le calme plat de Delray, nuit et jour. MexicanTown est une ville a lui tout seul, qui tranche complètement avec la morosité du reste de Detroit. Les couleurs, l’agitation, la musique. Je reste dans ma caisse le temps de finir la nouvelle clope que j’ai commencé et je sors mon téléphone pour voir si je n’ai pas de message de Nino, qui m’annoncerait par exemple qu’il n’a plus envie de me voir. Mais rien que mes questions qui se bousculent, et aucun indice sur ce qui m’attend. J’inspire profondément et balance ma clope par la fenêtre avant de sortir, fatigué, de la bagnole. 



Alors je grimpe les escaliers de son immeuble, et vérifie une fois ou deux avant de frapper à ce que je pense être la bonne porte. J’enfonce les mains dans les poches de ma veste et prend un pas de recul, les yeux plantés vers le sol. Ce n’est que quand j’entends le verrou sauter que je lève la tête. Sa gueule de six pieds de long me surprend. J’dis rien, j’me contente de le regarder pendant quelque seconde, me penche légèrement sur le côté pour regarder derrière lui, comme si j’devais m’attendre à une blague ou quoi que ce soit d’autres. Mais y a que son air morne qui l’accompagne. Il a vraiment pas l’air bien. Vraiment pas. Et ça me fait bizarre. Il va tout le temps bien. Alors ouais, il est explosif et s’énerve pour un rien, mais il fait façade. Nino a une force de caractère que j’ai jamais eu, et une capacité à trouver des solutions et aller de l’avant. Et j’sais pas ce qui est assez costaud pour le mettre dans un état pareil. Salut. Que j’marmonne d’une voix fatiguée. J’finis par entrer dans son appartement, sans trop savoir si j’ai été invité ou pas. Les mains toujours dans mes poches, je serre nerveusement mon briquet, plutôt par tic qu’autre chose. Je balaie la pièce du regard, face à un environnement que je connais pas. Quelques objets, quelques bibelots qui datent de notre adolescence. Et puis, la poule. Je sursaute quand je la vois arriver tranquillement de la cuisine. Putain, je l’ai jamais aimé celle-là. Elle me file les jetons. Qui a une poule chez lui, sérieux ? 



Mais bref, je me tourne doucement vers Nino et hausse les épaules, toujours les bras enfoncés dans ma veste, le menton caché sous le col haut. J’suis pas à l’aise, c’est clair. Mais il a l’air encore pire que moi. Du coup, qu’est-ce qui t’arrive ? Et j’attends la réponse, sans trop oser m’installer, restant donc planté au milieu de son salon, me mordant nerveusement mes lèvres gercées.
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Nino Ernaez
Nino Ernaez

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ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : L'allure maigrichonne mais les muscles tendus de nervosité, un sourire à décrocher des coeurs et parfois, dans son ombre, une petite poule qu'il promène en laisse.
judas
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statut : père célibataire, n'a malheureusement pas le droit de voir son fils comme il le voudrait (mère vipère).
quartier : il vit dans mexicantown, un petit appartement qu'il loue tout seul au dernier étage d'un petit immeuble qui s'élève au-dessus d'un des nombreux bars latinos du coin. il partage néanmoins ce petit espace avec rosie, sa poule.
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyLun 16 Sep - 11:43

On raccroche et je laisse mon bras retomber le long de mon corps sur le lit, le regard toujours fixé au plafond. J'pensais pas qu'il décrocherait. J'pensais pas qu'il viendrait non plus. En fait, j'pensais même pas que ce serait lui que j'appellerais. J'aurais dû appeler AJ, ça aurait été vachement plus cohérent. Je n'aurais même pas eu besoin de dire quoi que ce soit, il sait déjà et il comprend. Mais non, y a fallu que je choisisse Malcolm. J'suis vraiment con des fois. Foutu instinct de merde. Je reste allongé là un moment, inerte. Aucune idée du temps qui passe. Peut-être deux minutes, peut-être vingt-cinq. Quand je bouge à nouveau, c'est pour amener mon téléphone vers mon visage, hésitant. Peut-être que je peux le rappeler ou lui envoyer un message. Annuler, lui dire de rentrer chez lui, que le problème est résolu. Je pourrais même m'excuser du dérangement histoire qu'il ne s'énerve pas trop et ne vienne pas quand même pour me taper un scandale. Une partie de moi en a envie. Vraiment. Mais l'autre n'est pas d'accord et elle l'emporte. Je me ravise, renifle et me redresse en soufflant. Je pose une main sur mon ventre alors que j'ai de nouveau la gerbe. Je transpire, pris d'une sueur froide. Je grogne un peu et m'extirpe du lit, me dirigeant vers la salle-de-bain. Je prends appui sur le bord du lavabo et m'observe un moment dans la glace. J'ai vraiment une sale gueule. Je n'ai jamais été aussi pâle que ça, on dirait que je n'ai pas vu la lumière du jour depuis six ans. En nage, je me déshabille rapidement et me glisse sous l'eau, juste quelques secondes histoire de me rafraichir et de ne pas ressembler à un obèse en pleine canicule. J'enfile des fringues propres et sèches et vais dans le salon en trainant un peu des pieds. J'ouvre la fenêtre, crevant de chaud. Et je ne saurais pas dire si c'est à cause de l'été ou de mon état. Je m'affale dans le canapé et m'allume une clope d'une main nerveuse. Je ne fumais plus depuis des années, j'ai repris comme un con depuis que j'ai des insomnies. Spoiler alert : ça ne résout absolument aucun de mes problèmes. Mais ça a au moins le mérite de m'occuper les mains et l'esprit pendant quelques minutes. C'est toujours ça de pris.

Je sursaute à moitié quand ça frappe à la porte, comme si j'avais oublié que j'attendais quelqu'un. Je ne réagis pas tout de suite. Hésitant presque à faire le mort. Tout mon courage s'envole et je regrette amèrement de l'avoir appelé lui. Faut croire que j'suis plus capable de prendre une seule décision censée ces derniers temps. J'éteins ma clope dans le cendrier et me lève, un peu tremblant d'émotions. Je passe une main sur ma bouche tout en déverrouillant la porte. Je l'ouvre légèrement et on se retrouve nez à nez. Et on reste bloqués comme des cons, à se regarder en chiens de faïence. C'est lui qui finit par briser le silence avec son salut. Je n'y réponds pas, la gorge serrée, les mots ne passent pas. Il s'infiltre dans la petite ouverte et je ne moufte pas, me contentant de refermer la porte derrière lui sans un bruit. Je remets le verrou par simple réflexe et je fais quelques pas dans le salon aussi, ignorant la venue de Rosie. On se toise à nouveau et je réalise qu'il n'a pas vraiment meilleure mine que moi. Ça me fait encore plus culpabiliser de l'avoir dérangé. Et c'est bête, mais la situation déclenche une sorte de profonde tristesse en moi. Comme si mon état était tellement fragilisé que je ne pouvais plus contenir ce que j'enterre d'habitude. Il me manque horriblement. Je fronce les sourcils, contrarié par cette pensée et détourne les yeux avant de carrément lui tourner le dos pour retourner m'enfoncer dans le canapé pendant qu'il reprend la parole. — Du coup, qu’est-ce qui t’arrive ? Putain, comment j'suis censé répondre à ça moi ? Je réalise soudain l'ampleur de la tâche. Comment on est censé expliquer à son ancien meilleur ami avec qui on est en froid qu'on ne dort plus parce qu'on a buté deux mecs ? C'est absurde. J'comprends vraiment pas c'qui m'a pris. Je relève les yeux vers lui, un peu emmerdé. Je me mordille l'intérieur des joues et commence d'abord par l'inviter d'un signe de la tête à venir s'installer sur le canapé aussi. Ça me stresse de le voir rester planté debout comme ça. Je reprends ma cigarette et la rallume dans des gestes un peu maladroits. Puis je lui tends le paquet par réflexe. — T'en veux ? Je le laisse se servir avant de reposer le paquet sur la table basse. Je me recroqueville un peu, ramenant mes jambes sur le canapé, comme si je cherchais à me protéger d'un ennemi invisible. Je tire quelques taffes sur ma clope, cherchant mes mots. J'essaye de me lancer. — Je-... Je secoue la tête et me mets à rire nerveusement, au bord du craquage. Je renifle et déglutis avant de souffler. Je viens gratter nerveusement le bout de mon nez de ma main libre, de plus en plus nerveux. — J'ai fait des trucs... J'ai une boule dans la gorge et ça me fait un mal de chien. Je me remets subitement à transpirer, le front qui devient progressivement luisant. Je l'essuie du revers de la main, mais ça ne change pas grand chose, je suis en train de me reprendre une sueur froide. — J'arrive pas à gérer Malcolm. Je me sens m'effondrer sous ses yeux et ça me fout la honte. Mais je ne contrôle plus rien. Ma voix tremble un peu et mes yeux se chargent subitement de larmes. Mais je ne laisse rien couler, tentant de sauver l'honneur. Ou ce qu'il en reste du moins. Je tire nerveusement sur ma cigarette, le regard fuyant. Je me remets à rire de façon stressée, ça me permet de canaliser le reste. — J'sais pas pourquoi j't'ai appelé, c'est con hein ? Je continue de rire tout bas, comme pour combler le bruit infernal qu'il y a dans ma tête. Je finis par relever les yeux pour les poser dans les siens. — En plus, t'as pas vraiment l'air de dormir mieux qu'moi. Je tente pitoyablement de détourner un peu la conversation pendant un instant, comme pour dédramatiser tout ça. J'me sens vraiment ridicule d'être aussi faible que ça. Il pourrait bien se foutre de ma gueule que je lui en voudrais pas, je mérite que ça. Si mon père me voyait, il me renierait sur le champ, c'est clair.
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyJeu 26 Sep - 17:41

Ça me fait flipper. Sa façon d'être, sa tête de six pieds de long, ce silence qui s'installe, l'atmosphère de son appartement lourde, graissée d'une tension que je sens autour de nous. Alors je me commence à me mordiller les peaux mortes de mes lèvres brûlées, l'intérieur de mes joues. Et lui, il est exactement dans le même état. Et c'est perturbant à regarder. Normalement, il a toujours su me faire décompresser. Enfin, avant. C'est pour ça que ça marchait bien entre nous. Il prend rien au sérieux, alors que je dramatise tout. Il est sûr de lui, et j'ai autant de confiance en moi qu'une putain d'huître. Je démoralise, il est tête brûlée. Ensemble, y avait un équilibre qui me faisait me sentir bien, mieux, et il déteignait sur moi. Tous les deux dans un état pareil, c'est dix fois pire. Alors je prends sur moi au maximum pour ravaler le flot de questions qui cognent contre mes lèvres fébriles. Et quand il se retourne pour se diriger vers le canapé, je cligne plusieurs fois des yeux, les écarquille comme si ça allait m'aider à y voir plus clair et articule sans le prononcer un okaaay. Parce que je m'attendais pas à ça. Même si j'ai entendu sa voix tremblante au téléphone, de le voir, c'est pire. Et il veut rien me dire. Ma question reste sans réponse. Alors mon regard se plante dans le vide et puis j'inspire profondément pour me redonner de la consistance, peut-être aussi pour ne pas m'endormir sur place. J'suis explosé. Il me fait signe de m’installer sur le canapé, et je bouge pas, attendant simplement qu’il parle. T'en veux ? J'en sursauterais presque d'entendre sa voix. Je lève les yeux sur lui, comprend qu'il me parle du paquet de clopes. J'ai envie de lui dire que c'est pas pour des cigarettes que je suis venu, et que j'ai pas non plus toute la vie. Mais je me retiens. J'hausse les épaules, et même si j'ai mon paquet au fond de la poche, je vais pas cracher sur une clope gratuite. Alors je sors une main de ma poche et me penche pour en attraper, coince la clope entre mes lèvres. Je lui jette des coups d'œil incessants, attendant le moment où il va enfin se décider à parler. J’allume la clope et reste bêtement planté devant lui, au milieu de la pièce. C’est à ce moment là que je me décide à le rejoindre sur le canapé. Je me laisse lourdement tomber, les jambes écartées, avachi dans un coussin, et je fixe le plafond. J’essaie de comprendre ce qui peut être assez grave pour le terrasser de cette manière. C’est pas Beni, il m’a dit. Ca peut pas être une histoire de fille, il s’en ficherait et puis, il m’aurait pas appelé. Quelqu’un de sa famille ? Peut-être bien. Je me passe les scénarios plausibles, fumant tranquillement, avec fatigue. Je-... je lui jette un coup d’oeil. Ça me démange de le secouer pour qu’il lache enfin le morceau. Rien que des reniflements angoissants. Je me penche en avant pour taper ma cendre dans le cendrier de la table basse et m'éclaircis la gorge. J'ai fait des trucs.. je me stoppe dans mon mouvement, alors que j’allais me lancer en arrière contre les coussins. J’suis figé. Quoi comme trucs ? et il se met à suer comme un porc, le stresse l’étrangle et le mien redouble. Et comme souvent dans ces cas là, j’parle trop : Sérieux, ça me fait baliser là. Quoi comme trucs ? mais tout ce qu’il arrive à sortir ce sont des bouts de phrases. Et pis ça me percute. C’est pour ça qu’il me fait aussi flipper : c’est moi que je reconnais. Dans sa gorge nouée, ce sentiment qui pourri tout de l’intérieur. Et ce qu’il me sort ensuite résonne trop fort en moi. Il peut pas gérer. J’avale ma salive et le regarde, pendu à ses lèvres. J’ose pas insister, j’ose plus. J’attends simplement pendant qu’il détourne le regard, retenant des larmes qu’il n’a pas envie de laisser tomber devant moi. Devant qui que ce soit, finalement. Alors j’arrêter de le fixer et tape à nouveau mes cendres. J’voudrais lui dire que je comprend ce que c’est, que de ne plus rien gérer. Mais j’peux pas. J'sais pas pourquoi j't'ai appelé, c'est con hein ? Aie. C’est comme un petit coup de taser dans le coeur. Parce qu’avant jamais on se serait posé la question. Avant c’est lui que j’aurais appelé, après Monsieur Henry. Je me contente d’un sourire pincé et tordu, parce que je suis un peu blessé par ce qu’il dit, même si j’me rend bien compte que l’intention n’était pas mauvaise. Et puis j’me reprends, tente un trait d’humour déplacé : J’suis ton référant grosse galère visiblement. Mais ça ne nous fait pas rire, au mieux un sourire effacé, et on se perd dans nos pensées. Et puis je sens son regard qui m’affronte enfin, alors je lui jette une œillade, et est happé par ses grands yeux. Et juste quand j’crois qu’il va se lancer et m’avouer son secret, y a mon coeur qui s’emballe, et s’arrête juste après. Parce que c’est ma gueule de déterré qu’il relève. J’hausse les épaules d’un air égal. On m’a dit toute ma vie que j’avais une sale mine. Parce que c’est le cas. J’ai tout le temps des cernes et j’dors mal, depuis toujours. Oh tu sais, rien d’nouveau. Il connait mes angoisses, mes cris au milieu de la nuit, mes cauchemars, mes névroses. Il sait à quel point j’ai le sommeil fragile et fragmenté, hanté par des images dont je ne me souviens même plus vraiment. J’pourrais lui dire, que l’crack ça arrange rien. Ça vous bouffe de l’intérieur, et que la descente est encore pire à gérer que le reste. Mais j’dis rien. Je m’allonge dans le canapé et inspire profondément. Et puis, d’une voix tremblante, j’ajoute : Moi aussi j’ai fait des trucs que j’arrive pas à gérer. Et l’étranglement revient me prendre à la gorge. J’ai l’estomac qui se renverse et j’ai chaud, d’un coup. Parce que c’est la première fois que j’évoque ça, avec qui que ce soit. Même Nana j’ai pas pu en parler, même si j’en ai eu envie un sacré paquet de fois. J’ai peur. Je m’arrête, et me tourne à nouveau vers lui, en tirant sur la clope. Alors tu vois, tu peux vraiment tout m’balancer. Parce que c’est pas moi le sujet, et j’ai pas envie de le devenir. D’un air pensif, je regarde son corps recroquevillé sur le canapé, me mord les lèvres. Ajoute timidement : J’sais qu’on s’parle plus des masses et que… enfin bref. T’es quand même mon frère Nino. Que j’parviens à lâcher à demi-mot, soudain le coeur à découvert.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptySam 26 Oct - 20:39

Quoi comme trucs ? Sérieux, ça me fait baliser là. Quoi comme trucs ? Il avait presque oublié à quel point Malcolm pouvait être émotif. Et il se demande de plus en plus si c'était une bonne idée de l'appeler lui. Est-ce que Malcolm est vraiment la bonne personne à qui confier un pareil secret ? On parle de deux meurtres, pas d'une simple petite embrouille de quartier. Nino se braque, les doutes se succèdent et l'empêche de s'ouvrir à lui. Ce n'est pas l'envie qui manque, mais même en étant au trente-sixème dessous il ne peut pas s'empêcher de vouloir protéger et ménager Malcolm. Et il se sent égoïste et faible de l'avoir fait venir, d'être prêt à le mêler à tout ça. Alors il se ravise, change de sujet, tente de gagner du temps pour trouver une échappatoire. Mais il sait que maintenant que Malcolm est là, celui-ci ne lâchera rien. Et, probablement, qu'il ne se laissera pas non plus duper par un quelconque mensonge. Nino est trop mal et rien de ce qu'il pourrait inventer ne pourra sembler crédible. Rien, excepté la triste vérité.

Alors il tente une première diversion, se demandant à voix haute pourquoi il l'a appelé lui. Il dit que c'est con, mais au fond de lui, il sait à quel point c'est pertinent. Parce que c'est Malcolm, parce qu'il n'arrive pas à tirer un trait, parce que ce sera toujours lui qu'il appellera en cas d'urgence. Peut-être que ça n'a pas de sens, peut-être qu'ils devraient enfin se laisser partir mutuellement après avoir creusés tous les deux un fossé énorme. Mais parfois, Nino a juste l'impression qu'ils sont tous les deux dans le trou qu'ils ont creusé. Ce ne serait pas étonnant qu'ils aient préféré s'enfoncer et sombrer ensemble en se tournant le dos, plutôt que de rester chacun de son côté du fossé. — J’suis ton référant grosse galère visiblement. Nino échappe un bref rire, à peine audible, quelque chose d'un peu cassé. Et il tire nerveusement sur sa clope, incapable de se calmer ou de se contrôler. Il essaye pourtant, y a la voix de son père qui passe en boucle dans sa tête et qui lui intime de se reprendre. Mais ça ne fonctionne pas vraiment cette fois-ci. Il enchaine en faisant une remarque sur la tronche de Malcolm, c'est toujours mieux que de parler de la sienne.

Oh tu sais, rien d’nouveau. Ouais, il sait. Et souvent ça le travaille, parce qu'il y pense beaucoup. Parce que quand vient l'heure d'aller dormir, il se demande si Malcolm y arrive. Avant, ils s'écrivaient toujours avant de dormir, ça aidait parfois Malcolm. Y a même des fois où ils se téléphonaient et Nino racontait des trucs soporifiques jusqu'à ce que ça endorme Malcolm. Et il raccrochait, avec la sensation d'avoir accomplis sa mission. Ces instants lui manque et il se demande ce qui aide Malcolm à dormir maintenant. Vu sa tête, faut croire que y a pas grand chose. — Moi aussi j’ai fait des trucs que j’arrive pas à gérer. L'attention de Nino est piquée à vif. Il cligne des yeux frénétiquement avant de caler son regard sur lui, des points d'interrogations gravés dans le fond des rétines. Il a envie de demander, ça lui brûle les lèvres. Et il réalise subitement à quel point ça lui fait mal de ne plus tout savoir de sa vie. La curiosité le ronge et alimente une certaine frustration. Il dévisage Malcolm, incapable à cet instant de camoufler l'intérêt qu'il a suscité chez lui avec sa remarque. — Alors tu vois, tu peux vraiment tout m’balancer. Mais Nino doute toujours, ne s'imaginant pas un seul instant qu'ils ont traversé la même chose et que ça pourrait les rapprocher. Il baisse les yeux, pas convaincu. Jusqu'à ce que Malcolm reprenne la parole.

J’sais qu’on s’parle plus des masses et que… enfin bref. T’es quand même mon frère Nino. Il bug un peu, les tremblements de sa main qui cessent subitement. Il relève lentement les yeux vers Malcolm et reste silencieux, se contentant de le fixer avec une drôle d'intensité. Se demandant s'il vient vraiment de dire ça ou s'il l'a rêvé. Ça lui broie les tripes et lui retourne le cœur. Un mélange de soulagement, mais aussi une grande peine face à tout ce temps perdu inutilement. Il décroche un maigre sourire, sincère cette fois-ci, parce que ça le touche et parce que c'est réciproque. Mais ça le tue encore plus de passer aux aveux après ça. Son regard s'assombrit de nouveau, son front se plisse doucement. Les tremblements reviennent progressivement, alors qu'il se décide enfin à cracher le morceau, de façon totalement abrupte. De toute façon, ce n'est pas comme s'il y avait une bonne méthode pour annoncer ça.

J'ai tué quelqu'un. Y a comme un silence de plomb qui s'abat sur eux. Un truc lourd, pesant. Comme si tout venait de s'arrêter autour d'eux et qu'il n'y avait plus rien de réel. Nino émet un rire plaintif, il baisse les yeux et tire de nouveau une taffe. — Enfin... deux quelqu'un. Et puis plus rien. Il se contente de fumer d'une façon étrangement calme. Déconnecté. Il relève péniblement la tête vers Malcolm, comme si celle-ci pesait tout à coup une tonne. Il le pointe brièvement du menton. — Et toi, qu'est-ce t'as fait alors ? Il le sonde longuement, devenu étrangement impassible. Sa main ne tremble plus, son front ne perle plus. Comme si le dire à voix haute, le matérialiser, l'avait forcé à se blinder pour y arriver et que maintenant, tout venait de se dissoudre dans un coin de sa tête. Un coin auquel il n'a pas accès.
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Malcolm Allen
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ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Malcolm est sanguin, hyper impulsif. Il réagit au quart de tour et peut passer d'une émotion à une autre, totalement opposée en un rien de temps. + Malcolm a trois doigts tordus, séquelles d'une nuit de breakdown où il s'est explosé les mains contre le mur de sa chambre + Y a comme un odeur d'ammoniaque chez lui, dû au crack qu'il fume.
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Il squat l'un des petits studios disponibles. Les chiottes sont sur le pallier et la douche n'a pas d'eau chaude est est dans un coin de la pièce. Ca fait environ 12 m2, c'est moche, y a qu'un lit une place et deux places chauffantes de branchée. Il a pris celui-ci car c'est l'appartement voisin de Draxter.

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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyVen 8 Nov - 11:31

Nino est comme ce petit frère qui s’émancipe un jour, qui prend un chemin différent, qu’on déteste mais au fond qu’on aime. Et c’est ce que j’essaie de lui faire comprendre. Nino que j’ai admiré toute mon enfance, Nino que j’ai voulu protéger aussi comme j’ai pu. Tous les deux, deux galériens dans les rues de Detroit, on était si mal assortis, mais on s’est tellement bien trouvés. Alors j’attends, persuadé de pouvoir encaisser n’importe quelle information, même si je n’arrive pas vraiment à imaginer ce que ça pourrait être. Je pourrais réfléchir deux secondes, et me demander ce que ça peut être. Si c’est en rapport avec les Zetas, avec sa famille, avec Rozenn ou l’gamin finalement ? Mais y a aucune pensée qui me traverse le crâne, ou bien trop, et du coup j’y comprend rien. On se contente de se regarder et j’vois qu’il reçoit ce que j’ai dit, qu’il sait qu’il peut me faire confiance. J’pense qu’il se dit la même chose sur moi. Mais Nino il est trop fier pour le dire. C’est pas grave, j’ai compris.

J'ai tué quelqu'un. C’est lui qui a dit ça ? Ou c’est moi ? Lui. Putain d’merde. Une chape de plomb vient de nous tomber dessus. J’suis complètement assommé. J’pouvais pas me douter, j’pouvais pas imaginer, dans tous les scénarios catastrophes qui ont pu naitre dans mon esprit complètement tordu : ça, je l’avais pas anticipé. J’arrive pas à réaliser, ni à percuter vraiment ce que ça veut dire. Je me contente de le regarder avec des grands yeux ronds, et y a ma respiration qui s’emballe. Je tire d’une main tremblante sur ma clope pour m’occuper et pas être simplement planté là à le regarder comme un demeuré. J’voudrais dire quelque chose, mais y a tout qui est bloqué dans ma gorge. Pourtant, merde, je suis le mieux placé pour lui répondre. Et en même temps, je suis aussi le moins bien placé. Parce que je sais comment il se sent, je sais à quel point ce genre de truc vous bouffe de l’intérieur. J’essaie d’me demander ce qui aurait pu m’aider, moi, après le braquage. Mais rien n’a pu m’aider. Ni Drax qui faisait comme s’il ne s’était rien passé, ni les bons sentiments de Dahlia, ni le crack. Rien. Projeté quelques mois en arrière, quand j’étais juste tétanisé sur place. Parce que j’étais persuadé que les flics allaient me coffrer. Dans le fond je sais bien que la seule raison pour laquelle ils ne m’ont toujours pas coincé, c’est parce qu’ils sont trop occupés à enterrer leur chef toutes les trois semaines. Ça défile dans mon crâne, et je suis toujours silencieux. Ça fait combien de secondes ? Ça me paraît dix ans. Enfin un son émane de la bouche de Nino. Un rire amer qui attire mon regard paniqué. Enfin... deux quelqu'un. - Oh. C’est ridicule, et ça sort de moi sans vraiment que je ne puisse le retenir. Je détourne les yeux, regarde dans le vide. J’ai la nausée d’un coup. Et d’un autre côté, bien dans le fond, j’me sens soulagé. Et ça me fait me sentir horrible, mais c’est le cas. Putain, j’suis pas tout seul. Parce que c’est ça le pire dans l’histoire, l’incroyable solitude qui s’abat sur vous. Parce que vous ne pouvez en parler à personne, et que ce genre de problème vous hante jour et nuit. Quand vous pouvez pas partager ce que vous avez en tête 24h/24 y a de quoi en devenir dingue. Mon coeur il tambourine si fort que j’ai l’impression que ça résonne dans toute la pièce. Je tire un grand coup sur la clope, y a de la cendre qui me tombe sur le jean alors je me penche vers le cendrier pour jeter le mégot dedans. Et puis je me passe une main tremblante derrière la nuque, mes doigts se referment contre mes vertèbres, j’commence à frotter un peu plus fort. Faut que je trouve un truc à dire. N’importe quoi, un truc à dire. Putain, putain, putain, putain. J’enlève précipitamment mon bonnet. J’ai le tournis. J’suis à deux doigts de la crise d’angoisse. Et toi, qu'est-ce t'as fait alors ? Coup de chaud. Je me lève d’un coup sec et me remet à marcher, parce que je tiens plus en place. J’arrête pas de réfléchir. Depuis tout ce temps, peut-être que j’aurais dû le dire à Nino. Quand est-ce que lui il a buté ces gens ? J’ai la tête en feu. Alors je fais les cent pas quelques secondes et je m’arrête subitement, dos à lui. Je ferme les yeux, ils sont noyés de larmes. D’un revers de manche je les essuis, renifle bruyamment, me retourne. Je le regarde une seconde, les lèvres scellées. Parce que j’ai jamais pu le sortir. À personne, même pas à Nana. Personne putain. Même avec Drax j’arrive pas à en parler alors qu’il est déjà au courant.

Et finalement ça bondit de mes lèvres. J’hausse les épaules d’un air désespéré et fataliste. J’ai tué quelqu’un. Comme un écho à ce qu’il vient de me balancer et les larmes se remettent à couler, tandis qu’un rire étranglé ponctue ma phrase. Comment j’aurais pu me douter qu’on en était exactement au même point tous les deux ? Comme le destin qui nous réunit de la pire des manières. Je prends une grande inspiration et me passe une main sur le visage. Je sais pas tellement si je me sens mieux ou pire depuis que je l’ai dit à quelqu’un. J’en sais foutre rien. J’me sens surtout assommé, comme lui je crois. Et puis je recommence à marcher dans la pièce, ne tenant pas en place. C-c’était y a quelques mois d’ça. On avait prévu d’braquer un-une boutique avec Drax et… et pis l’gars était pas sensé être là. Pis c’soir là y a… Y a Olivia qui v-venait d’me larguer. J’ai paniqué j’étais… j’étais en pleine descente de crack. Bordel y a tout qui sort et j’peux rien retenir, comme si au point où j’en étais, de toute façon ça ne pouvait pas être pire. J’peux pas m’arrêter de chialer, et j’peux pas m’arrêter de parler non plus. Pis quand l’gars il a débarqué bah… j’sais pas le coup il est parti tout seul et… et pis je lui ai t-tiré dans la tête. Je mets mes deux manches devant les yeux et tente d’arrêter de trembler. Finalement, j’arrive enfin à prendre une bouffée d’air. Quand j’ouvre à nouveau les yeux je suis planté devant Nino d’un air dépité, avec mes grands yeux tristes. Je me laisse tomber en arrière, appuyé contre le mur. Enfin, j’le ressens, ce soulagement d’avoir parlé. Ce genre de poids qui est un peu moins lourd, parce qu’il est partagé. Et toi ? Que j’demande d’une petite voix. J’appréhende un peu sa réponse, mais j’ai besoin qu’il se confie comme j’ai pu le faire. Qu’on trouve une solution ensemble, qu’on se dise ce qu’on a envie d’entendre à l’un et à l’autre. Parce que moi je sais que Nino c’est un gars bien. Et j’me dis, s’il a buté quelqu’un, même “deux quelqu’un” comme il dit, et qu’il est toujours lui, toujours mon pote, mon frère, ça veut dire que je suis pas foutu non plus. Pas complètement en tout cas.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyJeu 9 Jan - 9:57

Malcolm semble juste abasourdit parce que je viens de lui lâcher ; je le comprends. Il ne réagit même plus, les yeux ronds, à me fixer sans vraiment me voir, comme s'il était en train de se perdre dans ses propres pensées. J'ai du mal à saisir ce qui lui traverse la tête, mais à aucun moment je ne me dis qu'il est peut-être entrain de se demander s'il doit me balancer ou pas. Il le fera pas, ça lui traversera même pas l'esprit, je le sais. Parce qu'au fond, je le connais toujours et que je lui fais toujours confiance. Sinon, je ne l'aurais pas appelé. Alors je précise que y a eu deux personnes et tout ce qu'il parvient à formuler c'est un "oh" évasif, témoignant de son incapacité à savoir comment gérer la nouvelle. Je ne lui en veux pas pour ça, y a pas vraiment de bonne réaction, de truc à dire ou quoi que ce soit. Personne ne nous a appris à réagir à ce genre de révélations plombantes. J'espère juste qu'il ne m'en veut pas pour l'avoir mis dans la confidence ; ouais, une part de moi culpabilise un peu de le mêler à tout ça. Je ne veux pas que ça devienne un poids pour lui aussi, c'est pas mon but. Mais je n'arrivais vraiment plus à le porter tout seul. AJ n'est plus là, Rosalia est trop fragile pour gérer ça, c'est à moi d'être fort pour elle. Je n'avais plus que lui vers qui me tourner - lui dont je n'aurais jamais dû me détourner.

Je le vois retirer son bonnet, il a les joues qui commencent à rosir, il a l'air vraiment pas bien. Merde, j'aurais peut-être pas dû. J'aurais dû fermer ma gueule, me démerder tout seul. Au fond, j'sais pas où il en est aujourd'hui, peut-être qu'il est pas en état d'assumer ça. Je me mords nerveusement l'intérieur de la lèvre, commençant à regretter. Je tente alors de détourner on attention en l'incitant à me révéler ce qui lui a fait, histoire qu'on soit à égalité et surtout pour lui éviter de devoir me répondre, car il n'en a pas l'air capable. Il se lève brusquement, s'agite et je le reconnais bien là. Instable, comme toujours, il n'a pas changé. Et moi, je reste stoïque sur le canapé, comme toujours également. Je le regarde faire, son état de nervosité est presque contagieux tant il envahit la pièce, j'ai l'impression de sentir les énergies négatives vibrer autour de nous, c'est une drôle de sensation. Et ça ne me réconforte vraiment pas.

Il finit par s'immobiliser et me fixe, petit haussement d'épaules, il a l'air épuisé, au bout du rouleau. — J’ai tué quelqu’un. Je frémis et me redresse légèrement, mes lèvres qui s'entrouvrent face à l'inattendu. Malcolm se remet à pleurer et moi je reste planté là, impuissant et dépassé par les évènements. Comment se peut-il qu'on se retrouve aujourd'hui au même point ? Je ne m'étais pas attendu à ça, à cet écho glaçant. Mon ventre se tord un peu alors que je m'interroge sur ce qui a pu si mal tourner pour qu'on se retrouve tous les deux, si jeunes, à avoir déjà commis le pire. Est-ce que tout aurait si mal tourné si on ne s'étaient pas éloignés ? Est-ce qu'on aurait pu veiller l'un sur l'autre pour éviter ce dérapage irréparable ? Je n'en sais rien, j'aime à le croire, même si c'est comme une petite torture. Et si, et si, et si. Ouais, mais on s'est éloignés, perdus de vue, et le résultat n'est pas glorieux. Juste funeste. J'inspire un grand coup et souffle longuement tout en me laissant retomber en arrière, venant frotter la paume de mes mains sur mon crâne rasé, tandis que Malcolm s'effondre complètement. Je comprends mieux son silence, c'est vrai qu'il n'y a rien à répondre à un tel aveux. Juste, rester là. Pour que l'autre comprenne que quoi qu'il ait pu faire, on sera toujours là, fidèles au poste. Et cette idée à quelque chose de soulageant, parce qu'il me semble comme entrevoir la fin de ma traversée du désert. Parce que ça fait du bien de trouver quelqu'un qui pourra comprendre, sans jugement. Même si j'aurais préféré qu'il ne puisse jamais me comprendre.

Et comme toujours, Malcolm et son besoin irrépressible de parler. Il brise très vite le silence étrange qui nous a enveloppé, j'ai comme l'impression que le temps est suspendu autour de nous. Que plus rien d'autre n'existe. Juste lui et moi, et nos tristes vérités. — C-c’était y a quelques mois d’ça. On avait prévu d’braquer un-une boutique avec Drax et… et pis l’gars était pas sensé être là. Pis c’soir là y a… Y a Olivia qui v-venait d’me larguer. J’ai paniqué j’étais… j’étais en pleine descente de crack.

Attend, attend. Quoi ?

Je freeze un peu en analysant ses paroles. Il a bien dit qu'il était en pleine descente de crack ? Je fronce les sourcils, interpellé par cette nouvelle révélation qui provoque en moi bien plus d'émois que la précédente, assez bizarrement.

Pis quand l’gars il a débarqué bah… j’sais pas le coup il est parti tout seul et… et pis je lui ai t-tiré dans la tête. Je suis traversé par une multitudes d'émotions différentes et je peine à les trier, tandis que Malcolm tremble devant moi, totalement bouleversé par ce qu'il vient de me raconter. Moi j'ai le souffle court alors qu'une seule conclusion me vient : tout est de la faute de Drax. Le crack, le braquage, le mec mort. Je pince les lèvres dans un mouvement d'humeur et ça a au moins le mérite de me réveiller et de me sortir de mon état léthargique. En fait, je crois que c'est exactement ce dont j'avais besoin : quelqu'un à m'occuper, histoire de m'oublier. J'ai le cœur boursouflé de ressentiments et de haine envers Drax, je ne l'ai jamais aimé mais aujourd'hui c'est encore pire. Avec mon absence, il a pris toute la place dans la vie de Malcolm et voilà ce qu'il en a fait. Il a réduit Malcolm à un junkie torturé par ses actes. Alors qu'auprès de moi, il était bien plus heureux, y a que moi qui ai toujours su comment veiller sur lui, comment tirer le meilleur de lui. J'en suis encore plus convaincu aujourd'hui et ça me fous en colère. Contre Drax oui, mais contre moi-même aussi, d'avoir déserté mon rôle. Je l'ai laissé à la dérive, même si c'est lui qui est parti le premier, j'aurais dû le rattraper, le retenir, l'empêcher de sombrer comme ça. Je ferme les yeux une seconde, les mains sur mon crâne glissent lentement jusqu'à mon visage et je les joins devant ma bouche, comme pour m'empêcher de parler et de dire une connerie. Ce n'est pas le moment de parler de Drax, du crack et de tout ça. Ça viendra, ouais, mais pas encore.

Et toi ? Je sursaute à moitié, sortant de mes pensées. Je n'ai pas du tout envie de rentrer dans les détails, de raconter tout ça, surtout le premier. Je me crispe, évite un peu le regard de Malcolm mais je sens qu'il veut savoir, qu'il a besoin de comprendre lui aussi comment j'en suis arrivé-là, que sa confession puisse trouver du soutien. Alors je rassemble ce qu'il me reste de courage, légèrement requinqué par la colère qui s'est remise à brûler dans ma poitrine. D'une voix un peu évasive, comme si j'étais détaché de tout ça, j'explique à mon tour. — Le premier, c'était y a quelques mois. Un junkie est venu voler d'la came là où j'travaille, on l'a poursuivi avec AJ jusqu'au pont de mexicantown et là le mec s'en est pris à nous. Il était à deux doigts de faire tomber AJ du pont alors j'ai pas réfléchit, j'lui ai foncé dessus et je l'ai poussé. Il est passé par-dessus, il est tombé et... Ma gorge se noue aussitôt et ma tête se vide. J'peux pas. J'peux pas raconter la suite, la scène se déroule à nouveau sous mes yeux et ça me fait flipper. Je balbutie un peu, le temps pour moi de rassembler mes pensées, je tente de déglutir mais ça me fait mal, y a une boule dans ma gorge qui filtre l'air et me gêne. Je me racle la gorge, le regard un peu fuyant et je hausse les épaules, comme si l'histoire était terminée. — Et il est mort, évidemment. En même temps, vu la hauteur du pont, c'est parfaitement crédible. C'est même surprenant qu'il ne soit pas mort sur le coup à vrai dire - j'aurais préféré. J'enchaine rapidement, pour ne pas laisser le temps à Malcolm de poser des questions, espérant qu'il ne remarquera rien de mon évitement. — Et l'deuxième, c'était dans l'potager à Delray, j'étais allé chercher des trucs pour ma mère là-bas. J'suis tombé sur Rosa et pis y avait un gars aussi, qu'on a trouvé, en train d'agoniser par terre. Le mec était troué d'partout, il s'vidait de son sang, j'te jure c'était... Bref, m'a supplié d'le faire. Rosa elle a tenté de l'aider, elle essayait de joindre les secours et j'sais pas, j'ai pas réfléchit, c'est venu de façon automatique presque. J'ai ramassé l'arme du mec et j'ai juste... tiré. Je me sens vraiment pas bien à ressasser tout ça, je grimace un peu, le front plissé et je me tortille sur le canapé, comme si je cherchais une meilleure position sans pouvoir la trouver. Je hausse les épaules. — P't'être qu'ils auraient pu l'sauver. Que j'articule difficilement, à cause de ma gorge qui se serre de plus en plus. Je me lève finalement et vais me poster à la fenêtre quelques secondes, j'ai besoin d'air parce que j'ai vraiment l'impression que je vais étouffer là. Je régule ma respiration, fais le vide dans ma tête et me concentre sur Malcolm, j'ai besoin de ça pour tenir le coup.

Soucieux, je reviens vers lui et me plante devant lui. Je pose mes mains sur ses épaules, dans un mouvement fraternel et protecteur et je lui demande. — Malcolm, est-ce que la police peut remonter jusqu'à toi ? Est-ce que y a des preuves, quoi que ce soit ? Parce que si c'est le cas, faut les faire disparaitre et vite. Et je l'aiderai, parce que Malcolm ne survivrait pas à la prison et à tous ces gars. Peut-être aussi que je refuse de le perdre une seconde fois.
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyDim 19 Jan - 19:58

J’ai la tête en feu. Et j’arrive même pas à voir ses réactions tellement je vois flou. J’ai l’impression d’être comme en pleine mer, en même tempête, plongé dans un brouillard immense. Ouais, mon cerveau est complètement embrumé et ma bouche parle toute seule. La digue est rompue, maintenant, mes sentiments en vrac se déversent là au milieu du salon de Nino sans que je ne puisse m’arrêter, sans que je puisse le protéger d’un impact qu’il n’est certainement pas prêt à parer. Moi non plus, j’étais pas prêt à ce qu’il m’avoue qu’il a buté quelqu’un, enfin, comme il dit deux quelqu’un. Il garde le silence tout le long de mon laïus, et je sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose. Moi j’ai la nausée et plus aucun sens de l’équilibre. J’atterris lourdement contre un mur, comme si j’étais bourré tellement je me sens désorienté. Et je recommence à voir en couloir après avoir essuyé de mes deux manches mes yeux humides et gonflés. Et enfin je le regarde, débordant d’appréhension. Je sais pas à quoi m’attendre. J’veux juste qu’on puisse se parler tous les deux. Et je viens de lui confier mes pires secrets. Personne n’en sait aussi long sur mon compte, et j’imagine que personne n’en sait aussi long que moi sur son double-meurtre. J’ai peur quand même. J’ai peur qu’il ne m’aime plus. Déjà qu’il m’aime plus tellement. J’me sens honteux, et quand je le vois fermer les yeux et se passer lentement les mains sur le visage j’ai l’impression que mon coeur va exploser. Je reprends une bouffée d’air, mais c’est comme s’il ne s’infiltrait pas. Je renifle bruyamment et plante mon regard dans le sol et une de mes baskets caressent nerveusement son vieux parquet franc. Finalement le silence est tellement assourdissant que j’ai besoin de le rompre. Et lui ? J’veux savoir, j’en ai besoin, pour me sentir un peu moins mal. Pour que lui se sente moins mal, léger d’un poids qu’on partagera tous les deux à partir de maintenant. Le premier, c'était y a quelques mois. Un junkie est venu voler d'la came là où j'travaille, on l'a poursuivi avec AJ jusqu'au pont de mexicantown et là le mec s'en est pris à nous. Il était à deux doigts de faire tomber AJ du pont alors j'ai pas réfléchit, j'lui ai foncé dessus et je l'ai poussé. Il est passé par-dessus, il est tombé et… Et il est mort, évidemment. Je le fixe, les yeux rouges tandis que lui tente d’éviter mon regard. J’voudrais ouvrir la bouche. J’voudrais lui dire que c’était qu’un putain d’accident ou de la légitime défense, qu’il a rien fait mal, que c’est pas grave. Parce que ça me paraît trop évident. J’voudrais lui dire que pour moi ça change rien, et que de toute façon, il était obligé. J’voudrais lui dire qu’il a pas à se sentir aussi misérable que moi, parce que de toute façon, il l’est pas. Mais il enchaîne le premier, j’crois qu’il a pas encore envie de m’entendre. Et l'deuxième, c'était dans l'potager à Delray, j'étais allé chercher des trucs pour ma mère là-bas. J'suis tombé sur Rosa et pis y avait un gars aussi, qu'on a trouvé, en train d'agoniser par terre. Le mec était troué d'partout, il s'vidait de son sang, j'te jure c'était... Bref, m'a supplié d'le faire. Rosa elle a tenté de l'aider, elle essayait de joindre les secours et j'sais pas, j'ai pas réfléchi, c'est venu de façon automatique presque. J'ai ramassé l'arme du mec et j'ai juste... tiré. J’avale ma salive douloureusement, parce que la scène me donne froid dans le dos, et la tension dans l’appartement de Nino devient étouffante. J’ai encore une larme ou deux qui coulent, plus parce que je ressens tout ce bordel qui agite Nino juste sous mes yeux. Il est toujours sur le canapé, mal à l’aise et je reste contre mon mur sans oser bouger. Et la première chose que j’me dis, c’est qu’Nino est un putain de héros comparé au raté qui a foiré la vie d’un père de famille, comme moi. Nino, c’est mon héros depuis tout petit, et même dans une histoire de meurtre, il continue à être un héros. Il a sauvé la vie d’AJ et abrégé les souffrances de ce pauvre type au potager de Delray, c’est la seule chose que je sais, et que je retiens de tout ce qu’il me dit. Et j’le regarde, avec un regard rassurant, complètement abattu mais rassurant. Mais lui, il me regarde pas. Et j’me sens deux fois plus mal, la seconde d’après. Parce que moi, j’ai pas de bonne excuse pour avoir tiré sur ce vieux. La seule excuse que j’ai c’est qu’il allait me dénoncer aux flics. J’inspire, j’expire. La voix tremblante, je commence : Je… t’es… t’as fait… t’as fait ce que tu devais faire Nino. Je continue de regarder son dos et me mord les lèvres pour essayer de calmer les tremblements dans ma voix : T’as rien fait de mal. T’façon… t’façon le type aurait buté AJ et… et l’autre serait mort dans tous les cas. J’en sais rien, j’étais pas mal, mais c’est la seule vérité qui m’importe. Nino est pas un tueur. P't'être qu'ils auraient pu l'sauver. Là il se lève et se poste devant la fenêtre, peut-être pour pas avoir à m’affronter. Je le suis du regard quand même, fixe son dos, et j’essaie d’être convaincant quand je rétorque quasiment du tac au tac : J’suis sûr que non. Mais il semble qu’il n’ait pas vraiment envie de m’écouter. Il a pas vraiment envie d’être excusé.

Il se tourne soudain vers moi, en fait, il me fonce dessus, et je retiens mon souffle quand il se poste juste devant, les deux mains sur mes épaules. Le contact, je sais pas s’il m’aide à avoir plus de consistance ou si au contraire, j’ai l’impression de fondre comme une sorcière à qui on aurait jeté un verre d’eau. Et la question qui suit me donne froid dans le dos, ça c’est clair. Malcolm, est-ce que la police peut remonter jusqu'à toi ? Est-ce que y a des preuves, quoi que ce soit ? Ma gorge se noue à nouveau et mon visage se tord d’une peur qui me paralyse tout entier. Parce que ouais, c’est pas tellement pour monsieur Henry, que c’est dur à gérer, enfin, c’est pas le plus dur. J’suis trop égoïste pour ça. Le plus difficile, c’est la parano qui m’empêche de dormir depuis des mois. J’ai envie de vomir. À nouveau des vertiges. Je me tape la tête contre le mur et fixe en l’air pour ravaler mes émotions trop fortes, toujours beaucoup trop fortes. J’ai laissé un gant sur place. Que j’avoue d’une toute petite voix. Même Drax, il est pas au courant de ça. J’ai essayé de le dire pourtant, sur le moment. Mais c’était trop la panique. Il m’a pas écouté, ou il m’a pas entendu. J’avais enlevé ce gant pour envoyer un putain de sms à Olivia. Et chaque fois que j’y pense, j’ai envie de m’arracher la peau. Et j’le vois, le regard de Nino qui change du tout au tout. Trop plein d’émotions. La panique revient. Je me passe une main dans les cheveux en me libérant de l’emprise de Nino, sinon j’vais exploser et j’vais nous faire exploser tous les deux. J’y… j’y suis retourné le lendemain et la police avait déjà ratissé les lieux. Heureusement, à l’époque ils étaient en pleine galère avec tous ces chef de la police qui crèvent et… et au moment du hack de SNAKE j’ai réussi à aller au commissariat pour effacer mon dossier, ils ont pas eu l’temps de comparer l’ADN du gant à leur base de données donc… donc pour le moment ça correspondra à rien. Je commence à faire les cents pas dans l’appartement en me tenant un bras, me grattant la tête, secouant les mains, tout mon corps est sur un voltage trop puissant. Mais… mais c’est qu’une question de temps avant que j’me fasse chopper un jour ou l’autre… le jour où les flics trouvent mon flingue ou me reprenne mes empreintes je serai foutu. J’suis en sursis, depuis tellement de temps maintenant, et l’attente est le plus angoissant. Ne pas savoir quand ça va me tomber dessus. J’fais une descente d’organes chaque fois que j’croise un flic dans la ville, et Dieu sait qu’ils sont partout, en ce moment. Évidemment, j’ai recommencé à pleurer. J’tuerais pour du crack, là maintenant. Je soupire longuement, et échappe un petit rire complètement à côté de la plaque. Putain… merde t’as pas un… un truc à boire ? Et sans prévenir je me dirige vers ce qui me semble être sa cuisine. Je commence à fouiller dans ses placards, évitant au passage un œuf de poule dans un coin de la pièce. Mais je trouve pas ce que je cherche tellement je suis agité, et en fermant un placard, mon regard s’assombrit à nouveau. Et toi… tu, t’es tranquille ou… Peut-être bien que les Zetas peuvent te couvrir ou t’aider ? Je me tourne vers lui, plein d’espoir. Si sa relation avec les Zetas ne m’a jamais vraiment plu, j’dois avouer qu’en cas de pépin, ça peut avoir un côté rassurant. Encore faudrait-il que les Zetas en ait quelque chose à foutre de sa condition. Mais après tout, Nino a tué un type qui cherchait à les voler, et c’est pas rien, pour eux, pas vrai ? Je tente de me rassurer comme je peux, les deux bras contre le plan de travail, crevé.
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Nino Ernaez
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ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : L'allure maigrichonne mais les muscles tendus de nervosité, un sourire à décrocher des coeurs et parfois, dans son ombre, une petite poule qu'il promène en laisse.
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptySam 25 Jan - 15:21

Je… t’es… t’as fait… t’as fait ce que tu devais faire Nino. Je baisse les yeux, étouffé par la culpabilité et par cette vérité que je n'ai pas réussie à sortir. Il manque pourtant un léger détail crucial dans ma première histoire. J'ai la chaire de poule et je me dégonfle, n'ayant vraiment pas envie de passer aux aveux. Je n'ai pas envie qu'il sache, je n'ai pas envie que qui que ce soit sache. Ça restera entre AJ et moi, personne d'autre. Je n'ai pas envie que le regard des autres sur moi changent. Je n'ai pas envie que ça devienne encore plus réel, revoir les images en boucle la nuit me suffit bien. — T’as rien fait de mal. T’façon… t’façon le type aurait buté AJ et… et l’autre serait mort dans tous les cas. Ça me met en colère. Je me lève précipitamment pour aller près de la fenêtre, histoire de prendre l'air, un truc frais qui viendra rassembler un peu mes idées. Je réponds vaguement, ignorant sciemment le passage sur AJ. — J’suis sûr que non. Je ne dis rien. Malcolm n'en sait rien, mais il tente à sa façon de se montrer réconfortant. Me faire comprendre qu'il est de mon côté - qu'il l'a toujours été. Et ça me rassure un peu. Ça ne suffira pas à faire disparaitre tout ce qui me ronge depuis des semaines, mais sa simple présence a quelque chose de canalisateur. C'est comme si l'air semblait moins saturé qu'avant, comme si le poids sur mes épaules s'était un peu allégé. J'aurais aimé qu'il soit là dès le début, j'aurais aimé pouvoir lui en parler dans la seconde et traverser tout ça avec lui. Peut-être que je ne serais pas dans cet état si lamentable aujourd'hui.

Je renifle, souffle et tente de me reprendre. L'air froid me saisit le visage et je me recentre. Pour pouvoir avancer, il faut que je me remette en mouvement. Je stagne depuis des semaines, j'ai l'impression de subir chaque seconde qui passe et je suis harassé par tout ça. Malcolm est ma diversion parfaite. Et, qui sait, peut-être que ça nous aidera à reconstruire quelque chose. Je me détache brusquement de la fenêtre pour foncer vers lui. J'ai besoin de faire de sa cause ma principale mission. Le réparer, trouver des solutions, l'aider à sortir la tête de l'eau, qu'il ne se retrouve plus jamais dans le même état que cette nuit. Parce que même si je n'en montre rien, ça me fend le cœur de le voir chialer comme ça. Y a quelque chose de pur chez lui, comme un gosse. Je n'ai jamais pu rester insensible à ses émotions, et dieu sait qu'il en a. Je me suis souvent dit que Malcolm était le cœur de notre duo et moi le cerveau. Il est émotif, sensible et agit souvent réfléchir, pendant que je suis froid, logique et que je gère tout. Le hic, c'est qu'aucun de ces deux organes ne peut fonctionner sans l'autre. Y a qu'à voir le résultat, on est en train de sombrer loin l'un de l'autre.

Je l'agrippe et lui demande si les flics peuvent remonter jusqu'à lui. Il me suffit de voir la tête qu'il tire pour avoir ma réponse. Merde. Il est terrifié et je filtre ses émotions. Je laisse passer juste ce qu'il faut pour que cela fasse office de moteur pour moi et que ça écrase les miennes. Je me barricade pour contrer le reste, histoire de rester capable de réfléchir et de trouver des solutions. — J’ai laissé un gant sur place. Mon visage se décompose lentement. Je n'avais pas anticipé cette réponse. Il n'en mène pas large, est visiblement complètement terrifié par cette révélation, sachant pertinemment les risques encourus. S'ils ont son ADN, ça complique vraiment tout. Je le relâche quand il se défait de moi et recule de deux pas en me redressant. Je passe une main sur ma bouche et réfléchit tandis qu'il se met à parler et me déballe tout. Ce secret devait lui peser depuis un moment, j'imagine qu'il n'avait lui non plus pas vraiment eu l'occasion de partager tout ça avec quelqu'un. Mes joues se gonflent et je cale mes mains à l'arrière de mon crâne tandis que je recrache l'air longuement. Il a totalement raison, il est en sursit. A la moindre arrestation, il risque de se faire boucler et jeter en prison.

Putain… merde t’as pas un… un truc à boire ? Je sors de ma réflexion mais n'ai pas le temps de répondre, il a déjà filé dans la cuisine et je l'entends ouvrir et fermer tous les placards. Je le rejoins lentement, tandis que les idées fusent de tous les côtés dans ma tête, à la recherche d'une solution. — Et toi… tu, t’es tranquille ou… Peut-être bien que les Zetas peuvent te couvrir ou t’aider ? Je relève la tête alors que les connexions se font enfin. Je me dirige vers le frigidaire, j'en sors un jus d'orange et une grande bouteille de coca. Tout en récupérant un verre dans un placard je réponds vaguement. — J'suis tranquille, t'inquiètes. Je mens. Il y avait pleins de voitures sur le pont, pleins de regards posés sur nous, pleins de témoins. Ce sont même eux qui avaient appelé les flics et nous avait alors forcé à buter le mec rapidement avant de le jeter dans la flotte. Quant au potager, je n'ai aucune idée de si ses yeux curieux trainaient dans le coin ou pas. Mais inutile de l'inquiéter avec ça, il a déjà bien assez de mal à gérer ses propres problèmes, je ne vais pas rajouter les miens en plus. Je dépose le verre sur la table et tire une chaise pour l'inviter à s'asseoir dessus et le laisse se servir ce qu'il veut boire. Je m'appuie sur le plan de travail à côté de lui et l'observe encore un peu, pesant les pour et les contre, avant finalement de me décider. — J'dirais que c'était moi. Que je lâche dans un premier temps, sans que ça ne fasse vraiment de sens. — J'm'entends bien avec un Zetas. J'irais le voir et je lui dirais pour le gant, je dirais que c'était moi. Il acceptera jamais d'aider un blanc-bec comme toi sinon. Les Zetas ont des entrées dans la police, j'suis sûr qu'il pourra faire quelque chose. J'peux pas en être sûr à 100%. Peut-être qu'il préfèrera me tirer une balle dans la tête et faire disparaitre mon corps, comme ça, aucun risque que les flics ne chopent mon ADN. Mais j'ai bon espoir pour qu'il préfère m'aider plutôt que m'éliminer. Si j'étais plus intégré que ça dans le gang ce serait plus pratique, mais je n'ai jamais voulu m'en mêler de plus près. Maintenant, je le regrette un peu. Je pose mon regard sur Malcolm. J'imagine que ce n'est pas encore trop tard pour leur montrer ce que je vaux. Je n'ai pas le choix, Malcolm a besoin de moi.

Je passe ma langue sur mes lèvres et viens m'asseoir à côté de lui avant d'avoir pris un second verre. Je me sers un grand verre de coca et descends quelques gorgées, pas forcément très serein par la tournure que prennent les évènements. Mais je le cache soigneusement. J'observe Malcolm et certains trucs me font tiquer. Il tremble, il sue, il est complètement agité, il a le teint livide et des cernes énormes. Et j'ai du mal à croire que ce soit uniquement dû à la panique. Je les reconnais ces signaux, je les vois au moins dix fois par jour quand les junkies en manque défilent à la laverie pour tenter de nous piquer un truc, ou d'attirer notre pitié pour qu'on leur refile de la came gratos. Mon visage se durcit, comme un père fâché et déçu de son gosse. Mes doigts se serrent autour du verre et quand je reprends la parole, ma voix est chargée de reproches assez mal dissimulés. — T'es en manque ? Putain, à quoi il carbure maintenant ?
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Malcolm Allen
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ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Malcolm est sanguin, hyper impulsif. Il réagit au quart de tour et peut passer d'une émotion à une autre, totalement opposée en un rien de temps. + Malcolm a trois doigts tordus, séquelles d'une nuit de breakdown où il s'est explosé les mains contre le mur de sa chambre + Y a comme un odeur d'ammoniaque chez lui, dû au crack qu'il fume.
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyJeu 30 Jan - 23:00

Trop aveuglé par ma propre détresse pour me rendre compte de la sienne, je ne remarque pas son regard voilé, et ses lèvres qui mentent. Nino sait manipuler une conversation pour l’emmener là où il souhaite. Nino, il sait gérer n’importe quelle situation. Il met le doigt là où ça fait le plus mal. Il déterre la raison de mes insomnies sans attendre. Il est concerné, protecteur, tout ce dont j’ai toujours eu besoin. J’ai souvent l’impression d’être un petit animal blessé dont la mère a été butée par un chasseur et qui se retrouve seul dans les bois. Pas glorieux je sais, ça fait longtemps que j’ai arrêté de croire que je contrôlais la situation. Gamin arraché au sein de sa mère, pas le temps de me sevrer. Je sais rien faire tout seul. J’ai foncé chez Drax le jour du départ de North End. Tout seul j’me serai fait bouffer. Et depuis, j’improvise. Je fais n’importe quoi. J’ai laissé un putain de gant sur une scène de crime putain. Et ça prend toute la place dans ma tête. Nino a l’air de s’être pris une tonne de brique. Ouais, je sais, je sais, je sais… Je sais que je suis débile. Et si je m’étais pas rasé la tête, je m’arracherais les cheveux. Et sa réaction m’agite encore plus. J’veux qu’on me dise que ça va aller, mais faut voir les choses en face : j’ai rien de mon côté pour que ça se passe bien. Alors je balance tout, incapable de rattraper la cascade de mes angoisses qui débordent enfin de mes lèvres. Tout ce que j’ai retenu si longtemps que ça a fini par tout contaminé chez moi. J’ose même pas affronter le regard de Nino, alors je fonce dans la cuisine avec la gorge sèche. J’veux arroser ma terreur sous quelque chose de fort, n’importe quoi. Y a ce nœud dans mon ventre, ce truc si lourd que j’ai l’impression qu’il m’enterre en permanence. Nino me rejoint enfin, lentement, l’air absent. J’oriente à nouveau la conversation sur lui pour me donner le temps de souffler. Je sais comment je fonctionne, je sais reconnaître mes crises. Faut que je prenne un peu de recul, que je respire. Alors je lui demande si lui aussi, il est en danger. Il ne me répond pas tout de suite. Il sort du frigo du coca et du jus et les verres. Je regarde le soda, un peu déçu. J’ai besoin d’un anesthésiant, n’importe lequel. Mais j’ose pas le dire. J'suis tranquille, t'inquiètes. Qu’il me dit simplement. Je prends une grande inspiration et le regarde, un léger sourire hyper soulagé fend mon visage, même si j’ai encore ce regard de gamin perdu. J’devrais le comprendre, qu’il ment, non ? J’devrais le voir, pas vrai ? Mais je m’accroche comme un désespéré à la seule bonne nouvelle qui résonne dans cet appartement ce soir. Cool ! Que j’expire, et ça sort du cœur. J’hoche largement la tête, le regard vide, et je répète : Ouais, ça c’est cool putain. Tant mieux. Mais Nino a déjà changé de sujet, à l’intérieur de sa tête, ça se voit. Il veut pas s’attarder sur son cas, par fierté, parce que finalement, tout va bien, ou parce qu’il est trop inquiet pour le mien. Moi non plus, j’peux pas mettre de côté la peur qui me tenaille. Foutue torture. Chaque putain de seconde qui s’écoule est un supplice. Il me fait signe de m’asseoir sur la chaise, et je ne le fais pas immédiatement. Assommé, complètement crevé, le corps à bout, physiquement, et l’esprit épuisé. Finalement, je me laisse tomber sur la chaise et attrape d’un air machinal la bouteille de coca, me serre un verre. C’est au moment de fermer la bouteille qu’il lâche sa bombe. J'dirais que c'était moi. Je m’arrête net dans mon geste, sans trop comprendre ce qu’il vient de dire. Je lève la tête vers lui. Quoi ? Non ! Je suis catégorique. Attends, qu’est-ce qu’il me fait là ? Qu… quoi ? Je réalise même pas ce qui est en train de se passer, et il enchaîne, méthodique : J'm'entends bien avec un Zetas. J'irais le voir et je lui dirais pour le gant, je dirais que c'était moi. Il acceptera jamais d'aider un blanc-bec comme toi sinon. Les Zetas ont des entrées dans la police, j'suis sûr qu'il pourra faire quelque chose. J’ai comme un grand coup de chaud. Je me mets les deux mains devant le visage et me frotte les yeux comme pour me réveiller, et aussi parce que je suis complètement sous le choc. Le pire, c’est que putain son idée me plait. Foutu égoïste. Bien sûr que j’ai envie que ça se passe comme ça. C’est comme être à l’hôtel, avoir foutu un bordel monstre, sortir le matin, rentrer le soir et quelqu’un a nettoyé tout votre bordel. Les draps sont propres, les serviettes sont changés, et tout sent bon. Enfin, sûrement, j’ai jamais foutu les pieds dans un hôtel. Mais j’peux pas. La culpabilité est trop forte. J’peux pas laisser Nino faire ça. Finalement je fais descendre les mains le long de mon visage et regarde Nino en secouant la tête. Non, non arrête c’est hors de question. Tu peux pas… Et j’repense au Nino que j’ai croisé au Majestic, à cette tension entre nous, à cette rancune, ces non-dits, ce bordel. Je l’entends à nouveau me balancer dans la fosse aux lions, sous l’arme de Jackson de ce putain de Black Crew. Y a pas à dire, les secrets macabres, ça rapproche. Ou peut-être que finalement, on a jamais arrêté d’être des frères. On était juste trop cons pour se le dire. J’me déteste d’avoir attendu tout ce temps. Parce que putain, ça marche encore. Le coup de Nino, la tête froide, ses décisions arrêtées, justes, rassurants. Ma voix, qui refuse encore catégoriquement son aide, surtout pour la forme et par peur d’empirer encore plus la situation en le mettant dans la merde, s’éteint toute seule. Elle est absorbée par mes pensées en vrac. Parce que j’ai pas d’autres solutions de toute façon. Et qu’en plus, Nino il semble déjà avoir pris sa décision. J’me déteste, bien sûr, j’me déteste de nous mettre dans cette situation. D’être un si gros boulet que mes proches se traînent depuis toujours. Un boulet qui a réussi à entraîner ma mère dans le fond de sa baignoire, qui entraînera tous les autres encore plus profond. Je prend une gorgée de coca, mais ça me brûle la gorge. Je pose mes coudes contre la table et je commence à m’arracher nerveusement les peaux mortes sur le coin de mes ongles.

Tous ces mois défilent sous mon regard. Y a une larme coupable qui coule, et je l’essuie rapidement avec le dos de la main, la mâchoire serrée, tentant de faire face, même si c’est clairement pas le cas. Je mets de plus en plus de cœur à arracher ces peaux mortes. J’appuie de plus en plus fort. J’me fais mal, ça saigne. Mais j’arrive pas à m’arrêter. Dans ces moments-là, je me rends même pas compte de ce que je fais. J’me vois même pas le faire. J’suis juste posé là, sans savoir quoi dire. J’ai chaud, j’ai froid, je sais pas analyser dans quel état je suis. Je vois pas Nino s’asseoir à côté de moi, boire quelques gorgées de coca, lui aussi. J’vois rien, le regarde brumeux. Mais sa voix, comme un électrochoc, me sort de ma torpeur. T'es en manque ? J’arrête subitement le bordel avec mes doigts, avale ma salive. Ça crève tellement les yeux ? Je lui jette un petit regard, furtif, parce que j’ai l’impression que ça va être encore pire, si je le regarde en face. Non, non, c’est bon, ça va. Le mensonge, c’est naturel chez les toxico. Même si on nous prend la main dans le sac, on dira quand même que c’est pas ce qu’ils pensent. Je reprends une gorgée de coca. Il a du mal à passer, tellement ma gorge est nouée. Je colle mon dos contre le dossier de la chaise, et commence à me ronger le pouce. Je tiens pas en place. Et je sens son regard désapprobateur. Ça semblait pas si terrible que ça, vous savez, la première fois. On entend “crack” et on se dit que c’est forcément terrible. C’est un truc de sans abris fauché, le crack. Mais c’est juste arrivé comme ça. Et j’sais bien que je perd pied. C’est pour ça qu’Olivia s’est tiré. Une ex-toxico, et un toxico en pleine descente aux enfers. Forcément qu’elle allait me quitter. Mais j’ai l’habitude de m’exploser le crâne. Sous anxiolytiques, antidépresseurs et somnifères depuis l’adolescence. Et quand les médocs font plus rien, faut bien trouver autre chose pour faire taire le chaos, pas vrai ? Et puis j’coche une case de plus du discours du toxico quand j’ajoute, tendu : Tu diras rien, hen ? Pour… pour l’crack tout ça… t’en parles pas à Rozenn ou j’sais pas qui, hein ? C’est aussi cliché que ça en a l’air. Mon regard dégouline de honte, mais faut que je me rassure là dessus. Mais j’me sens ridicule, d’un coup. J’inspire, j’expire un grand coup. Je me passe une main sur mon front en surchauffe. J’suis désolé… c’est toi qui m’appelle en pleine nuit et j’t’emmerde avec mes conneries. J’étire mes jambes, me repasse une main sur le visage. J’vais exploser. Mais j’suis content que tu m’aies appelé. Je lui lance un regard et tente un sourire tordu. C’était sans doute pas ce qu’il cherchait. Il voulait retrouver son ami et il se retrouve avec ce mec que je suis devenu. Et je saurais même pas expliquer comment tout a si mal tourné.
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Nino Ernaez
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ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : L'allure maigrichonne mais les muscles tendus de nervosité, un sourire à décrocher des coeurs et parfois, dans son ombre, une petite poule qu'il promène en laisse.
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyLun 3 Fév - 11:56

Cool ! Non. — Ouais, ça c’est cool putain. Tant mieux. Je ne dis rien, ne réagis même pas. Je n'ai pas envie de m'étendre sur le sujet. De toute façon, ça ne ferait que renforcer son inquiétude et c'est la dernière chose que je veux, il est déjà suffisamment mal comme ça. Inutile d'en rajouter une couche, il finirait par s'effriter entre mes doigts.

Je préfère me concentrer sur lui, sur tout ce qu'il me dit. Il est à la dérive, ne gère plus rien et j'ai l'impression de me voir à travers lui. La différence, c'est que moi ça ne me ressemble pas. Comme une seconde d'égarement, alors que lui semble constamment lutter pour garder la tête hors de l'eau. Sa détresse réveille en moi mes instincts les plus profonds, c'est à moi de m'assurer qu'il ne se noie pas. J'enterre mes peurs, le dégoût de moi-même et reprends le contrôle progressivement. Je réfléchis à toute vitesse, retourne le problème sous tous les angles mais c'est toujours la même issue qui revient. Alors je finis par la lui dire. Il parait abasourdis, comme s'il ne comprenait pas vraiment là où je voulais en venir. Il proteste un peu mollement, comme s'il n'était pas sûr de ce que je venais de dire. Je réitère, prends le temps d'expliquer plus longuement. Il se frotte le visage et je l'observe en silence, lui laissant le temps d'assimiler la bombe que je viens de lui lâcher. Je sais que l'idée lui plait, Malcolm a toujours aimé qu'on gère les choses à sa place, et le fait que j'arrange la situation - que j'essaye en tout cas - et le tire de ce mauvais pas c'est comme une intervention divine pour lui. De celles qu'on attend depuis longtemps et qu'on ne refuse pas. Mais il refuse, par principe j'imagine. — Non, non arrête c’est hors de question. Tu peux pas… Je reste imperturbable, le fixe d'un air sceptique. Je fais la moue et écarte les bras dans un mouvement d'humeur.  — Très bien et on fait quoi alors ? On, pas tu. Maintenant que je sais tout, je le lâcherais pas. On aurait jamais dû se lâcher. — On attend et on prie pour que tu t'fasses jamais choper par les flics ? Je soupire, agacé et balaye l'air du revers de la main pour chasser cette idée qui ne me plait pas. — J'm'occupe de tout j'te dis. Toi, contente toi de faire profil bas pour pas te faire arrêter entre temps. Quand tout sera réglé, j'te ferais signe. J'espère ne pas m'avancer un peu trop, ne pas lui promettre une chose qu'il n'aura jamais. Mon rôle dans les Zetas ne représente rien d'autre que de bosser à la laverie pour le moment. Et je prie sincèrement pour que ma relation avec Caesar suffise à le convaincre de m'aider. Sans que je ne termine avec une balle entre les deux yeux.

Je m'assois à côté de lui et l'observe. Il est en train de se détruire les doigts, il tremble, il est livide, la peau humide, les traits creusés, le dessous des yeux violacés. J'en ai trop vu passer des comme ça et ça me fait mal au cœur que Malcolm soit dans le même état que tous ces ratés. Parce que ce sont ce qu'ils sont à mes yeux, tous ces junkies : des ratés. Je n'ai pas envie de mettre Malcolm dans la même case, je lui trouve des excuses, des circonstances atténuantes. Et je me dis que c'est sûrement de la faute de Drax. C'est toujours de sa faute. Je peine à cacher ma contrariété, et la larme qu'il essuie ne suffit pas à m'amadouer. J'y vais franco, pose ma question sans détour et ça le surprend. Il ne l'avait pas vue venir.  Je le vois me jeter une petite œillade coupable en biais avant de se remettre à fixer ses mains. — Non, non, c’est bon, ça va. Je roule des yeux et souffle, contrarié. — Ouais bien sûr. Que je grommèle pour qu'il sache que, même si je n'insiste pas, je ne suis ni con, ni aveugle. Et j'apprécie moyennement qu'il essaye de me mentir de cette façon, même si ça n'a rien d'étonnant venant d'un drogué. Tous les mêmes.

Tu diras rien, hen ? Pour… pour l’crack tout ça… t’en parles pas à Rozenn ou j’sais pas qui, hein ? Je fronce les sourcils et me braque. — J'ai une tête de balance sérieux ? Que j'aboie, vexé. Je claque ma langue sur mon palais et me relève brusquement, faisant couiner la chaise sur le sol, énervé. Je suis prêt à réparer sa connerie avec le gant, quitte à foutre ma vie en l'air, mais le savoir drogué à ce point me mets hors de moi. Ça ne passe pas. Je fais mine de ranger quelques trucs qui trainent pour m'occuper les mains et éviter de lui gueuler dessus comme un père déçu. — J’suis désolé… c’est toi qui m’appelle en pleine nuit et j’t’emmerde avec mes conneries. Mais j’suis content que tu m’aies appelé. Je serre les dents. En réalité, il m'a rendu service. C'est horrible, mais le fait qu'il aille encore plus mal que moi m'a aidé à reprendre le dessus. Je ne peux cependant pas le remercier pour ça. Et rien ne me dit que ça durera, peut-être que dès qu'il aura quitté mon appartement je m'effondrerai à nouveau. Mais cette fois, je ne pourrais compter que sur moi.

J'arrête ce que je fais, me retourne et le détaille. Il est au bord de la rupture. Je ferme les yeux et passe une main dessus pour les masser lentement. Puis je me redresse, ma main glisse jusqu'à l'arrière de mon crâne alors que je me résigne. — C'est bon, vas-y Malcolm. Je déglutis, ça me fait vraiment chier. Ma main flotte dans l'air dans des mouvements approximatifs, comme pour dédramatiser la situation. — Va donc... J'peux pas le dire, ça me fout trop les boules. ... faire c'que t'as à faire. Je n'arrive pas à le verbaliser, va prendre ta dose. Mais il a très bien compris où je voulais en venir. Je range les bouteilles sorties sur la table, passablement énervé. — Dès que cette histoire de gant sera réglée, j'te préviendrais. Je ne le regarde plus, continue de faire semblant d'être occupé, lui tournant à moitié le dos. Je n'ai pas envie de le voir dans cet état, je ne le reconnais même plus et ça me fait mal.
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Malcolm Allen
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ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Malcolm est sanguin, hyper impulsif. Il réagit au quart de tour et peut passer d'une émotion à une autre, totalement opposée en un rien de temps. + Malcolm a trois doigts tordus, séquelles d'une nuit de breakdown où il s'est explosé les mains contre le mur de sa chambre + Y a comme un odeur d'ammoniaque chez lui, dû au crack qu'il fume.
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MessageSujet: Re: ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano)   ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies (mano) EmptyMar 18 Fév - 17:57

Assommé et paumé par toute cette situation, les révélations de Nino, les miennes et tout ça qui devient trop réel. Parce que Nino veut gérer les choses et ça a un côté aussi rassurant que flippant. Mon déni me bouffait de l’intérieur mais pour le moment, il me gardait dans un espèce de flou artistique. J’étais ni coupable, ni innocent, simplement muré dans un silence qui m’a rendu insomniaque. Et c’est quoi le pire ? J’essaie de protester, mais je ne crois même pas à mes paroles, en fait je ne crois à rien. Je ne sais pas où j’en suis, pendant que Nino trop terre à terre est beaucoup trop pressant. Il part au quart de tour, et son besoin maladif de contrôle et d’assurer prend à nouveau le dessus. C’est comme s’il ne m’avait pas balancé y a quelques minutes que lui-même était dans la même situation. Nino, il est redevenu cette statue de pierre rassurante, ce colosse tombé du ciel pour me tirer d’un mauvais pas. J’oublie à quel point il avait l’air atone quand je suis arrivé ici. Très bien et on fait quoi alors ? Ça ne lui plait pas que je tente de riposter, et j’crois que dans le fond toute cette situation le stresse un peu. La culpabilité remonte en flèche et me paralyse une seconde. Le je sais pas que j’aimerai prononcer ne sort pas, je me contente d’articuler des syllabes sourdes, les yeux dans le vague, sans pouvoir l’affronter du regard, toujours en train de m’arracher les peaux d’un air nerveux. Je relève pas son “on” parce que ça a toujours été comme ça entre nous, enfin, gamins, c’était comme ça. Les emmerdes de l’un étaient celles de l’autre, y avait pas de question à se poser. Même si, pour beaucoup de cas, c’était surtout mes emmerdes qu’il devait gérer. Mais quand on a un pote aussi grande gueule de Nino, j’peux vous dire que j’ai souvent dû affronter ceux qu’il avait offensé. Mais ces souvenirs sont trop lointain maintenant et moi, trop perdu pour ne serait-ce que de m’en souvenir. J’ai l’impression d’avoir plongé trop profondément dans un océan trop sombre, trop opaque. La voix de Nino m’arrache des ténèbres et me ramène à la vie comme une naissance précoce, l’air me grille les poumons. On attend et on prie pour que tu t'fasses jamais choper par les flics ? Bah j’en sais rien moi ! Le ton monte aussi de mon côté, parce que je gère extrêmement mal la pression. Mon pied sautille contre son carrelage, je secoue la jambe dans un tic nerveux de plus auquel je ne prête pas attention. Ça a plutôt bien marché jusque là j’te signale. Difficile de me prendre au sérieux vu mon état actuel. Mais je ne suis toujours pas en prison, et c’est vrai que c’est ce qui importe le plus pour le moment. Pourtant, Nino, il veut rien entendre. Il est catégorique ce qui renforce mon sentiment d’impuissance. J’ai toujours été un galérien, un mec qui saute d’emmerdes à emmerdes. Le plupart du temps j’me contente d’essayer de survivre. Faut voir les choses en face, depuis un an, j’agonise. Et Nino, il supporte pas ça. J'm'occupe de tout j'te dis. Toi, contente toi de faire profil bas pour pas te faire arrêter entre temps. Quand tout sera réglé, j'te ferais signe. Bref hochement de tête à peine perceptible, mais je dis rien, le regard perdu dans la honte qui m’arrache le cœur. C’est trop dur de lui répondre, c’est trop dur de dire “ok, on fait comme ça”. Parce que c’est reconnaître à voix haute ce qui mon crâne gueule trop fort : je tire tout le monde vers le bas, je fous tout le monde dans la merde. En fait, j’crois que le monde se porterait mieux sans moi. Je me sens totalement au bout du rouleau à l’heure actuelle, et j’crois que ça se voit. Le sujet que Nino aborde juste après n’est pas pour me rassurer.

Gamin dépassé par les événements, dépassé par ses erreurs de parcours, dépassé par son addiction : voilà ce que je suis. Et maintenant, Nino ne pourra plus jamais me voir autrement que comme ça : un putain de raté. J’ai envie de chialer. Il me croit pas, bien sûr, quand je lui dis que je ne suis pas en manque. De toute façon, je mentais. C’est pour ça que les toxico cachent leur addiction vous savez : parce qu’après ça, plus personne ne vous prend jamais au sérieux. Et ça me fend le cœur de me dire que Nino pourra plus jamais me faire confiance. De toute façon, je suis pas digne de confiance. Ouais bien sûr. Qu’il dit d’un air sombre et cynique. Le regard toujours dans le vide, surtout pas de contact oculaire. Ma mâchoire se contracte et j’inspire profondément pour ravaler mon envie de hurler. Hurler que putain, c’est pas de ma faute. Que j’dis la vérité, même si c’est faux. J’veux me sortir de cette situation et m’assomer de crack, dormir pour les trois ans à venir, et me réveiller dans un futur plus lumineux que ce présent qui m’étrangle. La seule éclaircie dans ce putain de chaos, c’est qu’au moins, il m’assure qu’il ne balancera pas mon secret. J’acquiesce faiblement en signe de remerciement qu’il ne voit même pas, trop occupé à m’en vouloir d’être un boulet si énorme. Je l’entends ranger dans la cuisine, ou plutôt faire les cent pas. Je ne me sens pas désiré dans cet appartement, comme si je contaminais toute l’atmosphère avec mon aura de loser. Ma jambe continue de gigoter nerveusement. J’vais exploser dans 3, 2, 1…

C'est bon, vas-y Malcolm. La mâchoire contractée, je lève enfin les yeux vers lui. Putain d’erreur, j’ai l’impression d’être un étranger dans son regard. Il a la même intonation que ces darons qui te sortent “je suis pas en colère, je suis déçu”. J’ai déçu pas mal de monde au fil du temps, j’en ai conscience. Va donc... faire c'que t'as à faire. Je pense qu’il se rend pas compte du mépris qu’il y a dans sa voix, ce genre de sentiment de dégoût qui me cloue sur place. Coup de chaud, coup de froid. J’peux pas bouger de ma chaise pendant quelques secondes, peut-être que si j’arrête de respirer je vais finir par devenir invisible. Putain j’aimerais bien. J’ai la honte, j’me sens mal, mal, mal putain. Je veux juste tout oublier, je regrette tout. Le fardeau partagé, tout ça, des conneries, je me sens juste encore plus minable. Dès que cette histoire de gant sera réglée, j'te préviendrais. Mouvement d’humeur, je me lève trop brusquement et la chaise recule d’un mètre derrière moi. Je me fige, debout devant la table. J’ai rien à répondre, rien à dire. J’ai l’impression que tout ce qui va sortir de ma bouche sera à côté de la plaque ou malvenu. Putain de toxico. Rentrer, oublier, pioncer. Ouais voilà ce qu’il faut faire. Mes yeux brillants de larme à nouveau, ma gorge qui me fait trop mal à force d’être bloquée. Je prends une inspiration, remonte le zip de ma veste de jogging. J’suis désolé… Que j’articule à peine. Et puis je tourne les talons et m’échappe de cet appartement qui m’étouffe.
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