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 nightcall (nino)

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Rosalia Flores
Rosalia Flores
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MessageSujet: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyMer 8 Jan - 21:14

Désolé Rosa, tu peux pas voir Felix, t’as pas le droit.

Elle a pas le droit de voir son fils. Son propre fils, placé provisoirement chez sa mère. Pour son propre bien, paraît-il. Décision d’un juge qui ne connaissait rien d’elle, rien de Felix, rien de leur vie. Mais décision prise quand même. Rosalia n’avait même pas le droit de le voir seule. Les rares visites octroyées avaient toujours été réalisées sous surveillance d’une assistante sociale, à croire qu’elle était une dangereuse criminelle. Tout ça à cause d’une foutue erreur – elle refusait d’accepter le fait que la situation dérapait depuis le début, qu’elle avait toujours été dépassée. C’était trop à accepter et la culpabilité la rongeait déjà beaucoup trop. Culpabilité qui a laissé place à la colère contre toutes ces personnes qui pensent pouvoir faire tellement mieux qu’elle. S’ils voulaient une mauvaise mère, elle leur donnerait une mauvaise mère. Sans doute que c’était pas le meilleur raisonnement, que c’était pas comme ça qu’elle récupèrerait Felix, mais son cœur était trop gangréné par le chagrin pour suivre un plan logique concernant ce qu’elle devrait faire pour retrouver la garde de son fils.

C’est comme ça qu’elle s’est retrouvée au bloc, ignorant les problèmes de politique et autres conneries pour se concentrer sur ses propres problèmes. Les paroles de Yago en boucle quand il lui dit qu’elle pourra pas voir son fils, paroles qui la quittent pas même après son troisième verre. Rosa, elle a jamais vraiment supporté l’alcool. C’est qu’elle a pas l’habitude de boire alors après ce troisième verre, elle commence à avoir la tête qui tourne, à ne pas se sentir très bien. Se frayant un chemin à travers la marée de corps qui s’agitent face à elle, elle joue des coudes, pousse en titubant, avant d’enfin retrouver l’air frais qui l’aide à se sentir mieux. Elle ignore les regards amusés de quelques passants qui la voient tituber jusque l’allée adjacente pour s’y retrouver seule, s’appuyant contre le mur, yeux fermés. Elle respire profondément, tente de retrouver ses esprits mais tout ce qu’elle réussit à faire, c’est repenser à ces foutues paroles et à tout le reste. Et, par réflexe, elle commence à envoyer des messages à Nino parce que ça restera toujours vers lui qu’elle se tournera quand elle se sent mal. Trop concentrée sur son portable – et sans doute un peu trop ivre, Rosalia n’a pas remarqué la silhouette qui avançait vers elle, la bousculant. « Hé mais qu’est-ce que… » Et c’est là qu’elle sent une main qui se ferme sur son portable et elle comprend que ce con essaie de lui voler son téléphone, s’imaginant sans doute qu’elle sera une proie facile du fait de son état d’ébriété. Pourtant, elle s’agrippe comme elle peut au portable, ce qui a l’air de suffire pour l’instant. « Putain lâche le ou j’te plante ! » lance le type, sortant un cran d’arrêt de la poche de son hoodie. Mais elle comprend pas tout de suite, Rosalia, l’information qui prend du temps à faire son chemin – elle tire plus fort, l’agresseur aussi. Quand elle réalise enfin, il commence à perdre patience, lève le cran d’arrêt vers elle et, dans la panique, elle se souvient du seul conseil utile que Juan lui a donné, quand ils étaient enfants : si un garçon t’emmerde, vise entre les jambes de toutes tes forces. Alors c’est ce qu’elle fait, lance son pied de toutes ses forces. Sous la surprise, le type se recule alors qu’elle le pousse en même temps pour se défaire de son emprise. Il finit par trébucher sur le rebord du trottoir et par tomber.
Et il bouge plus.

Pendant un long moment.

Ce qui finit par inquiéter Rosalia, qui était restée là, contre le mur, affolée. Au bout de quelques minutes sans mouvement, elle s’approche, le tâte du bout des pieds. Pas de réponse. « Mierda ! » Elle s’agenouille à côté de lui, le secoue. « Putain réveille-toi connard ! » Mais rien, toujours aucune réaction. Elle plaque sa main sur sa bouche pour étouffer des sanglots, refuse d’attirer l’attention sur ce qui est, elle en est sûre, désormais une scène de crime. Ce type est mort, elle en est sûre. « Putain putain putain pas encore » qu’elle dit frénétiquement, les souvenirs de cette soirée passée avec Nino qui reviennent s’ajouter au reste. Nino. Il saura quoi faire, c’est sûr. Il sait toujours, pas vrai ? Alors elle récupère son portable qui était tombé un peu plus loin, lui envoie de nouveaux messages sans avoir conscience qu’on pourrait se servir de ces mêmes messages si une enquête était ouverte. Quand c’est fait, elle reste là, agenouillée près de l’homme toujours inconscient, le corps secoué par les sanglots. Putain, là c’est sûr, elle récupérera jamais Felix.
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Nino Ernaez
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Feuille de personnage
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judas
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quartier : il vit dans mexicantown, un petit appartement qu'il loue tout seul au dernier étage d'un petit immeuble qui s'élève au-dessus d'un des nombreux bars latinos du coin. il partage néanmoins ce petit espace avec rosie, sa poule.
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyVen 10 Jan - 10:15

J'arrive.

C'est ce que je lui ai dit dans mon dernier sms. Pourtant, je ne bouge pas. Je reste abasourdis dans mon canapé, le téléphone encore dans les mains, l'écran allumé et les yeux rivés sur ce qu'elle vient de m'annoncer.

Elle pense avoir tué un mec.

Ce n'est pas possible, l'histoire ne peut pas se répéter encore. Je ne suis toujours pas remis de notre nuit dans le jardin de Delray et ça nous retombe déjà dessus ? Cette fois-ci, c'est vrai, je n'y suis pour rien, mais quelque chose me souffle que ça pèsera sur moi de la même façon si je l'aide à s'en débarrasser. Le simple fait de le savoir, c'est déjà trop. Je finis par jeter mon téléphone sur ma table basse, pose mes coudes sur mes cuisses et enfouis ma tête dans mes paumes de main. Je la serre, comme pour l'empêcher d'exploser. Je prends le temps de respirer pendant une ou deux minutes, afin de me calmer. Je reprends possession de moi-même, contrôle les émotions qui vont et viennent trop vivement, je parviens à faire taire tout ça, à y enfouir dans un coin de ma tête. Puis, j'inspire un grand coup et je me redresse, je tape mes deux mains sur mes cuisses pour me donner un peu de courage et me réveiller et je me lève, prêt à filer. Ne sois pas une gonzesse, avait dit papa.

Mais le trajet en voiture est une torture. Mon dos lacéré frotte contre le tissu de mon pull appuyé au siège auto. Je gigote, tente de me tenir droit pour ne pas le toucher, mais c'est compliqué. La position de conduite me tire la peau, le dos, les bras, la nuque. Partout ou le cuir a frappé et dévoré ma peau.

Je finis par arriver à bon port et difficile de la rater : elle est agenouillée au milieu de la route auprès du corps du mec. Putain, au beau milieu de la rue ! Niveau discrétion, ça va être compliqué. Je me gare juste à côté et descends de la voiture dans un calme olympien, le visage froid, les traits tirés. Je semble nullement perturbé par ce qui est en train de se passer, cachant comme le ferait un vrai homme la moindre de ses émotions. C'est juste un corps, c'est pas grave. J'avance jusqu'à sa hauteur et en temps normal, je l'aurais prise contre moi, pour la rassurer, pour faire taire ses sanglots. Mais ce n'est pas ce que mon père ferait.

Qu'est-ce qu'il ferait ?

Je me penche brièvement, ignorant ma propre douleur, et je lui attrape le haut du bras fermement, puis je tire dessus pour l'obliger à se lever rapidement et je la repousse en arrière. — Pousse toi Rosa. La voix est neutre mais ferme et je m'accroupis à côté du mec, l'observe un instant avant de finalement venir coller deux doigts dans sa nuque pour voir si je trouve un pouls. — T'aurais pas dû rester avec lui, n'importe qui peut t'voir ici. Je me concentre sur mes sensations et constate avec un immense soulagement que y a bien un pouls. Le mec n'est pas mort. Pour l'instant en tout cas, parce que le sang qui s'échappe de l'arrière de son crâne ne présage rien de bon pour la suite. Je soupire et me relève, un peu excédé. — Il est vivant. Je pivote et me rapproche d'elle. — On va trouver une cabine téléphonique et on va prévenir les secours, comme ça, ils ne remonteront pas jusqu'à toi. On devrait probablement s'activer, faire ça en vitesse, filer d'ici, passer le coup de fil et rentrer chez nous. Fin de l'histoire. Mais l'état de Rosa supplante tout le reste subitement. Je la détaille de haut en bas, elle est complètement ivre et irresponsable, ses messages me reviennent en tête et ne font qu'aggraver son cas. Je fronce les sourcils et hausse la voix contre elle. — Comment t'en es arrivée à ça putain ? Que je dis en pointant le mec du doigt. J'aimerais bien comprendre comment une petite meuf comme elle, bourrée en plus, a pu venir à bout de ce mec. Puis j'agite ma main pour la désigner vaguement, avec un arrière-plan de mépris. — Et pis r'garde toi, c'est lamentable. Qu'est-ce que tu fous ici, toute seule et bourrée comme ça ? Je regarde autour d'elle par réflexe avant d'ajouter. — Et Felix, il est où ? Il est en sécurité ? Je me méfie, elle a l'air tellement à côté de la plaque ce soir, et la dernière fois que je l'ai vue avec Felix elle avait l'air à bout. J'espère qu'elle ne l'a pas amené ici. J'espère qu'elle ne va pas me dire qu'elle l'a perdu dans le Bloc ou je ne sais quelle autre connerie de ce genre-là.
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Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyMar 21 Jan - 21:34

Elle fait que merder, Rosa. Conneries qui s’enchaînent alors qu’elle prétend faire de son mieux. Et elle essaye, vraiment. Mais sans doute que c’est pas assez. Sans doute qu’ils ont toujours tous eu raison, qu’elle était pas prête pour ce rôle de mère qu’elle a essayé d’embrasser seule. Parce que si elle passe son temps à remettre la faute sur les autres, la vérité est pourtant éclatante : elle est la seule fautive. C’est elle qui s’est isolée, égo heurtée par les remarques et les regards en coin. C’est elle qui criait haut et fort qu’elle n’avait besoin de personne, pas même du père, qui n’est même pas au courant qu’ils ont eu un fils. Sa famille qu’elle rejetait sans arrêt par fierté, Nino qu’elle a repoussé pour la même fierté. Une bonne mère aurait sans doute oublié les rancœurs, oublié une rancune causée par des mots crachés dans un excès de colère, elle aurait appelé à l’aide. Mais elle n’en avait pas été capable, Rosalia. Elle avait laissé l’amertume ronger son cœur en s’isolant toujours plus, en accusant et en se défendant mollement, arguments qui tenaient pas la route mais dans lesquelles elle mettait toutes ses forces. C’est Ellis qu’elle avait déclaré comme étant trop toxique pour élever Felix. Finalement, c’était elle la mauvaise herbe, elle qui empoisonnait l’existence de son propre fils. Felix qui est rien d’autre que le dommage collatéral de son irresponsabilité et de son égoïsme monstre – sans doute que lui retirer la garde était la meilleure chose pouvant arriver à l’enfant, qui pourrait enfin avoir une éducation digne de ce nom, loin de ses larmes et crises d’angoisse à répétition.

C’est sans doute ce qu’elle aurait du réaliser, Rosa, mais elle a encore préféré remettre la faute sur d’autres, sur sa sœur qui avait appelé les services sociaux, sur sa famille entière qui refusait de la laisser seule avec Felix. Reproches qui avaient mené à ce nouveau désastre. Le corps face à elle et Nino qu’elle appelle au secours. Nino qui arrive, l’incite à s’éloigner du corps ce qui est sans doute une bonne chose. Elle dit rien quand il parle, parce qu’elle sait qu’il a raison. Si ce type est mort, rester à côté de lui est loin d’être une bonne chose. Mais qu’est-ce qu’elle pouvait faire ? S’enfuir ? Avoir vu Nino mettre fin aux souffrances d’un homme à l’agonie, déjà mourant, était une chose. Tuer quelqu’un, même pour se défendre était une autre. L’idée l’avait choquée au point de l’immobiliser, le message comme seule réaction qu’elle avait réussi à avoir. Rosalia se sentait nauséeuse, membres tremblants à l’idée d’être responsable d’un meurtre.

Puis Nino lui apporte le soulagement dont elle avait tant besoin. Il est vivant. Soupire de soulagement, membres tendus qui se relâchent enfin. Elle se contente d’hocher la tête, capable de rien d’autre que de suivre les instructions de Nino. « Je.. Il voulait voler mon portable et il m’a menacé et j’sais pas j’ai eu peur et.. C’était un accident ! » qu’elle se justifie, comme s’il pouvait croire qu’elle aurait volontairement cherché à tuer un inconnu. Visage qui se ferme quand il la détaille et elle le sent, le jugement, celui que sa parano le pousse à voir dans tous les regards sauf que cette fois c’est bien là, mots méprisants l’accompagnant. L’ivresse l’empêche de répondre trop rapidement, question sur Felix qui  s’ajoute alors qu’elle hausse les sourcils. « Quoi ? Tu penses que j’l’ai oublié aux toilettes du bar p’tête ? » Ton indigné alors qu’elle se rappelle qu’elle avait, après tout, déjà bien oublié son fils alors sans doute que l’indignation face à l’accusation masquée n’était pas la mieux placée. « Il est chez ma mère. » Mots amers et ça se sent alors elle empresse d’ajouter. « On y va ? Faut appeler et.. Faut se dépêcher. » Propos décousus et pourtant elle essaye de se concentrer, fait de son mieux. Elle suit Nino jusque la voiture, s’installe sans dite un mot côté passager. Quand il prend le volant et roule vers une cabine quelconque, elle se tourne un peu vers lui, hésitante. « Merci d’être venu. J’étais perdue et ben… tu sais, comme la dernière fois qu’on s’est vus il y avait déjà un cadavre, j’me suis dit que tu saurais gérer. » Logique loin d’être implacable mais elle hausse les épaules. C’est tout ce dont elle est capable à l’heure actuelle, même si elle avait un peu dessaoulé quand elle avait cru avoir commis un meurtre. Sans prévenir, elle se met à rire. « C’est juste que.. faudrait penser à faire d’autres activités pour traîner ensemble que tuer ou assommer des gens. Genre le cinéma, c’est mieux. » Et Rosa ne trouvera pas ça drôle quand elle sera totalement sobre, à coup sûr – cette autre soirée n’avait rien eu de drôle, séquelles qu’elle gardait encore, mais il fallait croire que l’alcool l’aidait à anesthésier ses sentiments. Se rendant compte que c’était sans doute déplacé, son rire se calme, culpabilité qui prend désormais place. « Désolée c’est pas drôle mais j’suis juste vraiment contente qu’il soit pas mort. C’est sûr, ils m’auraient jamais rendu Felix si j’avais tué quelqu’un ! » Et elle se rend pas compte, Rosalia, qu’elle avoue tout, secret dévoilé après tout ce temps passé à l’avoir honteusement caché.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptySam 25 Jan - 16:27

Je.. Il voulait voler mon portable et il m’a menacé et j’sais pas j’ai eu peur et.. C’était un accident ! Évidemment que c'était un accident. Encore heureux. Et merci mon dieu, le mec est toujours vivant. Je crois que j'aurais vraiment finit par péter les plombs autrement. J'en peux plus d'entasser les cadavres dans ma tête. Je souffle un peu, moi-même soulagé, peut-être encore plus qu'elle paradoxalement. Mais je me reprends vite, parce qu'on ne peut pas se permettre de s'éterniser ici. Je m'inquiète malgré tout pour Felix, la situation me semble un peu foireuse et l'état de Rosa n'a rien de rassurant. Elle ne semble cependant pas apprécier mon sous-entendu et je la vois se froisser avant de me fusiller du regard. — Quoi ? Tu penses que j’l’ai oublié aux toilettes du bar p’tête ? J'écarte les bras, agacé. — J'en sais rien Rosa ! Ce n'était probablement pas la réponse qu'elle attendait. — Tu m'parlais de lui dans tes messages, alors j'sais pas. Tant mieux s'il n'est pas là, mais je ne comprends pas plus pourquoi elle m'a envoyé des messages à ce propos. Je ne comprends pas non plus pourquoi elle est seule ici à se bourrer la gueule. Mais au fait, elle est seule ou pas ? Je redresse la tête pendant qu'elle me dit que Felix est avec sa mère, ça me rassure mais je ne m'attarde pas là-dessus plus longtemps, sondant les alentours. — T'es venue seule ? Histoire que je sache si on a un élément perturbateur à devoir gérer potentiellement. Et je n'ai franchement pas besoin de ça, elle va suffire à elle seule à bien me pourrir le reste de ma nuit déjà.

On y va ? Faut appeler et.. Faut se dépêcher. Je hoche la tête et on trottine rapidement jusqu'à la voiture avant de s'engouffrer dedans. Je ne perds pas une seconde, passe outre la douleur qui me lance tout le dos et démarre la voiture avant de me barrer d'ici rapidement. Je jette un regard dans le rétroviseur central, en direction du corps qui rétrécit à vu d’œil dans le miroir. On aurait peut-être dû le décaler pour ne pas le laisser au milieu de la route. Je me mords la lèvre inférieur, hésitant un instant à faire demi-tour. Tant pis, c'est trop risqué. Je continue de rouler et tente de me persuader qu'on a bien fait, que c'était la meilleure réaction à avoir.

Merci d’être venu. J’étais perdue et ben… tu sais, comme la dernière fois qu’on s’est vus il y avait déjà un cadavre, j’me suis dit que tu saurais gérer. Mes mains ses crispent autour du volant, tout comme ma mâchoire. L'évocation de notre dernière nuit ensemble ne me plait pas. J'essaye tant bien que mal d'effacer tout ça de ma tête, de faire comme si ça n'avait jamais existé et je n'ai pas besoin qu'elle vienne ressasser toute cette merde. Je ne dis rien, interdit et de mauvaise humeur. Je me contente de fixer la route à la recherche d'une cabine téléphone encore en fonction. Et ce n'est pas aussi simple à trouver que je le pensais.

C’est juste que.. faudrait penser à faire d’autres activités pour traîner ensemble que tuer ou assommer des gens. Genre le cinéma, c’est mieux. Je fronce les sourcils, profondément gêné par ses mots. La colère se distille dans mes veines et est envoyée partout dans mon corps, contractant chacun de mes muscles sur son passage. Je réponds sèchement, à la limite de l'agressivité. — T'es sérieuse là ? L'air dans l'habitacle se sature brusquement alors que ma voix est lourde de reproches. — Et à quel moment j'étais censé t'proposer un ciné, hein ? Je hausse le ton, dépassé par la situation. — Après qu'tu décides que t'avais plus besoin de moi et me raye de ta vie, ou après que tu m'aies jeté de chez toi la dernière fois ?! J'ai l'impression d'être pris pour un con et ça ne me plait pas. Pas du tout. Je souffle, furieux. Je cligne des yeux et tente de ne pas me laisser submerger par tout ça. Je n'ai jamais digéré la fierté de Rosa et le fait qu'elle m'expulse aussi facilement de sa vie. Et qu'elle me sorte ça comme ça ce soir, ça réveille trop de choses. Trop de blessures que je n'ai jamais pansées, parce que je n'ai jamais voulu admettre que j'étais blessé. Mais ce soir, tout remonte, les émotions à fleur de peau. Je déglutis et tente de me raisonner. Toujours la même question qui revient en boucle. Qu'est-ce que ferait mon père ? La réponse me semble rapidement évidente mais je ne l'aime pas du tout. Je décide alors de l'ignorer pour le moment et de me concentrer sur ma conduite.

Désolée c’est pas drôle mais j’suis juste vraiment contente qu’il soit pas mort. C’est sûr, ils m’auraient jamais rendu Felix si j’avais tué quelqu’un ! Il me faut quelques secondes pour réagir. Le temps que la phrase monte au cerveau et se fraie un chemin au milieu de mes émotions dévastatrices.

C’est sûr, ils m’auraient jamais rendu Felix.

Ça raisonne subitement en moi, ça envahit tout et je me retrouve à piler brusquement la voiture en plein milieu de la route. Une chance qu'il n'y ait eu personne derrière, sinon c'était l'accident assuré. Je me tourne vers elle, les yeux écarquillés, un mélange d'incompréhension et de nervosité dans le regard. — Quoi ?! Comment ça ils t'auraient jamais rendu Felix ? Qui ça ils ? J'ai le cœur qui tambourine dans ma poitrine. J'avais donc bien raison : elle me cache quelque chose à propos de son fils. Ma main droite lâche le volant pour venir agripper son avant-bras, comme pour l'empêcher de me fuir et l'obliger à parler. — Où est Felix putain ? Je ne comprends plus rien et la situation commence à sérieusement m'inquiéter. Je ne suis malheureusement pas en état de gérer un stress supplémentaire et je sens ma patience s'effriter à vitesse grand v. Je n'aime pas ça, parce que j'ai peur de ce qui pourrait arriver.
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyMar 18 Fév - 20:06

Hochement de tête. Forcément, elle est venue seule. Elle avait pas envie de se sentir jugée et la solitude lui avait semblé être une bonne compagnie pour la soirée. Le résultat n’avait finalement pas été glorieux. Suffit de voir le corps à ses pieds pour se rendre compte du désastre qu’elle réussissait à causer à elle seule. Corps toujours vivant, heureusement. C’est d’ailleurs le soulagement qui s’empare d’elle une fois qu’elle est dans la voiture, à croire qu’être dans l’habitacle d’acier suffisait à l’éloigner des problèmes qu’elle avait causé. Et elle se rend compte de rien, Rosalia. Elle réalise pas l’indécence de son rire et de son attitude quand elle évoque cette nuit et ce qui suit, elle réalise pas le décalage de son humeur avec celle de Nino. C’est l’alcool qu’il faut remercier pour cette légèreté qui avait pourtant disparu chez elle depuis la naissance de Felix. Forcément, ça finit par agacer l’hispanique à ses côtés. Ce qu’elle aurait probablement compris si elle avait été sobre. Mais là, elle trouve rien de mieux à faire que hausser les épaules quand il s’offusque. Sans doute qu’il avait raison, qu’elle l’avait trop souvent rejeté injustement. Nino qui a pris pour tout ceux qui ont critiqué, jugé ses choix, alors même qu’il ne cherchait pas à mal. « Tout l’monde se dispute parfois, c’est pas si grave. » Pourtant ça l’avait été pour elle aussi, ce qu’elle semble oublier à ce moment-là. Ca avait été assez grave pour sentir son cœur s’émietter à chaque cri – ceux de Nino, les siens, peu importe. Le résultat était le même. « Puis, t’es quand même là. » qu’elle dit, le front posé contre la vitre de la voiture. Il était toujours là, malgré tout, et c’était tout ce que Rosa retenait.

La voiture pile brusquement, main qui s’appuie contre la portière pour ne pas partir trop en avant malgré la ceinture. Elle tourne la tête vers lui, fronce les sourcils. Pendant un instant, elle a presque oublié qu’il ne sait pas, que personne sait à part sa famille. C’est le sourire qui disparaît alors qu’elle se rappelle de ce moment, quand ils ont apparu sur le pas de sa porte pour le lui arracher. Lèvres qui tremblent, n’annonçant rien de bon. Disparue la légèreté et le rire, place à l’angoisse et la culpabilité. « C’est vraiment pas ma faute Nino, d’accord ? Vraiment pas, j’faisais juste les courses et… » Voix chevrotante, mains qui jouent nerveusement avec sa veste, mots entrecoupés par les sanglots commencent à secouer sa poitrine. Tout la rattrape – la gravité de sa situation, les heures passées à végéter en espérant le voir revenir, les nerfs écorchés face au mur rencontré quand elle a essayé de le voir. « J’ai juste eu peur, j'ai paniqué et.. et.. et c’est tout, j’ai merdé une fois, d’accord ? » Nino comprendra pas forcément ce qui est arrivé, détails qu’elle n’évoque pas. C’est pas forcément volontaire – tourbillon d’émotions qui l’empêchent de penser de façon cohérente, mots qui sortent en allant. Elle cherche malgré tout autant que possible à se justifier, peur qu'il réalise qu'au fond, elle est la seule à blâmer, la seule coupable pour tout ce qui lui arrive. « C’est cette puta de Carmen qui a appelé ! » Colère qui s’ajoute quand elle pense que c’est sa propre sœur qui l’a trahi, utilisant des raisons foireuses pour se justifier. Elle tente de calmer les sanglots qui l’agitent mais elle y parvient à peine, larmes qu’elle frotte avec ses manches. « Et.. Et ils sont v’nus CHEZ MOI pour l’prendre t’imagines ? » Sanglot qui éclate de plus belle en évoquant la scène – sentiment d’impuissance qui l’envahit, gamine incapable de garder son enfant sous son propre toit
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyLun 24 Fév - 22:32

Elle hausse les épaules, avec une indifférence qui me déchire les tripes. J'ai énormément souffert de son silence et l'idée que je puisse avoir été le seul à morfler de la situation entaille mon égo et froisse chacun de mes sentiments. —  Tout l’monde se dispute parfois, c’est pas si grave. C'est comme si ses mots venaient de me casser la gueule. Je demeure muet tant la violence de son aveux m'a percuté avec force. Souffle coupé, je reste bouche-bée. Je fixe la route devant moi, abasourdi, sans plus faire attention au paysage terne qui défile. Y a comme un sifflement aigüe dans ma tête et mes tympans - comme après un choc brutal. — Puis, t’es quand même là. J'ai envie de piler la voiture et de la foutre dehors. Lui dire que non, j'suis pas là et j'le serai plus jamais. Qu'elle se démerde un peu, j'suis pas son pantin qu'elle jette lors de ses crises de fierté et qu'elle peut récupérer ensuite quand elle se noie. J'étais censé être son ami, pas une foutue bouée de sauvetage qu'on prend quand on a besoin et qu'on remet au placard ensuite. Je passe une main sur ma bouche, la laisse dessus quelques instants, ayant du mal à me remettre de ce qu'elle vient de lâcher. Je me sens mal et j'étouffe. Je ne veux pas le montrer, parce que, bêtement, je n'ai pas envie d'être celui qui a souffert. D'être le faible de l'histoire. Alors, pour me remettre les idées en place je viens frotter discrètement mon dos contre mon siège. La douleur éclate et revient me brûler chaque millimètre de peau, je grimace, retiens de justesse un bref gémissement. Le visage crispé, les sourcils froncés, la douleur a submergé toutes mes pensées. Ce n'est pas agréable - c'est même assez atroce - mais ça me semble toujours plus supportable que l'attitude de Rosa.

Je me concentre sur le véritable sujet de cette foutue soirée : Felix. Et ce qu'elle m'apprend raisonne si fort en moi que je ne suis plus capable de conduire. Je pile brusquement avant de porter toute mon attention sur elle. Je gueule à moitié, perdu. J'ai besoin d'explications, de connaitre tous les détails. Pour me donner l'illusion de maitriser quelque chose. Elle change brusquement d'attitude, laissant tomber ce masque d'indifférence - je le déteste celui-là. Sa lèvre inférieure se met à trembler et elle perd tous ses moyens. J'ai peur de ce qu'elle va m'expliquer. — C’est vraiment pas ma faute Nino, d’accord ? Et ça commence assez mal. Je me renfrogne. — Vraiment pas, j’faisais juste les courses et… Mes yeux s'agitent, allant et venant entre les siens, incapable de se fixer alors que j'attends la suite, suspendu à ses mots. — J’ai juste eu peur, j'ai paniqué et.. et.. et c’est tout, j’ai merdé une fois, d’accord ? Elle ne me donne que des bouts d'informations, rien d'utiles, tout ça ne fait qu'aggraver tous les pires scénarios que je me fais dans ma tête. Je perds patience, m'énerve contre elle. — Quoi Rosa putain ? T'as fait QUOI ? Mais je ne suis même pas sûr qu'elle m'entende. Elle a l'air perdu dans un tourbillon de pensées auxquelles je n'ai définitivement pas accès. C'est frustrant. — C’est cette puta de Carmen qui a appelé ! Je tique, mon front se plisse. Qu'est-ce que sa sœur a à voir dans l'histoire ? Elle sanglote mais je reste indifférent, je veux juste savoir. Je veux juste comprendre. — Et.. Et ils sont v’nus CHEZ MOI pour l’prendre t’imagines ?

Ils ?

Je gamberge quelques secondes jusqu'à ce que les connexions se fassent. Ils. Ouais. Les services sociaux, ceux qu'on ne nomment pas. Combien de fois on les a vu débarquer dans des appartements, arracher des gosses, déclencher des larmes et des chagrins inconsolables. J'aurais jamais pensé que ça puisse arriver à quelqu'un de mon entourage. Et certainement pas à Rosa. Elle chiale, comme une gamine capricieuse qui refuserait de se remettre en question. Je sens une bouffée de colère m'envahir. Elle, elle a la chance d'avoir Felix en permanence et elle n'est pas foutue de s'en occuper ? Pas foutue de le garder ? La jalousie se mêle à l'injustice. Je ferai un super père moi. Je me comporterai pas comme elle, moi.

La gifle part toute seule.

Même moi je ne l'ai pas vue venir. Mais je ne regrette même pas. Aveuglé par une haine viscérale, je la méprise de tout mon être à cet instant. — Reprends-toi. Que je me contente de lui ordonner froidement. Je lui jette un regard mauvais. — On t'enlève ton gosse et toi tu fais quoi ? Tu t'bourres la gueule, tu chiales et tu dis que tout ça c'est d'la faute de Carmen. Et après tu t'étonnes qu'on soit venu le chercher ? Vraiment ? Ma langue claque contre mon palais, je suis exaspéré.

Si je me comportais comme mon père jusqu'au bout, je la ramènerai probablement chez moi, l'insulterai toute la nuit, lui rappellerai ô combien c'est une incapable, une bonne à rien. Que ce n'est pas étonnant qu'une gonzesse toute seule ne puisse rien gérer. Qu'elle a besoin d'un mec pour gérer sa vie. Peut-être qu'elle se récolterai encore quelques baffes, juste pour m'assurer que j'ai bien remis toutes ses idées en place.

Je regarde devant moi et hésite.
Je pourrais le faire. J'ai déjà commencé finalement.
Mais j'suis pas mon père.
J'suis bien trop lâche pour l'égaler.

Résigné, je remets le contact, la voiture repart et j'emprunte la direction de MexicanTown. — Il est vraiment chez ta mère ou pas ? Que je sache tout de suite si je suis dans la bonne direction ou pas. Je marque une pause, le silence qui flotte quelques instants, avant de lui expliquer où je veux en venir. — On va aller le chercher.

Et j'parle pas de toquer à la porte et de supplier sa mère.
J'suis peut-être pas mieux qu'elle finalement.
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Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyMer 4 Mar - 22:06

Demain, Rosalia regrettera. Elle regrettera les mots trempés d’insouciance qu’elle envoie à Nino, l’air mêlant choc et amertume qu’elle voit naître sur son visage, sa propre indifférence affichée face à ces mois de silence alors qu’elle en avait souffert, elle aussi. Elle regrettera, mais demain lui semble loin et pour l’instant, elle n’a conscience de rien. Ses paroles lui semblent innocentes, spontanées et ne voit pas en quoi elle pourrait le blesser. Elle enchaîne même, évoque Felix sans s’en rendre compte, gaffe qui la pousse à devoir tout expliquer à Nino. Ses mots sont confus, à peine compréhensibles entre deux sanglots. Elle n’est même pas capable d’expliquer tout correctement, pas capable de lui dire pourquoi elle n’a plus son fils. Elle se compte de quelques phrases floues, passe à côté du traumatisme qui qui s’ajoute au reste, se compte de reporter la faute sur Carmen. Parce que c’est ce qu’elle fait de mieux, Rosa. Elle ignore ses propres faiblesses et trouve un coupable tout désigné – son père qui les a abandonnés, Nino qui a voulu l’aider et cette fois, Carmen, sœur aux bonnes attentions mais aux actes affreusement maladroits. La gamine refusait de comprendre pourquoi elle avait agi de la sorte. Se baigner dans la rancœur est plus facile, bain corrosif qui attaque chaque parcelle de son âme pour l’emplir d’amertume. C’est pourtant pas la rancœur qui prime, alors qu’elle sanglote sur le siège avant de la voiture, mais plutôt la tristesse, celle d’une mère privée de fils.

Sanglot interrompu quand Nino la gifle. Elle n’a rien vu venir, est trop choquée pour réagir. Elle porte sa main à sa joue, sent encore les picotements brûler sa peau rougie. Elle devrait s’indigner, lui hurler dessus, lui intimer de plus jamais recommencer. Mais elle le fait pas. Parce que Nino, il l’a jamais frappé – même quand ils se disputaient un peu trop fort, même quand elle a fait que merder et que lui ramassait les miettes derrière. Alors elle se dit que s’il a fait ça, c’est que cette fois, elle a vraiment déconné, peut-être plus que d’habitude. La gifle a eu le mérite de faire redescendre l’effet euphorisant de l’alcool, l’accrochant un peu plus à la réalité. Son pied tapote nerveusement le sol de l’habitacle. Nino l’a giflé. Ça tourne en boucle alors que le choc la rend muette. Mais c’est pas la gifle qui a fait le plus mal – c’est plutôt le regard qu’il lui jette et ses mots emplis de mépris. « Putain mais j’sais tout ça ! » Elle sait et pourtant elle continue à faire n’importe quoi. C’était l’impression que même en faisant de son mieux, elle n’y arrivait pas, qui l’avait poussé à boire un peu trop ce soir. Sentiment de jamais être assez dans toutes les catégories, en particulier dans son rôle de mère. Elle avait pourtant l’impression que c’était facile, innée pour toutes -alors pourquoi rien n’allait pour elle ?

Quand la voiture reprend la route, Rosalia ne dit rien. Elle fixe la route, silence de plomb. Elle se contente de murmurer un « oui » du bout des lèvres face à sa question, ne comprenant pas tellement ce qu’il veut. Jusqu’à ce qu’il enchaîne. Nino veut aller récupérer Felix. « Quoi ? » qu’elle lâche, surprise. Elle se tourne vers lui, secoue la tête vivement. « Non, non, on peut pas faire ça Nino. J’ai pas le droit de le voir quand j’veux, d’accord ? » Ce qui l’énervait toujours autant. Il s’agissait quand même de son fils, et elle ne comprenait pas pourquoi elle devrait le voir quand on le décide pour elle, toujours sous la surveillance d’une assistante sociale qui ne connaît rien d’elle. « Si on débarque comme ça, je.. ça va juste empirer le truc. » Nul doute que débarquer au beau milieu de la nuit, alcool dans le sang et Nino qui tape du poing, ne risque pas de jouer en sa faveur lorsqu’une décision sera prise concernant la garde de Felix. « J’vais le récupérer. J’vais tout faire pour le récupérer. J’prendrais un autre boulot s’il faut, un autre appart même, j’ferais tout ce qu’il faut. Ce soir j’étais juste triste, j’pensais à Felix et au.. » Et au putain de cadavre qu’on a laissé derrière nous. Elle se coupe de justesse, n’a pas envie de parler de ça et sans doute que Nino n’en a pas envie non plus. « J’le ferais plus. » Elle a l’impression d’être une gamine qu’on réprimande, qu’on a prise en train de faire une bêtise. Si la fatigue mélangée à la tristesse et l’alcool n’avaient pas embrumé son esprit, elle se serait emportée. Peut-être que la colère viendra le lendemain, quand elle y repensera. « Faut pas qu’on y aille, s’te plaît. Ce sera encore plus la merde et j’veux pas ça. » Main posée sur son avant-bras alors que la panique est facilement perçue dans sa voix. Puis, elle se recalle au fond du siège, regard vrillé sur la route alors qu’ils arrivent à Mexicantown. « Il est mieux là-bas, t’façon. J’sais que c’est ce que tu penses, comme tout l’monde. » Elle aussi. Elle sait qu’elle est bancale comme mère, peut-être un peu trop fragile. Mais ça l’a pas empêché d’essayer et de continuer à essayer, en dépit des erreurs et des difficultés rencontrées.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyVen 6 Mar - 18:41

Je m'en veux. Et j'appréhende sa réaction, parce que je suis dans un tel état de contrariété que si elle se met à me gueuler dessus, ça pourrait dégénérer.

Mais elle ne dit rien. Se contente de fixer la route, hébétée, tout en massant sa joue douloureuse. Je souffle discrètement, à la fois soulagé et coupable. J'ai conscience d'avoir franchit une certaine limite mais Rosa le reçoit étonnement bien. Du moins, aussi bien qu'on peut encaisser un tel truc. Ça a au moins eu le mérite de la faire redescendre et de la rendre plus sérieuse.

En réalité, mes mots semblent lui faire bien plus de mal que la gifle. Elle se remet en colère, à fleur de peau. — Putain mais j’sais tout ça ! Je m'emporte à nouveau et gueule plus fort qu'elle, vraiment contrarié. — Alors qu'est-ce tu fous putain ?! Je la fusille du regard une seconde avant de me détourner et de secouer la tête, excédé. Elle se comporte comme une gamine irresponsable et j'ai du mal à comprendre ce qui la pousse à agir ainsi, dépassé par son attitude. Elle a pourtant l'air de tenir à Felix, alors pourquoi elle semble tout faire pour que ça ne fonctionne pas ?

Une idée me vient en tête et je relance la voiture, déterminé. Je finis par lui exposer mon objectif mais elle n'a pas l'air de partager ma décision. — Quoi ? Non, non, on peut pas faire ça Nino. J’ai pas le droit de le voir quand j’veux, d’accord ? Cette révélation ne fait que me foutre encore plus en colère, révolté par ces institutions qui se croient tellement meilleures que nous, le petit peuple. Ceux qui galèrent et qui font comme ils peuvent pour s'en sortir. Je les hais viscéralement, ces gens en costumes étriqués qui débarquent dans la vie des autres pour leur mettre des bâtons dans les roues, pour leur balancer à la gueule ô combien ils ne gèrent rien, ne font pas comme il faut. Ça me met hors de moi.

Mais je crois surtout que je fais un parallèle trop fort avec Beni.
Rozenn est la métaphore de mes services sociaux. C'est elle qui décide, quand où et combien de temps je peux le voir. Comme si j'étais un incapable. Alors qu'elle probablement pire que moi. J'suis bon qu'à lui cracher mon fric et garder Beni quand elle veut s'octroyer un peu de temps libre.

Rosa panique et devient suppliante, elle insiste, encore et encore. — Si on débarque comme ça, je.. ça va juste empirer le truc. Pas si on le récupère sans que personne ne s'aperçoive de rien. On pourra toujours le planquer chez moi, personne n'ira le chercher là-bas. Elle pose une main sur mon avant-bras, comme si elle tentait de m'arracher à mes pensées houleuses, me ramener à la raison. Je lui lance une œillade mais continue de rouler, un peu confus. Au fond, je sais que pour cette fois, c'est elle qui a raison. Mais j'évacue dans son histoire la frustration qui me ronge depuis la naissance de mon fils. C'est toujours plus facile de régler les problèmes des autres que les siens.  — J’vais le récupérer. J’vais tout faire pour le récupérer. J’prendrais un autre boulot s’il faut, un autre appart même, j’ferais tout ce qu’il faut. Ce soir j’étais juste triste, j’pensais à Felix et au... Je fronce les sourcils, avec l'envie violente de lui gueuler de se la fermer, mais je n'ai même pas besoin de le faire. Elle s'interrompt toute seule, sachant pertinemment que ce sera mal accueillit. Elle m'assure qu'elle ne le fera plus, mais je ne la crois pas. Je ne lui fais plus confiance. — Faut pas qu’on y aille, s’te plaît. Ce sera encore plus la merde et j’veux pas ça. Je me calme un peu et soupire bruyamment.

Elle a raison.
Mais ça me fait chier de l'admettre.

Il est mieux là-bas, t’façon. J’sais que c’est ce que tu penses, comme tout l’monde. Je tourne la tête vers elle, la mine renfrognée. — N'importe quoi ! Ça sort tout seul, cri du cœur. Je râle un peu, finis par ralentir et me gare le long de la route dès que je trouve une place. Je coupe le moteur et souffle longuement, pensif. Je passe une main sur mes lèvres et je hausse les épaules - mauvaise idée, ça me fait mal, tire sur les plaies - avant de chercher son regard. — Un gosse, c'est fait pour vivre avec ses parents Rosa. J'trouve pas ça bien pour Felix qu'il soit là-bas. Il-, il va s'poser des questions et il a b'soin de sa mère. Il est trop p'tit pour comprendre, faut qu'tu le récupères et vite. Le ton est légèrement oppressant, mais teinté d'une bienveillance sincère. Envers elle, envers Felix. Je veux vraiment qu'ils soient réunis, ça me semble primordiale.

Je gonfle mes joues d'air avant de le laisser s'échapper lentement. Je viens appuyer mes bras contre le volant et pose mon menton dessus, fixant la voiture devant moi, songeur. Je ne garde pas la position longtemps, ça me fait bien trop mal. Je me redresse, seules mes mains demeurent sur le volant. Je passe ma langue sur mes lèvres, hésitant. — Écoute... Je déglutis et inspire un grand coup, retrouvant un ton ferme et une mine autoritaire. — J'peux t'aider mais faut que t'arrêtes d'en faire qu'à ta tête pour une fois. Je pivote vers elle, très sérieux. — J'peux t'faire engager à la laverie, les horaires sont pourris mais ça paye plutôt bien. Légère pause avant de poursuivre. — Par contre, tu viens vivre chez moi. J'suis désolé mais j'te fais pas confiance, les promesses d'une meuf à moitié bourrée ça vaut que dalle. Au moins là ça te donnera un cadre et j'pourrais m'assurer que tu fais pas n'importe quoi. Je fais la moue avant de conclure. — T'façon, j'pense pas que t'aies dix mille options. Il ne me semble pas que Rosa soit particulièrement bien entourée. Si sa famille en arrive au point de la trahir de cette façon, qu'en est-il du reste ?

En réalité, cette proposition ne m'arrange vraiment pas au vu de mon état actuel. En d'autres temps, d'autres circonstances, ça ne m'aurait pas dérangé. Là, c'est compliqué. Mais je me démerderai, je trouverai une solution pour qu'elle ne se doute de rien. Au pire, j'inventerai un truc. Et puis, au fond, peut-être que ça me fera du bien à moi aussi de ne plus être tout seul, enfermé dans mes pensées désagréables, à ressasser mes idées noires.
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Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptySam 21 Mar - 0:09

Qu’est-ce que tu fous putain ? Ça fait que raisonner encore et encore. Elle aurait aimé lui dire, à Nino. Lui dire que parfois tout est trop difficile à supporter. Que c’est trop bruyant, que le poids de ce qu’elle doit supporter lui oppresse le cœur au point qu’elle a l’impression qu’il est dans un étaut. Lui avouer qu’elle ne s’en sort pas. Qu’avoir repoussé tout le monde avait été une erreur.  Rosalia aurait aimé lui dire qu’il lui manquait. Pas seulement quand tout part en éclat mais également quand elle a le cœur en joie. Mais elle le fait pas. Parce qu’il y a une certaine forme de pudeur chez elle quand on touche aux émotions, une honte certaine qui la pousse à cacher qu’elle est dépassée. « J’sais pas. » murmure à peine audible qu’elle se contente de lui offrir, à défaut de lui donner la vérité. C’est toujours plus facile de prétendre ne pas savoir, de prétendre la facilité quand elle se sent couler chaque jour un peu plus.

Une vague de panique envahit la brune quand Nino décide d’aller récupérer Félix. L’idée de voir son fils la rend forcément heureuse mais est bien vite balayée par ce qui se passera après. Quand on viendra à nouveau le lui arracher. Elle le supportera pas une nouvelle fois. Elle finit par confier ses doutes, par admettre la mauvaise mère qu’elle est. La vitesse avec laquelle il dément l’étonne, gamine qui hausse les sourcils alors qu’elle tourne la tête vers lui. Le soulagement l’envahit quand il se gare, prouvant qu’il avait renoncé à l’idée folle d’aller chercher son fils au beau milieu de la nuit. « Sauf que les parents sont pas tous des cadeaux. » qu’elle ajoute malgré tout. Si les services sociaux existaient, c’était pour ça, justement. Pour priver les parents de droits sur leurs enfants quand ceux-ci en abusaient. Eviter le pire, ou, quand le pire est déjà arrivé, essayer de ne pas aggraver la situation, réparer ce qui peut l’être. Si Rosa n’avait jamais été la mère modèle, elle ne se retrouvait pas dans cette catégorie, ceux qu’on considère comme trop monstrueux pour garder leurs propres enfants. Elle était dépassée, sans doute. Rien qui ne serait pas insurmontable sans aide. Aide que Nino lui propose. Elle hoche la tête rapidement comme preuve de bon volonté, à croire qu’elle est prête à tout accepter pour lui prouver qu’elle merdera plus comme elle l’a fait ce soir. « J’m’en fous pour les horaires, j’ferais n’importe quoi j'te jure ! » Et elle le pense. Rosalia dit pas ça uniquement à cause de l’alcool qui coule encore dans ses veines. De toute façon, elle a retrouvé un minimum ses esprits, peut-être en grande partie à cause de la gifle.

Puis Nino lui propose de venir vivre chez lui. Proposer n’est peut-être pas le meilleur terme – il l’impose plutôt comme condition non négociable si elle espère avoir son aide. Aussitôt, elle se braque. « Mais j’peux gérer ça seule, j’ai pas besoin qu’on me dise comment j’dois vivre ! » La brune se tait aussitôt, impression de revenir des mois et des mois en arrière, quand ils avaient déjà eu cette conversation. Quand tout avait éclaté, ne laissant que des fragments de relation auxquels elle s’accroche toujours. Quand elle avait merdé en repoussant tout le monde. Finalement, la question de Nino la pousse à réfléchir. Quelles options avaient-elles ? Très peu, finalement. Rosalia ne comptait pas demander l’aide de sa famille, pas après ce qu’ils avaient fait. Sans doute que l’intention était bonne, mais la façon de faire l’avait marqué au fer rouge, impression de ne rien valoir pour que même sa propre famille décide de la balancer comme ça. Pourtant, elle est presque sûre qu’ils l’aideraient. Mais elle ne veut pas de cette aide. Concernant ses amis, ceux qu’elle avait n’était pas assez proche d’elle pour l’aider comme elle en a besoin. De toute façon, elle n’ira jamais leur demandé.

Alors, il ne reste que Nino. Rosalia a l’impression de se retrouver face à deux choix totalement différents ; renoncer à une grande partie de sa liberté en acceptant, ce qui lui laisserait une chance de retrouver Felix. Ou alors, continuer seule. Essayer encore sans demander d’aider. Elle repense au déchirement qu’elle a senti quand Felix est parti dans les bras d’autres. Elle repense à l’homme qui a probablement failli mourir de sa faute un peu plus tôt dans la soirée. Elle passe une main tremblante dans ses cheveux, soupire. « Je.. SI j’viens vivre avec toi, tu peux pas tout diriger. Tu peux pas m’dire ce que je dois ou dois pas faire sinon… Sinon ça va mal se passer et on va encore s'prendre la tête. » C’est pas une reproche. Simplement, par le passé, cette façon de faire n’a pas vraiment fait ses preuves. Elle regarde droit devant elle, commence à mordiller nerveusement ses ongles. « Et.. Tu peux pas m’gifler non plus si j’fais un truc qui te plaît pas. Plus jamais. » Elle ne le regarde pas mais son ton est ferme. Si l’alcool la rend plus docile, plus encline à accepter ce qu’il propose, il y a des choses qu’elle n’acceptera jamais.

Puis elle se rend compte qu’elle à penser qu’à elle. A ce que ça impliquerait pour elle. Sauf que Nino a sa vie aussi. Rosalia ne serait pas la seule impactée par ce changement. Et elle peut pas lui imposer ça, pas après tout ce qu’elle lui fait déjà subir. « Non écoute j’peux pas débarquer chez toi comme ça ! C’est gentil mais… T’as ta vie Nino, j’ai pas envie de tout chambouler ! » Du moins, pas encore plus que ce qu’elle lui imposait déjà.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyVen 27 Mar - 17:42

Sauf que les parents sont pas tous des cadeaux. Ça m'insupporte d'entendre ça. Je reste campé sur mes positions et dément ses mots en secouant vigoureusement la tête de gauche à droite. — Ouais, mais toi t'es pas c'genre de parents Rosa. Rien à voir. Je ne sais pas ce qu'elle a fait exactement, tout ce que je sais c'est qu'elle est juste dépassée par son rôle de mère. Elle ne fait pas partie de cette catégorie de personne qui maltraite son enfant et lui fait subir des choses horribles. Elle a besoin d'aide, elle a besoin d'être guidée, soutenue et conseillée. Pas d'être punie. Felix doit rester avec elle et cette idée risque vite de m'obséder totalement. Je soupire, contrarié par mon impuissance dans cette situation. Si je m'écoutais, je remettrais le contact et j'irai quand même chez la mère de Rosa pour récupérer le gosse en toute discrétion. Mais j'ai bien compris que ça ne ferait qu'aggraver les choses et ce n'est pas ce que je veux. Je mets donc ma frustration de côté et laisse le moteur de la voiture coupé.

Je réfléchis quelques instants avant de lui proposer mon aide, mais je suis incapable de rester là sans rien faire et d'assister à ce désastre qui pourrait être évité. Sauf que je ne suis pas trop d'humeur à négocier. — J’m’en fous pour les horaires, j’ferais n’importe quoi j'te jure ! Je hoche la tête, plutôt satisfait de cette réponse. Par contre, hors de question qu'elle bosse toute seule, c'est trop dangereux. Je lui tiendrais donc compagnie pendant ses heures. Mais je me garde bien de lui dire tout de suite, je sais déjà comment je vais être accueilli.

En revanche, elle réagit un peu moins bien à la deuxième partie de ma proposition. C'est pourtant une partie non négociable. On fait exactement tout comme je l'ai dit, ou je ne fais rien pour elle. Y aura pas d'entre deux. — Mais j’peux gérer ça seule, j’ai pas besoin qu’on me dise comment j’dois vivre ! C'est plus fort que moi, je ricane amèrement. Je pose un regard chargé de reproches sur elle, le visage dur. — Ah ouais, t'es sûre ? Je fronce les sourcils, toute trace d'un quelconque rire a disparu. — C'est clair que ça t'a bien réussi jusqu'à présent. Je détourne la tête et la secoue lentement de gauche à droite, écœuré. Si elle ne m'avait pas repoussé à l'époque, elle n'en serait pas là aujourd'hui. J'ai toujours tout fait pour elle et si elle est trop têtue pour le voir, alors tant pis pour elle. Je la supplierais pas. Je lui précise bien que de toute façon, elle n'a pas trop d'autres options. En réalité je n'en sais rien, avec toute cette distance entre nous je ne sais plus rien de sa vie actuelle. Elle peut peut-être s'appuyer sur d'autres personnes. Assez égoïstement, j'espère que non.

Elle se renfrogne, visiblement elle n'a pas d'autres options en effet. Tant mieux. — Je.. SI j’viens vivre avec toi, tu peux pas tout diriger. Tu peux pas m’dire ce que je dois ou dois pas faire sinon… Sinon ça va mal se passer et on va encore s'prendre la tête. J'inspire bruyamment et souffle par le nez. Je sais qu'elle a raison, que je ne peux pas la contrôler de A à Z et ce, même si l'envie est présente. Je roule un peu des yeux et fais la moue, un peu boudeur. Je finis par balayer l'air de ma main - et je regrette instantanément, ça me déchire le dos, mais je fais comme si de rien était. — Ouais, ouais, on verra comment on s'organise. J'veux bien faire un effort, mais si j'te fais venir chez moi c'est pas pour que tu fasses n'importe quoi non plus. Que je précise un peu sèchement. Y a un silence gênant qui s'installe et je ne comprends pas trop. Je tourne la tête vers elle, le regard interrogateur. Elle a l'air travaillé par un truc.

Et.. Tu peux pas m’gifler non plus si j’fais un truc qui te plaît pas. Plus jamais.

Je détourne la tête aussitôt, les yeux qui tombent sur le volant et qui y restent accrochés. Je me sens minable. Je déglutis en silence, mal à l'aise moi aussi. Le silence est lourd, chargé de toute la violence de mon geste. Je finis par tourner la tête sur la gauche et regarder brièvement par ma vitre, un peu nerveux. — Pardon. Que je murmure précipitamment, pas très à l'aise avec les excuses. Mais cette fois-ci, je les lui doit bien. J'ai du mal à rester stoïque, je n'ai plus envie de parler de ça. Plus jamais. Mais je ne lui promets rien, parce qu'une partie de moi sait pertinemment que je serais capable de le refaire. L'influence de mon père est trop néfaste sur moi quand je suis en colère.

Non écoute j’peux pas débarquer chez toi comme ça ! C’est gentil mais… T’as ta vie Nino, j’ai pas envie de tout chambouler ! Et voilà qu'elle se ravise déjà. C'était prévisible. Je lève un peu les yeux au ciel et ne l'écoute même pas. Je me contente de remettre le contact de la voiture et de reprendre la route. Je ne réponds pas à sa remarque, je n'ai pas envie de me lancer là-dedans. Il est tard, je suis fatigué et j'ai mal. Je veux juste rentrer chez moi. — On passe chez toi récupérer des affaires rapidos et après on file chez moi. C'est ma façon - très explicite - à moi de lui faire comprendre que la décision est prise et qu'il est de toute façon trop tard pour revenir dessus maintenant.

Je roule jusqu'à chez elle et me gare en bas, le plus près possible. Je descends rapidement de la voiture et l'accompagne. J'ai trop peur qu'elle me fasse un sale coup et finisse par s'enfermer chez elle en refusant de me suivre finalement. Je l'attends dans l'entrée de son appartement, la laisse récupérer ce dont elle à besoin sans dire un mot, je suis de toute façon trop obnubilé par le feu qui lèche mon dos. Quand elle est prête, on redescend à la voiture et on prend la direction de mon immeuble.

Ce n'est pas très loin on arrive assez vite et on monte. J'ouvre la porte et lui fais signe d'entrer, posant une main réconfortante sur son épaule quand elle passe devant moi. Je referme à clé derrière moi. Rosie pointe le bout de son bec depuis la porte de ma chambre, réveillée par notre entrée. Elle caquette tendrement pour nous accueillir. Mais je n'ai même pas le cœur de réagir à ça. — Pose ton sac, on verra ça plus tard. Je lui fais signe de me suivre dans la cuisine et là je lui sers un grand verre d'eau, vu son état alcoolisé ça ne lui fera pas de mal. — Tu veux manger un truc ? Je commence à fouiller dans les placards pour voir ce que je pourrais lui proposer de rapide, voir tout prêt. — J'te laisse ma chambre pour cette nuit, on verra demain à tête reposée comment on s'organise pour la cohabitation et j'te ferai de la place pour que tu puisses ranger tes affaires. Je ne suis pas certain de savoir dans quoi je m'embarque exactement. La vie à deux dans mon appartement d'une seule chambre risque d'être assez difficile. Surtout au vu de mon état actuel.

Mais je me répète que c'est pour Felix.
Si j'avais eu besoin de son aide pour récupérer Beni, j'aurais aimé qu'elle prenne sur elle, qu'elle fasse tout ce qu'elle peut.
Alors je vais prendre sur moi. Comme toujours, en fait.
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Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyMar 7 Avr - 23:29

Les mots la heurtent et elle se crispe, s’enfonce dans son siège. Rosalia a eu le temps de réaliser qu’elle n’a fait que merder mais l’entendre ne lui plaît pas pour autant. C’est comme se retrouver la tête enfoncée dans l’océan d’ennuis qu’elle a provoqué et qu’elle a dû gérer pendant bien longtemps. Elle savait que les choses auraient pu être différentes si seulement elle n’avait pas été aussi obstinée à l’idée de gérer tout seule. Pourtant, même en dépit de cette remarque, la proposition de Nino finit par la tenter. Ses choix sont limités et il est bien le seul à lui avoir tendu la main, même quand leur relation garde des stigmates des conflits passés et présents. C’est pour ça qu’elle précise que les ordres n’aideront pas, Rosa, parce qu’elle n’a pas envie de le voir disparaître de sa vie à nouveau parce qu’il aura tenté de contrôler ce qu’elle fait. « C’est bon j’fais pas n’importe quoi. ‘fin pas tout le temps. » qu’elle veut bien concéder, finalement. Elle avait fini par accepter qu’elle n’était pas si infaillible et qu’elle avait commis son lot d’erreurs, même si pour le coup, les erreurs commises ces derniers-temps n’étaient pas vraiment révélatrices de l’acharnement qu’elle avait eu à élever Felix comme elle le pouvait. La gamine aborde finalement le sujet qu’elle avait évité, celui de la gifle qui l’avait laissé sans voix. L’ambiance change immédiatement. Le malaise est là, presque palpable. Un seul coup d’œil vers Nino lui permet de voir que lui non plus, n’est pas à l’aise avec son geste. Et ça la rassure, lui permet d’accepter plus facilement ses excuses d’un simple hochement de tête. Elle ne s’attarde pas, sujet trop délicat pour qu’il puisse être abordé trop longtemps sans causer davantage de dégâts à leur relation.

Et elle se reprend, Rosa. Elle réalise son égoïsme, comme une lueur de clarté dans un esprit encore un peu troublé par les résidus d’alcool qui coule dans ses veines. Vivre chez Nino, c’est changer ses habitudes, influer sur sa vie à lui aussi. Elle veut pas lui imposer ça alors elle proteste sans grand résultat. Elle avait sans doute oublié qu’il était borné, parfois plus qu’elle encore. Il reprend la route et l’affaire semble alors réglée, protestations balayées rapidement. Le reste du trajet se fait en silence – c’est qu’il n’y a pas long à faire avant d’arriver en bas de chez elle. Elle s’attendait à ce qu’il reste dans la voiture mais il la suit jusque l’entrée de l’appartement. Rosalia ne tarde pas. Elle s’empare d’un grand sac de sport dans lequel elle range l’essentiel – vêtements, essentiel de toilette, le chargeur de son téléphone, une autre paire de chaussures. Elle se concentre sur le principal – de toute façon, elle reviendra s’il lui faut autre chose. Son regard s’attarde sur le lit de Felix, au bout de sa chambre. Elle s’approche, pose une main sur les draps froids alors que son cœur se serre. Dans son sac, elle pousse un peu plus les vêtements pour faire de la place et ajouter un ours en peluche qui appartient à son fils, avant de le refermer. Elle rejoint Nino, ferme la porte derrière elle avant de retrouver la voiture.

La main posée sur son épaule alors qu’elle franchit la porte de son appartement lui offre un semblant de réconfort. L’arrivée de Rosie lui arrache un sourire – elle avait totalement oublié la présence de la poule. Rosalia dépose son sac dans l’entrée avant de suivre Nino dans la cuisine, s’adossant contre le mur de la pièce. « Si t’as un biscuit ou une connerie du genre ça me va ! » Elle s’empare du verre d’eau, ajoute pour le convaincre. « Sérieux. Il doit être … deux heures du matin, j’crois. Tu vas pas cuisiner à cette heure-ci, j’ai pas si faim que ça. » Ce n’était pas comme si la gamine avait un gros appétit – elle picorait plus qu’elle ne mangeait vraiment. Elle avale de grandes gorgées d’eau, peu consciente de la soif qu’elle ressentait jusqu’à présent. Elle pose le verre sur la table, s’empare du paquet de biscuits qu’elle avait réclamé plus tôt. Et alors qu’elle grignote, elle écoute Nino, hoche la tête. Elle le savait, que ça chamboulerait tout. « T’es pas obligé de dormir dans le canapé, on peut dormir ensemble ! » qu’elle dit en croquant dans un morceau de biscuit. L’air étonné de Nino et une réflexion courte sur ce qu’elle vient de dire lui font réaliser du double sens qu’on pouvait percevoir sous ses mots – elle veut se corriger mais ne fait qu’avaler de travers, tousse, s’empare du verre d’eau pour avaler des gorgées qui l’aide à faire passer les miettes. Une fois la quinte de toux passée, elle se redresse, se retourne vers Nino. « Non non non je voulais pas dire ça comme ça ! C’est.. je veux dire, on est adulte. Puis ça fait un peu comme une pyjama party c’est rien. Et en plus c’est chez toi, tu vas pas dormir dans le canapé ! » Elle s’emmêle les pinceaux alors elle finit par se taire et soupirer. Rosa termine le verre d’eau, pose le paquet sur la table. « Bon j’crois que j’vais juste me laver et dormir, si ça t’embête pas. » Avant d’empirer son cas, surtout. De toute façon, avec les effets de l’alcool qui se dissipaient, elle avait l’impression que toute la fatigue qu’elle éprouvait venait de s’abattre sur elle, sans prévenir, conséquence directe du torrent d’émotions provoqué par cette soirée. Et alors qu’elle comptait quitter la pièce et récupérer son sac, elle hésite brièvement, revient sur ses pas et retourne vers Nino qu’elle serre sans ses bras. « Merci. » murmure à peine assumé mais il l’entendra. Elle n’aime pas se sentir si reconnaissante mais elle lui doit bien ça. Pourtant, elle fronce les sourcils quand elle le sent se crisper alors que ses mains se posent dans son dos, à croire qu'elle venait d'appuyer sur un endroit douloureux. Elle s'écarte, regard qui examine ses traits. « Ça va ? T'as mal quelque part ? »
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Nino Ernaez
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judas
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyMar 14 Avr - 17:35

Si t’as un biscuit ou une connerie du genre ça me va ! J'obtempère tranquillement, lui donne son verre d'eau avant de me mettre à fouiller dans mes placards pendant qu'elle surenchérit. — Sérieux. Il doit être … deux heures du matin, j’crois. Tu vas pas cuisiner à cette heure-ci, j’ai pas si faim que ça. Je hausse les épaules un peu mollement, signe que ça ne m'aurait pas spécialement dérangé. En réalité, je dois probablement avoir des trucs tout prêt à faire réchauffer, ou à décongeler. Ma mère me refile en permanence trois tonnes de bouffe, elle a tellement peur que je ne m'occupe pas de moi correctement. Comme si j'allais bien pouvoir me laisser crever de faim. De toute façon, je mange la plupart du temps en extérieur. — Comme tu veux Rosa, c'était surtout pour... éponger. Je lui lance un petit regard de biais, les reproches qui pèsent un peu dans la fin de ma phrase. Je finis par attraper une boite de biscuits secs entamés et la lui donne pour qu'elle puisse grignoter un peu, ça lui fera du bien vu son état.

T’es pas obligé de dormir dans le canapé, on peut dormir ensemble ! Je relève vivement la tête vers elle, l'air un peu emmerdé. Avec mon état actuel, c'est juste impossible. Je dois dormir sur le ventre impérativement et je suis excessivement sensible aux mouvements. Sa présence à mes côtés risquerait d'être un enfer et si elle bouge trop, ou si elle me heurte, mon dos est largement exposé et prendrait tout. Mais dormir sur le canapé risque de vite me gonfler. En réalité, je ne sais pas quoi faire. Je ne vais pas pouvoir lui mentir éternellement. Mais je ne peux résolument pas lui dire. Ou alors, je devrais mentir. Je passe une main fébrile dans ma nuque et elle semble remarquer mon état, seulement, elle ne l’interprète pas vraiment de la bonne façon. — Non non non je voulais pas dire ça comme ça ! C’est.. je veux dire, on est adulte. Puis ça fait un peu comme une pyjama party c’est rien. Et en plus c’est chez toi, tu vas pas dormir dans le canapé ! Je relève les yeux vers elle, interloqué. Elle a vraiment cru que j'avais compris ça de cette façon ? Je demeure perplexe quelques secondes avant de me mettre à pouffer, gentiment moqueur. — Sérieusement Rosa ? Je secoue la tête en ricanant, un peu attendris par sa réaction. Je hausse un sourcil et surenchérit, histoire de l'emmerder un peu. — J'sais pas si je dois être offensé que tu m'prennes pour un obsédé, ou vexé que tu ne m'envisage absolument pas. Je hausse les épaules et ajoute, désinvolte, une lueur un peu malicieuse dans le regard. — J'te rappelle que t'étais folle de moi quand on était gosses. Peut-être que j'invente un peu. Peut-être que c'était surtout nos parents qui nous inventaient une destinée commune. Ou peut-être que c'était moi. A vrai dire, je n'ai pas très envie de me pencher sur la question. Je ne me penche jamais sur la question quand il s'agit de Rosa, c'est comme si un truc bloquait. Je ne veux rien savoir, rien voir de mes états d'âmes à son égard. Je vis très bien dans l'ignorance et le déni.

Bon j’crois que j’vais juste me laver et dormir, si ça t’embête pas. Je souris gentiment et hoche la tête, je fatigue aussi de toute façon. Même si je sais que je ne vais pratiquement pas dormir, encore. — Ouais, tu trouveras des serviettes dans le meuble sous le lavabo, sers toi. Que je lui précise tranquillement.

Elle va pour s'éloigner mais je la sens qui hésite. Je crains le pire. Et quand elle fait demi-tour pour revenir vers voir, je comprends ce qu'elle s'apprête à faire et très honnêtement, j'ai envie de partir en courant. Je me redresse et me fige, me préparant déjà psychologiquement à rester de marbre. Et ça ne rate pas. Elle vient se blottir contre moi, ses bras qui m'enlacent alors qu'elle me remercie dans un murmure. Je n'ai pas le temps de trouver ça attendrissant, pas le temps de savourer ce contact. A vrai dire, je n'ai même pas le réflexe de lui rendre son étreinte. Je suis juste pétrifié, un frisson me traverse lorsque ses mains se posent dans mon dos. Je serre les dents aussi fort que possible et retiens mon souffle. Pour la discrétion, c'est raté. Rosa capte aussitôt le problème. Elle me relâche et cherche mon regard alors que le mien demeure fuyant. — Ça va ? T'as mal quelque part ? Je baisse les yeux vers elle, fais mine d'être étonné. — Hein ? Non. Je fais une légère moue et hoche la tête de gauche à droite en signe de négation. Je ne me penche pas plus sur le sujet, préférant l'écourter autant que possible. Je me remets alors en mouvement, tentant de paraitre le plus naturel possible dans ma démarche histoire de chasser ses doutes. — Au fait, faut passer par la chambre pour accéder à la salle-de-bain. C'est l'une des particularités de cet appartement, la salle-de-bain est accolée à la chambre, impossible d'y accéder autrement.

Je pénètre dans le salon, cherchant à m'éloigner d'elle le plus possible, l'air de rien. — Je-, j'ai pas particulièrement sommeil là tout de suite. T'étonne pas si j'suis toujours pas couché quand t'as terminé ta douche. J'te rejoindrai plus tard. En réalité, je n'ai absolument pas l'intention de la rejoindre, je vais passer la nuit ici. Et je lui ferai croire que je me suis levé avant elle, tout simplement. Mais au moins comme ça, elle n'insistera pas pour ce soir. Peut-être que je ferai ça toutes les nuits prochaines. Ou peut-être que j'essayerai d'avoir les horaires de nuit de tout le monde pour les prochaines semaines, histoire de pouvoir éviter de dormir en même temps qu'elle. Ça m'étonnerais que les deux autres refusent de me céder leur nuit, généralement ça les emmerde pas mal. Faut dire que c'est la nuit qu'il y a le plus d'activité et donc, le plus de problèmes à gérer.
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Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyVen 15 Mai - 23:35

Rosalia n’a clairement pas les idées en place – fatigue, alcool et émotions fortes qui se mêlent en un mélange détonnant, mélange qui la pousse à s’emmêler les pinceaux, à être gênée par un malentendu qui n’en est pas un. Finalement, Nino ne le lui reproche pas, rire qui échappe à la brune quand il évoque leur enfance. « Mais oui, bien sûr, j’passais mes journées à écrire ton nom dans des petits cœurs dans mon journal intime ! » Si elle a l’air de se moquer, le temps lui semble pourtant lointain et parfait, l’impression qu’il fait partie d’une autre vie où tout semblait plus simple. Elle y pense souvent, souvenirs chéris qui font de cette période une des meilleures de sa vie, quand la seule préoccupation qu’elle avait alors était la prochaine bêtise à faire. Peut-être qu’elle aurait du écouter ses parents, suivre ce chemin tout tracé qui semblait être le sien – se marier, avec Nino peut-être, rester chez elle pour s’occuper de la maison et des enfants, et cette fois, c’est sûr, elle aurait réussi, les choses auraient été différentes et dans cette réalité idéale, elle n’était pas une mauvaise mère. Sauf que la gamine avait fait ses choix, ceux-là même qui l’ont mené à cette soirée, à ce moment où elle a eu l’impression que tout s’effondrait et qu’elle avait atteint le fond. Nino était pourtant là, encore une fois, et ça ne devrait même plus l’étonner, pourtant elle est surprise à chaque fois qu’elle le voit arriver, convaincue qu’un jour il se lassera de la sortir de situations improbables. C’est pour ça qu’elle a cet élan soudain d’affection, ce besoin de le remercier qui, poussé par l’alcool, la pousse à se montrer plus démonstrative. Rosa a l’impression de lui avoir fait mal, ce qu’il nie rapidement alors qu’elle s’écarte, sourcils froncés. Peut-être qu’elle se fait des films, après tout, elle n’était clairement pas au meilleur de sa forme. Elle laisse filer, réaction qu’elle fourre dans un coin de sa tête en se jurant d’y revenir une fois ses idées en place. « Comme tu veux. Tarde pas trop, faut que tu te reposes. » qu’elle dit en haussant les épaules alors que Nino part déjà vers le salon.

Après avoir récupéré son sac dans l’entrée, la brune file vers la chambre qu’elle découvre par la même occasion. Elle doit bien admettre que tout est bien différent de son appartement qui lui est bien moins spacieux. Elle n’a pas réellement décoré ce dernier, se contentant de quelques cadres sur des murs blancs. Chez Nino, c’est différent, il se dégage une ambiance chaleureuse à laquelle elle ne s’attendait pas. Quelques vêtements traînent au sol. Elle dépose son sac sur le lit, ramasse les vêtements pour les mettre dans le panier qui, comme elle le suppose, devrait se trouver dans la salle de bain. Rosalia emprunte la porte menant directement à cette dernière, tee-shirts et pulls en main. Alors qu’elle s’avance vers le lavabo, son regard est attiré par la corbeille se trouvant au pied de celle-ci. Tout aurait pu paraître banal sauf que celle-ci débordait de bandages ensanglantés. L’inquiétude vient lui serrer le cœur. A en juger par la quantité de bandages, il devait s’agir de quelque chose d’assez grave et elle ne comptait pas attendre avant d’avoir des réponses à ce sujet. Se rappelant les vêtements qu’elle tenait en main, elle se tourne vers le panier à linges et, alors qu’elle tendait le bras pour y ranger ce qu’elle possédait, des tâches rougeâtres vinrent attirer son attention. Le tissu étant foncé, elle n’avait pas tout de suite repéré ce qui, elle l’avait compris, était du sang. Elle lâche le pull dans le panier, se contente du tee-shirt qu’elle retourne et rapidement, ses suspicions sont confirmées – les tâches de sang viennent maculer l’emplacement collant au dos. La latina n’avait donc rien imaginé quand, plus tôt, elle avait eu l’impression qu’il souffrait. Il avait pourtant préféré mentir ce qui provoque une vague d’agacement chez la jeune femme qui a l’impression qu’elle est la seule à se livrer – à sa façon, certes. Un soupire lui échappe. Elle tente de rester calme mais ça gronde, poussé par l’inquiétude qu’elle ressent. Et elle ne tient pas plus longtemps avant de se ruer vers le salon, la preuve en main.

« Qu’est-ce que c’est que ça ? » qu’elle demande en tendant le vêtement ensanglanté vers lui. Nino ne pourra pas nier cette fois. Pas avec les preuves qu’elle a désormais en sa possession et celles qu’elle a trouvé dans la salle de bain. « Et ne me dis pas que ce n’est rien ! Il y a d’autres pulls dans le même état et une corbeille bourrée de bandages dans la salle de bain. » Et ce n’était pas comme si elle avait fouillé, après tout. Tout s’était trouvé sous ses yeux et elle ne pouvait décemment pas faire comme si elle n’avait rien vu. De toute façon, elle n’avait pas envie de prétendre, parce que l’inquiétude qu’elle ressentait, elle, était bien réelle et elle était prête à parier qu’elle ne trouverait pas le sommeil tant qu’elle n’aurait pas un minimum de réponses. Elle laisse retomber ses bras le long de son corps, tissu qu’elle a encore entre les doigts et qui vient frôler le sol. « Qu’est-ce que tu as ? Qui t’as fait ça ? » Si elle ignorait de quoi Nino souffrait réellement, Rosalia se doutait pourtant que la blessure n’était sans doute pas la conséquence d’un accident, autrement, il lui en aurait probablement parlé. « Si j'vis ici tu pourras pas m’le cacher éternellement, Nino. » Ton plus calme, fatigue qui vient faire cogner ses tympans dans une migraine empirée par la situation. Elle était pourtant prête à repousser son épuisement aussi longtemps qu’il le faudrait, déterminée à ne pas flancher tant qu’elle n’aurait pas eu la réponse désirée.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyLun 25 Mai - 14:45

Mais oui, bien sûr, j’passais mes journées à écrire ton nom dans des petits cœurs dans mon journal intime ! Je ricane, fais mine de ne pas saisir toute l'ironie de sa remarque et réponds avec sérieux. — J'en étais sûr. Coup d’œil moqueur, sourire en coin. La vérité c'est que Rozenn avait toujours été plus ou moins persuadée d'un truc similaire. Elle n'avait jamais pu encadrer Rosa. Peut-être à cause de mon père qui n'avait de cesse de parler d'elle. Il n'avait jamais pu encadrer Rozenn, uniquement parce qu'elle n'était pas latino.

L'élan affectif de Rosa aurait pu me toucher, dans un autre contexte. Un contexte moins douloureux. Je l'éloigne rapidement et feins de ne pas avoir mal, refusant de m'abaisser à une quelconque fragilité face à elle. Surtout dans un moment pareil où elle compte sur moi. Elle n'a pas l'air très convaincue par mes paroles mais ne semble pas prête non plus à les remettre en doute. Pas pour le moment en tout cas. Je sais d'avance que je ne pourrais pas échapper à sa vigilance en permanence maintenant qu'elle va vivre ici. — Comme tu veux. Tarde pas trop, faut que tu te reposes. Je hoche la tête, un peu désintéressé. Je regarde ailleurs, fais mine de ranger quelques trucs dans la cuisine pendant qu'elle s'éloigne. Quand la porte de ma chambre se referme enfin, j'échappe un soupir de soulagement. Je prends le temps de m’octroyer un verre d'eau, puis je tire un peu sur mon pull et mon t-shirt histoire de soulager mon dos du contact avec le tissu. Puis je me dirige dans le salon et me laisse tomber dans le canapé, exténué.

Dans un geste machinal j'allume la télévision, même si je n'ai pas spécialement envie de la regarder. Juste pour avoir un fond sonore qui viendra faire taire celui qui vrombit dans ma tête et me refile la migraine. Je m'installe en tailleur, le dos dans la position la moins douloureuse possible, bien loin du dossier du canapé. Je sors mon téléphone et commence à pianoter dessus sans grand intérêt, je tends l'oreille pour entendre l'eau de la douche couler. Je veux attendre qu'elle soit couchée pour en faire de même ici. Parce que si elle revient pour une raison X ou Y et me voit près à dormir sur le canapé, elle va poser des questions et je n'ai pas la force mentale d'affronter ça maintenant.

Mais au lieu d'entendre l'eau couler, je l'entends subitement sortir de la salle-de-bain et marcher à pas lourds et précipités dans la chambre. Je fronce les sourcils et ai à peine le temps de redresser la tête qu'elle a déjà bondi dans le salon en brandissant un de mes t-shirts ensanglantés.

Putain !

Qu’est-ce que c’est que ça ? Merde, merde, merde ! J'avais totalement zappé ce détail, faut dire que je n'avais pas vraiment prévu de recevoir qui que ce soit chez moi cette nuit. Je me relève brusquement, le pas maladroit, mon téléphone m'échappe des mains et tombe par terre sans que je n'y prête attention, focalisé par l'objet du délit. Je me jette sur elle et lui arrache des mains de force, comme si ça allait pouvoir changer quoi que ce soit. — Touche pas à ça ! Que je gueule dans un élan de colère, mais en réalité, c'est plus de l'affolement. Elle ne va pas me lâcher maintenant, c'est sûr  à 100%. — Et ne me dis pas que ce n’est rien ! Il y a d’autres pulls dans le même état et une corbeille bourrée de bandages dans la salle de bain. Je grince des dents, pris au piège. Je ne vais pas pouvoir m'en tirer avec une pirouette ou en niant tout. Chercher à clore le sujet sans la moindre explication serait peine perdue aussi, je la connais. Rosa est tenace, terriblement entêtée. Je roule le t-shirt en boule, cherchant à camoufler les traces comme si ça allait pouvoir les faire disparaitre de son esprit aussi. Je recule de quelques pas, le souffle un peu court, le regard dur et fuyant. — Ça va merde, dramatise pas, j'ai l'air d'être à l'agonie sans déc ? A l'agonie, non, en effet. Mais la tronche que je me traine ne joue pas vraiment en faveur. La douleur, le manque de sommeil et l'infection me refilent une sale gueule, je le sais bien.

Qu’est-ce que tu as ? Qui t’as fait ça ? Et voilà, on y est. Je ris nerveusement, le front qui s'humidifie un peu, les tempes qui perlent légèrement. Je viens frotter mon front avec le revers de mon pouce et pose mon regard sur la télé qui continue de tourner en fond. Je cherche désespérément un moyen de me sortir de là. Il est tout simplement impensable que je lui dise la vérité. Jamais. C'est beaucoup trop humiliant. Je préfère encore crever de mon infection plutôt que d'avouer quoi que ce soit à Rosa.

Je n'ai pas le choix : je vais devoir lui mentir.

Si j'vis ici tu pourras pas m’le cacher éternellement, Nino. Quel timing de merde. Elle a terriblement raison et ça me dépite. Je me laisse brusquement retomber le cul sur le bord du canapé, trop fatigué pour lutter. J'esquisse une légère grimace, parce que je me suis laissé tomber trop lourdement et mon dos n'a pas apprécié l'impact. Je laisse s'écouler quelques secondes de silence, avant de souffler par le nez et de venir passer mes mains sur mon crâne, les coudes posés sur mes cuisses. Je murmure un putain exaspéré et me résigne. Je raconte le premier bobard qui me passe par la tête, veillant à ce que ça reste crédible. — J'ai dû régler une affaire y a quelques mois avec un connard du Black Crew, et on va dire qu'il a décidé récemment de venir se venger de ce que je lui avais fait. Je m'appuie sur des faits réels pour m'aider à rester crédible dans mon mensonge et ne pas trop m'emmêler si elle me pose des questions. Je me garde cependant bien de préciser que Malcolm était de la partie, que c'était pour venger la petite sœur de Malcolm, qu'à cause de moi son chien a failli crever, qu'on a failli crever aussi, qu'on lui a bien cogné dessus et que je lui ai tiré une balle dans le pied avant de l'abandonner dans une forêt à 4h de route de Detroit. Manquerait plus qu'elle demande à Malcolm et qu'il lui explique que je mens et que tout ça c'est à cause de mon père. Je le redis au cas ou : plutôt crever.

Je lâche mon crâne et me redresse un peu, haussant mollement les épaules. — J'l'ai dit à personne, je-, j'me sentais con. C'est à moitié vrai. Je me sens effectivement très con. Mais Malcolm est au courant lui, et je peux remercier ma mère pour ça, putain. Je déplie lentement le t-shirt et observe les trainées rouges. Il est foutu je crois. — Comme c'est dans l'dos, j'arrive pas à me soigner, du coup j'crois que ça a empiré... Que j'avoue un peu honteux, me sentant ridicule d'avoir géré ça si mal. Je tourne enfin la tête vers elle, je n'ai pas envie de m'étaler là-dessus, pas envie non plus de l'entendre me faire la morale comme quoi je suis rien qu'un idiot blablabla. Je tends le t-shirt un peu dans sa direction, emmerdé, et demande. — Tu sais faire partir les tâches de sang sur des fringues ? Sinon, j'suis bon pour refaire toute ma garde de robe.
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Rosalia Flores
Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: nightcall (nino)   nightcall (nino) EmptyJeu 11 Juin - 20:58

Et Rosalia se dit qu’elle aurait dû remarquer avant. Qu’elle aurait dû voir que Nino n’allait pas si bien que ça. Elle remarque seulement ses traits tirés, la fatigue dans son regard. Forcément, elle s’en veut. Elle l’a fait venir au beau milieu de la nuit pour ses conneries et elle n’avait même pas pris le temps de lui demander comment lui allait, monstre d’égoïsme à la culpabilité pesante. Elle a alors l’impression que même en tant qu’amie, elle n’est pas à la hauteur. Si elle ne réagit pas quand Nino s’empare du tee-shirt, elle n’en démord pas pour autant. La latina croise ses bras sur sa poitrine, déterminée à obtenir ses réponses. Quelque part, elle espérait pouvoir l’aider d’une façon ou d’une autre, faible tentative de se rattraper et d’être une amie digne de ce nom. « Non, mais maintenant que tu l’dis, t’as quand même une sale tronche. » qu’elle dit en haussant les épaules. Si les paroles étaient loin d’être douces, il n’y avait pourtant aucune trace de méchanceté. Rien de plus qu’un constat, qu’un moyen de souligner que s’il n’était pas à l’agonie, il n’était pas au meilleur de sa forme non plus. Et ça lui suffisait pour qu’elle s’inquiète. De toute façon, il ne lui fallait pas grand-chose à Rosa, pour qu’elle s’inquiète. C’était d’autant plus vrai quand Nino était concerné. Il pouvait bien dire ce qu’il voulait, elle continuera à s’affoler, surtout tant qu’elle n’aura pas eu le fin mot de l’histoire. Finalement, il semble avoir compris qu’il ne pourra pas lui échapper, à en juger sa posture et son air résigné.

« T’as des emmerdes avec le foutu Black Crew ? Mais putain Nino c’est… » Elle se tait, n’a même pas les mots. Même si elle ignore les détails de ces problèmes qu’il a rencontré, elle sait que lorsque les membres du Black Crew sont impliqués, ça ne peut pas être bon signe. Rosalia passe une main dans ses cheveux, tente de garder un calme qu’elle n’a pas – les apparences feront l’affaire. Elle souffle, envisage déjà le pire pour Nino tandis qu’un nœud se noue dans estomac sous l’inquiétude. Comment pouvait-il savoir s’il s’arrêterait là ? Comment pouvait-il être sûr qu’il ne reviendrait pas ? « Et après c’est MOI qui fais d’la merde ? » D’accord, elle n’était pas un modèle, mais Nino non plus visiblement, ce qu’il lui aurait probablement caché si elle n’était pas tombée sur ces bandages et vêtements maculés de sang. Rosalia finit par s’adoucir face à l’aveu du latino. Peut-être qu’elle pouvait comprendre, justement, elle qui s’était évertuée à tout cacher jusqu’à ce que la situation ne dégénère et prenne le pire des tournants. Elle devait admettre que bien souvent, elle avait fait de son mieux pour tout garder pour elle, et que ce qu’il avait appris lui avait souvent échappé. Elle fronce les sourcils, perplexe – elle n’ose imaginer l’état de son dos s’il n’a pas réussi à traiter les blessures correctement. Si elle meurt d’envie de l’insulter d’imbécile pour ne pas avoir demandé de l’aide, elle s’abstient – peut-être trop fatiguée pour provoquer une nouvelle confrontation. C’est pourtant plus fort qu’elle quand il lui tend son tee-shirt dans l’espoir qu’elle s’occupe de ses vêtements. « Mais tu te moques de moi là ? » Quelques secondes à le fixer et elle réalise qu’il est bien sérieux. Elle secoue la tête, incrédule. « Ce sont les tâches de sang sur tes vêtements ta seule préoccupation, vraiment ? » Et c’est trop pour elle. Elle lève les bras dans un mouvement manifestant son exaspérant avant de se retourner et de filer vers la chambre pour atteindre la salle de bain. Elle ouvre la porte du petit meuble installé au-dessus du lavabo et trouve rapidement ce qu’elle est venue chercher ; des bandages, des compresses et de l’antiseptique.  « ¡No puedo creer que pueda ser tan estúpido! » qu’elle siffle entre ses dents alors qu’elle se lave les mains, l’incompréhension qui se mêle à l’angoisse dans un mélange nourrissant son énervement. Rosa s’empresse alors de retourner vers le salon, bandage et flacon en main. « Montre-moi ton dos. » Son ton ne laisse place à aucune hésitation – elle n’abandonnera pas tant qu’elle n’aura pas constaté l’étendu des dégâts et qu’elle n’aura pas essayé de l’aider un minimum. Au fond, elle espérait peut-être voir les blessures pour se dire que ce n'était pas si horrible et se rassurer, même si elle en doutait fortement. Connaissant Nino, il avait minimisé les faits. « Tu peux pas laisser ça comme ça Nino, ça va jamais guérir si tu t’en occupes pas correctement ! » Et puis, maintenant qu’elle allait vivre quelques temps avec lui, elle pouvait bien faire ça. Maintenant qu’elle connaissait l’existence de sa blessure, il pouvait toujours rêver s’il espérait qu’elle le lâcherait. Consciente de l’air sévère et agacé qu’elle pouvait renvoyer, elle soupire alors qu’elle s’assoit à côté de lui. « Pour tes vêtements, tu pourras les laisser dans la salle de bain, je regarderai demain. » Promesse qui devrait achever de le convaincre s’il hésitait encore, comme une contrepartie s’il la laissait faire. Elle l’aurait fait dans tous les cas, mais il n’avait pas vraiment besoin de le savoir.
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