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 Royal (pv Lapinou)

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MessageSujet: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyJeu 6 Fév - 21:31

Il mordille, Peeter. Pas aussi mesquinement que bien des autres, faut lui céder, avec son j'peux pas en dire autant que toi, et son tu n'y as pas pensé du tout que tu retournes tranquillement derrière le volant, jonglerie mentale inoffensive te permettant de ramener ton focus loin de l'auto-patrouille, loin de sa banquette arrière.

Puis tu repenses au vicieux petit serpent qui s'est enroulé autour de la cheville du voleur de voiture, ci-nommé la Vipère Peupeur, avant de lui injecter d'une morsure tout à fait familière son venin paralysant. Au regard du mec qui évite, tourné vers l'intérieur, vers derrière, même, et à celui du policier. Le jeu de cachoteries à l'oreille de son partenaire, échange digne des commérages de la cours de récréation mais non moins subtile, subtile comme la curiosité tout aussi gamine ayant germé dans ton ventre.

L'officier qui t'a fait des yeux, merde, des yeux de complaisante compassion, excuses suffisantes, les mêmes qu'ils faisaient tous à ta mère très tard le soir, ou très tôt le matin, c'est au choix, lorsqu'elle leur ouvrait la porte. Mon fils, qu'est-ce qu'il a encore fait, jusqu'à ce que la question muette sur son visage ne s'assèche, faisant place à une résignation poussiéreuse, à un détournement du soi-disant amour maternelle qui constitue, par ailleurs, la pire connerie jamais inventé avec l'Hystérie et toute la flopée de défectuosités mentales dont on affuble les femmes. Non, si ta mère n'a plus su s'émouvoir du sort de sa progéniture mâle après quelques ratés, qu'elle a partagé ces mêmes yeux bovins avec les flics, c'est simplement parce qu'elle a le gène pétasse bien enraciné. Pétasse insensible.

Ok Terminator, c'est noté.

Tu passes deux doigts sur ta tempe, les glisses dans tes cheveux ; bip, t'as du accrocher un émetteur invisible près de ton oreille, reçu 5 sur 5 bitch reality, je reviens au moment présent, respiration profonde, sagesse du Vipassana et tout le reste de ces conneries du happy living. Terminator, ça te va bien. Parfois, c'est vrai, tu troquerais bien ce corps caraïbéen qui provoque la demie-molle chez les septuagénaires verreux pour un beau bolide échancré tout d'acier trempé. Sauf que tu te ferais pas chier à sauver les petits garçons, comme maintenant. T'exploserais des trucs, bien des trucs, à commencer par le Royal. Le petit garçon dit merci. Deux syllabes que Sam a même pas eu le culot de formuler quand t'as explosé une maison pour lui, c'est tout de même digne de mention.

Puis tu ricanes, et le ricanement devient un rire, se communique sans que tu le veuilles. Y'a beaucoup de choses, là-dedans. Du délit de fuite, et de la fuite tout court, entre autre. Y'a longtemps que t'avais décrassé le moteur de tes bronches, et vers la fin, c'est clair, presqu'autant que les rires de la petite fille que t'étais, que t'es peut-être toujours un peu, bâillonnée au fond de toi-même. T'inspires profondément, jete un coup d'oeil au brun ; l'air goûte différent. Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir du parfum baroque de l'essence mêlé au béton. Détroit et ses armes secrètes.

J'les revend pas ces bagnoles, pas b'soin qu'elles soient géniales. Au contraire, j'essaye plutôt d'en récupérer qui ne manqueront à personne. T'sais quoi, j'suis même sûr qu'le mec était content que j'le débarrasse de sa merde.

Hum hum, tu plussoies poliment, oui, bien entendu. Tu es le héros dont cette ville à besoin.

T'as tourné les yeux vers le rétro pour faire un dépassement, mais ne cache pas le pli renard sur tes lèvres.

T'inquiète, c'est sur Krainz. Le Royal. D'ailleurs, si tu pouvais finir par t'y rendre sans devoir coller au cul de vieilles bagnoles roulant à 20 miles, t'apprécierais grandement. Une Buick blanche met quatre ans à redémarrer sur la verte ; typiquement, son conducteur doit être un vioc affecté par des cataractes avancées, qui sent le poivre et qui est à moitié sourd. Tu donnes un coup de klaxon, pour confirmer la théorie. Analyse des résultats ; question de recherche infirmée. Les pneus de la Buick crissent avec surprise sur la chaussée humide.

À côté, Peeter s'agite avec la même déférence. Intenable. Tu te demandes bêtement si c'est la même chose lorsqu'il dort.

Et tu sais quoi, pour te remercier d'avoir fait un truc que t'as pas du tout fait pour moi, j'te payerai un coup à boire. Ton sourcil droit se dresse de lui-même - le soupçon lui a donné vie. Incroyable, le pouvoir de l'esprit. Ouais, non, en fait j'ai pas d'thunes. Disons plutôt que c'est toi qui m'paye un verre, parce que t'as clairement dit que tu pensais que j'étais un abruti et vraiment... ça m'a énormément blessé.

Mais quel con. Un rire silencieux frémit sous ton plexus solaire, s'enfuit dans une expiration du nez.

T'as cru que la dépanneuse, c'était gratuit ?

Grand sérieux, grand sérieux tenu un grand deux secondes. T'agites vaguement les doigts au-dessus du volant, généreuse et accommodante. Un baron effaçant les dettes de son client dans un dangereux mouvement d'altruisme.

Allez. Tu siffleras dans les verres staff. T'es officieusement mon collègue de travail, ou quelque chose comme ça.

Tu glisses un regard soutenu vers lui, pour l'évaluer. C'est pas une armoire à glace, mais il est certainement plus fort que toi. Pour la vaillance, faut voir ; tu doutes. Parce qu'il va t'aider à rentrer l'équipement, ça, t'en fais une affaire personnelle. Tu t'étires lentement le dos.

Peut-être que tu lui paiera du fort s'il a le culot de rester toute la soirée.

Encore quelques rues, puis le Grand boulevard bien moche couturant la misère de Krainz comme une cicatrice raboteuse. Le Royal est là, niché entre un Steak House à la façade brune pour s'accorder avec le contenu de leurs assiettes, puis une tour à bureau tronquée, en construction ou déconstruction depuis trois ans, c'est pas clair. Au-dessus du bar, des appartements où il ne doit pas faire très bon vivre, et encore moins dormir. Tu coupes le moteur et saute hors du camion, étrangement vivifiée par la ballade en plein trafic. Une nouvelle journée qui commence ; tu sais faire rentrer 48 heures en 24. Un talent très utile pour le commun des mortels.

Ramènes-toi.

Les salutations avant toute chose. La porte du Royal s'ouvre sur un escalier étroit qui descend vers les souveraines profondeurs du lieu. Déjà, une trame sonore gronde sous tes pieds pour annoncer les couleurs de la nuit. En bas, la musique convulse comme une camée qui aurait bien besoin de naloxone ; personne pour frétiller avec elle. Quelques habitués de la place discutent au bar malgré l'heure hâtive, des serveurs finissent leur prep et le mixeur essaie de fusionner du visage avec son écran d'ordinateur.

Le Royal est un sas spatio-temporel ; à moitié pris dans la mode du début du siècle avec ses blacklights et ses miroirs au plafond, et à moitié le pied dans un semblant de modernité ratée avec les sièges d'inspiration industrielle, les luminaires en laiton au-dessus du comptoir...

YO-HA-NAAAA !

Le gérant se ramène. Courte révérence courtoisement ennuyée de ta part. Tu restes près de brun comme s'il s'agissait d'un bouclier élémentaire. Tom est petit et banal, comme son nom, comme son bar, mais il trouve toujours le moyen d'avoir une Rolex différente au poignet à chaque fois que tu le croises ; clairement, il doit se coltiner quelques magouilles, mais qui n'a jamais enculé profond la justice jette la première pierre, n'est-ce pas - s'il ne t'inspire pas spécialement le mépris, disons que tu demeures indifférente : pardon, professionnelle. Tu demeures professionnelle.

Tu fais la bise au gérant qui, dans son sweat blanc, ressemble à une méduse phosphorescente sous les néons. Brève présentation de Peeter, il va m'aider ce soir, ce quoi à Tom s'empresse vivement d'appuyer, ah oui, ah oui, yes, Yohana avec cette insupportable manière de prononcer ton nom à l'espagnol, selon lui, voilà, il faudrait foutre des yingyongyeuh partout et se racler le fond de la gorge dès que le mot le permet.

Tom fait des gros yeux, un sourire requin en travers de la gueule : en langage courant du trou du cul qui se prend pour le nombril du monde, ça dit bon, désolé, vous permettez, oui, haha c'est que, oh la la, on a besoin de moi au bar, ouf, je suis un homme d'affaires, important, une chance que je suis pas avocat, j'aurais actionné la moitié de la ville, buisness shit, vous comprenez, mais pas vraiment, vous gérez pas d'établissement, vous, haha, je vous adore, peace.

En passant, j'adore ton style mec ! Tom lance avec attitude, avec petit geste cool de la main vers Bandit niveau 1 tout en s'éloignant. Tu le reluques, peux pas t'empêcher de sussurer style clodo, new fashion 2020 qui te paraît seulement peut-être un peu déplacé après coup. Te foutre de sa galère, c'est pas le but. Te foutre de Tom, ça oui. Putain. Marmonner un d'solé c'tait pas…, se ravaler, laisser tomber, tourner des talons, remonter les escaliers deux par deux.

T'as juste hâte d'avoir finit de placer tout le matos pour tremper tes lèvres, tranquille, dans le collet d'une blonde fraîche.
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Lapo Alvise
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyVen 21 Fév - 15:07

Hum hum, oui, bien entendu. Tu es le héros dont cette ville à besoin. Il hoche la tête dans un bref mouvement exagéré pour appuyer ses propos avec insistance. — Exactement. Tel Batman, j'agis dans l'ombre. Il marque une pause avant d'ajouter avec beaucoup de sérieux. — Je suis Carman, l'homme qui vole les voitures pourries pour aider les propriétaires à faire jouer leurs assurances et récolter des sous pour s'en racheter des mieux. Réflexion profonde, il a l'air emmerdé. — Sauf si t'as pas d'assurances. Seconde pause. — Et c'est un peu long comme accroche. Il se marre un peu avant de conclure. — Mais maintenant que tu connais ma véritable identité, je vais devoir t'éliminer. Désolé. Il a repris une voix sérieuse au fil de sa phrase, pour se donner un faux air d'homme dangereux. Ce n'est qu'à moitié crédible, peut-être à cause du sourire qu'il peine à dissimuler au coin de ses lèvres. Ou peut-être juste parce que rien en lui n'est crédible pour le faire passer pour un dangereux criminel. Voleur de voitures - pourries - passe encore, mais il y a des limites à tout - même à son charisme de vilain.

Il se détend quand elle lui apprend que c'est sur Krainz, encore un peu plus quand elle ne pose pas de questions sur le pourquoi tu peux pas sur North end ? Il se sent libéré d'un poids et se dit que la fin de sa journée sera peut-être meilleure que le début. Et ça lui réchauffe un peu le cœur - il n'a plus l'habitude des happy ending.

Le verre qu'il propose de lui offrir vire bien vite de côté et la situation tourne à son avantage, c'est lui qui se verra offrir un verre - pour noyer la plaie creusée par ses mots durs. Joanna n'est pas dupe, s'esclaffe en silence, comme si ce retournement avait finalement eu quelque chose de prévisible. — T'as cru que la dépanneuse, c'était gratuit ? Il relève ses deux sourcils en chœurs, prenant une mine outrée alors qu'il tourne la tête vers elle. — J't'ai jamais dit d'appeler une dépanneuse j'te signale. Qu'il se défend. Il retrouve bien vite un petit air taquin et poursuit. — Et si t'avais pas été aussi impatiente, comme j'te l'ai dit, on l'aurait juste poussée la voiture. Donc... Il sourit de plus belle, hausse les épaules en levant ses mains sur le côté, paumes vers le ciel. — ...ta faute ! En réalité, il est plutôt désolé qu'elle se retrouve à payer pour ça. S'il avait pu, il aurait participé. Ou même tout payé. Il veut bien faire un geste, pour le principe, mais pas sûr que ça change quoi que ce soit. Petit ton moqueur. — Si j'fouille bien, j'dois pouvoir retrouver 25 centimes dans mes fringues. Ça couvrira une partie des frais. Une infime partie. Une très très très infime partie. Mais c'est son trésor le plus précieux à l'heure actuelle.

Elle balaye tout ça d'un revers de la main, dans sa grande miséricorde. — Allez. Tu siffleras dans les verres staff. T'es officieusement mon collègue de travail, ou quelque chose comme ça. Et ça gonfle son égo. Sans s'en rendre compte, il se redresse de façon imperceptible dans son siège. — Cool... ! Qu'il souffle tout bas, plutôt flatté d'être embauché pour l'aider ce soir. Il voudrait le cacher mieux que ça, feindre que ça ne lui fait ni chaud, ni froid. Mais c'est plus fort que lui. La perspective de passer le reste de sa journée comme un mec normal qui bosse, qui a une collègue et qui rentrera chez lui ensuite  l'enchante vraiment. Vraiment beaucoup. Ce soir, il ne sera pas lui. Et c'est probablement la meilleure chose qui lui soit arrivée depuis le jour où les flics ont débarqué chez lui pour l'arrêter. Ça, et sa libération - évidemment.

L'énorme véhicule finit par s'arrêter devant un bar qui ne paye pas de mine. Le coin lui dit vaguement quelque chose, il n'est pas impossible qu'il soit déjà venu là des années en arrière. Lorsque sa vie ressemblait encore à quelque chose de sensé. La voix autoritaire de Joanna le tire de ses pensées. Il obtempère et sort à son tour, lui emboitant le pas. Il ralentit et s'arrête une seconde, l'attention détournée par le délicat fumet de viande qui s'échappe du Steak House. Son estomac se tord et gronde, il pose une main sur son ventre, comme pour lui demander de se taire. Il souffle par le nez et reprend sa marche, rejoignant la brune en quelques enjambées rapides.

Il a à peine le temps de zieuter l'endroit qu'un cri le fait sursauter. Il baisse les yeux, les baisse encore un peu plus, jusqu'à tomber sur un petit bonhomme phosphorescent. Lapo tique, se plante à côté de Joanna et observe la scène d'un œil incrédule. Il lance parfois quelques œillades en direction de sa collègue, presque étonné de la voir si calme face ce type qui doit très probablement l'agacer. Il ne sait rien d'elle, mais ce qu'elle lui a laissé entrevoir jusqu'à maintenant le laisse plutôt croire qu'une telle démonstration de showman ne fait pas partie des choses qu'elle affectionne. Mais peut-être qu'il se trompe. Il note malgré tout que ce soir, il sera donc Peeter. Le prénom n'est pas extraordinaire et ne fait pas honneur à ses origines dont il est si fier, mais il s'en contentera très bien. Ne pas avoir à donner son véritable prénom - ou à mentir dessus - lui convient parfaitement.

Il se désintéresse un peu de leur échange, continue de laisser son regard trainer un peu partout, pour scruter tous les détails. Tout en savourant la chaleur excessive de l'endroit. Ce n'est pas lui qui viendra s'en plaindre ce soir. — En passant, j'adore ton style mec ! Lapo tourne immédiatement la tête vers lui, interloqué. Il plisse le front, pas vraiment flatté par cette réflexion. Le type lui balance quelques gestes ridicules, on dirait presque un daron tentant de paraître jeune devant ses gosses. Il reste interdit, toujours un peu susceptible en ce qui concerne sa condition. S'il n'était pas ici avec Joanna, il lui aurait probablement répondu avec son majeur. Mais il se retient, se contente d'un sourire amer plein de condescendance et d'un signe de tête, l'air de dire haha oui, merci beaucoup. Mais dans son esprit, il lui a déjà cassé le nez 4 fois et volé sa rolex pour la revendre à plus méritant. — Style clodo, new fashion 2020. Ses yeux tombent sur elle, dans un mouvement perplexe. Il n'a pas le temps de réagir, elle le fait avant lui. — D'solé c'tait pas… Il hausse un sourcil, attend la suite des excuses mais rien ne vient. Silence. Elle détale. Il ne bouge pas, la regarde faire et s'engouffrer dans les escaliers comme si elle avait les flics au cul. Il reste bêtement planté là quelques instants, avant de sourire un peu. Si la remarque du patron lui reste en travers de la gorge, tant son ignorance et les airs qu'il se donne lui refile la gerbe, la remarque de Joanna, elle, sonnait plutôt amusante à son oreille. Inattendue, certes, mais bien placée. Lapo n'est pas particulièrement susceptible, il est le premier à tenter de rire de sa situation pour dédramatiser. Mais ça, elle n'est pas censée le savoir et la voir réagir de la sorte après coup l'amuse assez.

Il finit par se bouger et c'est à son tour de grimper les marches rapidement pour la rejoindre dehors, aux abords du bolide. Elle est redevenue sérieuse, le visage fermé. Loin la gamine hilare qu'elle lui a laissé entrevoir dans la voiture. Dommage, elle avait l'air cool celle-là. Il vient se planter à côté d'elle, une main qui se pose sur le métal alors qu'elle est déjà en train d'attraper le matériel pour le décharger. Il prend son air le plus froid et sa voix la plus grave. — Sympa ta réflexion en bas... Il marque une pause, la laisse durer pour attirer son attention et faire planer un certain suspens. Jusqu'à ce que. — ...Yohana. Trois secondes de flottement avant qu'il n'éclate de rire. Son visage qui s'illumine de la façon la plus innocente, malgré son âge et son allure il a toujours des airs d'adolescents de 16 ans parfois. Sa main se retire de la voiture pour venir se poser brièvement sur l'épaule de son acolyte - il est presque déçu de ne pas sentir de ferraille - dans un mouvement amical. L'air de dire : tout va bien, j'suis pas fâché. La main ne s'éternise pas et retourne bien vite se perdre dans l'air qu'il brasse, passant son temps à gesticuler lorsqu'il parle. — Tu croyais vraiment qu'j'avais pas relevé ? Qu'il demande, toujours hilare. — Yohana... Qu'il répète, semblant presque avoir du mal à s'en remettre. — Merde, quel trou du cul ce mec. Il souffle, soupir d'aise et se calme enfin. L'air soudainement pensif, il tourne la tête vers la porte du bar. — Tu crois que si je lui propose d'échanger mes fringues contre sa rolex pour qu'il ait le style lui aussi, il marche ? Après tout, ça se tente, non ?

Il se reprend, vient taper une fois dans ses mains comme pour les aider à se remettre en mouvement. — Allez collègue, vidons tout ça, on a déjà pris assez d'retard à force que tu conduises comme ma grand-mère. Il joue les insolents, la provoque un peu parce qu'il avait bien remarqué que le trajet avait été une source d'énervement pour elle parce que personne ne roulait suffisamment bien, suffisamment vite. Et il s'élance, écoute ses consignes et l'imite, attrapant ce qu'elle lui indique pour l'aider à le sortir du camion et l'emmener à l'intérieur. Il veut faire ça bien, lui prouver qu'elle n'a pas eu tort de miser sur lui. Qu'il peut se rendre utile et qu'il mérite amplement de boire un verre ensuite.
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyJeu 27 Fév - 1:04

Carman - t'achètes. Ce serait un bon navet comme il ne s'en fait plus, à la Attack of the Killer Tomatoes, ou quelque chose comme ça. Mais maintenant que tu connais ma véritable identité, je vais devoir t'éliminer. Désolé. Un bref coup d'oeil dans sa direction. Sur son visage unique, pris dans l'ambivalence d'une jeunesse infinie qui n'en finit plus de se consumer par les deux bouts et d'une fatigue, plus vieille, plus expérimentée, qui ailleurs, fait l'ombrage. Ouais ? Tu sembles accepter ton sort plutôt sereinement. Tu vas faire quoi, me brûler sur un bûcher de pneus usagés ou le supplice de la goutte d'essence ? Stimuler son imagination, voilà quelque chose d'aussi inutile qu'amusant ; on pourrait donner un shoot de caféïne à un hyperactif, tant qu'à y être. Pour l'instant, Carman, t'as pas de carmobile, alors je te conseille de te calmer un peu.

Qu'est-ce que le héros sans ses armes, son costume, sa kryptonite - la sienne, c'est quoi exactement ? Clairement pas être trempé jusqu'aux os, ou perdre une bagnole, ou être à court de clopes, ou manquer de se faire coffrer. Ça te frappe, alors, mais sans violence, peut-être que ça t'effleure, en fait, un appel d'air ; la légèreté de ce mec. Elle te ramène à ta lourdeur. Celle qui s'appuie sur ton corps encore jeune, pourtant, qui s'accroche à tes mollets, quand tu remontes les escaliers du bar.

Dehors, c'est tout Détroit qui te pèse dessus avec sa fraîcheur grise, toute sa nuit tombante, toute la terre qui se compactera au-dessus de ta tête, quand tu redescendras dans la royale soirée.

T'ouvres les portes du camion. Le mouvement, c'est tout ce que tu connais comme remède contre cette étole angoissante. T'agiter, t'agiter pour faire tomber de sur ta peau la poussière des anonymes qui finissent leur vie au fond d'un trou, au fond d'eux-mêmes. Puis y'a l'ombre de Peeter près de toi, ou peut importe son nom, sa main contre la carrosserie, sa voix dans des registres d'octaves nouveaux, sympa ta réflexion en bas...

Tu donnes un coup sur les railles, arrête de tirer tout aussi brusquement. Quelqu'un d'autre tenterait de banaliser la chose, quelqu'un d'autre s'excuserait platement, quelqu'un d'autre n'en ferait pas des masses, bref, mais pas toi, parce que d'où tu viens, chaque étincelle est susceptible d'être la prochaine irruption de Yellowstone. Dans la poignée de secondes silencieuses qu'il lâche sur vous, toi, t'as l'aura mauvaise qui te remonte à fleur de peau.

… Yohana.

La défensive est un animal qui stagne, là, tapis sous tes seins. Il faut le rire de l’autre, définitivement, pour qu’il se rétrace entièrement, et laisse dans ton ventre un vide hébété. Tu le dévisages, tirant à peu près la même gueule que lui quand c’est toi qui, un peu plus tôt, l’avait désarçonné d’un éclat d’humeur trop lumineux. Putain… tu souffles juste en inspirant du même coup, profondément, un soulagement fatigué sur tes traits s’adoucissant peu à peu. La main se dépose sur ton épaule, puis vole ailleurs, un oiseau-mouche qui n’a cesse de battre l’air. Carman continue de se marrer. Yohana, Yohana, c’est ça. Merde, quel trou du cul ce mec. Tu souris, un peu. C’est l’buisness man tu caricatures en faisant un signe avec la main, gang gang, un signe qui ne veut rien dire, comme ceux du gérant du Royal. Tu te retournes, te hisse à l’intérieur du camion d’une impulsion de la cuisse.

Bah… si tu veux mon avis, c’est pas une vraie Rolex. Mais il a du la payer le même prix dans un pawn shop à la con en pensant faire une bonne affaire. Mais écoutes, ouais, ça se tente… tu décroches le diable de la parroi métallique, défais les sangles qui retiennent les amplis. On pourrait te coller un p’tit crocodile près du coeur, là. Tu pointes. Tu lui dis que c’est une édition Lacoste limitée. Tu t’fais 250 balles direct, juste avec ton pull.

Ou il pourrait juste demander au gérant s’il y a une sécheuse dans le local du staff. À ton souvenir, c’est le cas. Y’a ça, une distributrice automatique pour capitaliser sur les munchies des employés à 4h du matin, et beaucoup trop de canapés avec beaucoup trop de tâches d’origine suspecte.

… on a déjà pris assez d'retard à force que tu conduises comme ma grand-mère. Un regard, et tu lui lâches peut-être un peu trop abruptement le poids d’un des équipements dans les bras. Vas-y, force, jeune et vaillante génération. Petit con. Tu brises quelque chose et tu vas voir comment la grand-mère va te défoncer. Un temps, puis tu te reprends, coulant vers lui une oeillade sérieuse, l’index levé : C’est pas une invitation à tenter l’expérience.

C’est bon, tu commences à cerner le personnage. Tu crois. Tu sais pas trop. Ce que tu sais, c’est qu’il est devenu familier rapidement, très rapidement, et toi aussi - ça, ça te surprend un peu plus. T’as l’impression d’avoir la début vingtaine. Ou plutôt, de réaliser que t’as pas vraiment bougé de là. La trentaine, ça devait marquer le passage d’un truc ; raccrocher sur les conneries, les nuits trop courtes, les relations sans lendemain, les vieilles rancunes qui te bouffent toute ton énergie, Samuel.

Et y’a rien qui bouge, tout qui stagne, sauf les années s’accumulant à un rythme de plus en plus effréné. Ça, faut pas que t’y pense. Y’a beaucoup de choses auxquelles tu dois pas penser. Alors tu te concentres sur ce que t’as à faire, ici, maintenant, et Carman aide beaucoup, en un sens, parce qu’il te laisse pas quatre secondes d’oxygène avec son verbomoteur dans la gorge, ses gestes et mimiques de ressortissant de l’école du théâtre et son enthousiasme énergique. Pourquoi il vit dans une putain de bagnole. T’as fréquenté pas mal de camé dans ta vie, à commencer par toi-même, si ça compte : cet oiseau-là, il dégage autre chose. Mais t’évites de trop le scanner de bas en haut, Terminator sort de ce corps.

T’es en nage, une fois tout descendu. Il fait chaud, dans le bar. Plus tard cette nuit, ce sera pire. Un purgatoire carré à votre mesure. Alors tu retires ton manteau, ton pull, ne garde que la camisole blanche et monte tes boucles folles en un semblant de coiffure sur le dessus de ta tête.

Tu sais faire des branchements ?

Le mec au visage fusionné à son ordinateur a réussi à rompre le charme du 21e siècle ; il regarde en votre direction sans se décider à lever son précieux derrière de sa chaise haute, pourtant. T’as à peine le temps d’appuyer ton front sur l’extérieur de ton poignet qu’une des barmaid vole à votre secours. Elle vous tombe dessus avec un sourire félin, la lèvre supérieure retroussée sur son médusa bleu ciel. Dans ses mains, deux verres de blonde. T’as envie de lui rouler la meilleure pelle de sa vie. God, merci Maddie...

Salut, elle se présente à Carman, toute pimpante, en lui glissant le verre dans la main, t’es nouveau ?

T’as pas la foi de répondre à sa place, parce que déjà tu prends une gorgée salvatrice ; tes yeux retournent sur le dj de la soirée. Il s’est levé, fait mine de commencer à inspecter son matériel pour les branchements. Tu t’excuses, vas vers lui avec les filages. Chad, qu’il se présente. Ok, Chad. Tu déposes ta bière sur la plateforme. Tu veux juste terminer le plus rapidement possible et aller te caler quelque part en sirotant ton verre, dans l’attente de pouvoir juger la musique de Chad, et de décider si ça vaut la peine d’y danser.

Un petit coup d’oeil vers ton acolyte. Va falloir que tu lui montres le local staff - assez étonnant qu’il puisse retenir l’attention de Maddie, d’ailleurs, avec sa dégaine mi-humide du mec qui vient de suer quatre litres d’eau après l’effort. T’inquiète, Maddie. C’est juste la pluie. Il est plus propre que ça : enfin, ça, c’est une théorie encore non vérifiée.
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyLun 2 Mar - 0:28

Ouais ? Elle n'a pas l'air très intimidée. Tu vas faire quoi, me brûler sur un bûcher de pneus usagés ou le supplice de la goutte d'essence ? Deux secondes de battement et il éclate de rire devant l'absurdité de la conversation. Il renifle un peu, pour se calmer et souffle en étendant ses jambes devant lui. — J'vois que t'as l'imagination fertile en ce qui concerne tout c'qui est mort et torture. Il marque une pause, fixe devant lui, prenant un faux air inquiet. — J'sais pas si j'dois m'inquiéter. Peut-être qu'ils ne vont pas à Krainz. Il fait mine de regarder par la fenêtre pour s'assurer qu'ils sont bien sur la bonne route. — Pour l'instant, Carman, t'as pas de carmobile, alors je te conseille de te calmer un peu. Il dresse son index devant lui et ouvre la bouche, prêt à se défendre et à balayer sa remarque. Il se fige, la bouche entrouverte, l'air ne filtre plus. Il la referme lentement, hoche discrètement la tête en faisant la moue. — C'est un argument intéressant. Il pourrait probablement le contrer, ce ne sont pas les idées qui manquent à ce sujet. Mais Joanna s'emporte contre la voiture de devant et de toute façon, ils arrivent bien vite à destination.

La soirée aurait probablement pu mal tourner si Lapo avait été un peu plus susceptible que ça. Il en joue un peu, mais remarque bien vite que Joanna elle, ne joue pas. Il sent l'air se saturer autour d'elle, ses mouvements brusques qui se sont figés d'un seul coup. Elle ne le regarde pas, fixe les rails, parait à deux doigts de s'embraser. Alors il écourte la blague, lâche son Yohana avant d'éclater de rire. Et ça semble fonctionner. L'acide qui menaçait de venir tout ronger sous l'effet de sa colère se dissipe totalement. Elle se détend, les épaules qui s'affaissent sensiblement - suffisamment pour qu'il le remarque en tout cas. Elle relève enfin la tête, comprenant qu'il n'y avait pas de reproche véritable. Il note malgré tout de faire gaffe aux blagues de mauvais goûts avec elle - ça pourrait se retourner contre lui. Il sent qu'il a échappé de peu à la colère du titan - ou à une nouvelle version de Sarah Connor. Et ce serait lui, Sarah. — C’est l’business man. Elle l'imite et il rit de bon cœur, partiellement impressionné par ses talents d'imitatrice. Et aussi soulagé de voir l'orage s'éloigner définitivement. La foudre n'est pas tombée loin.

Elle grimpe dans le camion, il laisse discrètement son regard planer dans une zone pas désagréable avant de le reposer sur le matériel, l'air de rien. Plaisir furtif. — Bah… si tu veux mon avis, c’est pas une vraie Rolex. La déception sur son visage est flagrante. Bouche grande ouverte, les bras qui tombent. On ne peut décidément plus faire confiance à personne. — Mais il a du la payer le même prix dans un pawn shop à la con en pensant faire une bonne affaire. Mais écoutes, ouais, ça se tente… On pourrait te coller un p’tit crocodile près du coeur, là. Tu pointes. Tu lui dis que c’est une édition Lacoste limitée. Tu t’fais 250 balles direct, juste avec ton pull. Intéressant. S'il est en réalité assez compliqué de faire passer son pull pour un Lacoste - pour la simple et bonne raison qu'il n'a ni aiguille, ni fil, ni crocodile sous la main - il est convaincu de pouvoir l'embobiner d'une façon ou d'une autre. Il fanfaronne. — Tu sais quoi ! J'te parie que j'arrive à lui revendre un de mes fringues dans la soirée. Il ajoute. — Si je gagne, tu m'héberges pour la nuit. Ça se tente. — Si je perds, c'est moi qui irait chercher le petit déj. Ouais, dans les deux cas, il dort chez elle. C'est culotté, mais toute nuit à prendre sous un vrai toit vaut la peine de courir ce risque. Il ponctue le tout de son plus beau sourire innocent - ou insolent, c'est presque la même chose à ce stade. Il est à deux doigts de battre des cils.

Elle commence à attraper le matériel et à revenir vers lui, il la charrie encore un peu - faut dire qu'il n'aime pas vraiment le silence. Elle lui lâche brusquement ce qu'elle avait entre les bras, le prenant par surprise et il doit exécuter quelques mouvements rapides pour gérer ce largage inattendu. Une fois stabilisé, il relève les yeux vers elle, l'air de dire : hey, mais à quoi tu joues ?Tu brises quelque chose et tu vas voir comment la grand-mère va te défoncer. Il hausse un sourcil avant de décrocher un léger rictus malicieux. Elle l'amuse. Cette répartie cinglante à quelque chose d'étrangement rafraichissant. Une sorte d'honnêteté brutale et divertissante. Elle lève subitement l'index, imposant une sorte de sérieux. Il cesse aussitôt de sourire, feinte être parfaitement concentré. — C’est pas une invitation à tenter l’expérience. Il secoue vivement la tête de gauche à droite, sa voix grave qui l'accompagne. — Oh non alors, j'oserai pas... Il pivote, fait trois pas. Sa tête se tourne légèrement dans sa direction et il termine. ... Yohana. Il ricane et s'éloigne rapidement, au cas où lui viendrait l'idée de le pourchasser pour lui faire ravaler ce prénom.

Les allers-retours s'enchainent et tous ces efforts ont quelque chose de plaisant. Lapo se sent utile. L'impression de faire partie d'un tout. En plus, personne ne semble vraiment le reconnaître ce soir. Pas de regards chargés d'animosité, pas de remarques acerbes. Rien ne semble pouvoir venir entacher ce moment. Il fait tellement chaud dans le bar que même ses fringues sont presque sèches. Le bonheur est complet.

Une fois le camion vidé, ils se rejoignent à l'intérieur, là où le type derrière son ordi squatte. Il n'a même pas l'air de réaliser que le monde s'agite autour de lui. Joanna l'interpelle, il leur fait l'honneur de décrocher de son écran - il manque juste l'enthousiasme - mais ne réagit pas plus que ça. Lapo hausse brièvement les sourcils et lance une œillade à Joanna. Il ne sait pas si elle va encore prendre la fuite, ou, au contraire, sortir ses griffes et lui bondir dessus. Finalement, ni l'un, ni l'autre. Parce qu'ils interrompus par la barmaid qui débarque les mains chargées. Il vient joindre les mains devant lui dans un signe de jouissance, toujours aussi exubérant. — Oh yes, Maddie, t'es super. Qu'il surenchérit sur la phrase de sa collègue avant de récupérer rapidement le verre - comme s'il avait peur que tout ceci ne soit qu'un rêve et que cette délicieuse bière ne disparaisse. Il ne sait plus quand est-ce qu'il a bu une vraie bière comme ça. Sûrement trois ans et demi. Il hume le parfum du houblon et vient s'enfiler une longue gorgée salvatrice. C'est frais, c'est agréable, c'est revigorant. Il en chialerait presque de bonheur. T'es nouveau ? Merde, question piège. Il tourne brièvement la tête vers Joanna, cherchant un peu d'aide. Elle s'en fout, elle boit. Il repose son attention sur Maddie, sourit, fait mine d'être à l'aise. — Disons que j'suis en période d'essai. Moi c'est Peeter. Les lippes qui s'étirent un bref instant, interrompues par le départ de Joanna. Elle le plante là. Il pivote le buste, la regarde s'éloigner avec un fond de panique dans les yeux. Et si Maddie pose des questions, il fait comment ? Il inspire discrètement et se tourne vers la barmaid, prêt déjà à s'excuser également, prétexte devoir rejoindre les deux autres sur scène, le boulot, ces choses-là, tu sais. Mais elle ne lui en laisse pas le temps. Elle le devance et lui, poliment, il joue le jeu.

Ils échangent quelques banalités, ça le déstabilise un peu. Parce qu'il y a un moment qu'il n'a plus socialisé de cette façon. Il n'est plus certain de savoir comment on fait. Il continue de boire, triture un peu sa casquette, il a chaud. Maddie le remarque, chope des serviettes sur le comptoir et les lui tend d'un œil complice. Ça le met un peu mal à l'aise mais il en a trop besoin pour jouer les fines bouches. Il en attrape quelques unes, s'éponge le visage avec, avant de les rouler en boules et de marquer un panier dans la poubelle qui traine derrière le bar. Signe de la victoire, Maddie l'applaudit, faussement impressionnée, l’œil un peu railleur. Et lui continue de lancer des regards dans la direction de la scène. Il a déjà terminé sa bière, il ne s'en était même pas rendu compte. Faut dire qu'il crevait de soif. Il prend appui sur le bar, se penche un peu dessus et se comporte comme s'il avait 17 ans. — Tu crois que j'pourrais en avoir une autre ? Discrètement. Sinon Joanna va pas être contente que j'picole avant la fin de mon horaire. C'est totalement faux. Mais ça donne l'impression à Maddie de faire partie d'un petit secret avec lui, alors, comment refuser ? Elle lance un regard vers Joanna, puis repose son attention sur Lapo, regard complice, elle lui remplis discrètement son verre et lui redonne l'air de rien. Il lui lance un clin d’œil, sa main droite vient taper légèrement sur le comptoir et il s'éloigne d'un pas. — Bon, j'ai du boulot, mais à tout à l'heure, Maddie. Probablement pas. Ou pour lui demander une nouvelle bière tout au plus.

Il marche en direction de la scène, la chemise blanche de sa collègue est plus illuminée que tout le reste, réfléchit la lumière mieux que n'importe quoi d'autre ici. Elle qui ne semble pas particulièrement chercher à ce que toute l'attention soit portée sur elle, c'est raté pour ce soir. Il grimpe, les rejoint. Le DJ est accroupit plus bas, concentré, il n'écoute pas. Lapo se rapproche d'elle, boit une gorgée nonchalante et lance. — On n'voit que toi ce soir. Légère pause, il remarque l'ambivalence de sa phrase. Ça le fait rire. Nouvelle gorgée. — J'veux dire, à cause de ta chemise. Avec les lumières dessus et tout, ça fait genre fluorescent. Et du coup, on n'voit que toi. Il hausse les épaules. — Non parce que sinon, clairement, le DJ est bieeeeen plus beau qu'toi, désolé. Il vient poser une main sur son cœur tout en baissant les yeux vers l'inconnu qui ne se doute de rien, faisant mine de fondre devant tant de sex appeal. Il la contourne, s'éloigne en se marrant, traine sur la scène et profite de cet instant VIP pour découvrir l'envers des platines. Il n'a jamais eu l'occasion de voir. Il sirote tranquillement sa bière, constate que ce n'est finalement pas si fascinant que ça. Déçu, il revient vers eux. Le type s'est relevé, Lapo en profite pour se présenter. Il lui tend sa main, le type suit le mouvement. — Salut, Peeter, le nouveau collègue incroyable de Yohana. Il n'a droit qu'à un regard légèrement condescendant et un Chad en guise de réponse. Woh. Lapo ne dit rien, se contente de s'écarter quand le mec passe pour retourner vers ses platines et faire quelques tests suite aux derniers branchements. Il fait face à Joanna, interloqué par sa réaction. — J'ai interrompu un truc ? Non mais dans ce cas, qu'on le prévienne immédiatement et tant pis, il retournera tenir compagnie à Maddie. Au moins, il pourra boire à l’œil, c'est pas mal aussi.
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyLun 16 Mar - 16:43

Les combines, tu les flaire - le plus souvent parce qu’elles viennent de toi. Déployée comme une ruse dans la vie des autres, comme une mascarade dans la tienne, tu sais être sensible aux machinations des autres qui trouvent toujours un espèce d’écho dans les filaments de ta chair, et c’est par solidarité, peut-être, ou par aveuglement volontaire, Si je gagne, que tu décides d’ignorer, tu m’héberges pour la nuit, de négliger, si je perds, ou d’omettre la prudence, c’est moi qui irait chercher le petit déj. Hardi loverboy que ce Peeter… tu as mollement glissé tes iris sombres dans les siennes, embrassant tout du regard, de la drôle de jeunesse abîmée sur son visage au sourire millimétrique circonscrit par ses canines d’hermine. Et tu ne dis rien, tanguant entre un cours toujours et un qui ne dit mot consent. Il y a un rictus pour répondre au sien, pourtant. Discret, finement ourlé par une connivence méfiante. Puis tu te détournes en coup de vent, comme si le renard que tu venais de voir passer dans ses yeux avait rejoint son terrier depuis quelques secondes, qu’il n’y avait plus de quoi s’attarder.

Tu lui files l’équipement, et t’as moins l’impression de bosser que de faire une expérience sociale, ce soir. Ou un baptême du feu de ta patience, de ta bonne foi, de ton humanité variable, quand l’énième Yohana lape la langue bien pendue du brun. Et ça le fait bien marrer, en plus. T’inspires par le nez, fermes une paupière frémissante en même temps de basculer le poids d’un ampli contre ton propre bassin. Parce que t’es une femme de foi, faut pas croire. T’aimes envisager les choses sous un angle favorable, même quand tout menace de se casser la gueule - comme t’as aimer t’inventer un frère qui soit digne d’être adulé, et tout un tas d’autres conneries qui ont maintenu à flot ta petite vie de noyée ; Samuel t’a élevée comme une descente, en chemin vers la détonation.

La descente, tu la fais dans le Royal, mais pour l’instant, rien qui sente l’éclatement. L’endroit se resserre, plutôt. Tu captes le coup d’oeil de Peeter - peut-être pas plus calme, mais définitivement plus silencieux. Observateur. Jusqu’à ce qu’il embarque à nouveau dans le petit jeu qu’il n’a jamais arrêter de jouer, Oh yes, Maddie, t’es super, afin que tu puisses te demander dans quel genre de circonstances il finit par s'échouer. Tu décroches un petit air espiègle à la barmaid l’espace d’une seconde, l’air de dire, je sais. Maddie en rajoute. Tu évites volontairement le regard du brun lorsqu’il te lance à nouveau une oeillade, luttant contre le sourire goguenard et désintéressé qui veut germer, là, sur tes lèvres que tu trempes dans le verre de bière. Carman s’en sort plutôt pas mal. T’es même flattée qu’il aille adopté son patronyme d’homme ordinaire, comme Superman son Clark Kent. Faudrait pas que sa réelle identité s’ébruite, que tu penses bêtement, pour ce que ça a de comique, même si rire serait probablement le dernier de tes réflexes si tu apprenais réellement qui il est.

Chad est apathique, mais dans les circonstances, son mutisme opiniâtre t’arrange ; l’une de tes billes rôde sur le duo que tu as laissé derrière. Pas si à l’aise que ça, ton super-héros. Mais très volontaire, en ce qui concerne la dégustation offerte par la maison. Si rien ne t’échappe, tout mérite pourtant de demeurer sous l’angle de la distraction - et sans trop savoir pourquoi, tu te sent agréablement satisfaite que ce grand débile puisse évoluer ici comme si de rien, piochant là le sourire amical de Maddie, une autre bière blonde ou tout simplement un semblant de chaleur dans les entrailles vétustes de Détroit. Vivre le réconfort à travers l’identité des autres - ça, tu sais faire. Sans disparaître, te glisser sous la peau d’un homme, te diluer, parcelliser le quasar qui te sert de coeur. On n’voit que toi ce soir.

Le genou posé au sol, les mains dans le noeud de fils, tu laisses grimper ton regard vers lui. Lent ascenseur touchant tout au passage, jambes, ventre, torse, cou et cette bouche, toujours, qui se fend dans un rire idiot. Peeter rectifie le tir, les lumières dessus et tout, et toi, t’as le sourire tranquille, hum hum, oui, l’oeil presque doux, mais vas-y, cancane, pendant qu’ailleurs ton sourcil haussé donne à ton air compatissant une tangente plutôt moqueuse.

Non parce que sinon, clairement, le DJ est bieeeeen plus beau qu'toi, désolé.

Incroyable, il est incroyable. Ton index tire quelque part, et les fils se délient avec lourdeur pendant que Carman s’éloigne déjà, un heureux pinson dans la gorge. Toi, tu bois. Parce qu’il va t’en falloir, de la bière, pour garder le même état d’euphorie que le sien. Et pour éloigner tout le reste. Tu l’entend se présenter à Chad de la façon la plus protocolaire qui soit, et Chad répondre avec plus de chaleur que le ciel des tropiques. Un peu plus, et tu t’étouffais sur ta gorgée.

Tu allumes le petit interrupteur derrière l’une des caisses de son et glisses un regard amusé vers le brun. J’ai interrompu un truc ? Étonnement virginale sur ton faciès d’un seul coup angélique, alors que tu repousses une mèche derrière ton oreille et papillonne des cils. Mais non, du tout. Ou sa susceptibilité, peut-être ? Candide douceur naïve enfantine… C’est bon là ? grogne immédiatement la voix du DJ, menton subitement redressé vers votre duo improbable. Clairement, il ne parle pas des branchements. Mais toi, tu fais mine que si. Professionnelle, tu reprends sans accrocs, basculant d’un ton niais à celui d’un caporal, ça devrait, met le son voir.

Les amplis grésillent du vide. Tu t’es redressé sur tes deux pieds, et fourre une rallonge électrique dans les bras de Peeter, sans considération aucune pour son verre de bière - de toute façon, il te cale ça comme un putain de rescapé du désert qui vient de foutre le petit orteil dans un oasis.

Tu me branches ?

Pourquoi est-ce que ça a un petit quelque chose tendancieux. Chad n’a visiblement pas de temps à perdre avec vos conneries, et il te relance presqu’aussitôt, est-ce que t’as bien ouvert le son, est-ce que t’as bien mis l'embout jaune dans le trou jaune, est-ce que tu serais pas un peu daltonienne, je sais pas, est-ce que je ne suis pas moi-même un peu un chieur de nihiliste qui trouve le réconfort dans ses platines merdiques.

Quand Carman revient vers toi, tu te penches vers lui en lui indiquant le mec derrière d’une rapide oeillade. À syllabes feutrées, tu médites un c’est vrai qu’il est mignon, quand même puant la tendre ironie, p’têtre parce qu’il dort pas dans une bagnole, du coup il est plus frais au réveil. Tirer sur tes propres soldats. D’une main agile, tu lui ravis son verre et finis sa dernière gorgée, la pupille rivée sur la sienne, pleine d’une petite lumière sagace.

Le son fonctionne.

Tu prends congé auprès de Chad en bonne et due forme - sans rien ajouter, donc - et entraînes Peeter vers le fond de la salle avec un petit viens. Une porte battante près du comptoir, un couloir au béton un peu collant, une autre porte. Ici, tu ne crèves plus les yeux ; la lumière est orangée, fatiguée, coulant d’un vieux plafonnier collé au stuc du plafond bas. La salle staff est étriquée mais longue, envahi au un tiers de boîtes de cartons empilés sur le mur de droite. Pour l’instant, il n’y a personne. Tu reconnais la veste kaki de Maddie larguée sur une chaise, avec son col en fausse-fourrure rose.

Tu contournes la table et va tapoter sur le couvercle métallique d’une sécheuse en regardant le brun. Mais pour que le message soit on ne peut plus clair, tu rajoutes, le sourire tiré jusqu’aux fossettes : Bah vas-y, déshabille-toi.

Sauf qu’un doigt bloque dans sa direction, et ton visage reprend des plis sceptiques. Attention quand même, faudrait pas que la police des fringues volés débarque. Plus ça va, plus tu piques. Une pente glissante. Et t’adores la luge. C’est parce qu’il faut bien que tu te fasses rembourser la dette de la remorqueuse, d’une certaine façon. Et puis, t'as aucune intention de le laisser seul ; peut-être pas tant une envie de le mettre mal à l'aise que de joueur le jeu jusqu'au bout, alors tu t'éloignes de la machine, le pas plus roulant, et va lentement t'asseoir sur une des chaises pour l'observer, jambes croisées avec nonchalance et un de tes coudes appuyé sur le dossier en bois.
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Lapo Alvise
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyJeu 19 Mar - 17:23

La proposition de deal est lâchée, plane et ne récolte aucune réponse concrète. A peine un sourire qu'elle tente de dissimuler, un mutisme amusé. Mais ça ne le déstabilise pas, bien au contraire. Son rictus s'élargit, dévoile ses dents, l'air satisfait des vainqueurs placardé sur le visage : elle n'a pas dit non. Il n'insiste pas, ne s'attarde pas, au cas où elle changerait d'avis. Il la nargue une dernière fois, va falloir qu'elle s'y fasse, il a bien l'intention de l'appeler comme ça à tout jamais désormais.

En d'autres circonstances, il aurait probablement profité de son tête à tête avec Maddie. Parce qu'elle semble être une chouette fille et parce qu'elle n'a pas l'air de rechigner à l'idée de lui refiler à boire gratuitement. Et Lapo savoure plus que jamais toutes les choses qu'on peut lui offrir, sans rien attendre en retour - surtout pas de l'argent. Mais ses pensées migrent ailleurs, son regard n'a de cesse de dévier dans son dos pour voir où le DJ et Joanna en sont. Et il ne résiste pas bien longtemps à l'envie d'aller fourrer son nez dans leurs affaires. On ne sait jamais, elle pourrait peut-être l'oublier un peu trop vite et le planter là maintenant qu'il a vidé le matériel avec elle.

Il débarque dans son dos, fait une entrée dont lui seul détient le secret. Et ça fait un certain effet - pas forcément celui escompté, même s'il n'attendait rien de particulier. Johana tourne lentement la tête vers lui, remonte ses yeux le long de son corps et il attend patiemment qu'elle arrive jusqu'aux siens - insolents. — Hum hum, oui. Elle demeure tranquille, mais malgré l'éclairage particulier son air moqueur ne lui échappe pas. Il aime bien cette différence d'attitude, entre l’impassibilité qu'elle semble s'évertuer à maintenir en surface et le feu bien vivant qui crépite malgré elle sous sa peau, surgissant par instants. Ça crée une sorte de bulle de mystère autour d'elle, qu'il ne cherchera pas spécialement à percer. Mais ça suffit à alimenter son intérêt.

Il s'éloigne, aussi léger qu'un gosse passant la meilleure journée de sa vie. Il se présente même avec entrain au DJ. Mais la joie d'une nouvelle rencontre n'est visiblement pas partagée. Si Joanna a quelque chose d'un grand brasier, Chad lui se rapproche plus de la calotte polaire. Il en faut plus pour le vexer, mais la sensation d'être un indésirable réveille quelques souvenirs amers qui l'assagissent l'espace d'un instant. Il retourne vite auprès de Joanna, cherchant à comprendre si le problème vient de lui, ou si Chad est lui aussi une sorte de robot dépourvu d'émotions. Génial, une soirée entre Terminator et Robocop. A quand le grand combat final ? En tant que simple humain parmi les machines, il décide de se la jouer prudent et glane quelques informations auprès de sa comparse. — Mais non, du tout. Ou sa susceptibilité, peut-être ? Il plisse les yeux, le visage qui se détend sensiblement alors qu'elle joue à un jeu qui ne lui échappe pas. Pas le temps de répondre, Robocop les interrompt - il pourrait presque percevoir le bruit de la ferraille dans le fond de sa voix. Lapo se tourne vers lui, agacé et lève brièvement les bras comme un gamin révolté. — Oh ça va ! Qu'il souffle en le fixant. Il n'a jamais vraiment eu de patience avec les plombeurs d'ambiance. Un combat de regards s'installe et il sait déjà qu'il n'a aucune chance face à la machine. Heureusement, Joanna coupe court à cette entrevue ridicule en restant parfaitement professionnelle et imperturbable. Il ne peut pas en dire autant. Il lève les yeux au ciel et tourne le dos à Chad, reprenant un peu de sa bière.

Une bière qui manque de se faire renverser au sol sans la moindre considération lorsque Joanna lui fourre une rallonge électrique entre les bras. C'est la deuxième fois qu'elle manque de créer une catastrophe en le prenant ainsi par surprise, pas certain que la troisième fois il puisse l'éviter. Mais il n'a pas le temps de faire semblant de lui en vouloir. — Tu me branches ? Il hausse un sourcil, un sourire figé par l'étonnement. Elle semble s'apercevoir à son tour de l’ambiguïté de sa phrase. Il décide d'en remettre une couche, cherchant à créer un potentiel inconfort chez elle - juste pour s'amuser un peu. — Je sais. Qu'il répond, feintant ne pas avoir souligné l'aspect interrogatif de sa phrase. Il dévoile ses dents, clin d’œil insupportable pour la charrier encore plus et il s'éloigne sans demander son reste, ravit de ne pas entendre les remarques tellement agréables de Chad.

Il cherche la prise la plus proche, branche le matos, reprend une lampée de bière et revient sur la scène sans même jeter un coup d'oeil à Chad. Pas besoin, il sait déjà qu'il est en train de faire la gueule et de faire semblant d'être un expert des platines. T'es pas David Guetta, qu'il a envie de lui dire. Joanna le happe bien vite, d'humeur moqueuse. Il se penche un peu aussi, espère que Chad les verra se faire des messes basses et comprendra qu'ils parlent de lui. — C’est vrai qu’il est mignon, quand même Lapo fait la moue, il ne l'aime plus suffisamment pour avoir envie de faire semblant de s'extasier devant lui. P’têtre parce qu’il dort pas dans une bagnole, du coup il est plus frais au réveil. Il s'écarte aussitôt, son buste qui bascule vers l'arrière dans un mouvement rapide, la main sur son cœur, outré. — Aoutch, pose ton gun Terminator. Qu'il souffle, mimant discrètement un homme touché par balle. Il ne perd pas la face pour autant. Se redresse et bondit sur l'occasion - elle est trop belle pour qu'il la laisse filer celle-là. — Prépare toi, parce que demain matin, après avoir passé une excellente nuit chez toi, j'vais être tellement frais que tu vas être subjuguée par mon charisme naturel. Petit mouvement de tête impérial et regard lointain, comme pour lui donner un aperçu de ce qui l'attend. C'est un peu sa façon à lui aussi de s'inviter d'une façon plus officielle.

Sa bière disparait subitement d'entre ses doigts et sans qu'il n'ait eu le temps de réagir, le liquide doré est avalé par Joanna. Quand elle le lui rend, il n'en reste plus rien. Il a ouvert grand les yeux et la bouche, estomaqué. — Mais... ma bière ! Il contemple le fond de son verre, désespérément vide. Quelle tristesse. Il relève les yeux vers elle alors qu'elle s'éloigne déjà, l'incitant à la suivre. Il pose son verre sur une enceinte - ça donnera une vraie bonne raison à Robocop de râler - et lui emboite le pas. Il remonte vite à sa hauteur et surenchérit sur sa bière - parfois, il a du mal à tourner la page rapidement. — T'as pas honte franchement ? Voler un pauvre sans abris ? Ça s'fait pas. Il prend un air sévère mais se mute bien vite en petite moue déçue.

Il ne sait pas où elle l'emmène mais il suit le mouvement docilement, jusqu'à arriver dans ce qui semble être une pièce réservée au personnel. L'endroit est plutôt étroit, particulièrement encombré. Faut croire que businessman est plus doué pour briller de mille feux que pour ranger. Et ça n'étonne personne.

Joanna tapote sur une sécheuse et il ne comprend pas immédiatement. Elle précise bien vite sa pensée. — Bah vas-y, déshabille-toi. Plait-il ? Ses yeux qui s'arrondissent et il échappe un petit rire à moitié offusqué, surprit de cet élan téméraire. — Attention quand même, faudrait pas que la police des fringues volés débarque. Il se remet en mouvement et gesticule un peu - sûrement l'héritage italien de son père - tandis qu'il répond avec vigueur. —  Hey oh ! Déjà, j'les ai pas volés. Ou peut-être que si, il ne sait plus bien. — Et méfies-toi, où c'est moi qui vais appeler les flics pour harcèlement sexuel si tu continues tes insinuations. J'suis pas un objet ok ? Qu'il minaude, offensé - quel acteur. Incapable d'être sérieux plus d'une seconde, il se remet déjà à ricaner, pas peu fier de lui. Il la regarde s'éloigner, ses yeux qui profitent du spectacle en toute impunité - c'est lui ou sa façon de se mouvoir à quelque peu changée ? Quoi qu'il en soit, ça ne lui déplait pas.

Il est déjà en train de retirer sa veste lorsqu'elle s'assoit, comme s'il n'avait pas posé les yeux sur elle un seul instant quand elle avait le dos tourné. Lapo n'a jamais été d'une nature pudique, et son expérience en prison avait de toute façon terminé de faire sauter toutes les barrières de son intimité. Sans parler d'exhibitionnisme, Lapo est cependant à l'aise qu'importe la tenue et l'endroit. Il a cette capacité à se sentir chez lui un peu partout, avec n'importe qui. A s'approprier chaque pièce, maitre des lieux, capable de créer une proximité rapide avec les inconnus, comme s'ils étaient déjà de bons vieux amis. C'est ce qui lui a valu de se sortir de pas mal de galères au cours de sa vie - sauf en prison, il n'a malheureusement pas eu cette chance.

Il jette sa veste dans le tambour, son t-shirt la rejoint bien vite. Tout en retirant ses chaussures il reprend la discussion. — Putain, j'aurais dû tenter de soudoyer les fringues de businessman en fait. Il marque une pause. — Quoi que, il doit faire du 8 ans. Il pouffe, moqueur. Il faut dire qu'avec son mètre 95, il n'est pas évident de trouver des choses à sa taille tous les jours. Il tapote un peu les semelles de ses chaussures l'une contre l'autre, juste pour s'assurer qu'il n'y a pas de détritus dessus et il les envoie valser à leur tour. Les chaussettes, puis son jean, tout y est. Une chance pour lui, Lapo n'est pas un adepte des slips ou autres boxers moulants qui auraient pu rendre cette situation un peu plus délicate. Il porte un simple caleçon sombre, un peu fatigué, l'élastique distendu qui le fait tomber bas sur ses hanches, les extrémités lui arrivent un peu au-dessus de la moitié des cuisses. Il ferme le tout, se penche pour chercher le programme à lancer. — N'en profite pas pour mater mon cul s-t-p. Qu'il lâche sur un ton presque désintéressé, comme si dire des conneries était si habituel pour lui qu'il n'y faisait même plus attention. La machine se lance enfin et il a hâte de retrouver des vêtements secs et chauds.

Peut-être qu'il devrait sympathiser un peu plus avec Maddie, histoire qu'elle lui accorde un laisser-passer direct vers la sécheuse. Elle pourrait bien devenir sa nouvelle meilleure amie - la sécheuse, pas Maddie.

Il a le corps amaigrit par la vie dehors, les côtes un peu saillantes, les muscles longs et très fins. Les veines se dessinent nettement sous sa peau, trahissant son côté nerveux. Il se traine jusqu'à la table qui trône au milieu et s'installe dessus plutôt que d'opter pour une chaise. Un peu vouté en avant, il check rapidement autour de lui. — On aurait dû reprendre des bières avant de descendre ici. Qu'il constate avec déception. Petite contre-soirée autour de la sécheuse, ça aurait pu être sympa. — Enfin ce s'ra toujours mieux qu'avec l'autre David Guetta discount là. Sérieux, y a pas une loi qui dit qu'il faut être grave sympa et souriant pour être DJ ? Qu'il demande, sincèrement contrarié par l'attitude hostile de Chad. Il souffle par le nez.

Et sinon, concrètement, c'est quoi ton taf ? Il est vrai qu'au final, il n'a pas bien saisit le rôle qu'elle jouait exactement dans cette histoire. Location de matériel ? Où elle bosse ici spécifiquement ? — J'veux dire, à part subir les remarques de tous les cons du coin. Ses épaules qui se secouent un peu en repensant à businessman aussi. Elle n'est vraiment pas gâtée sur ce coup-là - heureusement qu'il compense.

Incapable de tenir en place, il se relève, fouille un peu, touche à tout. Il finit par venir placer les deux mains dans le bas de son dos dénudé et se courbe un peu en arrière pour l'étirer. Il grimace, les muscles douloureux à cause des bagnoles pourries qu'il squatte. — J'espère que t'as un super matelas par contre, j'ai l'dos en ruines. Elle ne peut plus lui dire non maintenant, pas vrai ?
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyMer 25 Mar - 21:00

Les petits jeux, tu aimes, c’est comme ça - tu aimes jusqu’à ce que les petits jeux se jouent de toi. Mais cette façon de faire est vieille comme le monde. Ton frère avait les mauvaises idées, et tu poussais les idées jusqu’à l’ultime limite pendant qu’il jubilait derrière. C’est comme ça. T’as suffisamment vu la roue tourner pour savoir que si Carman ne met pas un frein au mécanisme de la soirée, alors la soirée sera longue, sera une nuit, sera un matin, sera un essoufflement ne s’achevant platement que sur l’un ou l’autre qui se lève, et s’en va. Cette idée aussi, tu l’aimes, autant que tu puisses te convaincre aimer les écueils de ta vie, une vie à laquelle t’évites de trop penser - elle n’est ni bonne, ni mauvaise. C’est comme être à quai, faire la fête sur la rive, s’aveugler sur la lumière des phares et ne plus savoir discerner l’horizon, et plus loin, plus loin, y’a ce navire qui mouille, qui attend que quelqu’un prenne la barre ; t’es ce quelqu’un là, plus trop Joanna, t’es ce quelqu’un là qui fait la fête sur la rive et qui essaie de se convaincre qu’on peut se contenter de savoir danser sur le sable mou, qu’on peut même préférer ça à tout le reste, parce que te casser, te casser une fois pour toute, ça te fais trop peur.

Tout le reste, alors, tout le reste fait tout de suite moins peur. Prépare toi, parce que demain matin, après avoir passé une excellente nuit chez toi, j'vais être tellement frais que tu vas être subjuguée par mon charisme naturel. C’est ça. Aveuglée par les lumières du phare. Tu lui prends sa bière, ignore la voix outrée, retrousse tes lippes dans un sourire houblonné. Il te suit, fait des discours. T’as pas honte ? Non. Voler un pauvre sans abris ? Non. Ça s’fait pas. Bien sûr que si ; j’viens d’le faire.

Tu lances ça comme une plate évidence, l’objection à la réalité. À Détroit, on peut détrousser les pauvres, buter des gosses et se remplir les narines de neige dans les toilettes du Royal parce que tous les princes et toutes les princesses de la ville ont vendu leurs couronnes pour quelques grammes d’amnésie. Mais voilà, toi tu te limites à la première section de l’énoncé, t’as trente ans, t’es sage maintenant.

Tu tapotes la sécheuse, tu vas t’asseoir, t’écoutes Peeter ricaner comme une vieille dame de soixante balais s’indigne.

T’es super sage. Ton léger sourire en atteste.

Et plus l’autre gesticule, plus tu peux te permettre de sentir que toi, toi t’es calme. En contrôle. Carman n’a pas volé les vêtements - non, juste les voitures, c’est ça - et il pourrait appeler les flics pour harcèlement sexuel parce qu’il est pas un objet, ok ? Ton sourcil haussé tire un peu mieux l’hilarité sur tout ton visage, un visage trop doux auquel les insinuations douteuses ne sied pas. Alors tu en joues, c’est vrai. Et Peeter te le rend bien, acteur excentrique, comédien insolite.

Il s’exécute, petite prestation rapide expédiée, comme tout le reste. Découvre son corps que tu prends soin de regarder sans gêne, juste pour tenir le pari de tes propres allusions. Résister à l’envie de détourner le regard, d'aplatir ta bouche dans ta main, et d’y sourire, à la fois embarrassée, amusée, un peu hyène. Et tu glisserais à nouveau tes pupilles vers lui, le visage légèrement détournée. Alors c’est ce que tu fais. Tant pis. Et tu pouffes avec lui comme il parle du patron de la boîte. Là-dessus, tu ne vas pas le contredire. T’as presque hâte d’entendre ce qu’il a dire sur la musique de Chad.

N'en profite pas pour mater mon cul s-t-p.

Parce que toi tu t'en empêche peut-être ? tu rouspètes avec ces inflexions d’ange sous le palais, découvrant tes lèvres et tes dents innocentes, aussi innocentes que lui. T'as très bien sentie où il laissait traîner son regard, les autres fois. Alors tu mates. Pour lui retourner la pareille.

Et parce qu’il est beau gosse, tu ne vas pas le nier. Le beau gosse qui crèche dans des bagnoles volées. À qui il manque quelques kilos, même, quelques clopes, quelques billets, quelque tout. Ta gorge se serre un instant, mais juste un instant ; c’est parce que tu devais déglutir, et tu savais juste plus trop comment. Voilà, juste pour ça. Pendant qu’il s’installe le cul à même la table, fallait s’en douter. On aurait dû reprendre des bières avant de descendre ici. Tu recules la tête, te pose un peu mieux dans ta chaise. Pour pouvoir l’observer, te mettre à la hauteur de ses constats. Et là, le petit commentaire assassin sur Chad, enfin, sur l’autre David Guetta discount. Tu t’en délecte, sans trop le laisser paraître. Sérieux, y a pas une loi qui dit qu'il faut être grave sympa et souriant pour être DJ ?

Peut-être, mais visiblement y’a que des hors-la-loi dans cette ville.

À commencer par vous-deux. Tu bouges la chaise un peu, la fait tanguer sur ses deux pattes d’en arrière, un genou remonté sur l’angle de la table. Et sinon, concrètement, c’est quoi son taf ? Bah merde. Tu gonfles les joues une seconde, laisse tes iris creuser le vague. À part subir les cons, comme il dit si bien, à part ça...

C’est comme toi, tu fais en recommençant à te bercer sur les deux pattes de chaise, j’ai une double identité, j’aide les Carman à pas s’faire choper par la police. Un coup d’oeil vers le haut, vers son visage. Il t’en dois une. Et en même temps, pas vraiment. T'attends rien. Rien de plus que ce qu’il te donne en ce moment ; une lumière stroboscopique dans une nuit grise. Et sinon, je bosse chez le disquaire devant lequel tu squattais, là. C’est juste qu’on loue aussi de l’équipement sonore, alors des fois je fais la tournée des bars. Pas le même genre de tournées que dans ton adolescence, c’est sûr. Quand vous quittiez le Bronx avec les amis, pour pavaner dans Harlem, vous faire à croire que vous aviez le chic pour ses discothèques branchées, et qu’immanquablement, ça finissait sur la 133e, au Port Morris, parce qu'on vous foutait à la porte des autres boîtes.

Les deux pattes avant de la chaise rejoignent le sol. Tu appuies ton menton sur ton poing, tire un sourire élastique. Et j’suis barmaid aussi. Deux soirs par semaine. Parce que ça paye mieux. Mais les bars, c’est le meilleur endroit pour se farcir toutes les remarques de tous les cons du coin, comme tu dis, alors ouais, deux soirs c’est suffisant. Quel CV. Mais ici, c’est suffisant. Tu voudrais peut-être plus, peut-être mieux, mais t’as pas l’énergie de chercher. Et lui, il fou quoi, ou qu’est-ce qu’il foutait avant de devoir emprunter la sécheuse du Royal ? T’analyses le coin de sa mâchoire, comme si ça pouvait te donner la réponse sans que tu ailles à la lui demander. Puis il repart, bouge, déplace l’air stagnant, gravite autour d’un point inconnu.

J'espère que t'as un super matelas par contre, j'ai l'dos en ruines.

Cette façon qu’il a de la ramener constamment sur le tapis, celle-là. S’assurer que c’est bon. Qu’il devra pas crècher sur le béton. Dans un abri-bus. C’est seulement là que tu le réalises. Que dans la craque, y’a un peu d’une angoisse que tu ne peux pas comprendre.

T’inquiète tu lances sérieusement, cette fois. Tu vas pioncer comme jamais.

Tu le penses. Et toi, est-ce que tu vas pioncer comme jamais ?

Ça va dépendre du nombre de verre, peut-être. Ça va dépendre d’un paquet de truc. Et pendant que tu le calcule, justement, ce nombre de verre, tu te dis que ça va rentrer vite, et fort, si tu te met pas quelque chose dans le bide avant. Voilà, comme ça, de fil en fil, de pensées en pensées, c’est le steak house qui te jaillit derrière la tête.

Ton ventre fait un bruit de mort. Tu plaques aussitôt une main dessus, interdite un premier temps, puis éclatant d’un rire confus au deuxième temps. Alors tu te lèves d’un bon pour aller rôde rcomme si de rien près des cases employés toutes plus ou moins bien fermées, passant  au radar leur contenu. Bon, et toi, t’as pas un petit boulot ? Faut bien que tu mettes du gaz dans les caisses que tu trouves. Salut, je m'appelle Jo, je suis agente de réhabilitation. C’est juste pour lui tirer les vers du nez, parce que tu sais très bien qu’on peut survivre assez longtemps sans un rond - suffit d’être opportuniste, de crapahuter d’une connaissance à une autre, être à la rue, c’est rarement être littéralement dans cette rue, justement. C’est pioncer chez le pote d’un pote, puis quand ça suffit plus, chez le pote du pote de notre pote, jusqu’à ce qu’on soit complètement seul, isolé chez de parfaits inconnus, que les potes n'existent plus, mais c’est toujours mieux que rien. Tu le sais, tu le sais parce que c'est ce que Samuel a fait durant un moment.

Et là, c’est ça que t’es, pour Peeter. Peeter qui s’appelle même pas Peeter. Une parfaite inconnue. Mais ta pitié s'arrête exactement là où t'en tire quelque chose, d'être sa parfaite inconnue. T’inspires discrètement, plonges une main dans une sacoche en faux-cuir blanc. Bonne pioche ; t’en ressors une barre énergétique ou un truc du genre que t’ouvres sans plus peser ton geste, et que tu t’enfournes en te retournant vers le brun, sereine. Les petits délits ne sont même plus quelque chose que tu relèves - mais quelque part, il doit demeurer une once de conscience, car tu ne propose pas une bouchée de ton larcin à Carman, homme de grande vertu qui ne saura, oh alors là, jamais, mais jamais, prendre la nourriture de la bouche des autres, n'est-ce pas ?
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyVen 10 Avr - 14:27

Bien sûr que si ; j’viens d’le faire. Et elle ne regrette même pas. Il sourit. Saleté. Faut croire que ça lui plait.

Il aime bien aussi, cette manière qu'elle a de ne pas répondre à tout ce qu'il dit. Elle se complet dans des silences éloquents, laisse parler son visage à défaut de prononcer le moindre mot. Elle n'en a pas besoin, suffit qu'il jette un coup d’œil dans sa direction, qu'il capte un sourcil haussé, une flamme moqueuse dans le regard. Et ça en dit long sur sa pensée. Même s'il a parfaitement conscience de ne capter probablement qu'un huitième de sa personne. Et encore, il gonfle les chiffres pour se rassurer. Pour se convaincre qu'il l'a un peu cernée, parce que ça a quelque chose de rassurant. Alors qu'il ne sait d'elle que trois choses a priori. Son prénom, sa capacité à ne pas répondre et le fait qu'elle n'aime pas les gens qui n'avancent pas en voiture. Et aussi qu'elle n'aime pas qu'on l'appelle Yohana. Et ça, c'est vraiment l'information qu'il préfère chez elle.

Parce que toi tu t'en empêche peut-être ? Pris en flag'. Il écarquille les yeux et tourne lentement la tête vers elle, affichant un air scandalisé. Il finit par se mettre à rire et ne cherche même pas à démentir. Il pensait avoir été plus discret, c'est raté. Il hausse les épaules, avouant tous ses péchés. — J'en déduis que puisque tu ne m'as pas encore transpercé le bide avec le poignard que tu caches probablement dans ta chaussette, c'est que ça t'gêne pas tant que ça. Il dévoile toutes ses dents, un faux air innocent placardé sur le visage, pas peu fier de lui. Vu le caractère qu'elle lui a laissé entrevoir jusqu'à présent, il doute sérieusement qu'un regard déplacé aurait été accepté sans broncher s'il lui avait déplu. Et l'idée que ça ne soit pas le cas lui plait bien. — En revanche moi j'suis pudique, alors stop. Qu'il minaude d'une petite voix aigüe qui ne lui va pas, posant ses deux mains sur ses fesses avant de se déplacer en crabe jusqu'à la table en faisant l'idiot. Il expire son soulagement lorsqu'il s'installe sur la table, comme s'il était enfin protégé du regard vicieux de Joanna. Ouf. Son numéro ne convaincrait même pas un aveugle, mais ça n'a pas d'importance, il n'est pas là pour la convaincre de quoi que ce soit. Ou du moins, pas de ça. Ça jouerait même plutôt en sa défaveur.

Il ne tarde pas à se plaindre de Chad. Le type ne lui plait pas, c'est comme ça. Peut-être parce qu'il est simplement et purement antipathique. Peut-être un peu aussi parce que pendant un instant il a bien cru qu'il allait lui voler la vedette. Rivalité masculine, aussi ridicule que vieille comme le monde. Lui-même n'en a pas réellement conscience. — Peut-être, mais visiblement y’a que des hors-la-loi dans cette ville. La remarque a le don de le détendre immédiatement, il oublie son air boudeur-contrarié pour se remettre à rire de bon cœur. Il fait l'innocent, feinte de ne pas comprendre de quoi elle parle, il ne se sent pas concerné du tout. Même si de façon générale, difficile de ne pas être d'accord avec elle. Il n'est pas certaine de pouvoir trouver une seule personne clean a Detroit. Et elle, à part mentir aux flics pour couvrir un voleur de voiture, c'est quoi son petit secret ? Il hausse un sourcil et la jauge un instant, s'interroge sur elle et sur ce qu'elle pourrait bien cacher. Il ne doute pas une seconde que le volcan sous sa peau - qu'elle tente visiblement de contrôler tant bien que mal - l'a déjà conduite à quelques écarts. Peut-être même qu'elle en fait encore.

Il l'observe se balancer sur sa chaise comme une écolière désinvolte, il se retient de justesse de lui faire remarquer qu'elle va tomber. On lui a répété tellement de fois quand il allait encore en cours. Et certains profs avaient vu juste, il a basculé en arrière plus d'une fois. Parce qu'il est trop agité, trop impatient, trop sûr de lui, trop inattentif, trop brusque. Il a au moins le mérite d'avoir pu faire rire ses camarades plus d'une fois avec ses conneries. Et ça lui plait qu'on se souvienne de lui comme ça. C'est bien mieux que ce que l'on pense de lui, actuellement.

La question qu'il lui pose n'a pas l'air de l'emballer et ça l'intrigue. — C’est comme toi, j’ai une double identité, j’aide les Carman à pas s’faire choper par la police. Mouvement de tête entendu et large sourire amusé sur les lippes. — Quelle héroïne. Qu'il raille, lui lançant un coup d’œil sur le côté. Il n'empêche qu'il est sincèrement reconnaissant pour ça. Il se doute qu'elle a probablement plus fait ça pour le plaisir de ne pas collaborer avec les flics que le plaisir de lui tendre la main. Mais ça l'a bien arrangé quand même. Il n'oubliera pas. — Et sinon, je bosse chez le disquaire devant lequel tu squattais, là. C’est juste qu’on loue aussi de l’équipement sonore, alors des fois je fais la tournée des bars. Bosser chez un disquaire, ça doit être plutôt sympa. Mais il ne peut pas s'empêcher de la charrier encore. Il arbore un air sceptique, grimace un peu et penche la tête sur le côté avant de l'interroger. — Y a encore des gens qui achètent des disques de nos jours ? Il se redresse, comme frappé par un éclair de génie. — Ah ! oui. Les plus d'soixante ans. Il pouffe et s'agite, totalement incapable de tenir en place. On l'a réduit à l'immobilité et au silence pendant 3 ans alors que c'est totalement contre-nature chez lui, autant dire qu'il a de l'énergie à revendre depuis sa sortie et 3 ans à rattraper.

Et j’suis barmaid aussi. Deux soirs par semaine. Parce que ça paye mieux. Mais les bars, c’est le meilleur endroit pour se farcir toutes les remarques de tous les cons du coin, comme tu dis, alors ouais, deux soirs c’est suffisant. Il marque une légère pause, interloqué. Il attend quelques secondes, comme s'il lui laissait le temps de parler encore avant de rompre enfin le silence. — Ce s'ra tout ? En réalité, c'est plutôt courant de voir des gens cumuler des boulots dans le pays. Il faut ce qu'il faut pour survivre dans ce système inégalitaire. — Il t'reste du temps pour manger et dormir au milieu de tout ça ? Qu'il questionne, à moitié hilare. Il finit par se lever, ne tenant plus assit. — On notera quand même un léger penchant pour les bars. J'vais finir par croire que t'adore les cons qui t'parlent pas. C'est peu probable. Ou alors elle a des tendances masochistes qu'elle camoufle à merveille. En tout cas, il ne s'y risquera pas - pas comme si c'était dans ses habitudes de toute façon.

Il s'étire, revient sur la suite de la nuit, qu'elle n'a toujours pas affirmer, ni infirmer d'ailleurs. — T’inquiète. Tu vas pioncer comme jamais. Il se tourne vers elle, les sourcils un peu froncé, ne sachant pas trop si elle tente de lui faire passer un quelconque message - le genre à brider une libido. Il finit par faire la moue et hausser les épaules, tout ce qu'il retient c'est que c'est officiel : il dort chez elle. Et ça le ravit. Pour plusieurs raisons, mais il se contente de croire à celle qui concerne le fait qu'il ne dormira pas dehors.

C'est grand bruit de gargouillis se fait entendre, surpassant le bruit de la sécheuse. Il se tourne rapidement vers Joanna, les sourcils haussés, interpelé. Son rire se joint bien vite à celui de la brune alors qu'il sent un léger malaise émaner de son côté à elle. Elle ne reste d'ailleurs pas plus longtemps sur sa chaise et se remet en mouvement elle aussi, comme pour leur faire oublier ce léger incident. Lui continue de ricaner dans son coin de la pièce, la regarde évoluer avec curiosité. Il la voit se mettre à fouiller dans les casiers et ne peut retenir une remarque. — Rappelle-moi d'mettre une sécurité sur mon sac cette nuit, sinon j'suis sûr qu'tu vas fouiller dedans pour me voler mes fringues sales. Délinquante. Il le savait bien, qu'elle n'était pas aussi sage qu'elle voulait bien laisser paraitre.

Bon, et toi, t’as pas un petit boulot ? Faut bien que tu mettes du gaz dans les caisses que tu trouves. Il n'a pas du tout envie de parler de lui. Moins elle aura d'informations sur lui et mieux ce sera. Il a trop peur de faire une gaffe, de dire un truc qui pourrait éveiller de quelconques doutes ou suspicions. Il devient vite parano quand il s'agit de lui et de ce que les autres savent à son sujet. — Pas besoin, voyons. Avec un physique pareil, à chaque fois que j'me ramène dans une station essence toutes les filles se battent pour me payer le plein. Il lui fait son plus grand sourire, tourne ses mains vers lui comme pour désigner la beauté de son faciès. Comme si c'était évident. C'est là qu'il la voit plonger une main dans une sacoche claire et en ressortir un petit truc à grignoter. Il fait un mouvement dans sa direction, intéressé. Faut dire qu'il crève la dalle lui aussi. Il ne soucie désormais plus vraiment de savoir si ce qu'elle fait est bien, ou mal. Il veut en être.

Mais elle n'a pas l'air décidée à le faire participer.

Elle s'est tournée vers lui, s'est enfournée une bouchée en toute quiétude et l'observe sans broncher, mâchant avec une insolence à peine camouflée. Ah c'est comme ça. Il pose ses mains sur ses hanches et la toise d'un air faussement vexé, ça ne semble pas la décider pour autant. Il note, Terminator n'est pas généreux - et il vole les bières. Lapo s'approche alors, se fait plus félin, un léger sourire malicieux au coin des lèvres. Il s'approche tellement en fait qu'elle termine coincée entre les casiers et lui. Il la toise de 15 centimètres, plutôt amusé de cette soudaine proximité. Il cherche son regard, le capte, résiste à l'envie de sauter dedans pour s'y perdre, demeure anormalement calme et stoïque. — C'est pas très gentil d'pas partager. Qu'il murmure tout bas, son souffle qui glisse jusqu'à son visage. Ses yeux quittent les siens un instant pour aller s'attarder brièvement sur ses lèvres charnues. Les coupables qui ont dévoré une partie de la barre - et bu sa bière.

S'il était fou, téméraire ou peut-être même suicidaire, il se serait peut-être risqué à l'embrasser.
Mais il n'est rien de tout ça.
Il a bien trop peur de se faire mordre ou latter l'entrejambe. Voire même les deux simultanément. Et puis, peut-être qu'il est un peu lâche également. Ça fait trois ans et demi qu'il n'a plus fréquenté une seule fille. Et avant ça, il n'y avait quasiment e que Nico. Il a la sensation d'avoir oublié comment il faut s'y prendre. Et il se dit que c'est probablement beaucoup trop tôt. Que c'est déplacé. Qu'elle va mal le prendre et sûrement qu'elle aura raison.

Alors il se ravise, ses yeux remontent jusqu'aux siens et il profite de cette seconde de fébrilité pour venir lui arracher la barre des mains. Il recule brusquement en éclatant de rire et enfourne l'intégralité de ce qu'il reste dans sa bouche, manquant de foutre l'emballage aussi au passage. Il le retire in-extremis et s'étouffe à moitié en riant. Le papier plastique est froissé dans sa main tandis qu'il tente malgré tout de parler, la bouche pleine. — Ch'a, ch'était pour la bière. Il est tellement fier de lui qu'il continue de rire et galère à mâcher, manquant de s'étrangler encore au moins trois fois de suite. Il finit par s'en sortir et vient essuyer sa bouche du revers de sa main, se pavanant comme un paon. Il inspire un grand coup et se redresse. — Bon bah c'est pas tout, mais ça m'a donné soif tout ça moi.

Il se penche vers la sécheuse, le programme indique qu'il reste encore neuf minutes. Sauf que ça le saoule. Il n'a plus la patience d'attendre et après avoir poussé un soupir contrarié il se met à appuyer sur tous les boutons, cherchant à interrompre le cycle. Dès qu'il y parvient, il ouvre la machine et récupère tout ce qu'il y a à l'intérieur. Toutes les affaires sont chaudes, pas totalement sèches mais quasiment. Certaines zones restent un peu humides, mais rien de dérangeant. Il commence alors à se rhabiller, avant de s'interrompre pour relever les yeux vers Joanna qui l'observe. — Hey, me juge pas. J'suis trop impatient de retourner voir Chad et qu'il me fasse me déhancher sur la piste, ok ? Il enfile son jogging, sautille un peu au passage et reprend de plus belle. — Je sais que mon corps d'Apollon va te manquer, mais faut pas abuser des bonnes choses Yoana, soit raisonnable un peu. Sa voix s'est faite presque sévère, comme un adulte qui ferait la morale à une adolescente. Sauf qu'il ne parvient pas à rester sérieux plus longtemps et qu'il termine d'enfiler le reste en ricanant presque en silence.

Une fois paré il échappe un souffle de satisfaction et frappe vigoureusement une fois dans ses mains. Puis, il désigne la porte et fait signe à Joanna de passer la première. Peut-être qu'il est galant, ou peut-être qu'il est juste malin. Quoi qu'il en soit, il lui emboite le pas et fait semblant de s'ambiancer dans le couloir et dans les escaliers, dès lors que la musique de Chad leur parvient. Il brandit son poing en l'air et agite un peu le bras comme s'il battait le rythme. — Yeah Chad, t'es chaud ce soir ! Qu'il beugle là où personne ne peut encore les entendre.

Dès qu'ils parviennent dans la salle principale, Joanna se transforme de nouveau en néon sur pattes, ce qui le fait sourire. Après avoir récolté une nouvelle bière fraiche auprès de la barmaid, il se tourne  vers le reste de la pièce en descendant quelques gorgées salvatrices. Chad est concentré sur ses platines de crâneur, mais le début de soirée est timide. Pour l'instant, personne ne danse, les gens sont attablés, boivent et discutent sans oser se lancer. Il faudra probablement attendre les premiers gens bourrés pour que l'ambiance prenne. Mais Lapo n'est pas de cet avis. Il se penche à l'oreille de Joanna. — J'paris que t'es pas cap d'aller chauffer le dancefloor. Qu'il la nargue.

Il espère que Joanna est de celle qui ne supporte pas d'être mise au défi et qui ne peut pas s'empêcher de les relever pour faire taire l'imbécile qui l'a sous-estimée.

Parce qu'il a très envie de voir ça.
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyJeu 30 Avr - 21:02

Un moment, ça parle du poignard que tu caches probablement dans ta chaussette, et à cette dentition qu’il aime bien faire sécher à l’air libre, tu réponds par un sourire plus discret - t’es le versant plus terne de sa folie, plus langoureux de son énergie. Tu l’as fait, pendant un temps, à New York ; traîner une lame parce que ton frère t’avait dit de le faire, parce qu’on n’est pas des fiottes, jusqu’à ce que tu la sortes lors d’une altercation pas spécialement violente et que le mec d’en face te l’arrache avec un petit hop là fendant à souhait pour te prouver que ce qu’on pointe vers les autres a trop souvent le potentiel de se retourner contre nous. Il a gardé le couteau, et t’en pas racheté un deuxième.

Maintenant t’es une meuf rangée, plus ou moins, presqu’une femme respectable. Tu le sais, parce que Samuel te cracherait dessus, s’il te voyait. T’as un toit, deux taffs. Gros inventaire. Début trentaine, et t’amorces tout juste l’étape qu’ont déjà dépassés ceux qui tournent la vingtaine. C’est toujours plus que Peeter. C’est toujours plus que pas mal de gens. Parfois, t’en reviens juste pas de survivre comme ça. T’es bien. Et parfois, t’as encore envie que tout se casse la gueule. Et tu hais ton job, et tu hais ton appartement, et cette putain de table que t’as récupéré sur le trottoir, et cette tv de merde à laquelle il manque une poignée de pixels dans le coin gauche, et ce lit trop mou auquel tu foutrais le feu pour dormir à même le sol. T’as l’impression que le monstre de ton frère vient te rendre visite, qu’il aimerait que tu brasses le même bordel dans ta presque-vie, comme si c’était dans le coeur de la brutalité que se cachait une quelconque vérité rassurante, un sentiment de retour à la maison…

Y a encore des gens qui achètent des disques de nos jours ? Ah, ça. Ah ! oui. Les plus d'soixante ans. Carman ricane et s’excite. Un gosse dans un corps d’homme. Est-ce qu’on sort jamais réellement de l’enfance, de toute façon - ce grand traumatisme vers lequel on continue de tendre pour le restant de nos vies. Alors, non, tu rouspètes, plutôt des yuppies qui pensent avoir du goût et aimer le vintage. Tes dents appuient sur ta langue pour donner du corps au dernier mot, le seul ton condescendant qui sied à ce qualificatif. Une fois la clarification faite, tu peux continuer - car oui, il faut bien s’assurer de viser les véritables cancres de cette société, ceux-là même qui achètent n’importe quelle putain de babiole à l’effigie d’un ananas because this fruit is soooo a e s t h e t i c et qui flambent deux cent balles en plantes succulentes pour agrémenter leur vie de merde. Toi, quand t’as deux cent balls à flamber, c’est en alcool. Faut choisir. Chacun son nihilisme.

Le petit silence de Peeter t’impressionne. Tu remets ton menton dans le creux de ta main et l’observes avec un léger amusement. What is it, sweet heart. Il t'reste du temps pour manger et dormir au milieu de tout ça ? Tu relèves pas. Il bouge ; dans sa bouche, l’insurrection devient motif à se moquer. On notera quand même un léger penchant pour les bars. J'vais finir par croire que t'adore les cons qui t'parlent pas. Droit au coeur, Peeter. C’est vrai que t’aimes bien les bars, c’est vrai que t’aimes bien les cons - ce sont toutes des destinations aisées qui t’arrachent facilement à toi-même. Carman, il fait l’inverse. Il te remet dans ton corps d’une drôle de façon. Mais tu détestes pas, pour le moment.

T’as fouillé dans les casiers, claqué un j’ai pas besoin de tes torchons, pêché un petit poisson que t’as fourré sur ta langue après lui avoir demandé s’il bossait. Tu crois connaître la réponse, mais suivre la trame logique de n’importe quel small talk t’amuse beaucoup.

Pas besoin, voyons. Avec un physique pareil, à chaque fois que j'me ramène dans une station essence toutes les filles se battent pour me payer le plein.

Tu mâches en relevant les sourcils, en hochant légèrement la tête, appréciative, ah oui, ah bon, c’est vrai ?, incroyable. T’as vu l’esquisse de son petit geste intéressé vers ta trouvaille, mouvement que tu as salutairement ignoré, maraude jusqu’au bout des ongles. Une partie de toi arrache volontairement aux autres. Jubile d’en constater les réactions. Et celle de Peeter est on ne peut plus satisfaisante - il s’insurge d’abord en silence, les mains sur les hanches. Ton regard s’affine, tes paupières ploient légèrement sous le sarcasme qui te frétille dans les cils. Plaît-il ? Mais qu’il avance à pas de loup éveille d’antiques réflexes, ceux qui distillent dans tes veines immobiles une agressivité joyeuse, un besoin de confrontation, une intensité comme une vieille histoire de famille qui se répète inlassablement, - C'est pas très gentil d'pas partager - et sous la sclérotique blanche de tes yeux, une question toute aussi séculaire que son accusation : t’es certain de vouloir jouer à ça ?

Il est tout près. Peut-être est-ce qu’il peut sentir les petites ombres remuantes dans ta chair, peut-être que son souffle sur ton visage pourrait balayer la couche superficielle de sédiment que les apparences ont apposées sur tes joues, et alors il verrait sous elle les grandes lézardes éclatantes te courant à l’intérieur du corps, les bavures te traversant d’ouest en est et qui, parfois, dérèglent ta boussole. S’il se penchait, il pourrait goûter. Un arôme barbare, une saveur de ruine. Ce que tes amant.es se protègent de reconstruire mais s’assurent de piller. Tu t’en fous, la voix de sirène chante depuis le plus profond de tes nuits, même si ce n’est pas vrai, tu t’en fous, on s’en fout, le chant des révolutionnaires qui ne veulent pas mourir mais qui sont trop terrifiés à l’idée de vivre.

Son regard est descendu sur ta bouche fermée. Maintenant, il remonte ; toi tu n’as pas bougé. Mais lorsqu’il rafle la barre à même tes doigts, un muscle tressaute dans ta main pour l’en empêcher. Trop lente. Peeter avale tout en s’esclaffant et tu t’attends presque à devoir faire les soins des premiers répondants. Eh, mais t’es malade ! Les jeux de gosses sont de petits terrains minés : on ne sait jamais quand on sera obligé de grandir. Tu vas t’étouffer, espèce de grand champion. Ch'a, ch'était pour la bière. La fierté, sur son visage. Tu secoues la tête et lui prend le papier froissé des mains, juste pour parvenir à lui voler quelque chose en retour ; c’est sans valeur, mais tu manques pas de te crever avec, alors ça se prend bien. Tu le jettes aux poubelles pendant que Carman finit de déglutir par le bon trou et qu’il clame son envie de boire. Les besoins primaires - provoquer, manger, boire.

Tu vas t’y habituer, à ce rythme effréné, et plus vite que tu crois ; parce que c’était ça, ta vie, avant. Une espèce de longue crise d’épilepsie, un vif désordre. Ce l’est peut-être encore un peu. L’énergie de Peeter te contamine seulement parce que tu n’y a jamais été totalement immunisé - tu portes ça en toi. Comme vous portez l’électricité de la pyrotechnie et les élans du vent.

Hey, me juge pas. J'suis trop impatient de retourner voir Chad et qu'il me fasse me déhancher sur la piste, ok ? C’est ça. Si tu déhanches assez vite, tu finiras p’têtre par sécher, tu claques en balançant une main nonchalante vers lui, comme pour lui faire de l’air. Je sais que mon corps d'Apollon va te manquer, mais faut pas abuser des bonnes choses Yoana, soit raisonnable un peu, il continue, bon prêtre, et toi tu fais la bonne agnelle, pivotant sur tes talons en accrochant le plafond du coin de l’oeil.

Le couloir remonte - il y a une légère pente dans le sol, c’est maintenant que tu le constates. Derrière, tu sens Peeter qui gesticule en silence pour mimer le roi de la piste ; tu lui jettes une oeillade amusée par-dessus l’épaule, cueille son Yeah Chad, t’es chaud ce soir avec un sourire de louve. Exit la blancheur innocente du lainage.

Il est encore tôt, pour ce genre d’établissement, mais à Détroit, les nuits commencent avant celles des autres. Les faisceaux lumineux des néons se croisent sur le plancher vide comme s’ils tenaient à distance les potentiels fêtards ; pour le moment, ils se gonflent le ventre de courage liquide. Au bar, tu trempes à nouveau tes lèvres dans la bière ; elle est plus fraîche. Ou alors c’est toi qui a plus chaud. Y’a le héros des temps modernes qui se penche soudain près de tes bouclettes,

j'paris que t'es pas cap d'aller chauffer le dancefloor,

alors tu prends le temps de finir ta gorgée, sans le regarder, de déposer ton verre, désinvolte. À la bravoure on ne peut répondre que par plus d’intrépidité, non ? C’est ce que le canal KidsTV enseigne aux mômes les jours de week-end. Un tas de valeurs et de morales de vie à la con. Tu suis cette ligne de bonne conduite.

Quand tu décolles tes reins du comptoir, tu n’as toujours pas retourné l’oeillade à Peeter. Chad lance un petit regard par-dessus l’écran de son mac en te voyant te diriger vers le centre de la piste ; tu roules tes manches au-dessus de tes coudes, un cue insipide pour ce fameux DJ de renom, ah oui, pardon, alors tu passes au bas de ta chemise dont tu remontes les pans juste sous la ligne de tes côtes. Tu fais le noeud au-dessus du ventre plat et du nombril percé, vestige odieux d’une adolescence révolue, en te retournant vers Carman, les hanches et les épaules roulants avec un peu trop de lascivité pour ne pas basculer dans le timbre de l’ironie. Chad cesse momentanément d’être un connard et monte le son ; tu imagines que tout est bon à prendre si quelqu’un est prêt à faire honneur à sa musique, même si c’est avec la danse de la macarena.

Une méduse phosphorescente dans l’abysse du Royal.

Tu danses, avec langueur. N’oublies pas les regards qui pèsent sur toi ; mais c’est Peeter que tu fixes, quand tes yeux daignent s’ouvrir, toujours avec ce petit sourire en coin. Les années de nightlife à New York ont mis dans tes muscles quelques mouvements indélébiles, une fluidité rescapée de tous les festivals, de la MD, de chaque pulsation des basses. À ta gauche, une tablée siffle.

La première fois, tu ignores. La deuxième, tes pupilles coulissent lentement jusqu’à eux. Quatre jeunes, trois mecs et une fille qui tète une margarita. L’un d’eux s’est tourné sur sa banquette et te fait un petit signe vulgaire pendant que son pote lui frappe dans le dos en se marrant. T’arrêtes pas de bouger, mais tu t’approches. Tu rentres dans le jeu, même si c’est jamais très clair s’il y en a un, de jeu - la gueule du geai moqueur titube entre raillerie et complicité, puis bascule finalement dans un espèce d’étonnement satirique lorsque tes genoux frôlent les siens. Tu danses pour lui. Et il ne sait pas s’il doit continuer de se moquer, faire semblant d’apprécier, dissimuler son embarras, mettre une main sur ta hanche pour répondre à l’encouragement plus espiègle de ses amis. Il fait petite pointure.

Ta main attrape lentement le verre de bière qu’il a délaissé. Tu en bois une gorgée, ignorant la protestation muette dans l’oeil du brun, l’encourageant plutôt à te sourire comme s’il avait la situation sous contrôle. La meuf au fond de la banquette tappe des mains comme une otarie au cirque. Une genre de solidarité féminine un peu déplacée, et fortement encouragée par le savant dosage de tequila dans sa coupe.

Le mec cri c’est quoi ton nom par-dessus la musique. Tu te lèches les lèvres avec un sourire bête, volontairement sourde. Il lance un coup d’oeil à ses amis, tu sens bien qu’il veut être à la hauteur de toute cette mise en scène. Qu’il se veut aussi spontané que ce que tu lui offres. Alors il hésite un peu, puis ses doigts touchent ta hanche, et oups, malheur, le mouvement de recul qui se niche dans ton corps te rend extrêmement maladroite ; la deuxième lampée de bière que tu aurais pu prendre se retrouve sur le t-shirt du mec. Ça lâche un merde ! un peu serré, pendant que son amie applaudit encore plus fort et plus vite, hystérique, et que ses deux potes lancent des regards de veaux vers ses habits trempés.

Tes doigts touchent ton front, fuck, désolé, haha, haha, et les trois autres aussi, hahaha, pendant que tu bats en retraite vers le bar, laissant ton premier fan le cul à moitié décollé de sa banquette et en train de s'éponger maladroitement. Peeter devrait te dérouler le tapis rouge, mais tu ne viens pas vers lui pour récolter les lauriers ; à peine tes bras se déplient dans le périmètre de sa présence qu’ils l’appellent à toi dans ce mouvement vague qui se passe de mots. T’es pas c a p que tes lèvres détachent très exactement, muettes, sous le son pulsé des amplis. T’es pas cap, avec la même intensité, et peut-être un peu plus, qu’il a mis un honneur à mettre dans sa mise au défi. La dernière syllabe s’ouvre dans l’air sans jamais avoir été dite, laisse ta bouche ouverte sur un souffle, lui laissant la possibilité de finir le mot, ou pas. La possibilité de te rejoindre, ou pas. Et tu t’éloignes déjà, les yeux rivés sur les siens, une marée descendante qui se retire dans la houle de sa propre oscillation.
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Lapo Alvise
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MessageSujet: Re: Royal (pv Lapinou)   Royal (pv Lapinou) EmptyLun 25 Mai - 14:54

Alors, non, plutôt des yuppies qui pensent avoir du goût et aimer le vintage. Rien que cette évocation a le don de le faire tiquer. Il grimace et échappe un son guttural de dégoût, voyant parfaitement de quel genre de personnes elle parle. Il n'a lui non plus pas beaucoup d'estime pour ces gens-là. Probablement un peu ironique venant du paria numéro 1 de Detroit, mais que voulez-vous, on trouve toujours pire que soit. Tout ça n'est qu'une question de perspective.

Il ne relève pas la remarque sur ses torchons, tout simplement parce qu'elle n'a pas tort et qu'il serait mal avisé de défendre ses fringues douteuses. Et probablement que s'il vivait comme le reste de la population, tout ces bouts de tissus auraient fini découpés en chiffons depuis longtemps. Rien ne se jette, tout se recycle.

Quand il la voit chiper une barre dans le sac d'un des employés, son intérêt monte en flèche. Autant pour le geste en lui-même qui l'amuse, que pour le contenu qui fait saliver son estomac bien trop vide. Mais elle ne semble pas décidée à partager. Il s'élance dans un petit jeu risqué, ne sachant pas s'il va entrer dedans où le calmer dans la seconde. Avec elle, il a du mal à savoir dans quoi il s'aventure à chaque fois. Son impassibilité qui camoufle une imprévisibilité inattendue. Elle jongle entre le chaud-froid en permanence, ça le déstabilise. Ça lui plait bien. Elle reste stoïque face à leur nouvelle proximité, les yeux de Lapo qui se baladent, les pensées qui lui échappent un instant avant qu'il ne se ravise ; raisonnable. Prudent, même. C'est à son tour d'endosser le rôle de voleur, barre qu'il lui arrache malgré le mouvement de Joanna, il avait l'avantage de la surprise. Le tout est enfourné à grande vitesse, sous l’œil médusé de celle qui a été démunie de son bien. — Eh, mais t’es malade ! Tu vas t’étouffer, espèce de grand champion. Ça le fait encore plus rire, il avale de travers, suffoque un peu, la main devant sa bouche pour lui épargner ce triste spectacle. Mais ça n'enlève rien à son hilarité bancale, entrecoupée d'une toux infernale. Y a même un bout qui lui remonte un peu dans le nez, ça le fait grimacer, les sinus en feu désormais. Elle vient lui arracher des mains l'emballage et il s'en libère volontiers, plié en deux en avant. Il finit par parvenir à déglutir correctement et se redresse, inspirant un grand coup alors que l'air circule à nouveau normalement dans sa gorge. Son visage a pris une légère teinte rosée, mais elle se dissipe déjà maintenant que tout est revenu à la normale.

Ils s'activent et se décident de regagner la piste de danse, alors que l'envie de boire de Lapo devient pressante. Il y a des besoins primaires contre lesquels il ne faut pas lutter trop longtemps. Joanna ne se fait pas prier. — Si tu déhanches assez vite, tu finiras p’têtre par sécher. Il pouffe une seconde à peine et se reprend aussitôt, fait mine d'être vexé même si c'est difficile à croire. — AHAH, toujours le mot pour rire cette Yoana. Dans ses yeux pétille une certaine malice, plaisir évident qu'il prend à l'emmerder avec ce surnom. Il est presque sûr de gagner toutes les joutes verbales avec ça. Même pas besoin de formuler des phrases complètes, le simple fait de prononcer ce mot devrait suffire à lui octroyer toutes les victoires.

Le retour à la vie réelle est légèrement déboussolant. Comme si durant cet aparté il avait oublié qu'en haut, le temps continuait de s'écouler. La piste de danse est désespérément vide, rien d'étonnant vu l'heure mais ça a un petit quelque chose de triste. Bien qu'il ne puisse que se réjouir de voir que les talents de Chad ne suffisent pas à échauffer les esprits déjà présents. Après s'être rincé le gosier, il ne peut pas s'empêcher de titiller Joanna. C'est facile, peut-être même prévisible. Mais l'envie est trop forte, et la partie qu'ils ont entamé n'est toujours pas terminée. En revanche, il ne saurait pas dire quand est-ce qu'elle a commencé exactement. Embringué malgré lui dans un jeu qui le dépasse probablement bien plus qu'il ne l'imagine.

Joanne ne lui accorde même pas un regard. Mais il n'a pas besoin de ça pour déjà savoir qu'il va obtenir ce qu'il espérait provoquer justement. Elle termine sa gorgée, il la fixe religieusement. Elle claque le verre sur le bar et une excitation juvénile s'empare de lui, impatient de voir à quoi elle va se livrer. Tête brûlée qui n'avait pas besoin de se faire provoquer deux fois pour céder. Son tempérament à décidément quelque chose d'exaltant qui éveille en lui des envies de franchir toutes les limites existantes. Elle le plonge dans une sorte d'euphorie adolescente et ça lui fait du bien. Retrouver un peu de légèreté, oublier toute la merde autour de lui, toute la merde qu'est sa vie. Oublier jusqu'à lui-même. Et c'est probablement le plus libérateur dans tout ça.

Elle se décolle du bar et s'avance sur la piste, roulant déjà des hanches. Il n'en perd pas une miette, sourire jusqu'aux oreilles, bouche entrouverte d'amusement. On dirait un gosse devant un sapin de Noël le matin du 25 décembre. Chad augmente le volume, visiblement rassuré de constater que son talent n'est peut-être pas remis en cause. Lapo se met à taper dans ses mains et à crier, metteur d'ambiance improvisé. Malheureusement, ça flop. Les gens les observent, intrigués et suspicieux. Visiblement pas convaincus par ce début de soirée douteux. Il ne s'en offusque pas, en fait, il s'en fout royalement.

Joanna relève doucement sa chemise néon pour venir la nouer, laissant apparaitre quelques bouts de peau. Il ne sait pas si c'est parce qu'il s'agite tout seul, ou si c'est à cause de l'air qu'elle brasse en se mouvant, mais il a l'impression que la température augmente sensiblement autour de lui. L'atmosphère qui se sature d'une émotion épaisse et qui l'atteint rapidement.

Elle ondule, reine de la nuit, et le fixe avec une intensité provocatrice. Il sait qu'elle s'amuse de lui, qu'elle retourne son petit défis contre lui. Et ça marche bien trop facilement. Parce qu'il doit très vite se rendre à l'évidence : il n'arrive plus à détacher son regard d'elle.

Il en oublie même de boire la bière qu'il tient entre ses mains. Happé par le spectacle qu'elle lui offre, lumière parmi les ombres.

Il ne relève pas le premier sifflement, un peu ailleurs, coincé dans cette ambiance lascive dans laquelle elle les a plongé. Mais le deuxième, plus fort, plus insistant, le fait tiquer. Ses yeux se braquent sur la table d'où il provient, intrigué. Joanna les a repéré aussi, et sans plus attendre elle s'approche d'eux. Et du peu qu'il sait d'elle, il sait déjà que ce sera captivant. Il se marre et s'installe sur un des sièges du bar, recommençant à siroter sa bière comme s'il était au cinéma, en train de profiter d'un bon film divertissant.

Joanna endosse avec précision un rôle bien loin de sa véritable nature - du moins, celle qu'elle a bien voulu lui laisser entrevoir jusqu'à maintenant. Il s'interroge sur la façon dont elle va mettre un terme à tout ça, prend quelques paris avec lui-même sur les diverses options qui se présentent. Son regard glisse régulièrement sur la fille de la table qui hurle et s'esclaffe comme une hystérique, visiblement conquise par le petit jeu de Joanna. Faut croire que les filles entre elles savent quand l'autre dupe les hommes. Sirènes des eaux troubles, combien d'hommes se sont noyés entre leurs mains tentatrices ? Lapo est clairement de ceux qui mourraient en premier, incapable de résister. Il en a conscience, accepte cette faiblesse sans difficulté. Quitte à mourir, autant que ce soit entre les bras d'une femme malintentionnée, plutôt que sous les coups d'un homme malfaisant.

La bière est finalement renversée et Lapo explose de rire, manquant de s'étouffer avec la sienne. Ça fait deux fois ce soir déjà, qu'il frôle la mort à cause de Joanna. Il va commencer à s'interroger sur la nuisance de sa présence autour de lui. La fréquenter semble tout à coup bien risqué, et cette pensée stupide l'amuse. Elle revient sur la piste, s'approche de lui et il peut capter la fierté qui émane d'elle suite à son petit numéro. Comment lui en vouloir ? Le show était délicieux. Et il est bien heureux de ne pas être à la place de celui qui s'est fait avoir comme un bleu. Il aurait très bien pu l'être cela dit. Peut-être même que c'est le cas en fait, mais que la supercherie est un peu plus longue à se dévoiler.

Il est à deux doigts de s'inquiéter de l'impact quand elle vient ouvrir ses bras devant elle, l'invitant à la rejoindre. Ultime provocation lorsqu'elle articule quelques mots, ils ne les sait pas tous, seul le dernier ce détache du lot et il comprend bien vite ce qu'elle a voulu dire. Il serait bien bas de sa part de l'abandonner maintenant. Il pose un doigt sur son torse et cligne des yeux, prenant l'air outré. Moi, je suis pas cap ? qu'il semble dire. Il termine sa bière cul sec, la claque sur le comptoir avec la même intensité qu'elle un peu plus tôt. D'un petit bond gracile il descend de son perchoir, marque une pause, mouvement de tête sérieux comme s'il balançait ses cheveux en arrière - alors qu'ils sont noués en chignon au-dessus de sa tête. Il fait deux pas, s'arrête, lève son index devant lui pour lui faire signe d'attendre un instant. Il retire sa veste de jogging et la pose sur son siège, puis, il remonte son t-shirt trois fois trop grand pour lui et le noue de la même façon qu'elle afin de s'improviser un petit crop top digne d'une instagrameuse professionnelle. Il tire un peu sur le bas de son jogging pour qu'il tombe légèrement plus bas sur ses hanches et voilà qu'il s'élance, la rejoignant sur la piste en roulant des hanches de la même façon qu'elle - mais disons que le résultat est peut-être un peu moins langoureux.

L'auto-dérision a toujours été sa marque de fabrique. Il est plus rare de le voir sérieux. Gamin qui ne veut pas grandir, pas devenir un adulte. Qui ne veut pas non plus affronter ce qu'il ressent et l'avenir obscur qui l'attend. Il préfère s'oublier dans l'instant présent, quitte à aggraver son cas.

Déjà autour d'eux s'élèvent quelques rires face à sa prestation grotesque. Et ça ne fait que l'encourager à poursuivre dans cette voie. Il a toujours aimé que les regards soient braqués sur lui quand il fait le pitre. Il arrive à la hauteur de Joanna, fait mine d'être en concurrence avec elle et se déhanche du mieux qu'il peut pour obtenir les votes du public. Il ferme même les yeux, feintant de vivre l'intensité de ce moment factice. Il les rouvre quand la musique change, le rythme est un peu plus lent, il invite au rapprochement. Il oublie son accoutrement ridicule quand il vient vers elle tranquillement, comme s'il avait peur d'effrayer un animal sauvage. Il cherche son regard, une certaine appréhension au creux du bide. Il hésite quelques secondes, mais la tentation est trop forte, ses doigts viennent se poser avec précaution sur les hanches dénudées de Joanna. Le premier contact est fébrile, comme s'il demandait la permission, craignant de s'embraser à son simple contact. Mais aucune catastrophe ne se déclenche et ça lui redonne un peu plus confiance. Il se rapproche, désireux d'établir un certain contact avec elle, se perdant un peu dans le tumulte de son regard. Il a le souffle un peu court mais ne laisse rien entrevoir, se contentant d'afficher un sourire discret et complice. Espoir muet que cette envie de chercher le contact soit réciproque.

Il s'est penché sur elle, ne remue plus vraiment les hanches, se contentant de suivre le rythme de la musique tranquillement. — T'es éblouissante. Qu'il murmure, l'air sérieux. Avant d'ajouter, comme un écho à une remarque qu'il lui a déjà faite un peu plus tôt dans la soirée. — A cause de ta chemise. Vraiment, oula, ça me... Il cligne des yeux, relève la tête pour fixer le plafond et faire mine de se reposer les rétines suite à une exposition trop prolongée de la lumière vive qu'elle émet. Il n'arrive même pas à aller jusqu'au bout de son numéro et commence déjà à rire. Il repose les yeux sur elle et hausse les épaules, comme une excuse à sa blague ridicule. C'est qu'il ne sait pas comment s'y prendre avec elle pour lui faire un vrai compliment. Pas un truc détourné. Il ne sait pas comment elle le prendra, ou même si juste elle à envie d'en entendre un seul venant de lui. Il déglutit un peu, n'en mène pas large face à elle, ses mains s'installent malgré tout un peu plus confortablement sur sa peau.

Il glisse sa tête jusqu'à son oreille, il a envie de l'envelopper entre ses bras, de laisser ses lèvres goûter sa peau. Mais il ne fait rien de tout ça. — Chad craint et j'ai envie d'un steak. L'art et la manière de briser l'instant, par Lapo Alvise, aux éditions Jesuisuncrétin. Il a envie de se foutre des baffes, mais maintenant que le mal est fait, autant assumer jusqu'au bout. Il se redresse un peu, pour se remettre face à elle, il a cessé de danser. Il continue sur sa lancée. — Mais j'ai pas un rond. Il marque une pause, un sourire malin étire ses lèvres, ne présageant rien de bon pour la suite. Il revient à son oreille, presse ses doigts sur sa peau pour l'attirer jusqu'à lui alors qu'il susurre tout bas. — Pas cap de t'infiltrer dans les cuisines et de voler deux steaks.

On dirait bien qu'ils s'aventurent dans un jeu dangereux. De ceux qui dégénèrent et dont on perd vite le contrôle. Ce n'est pas prudent. Mais ce soir, avec elle, Lapo n'a pas envie d'être prudent.
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