les grands esprits se rencontrent, les petits cons aussi. (ash)

La vie continue, pas vrai ? Sweatshirt noir, bonnet sur la tête, lampe torche. Les habitudes ont la peau dure, même si j’pensais pas que ça serait aussi rapide. Rien d’ambitieux pour ce soir. Trouver quelques médocs dont on a besoin, de quoi soigner propre Rex, et puis pourquoi pas se faire un peu de blé en vendant quelques boites d’anti-douleur ? C’est au moins la 4e fois qu’on braque le TSP. J’connais les lieux, pour y avoir passé un sacré paquet de temps. C’est ça qui a donné l’idée à Drax la première fois. Hey, toi qui t’es fait interné, tu connais pas des entrées secrètes ? J’veux dire, c’était là tes réunions de mongoles anonymes là ou j’sais pas quoi ? C’est comme ça qu’il m’a présenté les choses. Drax il a jamais été très délicat, j’crois bien que ce qu’il déteste le plus chez moi c’est ça. Ironiquement, c’est ce qui fait la plus grande part de ma personnalité. Peut-être bien que ça lui rappelle maman. Paraît que j’ai hérité ça d’elle, c’est notre père qui m’la dit un jour. C’est marrant de ne connaître quelqu’un que dans les paroles pleine de pitié des autres. Et quand ils ont ce regard, Papa et Drax, je sais ce que ça veut dire. T’es aussi timbré qu’elle. Aussi sensible, dépressif, excessif.

Ça semble acté dans un coin d’mon cerveau, que j’finirais comme elle. C’est comme le savoir, sans vraiment le savoir. Sans s’en rendre compte.

Drax est devant, comme d’habitude. Il a des instincts qui le rapproche plus du mâle alpha d’une meute de loup que d’un homme. Très primaire. C’est lui le plus vieux, c’est lui le plus fort, alors il prend toutes les décisions et il marche devant. Moi j’le suis tranquillement, avec mon sac à dos sur une épaule, un peu fatigué. On connait le bon créneau pour être tranquille, alors on s’inquiète pas tellement. Mais y a quand même ce flingue, que Drax m’a obligé à prendre, qui pèse contre ma ceinture. J’ai l’impression qu’il me brûle à travers mon boxer. Et j'arrive pas à me dérider. Et ce, même si Drax à attraper dans le panier de capotes une grande poignée, tout fier de lui et a commencé à toutes les foutre dans sa poche en riant. Ça m'a fait esquisser un sourire, tout au plus.
On s’arrête devant une grand armoire qu’on fracture sans mal. J’ouvre le sac et le pose sur le comptoir pendant que Drax me lance plusieurs boites de médicaments, que je range soigneusement. Il est surexcité. Ça l’éclate de faire ça. Ça l’éclate notre vie. Moi aussi j’trouvais ça cool avant. Venir se servir, sans demander. Jamais se préoccuper de si c’est légal ou pas. Jamais se préoccuper des conséquences. Faut croire que j’trouve ça beaucoup moins drôle maintenant. J’ai perdu la flamme, une connerie comme ça. J’ai le visage fermé, et tout un tas de pensées qui se bousculent dans mon crâne. J’arrive même pas à identifier ce à quoi je pense.

J’me reçoit un coup sur l’épaule, je sursaute à peine. Hein ? Drax me fixe d’un air inquiet. T’as pas entendu un truc ? On se tait tous les deux, et on attend. Non, rien… si. Et merde. Merde. MERDE. C’pas vrai ! Que je siffle entre mes dents en sortant mon flingue d’un geste machinal, Drax le fait en même temps que moi. On peut pas être tranquille ici ? Sérieusement ? Les emmerdes ça prend jamais de vacances ? Quatre fois qu’on braque cet endroit. Jamais un seul problème. C’est la loi de Merry, ou Murphy ou Memphis un truc comme ça.

LÀ BAS ! Que Drax gueule. Y a une ombre qui passe dans un couloir. Drax se met à sa poursuite sans réfléchir. Je bloque deux secondes. Prend un couloir sur la gauche.

Comme j’disais, j’connais parfaitement bien cet endroit.

J’cours comme un taré dans les couloirs. Gauche, puis droite. J’prend l’intrus à revers. La seconde d’après, Drax arrive derrière lui. Il me faut deux secondes pour le replacer. Oh non. Pas toi ! Que je m’exclame, ahuri de le voir ici. Ce mec nous suit ou quoi ? C’pas possible ? Ca fait des années qu’on le croise. Des années qu’on se traque. Des années qu’il nous échappe. Drax comprend une seconde après moi. PUTAIN C’EST L’AUTRE ENCULÉ. L’insulte est légitime, avec tout ce que ce mec nous a piqué, il pourrait s’être payé des vacances de rêve. Ça a commencé avec mon téléphone, y a quoi, trois ans ? Et puis plein d’autres trucs. Il se ramenait sur nos braquages, piquait la caisse avant qu’on ait pu le faire, disparaissait dans les airs. D’ailleurs, notre surprise lui donne une fenêtre de tir. Il bondit de nul part, s’accroche à je ne sais quoi, me contourne. J’suis quasi sûr qu’il a volé. VOLÉ. FAIT CHIER.

J’réfléchis pas et j’me lance à sa poursuite en coupant par la cafétériat. Drax lui, gueule qu’il faut pas le laisser partir. Il s’dit qu’il va se barrer par la porte principale. Moi j’sais qu’il veut rejoindre le toit. On se sépare.

J’le vois courir au loin, j’y mets tout ce que j’ai, l’accélération est digne d’un départ de sprinter. J’le tacle. Drax il serait fier. J’le plaque au sol et on fait un vol plané d’un mètre avant de tomber lourdement sur le carrelage blanc. J’ai toujours détesté ce carrelage. J’ai détesté chaque minute passé en centre, de toute façon. J’attends pas. Je le braque, à califourchon sur lui. Le gun est collé sur son front. Eh tout doux Spider-man ! J’sens pas ma main qui tient ce flingue. J’suis paralysé du bras, mais j’le baisse pas. J’le braque quand même. Faut pas que je réfléchisse. Je tente de reprendre mon souffle. J’suis claqué de cette action. Et puis j’enchaîne : T’peux nous dire ce que tu fous encore là toi ? Mes yeux sont accusateurs. Forcément qu’il cherche la merde, ça peut pas être juste un hasard à chaque fois.

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Voler des baraques... fallait le reconnaître, c'était pas l'occupation la plus saine que Ash aurait pu trouver ! Lui qui n'arrêtait pas de jouer les moralisateur avec son frère, lui disant de ne pas se droguer, de ne pas dealer, de ne pas faire quoi que ce soit de répréhensible et lui il faisait quoi au final ? Des casses... des casses mais car au final il ne faisait de mal à personne ! Il se faufilait, prenait, sortait, ni vu ni connu et surtout avec un cerveau beaucoup moins en compote que cleui de Igg. Pas de rancune le frangin ! Papa, maman et la drogue t'ont juste pas raté ! Mais donc voilà, si Ash tentait de rester à carreau la majorité du temps, faisant juste du vol à la tir ici et là, il lui arrivait d'avoir des projets beaucoup plus gros ! Quand il avait besoin d'un apport d'argent rapidement ou encore... quand il avait besoin de médicament. Car on avait beau dire, beau avoir un salaire et un boulot légale, ça coûtait quand même les bras et les reins pour avoir quoi que ce soit dans ce pays de merde. Alors, histoire de pas s'éloigner de son objectif d'avoir sa putain de baraque de rêve avec sa famille, Ash faisait des économies où il pouvait. Surtout qu'il était doué pour ça le couillon, entre sa petite taille qui lui servait au moins à quelque chose et son agilité de singe croisé à une araignée.

Alors cette nuit il s'était dirigé vers un genre de centre médical, un TSP ou une connerie du genre, car il savait que là bas il y avait toujours moyen de trouver des petits trucs et généralement dans des locaux qui étaient franchement moins surveillés que des lieux plus médicaux. Car franchement entre des calmants pour humains et pour animaux, son choix était tout de même vite fait ! En tout cas ça devait être une sortie simple, rapide, sans trop de difficulté, c'était le genre de lieu où il était vraiment peu probable qu'il croise qui que ce soit, même pas un garde car il y avait peu de gens assez con pour choisir un poste aussi dangereux dans un lieu qui se faisait si souvent dévaliser. Mais justement, le défaut dans le fait de choisir une cible facile et prioritaire... c'était qu'un jour il fallait bien qu'il tombe sur d'autres rats comme lui ! Et ça n'avait pas raté ! Car il n'était même pas encore arrivé où il voulait qu'il avait pu entendre des bruits... il avait été devancé et ça le faisait franchement chier ! Alors Ash ne voulait pas prendre de risque, il allait continuer son chemin, peut être aller à un autre étage ou juste se barrer si il sentait que ça allait chauffer, mais il ne voulait pas les confronter. Il avait donc tenté un passage rapide et discret mais... trop tard, il avait été repéré ! Il s'était donc mit à courir, prêt à se barrer, ne voulant pas risquer sa peau connement ! Mais il s'était fait avoir, coincé par deux couillons... qu'il reconnu bien malheureusement. Ces mecs... ça avait toujours été un sketch à ses yeux, ce n'était pas la première fois qu'il les croisait. Chaque fois il se retrouvait sur les mêmes casses qu'eux, parfois par hasard, d'autre pour les faire chier il devait avouer, et il les devançait et vidait les lieux alors que ces débilos de compétition cherchaient encore comment rentrer. Mais il fallait croire que pour une fois ils avait su le prendre de vitesse. Alors, serrant les dents, il fit ce qu'il savait faire le mieux, c'est à dire se rendre insaisissable ! Prenant son élan, prenant appui sur le mur et s'accrochant à une des lampes au plafond, ces genre de grand truc rectangulaires avec des tubes dedans, qui s'arracha sous son poids mais lui permit de prend l'élan nécessaire pour passer derrière un de ses poursuivant, reprenant sa course et... riant ouai ! Car il les prenait vraiment pour des clown !

Mais alors qu'il se pensait tiré d'affaire, fonçant vers la sortie la plus proche en ne les pensant pas assez intelligents pour le rattraper, il fut plaqué au sol et vraiment sans la moindre délicatesse par celui là même par dessus qui il était passé, poussant un gémissement sous le coup de la surprise et de la douleur. Mais Ash ne comptait pas se laisser faire si facilement, se débattant comme une bête jusqu'à... jusqu'à ce qu'il sente le canon d'une arme collé contre son front, ce qui eut pour effet de le faire totalement stopper tout mouvement pour le coup, levant même les mains en guise de soumission « Wowowow mec ! Fais pas de connerie ! » avait-il lâché un peu sous la panique de se prendre une balle dans la tête, vraiment pas à l'aise là. « Je voulais juste des médocs, je cherchais pas la merde, il y a pas de raison de tirer je te jure ! » En plus c'était vrai, cette fois ci il n'avait absolument pas cherché à les emmerder, il voulait juste des putains de médocs... c'était sensé être sans risque bordel !

Ma main tremble, et du coup le canon contre son front aussi. J’ai l’impression de tenir un marteau-piqueur planté dans son crâne. Et j’la vois, la panique dans ses yeux. Parce quand on tient un flingue chargé, on change la donne. C’est tapis, ça passe ou ça casse. Il gigote comme une larve sous mes cuisses. Et moi je freeze complètement, sans me rendre compte du silence qui s’installe pendant de longue seconde. Parce que j’vois sa tête exploser si clairement, c’est comme une hallucination. En une seconde, le coup part, sa tête explose et éclabousse le carrelage. Comme dans la boutique de mon’sieur Henry. Ça m’paralyse, parce que j’me dis que si j’fais rien que de cligner les yeux, j’risque de presser la détente. J’suis tellement crispé. J’ose même plus respirer. J’me souviens même pas si j’ai enlevé le cran de sûreté. Peut-être bien que si. Les secondes s’écoulent, et j’le sens respirer de plus en plus fort. Bouge pas, ducon, l’coup va partir tout seul. Wowowow mec ! Fais pas de connerie ! Sa voix c’est comme un coup d’jus. Soudain j’me reprends. Mes yeux arrêtent de voir flou. Je le fixe, et détend enfin un peu ma main autour de la cross. Sa voix chevrote, il est pas en confiance. Il enchaîne, rapidement, supportant pas le silence angoissant que j’impose. Je voulais juste des médocs, je cherchais pas la merde, il y a pas de raison de tirer je te jure ! Je le regarde de haut en bas. Et puis je m’élance, avec le peu de courage dont je dispose. Je me recule, toujours accroupi, et chute en arrière, sur le cul. Je le braque dans un sursaut et me redresse prudemment. Ma main est moite. J’suis obsédé par l’idée de tirer sans faire exprès. Vide tes poches. Que j’ordonne une voix mal assurée. Je le vois hésitant, comme s’il avait peur de me faire éclater comme une bulle à chaque geste brusque. Il a pas tort. J’suis sous tension. Dépêche ! Pis envoie-les moi. Qu’attends que les premières boîtes de médocs ne s’écrasent par terre pour m’avancer légèrement. Et je réceptionne les paquets avec mon pied. Tout doucement, et sans le quitter des yeux je me penche pour les attraper et les fourre dans mes poches. Pas d’arme ? Que je m’étonne, faisant difficilement tenir la dernière boite dans la poche de mon jean. Mon coeur s’emballe devant sa non-réponse. EH, déconnes pas ! Que j’préviens, un ton au-dessus, reprenant une prise décidée autour du gun. J’inspire. Expire.

J’le vois zieuter toutes les issues possibles. Ce mec est un putain de chat noir. Il se faufile, nous fait chier, porte la poisse, et s’évanouit dans la nuit. Alors j’aimerais bien que Drax percute qu’il a pas filé par le parking et qu’il parte à ma recherche. Juste histoire d’assurer le coup. J’pense que ça me rassure qu’il soit là. J’me dis que je serais moins tenté de faire une connerie. La même connerie que ce con me soupçonne de faire à chaque bouffée d’air que j’prends. J’sais pas quoi faire maintenant. Putain, Drax ramène-toi et vite. Finalement, j’le toise de loin, et commence à me déplacer doucement vers la porte la plus proche, j’le tiens en joug. Arrête de t’foutre de ma gueule, ça fait 25 fois qu’on te croise ici. Et j’comprend pas. Detroit, c’est grand, et des épaves à piller, c’est pas ce qui manque. J’peux pas croire que c’est juste une coincidence. Ça a commencé il y a des années avec un vol à l’arraché, et maintenant on arrête pas de se marcher dessus. J’suis trop heureux d’le tenir enfin pour laisser passer l’occasion. J’comprend pas ton délire ? C’est quoi l’bail ? T’es pas foutu de forcer une serrure, t’attends qu’on t’ouvre la porte ? Ou bien ça t’éclate juste de suivre les gens ? J’arrive devant la porte, je jette un coup d’œil derrière moi. Et puis, j’tape avec mon talon plusieurs coups pour faire du bruit. DRAX, ON EST LÀ ! que j’gueule. J’le quitte pas des yeux. Mais que j’essaie d’être menaçant, ça marche pas. Parce que j’ai l’air aussi paniqué que lui. Avant, c’était plus drôle. Avant, j’me croyais dans un jeu. Genre GTA, vous voyez ? Tu te prends pour un gangster mais tu te rends pas vraiment compte de ce qui peut vraiment arriver. J’ai gagné une sorte de gravité terrifiante. Même si j’préviens à voix basse, tendue : Tu t’en aies pas pris aux bons gars. Et il comprend pas, vraiment. On est tous les deux à marcher sur deux œufs, et j’ai l’impression que l’un commme l’autre, on réagit pas bien sous pression.

@ash hopkins

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Merde, merde, merde, merde, merde ! Ça n'aurait pas dû se passer comme ça, c'était juste... pas prévu ! Ces mecs c'était des couillons, des tocards, Ash n'aurait jamais dû se laisser avoir, se faire prendre de la sorte. Puis bordel cette fois il n'avait même pas prévu de leur tomber dessus ! Tout ce qu'il voulait c'était prendre des putains de médocs et maintenant ? Maintenant il se retrouvait avec ce taré, une armé braqué sur son crâne et une franche envie de se pisser dessus. Car ouai Ash était courageux... mais il était pas con non plus et il savait qu'une arme c'était jamais bon signe ! Et ça l'était même moins quand la main qui tenait ce flingue tremblait encore plus que lui... Alors qu'est-ce qu'il avait fait Ash ? Il avait fait la seule chose qui lui semblait viable, il s'était écrasé, suppliant pour que ce mec ne fasse pas une connerie. Et même si ça avait fait un putain de mal à son ego il avait vidé ses poches, toujours le cul par terre et peut être bien qu'il aurait protesté si l'autre lui avait pas foutu un coup de flippe en s'éloignant avant de le rebraquer avec des gestes aussi... erratique... la balle risquait de partir pour un rien. Il avait alors envoyé ses maigres trouvailles depuis qu'il était arrivé, soit pas grand chose vu que très vite il était tombé sur ces deux cons « J'en ai besoin de ces trucs... » avait-il dit d'une petite voix, tentant de retrouver son courage mais... c'était pas ça...

Il avait alors demandé si il avait une arme, ce à quoi Ash était resté silencieux. En avait-il une ? Bien sûr ! Il avait toujours un couteau sur lui même si c'était pour des raisons plus pratique que d'auto défense, bien qu'il était aussi utile en ce but. Mais quand l'autre commença à s'énerver Ash sursauta avant de dire « C'est bon, c'est bon ! » sortant un cran d'arrêt et le faisant glisser à ses pieds comme les boîtes de médicaments. Il ne pouvait pas rester là, il devait prendre la fuite, surtout avant que son comparse ne les rejoigne car là... là il y avait bien trop de risques qu'il n'en ressorte pas vivant avec un type pareil. Il avait donc observé les alentours, cherchant une échappatoire même si aucune des possibilités qu'il voyait ne lui paraissait réellement en sa faveur. Seulement l'autre s'éloignait et peut être, vraiment peut être... qu'il aurait le moyen de lui fausser compagnie. Mais alors que Ash se redressait lentement, se remettant sur ses pieds, il vit l'autre se concentrer de nouveau sur lui pour lui parler, le faisant sursauter et lever les mains tout en restant accroupit au sol « Je... je... je... » Il serra alors les dents, serra ses doigts avant d'admettre « J'ai peut être cherché à vous faire chier une fois ou deux, j’admets. Mais des fois c'était de pure coïncidences, je le jure ! » tentait-il alors de se défendre car oui, il aurait pu nier mais il n'avait pas tort, c'était arrivé trop souvent pour que ce soit juste un hasard, il les avait cherché et là... il le regrettait un peu amèrement. Mais quitte à être lancé dans le sujet il ne pu s'empêcher de lâcher un « Puis hey, la majorité du temps j'étais entré et sortit alors que vous vous preniez toujours la tête sur la porte ! C'est pas moi qu'ais besoin d'un serrurier ! » C'était difficile de chasser le naturel, il fallait forcément qu'il fasse le malin même si son flingue l'aidait un peu à se rappeler sa situation. « Et putain t'abuses, tu m'as déjà tout prit là ! C'est bon, laisse moi partir, je jure je vous ferais plus chié, fini, j'ai retenu la leçon promis ! » s'était-il alors plaint tandis que l'autre mec lui faisait comprendre qu'il s'en était pas pris aux bons gars... et il voulait bien le croire. Mais les considérant toujours comme des couillons il tenta alors quelque chose « Putain voilà le second qui se ramène... » en fixant la porte, espérant que celui qui lui braquait une arme se retournerait et... au moment où il nota une pointe d'inattention, tenta une sortie, espérant vraiment atteindre un des couloirs voisins avant qu'un coup ne parte.

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il courait à moitié, c'était plus des petites foulées parce qu'il était pas loin du parking donc il tomberait forcément sur l'autre trou du cul s'il était là. puis une fois arrivé, y'a le soleil qu'était autrefois filtré par les vieux rideaux blanc cassé du magasin qui lui frappe à la gueule, presque un coup de poing. adversaire redoutable, il se protège la face en mettant sa main en visière, les yeux tellement plissés qu'il arbore dorénavant la pire des grimaces. mais en regardant à droite et à gauche il voit rien. il tente de bouger un peu, voir si le bolosse n'est quand même pas monté sur le toit, mais en vain. y'a rien qui bouge, à part un sac plastique qui vole un peu plus loin. p'tain mais nique sa mère, le mec s'est évaporé.
il se retourne et rentre à nouveau dans la boutique, donne un coup de pieds de défaite dans le bac à parapluies de l'entrée, grogne un peu, ronchon. puis ses yeux s'adaptent à nouveau à la lumière maintenant réduite, et les mains sur les hanches, il observe un peu partout, se lève sur la pointe des pieds pour regarder dans des recoins, cherche même le mec au plafond. mais y'a toujours rien. il entend que les voitures qui passent beaucoup plus loin, puis le bruit est tellement lointain qu'on dirait presque la mer. puis d'un coup le paysage de plage s'efface, laisse place à des cris qu'il entend au loin. puis malgré qu'il les entendent, il sait pas les repérer. puis il tente de se retrouver dans la pharmacie de mes couilles mais a du mal. puis il se dirige vers l'accès au toit qu'il peine à trouver, parce que c'est là que malcolm a dit qu'il irait. et il se met à courir, puis les cris se rapprochent, jusqu'à c'qu'il entende pas mal de boucan, suivi de DRAX, ON EST LÀ! puis pas même besoin de répondre en fait, il suit juste l'appel, sprinte jusqu'à ce qu'il atteigne la porte. et l'autre petit con raconte de la merde, il entend de loin mais arrive pas à déceler des phrases complètes, puis c'est peut être juste parce que sa voix lui revient pas et qu'elle se transforme en espèce d'acouphène dégueu quand il parle. il entend rien de loin, sauf un vieux bourdonnement.
et la porte est ouverte, donc pas d'entrée fracassante où il la défonce. il rentre juste en courant, s'arrête à environ un mètre des deux autres. puis son frère en train de chevaucher le mec, il est sur le point de faire une blague de con, mais en ressent même plus le besoin ni l'envie, juste quand il se rend compte que son frère l'a attrapé. putain, mais qu'est ce que tu fous là, branleur de merde, hein? qu'il se met à crier, la main droite en sa direction, main accusatrice. il s'approche, sent qu'il va se mettre à gueuler encore plus fort. et y'a son petit frère qu'a son pistolet pointé sur la tempe de l'autre, et drax il sent que ça le met pas bien. puis il le regarde juste deux secondes avant de lui dire plus calmement décale ça, tu veux. parce qu'il s'en rappelle très bien, drax, de la dernière fois. et flemme d'avoir à rappeler une ambulance, qu'il se dit. mais il a pas à se faire de souci. parce qu'il est pas con, malcolm. pas comme l'autre.
et il s'avance un peu plus vers lui, le visage baissé vers lui. puis il se sent supérieur inconsciemment, juste d'être debout quand l'autre con est en position de connasse comme ça, allongé et les bras en l'air. putain mais vraiment qu'est ce que tu comprends pas? c'est quoi ton problème, p'tit con? tu veux faire le gangster à fouiner dans nos affaires? hein? c'est ça? il s'approche encore un peu, et à force de crier une veine commence à se dessiner sur son front. il tourne autour du gars, a son visage à l'envers du sien. puis il marche sur sa main, enfonce son talon et se remet à crier. mais bordel, occupe toi de ton cul de puceau et suce les couilles de ton daron au lieu de venir! il enfonce son pied encore un peu. pseudo racaille de mes deux, retourne faire tes devoirs au lieu de vouloir faire le fou!. il s'arrête quelques secondes puis lui crache dessus. la vie d'ma mère, putain ! j'te revois je te broie les couilles puis j'te les fais manger, trou du cul ! et ça déferle, puis tout ce à quoi il pense c'est mettre une raclée au mec. c'est la seule image qu'il a en tête, son nez qui saigne, et son regarde de trouillard. rien d'autre. puis il se baisse alors, fait signe à malcolm de se décaler légèrement, puis fout une droite au gosse. l'adrénaline qui monte dans son être lui fait presque voir des petites étoiles, presque un soupir du cerveau tellement ça fait du bien. et il chope le sac à côté de son frère, l'enfile à son bras et se relève rapidement, comme une onde d'énergie qui s'empare de son corps. et l'autre est dans un sale état, mais il s'en fout. lui fout un coup de pied dans le flanc, puis un deuxième. il lui sauterait dessus à pieds joints, même, s'il avait pas la flemme.
la prochaine fois nique bien ta mère de ma part au lieu de venir, bouffon.

J'en ai besoin de ces trucs... Je suis en train de réceptionner toutes ces pilules. Je tremble de tout mon corps. S’il savait à quel point moi aussi j’en aurais besoin, là, maintenant. Et moi j’en ai rien à foutre. Que je réplique, sur les nerfs. Ça me détend d’envoyer chier les gens quand je suis en stress. Ça m’occupe les pensées et ça me donne un peu plus d’assurance. Pourtant, l’assurance, on peut pas dire que j’en dégouline. Et puis ça pop dans ma tête comme une putain de publicité pour te rallonger la bite : son arme. Je lui demande, en pleine hystérie. Il hésite. Il est forcément armé. Tout le monde est armé ici. Alors que j’insiste à deux doigts de la crise d’hystérie il finit par avouer, la voix un peu tremblante. Mes breakdown font peur aux gens la plupart du temps. Je fais peur aux gens la plupart du temps. Pas un genre de peur panique parce que j’en impose carrément. Un mélange d’incompréhension et de pitié, quelque chose dans ce goût-là. Le cran d’arrêt glisse jusqu’à moi et je le regarde faire avec les pupilles dilatées par l’angoisse. Il est sérieux lui ? Il comptait faire quoi avec ça ? Hein ? D’un geste rageur je shoot dans le couteau pour l’envoyer à l’autre bout de la pièce. J’en sais trop. J’en sais trop sur combien tout peut mal tourner. Et je reste agrippé au flingue en me déplaçant tout doucement vers la porte. Bordel de merde, BORDEL DE MERDE. Mon coeur bat tellement fort que je m’attends à le voir jaillir de mes lèvres à tout moment. L’autre, il panique. J'ai peut être cherché à vous faire chier une fois ou deux, j’admets. Mais des fois c'était de pure coïncidences, je le jure ! Ma respiration s’accélère. Ma main se crispe autour de la cross. Je réaffirme ma prise. J’sais pas comment réagir. J’sais pas quoi faire. J’appelle Drax en hurlant. Lui il saura. Il sait toujours mieux que moi. Il se pose pas des milliers de questions avant d’agir lui. Il prend les bonnes décisions tout le temps, au c’est au moins ce que j’en penses. Je jette des coups d’œil paniqué derrière moi. Je sens que l’type se détend, reprend du poil de la bête. Je fixe mon flingue. Puis hey, la majorité du temps j'étais entré et sorti alors que vous vous preniez toujours la tête sur la porte ! C'est pas moi qu'ai besoin d'un serrurier ! Je serre les dents, fais un pas vers lui, menaçant. C’est vraiment l’moment te foutre d’notre gueule enculé ? Me stresse pas putain. M’énerve pas, j’te jure. T’as tout à perdre dans cette histoire. J’me fais pas confiance. J’me fais jamais confiance. Alors il rétropédale en me demandant de le laisser tranquille. Il a compris la leçon hein ? J’sais pas quoi faire. J’sais pas putain. J’entends du bruit derrière moi et y a un bourdonnement dans mes oreilles. Et quand le gars me dit d’un air défait : Putain voilà le second qui se ramène... j’plonge dans le brèche sans réfléchir. Je baisse mon arme sans m’en rendre compte et me retourne pour regarder vers la porte. Drax, putain, ramène ton cul. Mauvaise pioche.

Dans un sursaut je me rends compte qu’il est entrain de déguerpir et je plonge sur lui comme si ma vie en dépendant. BOUGE PAS ! Que j’hurle en même temps que nos corps ne s’entrechoquent. Nous revoilà par terre tous les deux et j’accroche à son bras comme un con qui voudrait rattraper un poisson qui est tombé de sa canne à pêche. Mais moi j’ai l’gun, et lui il a rien. Il est bien forcé de coopérer, allongé à nouveau sur le sol. Je m’agrippe au flingue des deux mains. Cette fois j’le vois ce cran de sûreté. Bien obligé, je le retire. Le cliquetis nous glace autant l’un que l’autre. Joue pas au con putain. Et ça ressemble presque à une supplique. Me fais pas faire ça. Me fais pas faire de connerie putain. M’sieur Henry aussi il a voulu jouer les héros. Merde, PUTAIN !

putain, mais qu'est ce que tu fous là, branleur de merde, hein? Je reprends une bouffée d’air, me rendant seulement compte que ça faisait des lustres que j’avais pas respiré. Drax est là putain. Tout va bien. Je lui jette un coup d’œil rapide. Ce connard nous suit. Que j’balance avec la voix qui tremble. Il l’a avoué ce con, il a avoué nous suivre pour nous faire chier, de temps en temps. Tant pis si ça ressemble à une coïncidence pour cette fois. Ce mec nous suit. Il l’a fait quand ? Quand putain ? Il était là pour m’sieur Henry ? IL ÉTAIT LÀ ? D’un coup cette pensée qui s’infiltre me paralyse. Si ça se trouve il sait que j’l’ai buté. J’suis choqué de cette découverte. Alors j’vois flou et je fais pas attention à mon flingue qui se rapproche de lui. Le coup va partir.

décale ça, tu veux. Ça m’tire de mes pensées aussi vite que possible. Je tressaille et soudain, la situation me semble ridicule. Je regarde mon flingue. Je me redresse subitement en laissant le gars à terre. Mes mains tremblent putain. Et Drax l’a vu, c’est pour ça qu’il me demande de ranger ça. Ma respiration est courte, mais je l’écoute sagement en prenant quelques pas de recul jusqu’à buter contre le mur derrière nous. Drax il s’occupe plus d’moi il est déjà en train de menacer l’autre en lui écrasant la main et je le regarde faire en clignant des yeux et en essayant de remettre de l’ordre dans mes pensées. Une main tombe dans le vide, celle qui tient le flingue qui longe ma jambe. D’ailleurs, mes jambes semblent être en coton, mon autre main vient toucher mon front fiévreux. mais bordel, occupe toi de ton cul de puceau et suce les couilles de ton daron au lieu de venir! Drax gueule mais je m’en occupe pas trop. Bien trop habitué à ses remontrances, ses excès de colère et sa façon bien à lui de recadrer les gens. J’en ai fais les frais trop longtemps. D’une voix fatiguée, je le préviens quand même, juste avant que l’mec se prenne un crachat dans la tête. Fais gaffe il a tenté de…de s’tirer. C’est un gymnaste ou j’sais pas quelle… connerie. Je fais quelques pas, comme si je devais réactiver mon système. J’ai des vertiges. Ça m’a pompé toute mon énergie putain. Drax il recommence à s’énerver et j’me rapproche à nouveau d’un pas chancelant. Mais il me fait signe de me décaler au même moment. Je recule à nouveau d’un pas. Le poing qu’il lui fout dans la gueule a le mérite de faire oublier tous les plans de sortie de ce petit con. Drax s’arrête pas là. Ça m’inquiète pas des masses. Principalement parce que je sais qu’il saura s’arrêter. Je sais qu’il saura prendre la bonne décision. Je m’en suis remis à lui toute ma vie. La confiance que j’ai en lui est trop aveugle. Si Drax me dit d’sauter par la fenêtre, j’hésiterais pas.

Pour ponctuer l’un de ses coups dans l’flanc, Drax prévient : la prochaine fois nique bien ta mère de ma part au lieu de venir, bouffon. Alors je range mon flingue à ma ceinture et attends qu’il prenne un pas de recul pour le rejoindre. J’parle tout bas, sans vraiment prendre la peine de regarder Drax. C’mec dit qu’il nous regarde galérer à chaque braquage. Il dit… il dit qu’ça l’amuse d’nous faire chier… C’est c’qu’il a dit. Qu’il était déjà ressorti pendant qu’on galérait sur la serrure. Comment il fait ce con ? Il est peut-être assez petit pour passer autre part. Il est peut-être assez agile pour… j’en sais rien putain. On fait quoi ? On s’casse ou… ? J’me passe une main dans la nuque et tire un peu sur les bords de mon bonnet, par nervosité. Qu’il ait pu m’voir chez M’sieur Henry me paralyse totalement, et quelque part j’aimerais juste que Drax pense à la même chose que moi.

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Il fallait croire que cette fois Ash avait prit trop de risque... mais putain il était où le risque à la base ? Il avait jamais prévu de tomber sur ces deux couillons ! Pas cette fois en tout cas. Alors ouai il admettait que parfois il leur avait cherché la merde mais putain... il avait voulu narguer personne, il voulait juste refaire ses stocks de médocs. Sauf que ça avait mal tourné, mal tourné car il était tombé sur le duo de crétins et qu'il avait été incapable de les semer cette fois ! Même avec ses pirouettes, même avec leurs deux neurones à tous les deux, il s'était fait avoir car l'un le battait en terme de connaissance des lieux. Du coup il avait été obligé de lâcher sa prise à ce type, obligé de répondre à ses questions aussi, cette arme braquée sur lui l'empêchant de vraiment faire autrement même si oui, il ne pouvait pas s'en empêcher, il fallait qu'il se montre insolent. En même temps comment s'en empêcher ? L'autre sous entendait que Ash avait besoin d'eux pour entrer alors que la majorité du temps ils s'étaient barré alors qu'ils cherchaient encore comment entrer. Cela dit il n'avait rien ajouté, sentant le stress du mec monter et le combo stress plus arme n'étant pas le meilleur qui soit.

Mais il sentait que ça allait mal tourner, il sentait qu'à un moment il y aurait un coup de sang quoi qu'il arrive alors, perdu pour perdu, Ash avait décidé de faire une tentative désespéré. Leurrant son « camarade » à regarder derrière lui, il avait tenté une sortie, espérant réussir à le distancer avant que l'autre ne comprenne la supercherie et ainsi se barrer. Mais pas de bol, l'autre s'était montré beaucoup plus réactif qu'il ne le pensait, se jetant tel un fauve sur lui et réussissant à le foutre au sol à nouveau. Au moins il ne s'était pas prit une balle à l'arrière du crâne ! Mais là franchement il paniquant franchement à l'idée que ça arrive à présent qu'il avait énervé l'autre en tentant de se barrer « Ok ok ! Désolé ! Désolé ! » qu'il avait dit d'une voix trop aiguë, montrant ses mains de nouveau. Il était foutu, foutu ! Et pour ne rien arranger fallait que le second finisse par réellement se pointer. Pourtant sa présence... au final sa présence le sauva ! En quelque sorte du moins... car le mec là il semblait moins stressé que le premier, il l'avait insulté mais très vite il avait remarqué le canon et avait poussé son camarade à l'écarter, le ranger. Et Ash avait presque envie de chialer de soulagement. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'on le menaçait d'une arme et il s'était même déjà prit une balle. Mais on ne lui avait jamais collé un canon contre le crâne et de ça il n'y avait pas d'échappatoire, pas même avec son corps en miroir.

Mais le répit ne fut que de courte durée car sitôt le stressé écarté c'était l'autre qui avait prit le relais... et lui pour le coup il n'y avait vraiment pas mis les formes, écrasant la main de Ash, le faisant couiner « Aaaah... je fouinais pas dans vos affaire ! Je voulais juste des médocs... » avait-il d'abord lâché, les dents serré alors que l'autre pressait de plus en plus fort, lui crachant même au visage histoire de l'humilier encore un peu plus « Et t'as vraiment un soucis avec les couilles mecs... » avait-il lâché, amer, avant de se prendre une droite qui lui avait clairement péter quelque chose. Le nez ou les dents ? Il le saurait plus tard, dans tous les cas il pissait le sang. « Putain de merde... » avait-il lâché en mettant ses mains sur son visage avant que l'autre ne lui assène d'autre coups dans les cottes, lui arrachant des plaintes de douleurs alors qu'il se roulait en boule. Et il était prêt à rester comme ça, comme une victime, à rien tenter de plus jusqu'à ce que les deux autres se barrent. Car oui il avait été vaincu, il le savait, ça faisait mal à l'égo mais il comptait pas provoquer plus, tenter quoi que ce soit de plus, juste attendre... mais c'était sans compter sur les paroles de l'excité de la gâchette, des paroles qui, d'après Ash, donnait l'impression qu'il voulait augmenter la colère de son camarade, comme ci il avait pas assez mangé ! Mais surtout... une question qui glaça le sang de Ash. Comment ça ils devaient faire quoi ? Se casser ou faire quoi ?! Il releva alors la tête, rampant un peu en arrière tout en les observant « Ou quoi ? C'est bon j'ai retenu la leçon. Pas besoin de me... pas besoin de me... je vous emmerderais plus sur vos cambriolage je vous jure ! » disait-il la voix un peu paniqué, certain que l'autre mec voulait qu'ils le tuent.

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c'tait marrant, d'entendre le bolosse couiner sous les coups de drax. tafiole de mes couilles, qu'il marmonna en entendant l'autre geindre comme un gosse. et ça lui donne une illusion de pouvoir, à drax. c'pour ça qu'il aime autant défoncer la gueule des gens. même pour des broutilles. ça l'fait kiffer, parce qu'il a de l'emprise sur eux, jusqu'à ce qu'il se tortillent et lui demandent d'arrêter. et il se contrôle lui-même, fais gaffe à pas aller trop loin. mais il se stoppe juste à la limite, juste avant que le mec puisse peut être pas se réveiller rapidement. il s'arrête juste avant, pour que le mec comprenne bien qu'il faut pas recommencer. même s'il s'agissait juste d'un regard de travers. tout compte.
malcolm bégaye, mais drax bronche pas. son frère est un peu faiblard en ce moment, depuis quelques temps d'ailleurs. mais drax dit rien. parce que c'est une chose de pas être bien, mais c'est pire quand les autres le remarquent. donc drax la ferme fort. il a d'autres cons à fouetter, t'façons. puis l'autre se dandine comme un poisson hors de l'eau, cherchant à s'échapper. en vain. trop occupé à crier, à cracher ses tripes sur le bolosse, drax évite de regarder malcolm, évite de lui montrer qu'il fait pas peur du tout, à trembloter par dessus le fugitif. évite de lui faire comprendre qu'il sera sûrement jamais aussi performant qu'avant. pas au niveau du physique, parce que y'a rien à dire là-dessus, que tout va bien. mais c'est sa tête qui déconne, à malcolm. puis drax veut pas que ça pose de problèmes. mais il veut pas lui en parler non plus. donc rien à faire à part attendre et voir comment ça évolue. et en attendant, y'a toujours le petit con qui se dandine.
et quand il a fini d'exploiter le bolosse pour déferler sa haine sur lui, il rejoint malcom à un pas du corps allongé, couvert de bleus comme si c'était une nappe de grand mère à pois rouges et violets. et il le regarde d'un peu plus loin, prend de la perspective, et le quitte pas des yeux quand il décroise ses bras pour mettre sa main devant malcolm. donne le flingue, st'eupl. parce que c'pas une bonne idée de lui laisser. surtout qu'il vient de le mettre à sa ceinture. avec de la chance, il pourrait s'exploser la teub.
et son frère raconte que machin, le gars les observe et se fout de leur gueule quand ils volent partout où ils vont. parce qu'ils ont des galères, c'vrai, et qu'il doit sûrement y avoir matière à. mais drax bronche pas, n'est pas touché. il observe juste le mec en fronçant les sourcils, se retient de lui exploser la cage thoracique en un coup de genoux bien placé. il ne dit rien, nan. se contente d'observer, et l'espace d'un instant, réfléchit à le mec était là pour monsieur henry? réflexion tout de suite interrompue, parce que s'il était là il aurait plus peur. parce que malcolm aurait pu le descendre lui aussi. alors il ferait pas autant le malin, c'bouffon.
et il se dandine encore, gémit comme une pute qu'il viendra plus les emmerder. et drax sourit en coin, style qui ferait peur à voir si tu rentrait seule le soir. parce qu'il vient d'avoir une idée rigolote.
tsais quoi, t'vas arrêter de nous faire chier, et en plus tu vas nous aider. il lance un regard de côté à malcolm, comme pour le rassurer, lui dire qu'il sait ce qu'il fait. retour sur le bolosse, et drax s'avance vers lui, le retient en marchant sur son bras, laissant son pied qui fait pression sur l'avant bras. t'as voulu faire la fouineuse de merde, ben maintenant tu vas payer. il se baisse, garde le pied droit sur le gars et se baisse vers lui. tu vas être notre pute, maintenant, ouais. parce que t'as l'air de bien kiffer renifler notre cul. donc tu vas le kiffer encore plus, crois moi, fils de pute. il lui flanque un coup de poing, juste parce que. et ça le détend. maintenant tu vas gaffer pour nous, ouais. tu vas nous donner la moitié de la tune que tu récolte de ton côté, et tu vas faire le gai sur nos braquages. il sourit, presque détraqué, mais amusé à l'idée d'avoir un larbin qui le suit comme une chienne. t'façons tu sais sûrement comment faire le gay, nan ? pédale. il lui crache à la gueule à nouveau, se relève mais garde le pied sur lui. puis si tu l'fais pas, on te retrouvera, de toutes façons. et il sort le pistolet de sa poche arrière, lui fait un léger bisou, puis le pointe sur le bolosse, défait la sécurité. et si on te retrouve ce s'ra pas bon pour toi. pas bon du tout.

Un pas de recul. Il est toujours à terre. Et j’essaie de mettre de la distance, j’essaie de pas être aussi à fleur de peau, de relativiser, de me dire que ça ira forcément bien, puisque Drax a pris les choses en main. Et puis il me dit, catégorique, sans même un regard, alors qu’on fixe tous les deux l’autre con. donne le flingue, st'eupl. Je bloque une seconde et glisse mon regard lentement jusqu’à lui. Mon premier réflexe est d’attraper mon gun à ma ceinture pour obéir, mais je m’arrête dans mon élan, la main sur la cross, toujours coincée à ma ceinture. Pourquoi ? Que j’demande. Et pourtant j’discute pas normalement, j’discute jamais les ordres de Drax. Mais je sais pas comment je dois le prendre. La pression est redescendue, tout va bien maintenant. Pourquoi il veut le flingue ? Pour lui tirer dans la tête ou pour m’empêcher de le faire par erreur. Les deux possibilités me glacent, me tordre l’estomac. Finalement, Drax n’a pas envie que je discute, je finis par retirer le flingue et soupire en le faisant tomber lourdement dans sa main tendue, la mâchoire serrée et le coeur lourd. Parce que je sais qu’il me fait pas confiance sur ce coup, et peut-être bien que j’me dis qu’il me fera jamais confiance. Soudain fatigué, avec des pensées plein la tête je me passe la paume de la main contre les yeux. J’ai pas le temps de m’étendre là-dessus de toute façon. Parce que y a quelque chose de beaucoup plus flippant qui me transperce comme une révélation. Et j’sais que Drax pense à la même chose que moi quand j’lui dis que ce type nous suit depuis plusieurs braquages. Plusieurs braquages. J’ai l’impression d’avoir de l’acide dans les veines. Parce que ce n’est pas que dans ma tête, Drax aussi flippe qu’il sache pour M’sieur Henry. Court silence. Faut faire quoi ? Ou quoi ? C'est bon j'ai retenu la leçon. Pas besoin de me... pas besoin de me... je vous emmerderais plus sur vos cambriolage je vous jure ! J’lève les yeux au ciel. Ce mec doit vraiment apprendre à la fermer. Que ce soit parce qu’il sort une blague quand c’est pas le moment ou pour chouiner, vraiment, fait qu’il la boucle. C’est pas le moment de se faire remarquer, merde. Ta gueule putain. Que j’expire agacé. Mais de toute façon, Drax il prend les choses en main et j’le laisse se rapprocher du couillon, pendant que je reste de côté, la tête lourde. J’ai limite des vertiges, des bouffées de chaleur. J’me sens mal putain. Et j’me dis, j’arriverais plus jamais à trouver le sommeil. Parce que peut-être que ce type sait ce que j’ai fait. Bientôt, tout le monde sera au courant. T’sais quoi, t'vas arrêter de nous faire chier, et en plus tu vas nous aider. Je relève la tête d’un coup, surpris. Euh, quoi ? Je cligne plusieurs fois des yeux, fais un pas en avant et ouvre la bouche pour en placer une, mais Drax écrase le bras du type en lui arrachant un gémissement à ce moment-là. Je me coupe dans mon élan et mon regard saute de mon frère à ce gars. Sérieux, il fait confiance à ce mec ? Genre, comme si on avait pas encore assez d’emmerdes comme ça. C’est évident que ce mec nous trahira à la première occasion, non ? J’me mords l’intérieur des joues pour rien dire. C’est toujours Drax qui a pris les décisions, lui qui a pensé à voler la PS2 de Thomas Abbott, en troisième. C’est lui qui a fondé son club d’anarchistes au lycée. Lui de qui toutes les idées sont parties. Alors j’me sens pas vraiment de lui donner des leçons. tu vas être notre pute, maintenant, ouais. parce que t'as l'air de bien kiffer renifler notre cul. donc tu vas le kiffer encore plus, crois moi, fils de pute. Il a toujours eu le don pour tourner ses phrases lui. Habitué à sa façon de parler plus qu’expéditive, je relève pas et me rapproche doucement d’eux, comme si j’étais spectateur de la scène, ou j’sais pas quoi. Finalement, le plan est simple : se faire plus d’argent. Vu comme ça, forcément. Je profite de son laïus pour m’approcher du gars par terre, je m’accroupis de l’autre côté, en face de Drax, et commence à tater ses poches de ma main. J’fais ça par mimétisme, parce que j’ai déjà vu Drax le faire. J’lance un petit eh ! quand l’autre gigote, apeuré par ce que je pourrais faire. Mais Drax lui crache dessus et fait sauter la sécurité du flingue au même moment ça le calme tout de suite. Je le laisse terminer et enfonce ma main dans la poche du gars, en ressort son téléphone portable. J’tombe aussi sur une boite de médocs, qu’il avait soit oublié de me passer, soit qu’il avait gardé au chaud. Je penche la tête sur le côté d’un air mécontent et soupire. Si Drax était pas là, peut-être bien que je lui laisserais. Solidarité toxico, appelez-ça comme vous voulez. Mais j’peux pas montrer de signe de faiblesse maintenant, après la réflexion qu’il m’a fait tout à l’heure. Alors j’envoie la boite avec les autres, à l’autre bout de la pièce, que j’dois encore ramasser. Là j’me relève et fait sonner mon numéro avec son portable. Une fois que c’est fait, je lui rends son téléphone, ou plutôt je lui lance sur la tête. Comme ça on a ton numéro. Que j’précise. On pourra le recontacter en temps voulu pour lui filer sa mission, sauf si j’ai réussi à faire changer Drax d’avis d’ici là. Je mets quoi comme nom ? Baltringue ? Que j’lui demande en le regardant par en dessous, occupé à effectivement enregistrer son numéro sous le pseudo “baltringue”. Une fois fait, je range mon téléphone et soupire un grand coup. Puis j’m’approche de Drax et le tire par une manche. Viens, on s’tire d’ici. Que j’aimerais le convaincre, avant qu’il ne recommence à lui exploser la tête.

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C'était vraiment la merde putain... karma d'enculé ! Il y avait tellement pire que lui dans cette ville, à commencé par ces deux couillons, alors pourquoi c'était lui qui prenait franchement ? Il avait juste voulu des médocs... il aurait dû courir plus vite... être plus discret aussi ? Dans tous les cas ne pas se faire chopper mais ça... c'était raté, clairement ! Et maintenant il morflait comme jamais. Quoi que... il avait connu pire en terme de passage à tabac mais l'arme et l'autre stressé là ne le mettait franchement pas à l'aise. À la limite il aurait préféré juste tomber sur un excité comme le second qui avait fini par se ramener, ça faisait mal mais il y avait moins de risque de se faire buter dans le processus car l'autre aurait été incapable de retenir son doigt sur la détente. Le problème... c'est que même maintenant que l'autre avait commencé à le calmer c'était quand même en train de bien partir en couille ! Le blond le traitant de taffiole, le frappant, le faisant couiner autant qu'il pouvait comme pour se venger de toutes ces fois où il l'avait nargué. Et ça aurait pu s'arrêter là... ça aurait dû s'arrêter là ! Mais ce ne fut pas le cas car l'autre, le névrosé là, il avait dit un truc et d'un coup... disons que Ash il avait sentit que ça puait pour lui !

Alors direct il avait gémit, il avait dit que c'était bon, il avait comprit la leçon, qu'ils ne le recroiseraient jamais car il craignait oui qu'ils veuillent le refroidir à présent. Or Ash il tenait à la vie ! Parfois on se demandait quand on voyait les conneries qu'il pouvait bien faire mais il y tenait. Alors ouai il flippait sa race. Sauf qu'en fait c'était presque pire que ce qu'il craignait. Quoi que... s'en sortir vivant c'était mieux que tout ! Mais à quel prix... l'autre là, ce qu'il était en train de lui faire comprendre c'est que concrètement sa liberté il pouvait s'asseoir dessus. Maintenant il serait leur larbin un point c'est tout, il serait forcé de bosser pour eux, de faire leurs corvées, de leur donner la moitié de son butin... bref il se faisait extorqué comme une pute et si il n'était pas d'accord... autant dire que ça risquait de mal finir pour lui Et qu'est-ce qu'il peut répondre Ash ? Rien... il peut juste gémir sous le poids de l'autre qui décide encore de l'écraser de son pied mais en se plaçant sur son bras cette fois. Car bon, il le savait, si il faisait le malin il allait juste prendre et ça se trouve ce qu'il allait prendre c'était une balle dans la tête... autant dire que ça lui plaisait moyen « Ptain mais t'as une obsession avec le fait de me traiter de pédale... » avait-il dit avec le peu de fierté qu'il lui restait après avoir reçu le crachat à la gueule, même si au fond il était bien PD mais ce mec n'en savait normalement rien, ça sentait juste les remarque biens insultante du PD refoulé qui finirait par lui demander de lui sucer la teube... mais le peu de courage qui lui restait disparu en voyant le flingue refaire son apparition, son canon pointé vers lui et la sécurité retirée « Ok ok ! C'est bon ! » Avait-il dit en fermant les yeux, serrant les dents et transpirant franchement à l'idée que le coup parte. Il avait pas envie... mais là il avait pas vraiment le choix. Il trouverait bien comment s'en sortir après coup... ils étaient pas assez intelligents pour réellement réussir à le retrouver ou du moins trouver toutes ses planques, si ? Enfin dans tous les cas il pouvait dire oui et improviser plus tard, ça lui donnerait au moins assez de temps encore en vie pour y réfléchir. L'autre, le premier du coup, lui avait alors piqué son téléphone pour y entrer son numéro avant de lui renvoyer à la gueule, le choc lui infligeant une vive douleur mais qui passa vite heureusement. « Mais... putain... met ce que tu veux... » avait-il dit blasé vu que concrètement les deux avaient l'air de bien s'être fait une idée de toute manière avant de récupérer son téléphone, toujours au sol et reculant juste un peu alors que le gars qui le tenait avait été tiré en arrière. Il pouvait partir maintenant ? C'était bon ?

» toujours aussi beaux à ce que je vois