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 Not Today (LTF/AJ)

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MessageSujet: Not Today (LTF/AJ)   Not Today (LTF/AJ) EmptyMer 12 Juin - 23:57


Quand le calme devenait trop long, ce n’était que pour préparer la venue de la tempête, celle qui dévasterait tout sur son passage et détruirait ce que l’on imaginait éternel. Tu n’avais pas la prétention de croire que tout irait toujours pour le mieux dans ta vie, mais ce calme, tu commençais à l’apprécier. Pas de coups, pas d’emmerdes et même quelques défonces bien comme il fallait. De quoi te faire planer haut..si haut ! Mais ça ne durait jamais, tu finissais toujours pas tomber de ton nuage et la chute était douloureuse. Tu n’avais jamais spécialement aimé le goût de la poussière et des graviers, embrasser les pavés n’était définitivement pas ton kink non plus.
Dommage pour toi, parce que ces gars ne semblaient pas en avoir fini avec toi.
Le pire, c’est que tu ne les connaissais même pas ceux-là. Mais pour une obscure raison, ils s’en sont pris à toi ce qui n’était pas bien compliqué puisque tu n’avais même pas détalé. Honnêtement, tu n’avais pas vu la merde arriver. Parce qu’ils ont commencé à te poser des questions à propos de la came que tu vendais et toi, t’avais beau être le dernier des crétins, tu n’allais pas balancer ton gang pour autant. Qu’on se le dise, ce n’était pas la joie avec eux, tu ne comptais plus le nombre de fois où Angr t’avait cogné et aussi taré soit-il, il n’avait jamais tenté de te tuer.
En ce qui concernait ceux-là, tu n’étais pas aussi sûr.
Ils étaient plus âgés, clairement. Et il y avait dans leur regard quelque chose de luisant, une lueur mauvaise, peut-être même un peu désespérée de ceux qui n’avaient plus rien à perdre, rien à chérir non plus. Comme toi, certains avaient le visage tatoué, mais contrairement à toi, leurs tatouages avaient une signification bien précise et cette signification n’annonçait rien de bon pour toi. Tes doutes se confirmèrent quand les coups de pieds s’enchaînèrent et qu’on t’insultait. Mais putain qu’ils aillent se faire foutre sinon ? Tu ne dirais rien parce que tu n’en savais rien, de qui fournissait. Toi tu revendais ce qu’on voulait bien te donner, la came de merde que les autres n’avaient pas su écouler sans doute. Qu’est-ce que t’en savais d’où elle provenait ? Et puis ces types, ça se voyait bien qu’ils voulaient du sang plus que des mots. Et c’était leur jour de chance parce que toi, t’avais beau avoir la tête bariolée, tu n’étais pas un violent. Tu ne n’étais même pas défendu et là, tu commençais à regretter. Il était trop tard pour songer à se tirer de là, t’étais déjà à terre à cracher du sang et perdre ton souffle, ça n’avait pas l’air de les déranger.
C’est finalement quand tu vis une chaussure de très près que tu sombrais enfin dans le calme du chaos. Une minute ? Une heure ? Une vie ? Non, ça aurait été trop simple de crever au fond d’une ruelle.
T’aurais pourtant préféré quand tu te relevais, meurtri de la tête au pied et la crasse mélangée au sang. Ça à la rigueur, c’était pas grave. Tu crachais d’ailleurs un bon gros caillot de sang, plié en deux par la douleur. Tu n’avais même pas envie de voir la couleur de ton abdomen, en fait tu n’avais envie de rien d’autre que de rentrer chez toi, te poser et crever en paix.

Le chemin fut long et pénible, plus d’une fois tu avais du t’arrêter pour faire une pause, reprendre ton souffle et éviter de tomber dans les vapes et finalement, c’est dans un profond soulagement que tu poussais la porte de l’appartement. Dans ta confusion, tu ne la verrouillais pas. En fait, tu étais même à bout de forces alors à peine quelques pas plus tard, tu te laissais glisser le long du mur et choir au sol, comme une merde. C’était pas grave. Ça passerait. Ça passe toujours, pas vrai ?
Tu n’en captais même pas le bruit dans l’appartement, ni le mouvement.
AJ. Parce que tu n’étais plus vraiment seul cette fois. Tu avais oublié ça.
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MessageSujet: Re: Not Today (LTF/AJ)   Not Today (LTF/AJ) EmptyMar 2 Juil - 0:25

_not today
@igg hopkins

allongé sur le dos, le lit annexé, sans que l'autorisation ait été demandée. le dos écrasé sur le matelas, les yeux grands ouverts, la pupille perdue dans une contemplation morne du plafond pourri de l'appartement. sclérotique injectée de sang, rougie par le manque de sommeil, par l'overdose, par l'épuisement. et sous tes yeux, incrustées dans ta peau pâle, des cernes violacées qui donnent à ta sale gueule l'air d'un mourant. combien de temps encore avant que ton corps décide de te lâcher ? pauvre être humain décharné. mais au moins, t'es seul. t'es bien. t'es tranquille. t'as pas fait de conneries, t'as pas les doigts qui tremblent à cause de la fatigue ou du manque. t'es juste absent, juste ailleurs. juste l'esprit perdu dans le vide. c'est mieux que rien. c'est mieux que tout à la fois. soupir. les paupières qui battent lentement, doucement. elles ont adopté le rythme qui est le tien depuis ta mésaventure. un rythme lent, hors du temps. t'es peut-être encore choqué par les récents événements. peut-être encore tourmenté par ce que tu as vécu. ton aller-retour vers un ailleurs un peu trop angoissant. les souvenirs qui se fissurent et se bousculent, les pièces du puzzle qui te manquent. t'as envie de voir personne et t'es bien content qu'igg ne soit pas à l'appartement. c'est devenu un squat comme un autre. tu le déranges pas, tu le croises pas tellement, pour l'instant. faut dire que tu t'imposes pas, t'es plus discret que les cafards du bâtiment, à venir de temps en temps, rarement, préférant encore dormir à la laverie, plutôt que de déranger. mais là. là t'es à bout. t'as besoin de ce confort, de cette protection. de ce calme, presque rassurant. presque. presque parce que t'es encore bouffé par tes cauchemars. parce que tu dégueules les somnifères que t'avales. parce que t'es pas foutu de calmer tes nerfs et tes angoisses. il reste quoi de toi, aj, hein ? il reste quoi ?

la porte qui grince, celle de l'entrée. tu remues, un peu, tournes le visage vers le couloir, et daignes te redresser, dans un grognement. le t-shirt froissé, les boucles emmêlées, désordonnées, plus encore que ta silhouette bancale. tu te poses assis sur le matelas, une main qui passe sur ton visage, sur ta joue, sur tes yeux douloureux. et t'écoutes. t'écoutes la porte qui se referme. mais qui n'est pas verrouillée. ça t'interpelle et tu redresses la tête, l'oreille tendue. igg, tu le connais pas par cœur, pas depuis longtemps. mais le verrou sur la porte, t'as bien compris toute son utilité. t'as bien compris que c'est important. froncement imperceptible des sourcils. un pas, deux, trois. frottement. tu te décides à te lever, puis tu vas, maladroitement, jusqu'à l'entrée. et tu le vois. il est assis le cul sur le sol, les jambes négligemment étendues devant lui. mais c'est pas ça que tu regardes, c'est pas ça qui te fait écarquiller les yeux. c'est le sang. le sang et la crasse dégueulasse sur ses fringues. son visage tuméfié, meurtri, abîmé. tu sais pas ce qu'il s'est passé, tu peux pas le deviner. t'as une vague idée des faits, parce que t'es pas con et que igg, il doit pas fréquenter les types les plus posés de la terre. t'es une putain d'exception dans cet univers. alors tu t'approches, rapidement et tu te laisses tomber à genoux à ses côtés. tu préviens pas que tu vas le toucher, tu t'annonces pas non plus. tu te contentes de saisir doucement sa mâchoire entre tes doigts et de lui relever le menton pour l'observer. le regarder sous toutes les coutures. sous les tatouages, sa peau est gonflée, violacée par endroits. son souffle sifflant. il est ailleurs, igg et t'as cet air inquiet, malgré ton visage ruiné. les yeux qui se plissent, l'accent qui roule sur tes lèvres quand tu prends parole. t'as une sale gueule. c'est pas méchant dans ta bouche, c'est même plutôt doux. simple constatation. t'es passé par là, tu la connais la douleur qu'il endure. faudrait que tu préviennes son frère. sans doute. mais avant, tu dois agir. l'aider. tu lui dois bien ça. c'est naturel chez toi et tu sais pas pourquoi tu penses ça. mais tu le lui dois. laisse-toi faire. que tu ordonnes comme un grand-frère, glissant tes mains jusqu'au bas de son t-shirt, le lui retirant avec une douceur dont toi seul as le secret, l'aidant en lui levant les bras, autant que possible. pas facile quand on manque de sommeil. pas facile d'avoir les idées claires quand on est dans ton état et quand on a un poids mort à gérer. mais tu t'accroches, tu tiens bon, parce que t'as pas le choix. et l'état de son abdomen te fout un coup d'adrénaline. tu balances son haut dans un coin et tes doigts viennent naturellement frôler les hématomes, l'inflammation de sa chair, le gonflement de son torse si sensible sous ton épiderme, tandis qu'une main maintient son épaule, pour le garder immobile. respire. que tu lui demandes, ton autre main posée à plat sur ses côtes que tu palpes doucement, essayant au maximum de lui épargner des hurlements de douleur. elles sont fêlées, sans doute, mais tu sens rien de flottant. tu sais pas si c'est bon signe ou pas, t'es pas médecin. mais que ça ne bouge pas trop sous tes doigts te semble un bon point. une côte cassée, c'est le risque de voir un organe perforé. t'as l'air concentré, absorbé par ta tâche, même si en vérité, tu surveilles de coin de l'œil son visage. tu sais pas s'il va perdre connaissance ou s'il va se mettre à hurler. t'es avec moi igg ? que tu finis par demander, figeant ta main sur sa mâchoire, pour le forcer à te regarder. dans les yeux. dans tes yeux explosés mais alertes. parce que t'as pas l'intention de le laisser crever.

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MessageSujet: Re: Not Today (LTF/AJ)   Not Today (LTF/AJ) EmptySam 13 Juil - 21:36

C’est pas la première fois que tu rentres dans un sale état. C’est pas la première fois que t’as l’air plus mort que vivant quand tu passes la porte de chez toi. C’est pas la première fois qu’on te crève, mais y’en aura jamais aucun pour le faire aussi bien que toi. T’étais le premier de la classe, quand il s’agissait de te foutre en l’air, mais cette fois, ils avaient mis la barre haute. Tapé fort, dans tous les sens du terme. Et t’en crever à t’en tordre par terre, mais t’étais trop naze pour bouger, alors tu te laissais juste tomber sur le plancher dégueulasse, le dos au mur, à faire une grimace de douleur, les muscles de ton visage tendus et ton cou crispé. Ça te lance de partout et tu as l’impression que ta cervelle n’a pas finie de rebondir dans ta boîte crânienne. A croire que ta slime de matière grise s’était prise pour une balle de ping-pong, t’en avais envie de gerber. Sauf que gerber, ça te demanderait trop d’efforts et là tout de suite, tu n’osais plus bouger du tout. Ta vision n’était plus très claire alors tu fermais les yeux et si tu avais une larme tatouée sous ton oeil, probablement que cette dernière s’était désormais teintée de carmin. Pourtant, tu ne pleurais pas. Tu n’avais plus de larmes dans ton corps, plus de larme ni d’émotions. T’étais une coquille vide et c’était probablement le constat le plus triste, tu n’avais même plus assez d’instinct de survie pour aller te faire soigner. Pour essayer de te sortir de cette misère dans laquelle tu t’étais enfoncé sans même t’en apercevoir.
Au fond, t’étais peut-être déjà un peu mort en réalité. Tu étais sans doute mort la fois où un copain de classe t’avait tendu le sachet fraîcheur rempli de colle forte. T’étais aussi un peu mort quand la gonzesse des services sociaux avait sonné et qu’innocents, vous aviez ouvert. T’étais aussi mort quand le Canard est allé vivre chez les autres tarés dans son genre. T’étais aussi mort quand Dre était allé en prison en gueulant qu’il n’avait pas fait exprès, mort de rire les menottes aux mains, ou quand t’avais vu Axl dormir dans sa gerbe, le froc plein de merde parce que l’alcool l’avait déglingué comme jamais. T’étais mort tellement de fois dans ta vie, que putain, cette fois ne ferait plus de différence. T’étais un peu plus près de clamser à chaque fois, c’était tout. Et bizarrement, ça passerait, comme toutes les autres fois. Ça passait toujours et tu continuais à crever chaque jour de ta foutue vie.
Mais aujourd’hui encore, on t’accordait un sursis que tu n’avais même pas spécialement réclamé.
Tu n’avais plus pensé à AJ. Pas qu’il était sans importance, mais le garçon était comme une ombre, un fantôme qui se déplaçait sans bruit et qui n’étais jamais là quand tu y étais. Ash avait paniqué quand tu lui avais raconté pour lui, mais il se trompait, AJ était un colocataire formidable. Il l’était parce qu’il se faisait oublier, qu’il disparaissait comme s’il n’avait jamais existé. Sauf qu’il était bel et bien réel et surtout, il venait d’apparaître devant toi. Comme par magie. Quoique, tu as peut-être rêvé finalement. Tu ne sais plus trop où ce que tu en es, ta tête te fait mal et t’as du sang seché dans le nez, la bouche, les yeux. T’as vraiment envie de dégueuler. L’envie se fait encore plus forte quand ta tête bouge quand que tu ne l’ai décidé, tes yeux roulent dans tes orbites comme des billes sans que tu ne parviennes à te fixer sur son visage. Tu tentais pourtant de te raccrocher à quelques chose alors par réflexe, tu t’agrippais à son bras. Refermant tes doigts sur son pull et plantant tes ongles dans son épiderme. Tu ne le fais pas exprès, c’est ton instant de survie qui t’obliges à rester sur les pieds sur Terre. Il dit quelque chose et tu penses bien qu’il dit vrai. En tant normal, t’aurais ri, mais là tu galères déjà à parler. « comme d’hab » siffles-tu, sans réellement articuler. Ça fait trop mal et tu as la curieuse impression que ta langue s’est collée dans ta bouche, refusant de coopérer, comme le reste de tes membres d’ailleurs. « ai pas tellement l’choix hein » poursuivis-tu en te concentrant fort pour fixer tes yeux verts dans les siens, parce que les siens étaient au moins stables, ils ne roulaient pas dans leurs orbites comme des balles de flipper. Les mouvements qu’il t’impose te font pourtant un mal de chien, t’arrachant un râle plaintif. Sa palpation met tes nerfs à rude épreuve et tu fermes les yeux, tes dents cassées plantées dans ton menton. Tu respires fort, et chaque inspiration te fait mal. D’ailleurs chaque expiration aussi. Mais AJ ne lâche pas le morceau, alors tu réouvres les yeux. « y’m faut un shoot la, un truc costaud »
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MessageSujet: Re: Not Today (LTF/AJ)   Not Today (LTF/AJ) EmptyLun 19 Aoû - 15:19

_not today
@igg hopkins

l'espace d'un instant,
d'un court instant,
tu te demandes ce que tu fous là.

parce que tout ça ne rime à rien. ta présence entre ces murs malgré toutes les galères traversées : inexplicable. ton implication, ton air concerné par la situation, peut-être même inquiet : inconcevable. il n'y a aucune logique dans ta réaction, dans ton comportement, rien qui ne puisse être justifié ou raisonné. tu agis comme tu l'as toujours fait, l'instinct de survie en exergue, l'humanité à fleur de peau. au fond, t'es peut-être là pour une bonne raison, pour lui. t'aurais pu crever, au moment de ton overdose. et alors qui l'aurait aidé ? tu ne peux pas croire qu'il s'agit là d'un signe. comment pourrais-tu t'improviser ange gardien, toi qui a cessé de croire en la bonté de l'être humain ?

igg est dans un sale état et t'as pas envie qu'il te claque entre les doigts. déjà, tu saurais pas quoi faire du cadavre — celui-là, tu pourrais pas le balancer dans la flotte. ensuite, tu serais clairement accusé du meurtre, son frangin sur ton dos. non merci. t'es déjà pourri de l'intérieur, hors de question de cumuler. sinon, t'as plus qu'à te défenestrer. quoique dans ton état, ça passerait tout seul, un vol plané. mâchoires qui se contractent quand tu chasses ces stupides pensées de ton esprit embrumé. son bras qui s'agrippe au tien te fait te figer un court instant, moment dédié à observer son visage, à soutenir son regard. — comme d’hab ça t'arrache un vague mouvement de tête, négatif. il dit de la merde, igg et il se dénigre. tu commences à le connaître. pas qu'il ait une opinion sur ce genre de sujet, simplement qu'il s'en fout.

— ai pas tellement l’choix hein putain t'espères vraiment qu'ils lui ont pas niqué toutes les dents. tu sais pas trop ce que ça coûte, mais t'es pas con et se faire refaire le sourire, ça doit demander du temps et beaucoup d'argent. qu'il n'a pas, clairement. et t'es même pas certain qu'une contribution de ta part suffirait. c'est qu'il aurait l'air sacrément con, sans quenottes. — y’m faut un shoot la, un truc costaud ça t'arrache un rire, dans un souffle ironique. — tu l'auras, t'inquiète. mais pas tout de suite. tes gestes sont excessivement doux quand tu relâches son menton. regard détourné, les iris qui s'excitent, ton regard que tu ne sais où fixer. tu réfléchis. et putain, c'est pas facile, de réfléchir quand on a arrêté de dormir. quand on est plus foutu de rêver.

— ok, faut que je nettoie l'sang, je peux pas voir ton état là. lentement, tu te lèves et d'un pas assuré, tu vas fermer le verrou de la porte, avant de revenir vers sa silhouette douloureuse. — tu peux te lever ? mais t'attends pas spécialement de réponse. déjà tu t'es baissé pour l'aider à se redresser. t'es pas capable d'aimer, t'es pas capable de tendresse, mais y'a tout dans tes gestes qui évoque cette bienveillance : tes soins comme des caresses. — je t'emmène à la salle de bain ok ? tu vas douiller. prévenir et guérir tout à la fois. pourtant, t'es pas du genre à avoir des doigts de fée. alors, sans attendre davantage, malgré ses râles plaintifs et sa respiration saccadée, tu le soutiens pour le relever et le porte à moitié jusqu'à la salle d'eau en désordre.

il pèse son poids le gosse et t'es pas dans un état qui te permettrait de faire des prouesse physiques. mais tu tiens bon et t'es attentif à tes mouvements, pour pas le blesser davantage. — si tu te sens partir, tu me préviens. et t'ajoutes dans un souffle. — qu'on se casse pas la gueule à deux. parce que pour le coup, t'es pas certain que tu pourrais te relever. tu progresses dans le couloir et ouvres la porte de ton pied, échappant un — putain. fatigué. c'est pas ta grande taille qui peut t'aider dans ce genre de situation. dans un ultime effort, tu viens le poser dos contre le carrelage glacé de la douche et tu l'accompagnes dans sa chute, la ralentissant au maximum pour le faire s'asseoir.

soupir,
sueur ôtée de ton front du revers de la main.

— j'espère que t'es pas attaché à ton jean. que tu souffles, lui faisant les poches pour vérifier qu'il n'a rien qui puisse craindre. tu vas pas le déshabiller davantage. tu lui ferais mal et c'est pas franchement utile. vu son état, le mieux que tu puisses faire c'est cleaner ses plaies et l'allonger dans un coin. tu t'imagines déjà le veiller toute la nuit et même si t'avais pas imaginé ce genre de soirée, t'es pas mécontent de pas être seul, ce soir. — ça risque de pas être ultra agréable. que tu préviens en allumant l'eau. de tes doigts, tu vérifies la température pour ne pas l'ébouillanter et, sans plus rien dire, accroupi à côté de lui, tu commences à le doucher. comme tu l'aurais fait avec un gosse, un handicapé. ou un clébard, peut-être. l'eau évacuée est teintée de rouge, de son sang qui se barre, de la poussière qui s'ôte de ses plaies. t'es éclaboussé, rapidement trempé à ton tour, mais tu t'en fous. ta main frôle les blessures pour faciliter la tâche et t'as cet air concentré sur la gueule, les sourcils légèrement froncés. elle te vieillit, cette expression. non. elle fait de toi un adulte, un vrai.

— raconte-moi c'qu'il s'est passé.
tu veux juste le faire parler.
le garder avec toi,
conscient, encore un peu.

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MessageSujet: Re: Not Today (LTF/AJ)   Not Today (LTF/AJ) EmptyJeu 22 Aoû - 10:18

Ce n’est pas la première fois que ça t’arrive, sans doute pas la dernière non plus. Est-ce que tu pouvais prétendre y être habitué pour autant ? Pas sûr. Tu avais pourtant appris à la gérer ou plutôt, tu avais trouvé un moyen de ne pas avoir à le faire, suffisait juste de trouver un endroit calme où te planquer puis attendre que l’orage passe et la douleur se tasse. Chaque mouvement t’étais douloureux et dans ta bouche se mêlaient le gout du fer et de la terre. A ce stade, on commençait à se demander s’il y avait des os de brisés ou du sang déversé, mais toi non. Toi, tu ne pensais qu’à la poudre magique qui te ferait quitter le sol pour aller planer à cent miles au-dessus de tout. Merde, s’il y avait bien un instant où tu y avais droit, c’était bien maintenant !
Et dans ton obsession, tu en avais oublié AJ. AJ qui était apparu devant toi, un pli soucieux entre ses grands yeux de chevreuil fatigué. On aurait même pu croire qu’il était inquiet, soucieux. Comment ça ? C’était la première fois qu’il voyait une gueule cassée ? Allez donc, il vivait à la rue, vous y étiez tous plus fracassés que des canons de beauté ! C’est mignon de sa part et finalement, ça tombe bien qu’il soit là, il pourrait tout faire à ta place. Préparer, injecter, se soucier. Alors tu lui souris comme tu peux, les dents noircies de sang coagulé, t’as l’air encore plus déglingué que d’habitude, mais lui, il ne t’avait jamais vu comme ça. Ash oui. Et Ash ne s’en remettait toujours pas. Lui aussi s’inquiétait puis se fâchait. Tu ne voulais pas qu’AJ te crie dessus ou essaie de te botter le cul. Il n’y avait pas de ça entre vous, hein ? Vous marchiez ensemble dans la même direction avec AJ, tu serais assez triste s’il se décidait à vouloir te tirer de là. C’était le merdier, mais c’était ton merdier, tes galères. Personne n’avait à les porter pour toi. Il ne rigole même pas à ta petite remarque. « fais pas cette tête » que tu finis par soupirer doucement et passée la distraction, l’envie reprend toute sa place. Tu lui dis et il te rassure. Oui, tu l’auras. Oui, il te le feras. Il ne t’en faut pas beaucoup plus pour te calmer. Remarque, tu n’étais pas spécialement en grande forme avant non plus.
Tu laisses AJ aux commandes et tu ne réponds pas quand il déclare devoir te laver. Tu n’es pas en état d’objecter quoi que ce soit et puis même, tu n’as pas l’âme contestataire, tu le suivais néanmoins du regard alors qu’il allait tirer le verrou. Ça aurait pu te faire sourire, le chat sauvage acceptant de s’enfermer dans la cage, de peur qu’on vienne t’achever peut-être ? Quand il revint en revanche, tu n’avais plus aucune raison de sourire parce que son plan avait tout pour te déplaire : te lever ? Mais quelle horreur ! Tes muscles s’étaient probablement déjà ankylosés si ce n’est atrophiés ! Tout ton corps protesta d’ailleurs quand, sans attendre ta réponse, il passa son bras autour de ta taille pour te soulever. Tu vois bien qu’il fait attention, c’est eux qui n’ont pas fait attention quand ils n’ont refait le portrait. « Bordel de merde » grognais-tu pour toi-même plus que pour lui. Avec sollicitude, il te prévint quand même et malgré toi, un petit rire t’étrangla. « arrête de m’spoiler » En attendant, tu pris quand même appui contre lui, inspirant profondément en essayant de déterminer l’endroit qui t’étais le plus douloureux. Définitivement l’abdomen.
AJ prend milles précautions et tu fais un effort pour l’aider. Il galère au moins autant que toi à ne pas savoir que faire de sa grande carcasse décharnée. Tu souris doucement à l’idée de vous voir vous effondrer l’un sur l’autre comme deux merdes. « Putain, mais l’équipe de rêve ! » tu te moques mais ça te fait quand même du bien, de savoir qu’aussi fatigué si ce n’est défoncé, pour ce que t’en savais, il était là. Vraiment là. Alors tu tentais de lui faciliter la tâche, te faisant aussi léger que possible même si chaque pas te vrillait la cervelle. D’une infinie précaution, il t’installait dans la douche, tout habillé. Le froid te fait du bien et tu fermes un instant les yeux. Tu réouvris ces derniers quand il fit mention à la perte de ton jean, ben en fait oui, tu l’aimais bien. « Tu vas le découper comme dans les films ? » Non parce que ça te ferait quand même un peu chier. Heureusement, à part te faire les poches, il abandonna l’idée avant de te prévenir. C’était une charmante attention, mais tu t’en doutais un peu. T’étais un patient docile et tu ne fis rien pour lui compliquer la tâche. Tu te contentais de le regarder faire et en fait, tu étais surtout surpris de son application. Il était concentré comme jamais et ses mains t’effleuraient à peine. Il craignait de te faire mal et la lenteur de ses mouvements avait quelque chose de relaxant, comme si le temps s’était distendu pour étirer ses secondes en heures. Tu douillais toujours, mais ça allait. Elle s’en allait imperceptiblement en même temps que ton sang qui disparaissait dans le siphon crasseux. Calme, tu te contentais de le regarder faire et comptais les gouttes qui ruisselaient sur son front depuis ses mèches mouillées, éclaboussées par des milliers de fines perles d’eau.
Sa question te ramène sur Terre et tu secoues imperceptiblement de la tête. « Ils voulaient savoir qui nous fournit » Vous, le gang en carton des Caïmen. « Ils ont cru que je faisais l’bonhomme alors qu’en fait, j’en sais juste rien. » C’était aussi simple que ça. Le truc c’est que la violence ne servait à rien contre toi, ce n’était pas ce qui te ferait ouvrir les vannes et balancer ta bande. « C’pas grave » Rien n’est jamais grave pour toi.
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MessageSujet: Re: Not Today (LTF/AJ)   Not Today (LTF/AJ) EmptyLun 9 Sep - 22:50

_not today
@igg hopkins

— fais pas cette tête mais igg, j'peux pas m'en empêcher que t'aimerais répliquer. mais tes lèvres scellées étouffent le son de ta voix. le silence mieux que la moindre réplique. qu'est-ce que t'aurais à dire au fond. tu contrôle pas toujours tes expressions. et le soucis est réel dans cette pénible situation. — bordel de merde regard que tu lui jettes, du coin de l’œil. t'observes la souffrance taillée sur son visage. quel étrangeté, ce sentiment sur son visage à lui, toujours détendu, toujours tranquille et tout à coup devenu crispation et douleur. — arrête de m’spoiler mais tu fais de ton mieux. et dans la douche aussi. tu lui avais pas dit, ça, que vous arriveriez à bon port sans trop d'encombres. que tu tiendrais bon e n c o r e une fois. ( une dernière fois ? ) putain. et tu serres les dents. — putain, mais l’équipe de rêve ! ça t'arrache un sourire, l'ombre d'un rictus fatigué sur tes lèvres d'enfant. — moque toi encore une fois et j'te laisse tomber. littéralement. que tu menaces, sans conviction. — tu vas le découper comme dans les films ? mouvement négatif de la tête.

et finalement, quand l'eau se met à couler,
tu te sens lourd.
terriblement lourd.

d'esprit et de corps, après tous ces efforts. la vision de cette chair blessée, rouée de coups, couverte de stigmates. le poids de sa carcasse qu'il t'a fallu soutenir tant bien que mal. ta lente agonie ( personnelle ), ces traumatismes que t'essaies tant bien que mal de digérer. putain d'overdose le cadavre dans ton sillage. ça fait trop. et t'as encore ces relents d'alcool et de drogue dans le sang. l'eau tiède sur tes doigts, le mouvement régulier des gouttes sur la peau, le bruit léger de l'eau sur le carrelage. tu passes ton avant-bras sur ton front, mouillant tes boucles brunes au passage sans y prêter attention. — ils voulaient savoir qui nous fournit. ils ont cru que je faisais l’bonhomme alors qu’en fait, j’en sais juste rien. c’pas grave quand tu relèves les yeux, un court, très court instant, ton regard rencontre le sien et tu parviens à y lire ce que t'interprètes comme un mélange entre surprise et reconnaissance. tu le soutiens, son regard, quelques secondes à peine, mais une éternité. le souffle tranquille, étrangement calme. il faut dire aj, qu'en dehors de tes excès de violence, tes querelles intérieures et tes égarements, t'es une dose d'héroïne ambulante. ta main, figée quelques instants, reprend son travail, alors que tu te détournes de lui. sans lui demander l'autorisation, tu retires son bonnet, intérieurement amusé à l'idée que c'est bien la première fois que tu vois sa tignasse, au moins aussi sauvage que la tienne.

— ferme les yeux. et comme pour accompagner tes paroles, tes doigts sont venus doucement survoler ses paupières. avec lenteur, tu diriges le jet dans son cou et le remonte jusqu'à son visage que tu nettoies de la même manière. t'es pas en état de lui proposer de se venger, de leur péter la gueule. pas là, pas maintenant. plus tard, peut-être, demain, qui sait. tu coupes finalement l'eau et te redresses. sans demander la permission, tu récupères dans un placard une serviette, avant de revenir à ton poste. à nouveau à sa hauteur et sans aucune gêne manifeste, tu passes la serviette sur son torse, tamponnant doucement sa peau pour ne jamais le blesser. t'arrives pas à te l'expliquer. ton malaise avec ton propre corps quand celui des autres t'effraie si peu. ( c'est qu'un amas de sang et d'os, après tout ) lentement, tu fais de même avec son visage, sans jamais croiser son regard, l’œil davantage absorbé par l'état de son arcade qui ne cesse de saigner. — tiens moi ça. et tu viens lui prendre la main pour la poser sur le morceau de tissu qui éponge le sang. la plaie saigne encore un peu et t'as repéré un reste de caillasse. t'as pas vraiment le choix, il faut que tu désinfectes, au moins les blessures ouvertes.

tu te redresses, une nouvelle fois.
et à chaque mouvement supplémentaire,
t'es de plus en plus lent.

t'ouvres le placard d'à côté, fouilles dans une trousse, pas très longtemps, avant de trouver ce que tu veux. même igg, il a un nécessaire de survie. un kit pour dealer qui se fait exploser la tronche régulièrement. du désinfectant, des pansements. et plus important encore, une espèce de fil bon marché et une aiguille un peu tordue. — j'vais devoir te recoudre j'pense. que t'annonces en te retournant. — et j'vais désinfecter ce que je peux mais t'esquisses un pas en sa direction, la trousse t'échappe des mains. de tes mains tremblantes — putain ! t'es tellement faible. tu te baisses dans un soupir, récupères brièvement ton trésor et reprends. — mais faudra qu'on surveille qu'ils t'ont pas, j'sais pas, fait exploser la rate ou quoi. que tu crèves pas d'une. merde, comment. hémorragie interne, voilà. t'articules mal, certains termes. c'est pas ta langue natale. tes hésitations couplées à ton accent roulant te donnent un côté enfantin, charmant, mais à ton sens particulièrement pitoyable. tu reviens à côté de lui et te laisses glisser à genoux, dans la flotte. tu poses la trousse à même ses jambes et t'en sors le désinfectant, que tu verses sur la serviette que t'as récupéré d'entre ses doigts.

t'as pas besoin de lui dire que ça va piquer.
il est pas con.

alors, en silence, la respiration à peine sifflante, t'appliques doucement le soin à la blessure, attentif au moindre tressautement de sa peau. ton autre main, elle est posée sur sa mâchoire, pour l'empêcher de bouger. t'as le contact doux, et une fois concentré, ta main ne tremble plus. ton regard glisse un instant jusqu'à son œil, comme pour lui demander silencieusement s'il est toujours vivant, avant de s'en détourner. mine de rien, igg te donne ce soir une raison de te battre encore un peu, peut-être bien juste de vivre. une soirée de plus. mais t'es pas en état. t'as les épaules nouées, douloureuses,  les traits tirés par la fatigue, les cernes creusées et le teint pâle. il n'y a guère que la boucle à ton oreille qui a encore un peu d'éclat. tu déposes la serviette à côté de toi et, sans lâcher tout à fait son menton, quoique tu aies cessé de le tenir, les doigts de ta main libre viennent frôler la chair autour de la plaie. — c'est assez profond. que tu commentes. — mais deux-trois points d'vraient suffire. tu redresse ton dos pour l'étirer, et, le lâchant tout à fait, brisant tout contact, et tu viens soutenir son regard, avec attention. tu te plonges dans ses yeux, te noies dans ton regard. pupilles dilatées par la fatigue. — tu m'fais confiance ?

ça sonne bizarrement entre tes lèvres.
ça sonne vrai.
comme si tu lui demandais quelque chose d'autrement plus profond.
d'autrement plus important.

( dis, igg, toi, tu crois en moi ? )
parce que moi, j'crois plus en quoique ce soit


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