chiens de la casse ( ash / intrigue )

l’anarchie.
le chaos. la ville retournée. assiégée.
cinq lettres. s n a k e.
rien n’va plus. tout déraille.
et toi, ares, qu’est-ce qu’tu fais? t’en profites.
c’te vieil entrepôt. barricadé, sécurisé. petite mine d’or sur pattes. des milliers d’cartouches de clopes, à c’qu’on raconte.
mais ce soir, l’électricité est coupée.
plus d’lumière.
plus le bourdonnement de la clôture électrique.
et quand tu t’approches pour jeter un oeil suspicieux, t’remarques que même la lourde grille est entrouverte. c’est maintenant ou jamais. l’occasion rêvée. et toi qui n’réfléchit pas trop avant d’agir, il ne te faut qu’une demi-seconde pour t’glisser à l’intérieur de la zone. tu r’vendras le butin, t’en garderas un peu pour toi même si t’préfères des substances plus fortes pour ta consommation personnelle.
tu déambules dans cet entrepôt à l’accès normalement interdit, éclairé par la lampe torche d’ton pauvre iphone. cleptomane en carton, t’avais pas prévu l’coup, t’es passé d’vant, c’était ouvert, t’es entré. si t’avais su, tu t’s’rais équipé, mais la vie est pleine d’surprises.
et puis, après une bonne dizaine de minutes de labyrinthe, tu débarques dans la salle au trésor. cartouches sur cartouches, empilées jusqu’au plafond. t’as ton sac de boxe avec toi, tu décides d’le remplir au max. téléphone posé par terre, lumière de la torche qui s’diffuse dans l’immense pièce.
et puis tout à coup, tu vois clair.
les tours de paquets de clopes en hd.
les couleurs vives qui te piquent les yeux avec le contraste de la nuit noire à l’extérieur.
et tu sais.
qu’quelque chose tourne pas rond. les lumières rallumées, tu regardes autour de toi, et tu l’vois.
gamin aux cheveux bruns qui doit faire quasi trente centimètres de moins qu’toi.
"t’es qui? qu’est-ce qu’tu fous là?"
parce que non, on t’prendra pas ton butin.
toi, tu partages pas.

@ash hopkins

Fallait avouer que ces hackers avaient foutu un sacré bordel à travers la ville ! Mais pour être totalement franc Ash avait juste tellement kiffé ça. Non seulement le garçon avait un côté totalement anarchiste qui faisait qu'il adorait ce qui créait le désordre dans cette ville gangrenée par une vermine corrompue, mais en plus ça lui avait ouvert juste tellement d'opportunités pour s'enrichir en raflant des trucs qui rendraient même les deux frangins tarés heureux. Et notamment il avait une cible en tête. Bah ouai, avec l'électricité coupé dans toute la ville il y avait notamment des places fortes qui étaient devenues totalement accessible pour des petits voleurs comme lui, surtout vu ses talents pour escalader tout et n'importe quoi. Et dans le tas il y avait un entrepôt avec des tonnes et des tonnes de cartouches de cigarettes ! Le genre de choses vraiment facile à revendre et qui pourrait même alimenter sa propre réserve. Alors il avait fait un saut rapide dans une de ses planques pour récupérer un sac et de quoi forcer des portes si besoin et s'était rendu sur place.

D'ailleurs il avait vraiment réussit à pénétrer dans les lieux avec une facilité déconcertante ! C'était assez amusant quand, quelques temps seulement avant, l'endroit représentait vraiment quelque chose d'inaccessible. Il s'était donc mis à explorer les lieux, sortant sa bombe de peinture de temps à autre pour tagger quelques messages de revendication qui le firent sourire au point de faire briller ses canines, continuant de progresser dans l'espoir de vite trouver son précieux trésor. Mais bon, ça ne pouvait pas être si compliqué, l'endroit ne pouvait quand même pas être si grand ! Et après avoir essayé pas mal de porte, s'assurant de ne jamais se faire repérer par qui que ce soit, il avait finir par trouver la grande salle contenant tout le stock de cartouches. Bingo ! Mais à peine avait-il fait quelques pas que PAF ! Les lumières s'était rallumées, l'aveuglant quelques secondes et surtout le faisant passer d'ombre invisible à tâche noire avec son sweat, sa capuche sur la tête et son foulard sur le nez au milieu de tout ce décors gris clair. Et du coup avec cette lumière il s'était aussi rendu compte qu'il n'était pas seul, voyant dans la pièce un autre type, une espère de demi géant aussi épais qu'une brindille et qui, si il n'avait pas l'air d'être un employé ou un garde, affichait direct une très clair hostilité. « Toi t'es qui ? Et toi tu fous quoi ?! C'est ma prise ! » avait-il protesté même si il n'y avait pas vraiment le temps car quand les lumières s'était rallumée ça avait été aussi le cas de l'alarme qui s'était mise à sonner « Fais chier... » avait-il dit en oubliant son camarade et écoutant seulement les chiens qu'on entendait aboyer à l'extérieur du complexe. Il s'était donc jeté sur le tas de cartouche, tentant d'en stocker un maximum dans son énorme sac qu'il avait prit pour ce casse « Fais ta vie et je fais la mienne, ok ? » avait-il lâché à l'intention de l'autre tout en continuant de remplir son sac, pas conscient qu'avec la lumière c'était aussi toute l'électronique des portes qui s'était rallumée et que, par conséquent, elles étaient verrouillé à présent, limitant grandement leurs solutions de repli.

Les lumières qui se rallument.
Tu retrouves tout à coup la vue suite à la pénombre dans laquelle t’étais plongé. Et ça peut pas être bon signe.
Nan, ça l’est pas.
Mais pour l’instant, tu mesures pas encore la gravité d’la situation, Ares.
Pour l’instant, tout c’que tu vois, c’est l’gamin à quelques mètres de toi. Gamin, parce qu’il fait trente centimètres de moins qu’toi. Tellement qu’on dirait qu’il a à peine quinze ans.
Qu’est-ce qu’il fout là, lui?
Qu’il dégage de là, c’ton butin, c’ton plan, tu partages pas toi.
« Toi t'es qui ? Et toi tu fous quoi ?! C'est ma prise ! »
Tu ricanes, Ares.
Sa prise?
Il sait pas qui t’es, c’pd?
Mais avant qu’t’aies pu répondre, t’as une putain d’alarme qui te nique les tympans.
« Fais chier... »
"Nan, tu crois?" Qu’t’avais rétorqué, le sarcasme à son comble. À croire qu’il a jamais fait d’braquage, l’kid.
Et putain, maintenant, c’est les aboiements des clébards que vous entendez jusque la pièce où vous vous trouvez. Et tu l’vois, remplir son sac à l’excès, gestes rapides mais pas affirmés.
« Fais ta vie et je fais la mienne, ok ? »
Là encore, tu rigoles.
"Parce que t’as cru qu’j’allais faire autrement? En revanche, c’est à moi tout c’qu’y’a là, j’suis arrivé sur place avant, j’te rappelle."
Alors tu t’avances vers lui, pas déterminés, pour retirer une à une les cartouches de clopes qui remplissent son sac. "Va faire jou-jou ailleurs, genre, au terrain d’foot de Delray. Avec les gosses de ton âge, quoi. Laisse les grandes personnes s’occuper des choses sérieuses." Mépris habituel, tu t’prends pour le roi du monde — alors qu’en vrai, l’un comme l’autre, vous êtes dans la merde.
Jusqu’au cou.
Et tu remplis ton sac de cigarettes toutes prêtes à la revente, beau paquet d’thunes qu’ça vaut tout ça — p’têtre qu’tu pourras payer un beau resto à Athéna. Ou alors t’chopper un tas d’ecsta.
Puis tu refermes le zip, balances le sac sur ton épaules, deux-trois autres cartouches supplémentaires sous l’bras.
Et tu sors d’la pièce. Marches dans l’sens inverse d’où t’entends les clébards gueuler. Couloirs parcourus, tu laisses le hasard décider d’ton itinéraire. Et tu t’crois déjà libre, Ares. Tu t’vois déjà victorieux d’un beau casse. Facile, rapide.
Ouais, l’truc que t’avais pas prévu, c’était qu’les portes d’entrée se soient verrouillées avec le dispositif de sécurité enclenché. Alors t’as beau pousser, t’as beau t’énerver - sang chaud, impatient d'nature, tu sais pas contrôler ta rage - nope, ça cède pas sous ta violence. Au contraire, le bruit qu’tu fais aide p’têtre même les gardes à te trouver.

C'était quoi ce casse de merde sérieux ? C'était sensé se passer en douceur ! Genre il entrait, prenait ce qu'il lui fallait, se cassait et puis basta. D'où quelqu'un d'autre devait aussi être sur le coup ? C'était pas prévu ça ! Et en plus à vouloir se la jouer roi de la colline et rien lui laisser alors qu'il avait clairement pas les capacités de tout transporter. Et en plus, pour ne rien arranger, il fallait que cette panne se termine genre vachement trop vite quoi, ce qu'il voulait dire que c'était d'autant plus la merde ! Au final il y avait vraiment des jours où il valait mieux rester au lit mais merde, ce serait bien de donner un signe de quand ça risquait de partir en couille comme ça, ça éviterait bien des soucis ! Enfin qu'importe... le temps était limité mais ça voulait pas dire que c'était totalement mort, il suffisait tout simplement d'être rapide et que chacun fasse sa vie de son côté et ce serait nickel ! Mais ça... c'était sans compter sur monsieur égoïste qui continuait de dire que tout ça c'était à lui et qu'il avait pas intérêt à toucher quoi que ce soit, qu'il était là le premier ! Le premier... cela fit doucement rire Ash qui avait alors roulé des yeux « Les Indiens d'Amérique aussi étaient là avant ça a pas empêché les suivant de tout prendre. » avait-il dit pour lui signifier qu'il s'en foutait comme jamais « Mais casses toi putain ! Tu veux pas t'occuper de tes boules et la fermer plutôt que de me faire chier ? Va donc trouver la sortie et laisse moi tranquille. C'est pas comme ci tu pouvais tout emporter de toute manière débile ! » avait-il répondu alors qu'il le repoussait pour vite reremplir son sac de tout ce qui lui passait sous la main. Là il y avait urgence. Et après avoir fermé son sac et calé ce qu'il pouvait dans les poches de son sweat et sous son bras ce fut à son tour de prendre la fuite.

Mais Ash lui il est futé, il a pas le cerveau bousillé par la drogue ou juste la connerie et il se rappelle bien que si il a pu entrer c'est uniquement car le courant était coupé. Mais maintenant qu'il était rallumé ce genre de complexe était rarement pensé avec de simples petits boutons à appuyer pour rouvrir les portes de l’intérieure, ça devenaient de vraies forteresse impénétrables mais dont il était aussi très difficile de sortir. Alors lui il avait tenté sa chance ailleurs, prenant de la hauteur et se retrouvant sur les fenêtres de l'étage, espérant trouver une fenêtre ouverte, une sortie de sécurité ou même un conduit d'aération vu comment il était petit. Mais de là haut surtout il avait une très belle vu sur l'autre couillon en bas qui était en train de s'agiter comme pas possible sur la porte tout en provoquant un bruit du tonnerre. Et c'était irrésistible, il fallait que Ash le cherche un peu « Hey du con ! Alors on sait pas ouvrir une porte ? Bouhou ! Piètre performance pour une grande personne. T'embrassera les chiens pour moi ! » avait-il dit, lui offrant deux bons doigts d'honneur, avant de foncer vers l'espace bureaux. Car il faisait le beau comme ça mais il n'était pas plus certain que lui de ses chances de réussite. Et il y avait notamment un problème de taille qu'il remarqua en s'engouffrant dans la première salle qui passait... les murs étaient lisses ! Même si il trouvait un moyen d'ouvrir une fenêtre la descente était improbable, il fallait autre chose... soit une fenêtre donnant sur un truc sur lequel il pourrait amortir sa chute, soit le toit, il devait bien y avoir une échelle de secours sur le toit. Bref c'était un peu la merde là et c'était désespéré qu'il fonçait de bureau en bureau et testait toutes les portes alors que les bruits des gardes et des chiens se faisaient de plus en plus proches.

Ça t'plait pas, ça. Qu'il fasse sa vie comme ça, tranquille. Alors que t'es là. Égo surdimensionné, tu t'crois tout permis, comme si la ville t'appartenait. C'est ça, la manie. Parce que toi, t'es jamais "normal". Toi, soit t'es up, soit t'es down. C'est la vie. C'est ta vie. Et là, t'es putain de up. Et même les alarmes qui retentissent, même les chiens qui hurlent, te feraient redescendre. Tu crois tout-puissant, à pouvoir tous les terrasser s'ils venaient à te tomber dessus. Mais surtout, tu penses qu'tu peux facilement leur échapper et te barrer avec ton butin. T'as b'soin de ce fric, merde. C'pas comme si le gang te payait, t'es en foutue période d'essai, tu cognes sans arrêt en mode bénévolat. En espérant qu'un beau jour, ça paye. Alors ouais, les cartouches de clopes, ça va payer. Encore faut-il qu't'arrives à sortir d'ici pour les revendre. « Les Indiens d'Amérique aussi étaient là avant ça a pas empêché les suivant de tout prendre. » Sauf qu'avec un gamin comme lui dans les pattes, t'es pas prêt d'y arriver. C'est lui qui va vous faire chopper, c'est évident. Il a pas l'expérience, il a pas la discrétion. « Mais casses toi putain ! Tu veux pas t'occuper de tes boules et la fermer plutôt que de me faire chier ? Va donc trouver la sortie et laisse moi tranquille. C'est pas comme ci tu pouvais tout emporter de toute manière débile ! » Pardon? Ton sac bien armé sur ton épaule, tu le rejoins en deux temps trois mouvements pour l'attraper par le col. "T'avises même plus d'me parler comme ça, pigé? J'suis pas ton pote." Non mais il est taré lui ou quoi? Il a des envies suicidaires ? À quinze ans tout mouillé il te cherche, toi ? Le gars du quartier qui part au quart de tour? Il a le sens de l'humour, putain. Et tu le lâches, pour te barrer. T'entends les clebs se rapprocher, tu prends la fuite. C'est pas de la lâcheté, c'est de l'intelligence, pour le coup. Si tu t'fais toper, tu vas rien revendre et tu finiras sûrement avec une amende, voire en taule, et c'était pas l'plan. Alors tu te diriges vers la sortie. Rapidement. Pour finalement t'prendre un mur. Enfin, une porte, plutôt. Fermée. Qui n'veut pas céder. Fais chier. « Hey du con ! Alors on sait pas ouvrir une porte ? Bouhou ! Piètre performance pour une grande personne. T'embrassera les chiens pour moi ! » Voix qui vient d'en haut - ouais, si tu lui tombes dessus, c'est vers là-bas qu'tu l'enverras : au ciel, direct. Mort. "Vas-y, saute, j'te retiens pas enfoiré." Parce que c'est évident qu'c'est pas par une fenêtre qu'vous allez vous en sortir vivants. Mais si le Destin pouvait s'occuper de lui à ta place, ça ferait un problème en moins. Finalement, tu décides de rebrousser chemin. Les gardes sont sur tes pas, tu les entends à quelques mètres de là. Et tu t'engouffres dans une pièce pour fermer la porte, histoire d'souffler un peu, histoire d'réfléchir à un plan. Et quand tu t'retournes - "Putain, c'est pas vrai!" Face à lui tu te retrouves. "Sur toutes les putains de pièces de ce bâtiments faut qu'j'me retrouve encore coincé avec toi? La blague." Ouais, t'es vénère. Tu joues pas à la garderie là. De nouveau dos à lui, tu colles ton front contre le mur, essayant de trouver une solution. Silence. Silence. Silence. Long. Et tu lâches finalement, en te retournant face à lui. "Ben visiblement on est coincés ici et j'pense qu'aucun de nous deux a envie d'finir en taule, alors si t'as des idées d'évasion j'suis preneur. Même si j'doute que t'aies une quelconque expérience dans c'domaine." Ouais, encore une attaque sur son âge, mais même quand tu regardes sa tête, il a pas l'air de tremper dans des trucs chelous.

Nan mais quel connard... pourquoi il était là sérieux ? Pourquoi il avait eut lui aussi l'idée de cambrioler ce lieu ? Il le faisait juste chier, surtout à jouer avec ses grands airs alors qu'en vrai ils auraient grave pu s'entraider vu la situation dans laquelle ils étaient et le stock en face d'eux mais non, fallait que ce soit un con... Enfin bref, autant dire que Ash ne le supportait déjà pas ce grand blond débile, surtout quand il avait commencé à fouiller dans son sac, mais il ne comptait pas s'encombrer de lui longtemps de toute manière. Et c'était aucunement impressionné qu'il lui avait répondu « Ouai justement, j'ai aucun respect à avoir pour toi. » alors même que l'autre le tenait par le col mais rien à foutre ! Il en avait connu des pires et des plus terrifiants que lui et il n'avait jamais fermé sa gueule... la seule fois où il avait vraiment gardé sa langue dans sa poche ayant été face au canon d'un pistolet dans les mains d'un mec instable. Et sans doute que du coup là ça aurait pu partir en couille ! Mais Ash avait été sauvé par l'urgence de la situation, cette alarme qui beuglait et leur rappelait que leur temps était compté et l'autre se barrant connement vers la porte d'entrée. Tant mieux ! Qu'il se fasse chopper, lui allait se barrer en attendant.

Il avait donc prit un autre chemin, cherchant les hauteurs à la fois pour garder une vue d'ensemble sur ce qui se passait en bas mais aussi en espérant trouver une autre sortie. Après tout c'était logique, c'était un bâtiment de travail et on faisait toujours en sorte que les employés ne crèvent pas en cas d'incendie donc on créait plusieurs sorties, surtout quand on était loin de l'entrée principale. Alors bien sûr... en voyant l'autre bloqué en bas il n'avait pas pu s'empêcher de le provoquer, terminant avec de beaux doigts d'honneur avant de reprendre ses recherches. Mais maintenant ? Ce n'était pas non plus un expert en bâtiment. Enfin il commençait à avoir l'habitude à force de faire ce genre de casse mais ça ne voulait pas dire qu'il pouvait trouver toutes les sorties les yeux fermés. Du coup il avait fouillé, fouillé... avant de retomber sur ce crétin fini bien malgré lui « Putain ! » lâché sur le coup alors que l'autre beuglait des trucs dont il avait rien à foutre  « Mais tu peux pas la fermer sérieux ? » avait-il dit pas tant par provocation mais car il était saoulé là, tendant alors l'oreille pour voir si ils étaient proches ou pas. Mais pour le moment ils avaient l'air bon et même si ça lui faisait mal de l'admettre ils devaient en effet fonctionner ensembles si ils voulaient s'en sortir « J'imagine qu'on a pas le choix... Et si tu savais mec à quel point t'es à côté de la plaque ! » Lui pas d'expérience de ce domaine ? C'était une blague ! « Bref ! C'est un bâtiment de travail, ils ont pas mal de bureau ici et donc en cas d'incendie bah... faut faire sortir tout le monde. Il doit y avoir d'autres sorties et moins compliquées à ouvrir que la porte principale. Faut juste trouver le petit panneau qui donne les informations d'évacuation, il y en a partout normalement, dans les couloirs où les cages d'escalier, ça nous dira où sont les autres sorties. Et si ça passe pas faudrait accéder au toit, généralement sur les bâtiment de ce genre il y a des échelles de secours sinon des gouttières qu'on peut descendre. » quand on était pas trop lourd et un minimum doué avec ses bras et ses jambes du moins...  « Et enfin il y a la ventilation mais... pas sûr que toi tu passes ! » Alors pas d'expérience ? Et lui alors il en avait des idées d'évasion au moins ?  « Et toi t'avais d'autres idées ou tu comptais juste retourner t'acharner sur la porte d'entrée ? » lui avait-il dit avec cet air tellement supérieur alors qu'il faisait à peine la moitié de sa taille.

« Ouai justement, j'ai aucun respect à avoir pour toi. » Non mais c’est qui ce gamin putain ? "Tu sais qui j’suis, enfoiré ?" Parce que ton nom résonne comme de la mauvaise graine dans les rues de Detroit — au détriment de ta soeur, qui est donc associée à toi à ses dépends. La famille Kaiser, ces tarés, les parents qui gueulent et qui s’foutent sur la gueule, l’gamin interné parce qu’il a voulu s’suicider, puis emprisonné parce qu’il a violé. Ça parle beaucoup à Detroit, tu l’sais. Alors ouais, il doit avoir entendu ton nom.

Mais dans ta fuite, tu te retrouves vite coincé. Forcément, t’as voulu passer par la porte d’entrée. Celle qui était ouverte quand le courant était coupé. Sauf que l’électricité est de retour et t’y avais pas pensé. Un peu con sur les bords, certes, ça t’arrive. L’impulsivité, irréfléchi, irresponsable. C’est tout toi ça. Alors tu repars en courant et putain, faut qu’tu te retrouves dans la même pièce que l’autre teubé. « J'imagine qu'on a pas le choix... Et si tu savais mec à quel point t'es à côté de la plaque ! » Blablabla. « Bref ! C'est un bâtiment de travail, ils ont pas mal de bureau ici et donc en cas d'incendie bah... faut faire sortir tout le monde. Il doit y avoir d'autres sorties et moins compliquées à ouvrir que la porte principale. Faut juste trouver le petit panneau qui donne les informations d'évacuation, il y en a partout normalement, dans les couloirs où les cages d'escalier, ça nous dira où sont les autres sorties. Et si ça passe pas faudrait accéder au toit, généralement sur les bâtiment de ce genre il y a des échelles de secours sinon des gouttières qu'on peut descendre. Et enfin il y a la ventilation mais... pas sûr que toi tu passes ! Et toi t'avais d'autres idées ou tu comptais juste retourner t'acharner sur la porte d'entrée ? » Tu t’étais éloigné vers la fenêtre pour observer les environs pendant qu’il faisait son speech. Et quand t’entends le silence, tu t’retournes vers lui, air blasé. "Ah c’est bon, t’as fini ? La vérité, j’croyais qu’t’allais jamais t’arrêter." Tu soupires, croises les bras sur ton torse. "Les conduits d’aération c’est trop risqué, on peut vite y rester coincé, on peut pas reculer, donc si y’a un imprévu y’a pas de possibilité de remaniement du plan. Et j’rentre dans un conduit, merci bien." Il s’prend pour qui le minimoys ? "Et ton idée d’chercher les panneaux Exit… t’es sérieux? Tu penses qu’ils s’en douteront pas ? J’sais pas c’qui s’passe dans ton cerveau mais c’est pas grandiose hein." Tu secoues la tête, dépité. "Rejoindre le toit, descendre par les escaliers ou les échelles de secours, ça peut l’faire. Mais tu reviens du toit, donc j’me dis que t’as pas trouvé. La solution la plus radicale ça serait de trouver la salle des machines et d’recouper le courant pour ouvrir tous les accès. Même état dans lequel on est entrés." Moins de difficultés à sortir de là. Plus compliqué d’aller jusqu’à la salle. Y’aura sûrement des gardes, ou du moins, un technicien là-bas. C’est toujours le cas quand y’a des coupures de courant dans ce genre de grand bâtiment. Tu l’as vu dans les films. "Tu sais t’battre?" C’est une vrai question qu’tu poses, en le toisant de la tête aux pieds. Parce que vu sa dégaine, t’en es pas très sûr. Mais si vous suivez ton plan, va sûrement falloir utiliser vos poings.

Savoir qui il était ? « Et toi tu sais qui je suis ? Non ? Bah alors merde, ok ? » lui avait-il simplement répondu. L'autre voulait rouler des mécanique, se la jouer grand badboy dont tout le monde parlait et peut être qu'en effet si il connaissait son nom mais franchement là il en avait strictement rien à foutre de la même manière que ce mec en avait rien à foutre de savoir qui lui était alors qu'il avait lui même sa réputation de tagueur, voleur, casseur et d'insaisissable surtout. Bref, autant dire qu'il était nullement impressionné par ce mec et ce même si il faisait le double de sa taille et semblait se la péter avec tout ce tas de tatouages qu'il pouvait entrevoir là où ses vêtements ne cachaient pas la peau. Frimeur ! Et il avait bien été heureux de s'en débarrasser, de le voir foncer connement vers la porte tandis que lui trouverait une vraie sortie mais ça malheureusement ce ne fut que de courte duré car il avait fallu qu'il retombe nez à nez avec lui en fouillant l'étage. Bordel... il aurait vraiment juste dû cambrioler une belle baraque au lieu de viser ce foutu trou à rat avec ce crétin fini à l'intérieur. De là autant se rendre à l'évidence, en travaillant à deux ils auraient peut être plus de chances de s'en sortir ! Ou au moins Ash de le manipuler pour faire diversion pendant que lui se casserait si vraiment il avait un cacahuète en guise de cervelle. Et malheureusement... c'était même encore pire que ce qu'il pensait. Sérieusement ils avaient quoi tous dans cette ville pour pas être capable d'avoir plus de deux neurones ? « Putain je suis encore tombé sur un demeuré c'est dingue... » s'était-il commenté de commenter car oui il avait blablaté... pour trouver une putain de sortie ! Pas juste raconter sa vie ! Surtout qu'au final la tirade de ce couillon était pas beaucoup plus courte, ce foutage de gueule quoi... « Je suis pas le seul à aimer s'entendre parler faut croire... » avait-il répondu, mauvais comme jamais « Du reste t'es au courant que la ville est sur la paille ? Si ils ont plus de trois garde c'est déjà un palace alors non, trouver les sorties de secours c'est pas si con, surtout quand t'es rapide et agile. Mais ouai t'as raison, enfonçons nous dans les sous sols où les accès seront encore plus limités et où même avec leur faible nombre ils seront capable de nous coincer, grande idée ! » Il trouvait l'idée totalement absurde... l'endroit était une forteresse pour y entrer, pas en sortir, chercher à couper le courant c'était vraiment prendre trop de risques inutiles. « Et j'y suis pas encore passé sur le toit non, sinon je me serais déjà barré, j'en cherchais encore l'accès en te tombant dessus... » Mais le pire était à venir au moment où l'autre parla de se battre « Mais t'es sérieux ? En plus du vol tu veux rajouter l'agression ? T'es malade... » Il savait se battre, il était même bon pour le combat en traître, mais il attaquait que quand c'était nécessaire. Or là il voulait prendre d'assaut la sale de machines... Mais ils pouvaient pas débattre cent ans car le bruit des chiens se rapprochait et si ils restaient là ils étaient coincé ici « Bon pas le choix faut qu'on sorte, dépêche ! » Ash checkant à la porte que le champ était bien libre avant de laisser l'autre passer quitte à suivre son plan tant qu'ils s'éloignaient des clebs !

« Et toi tu sais qui je suis ? Non ? Bah alors merde, ok ? » Bah non, justement, tu sais pas qui c’est, c’gosse. Alors il peut s’la fermer, ça te fera des vacances. « Putain je suis encore tombé sur un demeuré c'est dingue... » Mais pardon? Il s’prend pour qui? « Je suis pas le seul à aimer s'entendre parler faut croire... » Ouais, franchement, tu préfères t’entendre parler toi plutôt que lui parce que bordel, tu lui ferais bien fermer sa gueule d'une bonne grosse droite salée. « Du reste t'es au courant que la ville est sur la paille ? Si ils ont plus de trois garde c'est déjà un palace alors non, trouver les sorties de secours c'est pas si con, surtout quand t'es rapide et agile. Mais ouai t'as raison, enfonçons nous dans les sous sols où les accès seront encore plus limités et où même avec leur faible nombre ils seront capable de nous coincer, grande idée ! » Tu roules des yeux. Au moins, toi, tu proposes des idées. Parce que lui, à part vouloir utiliser les gros panneaux "exit", il en a d’autres, des solutions de génie? « Et j'y suis pas encore passé sur le toit non, sinon je me serais déjà barré, j'en cherchais encore l'accès en te tombant dessus... » "T’façon ça sert à rien d’aller sur le toit, ça sera trop haut pour sauter." Ouais, toi, tu trouves que ton plan est plutôt pas mal. Et au pire, si vous croisez des gardes, suffit de quelques coups de poing pour les mettre ko. « Mais t'es sérieux ? En plus du vol tu veux rajouter l'agression ? T'es malade... » "T’es vraiment une tafiole putain." Qu’tu râles, alors qu’le bruit des clébards reprend de plus belle. « Bon pas le choix faut qu'on sorte, dépêche ! » Et il t’ouvre la porte pour te laisser passer. Et toi tu te marres. "Wow, merci gentleman, si tu continues j’vais croire que tu veux m’sucer." Qu’tu balances de façon ironique, loin de t’imaginer qu’il pourrait réellement être intéressé. Alors tu fonces, déambules dans les couloirs que t’as à peu près réussi à retenir à force de regarder le plan d’évacuation placardé à chaque coin de mur — et ouais, t’es pas si con. Et tu te diriges vers la salle des machines, et s’il t’a pas suivi tu t’en bats les couilles, c’est pas ton problème, t’as confiance en toi et en tes idées et tant qu’y’a la confiance, ça devrait marcher. La salle est vide, tu t’engouffres à l’intérieur et tu cherches un gros générateur d’électricité. Bien sûr, il est au fond de la salle et tu prends les devants. Ah, tiens, finalement, le gamin t’a suivi. "Monte la garde steup’, pendant qu’j’coupe à nouveau le courant pour qu’on puisse se barrer tranquille." Et tu inspectes les volets et boutons lumineux qui s’trouvent devant toi. "Au moins, ils croiront à un beug du système de sécurité, des pannes répétées, c’est pas normal. Ils chercheront pas de coupables. Surtout vu l’état d’Detroit actuellement comme t’as dit… C’pas pour une cinquantaine de rames de clopes qu’ils vont aller aux flics." Puis bon, les flics ont d’autres problèmes plus urgents à gérer en ce moment que deux clampins qui s’battent pour des pauvres cigarettes. Finalement, tu switches un des boutons et y’a tout qui s’éteint. D’un coup. Pouf, plongés à nouveau dans le noir et dans le silence. "Sors la torche de ton tel, j’ai retenu le chemin de la sortie. Tu m’suis en traçant ok?" Qu’tu dis en retournant vers la porte — et vers lui, par la même occasion — lumière de ton iphone également allumée pour vous guider dans le noir. "C’est bon, la voie est libre? On peut y aller?" Toi, t’es prêt pour le 400 mètres de ta vie. C’est maintenant ou jamais. Et vous n’avez jamais été si près du but.