running out of reasons (arena).

La vérité tombe. Aussi dure qu’un roc. T’as commis l’irréparable. Non, c’tait pas un viol, pas c’te fois. C’était pire. C’était sanglant. T’as tué un gars et y’a rien qu’tu puisses faire pour revenir en arrière. Et Athéna, elle reste silencieuse un petit moment. Avant d’s’adresser à toi. "Regarde-moi, Ares." Non, tu veux pas. Mais tu l’fais quand même. Parce que t’es pas vraiment en position de décider de quoi que ce soit, là.

"T'as tué qui? Pourquoi?" C’est tout? C’est tout c’qu’elle veut savoir? C’est ça, sa réaction à ta révélation? Pas de cris, pas d’insultes, pas de ‘tu m’dégoûtes’ ? "Justement, c’un gars du groupe de parole. C’pour ça que j’peux pas y retourner. Et… j’étais pas seul. J’étais avec un pote qui va aussi aux réunions." Tout est lié, les meurtriers, la victime, l’endroit. Et t’as répondu à la première question. T’as répondu au "qui". Le pourquoi… "Ça a dégénéré. Tu sais c’que c’est, ce genre de réus où t’as un concentré d’criminels dans la même pièce… ça part toujours au quart de tour à la moindre remarque." Que tu dis en haussant un peu les épaules, comme si c’était pas trop grave.

"C'était y a combien de temps?" Encore une question. Et tu te redresses, tu retires ta main de la sienne pour les enfouir dans les poches de ta veste. "J’sais pas, y’a genre, trois semaines? Un mois? La semaine de la soirée." La soirée où tout a dégénéré. La semaine des posts instagram. Ouais, cette semaine de l’enfer.

"Mais t’inquiète hein. J’ai tout nettoyé. On saura pas qu’c’était moi. Y’a pas de traces." Parce que le travail, tu l’fais bien. Surtout quand c’est l’seul truc qui peut t’empêcher de retourner en prison. "C’était un putain d’bordel… Mais j’ai tout nettoyé." Seul. Bâtard de JJ qui t’a laissé en plan. Heureusement qu’vous vous êtes réconciliés depuis. "Parce que, comme j’t’ai dit à Noël, j’retournerai pas en taule. Jamais." Tu r’vivras pas ça, pas une seconde fois. "Alors c’est pas grave, hein? T’as pas à t’en faire. J’risque rien. Et l’autre gars, on l’retrouvera pas." T’es formel là-dessus.

athéna s'attendait pas à ça. elle s'y attendait pas et pourtant ça la surprend pas vraiment, parce qu'au final, son avenir tend vers ça. à rejoindre un gang, à être violent comme il est, c'pas comme si c'était quelque chose qui paraissait invraisemblable à athéna. c'juste que ça fait bizarre de l'entendre le dire. elle pensait pas. mais c'pas pour autant qu'elle panique. toujours en sécurité avec ares, peu importe ce qu'il fait, y a des choses qui changeront jamais. "Justement, c’un gars du groupe de parole. C’pour ça que j’peux pas y retourner. Et… j’étais pas seul. J’étais avec un pote qui va aussi aux réunions. Ça a dégénéré. Tu sais c’que c’est, ce genre de réus où t’as un concentré d’criminels dans la même pièce… ça part toujours au quart de tour à la moindre remarque." athéna fronce les sourcils, parce que c'pas logique ce qu'il dit. mais pour l'instant, elle va poser toutes les questions nécessaires pour avoir le contexte et pouvoir l'aider au mieux. faire les choses dans l'ordre. parce qu'il a tué quelqu'un et ça pourrait le remettre en prison, mais ne pas aller aux réunions peut le renvoyer en prison aussi. y a pas de bonnes solutions, là. "J’sais pas, y’a genre, trois semaines? Un mois? La semaine de la soirée." ah. ok. donc ils s'étaient déjà embrouillés. est-ce que c'est parce qu'il était en colère? putain, c'pas le moment de penser à ça, pas le moment de se dire qu'elle a mal géré cette situation entre eux, c'pas le propos. le sujet c'est ares et sa connerie. "Mais t’inquiète hein. J’ai tout nettoyé. On saura pas qu’c’était moi. Y’a pas de traces. C’était un putain d’bordel… Mais j’ai tout nettoyé." il était où son pote? et comment il a vécu ça? encore une fois, y a trop de questions qui arrivent en masse dans le cerveau d'athé et elle a du mal à trier. "Parce que, comme j’t’ai dit à Noël, j’retournerai pas en taule. Jamais. Alors c’est pas grave, hein? T’as pas à t’en faire. J’risque rien. Et l’autre gars, on l’retrouvera pas." il a l'air sûr de lui et elle veut bien le croire, mais retrouver un cadavre ou non, ça a jamais empêché quelqu'un de se faire condamner au final. y a toujours des traces quelque part, même pour les plus méticuleux, elle a vu ça dans des documentaires netflix.

"Donc, j'vais reprendre dans l'ordre, Ares, tu veux bien?" c'pas vraiment une question, mais elle le dit de manière posée. elle veut pas que ça sonne agressif, pas en ce moment. elle veut juste lui faire comprendre ce qu'elle a en tête. "Toi et un pote du groupe, vous avez tué un gars qui faisait également parti du groupe. Jusque là, on est d'accord." elle sait exactement où elle veut en venir, mais elle prépare le terrain pour qu'il capte. "Vous avez une altercation. Vous l'avez tué le soir même, j'suppose? Depuis, tu vas plus au groupe. Ton pote non plus. Tu trouves pas ça bizarre? Vous vous êtes embrouillés et depuis vous venez plus tous les trois. Ils savent que tu vas bien. J'suppose qu'ils savent que ton pote va bien aussi, mais aucune nouvelle de l'autre gars. C'bizarre quand même. Donc soit tu retournes au groupe et tu fais l'innocent, soit tu vas en taule dans tous les cas." ça c'était pour la première partie. athéna a beau être gentille, essayer de voir le bon côté des choses et vouloir aider son prochain (de manière générale, sous un bon jour), c'pas pour autant qu'elle comprend pas la mécanique des choses. c'pas pour autant qu'elle est innocente et qu'elle réfléchit pas. faut se méfier de l'eau qui dort. "Vous l'avez tué comment? Parce que parfois, tu crois qu'il y a plus de traces, mais y en a encore. Vous aviez une voiture?" c'est morbide un peu comme question et elle veut pas vraiment les détails, mais pour le bien d'ares, elle va les écouter. "Parfois, tu crois que t'as tout bien fait et c'pas le cas. J'veux pas que tu retournes en prison, j'le redis alors dis-moi tout, parce que j'veux t'aider et j'peux pas le faire si tu caches des trucs. Vaut mieux deux cerveaux plutôt qu'un." après tout, elle s'appelle pas athéna pour rien. alors elle va l'aider à remettre les choses au clair et en ordre et puis après elle va continuer de l'aimer et accepter ce qu'il a fait. elle saurait pas faire autrement t'façon.

"Donc, j'vais reprendre dans l'ordre, Ares, tu veux bien?" Tu fronces un peu les sourcils. Elle est trop calme. Tu la trouves trop calme pour la situation. Mais tu t’tais. Tu la laisses parler comme elle le souhaite. "Toi et un pote du groupe, vous avez tué un gars qui faisait également parti du groupe. Jusque là, on est d'accord." Tu hoches la tête pour répondre à ses dires. "Vous avez une altercation. Vous l'avez tué le soir même, j'suppose? Depuis, tu vas plus au groupe. Ton pote non plus. Tu trouves pas ça bizarre? Vous vous êtes embrouillés et depuis vous venez plus tous les trois. Ils savent que tu vas bien. J'suppose qu'ils savent que ton pote va bien aussi, mais aucune nouvelle de l'autre gars. C'bizarre quand même. Donc soit tu retournes au groupe et tu fais l'innocent, soit tu vas en taule dans tous les cas." Tes sourcils se froncent encore plus, la ride qui te barre le front s’allonge. Putain, elle a pas tort. "J’l’avais pas vu comme ça." Pas du tout. Et ouais, c’est un gros problème, du coup. Va falloir qu’t’envoies un message à JJ à propos de cette situation.

"Vous l'avez tué comment? Parce que parfois, tu crois qu'il y a plus de traces, mais y en a encore. Vous aviez une voiture?" Tu secoues la tête. "Y’a plus de traces j’te dit." T’en es sûr. Ou bien…? Non, t’en es sûr. T’as fait du bon travail. T’en es capable. Ça, t’en as été capable, putain. "Parfois, tu crois que t'as tout bien fait et c'pas le cas. J'veux pas que tu retournes en prison, j'le redis alors dis-moi tout, parce que j'veux t'aider et j'peux pas le faire si tu caches des trucs. Vaut mieux deux cerveaux plutôt qu'un." Tu soupires et tu te lèves. Tu t’éloignes un peu, tu fais quelques pas. Mains qui se perdent dans tes cheveux avant que tes bras ne retombent lourdement le long de ton corps.

"On voulait pas l’tuer. Enfin… j’crois pas. On voulait juste s’amuser un peu. Lui donner une bonne leçon. Il m’avait manqué de respect pendant la réunion. Et on l’a poursuivi à la sortie et on l’a choppé dans la voiture — pas la mienne, celle de JJ — après que je lui ai cassé la gueule. Il était inconscient, on l’a foutu dans le coffre. Et on est allé à Delray, JJ a conduit jusqu’à un genre de terrain abandonné, un bâtiment en travaux. Et une fois arrivés on l’a attaché à un poteau et on l’a fait se réveiller. Et j’sais pas, les choses ont dérapé, JJ m’a insulté, il avait une paire de cisailles et j’lui ai coupé un doigt. Et puis le gars voulait pas s’taire, alors j’lui ai coupé la langue. Et j’l’ai frappé. J’ai pas arrêté de le frapper. Et on a décidé de le tuer parce qu’on était coincés, on voulait pas qu’il parle donc on lui a coupé la langue mais même sans parler il pouvait nous pointer du doigt pour nous dénoncer, on pouvait pas prendre le risque de l’revoir aux réunions, de se retrouver en face de lui, ni même le laisser tranquille dans la nature. Fallait qu’on l’tue." Ça sonne comme le gong fatal. Y’avait pas d’autre choix. "Alors j’l’ai étranglé par derrière. Mais il était increvable, le gars. Et finalement, JJ l’a achevé. Il lui a planté les cisailles dans la poitrine." Tu t’retournes finalement vers elle, parce que tout ça, tu lui as dit l’dos tourné. "Et j’ai tout nettoyé. J’te jure." Il le faut, t'façon. T'avais pas d'autre choix là-dessus non plus.

"J’l’avais pas vu comme ça." ouais, c'pour qu'athéna lui offre une nouvelle perspective. le plus longtemps ils restent loin tandis que l'autre ne refait pas surface, le plus de soupçons se porteront sur eux. mais tant mieux si ares l'a écouté et a compris ce qu'elle voulait dire, elle espère juste qu'il va suffisamment le prendre en compte pour faire ce qu'il faut. athéna est pleine de questions et cette fois, elle n'hésite pas à les poser. deux cerveaux valent mieux qu'un et elle veut pas qu'ares retourne en prison. prête à tout pour que ce ne soit pas le cas. "Y’a plus de traces j’te dit." en être convaincu, c'est une chose, mais ça veut pas dire que c'est totalement vrai. ça veut pas dire qu'il n'y a vraiment plus aucune trace. putain, y a plein de gens qui pensent comme lui, mais qui se font quand même choper, tout ça parce qu'ils avaient oublié un truc, quelque part et ça leur est retombé dessus. pas à ares. parce qu'elle va l'aider.

et pour en être sûre, athéna lui demande comment ils ont tué ce type. pas parce qu'elle veut tous les détails, mais pour voir s'il y a des choses qu'il aurait pu oublier. ares se lève, s'éloigne, se retourne même et elle comprend pourquoi quand il se met à parler. "On voulait pas l’tuer. Enfin… j’crois pas. On voulait juste s’amuser un peu. Lui donner une bonne leçon. Il m’avait manqué de respect pendant la réunion. Et on l’a poursuivi à la sortie et on l’a choppé dans la voiture — pas la mienne, celle de JJ — après que je lui ai cassé la gueule. Il était inconscient, on l’a foutu dans le coffre. Et on est allé à Delray, JJ a conduit jusqu’à un genre de terrain abandonné, un bâtiment en travaux. Et une fois arrivés on l’a attaché à un poteau et on l’a fait se réveiller. Et j’sais pas, les choses ont dérapé, JJ m’a insulté, il avait une paire de cisailles et j’lui ai coupé un doigt. Et puis le gars voulait pas s’taire, alors j’lui ai coupé la langue. Et j’l’ai frappé. J’ai pas arrêté de le frapper. Et on a décidé de le tuer parce qu’on était coincés, on voulait pas qu’il parle donc on lui a coupé la langue mais même sans parler il pouvait nous pointer du doigt pour nous dénoncer, on pouvait pas prendre le risque de l’revoir aux réunions, de se retrouver en face de lui, ni même le laisser tranquille dans la nature. Fallait qu’on l’tue. Alors j’l’ai étranglé par derrière. Mais il était increvable, le gars. Et finalement, JJ l’a achevé. Il lui a planté les cisailles dans la poitrine." athéna fronce les sourcils pendant qu'il parle. il a coupé le doigt de son pote? athéna s'dit que le jj doit s'en tenir une couche et qu'il a dû provoquer ares à mort, c'pas possible autrement. mais du coup, c'pas là-dessus qu'elle doit se concentrer, c'sur les détails. même si ça lui plait pas, même si elle aime pas ce qu'ares a fait, ça change rien. "Et j’ai tout nettoyé. J’te jure." lui dit ares en se retournant vers elle pour la regarder. elle le croit, remet pas sa parole en question.

athéna s'dit que normalement, elle devrait probablement être dégoutée, s'dire que son frère est taré et qu'il est irrécupérable, que c'pas normal de faire ça et de le raconter sans pression. ouais, surement qu'elle devrait penser ça. mais elle y arrive pas, elle veut juste l'aider, veut le rassurer. peu importe toutes les horreurs qu'il pourrait faire, ça changerait rien à la vision qu'elle a de lui. parce qu'elle l'aime. dans tous les sens du terme. même si c'est pas réciproque. mais c'pas le problème. "Ok, j'te crois." pour lui faire comprendre qu'elle sait qu'il en est convaincu. "Mais t'as nettoyé que la scène de crime en elle-même, j'me trompe? Vous avez mis le gars dans le coffre de la voiture de ton pote à la base, tu l'as nettoyé aussi? Suffit d'un cheveux s'ils enquêtent et remontent jusqu'à vous." première chose. "Ensuite, t'as fait quoi du doigt de ton pote? Tu l'as pas laissé là-bas, hein? Et la langue du type?" et à part ces détails-là, elle en voit pas d'autres qui entrent en jeu. par contre, elle s'dit qu'ils peuvent facilement être mis hors de cause aussi si tout ça est aussi propre qu'ares le dit.  "J'suppose que la voiture du type finira par être retrouvée. Vu qu'il était au groupe, ça veut dire que c'est aussi un ex-taulard. Tu sais pourquoi il a été en prison? Parce qu'avec sa voiture, l'absence de cadavre, la police pourrait penser que c'est un règlement de compte. Faut juste que toi et JJ ayez un bon alibi si jamais on vous interroge, mais c'facile ça." l'alibi sera pas un problème. "Mais faut que tu retournes au groupe, parce que ça attire l'attention sur vous. J'sais pas, j'peux répondre à leurs messages déjà pour dire que t'étais malade et que j'voulais pas leur en parler, mais que ça va mieux maintenant. Peut-être que ça passera mieux si ça vient de moi." mais c'pas tout. ça aussi, c'est facile. "Et ton pote, JJ, il est fiable? Tu lui as coupé un doigt, il doit t'en vouloir, non?" parce que ça, c'est l'élément aléatoire. athéna s'dit que si lui fait une erreur, ça peut retomber sur ares. ou pire encore, il peut le balancer. "Et j'crois que j'ai tout passé en revue, là." et elle a mal à la tête, mais c'pas grave. se concentrer autant l'empêche d'avoir mal partout, l'empêche étrangement de réfléchir au fait que sa loyauté va peut-être trop loin. tant pis, c'pas grave, ça la dérange pas.

Tu balances tout, dans les moindres détails. Enfin, presque. Tu dis pas les insultes que JJ t’a lancé, la manière dont il t’a challengé, dont il t’a provoqué pour toujours aller un peu plus loin, jusqu’à commettre l’irréparable. Tu dis pas, parce que ça en dirait bien plus sur toi que tu ne veux qu’elle sache.

"Ok, j'te crois. Mais t'as nettoyé que la scène de crime en elle-même, j'me trompe? Vous avez mis le gars dans le coffre de la voiture de ton pote à la base, tu l'as nettoyé aussi? Suffit d'un cheveux s'ils enquêtent et remontent jusqu'à vous." Tu serres un peu les dents. La réponse risque de ne pas lui plaire. "J’ai pas nettoyé sa caisse, il s’est barré après le meurtre. Et le connaissant, il l’a pas nettoyée non plus. C’pas son genre." Ouais, c’est toi qui joue les Cendrillons dans votre duo, t’as accepté ton destin. Ça vaut mieux en même temps, t’es bien plus minutieux que lui, et toi, t’as réellement pas envie d’te faire chopper. "Ensuite, t'as fait quoi du doigt de ton pote? Tu l'as pas laissé là-bas, hein? Et la langue du type?" Tu secoues la tête. "La langue j’l’ai faite disparaître avec le corps et le doigt… j’l’ai gardé le premier jour dans le congel parce qu’il aurait pu le recoudre, mais il a pas voulu alors je l’ai balancé dans les chiottes." T’as pensé à le donner à bouffer à Hades mais bon, tu t’es dit qu’c’était sûrement pas très moral en fin de compte.

"J'suppose que la voiture du type finira par être retrouvée. Vu qu'il était au groupe, ça veut dire que c'est aussi un ex-taulard. Tu sais pourquoi il a été en prison? Parce qu'avec sa voiture, l'absence de cadavre, la police pourrait penser que c'est un règlement de compte. Faut juste que toi et JJ ayez un bon alibi si jamais on vous interroge, mais c'facile ça. Mais faut que tu retournes au groupe, parce que ça attire l'attention sur vous. J'sais pas, j'peux répondre à leurs messages déjà pour dire que t'étais malade et que j'voulais pas leur en parler, mais que ça va mieux maintenant. Peut-être que ça passera mieux si ça vient de moi." Elle parle beaucoup, t’es un peu paumé avec toutes ses questions. "Euh…" Tu passes ta main sur ton front, t’essayes de te rappeler ce qu’elle t’a demandé dans l’ordre. "J’sais pas pourquoi il était condamné, JJ a dit un truc mais j’sais pas si c’était vrai ou s’il bluffait. Genre il a parlé qu’en taule il aimait bien s’taper les nouveaux qui débarquaient, notamment… des gars dans mon genre." Tu hausses un peu les épaules, essayant d’rapidement changer de sujet. "On nous interrogera pas. Et ouais, t’as qu’à dire qu’j’ai fait une crise, ils savent pour la bipolarité t’façon c’est noté dans mon dossier. Merci." Parce qu’elle ment pour toi, tu la fous dans la merde pour tes conneries.

"Et ton pote, JJ, il est fiable? Tu lui as coupé un doigt, il doit t'en vouloir, non?" Tu lâches un rire franc. "Et j'crois que j'ai tout passé en revue, là." Tu secoues la tête, par rapport à sa question précédente. "J’crois qu’il a été condamné pour viol aussi, mais j’suis pas sûr à 100%. Et nan il m’en veut pas t’inquiète, on s’est revu depuis et il l’a plutôt bien pris. C’était que le p’tit doigt, ça va, c’est pas comme si on l’utilisait souvent. On s’est retrouvés au Bloc et…" Putain, t’allais qu’dire qu’ça avait dérapé, mais visiblement, ça semble toujours déraper quand vous êtes à deux. "On a pris d’l’ecsta et on a ken des meufs dans la caisse. La mienne, cette fois. Enfin, la nôtre, j’veux dire. Mais elle a été détruite dans ton accident donc bon, ça c’est réglé… pis t’façon elles parleront pas, t’inquiète, c’est sûr. Et j’crois que j’ai tout passé en revue, là." Que tu dis, comme elle. Même si, non, clairement, t’as pas tout dit. T'as pas dit qu'les meufs, vous les avez violées. Fin... elle sait qu't'as été condamné pour viol, tu lui as dit qu'JJ avait été condamné pour viol également... C'est pas sorcier non plus. Mais elle est pas obligée de tout savoir pour sûr. C’pour son bien.

"J’ai pas nettoyé sa caisse, il s’est barré après le meurtre. Et le connaissant, il l’a pas nettoyée non plus. C’pas son genre." lui répond ares et c'est pas rassurant ça. et surtout que de ce qu'elle comprend du gars, il a l'air chelou, son pote. si ça se trouve, y a plein d'autres traces dans sa caisse. mais ça, c'pas leur problème. c'est sa caisse, pas celle d'ares. et peut-être que la réaction d'athéna n'est pas le meilleure. surement qu'elle devrait l'engueuler, lui dire de ne plus jamais faire ça. mais elle peut pas. elle veut juste l'aider et le truc, c'est qu'elle sait que suivant sa réaction, il ne lui dira plus rien là-dessus et ça pourrait être problématique. surtout quand on voit comment il a géré le groupe. "La langue j’l’ai faite disparaître avec le corps et le doigt… j’l’ai gardé le premier jour dans le congel parce qu’il aurait pu le recoudre, mais il a pas voulu alors je l’ai balancé dans les chiottes." "Y avait un doigt dans le congélo?" parce que clairement, c'est ça plus important. mais c'est pas de la faute d'athé si son cerveau ne parvient à se concentrer que sur les détails en oubliant de voir l'entièreté de la chose. qu'ares a tué quelqu'un, mais lui a coupé la langue avant, le doigt de son pote aussi. que c'est complètement barge, mais... non, ça, elle préfère le zapper.

"Euh… J’sais pas pourquoi il était condamné, JJ a dit un truc mais j’sais pas si c’était vrai ou s’il bluffait. Genre il a parlé qu’en taule il aimait bien s’taper les nouveaux qui débarquaient, notamment… des gars dans mon genre. On nous interrogera pas. Et ouais, t’as qu’à dire qu’j’ai fait une crise, ils savent pour la bipolarité t’façon c’est noté dans mon dossier. Merci." c'quoi, un gars dans le genre d'ares? blond et grand? aux yeux bleus? mais ares a pas l'air à l'aise avec ce sujet de conversation, donc elle creuse pas plus. enfin, pas exactement là-dessus. "Ok, donc clairement, ça peut être quelqu'un qui a voulu se venger de lui." oui, ça y est, athéna vient de disculper ares. et elle aime bien comment il est convaincu qu'il ne sera pas interroger. elle espère qu'il a raison. "Pas de quoi, Ares. J'leur enverrai le message dés que je sors, ok? Et déconnes pas, fais plus de conneries dans le groupe." une deuxième disparition deviendrait étrange. mais à part ça, maintenant qu'elle sait que tout est bon du côté d'ares, y a une autre partie qui est hors de portée. son pote, jj. lui, c'est l'électron libre qui pourrait faire de la merde, c'pour ça qu'elle se demande s'il est fiable.

"J’crois qu’il a été condamné pour viol aussi, mais j’suis pas sûr à 100%. Et nan il m’en veut pas t’inquiète, on s’est revu depuis et il l’a plutôt bien pris. C’était que le p’tit doigt, ça va, c’est pas comme si on l’utilisait souvent. On s’est retrouvés au Bloc et… On a pris d’l’ecsta et on a ken des meufs dans la caisse. La mienne, cette fois. Enfin, la nôtre, j’veux dire. Mais elle a été détruite dans ton accident donc bon, ça c’est réglé… pis t’façon elles parleront pas, t’inquiète, c’est sûr. Et j’crois que j’ai tout passé en revue, là." pourquoi athéna devrait s'inquiéter de base? est-ce qu'ares s'est rendu compte de ce qu'il vient de dire? probablement pas, vu comment il a l'air serein. mais il l'a dit. sans faire exprès. et athéna le fixe pendant un moment sans rien dire. elle le regarde juste, voir s'il va se rendre compte. mais il a pas l'air et y a le coeur d'athéna qui bat un peu plus fort au moniteur. ferme ta gueule, toi. "Ares, pourquoi elles diront rien?" aussi, y a un point commun aux histoires troubles d'ares : jj. c'est qui ce connard qui fait faire de la merde à ares? même si, bon, si ares veut pas faire quelque chose, il le fait pas. faut bien trouver un responsable. "T'as dit : 'elles parleront pas, t'inquiète', pourquoi j'aurais dû être inquiète?" et ça se voit, qu'elle va le cramer s'il ment. ça se voit au regard qu'elle lui lance. elle analyse tout. ça fait depuis qu'ils ont commencé à parler de tout ça qu'elle analyse absolument tout ce qu'il lui dit. qu'il ait baisé des meufs dans la voiture, ça la fait chier, ça la rend jalouse et ça l'énerve, mais c'est un détail. ce serait faux-cul de sa part de dire quelque chose sachant qu'elle a déjà baisé des mecs dans leur voiture, mais le reste? putain, ares, qu'est-ce que t'as fait?

"Y avait un doigt dans le congélo?" Tu hausses les épaules. C’pas le plus important de l’histoire, si ? Puis ça va, il est resté que douze heures dans le congélo, c’pas la mort. Elle l’a même pas vu, no stress.

Tu racontes encore quelques détails suite à ses questions. T’as pas envie de lui cacher la vérité, t’as plus envie de lui mentir. T’as envie qu’vous redeveniez comme avant, toi et elle. Et même si tu ne lui disais pas tout pour lui protéger, tu ne lui mentais pas pour autant. C’était mieux comme ça. Votre relation était plus stable. Bien plus stable que maintenant. "Ok, donc clairement, ça peut être quelqu'un qui a voulu se venger de lui. Pas de quoi, Ares. J'leur enverrai le message dés que je sors, ok? Et déconnes pas, fais plus de conneries dans le groupe." Tu hoches la tête, comme une promesse. Dès que tu sortiras de la chambre, t’enverras un message à JJ pour lui dire qu’il faut que vous retourniez au groupe.

Et puis tu dérives sur la soirée où t’as revu JJ après le meurtre. Encore une fois, juste histoire qu’elle sache tout. Enfin, tout, p’têtre pas. Non, pas tout. Mais le principal, c’est déjà bien. Et y’a un blanc, alors tu te retournes vers Athé pour lui lancer un regard interrogateur. "Ares, pourquoi elles diront rien?" Euh… bah… parce que? "T'as dit : 'elles parleront pas, t'inquiète', pourquoi j'aurais dû être inquiète?" Tu serres les dents, clairement emmerdé. Pas d’réponse valable à fournir. Alors tu hausses les épaules, comme si ça allait tout dédramatiser. "Bah pour rien. J’sais pas. J’sais qu’ça te fait chier que j’ken d’autres meufs." Aucun rapport mais c’est tout c’que tu trouves à dire. Et puis tu t’avances à nouveau vers elle, tu réajustes les couvertures sur elle. "Tu devrais te reposer. On aurait pas du parler de tout ça alors que tu viens de te réveiller, c’était peut-être un peu… trop. Pour l’instant essaye de dormir avant d’aller faire les autres examens ok?" Ouais, c’est mieux pour tout le monde si la conversation s’arrête là. Surtout mieux pour toi. Parce que la vérité ne lui plairait pas. La vérité c’est que t’as violé une meuf et cette fois, c’était pas une perte de contrôle. Cette fois, tu l’as voulu. Tu l’as décidé. Et t’as apprécié chaque putain de minutes qui se sont passées. Et si tu devais recommencer? Tu le ferais. Sans hésiter. Et c’est pas la faute de JJ. Ces putains de pulsions, elles sont ancrées en toi depuis longtemps. Elles sont sorties une fois, puis tu les as remballées pour survivre, pour gagner ta liberté. Et depuis, tu les as toujours gardées secrètes. Et JJ, il t’a juste poussé à te dévoiler. À gagner ta liberté, mais dans un autre sens. La liberté de faire c’que tu veux, quand tu veux. De perdre un peu le contrôle, parfois. Et de simplement apprécier, au lieu de trop réfléchir aux conséquences. Mais c’pas lui qui t’a retourné le cerveau. Les envies, elles était déjà là. Elles l’ont toujours été, en réalité. Tapies dans l’ombre, attendant elles aussi d’être libérées.

problème réglé, mais athéna espère juste qu'ares va vraiment plus faire de conneries dans le groupe. parce que ce serait mauvais. et qu'elle veut pas qu'il y ait de problèmes. même s'il a tué quelqu'un. normalement, il devrait mériter d'aller en prison. ce serait pas ares en face d'elle, c'est ce qu'elle penserait. mais c'ares, pas n'importe qui et c'le seul qui mérite pas. peu importe ce que les normes sociales lui disent de penser. et pourtant, quelques minutes après, ares dit autre chose. se trahit. sans s'en rendre compte. il a pas l'air de comprendre ce qu'elle demande, puis il finit par hausser les épaules, l'air de rien. non, ça prend pas. "Bah pour rien. J’sais pas. J’sais qu’ça te fait chier que j’ken d’autres meufs." athéna fronce les sourcils. c'est pas parce que ça la fait chier qu'il baise d'autres meufs qu'elle devrait s'en inquiéter, non? "Et alors? J'suis jalouse, mais c'pas pour autant que je devrais être inquiète." y a pas d'agressivité dans sa voix, juste un ton qui appuie clairement l'absence de logique dans les propos d'ares. il s'approche, remet les couvertures au-dessus d'athé correctement. c'mignon, mais ça change pas ce qu'elle a en tête. c'pas aussi facile que ça de lui faire oublier quelque chose. encore moins après la conversation qu'ils viennent juste d'avoir. elle veut pas entendre des je-sais-pas, elle veut qu'il nie ou qu'il avoue, rien de plus, rien de moins. "Tu devrais te reposer. On aurait pas du parler de tout ça alors que tu viens de te réveiller, c’était peut-être un peu… trop. Pour l’instant essaye de dormir avant d’aller faire les autres examens ok?" athéna récupère la main d'ares qui traine par là, pour attirer son attention, pour qu'il arrête de fuir son regard. elle veut la vérité, pas des excuses. et de toute façon, elle pourra pas dormir tant qu'elle n'aura pas une réponse. "Qu'est-ce que t'as fait? Pourquoi c'bien que la voiture soit détruite?" le truc c'est qu'athéna préfère savoir plutôt que se faire des scénarios dans sa tête et là, c'est ce qu'elle est en train de faire. alors athéna le fixe, ancre son regard dans celui de son frère pour obtenir la vérité. "Pourquoi c'est sûr qu'elles parleront pas? Qu'est-ce qu'il y aurait à dire, Ares? J'suis désolée, mais t'aurais pas dit ça comme ça sans raison. M'fais pas passer pour folle." s'te plait. peut-être qu'elle est parano après ce qu'ares lui a dit juste avant ou peut-être qu'elle le connait juste trop bien, suffisamment pour savoir quand ses mots en cachent d'autres. ouais, ça doit plutôt être ça.

La vérité, t’avais pas capté ta gaffe. Genre, pas du tout. T’as juste parlé, et c’est sorti tout seul. Et pourtant, tu comptais pas lui dire. Tu voulais pas qu’elle soit au courant de c’qui s’est passé à c’te soirée. De ce qui s’est vraiment passé, du moins. Sauf que t’es un boloss, Ares. Surtout en présence d’Athéna, tu réfléchis encore moins à c’que tu dis. C’est là qu’tu te rends compte de l’importance d’un nettoyage parfait — parce que tu peux pas risquer d’te faire interroger, vu comment tu balances les infos sans même qu’on te les ait demandées. Fais chier.

Alors t’essayes de trouver une excuse, détourner la conversation, dédramatiser la chose. "Et alors? J'suis jalouse, mais c'pas pour autant que je devrais être inquiète." Mais ça fonctionne pas. Merde.

Autre technique, tu remets sa couverture pour la border, tu prends soin d’elle, tu lui dis qu’vous reprendrez cette conversation plus tard, à un autre moment, qu’il faut qu’elle se repose parce qu’elle vient tout juste de se réveiller d’un accident assez grave — c’qui n’est pas faux, en soi. Et quand tu te tournes pour t’éloigner, tu sens qu’elle attrape ta main et qu’elle tire dessus. Contact électrique. Électrisant. Tu te retournes vers elle, les yeux dans les yeux. "Qu'est-ce que t'as fait? Pourquoi c'bien que la voiture soit détruite?" Regards accrochés et putain — tu peux pas lui mentir quand elle te regarde comme ça.

"Pourquoi c'est sûr qu'elles parleront pas? Qu'est-ce qu'il y aurait à dire, Ares? J'suis désolée, mais t'aurais pas dit ça comme ça sans raison. M'fais pas passer pour folle." Et tu soupires. Parce que tu la connais, elle va pas lâcher l’affaire. Pas avant qu’tu lui ai donné une réponse convaincante — et dans ton cas, c’est la vérité. Parce qu’Athé, elle a comme un détecteur de mensonges quand il s’agit de toi. Alors tu reprends ta main qu’elle tenait encore entre ses doigts — tu veux pas qu’elle te touche, ou plutôt, tu te dis qu’elle voudra pas être en train de te toucher quand tu lui diras c’que t’as fait. "Elles parleront pas parce que j’m’en suis assuré. Non, elles sont pas mortes. Et elles auraient pu parler parce qu’elles auraient pu aller voir les flics. Comme l’autre meuf y’a quatre ans. Elles auraient pu aller balancer qu’on les avait violées." Mots durs, tu balances ça froidement parce que y’a pas vraiment de bonne façon de le faire t’façon — tu sais c’qu’Athéna en pensera, tu sais c’qu’elle en a pensé à l’époque et ça n’a probablement pas changé. Sans compter qu’les conditions étaient différentes à l’époque — t’étais hors de toi, t’as perdu le contrôle mais tu savais pas vraiment c’que tu faisais, tu t’étais pas vraiment rendu compte. Cette fois, tu savais. T’avais conscience de c’que ça impliquait. Et pourtant, ça t’plaisait. "C’pas comme si tu savais pas. Tu l’as redis toi-même l’autre fois, j’trouve ça ‘plus drôle quand elles veulent pas’."

s'il y a bien une fois dans sa vie où ça dérangerait pas athéna qu'ares lui mente, c'est maintenant. elle pourrait même faire semblant de le croire. certes, elle saurait la vérité, mais ce serait pas la même chose que l'entendre le dire. ce qu'elle pourrait faire aussi, c'est tout simplement ne rien lui demander, mais c'est trop tard maintenant. l'idée est dans sa tête et elle peut pas la faire sortir. elle a besoin de savoir, tout en sachant pertinemment qu'elle préférerait un mensonge à la vérité. parce que oui, athéna a déjà l'impression de beaucoup trop bien savoir ce qu'ares va lui dire. main dans la sienne, elle pose les questions. fixe ares droit dans les yeux. jusqu'à ce qu'il récupère sa main, mais continue de la regarder.

"Elles parleront pas parce que j’m’en suis assuré. Non, elles sont pas mortes. Et elles auraient pu parler parce qu’elles auraient pu aller voir les flics. Comme l’autre meuf y’a quatre ans. Elles auraient pu aller balancer qu’on les avait violées." athéna détourne le regard puis ferme les yeux. elle confirme : elle aurait préféré qu'il mente. il l'a fait exprès cette fois, c'était pas comme la dernière fois, il est pas censé avoir une excuse. deux côtés qui reviennent, s'opposent à nouveau dans son crâne, comme y a quatre ans. le côté qui dit que c'est un enfoiré, qu'il a pas le droit de faire ça, que respecter un 'non', c'pas compliqué, c'est même la moindre des choses. et y a l'autre. mais c'est pire qu'avant. c'plus juste une question de loyauté fraternelle. non, y a plus. elle a pas eu mal au coeur pendant plusieurs semaines pour rien. athéna l'aime, vraiment et ça obscurcit sa vision des choses. ça la rend folle. elle aimerait trop pouvoir le détester. ce serait plus facile. "C’pas comme si tu savais pas. Tu l’as redis toi-même l’autre fois, j’trouve ça ‘plus drôle quand elles veulent pas’." "Tais-toi." elle voulait peut-être qu'il s'explique, mais pas comme ça. athéna rouvre les yeux, revient les planter dans ceux d'ares. elle espère juste que son visage laisse rien paraitre du duel qui a lieu dans ses pensées.

"Alors si j'avais pas réagi comme j'l'ai fait à la soirée, tu m'aurais fait pareil?" en vrai, sur ce coup-là, ça aurait pas vraiment été un viol. clairement plus consentante que lui pour qu'il se passe quoi que ce soit entre eux ces dernières semaines. mais si elle lui avait pas tiré les cheveux et s'était pas énervée comme elle l'a fait, il aurait fait quoi? elle veut juste faire comprendre à ares qu'il peut pas faire ça, mais en vrai? elle sait déjà que ça sert à rien, que c'une guerre déjà perdue. "Comment tu peux être sûr qu'elles diront rien en plus?" si elles sont pas mortes, elles peuvent toujours parler. même s'il les a menacées. ça veut pas nécessairement dire qu'elles diront jamais rien. "J'espère que t'as mis une capote au moins, parce que sinon, si elles ont fait semblant qu'elles diraient rien, bah y a de l'ADN." un peu trop dédaigneuse à son propre goût, mais elle le fait pas exprès, pas cette fois. elle voulait pas entendre ça, était pas prête pour avoir une conversation du genre et ça la rend dingue. vraiment.

tellement dingue qu'il faut que ça sorte d'une manière ou d'une autre. "J'comprends pas. Que ce soit ce que tu fais, ou moi-même. Parce que j'te jure, j'ai envie de te détester. J'ai envie de te haïr et dans le fond, tu le mérites un peu. Un minimum." pour avoir violé plusieurs meufs, ouais, il le mérite. "Et pourtant, j'y arrive pas. J'suis trop conne putain, j'te jure, j'suis vraiment trop conne. Tu fais de la merde et j'suis prête à te trouver des excuses à chaque fois. J'serais même capable de te servir d'alibi si t'en avais besoin." et ça peut peut-être sembler normal, vu que c'est sa soeur. et quand il s'agit de meurtre, oui, mais quand il s'agit de viol? athéna trouve pas. "Tout ça pourquoi? A cause de cette merde qui bat beaucoup trop fort pour toi." main qui touche son coeur, sa façon de lui faire comprendre ce qu'elle veut dire. je t'aime. et pas comme une soeur. athéna sait même pas s'il comprendra, mais elle s'en fout, au moins c'dit. "Mais comme t'as dit, c'pas comme si j'savais pas, donc c'pas grave." conclue athéna en haussant les épaules douloureusement. ouais, c'pas grave, c'rien, ça passera.

Tu lui dis la vérité, mais est-ce que ça va la surprendre? T’es pas vraiment sûr. Ça va sûrement la décevoir, mais la surprendre… elle est pas conne, Athéna. Elle le sait déjà. Depuis plusieurs années, même. Pourtant, elle évite quand même ton regard une fois qu’t’as parlé. "Tais-toi." Bah quoi? Elle t’supplie presque de parler et quand tu l’fais, elle te dit d’la fermer? Ah, c’est pas pareil de le savoir que de l’entendre, hein? Bah ouais. Pourquoi elle croit qu’tu voulais rien dire?

Elle finit par replanter ses yeux dans les tiens. "Alors si j'avais pas réagi comme j'l'ai fait à la soirée, tu m'aurais fait pareil?" Tu fronces un peu les sourcils. Sa question te prend de court. T’y as pas pensé, ton raisonnement n’est pas allé aussi loin l’autre soir dont elle parle. Et après de longues secondes de réflexion, tu hausses quelque peu les épaules. "J’sais pas." Qu’tu déclares finalement, sincèrement. "P’têtre bien." Tu peux pas vraiment savoir. Les meufs du Bloc, t’avais pas prévu de les violer. Tu t’es pas dit en partant de l’appart que c’était c’que t’allais faire de ta nuit. C’est juste l’occasion qui s’est présentée, c’est arrivé comme ça, sans même que t’aies eu la présence d’esprit de le planifier.

"Comment tu peux être sûr qu'elles diront rien en plus?" Tu hausses les épaules, prêt à répliquer mais elle t’en laisse même pas le temps. "J'espère que t'as mis une capote au moins, parce que sinon, si elles ont fait semblant qu'elles diraient rien, bah y a de l'ADN." Et tu ricanes un peu — légèrement, ça se perd dans un souffle mais c’est là quand même. "J’mets pas de capotes, Athé. Jamais." Elle devrait l’savoir, en plus.

"J'comprends pas. Que ce soit ce que tu fais, ou moi-même. Parce que j'te jure, j'ai envie de te détester. J'ai envie de te haïr et dans le fond, tu le mérites un peu. Un minimum. Et pourtant, j'y arrive pas. J'suis trop conne putain, j'te jure, j'suis vraiment trop conne. Tu fais de la merde et j'suis prête à te trouver des excuses à chaque fois. J'serais même capable de te servir d'alibi si t'en avais besoin." Tu secoues la tête, t’es pas d’accord, elle a pas à te servir d’alibi ou à te trouver des excuses. Si ça tenait qu’à toi, elle saurait absolument rien de ta vie et des conneries qu’tu peux  faire, parce que le moins elle est au courant, le moins de danger elle court. "Tout ça pourquoi? A cause de cette merde qui bat beaucoup trop fort pour toi." Main sur le coeur et le tien se serre. Se tord. "Mais comme t'as dit, c'pas comme si j'savais pas, donc c'pas grave." Le ton amer, à son tour d’hausser les épaules. Et toi, tu soupires.

"Tu crois qu’j’ai pas la même merde qui bat pour toi? Tu crois qu’ça va que dans un sens p’têtre? Tu crois qu’t’es la seule à être vénère, à être frustrée, à être blessée? Tu veux savoir c’qui m’est arrivé?" Qu’tu dis en désignant ton visage défiguré d’un geste de la main. "Tu veux savoir quand c’était? C’était après notre dernière conversation. Et tu sais quoi? J’l’ai réclamé. Et j’ai pas répliqué. Parce que c’était cent fois moins douloureux d’me faire casser la gueule que t’écouter parler." Te dire qu’elle voulait plus d’toi, qu’elle avait pas b’soin de toi, que c’était plus ta place de s’mêler de tes affaires. C’comme si elle t’avait tué, rayé d’sa vie en l’espace de deux phrases assassines. "Alors j’te l’redis Athéna mais pour une fois dans ta putain d’vie, arrête de faire l’égoïste, arrête de penser qu’y’a que toi qui peut être blessée, arrête, juste — arrête!" Les poings serrés, les veines gonflées qui palpitent dans ton cou et contre tes tempes, la mâchoire crispée. Et tu t’éloignes de son lit, parce que t’as b’soin de bouger, t’as besoin d’faire quelques pas — faut que t’extériorises la pression qui est montée direct au cerveau. Faut qu’elle arrête de penser qu’c’est la seule à avoir un coeur, en fait. P’têtre que vous avez passé trop d’années à l’ignorer, à le cacher. Mais y’a pas l’sien qui lui fait des misères, y’a l’tien aussi, et ça, ça a même pas l’air de lui traverser l’esprit. P’têtre que tu l’as trop habituée à faire semblant d’pas en avoir qu’elle l’a simplement oublié. Toi aussi, tu l’avais oublié. Jusqu’à c’qu’il te rappelle  brutalement pourquoi tu l’avais mis de côté.

c'est de la faute d'athéna, elle a insisté pour savoir. c'est juste qu'elle avait beaucoup trop espoir de s'être trompée. mais non. elle s'est pas trompée et elle veut pas qu'il dise autre chose. veut plus l'entendre parler de ça, même si c'est elle qui a commencé à poser les questions. "J’sais pas. P’têtre bien." athéna l'observe pendant un moment. le pire? c'est qu'il a vraiment l'air de ne pas savoir. y a son côté mauvais qui commence à avoir envie de l'ouvrir, mais athéna le restreint, le balance dans les tréfonds de son cerveau pour qu'il commence pas. elle veut pas recommencer à se disputer. ou plutôt elle veut pas commencer à dire des choses dans le but pur et simple de chercher la merde et/ou le blesser. pas maintenant. ares ricane et ça agace un peu athéna. elle comprend pas ce qu'il y a de drôle dans ce qu'elle vient de lui dire. il comprend pas que les meufs savent mentir? "J’mets pas de capotes, Athé. Jamais." ouais, elle sait. elle inspire, expire. le coeur qui accélère au moniteur, l'adrénaline qui vient parcourir ses veines. non, elle s'énervera pas. pas comme ça. "Si tu veux violer des meufs, sois un minimum malin pour pas te faire serrer, s'te plait." parce que s'il se fait arrêter une deuxième fois pour viol, c'pas dit qu'ils le laissent sortir encore une fois. quoique, c'est detroit, il prendra pas perpet' pour viol. même avec récidive.

sauf qu'athéna a beau ne pas vouloir s'énerver, elle finit malgré tout par craquer. sans colère et sans haine, juste la vérité qui sort de sa bouche. ares peut secouer la tête suite aux propos d'athé, mais ça change pas les faits. ça change pas ce qu'elle ferait pour lui. et s'il secoue la tête pour les excuses qu'elle lui trouve, faut bien que l'un d'entre eux le fasse, non? elle parle trop, mais ça sort tout seul. parce qu'elle l'aime. plus que ce qu'il ne le croit. pas de la même manière que lui. et il s'en rend même pas compte. "Tu crois qu’j’ai pas la même merde qui bat pour toi? Tu crois qu’ça va que dans un sens p’têtre? Tu crois qu’t’es la seule à être vénère, à être frustrée, à être blessée? Tu veux savoir c’qui m’est arrivé?" il désigne son visage et athéna fronce les sourcils. "Tu veux savoir quand c’était? C’était après notre dernière conversation. Et tu sais quoi? J’l’ai réclamé. Et j’ai pas répliqué. Parce que c’était cent fois moins douloureux d’me faire casser la gueule que t’écouter parler." la faible quantité d'adrénaline qui parcourait son sang s'envole. c'toujours comme ça. y a la colère, puis la tristesse. elle voulait pas qu'il en arrive là, voulait pas qu'il aille se faire frapper à cause d'elle. à cause de ce qu'elle avait pu lui dire. "Alors j’te l’redis Athéna mais pour une fois dans ta putain d’vie, arrête de faire l’égoïste, arrête de penser qu’y’a que toi qui peut être blessée, arrête, juste — arrête!" il parle de plus en plus fort et athéna a du mal à avaler à cause de la boule dans sa gorge. c'pas ce qu'elle voulait dire. l'impression qu'ils se comprennent toujours pas. que les messages passent pas de la même manière d'un côté comme de l'autre.

"Désolée si j'ai l'air égoïste, Ares, mais comment est-ce que tu veux que je sache ce que toi tu ressens? Si t'avais pas voulu qu'on 'coupe les ponts'," elle fait les guillemets avec ses doigts avant de continuer. "t'aurais pu le dire. Mais non. T'as hoché la tête et t'es parti." à sa manière, athéna a essayé de se battre. mal, certes, clairement pas de la bonne façon, mais elle a tenté. lui, il s'est contenté de rien répondre. comme si, au final, c'était pas si grave. que si elle voulait plus le voir, bah, c'son choix. "Tu comprends pas quand j'te parle et apparemment, j'comprends pas non plus quand tu me parles. Mais j'fais de mon mieux. J'fais de mon mieux, parce que j'peux pas vivre sans toi. Parce que j'en ai marre que ça finisse toujours en clash. Parce que je t'aime. Je t'aime au point où j'pourrais en chialer tous les soirs. Je t'aime, mais pas comme j'devrais." besoin irrépressible de se faire comprendre pour une putain de fois. athéna a toujours autant de mal à avaler, parce qu'il y a toujours cette boule dans sa gorge qui l'en empêche. que la tristesse aille se faire foutre au lieu d'essayer de l'étouffer. "Alors, j'suis désolée. Désolée si mes réactions sont pas celles que t'attends. Si ce que je dis te plait pas, mais j'le fais pas contre toi. J'le fais pas pour te blesser ou pour être égoïste. Puis j'suis désolée de t'avoir rendu triste au point où t'as eu envie de te faire frapper." qu'est-ce qu'elle peut dire d'autres? athéna est sincère, elle est désolée, vraiment. mais et peut-être qu'elle n'aurait pas à s'excuser si elle disait moins de merde? ouais, peut-être qu'elle devrait juste fermer sa gueule vu que tout ce qu'elle arrive à faire c'est lui faire du mal. "Et c'est encore une fois beaucoup de 'je', mais j'peux pas dire des 'on' quand j'ai l'impression que tu t'éloignes et que j'arrive pas à te retenir. Encore moins quand on n'arrive même pas à se comprendre sur un seul putain de sujet." faut croire qu'ils sont juste bons à parler de meurtre maintenant.

La tension monte — encore une fois. Tu hausses le ton parce que ça t’sidère, c’te manie qu’elle a de toujours tout ramener à elle. Comme si y’avait qu’elle qui souffrait de tout ça. Et p’têtre qu’elle s’en rend pas compte, qu’ça t’affecte aussi. P’têtre que tu t’es tellement forcé à cacher c’que tu ressentais que t’es devenu maître dans le domaine, sans même essayer de le faire. "Désolée si j'ai l'air égoïste, Ares, mais comment est-ce que tu veux que je sache ce que toi tu ressens? Si t'avais pas voulu qu'on 'coupe les ponts’, t'aurais pu le dire. Mais non. T'as hoché la tête et t'es parti." Putain. "Bah oui, j’suis parti, tu voulais que j’te dise quoi d’autre? T’avais pris ta décision, y’avait rien de plus à dire." Chacun ses choix — tu décides d’arrêter le sexe, elle décide d’arrêter de te parler. Radical mais si c’est c’qu’elle veut… Tu pourras rien y changer.

"Tu comprends pas quand j'te parle et apparemment, j'comprends pas non plus quand tu me parles. Mais j'fais de mon mieux. J'fais de mon mieux, parce que j'peux pas vivre sans toi. Parce que j'en ai marre que ça finisse toujours en clash. Parce que je t'aime. Je t'aime au point où j'pourrais en chialer tous les soirs. Je t'aime, mais pas comme j’devrais." Noeud dans l’estomac. Boule dans la gorge. Coeur qui se serre. ‘Je t’aime, mais pas comme j’devrais.’ Et t’es à la fois confus, et à la fois bien trop tranquille pour c’qu’elle vient de te dire. Comme si… tu l’savais déjà. Ça provoque pas un choc, c’est pas une révélation. Pourtant… ça n’avait jamais été dit. Mais p’têtre qu’à force, tu l’as compris. Inconsciemment. À force d’être victime de ses crises ces dernières semaines. Elle t’a détesté quand tu lui as dit qu’tu voulais plus baiser — sauf que si c’était lié qu’à la baise, elle aurait pu facilement aller voir ailleurs. Elle l’a pas fait. Elle te l’a répété plusieurs fois qu’elle était allée voir personne depuis c’soir là où tu lui as filé de l’ecsta. Depuis l’soir là où tout a changé. Et pourtant, t’es confus d’l’entendre le dire. L’admettre. Aussi clairement.

"Alors, j'suis désolée. Désolée si mes réactions sont pas celles que t'attends. Si ce que je dis te plait pas, mais j'le fais pas contre toi. J'le fais pas pour te blesser ou pour être égoïste. Puis j'suis désolée de t'avoir rendu triste au point où t'as eu envie de te faire frapper." Tu hausses les épaules. Tu t’en fous d’ça, c’pas le plus important. "Et c'est encore une fois beaucoup de 'je', mais j'peux pas dire des 'on' quand j'ai l'impression que tu t'éloignes et que j'arrive pas à te retenir. Encore moins quand on n'arrive même pas à se comprendre sur un seul putain de sujet." Tu la regardes, pendant quelques instants, et puis tu secoues la tête en soupirant. "Et alors? Tu crois qu’tout ça, c’pas réciproque? T’as raison, on s’comprend pas. Parce que j’te l’ai dit, que j’voulais plus faire ça, parce que ça m’saoulait d’pas pouvoir m’afficher. M’afficher avec toi, débile. J’m’en fous des autres. Tu m’as d’jà vu m’afficher avec qui qu’ce soit? C’parce que ça m’intéresse pas. Parce que… j’crois que j’t’ai jamais aimée comme j’aurais du l’faire t’façon…" C’triste à dire, mais c’est comme ça. Et tu l’as toujours su, c’était pas forcément totalement conscient mais avec le recul, tu t’en rends compte maintenant. "Mais on peut pas Athé. C’pas possible. Faut qu’on arrive à passer au dessus parce que… nan, c’pas possible. C’est c’que j’essayais de te dire l’mois dernier mais t’es direct montée sur tes grands chevaux en parlant d’sexe et j’m’en fous du sexe en vrai, on en a déjà parlé, c’juste que… non, on peut pas. Désolé. J’peux pas. J'voudrais juste... qu'on redevienne comme avant. Qu'on arrête avec les mensonges, les insultes, les guerres débiles. Qu'on puisse être dans la même pièce sans qu'l'autre veuille à tout prix fuir. Qu'on puisse regarder des films dans le lit sans qu'ce soit chelou, j'veux juste... j'veux retrouver ma soeur. Parce qu'j'ai l'impression d'être fils unique d'puis quelques temps et... ça craint."

marre des embrouilles et pourtant, ils sont en train de faire quoi là? ça fatigue athéna. ça l'énerve aussi. mais surtout, ça la rend triste. mais c'pas vraiment une surprise. elle l'est depuis qu'ils se sont disputés la dernière fois. "Bah oui, j’suis parti, tu voulais que j’te dise quoi d’autre? T’avais pris ta décision, y’avait rien de plus à dire." athéna secoue la tête, parce que vraiment? c'est ça son excuse? depuis quand il respecte ses décisions? est-ce qu'il a déjà obéit sans broncher à un truc qu'elle lui a dit? quand elle lui disait de laisser ses mecs tranquille, il l'a jamais fait. "C'plus facile de lâcher l'affaire, t'as raison." la seule raison pour laquelle elle a réagi comme ça l'autre jour, c'est parce qu'elle arrivait pas à gérer la situation. elle arrivait pas à reprendre le contrôle sur ses émotions. plus facile de le repousser plutôt que se foutre à chialer devant lui. trop fière pour ça. sauf qu'au final, ça sert à quoi la fierté à part se retrouver comme une conne? à rien.

donc elle la fout de côté pour s'excuser. marre de l'entendre dire qu'elle est égoïste, alors qu'elle dit ce qu'elle ressent. elle veut qu'il comprenne, d'une manière ou d'une autre. mais visiblement, entre eux, les messages passent plus. ou alors ils s'envoient, mais s'impriment pas suffisamment bien pour qu'ils daignent essayer de s'écouter un minimum. "Et alors? Tu crois qu’tout ça, c’pas réciproque? T’as raison, on s’comprend pas. Parce que j’te l’ai dit, que j’voulais plus faire ça, parce que ça m’saoulait d’pas pouvoir m’afficher. M’afficher avec toi, débile. J’m’en fous des autres. Tu m’as d’jà vu m’afficher avec qui qu’ce soit? C’parce que ça m’intéresse pas. Parce que… j’crois que j’t’ai jamais aimée comme j’aurais du l’faire t’façon…" quoi? si c'est réciproque, pourquoi il la repousse alors? s'il l'aime, pourquoi est-ce qu'il ne veut pas d'elle? y a toujours le même argument qui revient dans la tête d'athéna : s'afficher ne sert à rien tant qu'ils sont heureux ensemble. mais ça sert à rien de le redire.

"Mais on peut pas Athé. C’pas possible. Faut qu’on arrive à passer au dessus parce que… nan, c’pas possible. C’est c’que j’essayais de te dire l’mois dernier mais t’es direct montée sur tes grands chevaux en parlant d’sexe et j’m’en fous du sexe en vrai, on en a déjà parlé, c’juste que… non, on peut pas. Désolé. J’peux pas. J'voudrais juste... qu'on redevienne comme avant. Qu'on arrête avec les mensonges, les insultes, les guerres débiles. Qu'on puisse être dans la même pièce sans qu'l'autre veuille à tout prix fuir. Qu'on puisse regarder des films dans le lit sans qu'ce soit chelou, j'veux juste... j'veux retrouver ma soeur. Parce qu'j'ai l'impression d'être fils unique d'puis quelques temps et... ça craint." le sexe était un prétexte, même si probablement que ça entre plus en compte pour athéna que pour lui. mais ares peut pas et athéna peut pas le forcer. elle peut pas l'obliger à être avec elle s'il n'en a pas envie. donc elle hoche douloureusement (dans tous les sens du terme) la tête. puis, même si elle peut pas l'avoir comme elle le souhaite, ce sera toujours mieux que de ne pas l'avoir du tout. "J'sais pas si ça peut être aussi simple que ça." et pour le coup, elle dit pas ça pour le rejeter, c'juste une pensée qu'elle a qu'elle dit à voix haute. parce que même si elle comprend enfin, bah le truc c'est que son cerveau continuera toujours de faire des siennes à son égard. c'pas possible autrement.

"Mais tout ce que tu veux, Ares. J'veux pouvoir te parler, être dans la même pièce et chiller comme avant aussi." elle ment, mais ça se voit pas. dire la vérité ne servirait à rien, il le lui a redit à l'instant. ça sert à rien de lutter. alors elle choisit le mensonge, même si, certes, elle veut ça, mais pas que. elle veut pas que ça se soit comme avant parce que tout a changé. "Et même si on a du mal à se comprendre, si on enlève ça de l'équation, y aura plus de problèmes, pas vrai?" c'est pas une vraie question, juste les pensées. des problèmes, y en a déjà plein dans la tête d'athéna. mais bon, le déni, elle l'a vécu pendant des années. va juste falloir qu'elle s'habitue de nouveau à refouler tout ce qu'elle ressent. c'une kaiser, elle devrait y arriver. "Mais du coup, on en parle plus. Ce serait pas... sain. Le mieux, c'qu'on oublie ça, comme ça on sera à nouveau juste Ares et Athéna." elle parle et parle encore, mais c'est surtout pour combler le vide dans son coeur. pour se convaincre elle-même que c'est la bonne chose à faire. et elle ment tellement bien qu'elle lui sourit pour lui montrer que c'est cool, qu'il n'y a pas de problèmes. tout le monde est d'accord. elle lui sort son plus beau sourire qui passe crème, comme si elle était heureuse de juste le retrouver. elle l'est pas. mais c'pas grave, pour lui, ça la dérange pas de faire semblant. tout pour ne pas le perdre, c'aussi simple que ça.

Tu perds le contrôle. Tu laisses tomber le masque. Ouais, tu l’aimes. Toi aussi, tu l’aimes, comme elle t’aime. Pas comme vous devriez. C’est parce que tu l’aimes que tu l’as repoussée. Parce que c’est plus simple comme ça. Parce que c’est pas possible autrement, en fait. Y’a pas d’autres solutions. Parce que tu veux pas accepter la réalité. Parce que tu veux pas vivre caché. Mais tu pourrais pas vivre dehors. Coincé.

Alors la seule option qui s’présente à toi, c’est de redevenir comme avant. Frère et soeur. Sans ambiguïté. Parce que tu peux pas la perdre, tout bêtement. Alors tu lui fais part de tes envies, parce que tu veux pas t’retrouver tout seul. Et c’même pas question d’égoïsme cette fois. C’est juste que tu peux pas vivre sans elle. Ça, tu l’sais.

Et elle hoche la tête, mais tu l’vois bien que c’est à contre-coeur. "J'sais pas si ça peut être aussi simple que ça." Alors tu te pinces les lèvres, et toi aussi, tu hoches la tête. Histoire de dire que tu comprends. Et tu lui en veux pas d’avoir des doutes.

"Mais tout ce que tu veux, Ares. J'veux pouvoir te parler, être dans la même pièce et chiller comme avant aussi. Et même si on a du mal à se comprendre, si on enlève ça de l'équation, y aura plus de problèmes, pas vrai?" Tu sais pas trop. Tu l’espères, en tout cas. "Mais du coup, on en parle plus. Ce serait pas... sain. Le mieux, c'qu'on oublie ça, comme ça on sera à nouveau juste Ares et Athéna." Nouvel hochement de tête. Ares et Athéna. Juste… vous. Et c’est sûrement mieux comme ça. Alors tu te penches vers elle pour lui embrasser le front. "Je t'aime, Athé."

Et comme un coup de gong, une infirmière entre dans la chambre pour annoncer que le matériel pour les prochains tests sont prêts et qu’ils doivent amener Athé. Alors, à contre-coeur là encore, tu les laisses te prendre ta soeur. Tu t’dis qu’ils te la prennent pour mieux te la ramener. Et qu’elle sera en parfaite santé, au final. Plus de peur que de mal. Du moins, pour l’accident. Pour vos coeurs… p’têtre pas, finalement.