| | | (intrigue) running cars (josua) |  |
| | Auteur | Message |
|---|
Barbra Marshall- Whisper in my ear -
 |  Sujet: (intrigue) running cars (josua) Sam 1 Juin - 0:02 | |
| Cigarette écrasée sous le talon alors qu’un énième soupire s’échappe de ses lèvres. Elle s’ennuie, Barbra. Elle avait été invitée à une soirée par un type qu’elle connaissait à peine, la veille, et avait décidé de s’y rendre dans l’espoir vain de passer une bonne soirée. Grossière erreur. Elle s’est retrouvée coincée dans une soirée jeux de société. Peau dévoilée, atouts soulignés par un décolleté plongeant, elle a tout de suite fait tâche, gamine persuadée qu’elle passerait la soirée serrée contre d’autres corps, esprit enivré et envolé l’espace de quelques heures. La bière était l’alcool le plus fort de la soirée – ce qui n’a fait qu’aggraver son agacement. Elle avait tenue deux heures au milieu des références obscures à des bandes dessinées qu’elle ne connaissait pas et des regards méprisants des deux autres filles présentes, parce qu’elles sont forcément mieux qu’elle, elles qui s’évertuent à cacher le plus de peau possible pour sembler vertueuse. C’était pas sa faute, à Barbie, si elle était assez à l’aise pour s’assumer et mettre en avant ses avantages. Elles feraient mieux de lui demander des conseils au lieu de chercher à la descendre, peut-être que ça permettrait aux prudes d’enfin attirer quelqu’un dans leur grapin et que ça réussirait à les détendre. La générosité de la blonde avait toutefois ses limites, et si elle se serait fait une joie, d’ordinaire, à leur expliquer de A à Z ce qui n’allait pas chez elle, elle avait préféré partir, pressée de laisser derrière elle cette soirée d’un ennui mortel. Ses talons claquaient bruyamment dans la rue vide, et peut-être qu’elle aurait pu s’inquiéter – même elle, elle savait qu’être une femme seule dans les rues, le soir, ça n’amenait rien de bon – si elle n’avait pas été aussi occupée à pester contre la compagnie détestable qu’elle avait dû subir pendant deux heures. Peut-être qu’elle aurait entendu la voiture freiner brusquement, aussi, et les bruits de pas qui s’affolent. Mais elle a rien remarqué, trop occupée à mépriser et à se lamenter sur cette soirée ratée.
C’est un cri de surprise qui s’échappe des lèvres de Barbra quand elle sent une main attraper fermement son bras, puis une autre, limitant toute possibilité de mouvement. « PUTAIN C’EST QUOI CE… » Voix qui s’arrête nette quand elle sent une lame froide se coller contre son dos. « Tu ferais mieux d’fermer ta gueule si t’veux pas t’retrouver avec ça dans l’corps, compris ? » Voix qui lui chatouille les oreilles alors que Barbie scrute les alentours à la recherche de quiconque pouvant l’aider. Mais il y a personne, personne à part un autre connard qui accompagne visiblement le premier. Face à un seul type, ses chances étaient déjà limitées. Mais là, s’ils sont plusieurs… Obtempérer est la seule option qu’il lui reste. Alors elle hoche la tête alors que les mains la tirent vers la voiture sans ménagement, avant de la pousser devant le coffre, signe de tête lui indiquant qu’elle devait y rentrer. « Non mais vous êtes malades ou quoi ? J’rentre pas dans cette merde, j’suis pas débile ! J’sais que vous allez m’enlever pour vendre mes organes ou un truc du genre ! » Lame qui se colle à elle à nouveau, rappelle qui la pousse à se taire. « Tu rentres ou tu crèves, choisis. » Poings serrés, elle finit par obéir et se penche, constate la présence d’une deuxième personne dans le dit-coffre mais n’a pas le temps de dire quoi que ce soit que déjà, l’agresseur la pousse et Barbra se cogne la tête avant de se retrouver enfermée dans le coffre. Aussitôt, elle tourne la tête vers la deuxième victime. « T’es qui toi ? C’est une blague toute cette merde, c’est ça ? » C’était forcément une blague, pas vrai ? Parce que c’est impossible, ce genre de choses, ça arrive dans les films, pas dans la vraie vie. On peut pas se faire enlever en pleine rue comme ça. Sauf que c’est arrivé, elle en est la preuve vivante. Enfin, vivante… Elle ignore pour combien de temps encore, ce qui lui permet de réaliser la gravité de la situation dans laquelle elle est réellement. Faut qu’elle se tire, Barbra. L’autre type peut bien rester dans le coffre s’il veut, c’est pas son problème. Mais elle, faut qu’elle sorte. Elle s’agite dans tous les sens, plisse les yeux pour essayer de mieux voir et éventuellement trouver quelque chose qui lui permettrait de sortir, sans succès. « Putain faut que j’sorte de là. J’suis sûre que j’avais raison et qu’ils veulent vendre genre nos organes. J’parie qu’ils veulent mes seins, c’est sûr. » Tête qui se tourne vers son compagnon d’infortune. « Puis toi, tu peux pas t’rendre utile et trouver comment sortir de là ? Putain j’vais pas tout faire toute seule non plus ! » Parce que jusque-là, évidemment, ses interventions avaient été fructueuses. |
| | | |
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) Lun 3 Juin - 9:23 | |
| il foutait pas grand chose, jo, et il comprend même pas ce qu’il fout là. il traînait tout simplement sur le trottoir, le goût amer roulant toujours sur sa langue, malgré les deux bouteilles d’eau qu’i a descendues. il déteste ça. il demandait rien à personne, pour une fois, il ne se la pétait même pas. le xanax faisant enfin effet.
le chaos ces derniers temps était pire que jamais.
les coups de feu déchiraient toujours le calme de la nuit.
et les crises de panique le tenaient éveillé.
alors, il marche la nuit, il déambule, défoncé à ce qu’il trouve, un peu assommé par le mélange délétère de beuh et de médocs. il ne devrait pas le faire, mais pour ce qu’il en a à foutre. il n’y a que ça qui lui permet de trouver le sommeil ces derniers temps. mais les gen disent que ça finira par se calmer. il ne voit pas trop, quand un ancien white supremacist essaie de récupérer le DCPD.
mais peu importe ce n’est même plus très grave ce soir.
ce soir, il veut juste rentrer chez lui, se poser sur son oreiller et oublier tous ses bleus, sa peur, et ses genoux écorchés par les pavés. il veut oublier les insultes, il veut oublier qu’il n’est rien. peut-être qu’il se fondra dans les draps de sa colocataire pour pleurer comme une victime dans ses bras. ou peut-être qu’il restera seul. seulement, il ne s’attendait pas à ce que
ses plans soient contrariés.
il sait que ça craint quand il entend la voiture piler juste à côté de lui. il n’essaie même pas de regarder leurs visages, il n’est pas en état de se battre, il est terrifié, et les vieux réflexes ressurgissent. ne rien faire, parce que se débattre ne ferait qu’empirer la situation. bien plus quand il sent la lame froide au travers de ses fringues. alors il relève à peine la tête pour mieux la hocher. il ne veut pas se faire planter, il veut juste qu’on le ramène chez lui, et qu’on soit sage. personne n’aime jouer avec une poupée de chiffon.
il monte dans le coffre.
clairement, le conducteur a eu son permis dans une pochette surprise. les cahots sont violents, et josua se cogne à différents endroits. de plus, peu à peu le xanax commence à disparaître. il veut sortir maintenant, il veut se casser. et il y croit si fort quand il voit le coffre s’ouvrir. il pense qu’ils vont le laisser filer, qu’ils ont changé d’avis, un peu naïvement. mais il aperçoit le reflet d’une lame, la même que précédemment, et il perçoit une meuf monter à côté de lui. elle est certainement l’origine du cri, des menaces, et ce genre de choses. mais peu importe.
il compte sur elle.
il la regarde avec de grands yeux de veau, parce qu’il n’a aucune idée de comment on peut forcer le coffre d’une voiture de l’intérieur, parce qu’il n’a pas fait ce genre de choses. c’était pas un grand malfrat, tout juste un petit dealer de quartier. elle lui parle, et il essaie de s’installer moins inconfortablement dans le coffre, tout en chérissant leur espace personnel, bien que réduit.
”josua. je sais pas ce qu’ils nous veulent, mais si ils voulaient juste nous planter ils l’auraient fait avant.”
elle commence à chercher un issue, et jo la regarde faire, encore un peu pris dans sa torpeur chimique, mais également quelque peu dubitatif. il ne sait pas ce qu’elle veut. il aurait bien éclairé le sol, mais ils ont bien pris soin de récupérer son téléphone avant de le faire monter dans la caisse. évidemment. ce serait trop beau sinon. elle l’engueule à demi, et ça y est, il reprend conscience de ce qui l’entoure.
”putain, mais je ressemble à wikihow tu crois ? merde, attends. je me rappelle d’un truc. la voiture est assez récente, faut qu’on cherche un levier. normalement, y a un levier d’ouverture, si on tire dessus, ça ouvrira le coffre, mais on devra sauter hors du coffre.”
c’est pas que la perspective de se faire retirer les organes est plus appétissante que celle de rouler sur du bitume à 130 à l’heure, mais un peu.
|
| | | | Barbra Marshall- Whisper in my ear -
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) Jeu 13 Juin - 22:18 | |
| Barbra est trop occupée à se focaliser sur elle-même pour faire attention au bordel qui anime la ville. Elle a bien vu les confrontations, senti la tension ambiante sans en chercher l’origine. C’est que sa vie a toujours été synonyme de chaos et qu’elle a déjà trop de problèmes à régler pour se soucier d’autre chose. De toute façon, rien n’est plus important que sa vie, que les soucis qu’elle rencontre, certainement pas cette ville qu’elle ne supporte pas. Sauf que peut-être que si elle était sortie de sa bulle nombriliste quelques heures, voir quelques minutes, elle aurait évité de se retrouver enfermée dans un coffre d’une voiture, dépouillée de son sac, sans savoir ce qui adviendrait par la suite. La gamine fait ce qu’elle sait faire de mieux – se plaindre et reporter la faute sur la seule autre personne présente, comme si l’homme qui était avec elle pourrait comme par magie ouvrir le coffre et les sauver. « Barbra. » qu’elle marmonne toujours en examinant le coffre. Elle voit rien de bien intéressant, rien qui leur permettrait de s’en sortir sans égratignure. Les propos de Josua ne font que confirmer ses dires – même s’ils trouvent ce levier, rien ne garantit qu’ils survivront à l’impact sur le bitume, pas à cette vitesse en tout cas. Pire encore – et si elle survivait mais qu’elle finissait déformée par l’impact ? Elle supporterait pas ça, Barbie, vivre à moitié avec un corps mutilé et un visage amoché, vivre sans les seuls atouts qu’elle possède pour s’en sortir et survivre. Elle grimace, secoue la tête. « Ouais, non merci. On a qu’à attendre et… leur sauter dessus quand ils ouvrent le coffre. Ils seront surpris, ça va l’faire. » Elle a pas l’air de lui laisser le choix mais libre à lui de chercher le fameux levier lui-même, s’il tient tant que ça à s’égratigner le corps contre la route. Elle soupire, se sent dans une impasse. « J’sais pas pourquoi ils nous ont enlevé sinon. T’es riche ? Ils veulent p’tête une rançon. » C’est pas son cas à elle, en tout cas. Elle voit pas à qui on pourrait demander une quelconque rançon. Sa mère ? Elle est même pas sûre qu’elle donnerait sa bouteille pour la sauver. Elle a pas d’autre famille et elle imagine mal des ravisseurs demander de l’argent aux quelques amis qu’elle pourrait avoir, tous aussi fauchés qu’elle – elle réalise qu’au final, personne s’inquiéterait vraiment. Elle a pas le temps de creuser plus, heureusement, parce que la voiture s’arrête brusquement, corps qui se percutent violemment ce qui sonne un peu la gamine. Le coffre s’ouvre aussi rapidement et elle a pas le temps de réagir qu’un bras l’empoigne pour la tirer à l’extérieur. Elle se débat, avec peu d’efficacité. Barbra réussit seulement à perdre un escarpin qui claque sur la route. « Putain mais lâche-moi ! » qu’elle hurle en se débattant toujours, ce qui lui vaut des insultes supplémentaires et un bras qui se resserre sur son bras, au point d’en laisser des marques. Et bientôt, c’est Josua qui suit le même chemin qu’elle – impuissance qui envahit Barbra alors qu’elle finit au sol, impression qu’elle crèvera sur le bas-côté, loin de tout, comme si ça avait toujours été sa destinée. |
| | | |
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) Lun 24 Juin - 15:10 | |
| barbra. il a envie de faire un vieux jeu de mot sur barbie, mais trois choses. de une, on a déjà dû lui faire la blague cent mille fois, si ce n’est pas devenu, au fil du temps, son surnom officiel. de deux, il ne sait pas si elle a réellement une tête à s’appeler barbie. après tout, il ne connaît rien d’autre que sa voix, et le peu qu’il a aperçu quand ils l’ont jetée dans le coffre. et de trois, ils vont à une vitesse folle, sur ce qui est très certainement une autoroute, enfermés dans un coffre, et conduits vers une destination inconnue, par des gens qui en veulent certainement à leurs reins. donc, troisièmement, il a pas super envie de plaisanter. enfin, à part pour une petite suicide joke.
avec un peu de chance ils vont me buter, ça m’fera toujours du taf en moins.
mais il n’ose pas le formuler dans cette situation, et il se vexerait qu’elle ne rie pas. or, elle ne le fera pas, il y a peu de doutes qui subsistent à ce propos. surtout quand elle refuse sa proposition de se jeter sur l’autoroute et de risquer d’abîmer leurs gueules. il ne sait pas pour elle, mais lui, ça lui retirerait une des dernières choses qui lui reste, et son seul moyen d’obtenir l’attention des autres. alors, non, il préfère encore se faire retirer les deux reins et y passer sobrement, plutôt qu’agoniser, défiguré, sur un lit d’hosto pendant des décennies. très peu pour lui.
”jvois pas trop comment t’es gaulée, parce qu’on voit vraiment que dalle dans ce coffre de merde, mais si je me fie à ta voix, et à ma capacité à me battre, je pense qu’on est définitivement dans la merde, si on se base sur cette stratégie.”
pourtant, il y a quelques temps, il savait encore se battre, et il se démerdait pas trop mal. mais des années à se laisser faire, à ne jamais répondre, à ne jamais se battre en retour, il est presque sûr d’avoir tout perdu. même son instinct de survie s’est barré avec les années. il ne lui reste pas grand-chose à part prier. il n’a rien fait. il ne se mêle pas de leurs sales histoires, il continue de mener sa vie.
”j’suis même pas riche, sinon j’aurais appelé mon chauffeur ou va savoir. j’suis pas dans un gang, ma vie se résume en trois b, boire, baiser et me faire battre. donc bof, tu vois. je vois pas trop ce que j’ai pu faire. peut-être qu’ils étaient pas satisfaits de ma performance ? va savoir. ou alors j’ai baisé leur meuf et je le savais pas.”
il sait que tout est possible, dans cette ville qui perd de plus en plus la tête. et il sait qu’avec sa carrure, sa sexualité, et ses attitudes de pédale parfois, il est une des cibles privilégiées. il prend une grande respiration. il ne doit pas céder la panique. ils n’ont pas d’arme à feu et c’est pour lui déjà un grand soulagement. ce n’est pas le moment de paniquer, ou de passer en flashback. il a déjà survécu à bien pire, pas vrai ? il a fait de la prison, il pourrait survivre à ça.
boum.
son corps s’écrase pêle mêle avec celui de barbra contre le coffre. ils se sont arrêtés, et il n’a aucune idée de là où ils peuvent être. lumière de réverbères,et celle, bien plus lointaine, de la ville. on vire barbie, et elle se débat. ils la tiennent plus fort et l’insultent, mais aucun coup ne vient. c’est jojo qu’on sort cette fois, et lui tente la stratégie opposée. il pèse de tout son poids, comme s’il était déjà presque mort. il s’écrase sur le sol, et la semelle d’une chaussure lui enfonce le visage dans la boue. il entend le cliquetis d’une lame à cran d’arrêt, et il se dit que c’est pour lui. il entend la gamine continuer de se débattre et les insulter, et ne dit rien. on lui a appris que se débattre et hurler ne ferait qu’aggraver son cas. après tout, n’est-il pas plus beau lorsqu’il est docile?
salvatrice sonnerie de téléphone.
l’un des gars décroche, et marmonne des choses dans le combiné. il n’a pas l’air ravi, il parle d’une pute et d’un skinhead. josua sent le pied sur sa tête disparaître. la lame est rangée dans la poche de la veste. et puis on leur crache à la gueule, comme si c’était de leur faute, comme ça : “vous êtes pas ceux qu’on cherche”. le temps de se redresser, la voiture est déjà partie, avec leurs téléphones, et tous leurs moyens de retrouver leur chemin.
”c’est vexant.”
|
| | | | Barbra Marshall- Whisper in my ear -
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) Dim 30 Juin - 20:43 | |
| Il avait pas tort, Josua. Il avait pas l’air bien épais et c’était pas avec la carrure de Barbra qu’ils allaient s’en sortir. Enfin, on sait jamais – elle avait lu des articles sur des citoyens lambdas se découvrant une force extraordinaire sous l’effet de l’adrénaline. Peut-être que ça serait le cas, même si elle en doutait, barbie. C’est qu’elle avait connu son lot de situations foireuses, avec des résultats plutôt déployables concernant sa force physique. Elle s’en sortait majoritairement en mettant en avant ses atouts certains mais elle était persuadée que cette fois, cela ne servirait probablement à rien. Les raisons de cet enlèvement demeurent aussi floues que son résultat. Apparemment, ils en avaient pas après le patrimoine inexistant de Josua, ce qui ne faisait que lever davantage de questions. « J’ai pas de tunes non plus. Mais j’ai p’tête volé du fric au mauvais gars. » Ou elle avait peut-être allumé un type qui l’a pas supporté, même si ça valait quand même pas un enlèvement. Puis, pourquoi eux deux, alors qu’ils ne se connaissaient même pas ? Rien n’avait de sens – comme quasiment tout ce qui pouvait arriver dans sa vie qui consistait à une accumulation d’emmerdes toutes plus improbables les unes que les autres. Peut-être que c’est rien d’autre que le karma qui punit son égoïsme et sa vénalité mais elle n’en tire pas de leçons pour autant.
Une fois la voiture arrêtée, on finit par la sortir du coffre brutalement et ses quelques efforts pour tenter de se libérer de l’emprise exercée sur elle ne mènent à rien. C’est bientôt Josua qui est sorti du coffre et alors qu’on la garde immobile, au sol, elle capte des bribes d’une conversation téléphonique qui les concerne sans doute. « Mais va t’faire j’suis pas une pute déjà ! » Râles qui lui vaut un poignet serré bien trop fort par le type qui la maintient depuis un moment déjà, et comme elle ne retient jamais rien de ses erreurs elle s’apprête encore à protester sauf que les voilà libérés, gamine qui est poussé sur le bas-côté alors que leurs agresseurs déclarent s’être trompés avant de se tirer aussi rapidement qu’ils n’étaient arrivés. Barbra se redresse, incompréhension certaine, confusion qui lui donne mal au crâne, à moins que ce ne soit le voyage désagréable passé dans le coffre d’une voiture. Elle frotte son poignet sur lequel les traces de doigts sont encore rougeâtres tout en faisant quelques pas pour récupérer son escarpin perdu. Son sac est dans la voiture, portable rangé précieusement, appareil qu’elle choyait depuis qu’elle en avait récupéré un. Et c’est ça qui la préoccupe le plus – son portable est perdu, elle qui avait déjà tant souffert quand Seven avait cassé le sien pour une raison grotesque, comme d’habitude. Tellement de nude de qualité désormais envolées, ça en était navrant. « J’suppose que t’ils t'ont pas laissé garder ton portable non plus ?» qu’elle demande sans grand espoir. Leurs agresseurs avaient probablement voulu les buter là, au milieu de nulle part, avant de réaliser leur erreur, alors forcément, ils n’allaient pas leur laisser leur téléphone. La gamine soupire, pivote sur elle-même pour observer leur environnement, désespoir déjà certain qui s’abat sur elle. Elle ne reconnaît rien mais ça n’a rien d’étonnant, elle est là depuis trop peu de temps et le tourisme n’avait pas été dans ses priorités. « Putain mais on est où, déjà ? » qu’elle dit en se tournant vers Josua, l’air agacé alors qu’il est probablement aussi perdu qu’elle. |
| | | |
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) Sam 20 Juil - 12:06 | |
| l’endroit lui dit rien. il aurait pu s’en souvenir s’il était passé devant en arrivant dans ce bled merdique qu’est detroit, mais c’était il y a cinq ans et il est quasi sûr de ne jamais être passé par là. c’est la pleine cambrousse ici, et il voit la nappe de pollution qui englobe la ville au loin. la lumière se reflète sur le brouillard cancer, et c’est tout ce qu’il a comme point de repère. ils ont pourtant pas voyagé si longtemps. la seule chose qu’il sait, c’est que
c’est la merde.
et pas qu’un peu. ils sont paumés, au milieu de nul part, sans gps, sans téléphone, et ils ont aucune idée de comment ils pourraient rentrer. il dirait bien de marcher jusqu’à trouver une maison et aller demander de l’aide, mais il ne sait même pas dans quelle direction il faudrait aller, combien de temps il leur faudra marcher. et puis on est en pleine nuit, ils ont plus de chance de se faire canarder par un petit vieux aussi accro aux guns qu’à la bouteille.
elle claudique pour aller récupérer son escarpin, la cendrillon des temps modernes, et puis elle s’énerve un peu contre lui. il ne peut même pas lui en vouloir, il faut dire que dans ce genre de situations, il s’énerverait aussi, s’il en avait la possibilité. mais il a froid, il est crevé, et surtout, surtout,
il est terrifié.
comme un gosse. ça ne lui était pas arrivé depuis longtemps, ça fait un long moment depuis la dernière fois où il a ressenti cette peur désespérée de ne jamais pouvoir rentrer chez lui et de devoir tout reconstruire depuis zéro. la dernière fois, il avait seize ans et il passait sa première journée en prison.
”pas de téléphone, et pas d’idée d’où on est non plus. j’ai quasi rien dans mes poches, quelques cents, une chupa chups, pour mieux pouvoir allumer les mecs dans les clubs, de la beuh et des feuilles, et. oh. putain de merde.”
gloire au double fond et au fait que jo pense rarement à faire des lessives de ses jeans. un téléphone jetable, avec toute la batterie que peut posséder ce genre de téléphone non high-tech. contrairement au nouveau smartphones, c’est le genre d’équipement qui survivrait à une apocalypse nucléaire. l’écran a tout de même réussi à se péter, mais c’est bien assez pour lui. ça peut peut-être les sortir de la merde.
”barbra. j’ai une putain de bonne nouvelle. genre deus ex machina, et tout le bordel. mon téléphone jetable, qui est planqué dans la doublure de ma poche, je l’ai avec moi. je crois, on a pas de gps, mais si on trouve du réseau on peut peut-être dire à quelqu’un de venir nous chercher, dès qu’on trouve un nom de rue, ou de lieu-dit, ou j’en sais rien. on peut peut-être s’en sortir sans crever de froid.”
la peur s’en va, aussi vite qu’elle était venue. ils ne sont pas seuls et désespérés dans le noir, ils ont encore un dernier recours, un dernier accès à la civilisation. il est pas croyant, jojo, mais il a envie de dire que c’est grâce à une présence supérieure, que quelqu’un, quelque part, a décidé qu’ils ne crèveront pas comme ça, sur un bas côté, de froid et de faim.
|
| | | | Barbra Marshall- Whisper in my ear -
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) Jeu 15 Aoû - 18:51 | |
| Cet enlèvement raté, c’est rien d’autre que la preuve qu’elle a rien à foutre à Détroit. Cette ville lui apporte que des emmerdes, coup sur coup. Enfin.. C’est pas comme si à Savannah, elle baignait dans le bonheur. Elle était aussi souvent plongé dans des situations plutôt périlleuses souvent à cause de son manque d’instinct de survie. Il fallait toujours que Barbra cherche les mauvaises personnes, qu’elle ne provoque sans jamais savoir s’arrêter avant de dépasser les limites. C’était probablement ça, la cause première de ses malheurs. Mais cette fois-là, rien n’était de sa faute. On l’avait visiblement enlevé par erreur – à qui ça arrivait, déjà ? Enfin, cette fois, elle n’était pas seule. Elle se retrouvait avec Josua, qui étant sans doute aussi malchanceux que lui. La gamine soupire quand il fait l’inventaire de ses poches. La beuh semble être le seul objet digne d’intérêt parmi la liste faite par son compagnon d’infortune. Du moins, dans un premier temps. Celui-ci semble rapidement avoir une sorte de révélation qui fait que barbie se fige et se tourne vers lui. Elle attend impatiemment jusqu’à ce qu’enfin, il avoue posséder un téléphone jetable. Ca lui arrache un sourire, rassurée par la présence d’un minimum de technologie. « Félicitations, t’es désormais ma personne préférée dans cette ville de merde. » qu’elle lance avec un air sincère – ce sera définitivement le cas si grâce à ce téléphone, ils évitent de marcher trop longtemps. Elle regarde des deux côtés de la route sur laquelle ils se trouvent, se demandant dans quelle direction marcher pour rejoindre le plus rapidement un semblant de civilisation. « Ok alors si la voiture s’est arrêtée ici… » elle pointe du doigt sa droite, avant de se retourner. « Alors on doit aller dans le sens inverse, pour se rapprocher de là où on était. J’crois. » C’est qu’elle était pas vraiment une pro de l’orientation, ni des raisonnements logiques, finalement, mais elle faisait de son mieux. Elle enfile l’escarpin précédemment perdu, même si elle n’est pas persuadée qu’elle gardera l’engin de torture bien longtemps au pied, avant de se lancer avec Josua dans la direction proposée. Peu encline à marcher dans le silence, espérant ainsi que parler lui donnera l’impression que le temps passe plus vite, elle se tourne finalement vers Josua. « Comment ça s’fait que tu t’ballades avec un téléphone jetable en 2019 ? » Question posée sans méchanceté mais plutôt par réelle curiosité. Elle était habituée aux smartphones hors de prix qui pompaient le peu d’argent qu’elle avait, pas aux antiquités qui pouvaient résister à tout. « T’es genre un dealer ? Ou une pute ? » Ne voulant pas vexer la seule personne disposant d’un moyen éventuel de la tirer de là, Barbra s’empressa d’ajouter. « C’est pas grave si t’en es une. Ou si t’en es pas une. On m’prend souvent pour une pute aussi. » qu’elle dit le plus naturellement du monde, en haussant les épaules, comme si l’hypothèse trop souvent formulée à son sujet était d’une origine incompréhensible. Non pas qu’elle prenne ça comme une insulte. Elle trouvait ça plutôt flatteur, généralement. Peut-être que Josua aussi – ou peut-être qu’il allait se tirer en la laissant sur le bas-côté comme le boulet qu’elle pouvait être. |
| | | |
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) Lun 2 Sep - 12:27 | |
| se faire enlever, fouiller et jeter dans le coffre d’une bagnole, pour être débarqué en plein milieu de la campagne, c’était la merde. vraiment. c’était certainement une des pires choses qui soit arrivées à josua, dans le genre injuste et pas cherché. mais se faire enlever par erreur? ça, ça craignait vraiment. il avait honte josua, honte de n’être jamais personne, juste le gars qui essaie d’exister et que détroit essaie de ramener à son anonymat. il fait partie des murs de chaque ville où il va, il n’est plus grand chose d’autre qu’un fantôme. on a plus de pitié pour lui, autant que les gamines qui passent et repassent sur leur bout de trottoir, jo n’est rien qu’une bouche humide pour la plupart des gens. alors quand elle lui dit, sur ce ton qu’elle ne pense pas, qui n’est rien d’autre que le résultat du soulagement, de savoir qu’ils vont pouvoir rentrer, qu’il est sa personne préférée, la fleur qui s’épanouit dans sa poitrine n’est pas noir poison. c’est une fleur fragile et délicate, de savoir qu’il existe pour quelqu’un, qu’il a fait quelque chose de bien.
mais ça ne sera pas suffisant à le sauver.
elle lui parle, elle lui demande pourquoi il se trimballe avec un téléphone jetable, un truc de merde à l’époque où personne n’est foutu de se rappeler du numéro de portable de sa propre mère, sans parler de celui des flics ou de ses potes. mais il a tout dans un coin de sa tête, jo, parce qu’il le veuille ou non, il y a des réflexes qu’il n’a pas perdu. et c’est toujours bien pour ses clients, pour ceux qui le payent des fois, et qui sont prêts à recommencer contre un endroit où se vider, quand jo ne peut même pas se payer de quoi bouffer. quand il se fait virer, pour la quarantième fois du mois.
”ex-dealer, et t’inquiètes pas, on me prend souvent pour une pute aussi. en général, je fais ça contre rien, j’aime bien ça, j’sais pas. et puis quand certains me lâchent quelques billets crois bien que je garde ma bouche bien fermée. enfin, plutôt ouverte du coup, mais t’as saisi l’idée. y a des réflexes qui se perdent pas et vu le chaos que c’est en ville, tu ferais mieux d’en avoir un aussi. on sait jamais que ça arrive de nouveau ce genre de bails.
il espère pas, franchement, que ça lui arrivera encore. mais il n’aura certainement pas son mot à dire là dedans. c’est pas le genre de trucs qu’on décide. peut-être qu’un de ces quatre, il se fera descendre au coin d’une rue, qu’on lui collera une balle en plein front. y a plein de raisons de lui faire ça. il ressemble aux gamins juggaloo, ses potes aussi, il est gay, il offre des services sans rémunération, volant le terrain de ceux et celles pour qui c’est vraiment le métier.
il finira comme ça.
ou en taule, de nouveau,
mais ça il ne sait pas encore pourquoi.
|
| | | |
| | Sujet: Re: (intrigue) running cars (josua) | |
| |
| | | | | | (intrigue) running cars (josua) | |
|
Sujets similaires | |
|
| | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
