blinding lights

(cette partie est obligatoire, vous devez remplir au moins 7 anecdotes, mais vous pouvez en faire autant que vous voulez si vous êtes inspiré)

01_Her. Ils se sont rencontrés par accident et depuis, il ne peut sortir indemne de son sourire. Ce regard envoutant qui berce l’espoir d’une vie meilleure, les mots qui sortaient de ses lèvres chartreuses comme douce mélodie pour le jeune homme. Il y a cru, l’espace d’un bref moment, qu’elle serait la bonne, l’unique amour, celle qui donnerait un réel sens à sa vie. Élevé dans une famille catholique, le but était simple ; se marier, avoir des enfants, être bon. Avec elle à ses côtés, tout ça semblait être possible. L’intensité d’un nouvel amour, de son premier amour, ça ne part réellement jamais, ça forme l’individu et toutes ses relations subséquentes. Lorsque la routine s’installe, les démons ressortent. Ils déménagent rapidement ensemble alors que les signaux d’alarmes, des deux côtés, se matérialisent. Ils étaient tout simplement incompatibles. L’un sévère et ambitieux, l’autre volage et délicate. Elle le méprise rapidement, soudainement, puisque l’idée qu’elle s’était fait de la relation n’était pas la réalité qu’elle espérait. Cette sensation de nouveauté, de danger, avait laissé place à la routine monotone d’une réelle vie de couple. Du jour au lendemain, tout à changer. Elle s’affiche désormais distante, elle se cache derrière son boulot, elle manipule en secret, elle met le blâme sur lui. Ils étaient incapables de communiquer autrement que par la colère, jusqu’au point où l’homme décida de refouler ses émotions, de prendre ces distances. La fin était proche. La dernière dispute fut calme, après des années à se battre l’un contre l’autre, Rafael abandonna ; il n’arrivait pas à se l’avouer et ce – même encore après son départ – il aurait dû faire mieux, être plus présent, la culpabilité de ne pas avoir été assez pour elle. La douleur, encore vive, de l’amertume qui pèse encore lourd dans l’appartement de l’avocat.

02_ Fight club La violence est partout autour de lui. Dans sa vie personnelle et professionnelle. Elle le suit partout, elle fait partie de lui. Elle se remplit en lui, vicieuse, jusqu’au moment où – à force de tout garder à l’intérieur – ça finit par exploser. Dans son adolescence, il fuyait la maison familiale pour aller rôder avec ses amis, boire jusqu’au petit matin, et simplement être des idiots. C’était sa façon à lui de s’éloigner de sa vie ; jusqu’au moment où, les pieds à l’université, le paternel insista pour que son fils unique poursuive des études en droit. Faire partie de Los Zetas, poursuivre des études en droit criminel n’a jamais été le rêve du jeune homme. Encore aujourd’hui, même s’il est un membre à part entière, qu’il aime son emploi et qu’il est relativement satisfait de sa vie, il en veut encore à son père d’avoir dessiner le futur de son fils. Au fil des années, il chercha un moyen de canaliser cette colère, cette violence qui l’entoure. Les drogues et l’alcool ne font pas effet assez longtemps, quoique parfait pour oublier les clients qu’il a eu dans la journée, il ne peut rouler qu’avec du scotch et de la cocaïne. Il y a quelques années – dans un coin reclus de Mexicantown – Rafael fit la découverte d’un club de boxe ; une énième façade pour le club, un vestige des belles années où Los Zetas régnait en maître sur le quartier. Depuis, cet endroit devenu sanctuaire, fait partie intégrante de sa vie. Il pratique la boxe, exercice cathartique, bref moment de calme avant de retomber dans la réalité cruelle.

03_ Mom. Souvenir délicat d’une comptine murmurée dans sa langue natale. Il entretient une meilleure relation avec sa mère qu’avec son père. Fils unique, fierté d’une femme qui avait tout donné pour son mari. L’enfant dans ses bras, protégé de tous les vices du monde. Bien que plus discrète que le paternel, elle était une force tranquille, image sanctifiée d’une douce et grande femme. Son décès à laissé une marque vive, douloureuse, dans le cœur du jeune avocat. Après des années à combattre un ennemi invisible, le cancer l’emporta, laissant un vide immense dans la vie de Rafael. Des deux parents, il était plus près d’elle que d’Alejandro – un gouffre qui ne fit que s’agrandir suite au décès de Maria – et s’ensuit une guerre froide entre les deux hommes.

04_ Dad. La main ferme qui se pose sur l’épaule du gamin. Il regarde le géniteur d’un regard inquiet. Autant l’homme pouvait dégager cet air confiant, le monde à ses pieds, que l’odeur nauséabonde du danger le suivait partout. L’homme sévère, dirigé par un code moral tatouée bien profond dans son cœur ; cet homme qui n’hésitera pas à vous mettre une balle entre les deux yeux ; il inspire le respect et la peur. Ils se retrouvent l’un devant l’autre, deux égos tourmentés, incapable de s’ouvrir l’un à l’autre. Parce que les hommes, c’est fort, ça protège la famille, qu’il ne répétait sans cesse. À la mort de Maria, le cœur brisé, il s’éloigna encore plus de son fils, plongeant son désarroi dans l’alcool. Les années qui défilent, l’homme qui autrefois était le visage d’un quartier, n’est plus l’ombre de lui-même. L’enfance de Rafael parsemée par l’agressivité d’un père, les coups – en silence - absorbés sur la gueule parce que le gamin ne voulait rien entendre, justifié par une bible enfermée dans un tiroir ressortie pour justifier les actes commis, un pardon recherché entre les lignes directrices. Père d’un enfant qu’il ne voulait pas réellement, un objet utilisé pour augmenter sa réputation dans le groupe, dès sa naissance l’enfant allait poursuivre la tradition familiale ; qu’il le veuille ou non. Aujourd’hui, les choses ont changées, l’avocat désormais une pièce maitresse de l’organisation, le visage charismatique du pan légal, le sauveur de ces pauvres rats de fond de ruelle, alors que le paternel s’efface, se perd dans les méandres de l’alcool, alors devenu une carcasse de l’homme qu’il a déjà été.

05_ The Los Zetas. C’est un secret de polichinelle qu’est sont affiliation avec le gang mexicain. Tout le monde le sait, personne n’en parle et avec raison – les armes aussitôt sorties lorsque le terme « corrompu » se glisse dans une conversation. L’avocat n’a pas grimpé les échelons du gang de façon traditionnelle ; ce luxe d’avoir un patronyme comme le sien, les mains toujours propres du sang versé. Bien que certains voient l’ascension de Rafa au sein du groupe comme quelque chose qu’il n’a pas mérité ; les mêmes individus implorent son aide lorsque la terre s’ouvre sous leurs pieds. Une vie qu’il voulait auparavant fuir devenue maintenant le sang qui coule dans ses veines alors que sa vie ne tourne qu’autour de ce groupe nucléaire qu’il partage avec ses frères et sœurs.

06_ The need for speed. Il possède une Harley Davidson sportster 1968 qu’il restore dans ses temps libres. L’une des rares passions transmises par son paternel. Lorsque le ciel s’éclaircit, la vitesse l’appelle, peu de vices au monde se compare à l’adrénaline qui fait battre son cœur, au volant de sa moto.

07_ Books La plume de Bukowski et de Kerouac au milieu de sa vie. Les livres s’amassent dans une bibliothèque surchargée. La poésie qui berce son imaginaire, échappatoire d’un monde qui tourne trop fort.