one last time (ltf)

Ça fait près de quatre ans que t’avais arrêté, que t’avais changer de vie, pris ta vie dans tes mains, au moment où tu voulais plus passer dans toutes celles des autres. Quatre ans et t’avait jamais recommencé, ça avait été radical, presque trop pour toi, et clairement trop pour Emma. T’étais son chouchou, son protégé, elle t’avais accueilli, nourri logé blanchit, mais toi, tu l’abandonnais alors qu’après dix ans, ta clientèle était clairement l’une des plus développée de la maison. Ils aimaient tous ton corps taillé, tes formes ciselées, comme si tu avais été directement taillé dans le marbre. Mais au fond, c’était toi qui comptais le plus pour toi, non ? En tout cas, elle te l’avait dit, que tu lui manquerais, et pas qu’à elle, mais elle t’avait toujours respecté, pas comme les autres. Peut-être que c’était parce qu’elle t’aimait plus que les autres, qu’elle voyait en toi un fils qu’elle n’avait pu avoir. Personne ne l’a jamais vraiment su, tant elle est inexpressive de ses sentiments. Mais toi au fond, tu le sais qu’elle t’aime, parce que tu le vois dans son regard, et encore aujourd’hui. Mais parfois, certaines choses sont plus fortes que l’amour, plus fortes que l’homme aussi, ce sont des pulsions presque animale, dont chacun fait l’expérience à un moment de sa vie. Mais cette fois, cette pulsion, ce n’est pas toi qu’elle a secouée, mais c’est toi qu’elle a agressée.

La trahison, cette action immonde que tout le monde hait, et pourtant, trahir et être trahi est presque une étape de la vie de chacun.. Certaines trahisons font si mal. Et celle-là, elle te blessera, beaucoup, elle va te détruire, à petit feu, au fil des jours. Pourquoi ? Parce que c’est elle qui t’as trahit, elle qui a transgressé les règles, tes règles, que tu lui avait pourtant énoncées tant de fois alors qu’elle te suppliait presque de revenir chez elle. Elle t’a forcé la main, t’a clairement détruit par procuration. C’est cet homme qui symbolise ta trahison. Celui qui est juste derrière toi à l’instant, qui s’est présenté devant ta porte il y a quelques minutes, juste après l’appel d’Emma, arrivé bien trop tard. Et tu n’as pas eu de choix. « Il a payé en avance » elle t’avait dit, « je ne peux rien faire ». Ces fausses excuses, tu les connais déjà, parce qu’elle les utilise avec tout le monde. Sauf que toi, elle t’avait toujours préservé. Mais pas là. Et lui, il était là, en train de se déshabiller derrière toi, alors que ta vie passée défilait devant tes yeux, que tu revoyais chaque instant passé dans un lit, avec un ou une inconnue. Tu n’étais pas prêt, tu n’en avait pas envie, mais lui il s’en foutait, et il te l’a bien fait comprendre quand il a pris sa corde et qu’il t’a attaché au lit, sans que tu ne puisses bouger. Tu aurais pu te débattre, essayer de combattre. Tu aurais sûrement gagné, mais tu n’en avais pas la force, tu es presque amorphe dans cette situation, tu n’as plus d’envie. Tu es attaché, tu ne peux plus rien faire et lui s’approche, commence à t’embrasser. Puis tu finis par sentir la douleur, celle que tu ne comprenais pas avant, dont on t’avait parlé, mais dont tu n’avais jamais fait l’expérience. Cette douleur, c’est celle de l’absence de consentement. Et elle s’est encrée en toi, à ce moment-là, et elle restera en toi à jamais.