CRØSSFIRE. zion.

nom_ l'crane qui vient là et qu'a toujours fait rire les gens, quand on sait la bienveillance des parents qui ont donné le nom, l'bon fond malgré les brusqueries des gens qu'on trop vu, trop vécu, l'âme charitable, rien qui n'devrait rimer avec ça.

prénom_ rien d'bien glorieux, le zion qui vient d'nulle part, d'jérusalem à c'qu'on dit, sans trop savoir si le fait que ses géniteurs doivent prier allah y est pour quelque chose ou non.

âge_ les vingt-trois présumés, l'gros point d'interrogation même si, au fond, on se doute que ça doit pas être bien loin de la vérité, la faute à des parents démissionnaires, gamin sur l'pas d'une mosquée qu'a pas attendu longtemps pour atterrir au foyer. le vingt-et-un décembre nonante-cinq sur la carte d'identité comme une deuxième naissance, probablement la seule qui compte.

nationalité_ l'identité américaine fière et solide, les deux pieds sur l'drapeau étoilé et fier comme un paon de pouvoir se dire du pays, bien qu'la certitude s'effrite ces derniers temps, comme un vent d'incertitude, une façon de se dire, qu'tout ça, peut-être, ne serait qu'une vaste blague.

origine_ sans savoir exactement, en se doutant que des bouts du nord de l'afrique courent dans tes gènes bien que l'occident y ait posé sa patte de la même manière. sans vouloir en découvrir plus à vrai dire, de peur de découvrir de quoi effrayer le voisinage et ses préjugés. (terroriste qu'on lit erronément dans les yeux de certains passants qui le croisent)

lieu de naissance_ un fantôme de sourire ironique sur ses lèvres quand on lui pose la question, t'es né où, t'es né quand, tu viens d'où gamin. mais il sait pas, sait pas, sait pas, n'a jamais su et s'en est très bien accommodé. détroit qu'il a appris à répondre par simplicité.

arrivée à détroit_ au moins depuis ses deux ans ou quelque chose du genre, peut-être même depuis toujours.

orientation sexuelle_ sans aucun doute hétéro avec le p'tit rire qui va avec, pour pointer l'évidence, s'en draper avec des relents de fierté au fond de la gorge, il n'est pas homo, lui.

statut_ longtemps trop immature pour tenir une relation à long terme, il a enchaîné les aventures, les engueulades et les nuits dehors, et p'têtre qu'au fond, ça lui convient.

occupation_ pendant longtemps brinquebalé de job en job, kiddo qu'a arrêté l'école trop tôt, trop impatient sur sa chaise, les notes sans gloire. il a passé son temps depuis son dix-huitième anniversaire à chercher partout de quoi pouvoir subvenir à ses propres besoins, tenant l'illégalité à (relative) distance par respect pour ses parents, eux qu'ont toujours cherché à tenir leurs gosses hors de la rue malgré les gangs et les violences. et puis, il a récemment été engagé comme gardien en juvie mais sans trop savoir c'qu'il foutait là, le premier jour qu'il a pointé sa tête dans le bâtiment de béton. on aurait dit qu'il s'était égaré là où il fallait pas, et les autres s'sont demandé pendant quelques temps si c'était pas lui qu'aurait dû porter les habits larges et sans couleurs des résidents.

suggestion de groupe_ croco sur la défensive.

crédit_ cendres.

caractère_impulsif honnête
rieur intolérant
buté débrouillard
protecteur suiveur
défaitiste authentique


zion, étant petit, ça a toujours été c'gamin dont on parlait en roulant les yeux et en soupirant, prévision d'un gâchis terriblement triste. parce que, disait on, il a bon fond, l'gosse, et pis c'est vrai qu'il est drôle, avec sa façon d'tirer la langue en pleine concentration, ses bricolages branlants et ses paroles de travers, son sourire jusqu'aux yeux. pourtant le chaos a toujours suivi son sillage, d'abord simple garçon turbulent puis de plus en plus violent, en proie à des crises de colère imprévisibles, un silence buté quand on lui demandait, qu'est-ce que t'as encore fait, l'orage dans ses yeux qui ne passait que quand on lui foutait la paix. il n'avait pourtant qu'un irrespect d'apparence pour les règles, n'a jamais dépassé la limite à ne pas franchir, a souvent ramené de l'argent - sale - à la maison seulement pour aider à payer le loyer ou les courses. l'premier à jouer avec ses soeurs et à baisser la tête quand il faisait pleurer sa mère. l'envie de faire du bien, à défaut d'être un gentil garçon. et puis avec le temps les rages se sont calmées, les incompréhensions de certains systèmes ont été enfouies dans sa tête pour qu'il ne fonctionne plus que par le mantra : ferme-là et fais ce que t'as à faire. devenu caricature de ce qu'il détestait étant petit, l'envie de faire la différence rangée au fond du placard, bon pote, bon frère, l'engueulade assez rare, les conneries de moins en moins régulières mais la tête à peine hors de l'eau, sans rien faire paraître, le sourire, toujours le sourire, pour dire, ça va aller, ça va aller, ça va aller.