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 Surprising night (Magson)

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MessageSujet: Surprising night (Magson)   Surprising night (Magson) EmptySam 6 Avr - 19:39


Surprising night_
@Magnùs Pettersen & Mason Warden

En s’installant en colocation il y a un an et demi, Mason pensait que tout serait différent, il ne s’attendait clairement pas à ça. Ce qu’il savait de la colocation tenait à ce qu’il avait vu à la télévision, c’est-à-dire des jeunes fêtards qui boivent, fument et invitent leurs potes chaque fois que l’occasion se présente. Il s’imaginait se lever un lendemain de soirée et devoir ramasser des gobelets un peu partout dans l’appart, des cadavres de bouteille ou des cadavres alcoolisés tout court. Il se voyait déjà se prendre la tête avec les voisins parce qu’ils faisaient trop de bruit, parce que la musique était trop forte ou que les allers et venus de ses potes dérangeraient. Mais pas du tout. En répondant à l’annonce, il était tombé sur Magnùs et il avait tout de suite su que jamais les voisins ne viendrait râler pour le bruit. Mason n’a rien contre Magnùs, au contraire, il l’apprécie beaucoup, mais il n’a rien du fêtard trop bavard qu’il s’attendait à rencontrer. D’ailleurs, à bien y réfléchir, le jeune homme ne sait pas grand-chose sur son colocataire. Timidité ou simple envie de ne pas trop en dire, l’homme a toujours évité les questions ou écourter les conversations. Ainsi, lorsque Mason lui a demandé ce qu’il faisait dans la vie, le brun a simplement répondu « je tue des gens ». Mason avait souri, Magnùs plaisantait forcément, du moins il l’espérait. Après tout, on ne confesse pas un crime si facilement, si ? Quant à ses origines, l’homme avait répondu qu’il ne venait « pas d’ici » et quand Mason avait répondu que pas ici « c’est vaste », Magnùs avait simplement haussé les épaules. En bref, ils ne savaient pas grand-chose l’un de l’autre et si Mason cherchait parfois à en savoir plus, son colocataire ne semblait pas le moins du monde intéressé par sa petite vie. Du coup, ils vivaient ainsi, en se croisant au gré de leurs va et viens, quelques conversations inutiles et impersonnels échangées ça et là mais jamais de réelles confidences. Un an et demi plus tard, Mason avait fini par s’y faire.

Mason était rarement à l’appartement le vendredi soir, toujours fourré chez Baby ou en soirée, il repassait à l’appart uniquement pour se changer durant le week-end. Ce soir était une exception, il avait décidé que si les médecins ne pouvaient rien faire pour son père, lui le pourrait peut-être. C’était absurde, il n’avait que le bac en poche et n’avait pas fait d’études, il ne connaissait rien à la médecine et ne comprenait pas un traite mot de ce qu’il lisait depuis le début de la soirée. Et pourtant, il s’était mis en tête qu’il trouverait peut-être un remède miracle en faisant des recherches sur internet. Ça lui faisait tout drôle d’avoir autant de bouquins d’ouverts sur la table, ça ne lui était pas arrivé depuis le lycée, à l’époque où il révisait son bac en rêvant de partir faire ses études à Chicago l’année suivante. Et voilà que deux ans plus tard, il était toujours à Détroit, vivant dans un petit appart de Mexicantown. Il en était à sa seconde bière lorsqu’il entendit la clé dans la serrure. Magnùs fit son entrée et Mason se leva pour débarrasser un peu la table. — Salut, tu rentres plus tôt que prévu. Désolé je m’étale un peu je faisais des recherches, attends je vais faire un peu de rangement. Mason le St-Bernard, toujours là pour satisfaire tout le monde, comme si ranger ses bouquins ne pouvaient pas attendre le lendemain. Il empila ses bouquins sur un coin de la table, ferma son ordinateur portable et alla chercher une bière à Magnùs. — Ca va, t’as l’air un peu… Mason voulut dire différent, mais il ne connaissait pas assez Magnùs pour savoir ce que différent voulait dire chez lui alors il lui tendit sa bière et se laissa tomber sur une chaise.

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MessageSujet: Re: Surprising night (Magson)   Surprising night (Magson) EmptyDim 7 Avr - 22:52

Magnùs n'aimait pas les gens. Les gens n'apportent que des problèmes et il n'avait pas besoin de problème. Le flic infiltré ne voulait aucun ami, aucune attache, rien de cette ville qui n'était que de l'iode corrosive dans ses coronaires. Cependant, il l'aimait bien ce petit Mason. Il devait le reconnaître. Peut-être, car il lui rappelait cette partie de lui qu'il avait laissé à Phoenix ? Pettersen ne pouvait que le reconnaître. Il était touchant ce gamin, touchant par sa vie simple et ses problèmes. Magnùs n'aimait pas fouiner dans la vie des gens de manière inutile, mais il ne pouvait emménager avec un parfait inconnue. C'était pour lui trop de variables et s'il y a bien une chose que notre futur trentenaire détestait, c'était perdre le contrôle. C'était plus fort que lui. Il avait donc fouillé la vie de ce gamin : son job, son père et ces amis. Rien de très invasif, ce n'est pas comme s'il n'avait fouillé ses tiroirs. En vérité, il l'avait fait et cela sans le moindre remord. Non, qu'il était intéressé si son colocataire était plutôt porté caleçon ou boxer ? Chaussettes ou socquettes ? Sa vie privée ne le regardait pas. Il devait être certain que le gamin ne lui cache rien. Trois années infiltrés dans un cartel de drogues, ce n'était pas pour tout perdre à cause d'un jeune petit minois de vingt-ans.

Il déposa sa veste sur le porte-manteau dans l'entrée et soupira face à cette fatigue qui creusait son ventre. Magnùs fit craquer sa nuque et marcha jusqu'à la cuisine pour se servir une bière. Il fit sauter la capsule sur le bord de la table d'un coup de poignet sirota une longue gorgée avant d'enfin daigner répondre à son jeune colocataire. — T'inquiète, je prends une douche et ils vont surement me rappeler. Tu fais quoi avec ces bouquins ? Magnùs n'était pas du genre à mettre son nez dans les affaires de Mason, mais ce soir il était fatigué. Il laissa cette part humaine refaire surface et oublier l'être sans émotion qu'il était la plupart du temps. Il ramassa un des bouquins comprenant exactement ce que Warden faisait ici, mais il allait attendre de le gamin lui explique par ses propres mots. Il reposa délicatement le livre en réalisant aux paroles de Mason que ses mains étaient couvertes de ce vernis carmin qui recouvrait la jointure des ses doigts. — Pardon, j'aurais du me laver les mains avant de rentrer. Magnùs posa sa bière et se rendit dans la salle de bain. Il se nettoya les mains, après tout, ce n'était pas son sang.


Est-ce qu'il faisait peur à son colocataire ? Magnùs ne l'espérait pas. La peur impose le respect, mais le respect était ce qu'il mangeait midi et soir dans la rue. Le respect donne du pouvoir. Le respect rend riche, mais le respect rend profondément seul. Depuis, quand n'avait-il pas appeler Owen ? En même temps, pourquoi l'aurait-il appelé ? Leur statut de couple ne tenait qu'à la seule convention qu'ils n'avaient prononcés les mots qui font mal et qui blessent : Je te quitte ! Mais, en tout cas, ils n'était plus un couple. Magnùs se perdant dans les lieux de débauche et ruelles sombres de Détroit et Owen...Pour Owen, notre trentenaire approchant ne préférait pas savoir. — Est-ce que tu es heureux dans ta vie, Mason ? Il sortit cette question de nulle part en sortant de la salle de bain, ses mains encore mouillés qu'il agita contre le parquet comme un dieu sur un champ. Une question d'homme éméché, pourtant il ne sentait pas si saoul que cela. Il avait bu raisonnablement ce soir. Il ne sentait pas malade ou profondément perturbé. Il se posait simplement la question. Il aurait voulu savoir cette simple réponse. Lui, qui avait arrêté de croire au bonheur depuis si longtemps ?


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MessageSujet: Re: Surprising night (Magson)   Surprising night (Magson) EmptyLun 8 Avr - 17:54


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@Magnùs Pettersen & Mason Warden

« Ils vont sûrement me rappeler ». Phrase énigmatique dont seul Magnùs avait le secret. Petite information balancée comme ça confirmant qu’il travaillait bien au service de quelqu’un mais pour qui, pour quoi ? C’était toujours comme ça avec Magnùs, des réponses qui entraînaient d’autres questions. C’était comme jouer au « ni oui ni non » contre un professionnel, l’esprit du brun était pour Mason un véritable labyrinthe. Chaque fois qu’il pensait découvrir quelque chose en ouvrant une porte, il se retrouvait soit face à un mur, soit face à une autre porte. Et c’était ainsi depuis le début. Mais il avait fini par s’y habituer, Mace. Certains jours, il se montrait plus curieux que d’autres, plus téméraire, mais Magnùs savait toujours comment calmer ses ardeurs et contrecarrer ses petites enquêtes. Ce type est une énigme. Et, aussi étrange que cela puisse paraître, Mason était réellement attaché à Magnùs, le considérant comme l’un de ses proches, sans pour autant aller jusqu’à utiliser les mots « amis » ou « famille ». Magnùs faisait juste partit de sa vie. A la réponse de son colocataire, Mason releva rapidement la tête, un peu pris de court par sa question. C’était bien la première fois que Magnùs posait une question directe sur la vie de Mace, d’habitude, c’était Mason le petit curieux, pas son coloc. — Oh je fais des recherches parce que… mon père est malade. dit-il en le regardant reposer un bouquin tout en haut de sa pile. — J’ai pas la prétention de me prétendre médecin mais je me suis dit qu’ils avaient peut-être pu… manquer quelque chose. Ça paraissait encore plus ridicule une fois dit à voix haute. Un peu honteux, il avait détourné la conversation vers Magnùs et son air différent, jusqu’à ce que tous les deux baissent les yeux vers ses mains ensanglantées. La phrase « je tue des gens » lui revint instantanément en mémoire, un frisson lui parcourut l’échine mais il détourna le regard l’air de rien et hocha la tête. Est-ce que Magnùs n’avait fait que se moquer de lui ou est-ce qu’il avait toujours été sincère derrière son air détaché et mystérieux ? Et s’il tuait vraiment des gens, le faisait-il pour le plaisir ou pour son travail ? Et alors, quel était ce travail. Vivre avec un tueur à gage, c’est moins pire que vivre avec un psychopathe. Triste tentative de son cerveau pour le rassurer.

Magnùs fit sursauter Mason dont le cerveau tournait à plein régime. Encore à se demander si son colocataire pouvait vraiment être un meurtrier, Mason mit un moment avant de comprendre ce que ce dernier lui demandait. Est-ce que si je réponds oui tu m’épargnes ? se demanda-t-il. Il mit un moment à  réfléchir. Il était né en parfaite santé, dans une famille à peu près soudée. Il n’avait pas connu de perte majeure, avait été à l’école, s’était fait des amis. Sa copine l’avait quitté il y a six mois mais ce n’était pas non plus la fin du monde. Alix lui tapait sur les nerfs et l’intriguait mais ça ne jouait en rien sur son bonheur personnel. Ça aurait pu être pire, il aurait pu être orphelin, handicapé, vraiment tout seul. Il aurait pu être trimbalé de foyer en foyer, être kidnappé par des trafiquants d’enfants ou d’organes. Finalement, sa vie –et la maladie de son père contre laquelle on ne pouvait malheureusement rien– n’était pas si horrible. C’est toujours quand on relativise qu’on se rend compte de ce qu’on a. Après un long moment, il finit par dire — Je crois oui. C’était bizarre de la part de Magnùs de poser ce genre de questions, et il espéra un moment que sa réponse ne lui apporterait pas de problèmes. Il s’éclaircit la gorge et but une gorgée de sa bière avant de lui retourner la question. — Et toi Magnùs, est-ce que tu es… heureux ? En y réfléchissant bien, Mason n’avait jamais vu Magnùs énervé, triste, euphorique, enjoué ou dépité. Il ne lui connaissait qu’une expression, celle stoïque du mystère qu’il laissait toujours planer autour de lui.

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MessageSujet: Re: Surprising night (Magson)   Surprising night (Magson) EmptyLun 8 Avr - 22:18

Magnùs fit rouler le livre entre ses mains comme si cela avait été une pièce de monnaie. C'était beau l'amour d'un fils pour son créateur. Il aurait pu parler à Mason de ce père qu'il n'avait pas vraiment connu. Un homme qui n'était plus qu'une ombre dans les méandres de ses souvenirs. Il avait cinq-ans quand il disparu. Il se souvient parfaitement de son enterrement, mais avant ? Où était les rires ? Les jeux d'un fils avec son père ? Est-ce que c'était lui qui lui avait appris à tenir sur un vélo ? Avait-il panser ses premières écorchures sur ses genoux ? Pourtant, ce père était aimé. Il avait encore son portrait au-dessus de la cheminée avec toutes les médailles qu'il avait gagné lors de sa longue carrière militaire. Tout cela, c'était pour lui. Quand il déposa le livre en haut de la pille, il caressa la couverture et le regarde vague demanda : — C'est bien. Pour les frais médicaux, ça va ? Tu gères ? Est-ce que c'était un début de conversation qui commençait entre les deux colocataires ? Il semblerait bien. Cet élan remonta tout de suite à la gorge de notre dealer. Tout ce qui ne lui ressemblait pas, lui faisait peur. Il n'avait pas le droit de se laisser aux sentimentalismes. Presque trente-ans qu'il fonctionnait de cette manière. Cela lui avait sauvé la vie, mais c'était quoi ce poids sur son cœur ce soir ? Il sentait ce vague à l'âme l'envahir. C'était lourd. Cette armure était si massive. Il sentait le métal cisaillait sa chair et le sang couler le long de ses extrémités pendantes.

Notre grand brun pouvait éviter de répondre à cette question. Il aurait pu faire comme il avait l'habitude de faire : regarder Mason dans les yeux, agiter ses épaules et tourner le dos pour laisser son colocataire dans l'incompréhension de ses silences récurant. Il ne l'avait jamais fait pour embêter Mason. Ce n'était pas dans son caractère. Il avait bien des défauts, mais il cherchait la simplicité. Pourtant, cette question il la laissa macérer, comme le houblon qu'il agita d'un mouvement de poignet régulier dans la bière dans sa main. Il plongea son regard à travers le verre et de sa main libre il se gratta sa barbe d'estampeur. Après un long silence, il siffla une longue gorgée et livra à la fin : — Non, je ne suis pas heureux, Mason. avec une telle franchise que ces propres mots le choquèrent littéralement. — Dis moi, cela fait quoi un an et demi que tu as emménagé ? On est jamais sorti boire un verre tous les deux ? Ce n'était pas vraiment une question. Notre flic infiltré avait une parfaite mémoire. Ce n'était que pour gagner du temps et laisser son cerveau mettre en place chaque mots dans l'ordre qu'il voulait. — Cela te dit ? C'est moi qui régale ? Il était peut-être ivre après tout. Il n'avait aucune explication à ce revirement si sévère. Il regrettait déjà ses paroles et croisa les doigts dans un sens que le gamine est bien mieux à faire que trainer avec un vieux dans son genre. Il doit avoir des belles frimousses qui devaient être heureux de se frotter à cette gueule d'ange jusqu'au petit jour. Lui aussi avait eu vingt-ans. Il savait à quel point ces choses pouvaient être simple.

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MessageSujet: Re: Surprising night (Magson)   Surprising night (Magson) EmptyMar 9 Avr - 19:18


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@Magnùs Pettersen & Mason Warden

Ce soir, il y avait quelque chose de changer chez Magnùs, Mason pouvait le sentir bien qu’il n’était pas en mesure de dire ce qui clochait. Il n’aurait su dire pourquoi mais son colocataire agissait différemment, il était presque trop sympa, trop intéressé, tout ce qu’il n’était pas d’habitude. Ce n’était pas pour déranger Mason qui avait cherché à communiquer avec lui dès son arrivée, mais devant ses échecs répétitifs, il avait fini par laisser tomber. Et voilà que ce soir, Pettersen le prenait par surprise. Ça sortait de nulle part cette gentillesse, mais c’était apprécié, peut-être plus que ce que l’homme pouvait imaginer. Le brun n’avait jamais cherché à s’immiscer dans la vie de son colocataire, il lui avait posé les questions de base : ce qu’il faisait dans la vie, s’il avait de la famille et comment il était arrivé à Détroit. De son côté, Magnùs n’avait jamais posé aucune question, à croire que la vie de Mason ne l’intéressait pas. C’était peut-être le cas, qui sait ? Pourtant ce soir, tout avait changé, Magnùs s’était-il rendu compte de la distance qu’il avait mis entre lui et son colocataire ? Nourrissait-il des regrets quant à cette relation qui aurait pu être toute autre entre eux ? Ou avait-il décidé de repartir à zéro, un an et demi après leur rencontre et sur un coup de tête ? Mason détourna le regard un peu gêné avant de hausser les épaules. — On se débrouille, ma mère fait des heures supplémentaires pour pouvoir garder la tête hors de l’eau et j’envoie une partie de ce que je gagne pour les frais médicaux et la scolarité de ma petite sœur. Evidemment, Mason aurait préféré être totalement libre de faire ce qu’il voulait, économiser un peu, faire des folies, s’acheter une nouvelle voiture, peut-être même une moto, partir en voyage mais pour aller où ? Pourquoi une nouvelle voiture quand la sienne roulait encore parfaitement ? Pourquoi se mettre à la moto alors qu’il avait une voiture ? Pourquoi économiser alors qu’il risquait de mourir à tout moment ? Son argent était mieux là où il était, chez ses parents pour aider au maximum sa famille, parce qu’en réalité, ils étaient tout ce qui compte pour lui.

L’ambiance avait changé depuis que Magnùs était revenu de la salle de bain, il ne semblait plus sur la défensive mais plutôt abattu, presque triste. Mason avait longtemps hésité avant de lui retourner sa question. Finirait-elle comme toutes les autres questions qu’il lui posait de temps à autres, sans réponse ? Mais il s’était lancé, comme s’il avait senti que cette soirée se prêtait aux confidences. Il y eut un long silence, silence durant lequel Mason eut tout le loisir de réfléchir à ce qu’il venait de dire, à la notion même du bonheur. Il ne s’était jamais plaint de rien, ni des coups qu’il avait pu recevoir, ni des amis qui étaient partis, ni de la maladie de son père ou des silences de son colocataire. Le jeune homme n’attendait plus de réponse lorsque Magnùs ouvrit la bouche. Il releva vivement la tête et fixa un moment son colocataire qui laissait son regard se perdre dans son verre. Cette confidence parut les surprendre tous les deux et Mason s’en voulut aussitôt de ne pas l’avoir décelé plus tôt. Comment aurait-il pu, Magnùs était aussi muet qu’une tombe quand il s’agissait de discussions personnelles. Pourtant, cette révélation l’attrista comme si elle avait été sienne. — Ouais ça fera un an et demi cet été. Mason ne commenta pas le fait que son colocataire se sentait malheureux, qu’aurait-il pu lui dire « désolé » ? Il n’y avait pas de remède miracle, pas de mots magiques pour remédier à cela. Il ne commenta pas non plus le fait qu’ils n’avaient jamais passé de temps ensemble en dehors de l’appartement, cela relevait de l’évidence. D’ailleurs, au ton qu’avait employé Magnùs, il s’agissait plus d’une constatation que d’une question. Lorsque Magnùs rouvrit la bouche, Mason était en train de boire sa bière. Sous le choc, il avala de travers et manqua de s’étouffer. Il grimaça lorsqu’il sentit le liquide pétillant lui remonter dans les narines et toussa à plusieurs reprises pour reprendre son souffle. Nul doute, Magnùs devait se sentir drôlement seul pour lui proposer une telle chose. Une fois le choc passé, Mace vida sa bière d’une traite et la posa sur la table. — Ça me dit, alors allons-y ! Il se leva d’un bond et sourit à Magnùs. Rongé par la culpabilité de ne pas avoir vu le malheur de celui qui partageait tout de même le même appartement que lui, il se promit de faire encore plus d’efforts et de ne pas le laisser seul le soir où il semblait avoir le plus besoin de compagnie.

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MessageSujet: Re: Surprising night (Magson)   Surprising night (Magson) EmptyMer 10 Avr - 13:02

Magnùs se surprenait. Il n'allait pas mentir, mais il était bon de se surprendre. Les paroles de Maden Pearks raisonnaient encore lui. Les gens ne sont pas mauvais, c'est ce qu'on en fait! Il fixa donc ce gamin. Non, pour le mettre mal à l'aise, mais tout simplement pour comprendre ce qu'il pourrait tirer de cette jeunesse. Cette jeunesse courageuse et sans histoire. Cela devait surprendre un tel revirement de comportement. Lui, si distant par ses habitudes de vieux ours qui voit son poil se dresser dès qu'on vient à lui parler. Combien de mots avaient-ils échangés en plus d'un an ? Magnùs avait toujours été courtois. Il avait toujours offert les formules de politesse, mais la vie du gamin, ses emmerdes ou même ses histoires de fesses étaient tellement loin de son univers. Mais, en regardant plus attentivement ce gamin, notre dealer savait qu'il ne risquait rien, que pouvait lui faire une bouille pareille ? Il pouvait bien baisser sa garde pour un soir ? — Cela fait pas mal de responsabilités pour des si jeunes épaules. Ce qui était plutôt une bonne chose pour Magnùs était rentré pour ses premières classes à l'aube de ses seize-ans révolus. Il avait tout quitté. Il était indépendant et n'avait jamais demandé un seul centime à ses parents. Il pensait dur comme fer qu'on était maître de son destin. Il mettait cette règle à l'épreuve tous les jours. Il n'aimait pas les couineurs, les gesticulateurs et les procrastignateurs.  

Magnùs remercia Mason d'un simple regard sans ajouter un mot. Il n'aurait pas supporté d'entendre un : Je suis désolé ! La dernière chose qu'il voulait c'est qu'on s’apitoie sur son sort. Il ne méritait pas plus de bonheur qu'un autre. Il n'avait pas vécu une vie vertueuse qui lui octroyait un passe-droit. Il avait plus malheureux et moins chanceux que lui, il le savait. Il avait baigné si longtemps dans les bas fonds qu'il avait effleuré la vraie détresse humaine. Cette vie il l'avait choisi. Il en était fier. Il se ventait d'être intelligent. Mais, l'était-il vraiment ? Il avait toujours voulu rendre hommage à ce père. Mais, n'aurait-il pas voulu que son fils soit heureux ? Il aurait pu rire en voyant le gamin à moitié s'étouffer, mais il se sentait si vide d'émotions qu'il ne laissa que dessiner un vague sourire. Il tourna le dos à Mason et marcha jusqu'à la salle de bain. Il prit une douche éclair, comme seul les hommes savent le faire. Il n'avait pas besoin d'être avenant, juste propre. Il enfila un tee-shirt noir et un jean. Un basique qui composait l'armoire de notre grand brun. Il attendit Mason dans l'entrée tout en enfilant sa veste. — Tu n'est pas obligé ? Si tu as mieux à faire ? Peut-être une jolie blonde ou un joli blond à voir ? Magnùs aurait pu ajouter qu'il savait exactement qui le jeune mécanicien pouvait voir et qui traînait dans son cercle privée. Encore une fois, ce n'était pas pour un aspect voyeur, mais tout simplement une protection. Un si joli minois, c'est facilement manipulable, cette protection était autant pour Magnùs que pour Mason. Les rues de Détroit ne sont un pays magique remplie d'arc-en-ciel. Cela pouvait être violent et on pouvait ne jamais en revenir.

Il emboîta le pas après avoir fermé la porte. Il plongea une main dans ses poches. Il allait l'emmener dans un bar non loin de leurs appartements. Le bar ne payait pas de mines, mais ils n'étaient ni gangrenés par les gangs, la drogue ou les bagarres. C'était un bar irlandais tout à fait basique qui voyait se rencontrer des petits travailleurs, aux étudiants, en passant par les businessman toujours attirés par l'happy-hours. Magnùs s'arrêta dans les escaliers et regarda Mason. — Tu sais que même si je suis pas très causant, si un jour tu as besoin d'aide pour quoi que cela soit, je suis là ? C'était sincère, car Magnùs c'était habitué au gamin. Il s'était habitué à son désordre, à sa bonne humeur et un tas de choses qui n'étaient pas si désagréables que cela en fin de compte. Il avait peut-être encore une part d'humain dans le flic infiltré, qui sait ?



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MessageSujet: Re: Surprising night (Magson)   Surprising night (Magson) EmptyMer 17 Avr - 17:39


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@Magnùs Pettersen & Mason Warden

Mason haussa les épaules, il ne savait pas quoi répondre. Evidemment que ça faisait beaucoup de responsabilités pour lui qui venait de fêter ses vingt-ans. Il n’avait rien prévu de tout ça. A la base, il comptait faire comme son frère aîné, avoir de bons résultats pour réussir à obtenir une bourse d’études et partir à l’université de Chicago pour étudier la littérature, le droit ou même la médecine. Tout, pourvu qu’il se sente utile et libre loin de cette ville et sa mauvaise influence. Il avait des projets plein la tête, il s’était fixé des objectifs, des buts. Il s’était même dit que s’il trouvait un travail, là-bas à Chicago, il s’autorisait à participer au fameux sprinbreak dont parlaient tous les jeunes, avec les amis qu’il se serait fait. Il n’avait pas été un adolescent irresponsable, il n’avait jamais fait de choses répréhensibles si on mettait de côté les joints qu’il avait fumé de temps à autre, mais comme tout le monde, non ? Il n’avait jamais répondu à ses parents ou été arrêté, il n’était jamais rentré saoul chez lui préférant décuver à couvert pour toujours montrer une bonne image de lui. Pourtant, à certains moments, il avait l’impression d’être passé à côté de sa jeunesse, d’avoir été trop parfait, trop dans les lignes, il n’avait jamais franchi la limite, cette limite. Et il était passé d’adolescent trop parfait à adulte responsable sans passer par la case jeune adulte qui se cherche et galère un peu. Alors oui, parfois, le poids des responsabilités pesait sur ses épaules et il avait l’impression de crouler sous le travail ou les questions existentielles qu’il se posait. Parfois, il tenait des conversations qu’il ne pensait pas avoir avant dix ou vingt ans, parfois même il pensait à se poser avec quelqu’un, fonder une famille, ce genre de choses. — Certains jours sont plus difficiles que d’autres. Ce n’était pas un mensonge, certains jours, la vie lui apparaissait plus facile, plus jolie. Et puis à d’autres moments, il devait se retenir pour ne pas hurler et tout envoyer paître. Il avait des jours avec et des jours sans, des jours où sourire était naturel et d’autres où il devait enfouir tout au fond de lui ce qu’il ressentait vraiment. Et grâce à Magnùs, aujourd’hui était un jour lumineux, car jamais il n’aurait pensé se retrouver à discuter avec son coloc, discuter vraiment, des sujets qui comptent, de ceux qui fâchent, de tout et de rien, mais surtout de tout.

Mason finissait de ranger ses bouquins lorsque Magnùs sortit de la salle de bain, plus présentable. A le voir ainsi, Mason en oubliait presque le sang sur ses mains quelques minutes auparavant. Il se dit que ça ne devait pas être quelque chose de grave, d’irréversible, sinon son colocataire aurait eu l’air dépassé, un peu affolé, non ? Mason baissa la tête et sourit à la remarque de Magnùs tout en enfilant sa veste.   — La jolie blonde est partie il y a six mois déjà. Il n’ajouta rien, il ne l’avait pas présenté à Magnùs parce qu’il ne pensait pas que ce genre de choses l’intéresserait, il était si peu causant qu’il avait eu peur de l’ennuyer en lui présentant officiellement sa copine. Puis finalement, il avait bien fait puisque désormais il se retrouvait seul. L’envie de lui demander s’il n’avait pas quelqu’un à voir lui aussi le démangea mais il se mordit la langue pour ne rien laisser échapper, cela aurait peut-être été trop pour ce soir.
En totale confiance à côté de Magnùs, Mason se laissa guider à travers les rues de Mexicantown qu’il connaissait désormais par cœur. C’était étrange et inattendu de partager un moment comme celui-là avec Magnùs, et il se demandait si les visages qu’il avait l’habitude de croiser seraient surpris en le voyant côté à côté avec le brun. Après tout, après un an et demi de colocation, jamais personne ne les avait vu ensembles. — C’est sympa, je m’en souviendrais. Pendant un moment, ils ne dirent rien, puis, lorsqu’ils arrivèrent devant le bar, Mason lâcha un pathétique. — Moi aussi je suis là, si un jour t’as besoin de quelque chose. De quoi Magnùs aurait-il pu avoir besoin ? Sûrement pas de quelqu’un pour le défendre à en juger par son caractère, mais peut-être d’un ami, quelqu’un à qui parler, tout simplement. — C’est dingue, je passe souvent devant ce bar mais je ne suis encore jamais rentré dedans. Mason se demanda si Magnùs avait choisi ce bar au hasard ou si ce pub irlandais lui rappelait des origines dont Mason ignorait tout.

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