La boxe, un sport qui était un véritable art. L’art de se battre, se faire respecter face à son adversaire, face à cette chienne de vie qui met les gens à terre. Parce que tous ceux ou celles qui respirent sur cette planète doivent se battre pour être heureux ou heureuse. Rien n’est facile dans cette vie ou tout le monde juge tout le monde sans se soucier du mal qu’ils font aux autres. La boxe lui avait sauvé la vie, elle l’avait sauvé du sort qu’on réserve aux homosexuels en prison, elle l’avait sauvé aussi des plaies qui suintaient dans son cœur et dans son âme.
La boxe était une vieille amie et presque par le hasard des choses, il avait fini par l’enseigner lors d’un deuxième séjour en prison. Il avait pris goût à ce rôle, celui d’enseignant. Lui le solitaire aimait avoir quelqu’un en face de lui et lui apprendre à progresser, à frapper correctement sans se faire mal. La transmission, une vocation qui ne lui aurait pas sauté aux yeux sans ce directeur de prison. C’était presque s’il n’allait pas le remercier, presque, il ne fallait pas pousser mamie dans les orties surtout si elle était en short.
Tout ça pour dire que la boxe lui avait donné une raison de vivre, une façon de gagner de l’argent de façon plus légale. L’argent ne coulait pas à flot grâce à la salle de boxe, mais elle lui permettait de payer ses charges, vivre et de faire vivre ses employés en leur payant leur salaire. Donc il ne se plaignait pas et il acceptait tout le monde. Tout le monde ne pouvait pas avoir un cours particulier avec lui, il fallait l’accrocher, attirer son attention.
Sans juger sur le physique, il fonctionnait plus au feeling. Il accrochait en fonction de ce que la personne lui faisait ressentir ou non. Parfois il se trompait, mais il apprenait toujours de ses erreurs. Il n’était pas expansif, pas expressif et pas sympa. Mais il n’était pas méchant, il portait un masque et une carapace comme tout le monde finalement, il la laissait juste tomber parfois.
Aujourd’hui il était à la salle de boxe, il avait donné un cours avec l’un de ses élèves. Les progrès de cette dernière lui avaient fait plaisir, il aimait les gens qui captaient vite et qui obéissaient sans trop discuter. Mâle Alpha, il n’acceptait guère que l’on discute ses ordres surtout qu’il n’était pas un dictateur. Il n’exigeait jamais quelques choses que la personne ne pouvait lui donner sans corrompre son âme.
Après une séance de ce type, il avait besoin de son petit café, mais la crevette en face de lui n’avait pas l’air de cet avis. Elle s’approcha de lui couverte de tatouage, les yeux fixés dans les siens, courageuse et déterminée. La phrase qu’elle prononça lui fit hausser un sourcil, mais il admirait le courage alors il lui fit signe d’aller en direction du ring.
Vous êtes exigeante jeune femme, vous vous appelez comment ?