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 l'échappée belle.

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JJ O'Reilly
JJ O'Reilly
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- - DÉGUISÉ EN ÊTRE HUMAIN,
POUR UN SEMBLANT D’HUMANITÉ.


[ ON S'RACONTERA NOS MALHEURS
ET ON FERA SEMBLANT D'SE COMPRENDRE
]


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âge : 23 ans
statut : pas bon pour toi.
quartier : delray, dans une vieille baraque immense avec les kids (et un enfoiré de raton laveur), sûrement qu'elle était belle autrefois cette bâtisse, mais aujourd'hui elle tombe en ruine, le toit prend l'eau et y a des trous dans le plancher. mais qu'importe, les propriétaires ont fuit en laissant la plupart des meubles, alors c'est parfait.
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MessageSujet: l'échappée belle.   l'échappée belle. EmptyJeu 9 Mai - 20:36

attention, 'âme sensible' s'abstenir.

Savannah, Georgie.
Septembre 2018.
Appartement d'Assia Scully.


Le sachet marron entre mes mains pèse son poids, chargé à bloc. Je ne sais même pas vraiment ce qu'il y a dedans. Aucune idée d'à quoi ça correspond et de ce que c'est censé faire. Mais Oren a dit que ça fonctionnerait, que je n'aurais qu'à lui donner dans l'ordre indiqué sur le petit bout de papier qui traine désormais dans ma poche, et tout se passera bien. Elle ne sentira pas grand chose. Même sa peur devrait être annihilée. Et ça me semble être un bon compromis. Je toque à sa porte, en sachant qu'elle se croit à l'abri ici. Elle a déménagée suite à ma dernière visite, elle n'a mis son nom nulle part dans le bâtiment. Mais je n'ai pas eu de mal à obtenir l'information. Et ça a quelque chose de vexant, la poitrine qui se comprime face à l'idée qu'elle puisse me fuir. C'est trop facile de vouloir endosser le rôle de la victime après avoir déclenché la tempête. Elle est allée trop loin et je risque trop gros désormais. Maintenant qu'elle a rétabli la vérité, ma vérité, je ne vais pas lui laisser l'occasion de faire marche arrière. De retourner voir Samih pour lui que finalement Trixia n'avait pas menti, lui dire que c'était bien moi qui l'avait saccagée sur le tapis de son salon y a toutes ces années. Et la scène me revient par bribes, le verre éclaté de partout sur le sol, son dos nu qui s'écorche dessus, ses pleurs et ses supplications. Mais rien ne m'émeut, toujours aussi convaincu que ce n'était que du cinéma. Elle l'a voulu, elle me désirait, si fort, mais elle n'a jamais su assumer devant Samih, c'est tout. Fin de l'histoire. La porte s'ouvre fébrilement devant moi et je sors de mes pensées. Et quand elle m'aperçoit, la réaction est immédiate. Elle tente de claquer la porte de toutes ses forces mais je l'intercepte. Je pousse, fort, mais y a comme une résistance inattendue. Un bruit métallique m'interpelle. Mon regard qui se glisse dans l'interstice de la porte et je vois qu'elle n'a pas défait la petite chaine. Elle gueule, m'ordonne de partir, me dit qu'elle a fait  ce que j'attendais d'elle. Et j'entends déjà les sanglots dans sa voix, mêlés à une sorte de fatigue. Rien à foutre. — Assia, ouvre ! Ouvre cette putain d'porte ! Elle refuse, lutte et s'acharne. Et très vite, la colère grimpe en flèche, je me mets à foutre des coups d'épaule sur la porte, ça craque un peu, le bois est merdique, mais ça résiste. J'expulse un cri de rage et me recule rapidement avant de balancer un énorme coup de pied dans la porte. Une fois, deux fois, trois fois. Et enfin, ça cède. Je pénètre à l'intérieur, furieux, et claque la pote déjà bien entamée. Je referme à clé, faudrait pas qu'on soit dérangés.

Elle a l'air dans tous ses états, je l'entends respirer alors qu'elle s'est réfugiée à l'autre bout de la pièce, désireuse de mettre un maximum de distance entre elle et moi. Je reste figé quelques instants, je me contente de la fixer de loin. Le temps pour moi de reprendre mon souffle, de rassembler mes idées. Je finis par fermer les yeux et je passe une main sur mon crâne, comme si j'étais usé par son comportement. — Regarde Assia, regarde c'que tu m'fais faire. Comme toujours, j'inverse les rôles sans la moindre culpabilité et le pire, c'est que j'y crois vraiment. Elle ne répond rien, elle semble au bord de la crise d'angoisse. Je me calme et ça pourrait la rassurer, mais au fond elle sait. Le calme avant la tempête. Elle me connait. Je secoue le petit sachet marron et, tranquillement, j'annonce la couleur. — J'ai ramené un truc pour toi. Elle relève la tête et nos regards se croisent. Mais je ne parviens pas à comprendre ce qui se passe dans le sien. Mon cerveau s'est déjà déconnecté et tout ce qu'elle exprime me semble abstrait. Indifférent, je m'approche d'elle. Elle me hurle de rester à ma place et tente une percée. Je finis par lui courir après et je lui attrape le bras, l'interceptant dans sa fuite. Sa main libre s'abat de partout sur moi, elle donne tout ce qu'elle a et à plusieurs reprises je manque de la laisser s'échapper, elle se faufile entre mes doigts. Je lâche le sachet histoire d'avoir mes deux mains libres, et je finis par lui attraper brutalement les cheveux et je la secoue dans tous les sens pour l'obliger à se calmer. — POURQUOI TU CRIES PUTAIN ?! Ma voix qui la tétanise, je la sens s'immobiliser entre mes prises. — J't'ai rien fait et déjà tu pètes un plomb, putain, contrôle-toi. Et à nouveau, je n'entends plus que sa respiration saccadée et rapide. Ma main droite finit par récupérer le sachet et je me mets en route, la trainant jusque dans sa chambre. Elle se met à marmonner des trucs en arabe mais je ne réagis pas. Je la fais s'allonger sur le lit et dégage ses cheveux de son visage. J'attrape une chaise et la bouteille d'eau qui traine sur son bureau et je viens m'installer au bord du lit. Je vide le contenu du sachet sur sa table de nuit, les boites de médicaments qui s'entassent les unes sur les autres. Elle ne comprend pas. Ses yeux vont et viennent entre moi et mon petit trésor macabre. Sans un mot, je sors le petit papier de ma poche et je lui tends. — T'as l'ordre et les quantités. Elle l'attrape sans rien dire, perdue. Un long silence s'installe avant qu'elle ne finisse par prendre la parole. — JJ, je- j'comprends pas. C'est quoi ? Je deviens nerveux, les muscles faciaux qui commencent à frémir sous la peau. — Tu dois prendre tout ce qui a d'indiqué sur l'papier. La tension qui monte d'un cran dans la pièce alors qu'elle devient fébrile. Je la vois déglutir, elle me tend le papier et sa main tremble. Mais je ne bouge pas. — Pourquoi tu veux que j'prenne tous ces médicaments ? Qu'elle demande d'une voix mal-assurée. Son regard qui se pose dans le mien et les secondes s'étirent lentement, silence pesant. Je vois ses yeux se gorger de larmes. Et, finalement. — Parce que tu vas t'suicider. Blanc. Un malaise terrible nous étreint, l'instant semble avoir été mis sur pause. Et subitement, elle échappe un hoquet de douleur et se met à pleurer, l'air paniquée. Elle commence à me poser mille questions, à s'agiter. Pourquoi, pourquoi, non, non. Y a que ça qui tourne dans sa bouche, comme une mélodie de fond. Elle commence à se lever et vient se jeter sur moi, ses mains qui s'accrochent à mon t-shirt et l'intrusion me brusque. Je me relève d'un coup et titube un peu vers l'arrière. — Arrête, lâche-moi ! ASSIA ! On bataille et je commence à me décomposer lentement. Ça dure un moment, je perds la notion du temps. On finit par glisser au sol, à genoux tous les deux, elle toujours agrippée à moi. Et je finis par l'entourer de mes bras pour la serrer contre moi. Elle se laisse faire, son visage inondé qui vient tremper mon t-shirt. Et je sens que je craque lentement. La voix qui vacille et le cœur qui éclate. — J'suis désolé Assia, j'suis désolé, j'suis obligé. Samih peut pas savoir, il doit jamais savoir. J'lui dirais pas, qu'elle se met à répéter. Elle le promet, jamais, elle ne dira rien. Et sa détresse détraque quelque chose dans mon cerveau, je me sens fatigué tout à coup. Les épaules qui s'affaissent, comme si j'abandonnais. Et c'est à mon tour d'avoir les larmes aux yeux, j'me sens mal, dans un état second. Les tripes qui se tordent. — J'veux plus l'perdre, plus jamais, tu comprends ? J'ai b'soin de lui. Et c'est la première fois que je réalise à quel point je tiens à Sam. Amitié nocive qui nous a complètement fumé. Elle continue de sangloter contre ma poitrine, continue de promettre de ne jamais révéler notre secret. Je viens poser ma joue sur son crâne, le regard qui divague. Je ne dis plus rien, on n'entend plus que ses larmes couler. Elle finit par lâcher mon t-shirt et ses bras viennent se replier contre mon torse tandis qu'elle se laisse aller, pesant de tout son poids sur moi. Ma main vient caresser ses cheveux et l'instant semble irréel. Tout doucement, sans un bruit, quelques larmes douloureuses s'échappent de mes yeux clairs et roulent jusqu'à aller mourir dans la tignasse brune d'Assia. Je ferme les yeux et déglutis. Je soupire, marquant la fin de la trêve. — J'suis désolé. Murmuré tout bas. Et je me relève d'un coup, elle se remet à hurler, je l'attrape et la tire sur le sol pour la ramener jusqu'au lit. Ses jambes s'agitent, elle tente de se relever mais n'y parvient pas et ses mains cherchent mes avant-bras pour y planter leurs ongles. Je la hisse sur le matelas, imperturbable et je viens m'asseoir à califourchon sur elle pour l'empêcher de se tirer. Mes mains plaquent ses poignets. — Assia, hey, écoute-moi. Elle cesse de s'époumoner, ses cheveux trempés collent son visage mais je distingue ses yeux à travers malgré tout. Et y a une peur, viscérale. Je la perçois malgré le flou total qui semble m'entourer à cet instant. — T'as pas l'choix, y a pas d'autres issues. J'te laisse choisir ta fin. Soit tu prends ce que je t'ai apporté... Je passe ma langue sur mes lèvres afin de poursuivre. — ... Soit je m'en occupe personnellement. J'ai des tas d'amis qui diraient pas non pour t'passer dessus. Et ils sont plutôt nombreux, plutôt pas tendres. Va savoir combien d'temps ça pourrait durer ? Et quand ça s'arrêtera enfin, quand tu croiras que c'est terminé, on reviendra te finir. Ils sont du genre imaginatif tu sais. Y en a un qui manie les couteaux comme personne, tu devrais voir ce qu'il sait faire, c'est impressionnant. Tu finiras en lambeaux Assia. Ce sera interminable et t'auras mal. Tellement mal que tu prieras pour crever plus vite. Et tu regretteras amèrement de ne pas avoir accepté les médicaments. Je t'offre une sortie en douceur Assia, parce que c'est toi et parce que j't'aime. Alors fais pas la conne. Elle a fermé les yeux pendant que je parlais, les larmes qui ruissèlent comme une source intarissable. Et sous mes doigts je sens son sang pulser au rythme des battements frénétiques de son palpitant. Ça me canalise. Je relâche ses poignets, presque à bout de souffle. Je me redresse et la toise de toute ma hauteur, toujours perché au-dessus d'elle. — Alors, tu vas les prendre ces médocs ? Elle ne répond pas et je prends ça pour un oui. Je me lève et aussitôt, elle vient cacher son visage entre ses mains. J'attrape le bout de papier qui est tombé par terre dans la bataille et je prépare tous les cachets, méticuleusement.

La suite me semble interminable. L'impression que ça a duré des heures. Ma main gauche derrière sa tête, qui la maintient et l'oblige à s'exécuter. Ma main droite qui passe les cachets un à un et qui la regarde tous les avaler. Et Assia qui continue de pleurer, de supplier. Qui tente plusieurs fois de s'échapper. Et bientôt, il ne reste plus rien. Elle se met à respirer de plus en plus fort, elle est devenue livide. Elle panique complètement, terrorisée. Et je la vois qui met ses doigts dans sa gorge, pour tenter de se débarrasser de la mort qu'elle vient d'avaler. Je l'intercepte et la force à se coucher, tandis que je faiblis de plus en plus. Les larmes qui remontent subitement et ma respiration qui vrille. Je finis à genoux à côté du lit, mes mains qui l'emprisonnent sur son cercueil. Elle chiale comme je n'ai encore jamais vu ça. — JJ, je t'en prie... Sa voix chevrote. — Aide-moi, me- me laisse pas comme ça... JJ... Elle vient s'accrocher à moi, comme à son dernier espoir. Elle tremble de la tête aux pieds et transpire terriblement. Je finis par la prendre dans mes bras et je me mets à la serrer. — Là, j'suis là, ça va aller Assia. Elle supplie encore, la voix de plus en plus faible, sa respiration est si rapide qu'elle peine à en placer une. — J'suis désolé, j'te jure. J'ai pas l'choix, Sam ne doit pas savoir, jamais. J'peux pas t'laisser vivre c'est trop risqué. J'veux pas qu'il se fâche contre moi encore une fois, je- plus jamais. J'ai b'soin de lui putain. Parce que y a qu'à travers ses yeux que je me sens exister. Parce qu'au milieu de tout le néant dans ma poitrine, y a lui. Y a lui qu'a su s'imprimer dans ma tête, y a lui qu'a su me rendre un peu humain, à ressentir franchement quelque chose. C'est pas une illusion, c'est pas passager. Et sans lui je deviens dingue. Je me sens dépérir. J'ai besoin de lui et de son approbation. Lui, lui, lui. Même si ça veut dire la sacrifier elle. J'dirais rien. Qu'elle souffle encore tout bas. Mais je n'y crois pas. Ils veulent tous se mettre entre lui et moi, ils veulent tous nous séparer. J'laisserais pas faire. Ni elle, ni Trixia, ni personne. Je les descendrais tous les uns après les autres s'il le faut, je n'hésiterais pas.

Je la serre de plus en plus fort et l'instant s'éternise. Des minutes ou des heures, je saurais pas dire. J'entends sa respiration qui devient bizarre, les réactions de son corps qui se débat de l'intérieur viennent me heurter. Je ferme les yeux et pleure avec elle, complètement désorienté. J'sais plus où je suis, je ne sais plus rien. Je me mets à parler de façon décousue, je crois que je m'excuse encore, et puis je parle de Sam, encore. encore. encore. encore. Je ne m'arrête que lorsque je ne sens plus rien contre moi. Y a plus de résistance, plus de mouvements. Y a plus rien. Mais je n'arrive pas à la lâcher. Je me mets à sangloter sur elle, sur ce qu'il en reste en tout cas. Mon corps qui se balance lentement d'avant en arrière, réflexe nerveux. Je reste dix minutes comme ça, à serrer un corps. C'est la sonnerie de mon téléphone qui me tire de cette transe. Je cligne des yeux frénétiquement, le coeur irrégulier et les mains qui tremblent. Je renifle, la lâche et extirpe le combiné de ma poche. Mes doigts livides déverrouillent l'écran. C'est Oren, qui me rappelle de bien tout nettoyer avant de partir. Et mon regard reste figé sur l'écran, je n'arrive pas à la regarder. Je me relève doucement, le corps maladroit, obligé de me tenir au bord du lit. Je viens essuyer mon visage avec le revers de ma main, puis carrément avec mon avant-bras. Je reprends difficilement mon souffle, complètement déboussolé. Je regarde autour de moi, perdu, avant d'ouvrir sa commode. J'en sors un t-shirt et je mets à frotter tous les endroits que j'ai touché, ou pu toucher. Je ne sais même plus. Je frotte comme un malade et je n'arrive pas à m'arrêter de pleurer, les dents serrées, complètement crispé de la tête aux pieds. Quand j'ai fait le tour de l'appartement je retourne dans la chambre. J'peux pas la laisser dans cette position. Alors je m'approche et je la remets correctement, allongée sur le dos. Elle a les yeux ouverts et j'ai l'impression qu'elle peut me voir. Qu'elle me juge. Et ça me met en colère. — T'as pas l'droit de m'en vouloir. Fallait pas tout raconter à Trixia. Putain, tu pouvais pas fermer ta gueule ? Je viens frotter le t-shirt contre mon visage pour l'essuyer et je récupère le petit sachet marron, qui est vide désormais. J'ai la gorge nouée et je l'observe une dernière fois. J'ai eu raison de faire ça. J'ai eu raison. Je l'ai fait pour Sam, pour nous. Pour que plus rien ne vienne se mettre en travers de notre route.

Je pivote et embarque le t-shirt avec moi. Je quitte l'appartement en laissant la porte ouverte derrière moi, elle ne s'échappera plus maintenant.
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