(tw: inceste) i'm insane but you the same (kaiser siblings)

Poignets bloqués, ça pourrait presque paraitre équivoque. Et p’têtre bien qu’ça fait remonter des souvenirs. Des images qui te brouillent l’esprit d’quant tu l’as tenue aussi d’la même façon l’autre nuit. Pourtant, tu lâches pas. Façon d’la maitriser, qu’elle économise ses forces au lieu d’te pousser en vain. Elle veut parler? Très bien. Et tu parles. P’têtre un peu trop. Tu lui demandes pourquoi. Pourquoi elle a agi comme une pure connasse face à toi qui avais rien d’mandé. "j'sais pas." Qu’elle chuchote. Mais t’es pas convaincu, toi. Tu l’sais, qu’elle sait. Qu’elle veut juste pas répondre. Alors tu réitères la question. Encore une fois. Tu lui laisses pas la possibilité de fuir t’façon, pas cette fois. "j'sais pas putain! on s'ignore pendant plus d'une semaine et la première fois que j'te vois en dehors de l'appart, t'es en train d'essayer de pécho une meuf?! tu te ramènes là où j'squatte pour t'éviter depuis des jours avec une meuf et j'suis censée te féliciter? désolée, mais non. ça m'a énervé. j'suis montée en pression direct. déjà que tu m'as saoulé l'autre jour en m'envoyant chier alors que j'avais rien fait." Tu fronces les sourcils. "C’toi qui m’as envoyé chier." Visiblement, elle s’souvient pas bien d’la scène. Ou alors, vous vous en souvenez tous les deux d’une façon radicalement différente. Il est p’têtre là, le fond du problème. Les perceptions qui diffèrent. "mais on est quittes que j'sache. c'bien toi qui viens de te faire sucer, non? et tu viens me reprocher d'avoir roulé une pelle à ce type? mais va te faire foutre en fait. t'allais la baiser, ares. si j'avais pas dit à l'autre tocard qu'on allait à la maison, tu l'aurais baisé alors que j'étais derrière la porte." Tes yeux plantés dans les siens. "Ouais, j’l’aurais baisée." Voix grave. Honnêteté implacable. "Mais ça compte pas. Ça aurait rien voulu dire. Ça veut jamais rien dire." Qu’tu souffles finalement. Jamais. Pas d’sentiment, pas d’empathie. Besoin mécanique d’assouvir tes désirs, mais l’autre compte jamais dans l’équation. Sauf quand c’était elle. Première fois qu’tu pensais pas qu’à toi. P’têtre pour ça qu’c’était si… spécial. "J’pensais qu’tu bossais, ce soir. J’avais aucune idée qu’tu serais là. Et j’cherchais pas à la pécho, la nana. Mais c’toi, t’as débarqué avec c’gars, pile dans mon champ d’vision, t’as décidé d’lui fourrer ta langue dans la bouche comme si ta vie en dépendait et visiblement, t’as kiffé." Ouais, le clin d’oeil, tu l’as vraiment en travers de la gorge, il passe pas c’lui là. "Et ça m’a vénère. Tu l’sais qu’ça m’vénère en plus putain, c’pas comme si c’était nouveau que j’voulais pas t’voir avec d’autres." Elle tient le compte, de ses gars qui ont fini à l’hosto, ou même qu’elle a plus jamais revu après qu’elle t’ait mentionné leurs noms? Y’en a pas un seul à qui t’as laissé sa chance. Pas un. Ils ont pas b’soin d’chance. Ils la méritent pas, t’façon. Aucun d’entre eux. Personne la mérite, Athéna. Non, pas même toi. "Et j’voulais plus t’voir, j’voulais plus t’voir collée à lui là, ça m’a foutu les nerfs, alors j’me suis barré avec elle, j’suis venu ici parce que j’supportais pas et j’sentais que j’allais tout r’tourner si j’restais là-bas." Tu serres les dents, serres davantage ses poignets en même temps sans même forcément t’en rendre compte. Tu sens la rage te picoter encore l’échine quand t’y repenses. Mais tu t’concentres sur elle. Focus sur autre chose que tes envies d’meurtre au troisième degré. "Quand est-ce que tu pigeras, Athéna? Quand est-ce qu’tu comprendras qu'les autres comptent pas?"

athéna, elle a pas vraiment d'autres choix que de répondre à ses questions. c'est pas comme si elle pouvait fuir la situation, ares la tient trop bien pour qu'elle puisse lui échapper. il l'a énervé et c'est la seule raison pour laquelle elle fait de la merde athéna. de toute façon, les seules raisons qui la poussent toujours à chercher, c'est quand il la fout en rogne ou quand ils se parlent pas. et là, y avait pile le bon mélange. athéna, elle aime pas le voir avec une autre. sauf qu'ils l'expriment pas de la même manière. les méthodes sont différentes et si lui préfère attaquer le type qui la touche, athéna préfère l'attaquer à lui. peu importe comment, tant qu'elle arrive à ses fins. et c'est pas parce qu'elle veut qu'il finisse tout seul, c'est juste parce qu'elle veut pas qu'il soit avec une autre. ça aussi, athéna sait ce que ça veut dire, c'est juste qu'elle a du mal à se l'admettre. "C’toi qui m’as envoyé chier." et y a toujours cette confusion qui apparait sur son visage. elle comprend toujours pas ce qu'elle a dit ou fait qui allait dans ce sens. et vu qu'il a pas voulu lui expliquer, c'est pas comme si elle pouvait comprendre maintenant. mais tant pis, c'est pas le sujet. parce qu'ils sont quittes. elle, elle aurait rien fait avec l'autre tocard. et l'embrasser, ça compte pas. ares, lui, il allait baiser cette meuf. l'aurait fait alors qu'athéna était là. alors il a rien à dire. il a rien à lui reprocher. "Ouais, j’l’aurais baisée." les poings qui se serrent, elle veut pas entendre ça. elle veut pas qu'il le lui confirme. elle veut pas savoir. "Mais ça compte pas. Ça aurait rien voulu dire. Ça veut jamais rien dire." elle fronce les sourcils, athéna. parce qu'il comprend pas. "j'étais derrière la porte, ares." alors elle s'en fout que ça compte pas pour lui, parce que ça compte pour elle. il a pas le droit de faire ça, pas le droit de lui donner l'impression que son coeur va lâcher à cause de la douleur. "J’pensais qu’tu bossais, ce soir. J’avais aucune idée qu’tu serais là. Et j’cherchais pas à la pécho, la nana. Mais c’toi, t’as débarqué avec c’gars, pile dans mon champ d’vision, t’as décidé d’lui fourrer ta langue dans la bouche comme si ta vie en dépendait et visiblement, t’as kiffé. Et ça m’a vénère. Tu l’sais qu’ça m’vénère en plus putain, c’pas comme si c’était nouveau que j’voulais pas t’voir avec d’autres." athéna aurait pas débarqué dans son champ de vision avec ce mec si elle l'avait pas vu avec l'autre pute en premier. parce qu'elle en a rien à foutre de ce mec et à vrai dire, elle a toujours pas fait gaffe à quoi il ressemblait. ça en dit long. "j'ai pas 'kiffé'. j't'ai vu avec elle, ça m'a énervé alors j'voulais t'énerver. si tu m'fais mal, j'te fais mal aussi. c'tout." certes, ares savait pas qu'elle était là, mais ça change rien. ça change rien, parce qu'elle l'a vu, se coller à elle. et après, c'était trop tard pour qu'elle recule. "Et j’voulais plus t’voir, j’voulais plus t’voir collée à lui là, ça m’a foutu les nerfs, alors j’me suis barré avec elle, j’suis venu ici parce que j’supportais pas et j’sentais que j’allais tout r’tourner si j’restais là-bas." et elle sent ses mains qui se referment sur ses poignets, mais ça la dérange pas. trop concentrée sur lui. et peut-être qu'elle aurait préféré qu'il retourne tout, parce qu'au moins, il serait pas venu ici avec l'autre. mais ça sert à rien de lui dire. parce qu'au final, le type y était pour rien, il savait pas dans quoi il s'embarquait. "Quand est-ce que tu pigeras, Athéna? Quand est-ce qu’tu comprendras qu'les autres comptent pas?" elle fronce un peu les sourcils, athéna. parce que ça se mélange dans sa tête avec l'autre matin. comme quoi c'est elle qui l'a envoyé chier. son mais pas moi qu'elle a compris comme elle a voulu le comprendre. la façon dont il lui a dit que ça changerait pas, ce jour-là. et elle capte que le puzzle était vraiment pas compliqué à mettre en place, vu qu'il l'était déjà. "j'suis désolée." de l'avoir rejeté sans s'en rendre compte sur le moment. mais elle avoue qu'elle n'est pas vraiment désolée d'avoir sur-réagi ce soir. c'est pas comme si elle aurait pu faire autrement de toute façon. "les autres comptent pas non plus pour moi, ares." c'est sa manière elle de lui répondre, parce qu'elle reste prudente, athéna. si ça se trouve, ils parlent pas de la même chose. elle a toujours du mal à y croire. c'est toujours pas normal. "j'deviens folle quand j'peux pas te parler, quand j'suis obligée de t'ignorer. et quand j'te disais que j'voulais pas que ça change, c'est ça que j'voulais dire. j'veux pas qu'on devienne comme ça. j'veux pas qu'on se fasse la guerre. parce que j'sais pas comment faire sans toi." ça, c'est ce qu'elle lui a pas dit l'autre matin. elle y arrivait pas. mais il est jamais trop tard pour se rattraper. athéna, elle veut pas le perdre. y a que lui qu'elle veut. y a qu'ares. lui et elle. c'est tout.

Tu parles, Ares. Putain c’que tu parles. T’as pas l’habitude d’parler autant, toi. Encore moins du pourquoi du comment. Encore moins de c’que tu ressens. Mais t’as pas l’choix. Parce qu’Athéna, elle est en train d’te filer entre les doigts. Et tu supportes pas ça. La voir s’éloigner, la sentir s’évaporer. Faut qu’tu lui dises. Que tu lui parles, au moins. Parce qu’elle te reproche de l’ignorer, de l’éviter. Et ouais, c’est p’têtre vrai. Mais t’as été blessé. Ouais, toi, l’blondinet dégingandé au bouclier, tu laisses tomber les armes. T’as pas à avoir peur, t’façon. C’est Athéna, face à toi. Et d’un côté, tu t’dis qu’elle peut pas t’faire de mal. Et de l’autre, tu t’dis qu’c’est la mieux placée pour t’atteindre d’un coup fatal. Parce qu’c’est celle qui te connaît le mieux, celle qui connait tes faiblesses mieux qu’quiconque. Et qu’elle est stratégique, Athéna. Elle sait comment faire pour t’énerver bien comme il faut. La preuve ce soir. Et même si tu l’as énervée en retour — c’était pas ton but, à toi. Toi, quand t’as emmené la brunette ici, c’était pas pour l’atteindre. Au contraire, c’était pour l’éviter. "j'ai pas 'kiffé'. j't'ai vu avec elle, ça m'a énervé alors j'voulais t'énerver. si tu m'fais mal, j'te fais mal aussi. c’tout." Au moins, elle a réussi son coup. Pourquoi vous êtes obligés d’vous faire mal pour réagir? Pas d’conversations d’adultes, pas chez les Kaiser, faut pas rêver. Dysfonctionnels jusqu’au bout. On préfère utiliser les poings et s’cracher dessus jusqu’à péter un câble plutôt qu’de ravaler sa putain d’fierté. Forcément qu’une tornade comme ça, ça fait des ravages sur son passage. Et finalement, c’est p’têtre toi qui capitules le premier. Tu lui demandes clairement. Pourquoi elle comprend pas? Quand est-ce qu’elle comprendra, putain? Qu’c’est la seule qui compte pour toi? Qu’tu peux te taper toutes les meufs qu’tu veux, elles auront aucune saveur face à elle? Qu’ce soit au pieu ou dans la vie quotidienne, y’a qu’elle qui sait t’mettre dans tous tes états. Y’a qu’elle qui sait t’faire rire à t’en faire mal aux abdos, qui sait t’faire pleurer, qui sait t’faire taire, qui sait t’enrager. Toutes les émotions qu’tu ressens pas l’moins du monde avec les autres, avec elle, elles sont décuplées. C’comme si tu passais d’une pellicule en noir et blanc à un film en Technicolor. Et elle fronce les sourcils, c’te p’tite ride qui lui barre le front à chaque fois qu’elle est confuse. "j'suis désolée." Qu’elle finit par dire. Est-ce qu’ça veut dire qu’elle a compris? "les autres comptent pas non plus pour moi, ares." Tes yeux qui sondent toujours les siens. "j'deviens folle quand j'peux pas te parler, quand j'suis obligée de t'ignorer. et quand j'te disais que j'voulais pas que ça change, c'est ça que j'voulais dire. j'veux pas qu'on devienne comme ça. j'veux pas qu'on se fasse la guerre. parce que j'sais pas comment faire sans toi." Silence, pendant un p’tit moment. Histoire d’imprimer ses dires. "J’veux pas t’faire la guerre moi." Vous portez p’têtre un peu trop bien vos prénoms, finalement. Tes poings desserrent leur prise autour de ses poignets. À la place, tes doigts s’aventurent doucement à les effleurer dans une caresse discrète. Et tu déglutis. Moment d’vérité. "J’veux pas qu’tu m’évites Athé. Et j’veux pas non plus qu’tu t’sentes forcée à quoi qu’ce soit…" Elle a pas l’couteau sous la gorge. Si elle t’a remballé la première fois, y’a p’têtre une bonne raison et tu la respecteras, si c’est ça. "Écoute, j’sais pas c’qui s’passe là-haut là, j’peux pas l’expliquer, j’sais juste que… j’veux pas qu’tu sois avec d’autres ok? Genre, ça m’rend dingue. Savoir qu’tu les touches, et qu’ils t’touchent, je…" Tu secoues la tête, serres les dents à nouveau. "Nan, vraiment, j’veux pas. J’peux pas." Et t’es p’têtre dérangé, Ares. Mais ça fait bien longtemps qu’tu l’sais, ça. T’as appris à vivre avec. Alors une tare de plus ou d’moins, tu t’dis qu’dans tous les cas, ça changera pas grand chose pour toi. Et tes doigts qui caressent l’intérieur de ses paumes. Gestes à peine prononcés. Discrétion moyenne dans les toilettes fréquentés. Mais au pire, on vous r’gardera quatre secondes avant d’penser à autre chose. C’est l’Bloc, après tout. Les trois quart sont défoncés, de toute façon. Alors t’oses t’aventurer. La toucher. Parce que t’en as besoin. Comme si tu la rattrapais au vol dans son échappatoire pour la ramener avec toi.

athéna et ares ne font visiblement rien comme les autres. parce que tout ça, ils auraient pu se le dire dans d'autres circonstances. toutes les fois où ils se sont croisés depuis l'autre matin auraient pu être des opportunités à saisir au lieu d'en arriver là. mais non, pas avec eux. il faut que ça devienne trop pour qu'ils se décident enfin à faire la paix. plus ou moins. même si tout n'est pas encore totalement clair. et ça commence à le devenir. brume qui s'évapore de la tête d'athéna. ça faisait tellement longtemps qu'elle vivait avec que c'était dur de s'en séparer. parce qu'ils sont pas censés se dire des trucs comme ça, à la base. ils devraient même pas s'embrouiller parce qu'ils touchent, embrassent ou baisent d'autres personnes non plus. dysfonctionnels jusqu'au bout, mais on leur a jamais appris à vivre autrement. parce qu'elle le sait, athéna, qu'elle peut pas vivre sans lui. que sa vie, c'est de la merde quand il est pas là, que le monde arrête de tourner correctement quand elle peut pas le voir. et c'est pour ça qu'elle a peur. parce qu'elle veut pas le perdre en cédant aux envies qui les ronge autant l'un que l'autre. "J’veux pas t’faire la guerre moi." "moi non plus." qu'elle répond sans même avoir besoin de réfléchir en secouant la tête, mais elle a peur que ça arrive. athéna veut pas qu'ils se retrouvent comme deux cons qui arrivent plus à parler normalement. même si ares a raison: y a pas de normalité chez les kaiser. c'est tout ou rien. "J’veux pas qu’tu m’évites Athé. Et j’veux pas non plus qu’tu t’sentes forcée à quoi qu’ce soit…" et elle sent ses doigts desserrer leur emprise pour venir délicatement la caresser là où il la tenait. "Écoute, j’sais pas c’qui s’passe là-haut là, j’peux pas l’expliquer, j’sais juste que… j’veux pas qu’tu sois avec d’autres ok? Genre, ça m’rend dingue. Savoir qu’tu les touches, et qu’ils t’touchent, je…" il secoue la tête, ares. "Nan, vraiment, j’veux pas. J’peux pas." parce qu'il n'a jamais compris qu'elle n'en avait rien à foutre des autres? qu'au bout d'une semaine avec un type, elle se lasse? qu'il y a toujours un truc qui finit par la déranger? qu'il manque toujours quelque chose? qu'elle est jamais contente? et même si à la base, athéna voulait pas admettre la raison, c'est simple: y a que lui qui compte. y a que lui qui arrive à prendre son attention, même dans une boite pleine comme le bloc et qui arrive à la garder. qu'il y a que lui qu'elle aime vraiment. personne d'autre, juste lui. "y a que toi. y a toujours eu que toi. et j'te jure y aura plus que toi. j'm'en fous des autres. ils sont pas toi." athéna, elle s'en fout, prête à lui jurer sur sa vie et la sienne que plus personne d'autre que lui la touchera. et de toute façon, ça lui traversera même plus l'esprit. ça lui aurait jamais traversé l'esprit si elle l'avait eu depuis le départ. c'est simple. et même quand elle est déconcentrée par les doigts d'ares qui caressent les paumes de ses mains, elle conclue quand même. "mais qu'on s'entende, ares, faut que ce soit pareil de ton côté. parce que même si tu dis que les autres comptent pas et que tu t'en fous, si on fait ça, j'suis la seule. c'toi et moi ou rien." parce qu'elle ferait du sale sinon, athéna. alors elle veut que ce soit clair. et s'ils étaient pas là, surement qu'elle l'embrasserait. mais elle ose pas, parce qu'elle veut pas qu'on les voit. et c'est pas à cause de la honte, c'est juste parce qu'elle veut pas qu'on les emmerde. "je t'aime, ares." et y a rien de plus facile à dire. c'est pas la première fois et surement pas la dernière qu'elle lui dira. mais c'est toujours utile de lui rappeler. surtout après une soirée comme celle-là. "et j'ai vraiment envie de t'embrasser." qu'elle ajoute en fronçant les sourcils. ça aussi, c'est facile à dire. mais c'pas vraiment l'endroit, alors elle se contente de le dire plutôt que de le faire. elle le pensait trop fort pour pouvoir le garder pour elle.

La tension qui redescend. La rage qui quitte doucement ton sang. Ton palpitant qui calme ses pulsations. Ouais, c’est mieux comme ça. Tu préfères ça. Lui dire qu’tu veux pas la guerre toi, même si vos prénoms vous résument qu’à ça, toi tu veux pas, pas entre elle et toi. Tu revêtis ton armure face au reste du monde sans problème mais pas avec elle, c’trop dur, c’pas agréable, t’aimes pas ça. La seule personne avec qui tu peux être toi-même. "moi non plus." Tant mieux. Sur la même longueur d’onde, enfin, à nouveau. Les enfants Kaiser, envers et contre tout. Et tu lui dis, Ares. C’que t’as sur le coeur, tu mets enfin des mots d’ssus, même si c’est pas évident pour moi, même si c’est pas dans tes habitudes. T’as compris qu’les non-dits, ça fonctionnait pas dans votre relation. La preuve, y’a qu’à regarder où ça vous a mené. Tu viens d’te taper la pire pipe de ta vie, t’as failli buter un gars qui avait rien demandé, Athéna a voulu t’frapper. Soirée d’merde. Mais qui n’est pas obligée d’se finir aussi mal qu’elle a commencé. Tes doigts qui se promènent sur ses poignets, discrètement, effleurement qui lui caresse la peau, contraste flagrant avec ta poigne juste avant. "y a que toi. y a toujours eu que toi. et j'te jure y aura plus que toi. j'm'en fous des autres. ils sont pas toi." Tes yeux qui percent les siens, comme à la recherche du mensonge, du ‘mais’ qui viendrait. Mais rien. Non, elle a l’air sincère. Elle a l’air de… t’retourner tes sentiments? "mais qu'on s'entende, ares, faut que ce soit pareil de ton côté. parce que même si tu dis que les autres comptent pas et que tu t'en fous, si on fait ça, j'suis la seule. c'toi et moi ou rien." Le voilà, le fameux ‘mais’. "T’as toujours été la seule Athéna, tu s’ras toujours la seule. C’est toi et moi d’puis l’début." Tu vois pas trop plus loin qu’ces mots, tu comprends p’têtre pas tout ce qu’ils veulent réellement dire là tout d’suite. Et p’têtre que tout ça, ça s’ra chaotique. Probablement. Mais qu’est-ce qui n’l’est pas chez vous, de toute façon? "je t'aime, ares." Ton coeur qui fait un bond. Parce que même si t’as lu et entendu ces mots des centaines de fois, là, ça sonne plus pareil. C’est différent, tout à coup. "J’t’aime aussi." Même mots, p’têtre un peu plus écorchés. À ta façon. Tes doigts qui remontent pour se glisser doucement entre les siens, ses mains toujours plaquées contre le mur derrière elle. "et j'ai vraiment envie de t’embrasser." Ouais, non, ton myocarde, il reprend ses battements irréguliers. Ça t’donne envie, ça t’donne des envies. Il t’faut pas beaucoup avec elle visiblement. C’nouveau, ça, aussi. Alors tu viens enfouir ton visage dans sou cou. Comme une étreinte. Un câlin innocent. Mais ça l’est pas. Parce qu’elle est coincée entre le mur et ton corps, parce qu’y’a tes doigts qui s’accrochent aux siens, parce qu’y’a vos confessions nocturnes qui vont dès à présent basculer votre quotidien, parce qu’y’a eu son ‘je t’aime’, et parce qu’y’a tes lèvres qui respirent contre sa peau et tes yeux qui se ferment pour respirer son odeur. Et p’têtre que finalement, c’est encore mieux sans drogue. Parce qu’pour le coup, là? T’es sûr qu’tout ça c’est réel.

c'est le moment des révélations et en vrai, elle pensait que ça serait plus difficile que ça. elle pensait qu'elle aurait du mal à dire tout ça. en fait, elle pensait jamais le dire tout court. parce que la société dit que ce qu'ils font là n'est pas normal et elle a vérifié, athé, c'est même interdit. puni par la loi et toutes ces conneries. même si elle comprend pas vraiment pourquoi. c'est des adultes, ils sont consentants et si c'est ça qui les rend heureux, qu'est-ce que ça peut bien foutre aux autres? ça sert à quoi de rester bloquée dans son déni si c'est pour être malheureuse et lui en vouloir à lui alors qu'il y est pour rien? ça sert à rien. et c'est mieux comme ça. elle le sait, parce qu'elle se sent déjà mieux. même si elle a quand même peur. la guerre, ils pourraient se retrouver à se la faire sans même le vouloir. parce qu'avec ares, elle est capable du meilleur comme du pire, athéna. capable de lui faire mal s'il lui fait mal, besoin de rendre les coups. mais comme pour le reste, vivre dans la peur, ça rend pas heureux non plus. "T’as toujours été la seule Athéna, tu s’ras toujours la seule. C’est toi et moi d’puis l’début." elle et lui depuis le début, parce qu'ils ont jamais eu le choix. obligés de se serrer les coudes avec des parents comme les leurs. l'épaule sur laquelle se reposer, la seule personne à qui elle peut dire la vérité et ce qu'elle ressent sans crainte de se faire juger. la seule personne avec qui elle est pas égoïste, athéna. prête à tout pour lui, même du pire s'il le fallait. sans hésiter. elle et lui, parce que les autres auront jamais la même saveur. le monde entier pourrait brûler, elle en aurait rien à foutre athéna, tant qu'ares reste à ses côtés. c'est aussi simple que ça. "J’t’aime aussi." et y a pas plus vrai que le sourire qu'elle affiche quand elle entend ares lui dire ça. elle s'en lasse pas, même si c'est plus vraiment comme avant maintenant. même si ça sonne plus vraiment de la même manière. même si c'est différent. c'est mieux comme ça, elle préfère. alors elle lui dit, qu'elle a envie de l'embrasser. parce qu'il y a que lui dans sa tête, qu'il est face à elle et qu'ils viennent enfin d'arrêter d'être cons. mais c'est pas l'endroit, parce que c'est un lieu public et que quelqu'un pourrait les voir. mais le dire, ça reste toujours mieux que se taire. la tête d'ares bascule dans le cou d'athéna et elle ferme les yeux, entremêle ses doigts avec les siens et elle serre. elle veut plus le lâcher. tête planquée contre l'épaule d'ares, elle pourrait rester comme ça pendant des heures. mais pas là, dans ces chiottes. "on rentre à la maison, ares?" ils ont plus rien à faire ici et y a trop de choses qu'elle a envie de faire, athéna, des choses qu'ils peuvent pas faire au bloc. alors elle veut rentrer chez eux. avec lui. plus rien à foutre d'être "normale". tout ce qu'elle veut, c'est être avec ares. le reste, ça compte pas.

Parce qu’il a fallu que vous vous exaspériez pour en arriver là. À la vérité. Craquer la bulle, prononcer les non-dits. Sauf qu’ça t’plait pas forcément, à toi. P’têtre que le déni, c’était bien finalement. Parce que tu sais pas si tu veux d’cette vie là. Pour elle, surtout. La mauvaise réputation de la famille, c’est toi qui la ramène. Elle, elle est clean. Elle a jamais rien fait. Et tu sais pas si ça serait bien pour elle d’être associée avec toi en permanence. T’as peur qu’ça lui vaille des emmerdes. L’truc c’est que t’es un putain d’égoïste, Ares. Et t’arrives pas à faire passer le reste du monde avant tes envies. Quand tu veux quelque chose, tu finis par l’avoir, d’une manière ou d’une autre. Et c’est Athéna, que tu veux. Ça l’a toujours été. Ambiguïté ou pas, y’a qu’elle que tu souhaiterais avoir à tes côtés à n’importe quel moment. De jour comme de nuit. En public ou en privé. Parce qu’Athéna, c’est simple — c’est ta vie entière. Tu pourrais tout faire pour elle, tout quitter pour elle. Parce que vos parents en ont jamais rien eu à foutre de vous et qu’c’est toi, qui veillais sur elle. La torture quand t’as passé presque un an dans c’foutu asile, à pas pouvoir la voir. L’impression d’devenir dingue en imaginant c’que papa maman pouvaient lui faire endurer à la maison. Heureusement qu’t’avais ses lettres, et heureusement qu’elle était bavarde, Athéna. T’avais l’impression d’être toujours là, d’une manière ou d’une autre. Alors quand les sentiments sont avoués, c’est bizarre — justement parce que ça paraît si naturel. Un ‘je t’aime’ qu’on a déjà entendu des milliers de fois. Et pourtant. Les mots n’ont pas la même saveur, cette fois. Et c’est p’têtre quand elle te dit qu’elle veut t’embrasser qu’tu réalises la barrière que vous venez de franchir. Là encore, ça t’fait flipper. Parce que tu t’vois l’faire là, sans souci. Comme si elle n’était pas elle. Comme si vous n’partagiez pas le même sang. Et t’as des fourmis dans le ventre — c’est ça, les putain d’papillons? — besoin d’être proche d’elle, visage qui vient s’cacher dans son cou, lèvres qui se posent sur sa peau brûlante, doigts qui se serrent. Résister aux pulsions. Tâche difficile. "on rentre à la maison, ares?" Grande inspiration profonde pour te contenir, tu serres un peu plus ses doigts entre les siens et tu marmonnes contre sa peau. "j’sais pas c’que j’vais t’faire si on rentre." Si, tu sais, justement. Alors tu préfères la prévenir. Parce que tant qu’vous êtes ici, tu feras rien. Rien d’explicite, en tout cas. Parce que bon, la position qu’vous avez là, collés contre le mur, doigts entrelacés, et tes lippes qui caressent son cou — c’est déjà assez ambigüe d’un regard extérieur. Mais tu t’en fous. Qu’ils parlent. Ça changera pas de d’habitude.

athéna, elle en est presque à se dire qu'ils ont été cons tous les deux. à perdre autant de temps. même si elle en revient toujours à penser que ça reste malsain, dans le fond, mais ça, ça baisse de plus en plus. pas vraiment une priorité que de faire la bonne chose. si elle devait toujours prendre les bonnes décisions - enfin, les décisions que la société voudrait qu'elle prenne -, elle ferait jamais rien. parce que tous les mecs qu'elle a baisé, ils étaient juste là pour combler le vide. juste un moyen de dévier son attention de la personne qu'elle voulait vraiment: ares. et elle en revient à sa première personne: une perte de temps. temps qu'elle et ares auraient pu utiliser à bien meilleur escient. mais c'est pas grave, parce que ce temps perdu, ils vont le rattraper. et elle commencerait bien le rattrapage maintenant, mais ils peuvent pas. même quand ses limites s'envolent au gré des minutes, athéna essaie quand même d'être raisonnable. ou presque. parce que juste après lui avoir dit un je t'aime qui sonne pas pareil que les autres - parce qu'il l'est, différent - elle lui dit quand même qu'elle a envie de l'embrasser. ça, c'est pas raisonnable. et c'est pour ça qu'elle veut qu'ils rentrent chez eux. elle en a marre d'être ici, marre de devoir se retenir. putain, ils se sont déjà retenus assez longtemps pour ne pas continuer maintenant. et elle sent les doigts d'ares qui se referment autour des siens. comme s'il était dans la retenue aussi et ça doit être le cas. "j’sais pas c’que j’vais t’faire si on rentre." elle se mord la lèvre, athéna, sent le souffle chaud d'ares contre son cou, ses lèvres aussi. et heureusement que ses doigts sont entremêlés aux siens. rien qu'en entendant les sous-entendus, elle veut plus, athéna. "tout ce que tu veux, ares." littéralement. murmure que seul lui peut entendre, prononcé dans un souffle. à deux doigts de remuer son bassin contre le sien. à deux doigts de perdre la tête. "j'veux que tu me touches. et te toucher aussi. s'te plait." c'est prononcé encore plus bas, parce qu'elle sait pas s'il y a qu'eux ici, a pas fait attention, s'en tape tant qu'il est contre elle. athéna, elle sait se retenir pour un tas de trucs, mais quand il s'agit de ces pulsions-là, c'est une toute autre histoire. pas en public. faut juste que ça reste imprégné dans son crâne. ouais, il faut qu'ils bougent, sinon, elle va vriller, athé.

Tes doigts qui serrent les siens, comme si ça allait contenir les pulsions qui te traversent l’échine comme une décharge électrique. Elle peut pas t’dire des trucs comme ça, ça t’donne envie de tout lâcher pour t’occuper d’elle, priorité, numéro un de ta vie. La vérité c’est que si tu décides de la suivre et de rentrer à l’appartement, tu risques de n’pas savoir garder tes mains dans tes poches. Et tu veux être sûr qu’elle en ait bien conscience, qu’elle soit préparée à cette éventualité. "tout ce que tu veux, ares." Et cette réponse, elle t’fait un peu plus perdre la tête. "j'veux que tu me touches. et te toucher aussi. s'te plait." qu’elle te chuchote au creux de l’oreille. Et c’est le déclic. Tu te recules, tu la libères de ton emprise sur elle. Et tu lui prends la main, enclenchant la marche hors du Bloc. Tu fais même pas attention à la brune de tout à l’heure ni au gars d’Athéna devant qui vous passez, tout c’que tu cherches, c’est l’emmener à l’extérieur du club. Et une fois à l’extérieur, tu marches, encore, pas rapide, tu la traines derrière toi. Plusieurs rues passées, il fait nuit noir sur Detroit, Krainz Woods a l’air désert. Et il n’vous reste plus beaucoup d’route à faire pour arriver chez vous, mais toi, tu peux plus. Alors au détour d’une ruelle, tu pivotes à quatre-vingt-dix degré pour être un minimum cachés. T’as pas lâché sa main, elle arrive face à toi dans cette petite allée sombre et tu l’attires contre toi pour venir vigoureusement plaquer tes lèvres contre les siennes. Un baiser avide qui lui maltraite les lippes. Puis y’a ta main qui se pose sur son épaule, la fait se reculer d’un petit pas. "Qu’est-ce qu’on fout Athé putain?" Parce que tu l’sais, qu’c’est pas bien. Mais si c’est si mal, pourquoi c’est si bon? "Ça veut dire quoi tout ça? J’suis jamais censé faire ça en dehors de l’appart ? J’connais pas tout ça moi, j’ai jamais fait Athé, j’sais pas comment ça marche. Puis tu m’connais, j’réfléchis pas avant d’agir, j’vais merder, c’est obligé." Tu vas faire une connerie, c’est sûr. Que ce soit en l’embrassant ou en lui prenant la main dans la rue ou dans un café voire même une boite de nuit, ou en passant le temps dans d’autres bras, ou en la forçant un jour où elle voudra pas. T’espères sincèrement que rien d’tout ça n’arrivera. En attendant, tu poses la question à la personne concernée. Voir c’qu’elle va dire, avoir une idée de c’quelle pense là tout de suite. Parce que toi, honnêtement? T’es complètement paumé.

athéna, elle n'attend que ça: qu'ils rentrent. toutes ces déclarations lui ont donné des idées. leur proximité aussi. elle veut voir ce que ça fait, athé, quand elle est pas défoncée. elle veut voir si ça change quelque chose. surtout, elle veut ares. se retient pas de lui dire et elle voit qu'il comprend quand son corps se décolle du sien. quand ares lui prend la main et l'entraine. en dehors des toilettes d'abord, puis en dehors du bloc. ares trace et athéna fait de même, main accrochée à la sienne. à la rapidité de ses pas, elle sait qu'ares est aussi impatient qu'elle. tant mieux. parce qu'elle n'en peut plus. les rues de krainz woods sont calmes et dans d'autres circonstances, elle s'amuserait surement à observer les étoiles qui brillent, athéna. mais pas ce soir. pas le temps. ares se retourne, la surprend quand il l'attire contre lui et que ses lèvres se plaquent contre les siennes. froncement de sourcil quand il s'éloigne, ou plutôt quand ares éloigne athéna en posant une main sur son épaule, recul forcé. "Qu’est-ce qu’on fout Athé putain? Ça veut dire quoi tout ça? J’suis jamais censé faire ça en dehors de l’appart ? J’connais pas tout ça moi, j’ai jamais fait Athé, j’sais pas comment ça marche. Puis tu m’connais, j’réfléchis pas avant d’agir, j’vais merder, c’est obligé." son regard se braque dans le sien et elle voit, athé, qu'il est sincère. qu'il est perdu. et honnêtement? elle n'est pas plus avancée que lui.  parce qu'elle aussi, elle sait pas si elle va réussir à se contenter du privé. qu'elle sait pas comment elle réagira une fois bourrée et qu'il arrivera devant elle. elle en sait rien. se retiendra. pas le choix. "j'sais pas ce qu'on fout, ares. j'sais pas ce que ça veut dire." et surement que c'est pas ça qu'il veut entendre. alors elle s'arrête pas là. "t'as le droit de me toucher en public. y a plein de trucs qu'on fait déjà, ares. c'est juste s'embrasser qu'on pourra pas faire. ou ce qu'on a fait dans les toilettes, parce que je suppose que d'un oeil extérieur, le câlin était beaucoup trop long. enfin, j'en sais rien." mais c'est vrai qu'ils sont déjà tactiles ares et elle. et c'est pas comme si les frères et soeurs avaient interdiction de se toucher. "arrête de réfléchir, okay? c'toi et moi, le reste, on s'en fout." athéna sait très bien qu'un d'entre eux fera de la merde à un moment. parce que c'est normal. mais ils feront attention. ares se poserait pas de questions s'il allait pas faire attention. c'est trop tard, maintenant, pour revenir en arrière.

Tu l’entraînes à l’écart des regards, vous vous enfoncez suffisamment loin dans les ruelles sombres de Detroit qui brûle en permanence. Suffisamment pour que tu puisses l’attirer contre toi et céder — juste un peu — à tes pulsions. Juste un peu, un peu trop sûrement déjà — un baiser, fougueux, p’têtre un peu maladroit. Et tu penses quand même à ce gars qu’elle a embrassé une heure avant, t’aimes pas savoir que tu passes après, ça te dégoûte un peu à vrai dire. Et puis tu te ravises, tu la repousses un peu. Assailli de questions. D’interrogations. Qu’est-ce que vous faites, putain? C’est pas normal. Vous pouvez pas faire ça. Vous êtes sortis tous deux du déni, c’est bien. Mais c’est pas pour autant que c’est bien. Au contraire. C’est le tabou, c’est l’interdit, c’est le crime. Et puis même, c’truc de se lancer, pour de vrai, de lui promettre fidélité, c’est pas toi, t’as jamais fait ça, tu t’es jamais attaché à personne de cette façon là. Alors tu risques de merder, d’la décevoir, elle te connaît en plus, elle devrait le savoir. "j'sais pas ce qu'on fout, ares. j'sais pas ce que ça veut dire. t'as le droit de me toucher en public. y a plein de trucs qu'on fait déjà, ares. c'est juste s'embrasser qu'on pourra pas faire. ou ce qu'on a fait dans les toilettes, parce que je suppose que d'un oeil extérieur, le câlin était beaucoup trop long. enfin, j'en sais rien." Ouais, ça va être compliqué alors. Plus que ce que tu t’imaginais. "arrête de réfléchir, okay? c'toi et moi, le reste, on s'en fout." Tu hoches doucement la tête. C’pas ton genre pourtant, de réfléchir. Toi, t’es le gars qui fonce dans le tas sans même avoir établi de plan. ‘On verra sur le tas’, tu te dis. Alors pourquoi là, ça marche pas? Y’a p’têtre trop en jeu? Parce que c’est votre relation toute entière qui pourrait s’écrouler. Si tu fais d’la merde. Si elle fait d’la merde. Si ça fonctionne pas. Tu sais pas où vous allez, tu sais pas c’que vous faites. Tout c’que tu sais, c’est que… "C’est pas bien." Mais t’as jamais été le gars qui se pliait aux règles. Tu préfères les éviter, les briser. Jamais on te dira ce que tu dois faire. C’est toi qui décides, et si tu décides d’la vouloir elle, tant pis. Main qui glisse sur sa nuque, qui ramène encore une fois ses lèvres contre les tiennes. Parce que c’est ça, qu’tu veux. C’est ça, qui t’fait battre le coeur à tout rompre. C’est elle.

les probabilités pour que ça foire sont nombreuses, athéna le sait. parce que les kaiser réfléchissent pas assez. que ce soit ares ou elle, c'est la même chose. même si les échelles sont différentes. y en aura toujours un qui fera une connerie. ça la fait flipper, à athé, mais qu'est-ce qu'elle peut y faire? s'ils pensent comme ça, alors ils ont plus qu'à s'arrêter tout de suite. mais ils en seraient pas capable. elle le sait, du plus profond d'elle-même, que c'est trop tard pour faire marche-arrière. ce serait faire semblant et ça non plus, les kaiser savent pas faire. trop impulsifs, parce qu'athéna, quand elle veut quelque chose, elle fait tout pour l'avoir. quitte à manipuler et à utiliser des moyens perfides. peu importe. et là, c'est ares qu'elle veut. encore plus quand ses lèvres se posent contre les siennes. mais ares la fait reculer avant même qu'elle ait le temps de l'agripper. et on dirait qu'ares essaie de se raisonner, qu'il flippe autant qu'elle. athéna, elle essaie de le rassurer comme elle peut. de se rassurer elle-même aussi. parce qu'elle sait au fond, que même s'il fait de la merde, même si elle le déteste, elle l'aime quand même. que même si les je t'aime ont changé, la base est toujours là. béton armé incassable. "C’est pas bien." ça aussi, athéna le sait. qu'ils devraient pas faire ça, que c'est mal, que c'est pas normal, que c'est malsain. ouais, ça fait plus d'une semaine qu'elle se le répète. mais elle a pas réussi à s'en convaincre. c'est pas maintenant qu'elle changera d'avis. la main d'ares qui se pose sur sa nuque coupe sa réflexion, pire encore quand il se remet à l'embrasser. "si c'est si mal, pourquoi c'est si agréable?" qu'elle souffle contre ses lèvres quand elle reprend sa respiration. pourquoi est-ce qu'elle a des papillons dans le ventre? pourquoi est-ce que des frissons la parcoure dés qu'il la touche? pourquoi est-ce qu'elle a autant envie de lui? et ses doigts agrippent le t-shirt d'ares, tirent dessus pour l'approcher encore plus d'elle, glissent sur son torse la seconde d'après. contact électrique qui lui rappelle qu'ils sont toujours dans la rue. mais ça l'empêche pas de mordre la lèvre inférieure d'ares. "si c'était si mal, j'aurais pas toutes ces envies dans le crâne" sincère et sa main glisse jusqu'à ce qu'elle revienne récupérer celle d'ares. tire dessus. pas en public, ils ont dit. chez eux, c'est mieux.

C’est pas bien. Tu le penses, tu lui dis. Partagé entre la morale et le vice. Pourtant, ça t’arrive jamais, c’genre de dilemme à la con. Les bonnes moeurs, tu connais pas toi. Tu fais que ce dont t’as envie sans t’soucier des conséquences et des on-dit. Sauf que si la conséquence, c’est d’détruire la seule relation à laquelle tu tiens dans ta vie, est-ce que ça vaut vraiment le coup? Pour une fois, tu t’poses la question. Et tu t’dis pas que vous formez un ‘couple’, non, ça serait mal te connaître. Genre de relation que t’as jamais eu, tu t’es jamais considéré comme tel avec qui que ce soit. C’est son dada à Athéna, d’enchainer les relations soi-disant sérieuses. Avec toi, pas de faux espoirs, pas de faux semblants. Tu sais juste que vous formez un duo de choc, depuis sa naissance finalement, depuis le jour où elle est née et qu’t’as promis de la protéger du monde entier. Juste que votre relation a pris un nouveau tournant, mais tu t’sens pas forcément lié ou coincé par une étiquette quelconque. Tu t’dis juste que maintenant, tu vas pouvoir profiter d’elle de la façon dont tu veux, sans te retenir. Et ça, c’est cool, hein? "si c'est si mal, pourquoi c'est si agréable?" Tu hausses doucement les épaules. T’as pas de réponse réelle à lui donner. "Ça a toujours meilleur goût quand c’est interdit." Que tu répliques, le souffle qui se heurte à ses lèvres. Ses doigts s’accrochent à ton t-shirt, elle cherche à t’approcher sans pour autant terminer son geste. Frustration qui reprend le dessus, coeur qui tambourine dans ta poitrine quand elle croque dans ta lippe. "si c'était si mal, j'aurais pas toutes ces envies dans le crâne" Et elle prend ta main pour t’entraîner à nouveau sur la route, la route vers chez vous. Tu la suis, à sa merci, sans l’ombre d’un doute, l’envie d’être derrière une porte fermée qui t’anime à te dépêcher. Et une fois arrivés, tu déverrouilles la porte, tu l’entraînes à l’intérieur pour la reclaquer aussitôt. "Putain, enfin." C’est pas trop tôt, ouais. Et tu te tournes à nouveau vers elle. La regardes dans la pénombre de l’appart. La vérité éclatée. Les yeux dans les yeux.

normalement, c'est athéna qui se pose les questions. elle qui réfléchit trop. elle qui fait toutes les éventualités dans sa tête avant d'agir. rôles qui s'inversent. parce qu'athéna, elle s'est déjà posée toutes les questions qu'elle avait à se poser ces derniers jours. tête qui était au bord de l'explosion tant c'était le bordel dedans. et quoi qu'ils fassent, ils sont coincés dans tous les cas. y a zéro alternative plus facile qu'une autre. faire comme si rien ne s'était passé, c'est pas envisageable: ça s'est vu. considérer que c'était un dérapage, ça marchera pas non plus. les idées sales sont trop présentes, athéna le sait. alors autant prendre la seule option viable: faire ce qu'ils veulent. de toute façon, ça restera entre eux alors au final, il est où le problème? y en a pas. c'est simple. culpabiliser, ça changera pas les faits. athéna, plus ça va et plus elle accepte le fait qu'ils sont complètement tarés, parce que c'est plus facile à gérer que l'auto-flagellation. "Ça a toujours meilleur goût quand c’est interdit." et peut-être qu'ares a raison, sauf qu'athéna, elle a pas vraiment l'impression que c'est l'interdit qui l'excite. en fait, elle a surtout l'impression que c'est lui et lui seul qui a cet effet-là sur elle. rien d'autre. même si c'est son frère et que c'est sale et malsain. tant pis. ils sont consentants, c'est le plus important. alors athéna, elle veut qu'ils rentrent chez eux. vite. c'est pour ça que ses pas sont rapides, c'est pour ça qu'ils mettent pas longtemps. "Putain, enfin." seuil franchi, regards qui se croisent et se percutent jusqu'à rester bloqués. la décision d'athéna est prise et peut-être qu'un jour, elle se dira qu'ils auraient mieux fait de choisir l'option d'oublier. peut-être. mais pas ce soir. "tu disais quoi tout à l'heure? que tu savais pas ce que t'allais me faire?" et le sourire qu'elle affiche est mauvais, mais dans le bon sens du terme. prête à faire un carnage. elle hoche la tête de manière positive, athéna, tandis qu'elle s'approche. sûre d'elle. prête à le bouffer. mais en attendant, elle se contente de lui enlever sa veste. son t-shirt sautera juste après.

Ouais, c’est p’têtre un peu l’interdit qui fait du bien. C’est toujours plus séduisant quand c’est illégal. Quand c’est ‘pas bien’. Du moins, c’est comme ça qu’tu vois la vie, toi. Un job normal qui paye bien et qui t’rapporte aucun problème? Ha-ha, non merci. Allons s’enliser dans des deals pas clairs, tabasser des gamins, foutre des coups de couteau et enlever des nanas en guise d’otage. Ouais, ça c’est bien, c’est mieux. On sait pas si on va être payé après le coup, on sait pas quand on sera payé, on sait pas si on va s’en tirer ou s’faire coffrer. Mais ouais, tu préfères ça à un job de bureau de neuf heures du mat à cinq heures du soir. Mais p’têtre qu’avec Athéna, y’a pas qu’ça. Parce que dans tes relations, tu t’en fous un peu de l’interdit ou pas. Tu t’en fous un peu de la personne de manière générale. Alors avec Athéna, p’têtre que c’est plus que ça. Mais tu t’décides de ne plus réfléchir à tout ça. Pas ce soir, du moins. Là, tu veux juste profiter que le voile a été levé entre vous deux, profiter d’ses lèvres, profiter d’sa peau contre la tienne. Sans drogue, sans retenue. Voir c’que ça fait, aussi. P’têtre que ça sera différent, sans l’ecsta qui vous brûle les veines. Alors une fois la porte fermée, tu la dévores des yeux. "tu disais quoi tout à l'heure? que tu savais pas ce que t'allais me faire?" Elle affiche un petit sourire mesquin en s’avançant vers toi, telle une prédatrice refermant ses griffes sur sa proie. Elle te retire ta veste, la laisse tomber par terre. "Si. Je sais." Tu l’attrapes par le devant du jean et la ramènes rapidement contre toi. "Tu crois qu’les voisins vont encore se plaindre du bruit ce soir?" Petit sourire espiègle, alors que l’une de tes mains referme sa prise sur sa fesse. "Moi, j’espère bien…" Ton visage disparaît dans son cou pour venir mordiller sa peau, tes mains remontant dans son dos sous son haut. "Dis-moi qu’c’est ce que tu veux Athé… Dis-moi qu’tu regretteras pas demain matin." Pas comme l’autre fois. Parce que tu veux plus revivre ce genre de rejet. Pas d’sa part.