(arena) loathe entirely.

@athéna kaiser

Putain, ça y est. C’est l’grand jour. "La vérité, c’est une fois dans l’année mais j’te jure, c’est déjà trop." Qu’tu grommelles à Athé en enfilant ton jean devant le miroir de ta chambre. Tu pioches un polo rose dans ton armoire que tu passes sur tes épaules, laces une paire de converses après t’être assis sur ton lit pour ce faire.

"On mange rapidos et on s’casse ok?" Parce que t’es déjà saoulé. D’aller faire Noël chez vos parents. Tu sais qu’ça se passe jamais bien. Mais c’est la tradition. Et déjà qu’vous n’y allez quasiment pas dans l’année, ça va faire scandale si vous manquez Noël, fête familiale par excellence.

"T’es prête?" Qu’tu lances à Athé en sortant de ta chambre pour aller dans le salon. Tu replaces ton col de polo, t’enfiles ta veste en cuir et tu passes ta main dans tes cheveux devant le miroir. "Bon, ça ira comme ça, vu leurs gueules à eux t’façon…"

Tu soupires, contournes le comptoir de cuisine pour aller dans les placards. Tu sors deux shooters et tu les remplis de tequila. Tu lui en tends un quand elle te rejoint et tu lèves ton verre pour mimer une trinquerie avant de l’avaler cul sec. "Allez, let’s go. J’conduis." Qu’tu dis en sortant de l’appartement pour aller jusqu’à la voiture.

Vous grimpez dedans, tu mets la musique à fond.
Et tu respires.
Parce que t’as déjà le coeur qui palpite. Les nerfs tendus.
Soirée qui risque de partir en vrille à tout moment.

Arrivés dans le terrain vague qu’est Delray, tu te gares devant la baraque délabrée. Votre maison d’enfance. Toit recouvert de neige, à deux doigts de s’effondrer.
"Bon ben… bon courage."
En espérant qu’tu ne tapes personne ce soir. Mais qui sait ?
Et vous sortez de la voiture pour aller frapper à la porte de papa et maman Kaiser.

le manque de motivation d'athéna doit se lire sur son visage. comme tous les ans. parce que c'est toujours la même chose. ça démarre en reproches et ça finit toujours en embrouille. "La vérité, c’est une fois dans l’année mais j’te jure, c’est déjà trop." athéna acquiesce. au moins un sujet sur lequel ils sont toujours d'accord. leurs géniteurs sont deux cons et hâte d'assister à leurs enterrements respectifs. d'ailleurs, niveau vêtements, athéna s'emmerde pas. un jean bleu troué basique avec un haut noir. si elle s'attendait pas à prendre cher, elle s'habillerait tout en noir - juste pour montrer son manque d'envie d'être avec eux, mais bon.

"On mange rapidos et on s’casse ok?" "ouais et si jamais y en a un de nous deux qui veut partir, on s'casse avant, ça marche?" parce que manger, finalement, ils peuvent le faire tous les deux après si jamais ça part en couilles avant. athé a remarqué que plus le temps passe et moins elle a de patience. moins elle arrive à encaisser les commentaires en fermant sa gueule surtout. c'est surtout ça. "T’es prête?" elle hausse les épaules - parce qu'en vrai, ce serait pour autre chose, elle aurait clairement fait plus d'efforts, mais. "Bon, ça ira comme ça, vu leurs gueules à eux t’façon…" ouais, exactement. "heureusement qu'on est là pour remonter le niveau." à se demander comment ils ont fait pour les sortir.

athéna attrape le shooter qu'ares lui tend, trinque avec lui et le boit cul sec. elle enfile son manteau juste après et récupère son sac qu'elle avait laissé dans sa chambre. "Allez, let’s go. J’conduis." athéna soupire - pas parce qu'il veut conduire, mais parce qu'ils y vont. pour de vrai. et dans la voiture, athéna sent qu'ares est tendu. c'pour ça qu'elle passe sa main sur la nuque de son frère pour le masser doucement. par la même occasion, elle essaie de se détendre aussi. ça marche pas vraiment. y a sa jambe qui bouge toute seule. putain, faudrait vraiment qu'ils coupent les ponts une bonne fois pour toutes. ça ferait des vacances.

"Bon ben… bon courage." lui dit ares une fois qu'ils se garent et athéna, encore une fois, soupire. "ouais, toi aussi. force à nous." puis ils descendent pour aller frapper à la porte et athéna croise les bras. fermée, parce qu'elle a pas envie d'être là et qu'elle arrive même pas à faire semblant. "vous êtes en retard." dit leur mère en ouvrant la porte et athéna hausse un sourcil, serre les dents. "on est là, c'est le principal, non?" et en vrai, le ton d'athéna n'est même pas agressif - il annonce juste que c'est bon, pas la peine de commencer à râler tout de suite. "pas c'ton-là avec moi, athéna." la réponse de sa mère, par contre, est jetée sur un ton mauvais, l'air de sous-entendre 'commence même pas à me répondre, toi'. et athéna lève la tête vers ares, lui lance un regard blasé. non, ils risquent de ne pas rester longtemps, c'est sûr.

Noël en famille, c’est l’enfer. D’la torture pure et dure. Et pourtant, vous êtes les seuls à vous infliger ça. Vous n’vivez plus là-bas. Techniquement, suffirait d’dire ‘non, on vient pas’ et basta. Mais c’est pas aussi simple. L’emprise des parents, les menaces, marques du passé qui restent ancrées.

Alors ouais, vous continuez d’y aller. Mais vous mangez, et vous vous barrez. On traine pas, c’pas un moment joyeux où on profite du temps passé avec la famille. No fucking way. "ouais et si jamais y en a un de nous deux qui veut partir, on s'casse avant, ça marche?" Tu hoches la tête en approuvant ses propos. Heureux qu’elle soit sur la même longueur d’onde. Et elle est probablement dans un meilleur état d’esprit qu’toi. Athéna, elle, elle a appris à s’en foutre. Toi, pas vraiment. Toi, tu ressens un truc pas cool. Genre… du stress? Une boule à l’estomac, la gorge serrée. Alors tu vous verses deux shooters et c’est parti, en route vers la maison d’l’horreur.

Et pendant tout l’trajet, tu fixes la route. Mains serrées sur le volant. Et tu sens les doigts d’Athé caresser ta nuque, comme pour t’calmer. Ça marche un peu — pas tellement, en vrai, mais ça fait un peu d’bien alors tu lui dis pas d’arrêter.

Arrivés devant, garés, tu lui souhaites un bon courage. "ouais, toi aussi. force à nous." Et tu dis rien, descends de la voiture pour aller frapper à la porte qui s’ouvre presque instantanément. "vous êtes en retard." Bonjour, maman. "on est là, c'est le principal, non?" Tu regardes ta mère, tu sens déjà qu’c’est tendu, et pas que de ton côté. "pas c'ton-là avec moi, athéna." Tu serres les dents. L’envie d’attraper Athé contre toi. Réflexe de protection que tu réprimes de tout ton être. Athéna qui t’regarde, tu le sens. Mais tu dis rien. Pas encore. Tu prends sur toi. Ça va aller. C’est histoire de quoi, deux heures? Allez.

Vous entrez dans la vieille maison et putain c’que c’est crade. C’est le bordel — et pourtant, t’es pas l’plus grand fan de rangement, Ares, mais là, c’est chaud. Tu lances un regard à Athéna et elle a l’air de penser la même chose. Votre père, assis dans le fauteuil à regarder les bêtisiers de Noël débiles à la télé. "Salut p’pa." Qu’tu lances pour annoncer votre présence. "Bah c’est pas trop tôt, on allait presque commencer à manger sans vous !" Qu’il dit en se levant et ta mâchoire se contracte. "C’bon, m’man l’a déjà dit, on a dix minutes de retard, c’pas la mort. Il neige dehors, on a juste roulé plus doucement pour éviter d’crever dans le bas-côté." Il regarde Athéna de haut en bas, ignorant tes justifications. "Il neige et tu t'habilles comme ça? Aies un peu de respect pour toi-même, Athéna." Intérieurement, tu expires. Lentement. Doucement. Profondément. Pour te retenir de lui dire de fermer sa gueule. Et maintenant, c'est toi qu'il regarde de la tête aux pieds avant d'ajouter : "Tu t’es encore battu? J’espère que l’autre gars était dans un état bien pire que toi. Tu penses qu’ça fait caïd d’avoir une cicatrice entre les deux yeux? Nan, ça montre juste que quelqu’un a réussi à t’taper dessus. Ça montre juste que t’es un faible. T’es un Kaiser, Ares — l’oublie pas." C’comme si t’arrivais plus à desserrer les dents à présent. Le coeur qui bat. Toujours impressionné, impressionnable. Les mots qui coupent toujours autant. "Ouais, je sais." Que t’es un Kaiser. Putain, tous les jours on t’le rappelle, et c’est pas forcément très glorieux. Le nom n’a plus la même grandeur, et si de leurs jeunes années, vos parents avaient une réputation qui les précédait et qui gardait les embrouilles loin d’eux de par leur renommée, c’est plus le cas maintenant. Les mentalités ont changé, le racisme a été repoussé — y’a Mexicantown maintenant, et puis la future nouvelle maire latina, et puis y’a North End qui est rempli de blacks, alors ouais, le nazisme, c’plus trop à la mode maintenant. Les Kaiser ont mauvaise réputation, maintenant. Mais d’vant ton père, tu la ramènes pas. Parce que y’a c’truc que tu t’expliques pas. L’envie — l’besoin — de plaire. De pas l’décevoir, d’le rendre fier. Alors que putain, tu l’détestes. T’en es certain, jamais d’la vie tu voudrais être comme lui. Alors pourquoi t’essayes toujours autant? Pourquoi t’encaisses toujours en silence quand ça t’concerne? T’en sais foutrement rien. Mais là encore, tu t’tais, et vous allez tous vous asseoir à table. Ta mère et ton père en face de vous deux.

"Alors, comment se passe la vie dans votre appartement? Toujours capables de payer les factures pour l’instant?" Ta mère qui fait semblant de s’inquiéter, probablement pour trouver un prétexte pour vous achever. "Ouais, ça va, on a chacun nos jobs qui rapportent, c’tranquille." Putain, la conversation tourne déjà en rond. Et tu regrettes déjà d’être venu. Ah et, Joyeux Noël, en fait.

clairement, la politesse, les parents kaiser connaissent pas. suffit de voir l'accueil que leur réserve leur mère pour le comprendre. mais athéna reste zen, s'contente d'un regard blasé et d'arrêter de lui répondre. elle en vaut pas la peine. et même si athéna pense ça maintenant, elle sait très bien que ça va pas lui plaire - toutes les remarques qu'ils vont se prendre dans la gueule pendant tout le repas. en fait, elle a plus le temps pour ces conneries. elle a passé l'âge d'en prendre plein la gueule gratuitement. elle lève la tête vers ares, lui lance un regard, juste avant qu'ils rentrent. et putain, c'est dégueulasse. vraiment une piaule de merde. dieu merci, ils habitent plus ici. "Salut p’pa." ares sera poli pour deux, très bien. "Bah c’est pas trop tôt, on allait presque commencer à manger sans vous !" ils se sont passés le mot? qu'est-ce qu'il y a, ils croient qu'ares et athéna ont que ça à faire? contrairement à eux, ils ont une vie. "C’bon, m’man l’a déjà dit, on a dix minutes de retard, c’pas la mort. Il neige dehors, on a juste roulé plus doucement pour éviter d’crever dans le bas-côté." sinon, ils peuvent pas juste les envoyer se faire enculer? non? d'accord. athéna croise les bras, s'dit qu'ils ont rien à faire là. et d'ailleurs, ça s'confirme quand son daron la dévisage. ah, ça y est, ça va commencer. "Il neige et tu t'habilles comme ça? Aies un peu de respect pour toi-même, Athéna." athéna fronce les sourcils. pour elle-même, du respect, elle en a un tas. pour eux par contre? zéro. "pour une fois que j'mets un jean." qu'elle lâche en haussant les épaules, bataille de regards qui s'enclenche entre elle et son père. certes, s'il y a bien une personne sur terre qui lui fout vraiment la trouille, c'est lui, mais y a ares avec elle, alors elle craint rien. "Et t'as pas honte en plus. J'serai pas étonné le jour où j'te croise sur un trottoir." ah ok. athéna cligne des yeux plusieurs fois. ça la traite de pute au calme. mais elle a pas vraiment le temps de répondre, parce qu'elle voit à son regard qu'il passe à ares. athéna s'remet à froncer les sourcils direct. "Tu t’es encore battu? J’espère que l’autre gars était dans un état bien pire que toi. Tu penses qu’ça fait caïd d’avoir une cicatrice entre les deux yeux? Nan, ça montre juste que quelqu’un a réussi à t’taper dessus. Ça montre juste que t’es un faible. T’es un Kaiser, Ares — l’oublie pas." non mais quel connard. il s'est vu, lui? il s'croit pas faible? c'pas parce qu'on sait se servir de ses poings et qu'on parle mal à ses gosses que ça rend fort. "Ouais, je sais." beaucoup moins détaché qu'elle, elle l'entend au ton de la voix de son frère. et elle a envie de le secouer pour lui dire de pas l'écouter. mais là? c'pas le moment. elle le fera quand ils seront partis.

assis en face de leurs parents, athéna a envie d'utiliser son couteau d'une toute autre manière que pour couper sa viande. but there she is. "Alors, comment se passe la vie dans votre appartement? Toujours capables de payer les factures pour l’instant?" ouais et puis contrairement à eux, ils vivent pas dans un tas de merde. "Ouais, ça va, on a chacun nos jobs qui rapportent, c’tranquille." ouais, parce que c'est pas des cas-sociaux, eux. en plus, la nourriture est même pas bonne. ils auraient mieux faire de commander kfc ou un bail dans le genre. "J'savais pas que serveuse était un métier qui rapportait." athéna relève la tête, lance un regard à sa mère. l'air faussement inquiet est passé à un petit sourire mesquin. athéna connait, elle a le même. "ni femme au foyer, mais comme vous avez toujours un toit, j'suppose que si." et athéna sait qu'avec cette phrase, les piques vont partir de plus en plus en vite. mais bon, athé n'est pas venue ici pour passer un bon moment. "Tu penses que serveuse c'est mieux, peut-être? Si t'étais moins stupide et si tu t'habillais correctement, tu pourrais faire mieux. Mais bon, on a jamais rien attendu de toi. Ni de ton frère. Tant mieux d'ailleurs, on aurait été déçus." connasse. "C'est sûr qu'il y a rien à attendre de deux déceptions comme vous." rajoute l'autre. et athéna serre le poing sous la table. et elle aimerait bien avoir quinze ans et savoir fermer sa gueule. dommage que ce temps-là soit passé. "en même temps, avec des parents comme vous, c'est forcément un mauvais départ dans la vie." "Continues comme ça, Athéna. C'est pas parce que ton frère est là que tu dois perdre la mémoire." ah donc on passe aux menaces? super.

À peine arrivés, même pas l’manteau enlevé, que les remarques fusent. Athéna beaucoup moins calme que toi. Beaucoup moins tolérante, surtout. Parce que toi, à la limite, les critiques sur ta personne, tu les encaisses sans dire un mot. Mais faut pas qu’ils s’en prennent à Athéna. Ça serait là que tu pourrais vriller et les envoyer chier. Ta soeur, elle, elle s’en fout qu’ce soit sur toi ou sur elle, dans les deux cas, elle réplique et ça tranche. Elle tient ça d’votre mère, ça c’est clair.

Remarque sur la tenue d’Athé. "pour une fois que j'mets un jean." Ouais, c’est pas faux, elle est plutôt couverte comparé à d’habitude. "Et t'as pas honte en plus. J'serai pas étonné le jour où j'te croise sur un trottoir." T’as déjà le poing qui se serre, Ares. Mais, quels putain de parents parlent comme ça à leurs gosses? Sauf qu’t’as pas le temps de répliquer que votre daron a déjà dirigé sa haine contre toi. Le fils raté, espoirs évincés à l’adolescence, quand c’est tes poignets que t’as tranché. Depuis ce jour là, plus rien n’a été pareil. Comme si t’étais bon qu’à jeter. Ça ressort dans son discours d’ailleurs — mais tu t’contentes d’acquiescer. Pas envie d’faire un scandale. Et la fierté p’têtre un peu blessée.

Assis à la table, c’est la mère qui attaque à nouveau. Ouais, vous vous en sortez — mieux qu’avec eux, dans tous les cas. "J'savais pas que serveuse était un métier qui rapportait." "ni femme au foyer, mais comme vous avez toujours un toit, j'suppose que si." "Tu penses que serveuse c'est mieux, peut-être? Si t'étais moins stupide et si tu t'habillais correctement, tu pourrais faire mieux. Mais bon, on a jamais rien attendu de toi. Ni de ton frère. Tant mieux d'ailleurs, on aurait été déçus." "C'est sûr qu'il y a rien à attendre de deux déceptions comme vous." Joute verbale entre les trois. Toi, tu pinces les lèvres, te contentes de bouffer le poulet qui s’trouve dans ton assiette. Même si t’as envie de les cogner. Nan, c’est une fois par an, fais un effort. Mais putain, ils en font eux, des efforts? Ils en ont jamais fait, pourquoi vous devriez bien vous comporter, au final? La menace des coups? Qu’est-ce que tu t’en branles, tu les foutrais KO en deux coups d’poing. T’es plus aussi frêle qu’avant. "en même temps, avec des parents comme vous, c'est forcément un mauvais départ dans la vie." "Continues comme ça, Athéna. C'est pas parce que ton frère est là que tu dois perdre la mémoire." Tu relèves la tête vers ton père. "Ça veut dire quoi, ça ?" Tournes la tête vers Athé qui dit rien. Puis à nouveau vers ton père. Et encore vers Athé. Pour finalement revenir sur ton daron. "Quand j’pose une question j’aimerais bien qu’on m'réponde." Le ton plus ferme. Parce que tu sens qu’y’a un truc qui cloche. Alors tu poses tes couverts dans un cliquetis dérangeant. Mains à plat sur la table. "Perdre la mémoire de quoi?" Que tu redemandes, encore une fois. T’aimes pas avoir l’impression d’être exclu d’une conversation de manière générale. Alors encore moins quand ça concerne Athé et ton père. "Ares, mange." Ta tête se tourne vers la concernée. "Je t’ai pas parlé à toi." "Parle mieux à ta mère." "Toi réponds-moi avant d’me donner des ordres." Tu restes cordial, mais putain, ils doivent tous sentir l’atmosphère qui s’est alourdie d’un coup. La tension qu’t’as créé. Et si personne te répond, ça va faire qu'empirer.

on pourrait croire qu'après les salutations très peu cordiales qu'ont eu ares et athéna en guise de bienvenue pour la soirée, ça se serait arrêté là. mais non, toutes les occasions sont bonnes pour que leurs parents fassent chier. et athéna prend un malin plaisir, elle avoue, à ouvrir sa grande gueule pour les calmer. et de toute façon, un jour, elle finira tout simplement par ne plus venir. de toute manière, ils pourront rien y faire. hades les boufferait tour à tour. alors athéna réplique à toutes les piques qu'on lui lance. et sa mère fait de même. faut pas croire, mais à ce niveau-là, athé a eu une bonne prof. ouais, putain et elle en est pas fière, mais c'pas maintenant qu'elle va changer. sauf que c'est son père qui vient foutre la merde avec sa grande bouche. si elle a réussi à rien dire pendant si longtemps, il pourrait au moins faire l'effort de faire la même chose. parce qu'entre elle et ses parents, c'est rigolo, ouais, on s'amuse à s'en foutre plein la gueule jusqu'à ce qu'ares et elle en aient marre et finissent par se barrer. mais là, c'pas la même. athéna veut pas qu'ares s'énerve vraiment. le résultat sera trop imprévisible. "Ça veut dire quoi, ça ?" athéna sent le regard de son frère sur elle, mais elle préfère jouer le rôle de celle qui voit pas et qui n'entend pas. la seule personne qu'elle regarde c'est son père avec un air mauvais qui fait clairement comprendre un lourd 'ferme ta gueule'. "Quand j’pose une question j’aimerais bien qu’on m'réponde." athéna comprend et il a beau ne pas rigoler, être sérieux et tout, elle continue de rien dire. et elle le voit poser ses couverts du coin de l'oeil. putain. si elle a rien dit quand c'est arrivé, y a quoi maintenant? quatre-cinq ans? elle compte rien dire maintenant. et c'bon, c'pas dramatique. "Perdre la mémoire de quoi?" et encore une fois, athéna lance un regard mauvais à son daron qui lui rend bien. personne voudrait créer une diversion en jetant une assiette parterre? non? super. "Ares, mange." ça va pas marcher, cette technique. "Je t’ai pas parlé à toi." "Parle mieux à ta mère." "Toi réponds-moi avant d’me donner des ordres." athéna tourne la tête vers ares, parce que c'est pas les deux connards qu'ils ont en face qui vont réussir à le détendre. elle peut essayer de noyer le poisson, mais elle sait qu'il lâchera pas le morceau. putain, fait chier. "ares, c'est rien. c'bon, tu le connais, tu sais très bien qu'il dit toujours de la merde pour faire son intéressant. il a que ça à faire de toute façon." mains qui ont lâché ses couverts avant qu'elle se mette à parler, dont une qui est sous la table. sur la cuisse d'ares, doigts serrés dessus. qu'athéna s'énerve, c'est une chose, mais lui? non. "Parle mieux, Athéna." et rien qu'à l'entendre, elle sait que c'est une menace, mais rien à foutre. elle l'emmerde, trop concentrée sur ares. "c'est toujours la même chose, lui ou elle qui insulte et moi qui réponds. rien d'intéressant." elle balance pas de 'j'te jure' dans le vide, parce que ce serait un mensonge et elle a pas envie de lui mentir. "Ça y est, ça joue la victimisation. T'es tout le temps en train de chercher, Athéna. Évidemment que tu finis par trouver." athéna se retourne vers sa mère, regard meurtrier, elle voit pas qu'elle est occupée là? "encore une fois, on t'a pas parlé." connasse. "Deux enfants ingrats qui s'étonnent quand on finit par les cogner." zéro aide. clairement, ils sont pas sur le même longueur d'onde. "il m'a pas frappé." précise athéna à ares directement. "J'aurais dû." athéna ferme les yeux, s'dit que vraiment, pas savoir fermer sa gueule quand il faut, elle sait de qui elle le tient. deux exemples type. "c'était quand t'as été arrêté, il m'a étranglé vite fait. rien de grave. on s'en fout." genre, c'est bon, il sait que ça la dérange pas. même si clairement, la nuance c'est que leur père l'a pas fait de la meilleure des façons et c'était putain de désagréable et elle a flippé. mais rien de grave. c'est passé maintenant de toute façon. "on s'en fout, ares." qu'elle redit direct, pour appuyer ce fait. vraiment, c'est pas important.

Ah c’est marrant, hein? Jusqu’à c’que ça le soit plus. Parce que si c’est telle mère telle fille, c’est aussi tel père tel fils. T’as hérité du comportement violent et imprévisible de ton paternel. Alors quand on t’énerve, ça pète. Et ça, ça devient rapidement tendu. Les secrets, t’aimes pas ça. Surtout quand ça concerne Athéna. Encore moins quand ça concerne Athéna et ton père. Parce que tu le connais. Tu sais de quoi il est capable. Et ça t’agace au plus haut point, quand tu parles dans le vide. Quand tu poses des questions sans réponse. Quand tout le monde se lance des regards qui veulent tout dire. Qui cachent quelque chose. Qui te laissent exclu de tout ça. Sauf que non. T’es têtu, Ares. Et quand tu veux savoir quelque chose, tu obtiens des réponses. Peu importe ce que tu dois faire pour en arriver là. Alors t’insistes. T’essayes de garder ton sang-froid. Tu poses calmement tes couverts sur la table — alors que t’as déjà envie de balancer toute la vaisselle qui s’y trouve par terre. Et maintenant, c’est toi qui joue au ping-pong entre les regards de ton père et Athé, les remarques de ta mère et de ton père qui suivent. "ares, c'est rien. c'bon, tu le connais, tu sais très bien qu'il dit toujours de la merde pour faire son intéressant. il a que ça à faire de toute façon." Ah, enfin, elle a retrouvé sa langue elle. Et non, sa main sur ta cuisse n’aide pas à te calmer, au contraire. "Parle mieux, Athéna." Il veut mourir en fait, lui? "c'est toujours la même chose, lui ou elle qui insulte et moi qui réponds. rien d'intéressant." Pourquoi t’es toujours pas convaincu? Pourquoi ça sent le mensonge à plein nez? "Ça y est, ça joue la victimisation. T'es tout le temps en train de chercher, Athéna. Évidemment que tu finis par trouver." Trouver? Ah ouais? Et qu’est-ce qu’elle a trouvé justement? Parce que c’est ça qu’t’essayes désespérément de savoir. "encore une fois, on t'a pas parlé." "Deux enfants ingrats qui s'étonnent quand on finit par les cogner." Tu clignes des yeux. "Pardon?" Tu retires la main d’Athéna qui était sur ta cuisse. C’pas une aide là. "il m'a pas frappé." "J'aurais dû." Mâchoire qui se serre. Vraiment, tellement fort qu’tu pourrais te péter les dents. "c’était quand t'as été arrêté, il m'a étranglé vite fait. rien de grave. on s'en fout. on s'en fout, ares." Parce qu’elle croit que répéter ça deux fois, ça va atténuer c’qu’elle vient de balancer? Elle s’est faite étranglée et elle t’a rien dit? Y’a ton cerveau qui bouillonne, ton sang qui n’fait qu’un tour. Et pourtant, t’es de marbre. Tu la regardes pas — pas elle — mais tu regardes ton père. Yeux dans les yeux, en silence. Tendu comme un élastique prêt à céder. "Ok." Et tu reprends tes couverts pour recommencer à manger, yeux qui ne quittent pas ceux de ton paternel pour autant. Combat silencieux que tu comptes bien gagner. Le feu qui allume tes prunelles. L’envie d’utiliser le couteau pour faire autre chose que racler ton assiette. Ouais, tu l’détestes. Autant que ton être puisse le faire.

ping-pong incessant qui casse la tête. mais faut toujours qu'il y en ait un qui dise la phrase de trop. et il aurait mieux valu que leur père ferme sa bouche, mais faut croire que chez les kaiser, se taire, c'plus facile à dire qu'à faire. sauf là. athéna a pas envie de parler, parce qu'elle a pas envie qu'ares s'énerve. enfin, qu'il soit un peu énervé parce qu'ils sont là, c'est une chose, mais qu'il s'énerve par rapport aux actions de leur père? ça en est une autre. mais athéna essaie quand même de justifier la chose, de noyer le poisson, mais les parents aident pas. parce qu'ils continuent de l'ouvrir et d'empirer les choses. tandis qu'elle, elle essaie de calmer ares, main posée sur sa cuisse, elle veut attirer son attention. que les deux autres ferment leur gueule et la laisse parler tranquille. mais non, ça marche pas comme ça ici. "Pardon?" ares qui enlève la main d'athéna et elle soupire, discrètement, avant de clarifier directement les choses. obligée de lâcher le morceau. et elle voit bien, qu'il est vénère. putain. et ça la stresse qu'il la regarde pas, ça la stresse parce que son regard quitte pas celui de leur géniteur et ça, ça va pas aider. "Ok." qu'il lâche tout en récupérant ses couverts. mais elle voit, que les deux continuent de se fixer. alors athéna se retourne en direction de son assiette. lève la tête vers sa mère pour essayer de lui faire comprendre qu'il faudrait peut-être attirer l'attention sur autre chose. mais c'est peine perdue ça, elle est tellement conne qu'elle comprendra pas. ou alors elle comprendra, mais agira pas dessus. "C'pas la peine de regarder ton père comme ça, Ares. Si j'me souviens bien, Athéna l'avait traité de raté, alors ouais, c'était mérité." athéna se mord l'intérieur de la joue. elle veut pas empirer la situation, mais putain? elle est sérieuse, elle? elle veut quoi, se faire poignarder? s'manger une assiette dans la gueule? les deux? "jamais tu t'arrêtes, toi, en fait. c'un truc de fou, ce besoin de toujours en rajouter une couche. et puis, tu me reproches de l'avoir traité de raté, mais j'ai fait que répondre à une attaque." qui concernait ares et elle aime pas, quand on insulte son frère. y a qu'elle qui a le droit, personne d'autre. et encore moins les deux connards qui se trouvent en face d'eux. "Ah oui, faut toujours qu'un d'entre vous défende l'autre. Mais il est où l'mensonge? Ares est un raté, mais c'pas comme s'il le savait pas." et elle se tourne vers lui, la pute. "Non seulement tu t'es retrouvé en HP, puis en prison et maintenant tu sais si bien te défendre que t'as des cicatrices sur la face." et athéna sait pas où ils en sont, ares et leur père. mais elle sait où elle en est avec sa mère, parce qu'il y a sa langue qui claque sur son palais - elle va la tuer. "ferme ta gueule." tête de sa mère qui se tourne vers elle direct. "T'as dit quoi?" ça pue la menace, mais rien à foutre. "quoi? t'es sourde? j'croyais avoir bien articulé pourtant. mais j'te la refais: ferme. ta. gueule. c'mieux là?" et merci mon dieu, athéna a des réflexes quand il s'agit d'assiette volante. parce que celle de sa mère file tout droit dans sa direction, la rate de peu quand athéna baisse la tête. fallait se douter que la vaisselle finirait par se briser. "qu'est-ce qu'il y a, maman? tu perds tes réflexes avec l'âge?" tête de petite conne qui lui colle à la peau, mais au moins, sa mère n'est plus penchée sur le cas d'ares et c'est ce qu'athéna voulait. mais elle entend une chaise qui bouge et ça, c'pas bon signe. parce que sa mère est en face d'elle et c'pas la sienne qui a bougé. ni ares, parce qu'elle l'aurait senti. et ça, ça veut dire qu'il y a plus qu'une personne. merde. merde. merde. malin, il passe pas par le côté d'ares. non, ce serait trop facile. il fait le tour, passe derrière l'autre connasse pour arriver du côté d'athéna. l'avantage c'est qu'ares est plus le centre d'attention. l'inconvénient, c'est qu'elle ferait mieux de bouger. et vite.

Non mais sérieux? Pourquoi personne veut parler, soudainement? Quand ils étaient tous si impatients d’ouvrir leurs grandes gueules, maintenant, ils ont tous perdus leur langue? La blague. Toujours la pièce de trop, Ares. Toujours celui qu’on laisse dans un coin. Qu’on exclut. Pas assez bien, jamais. Mais t’en as foutrement ta claque d’être exclu, encore plus quand c’est une conversation qui a l’air délicate — parce qu’on fait vraiment tout pour rien te dire, c’est comme ça qu’tu sais qu’il faut justement que tu saches.

Et puis, la vérité éclate. Un étranglement. On se fout de ta gueule, là? Genre? Non? Ok. Ok, très bien. Calme. Inspire, expire. Tranquille. On chill. Hein? Non? On chill pas? Si si. On reprend le repas, un bout de poulet — mais des yeux revolver envers ton daron. Yeux qui n’le quittent pas une seule putain de seconde quand tu mâches ta viande. "C'pas la peine de regarder ton père comme ça, Ares. Si j'me souviens bien, Athéna l'avait traité de raté, alors ouais, c'était mérité." Tu l’écoutes même pas, l’autre pauvre conne en diagonale de toi. Attention focalisée sur la bataille de regards avec ton paternel. "jamais tu t'arrêtes, toi, en fait. c'un truc de fou, ce besoin de toujours en rajouter une couche. et puis, tu me reproches de l'avoir traité de raté, mais j'ai fait que répondre à une attaque." "Ah oui, faut toujours qu'un d'entre vous défende l'autre. Mais il est où l'mensonge? Ares est un raté, mais c'pas comme s'il le savait pas."

Enfin, ton attention est détournée. Yeux qui se plantent sur ta mère, cette fois. "Non seulement tu t'es retrouvé en HP, puis en prison et maintenant tu sais si bien te défendre que t'as des cicatrices sur la face." Tirer sur les cordes sensibles, ouais. "ferme ta gueule." "T'as dit quoi?" "quoi? t'es sourde? j'croyais avoir bien articulé pourtant. mais j'te la refais: ferme. ta. gueule. c'mieux là?" Et la réaction ne se fait pas attendre — l’assiette qui vole, Athéna qui l’évite de justesse. Toi, t’es un peu off. Cerveau un peu déconnecté. Paralysé. Probablement trop focalisé sur ton conflit interne. Essayer de garder ton calme. Athéna, c’est une grande gueule. Toi, t’es plutôt dans l’action que dans les mots. Mais les actes sont souvent plus graves que les paroles. Alors tu te concentres. Histoire de te contenir. "qu'est-ce qu'il y a, maman? tu perds tes réflexes avec l’âge?" Sauf que c’est ton père qui fait le premier pas.
Le pas de trop.
Le pas vers Athéna.

Not on my fucking watch.

Tu te lèves d’un coup, mode auto-pilote activé.
T’attrapes Athéna par le poignet sans prendre de gants, tu la fais s’lever en la tirant pour la mettre derrière toi. Bouclier protecteur, debout devant ton daron. "T’approches même pas." Il a un sourire moqueur sur le visage. "C’est une menace?" Toi, tu rigoles pas, en face. "Tu veux pas savoir." Ta mère, elle, elle a pas bougé. C’est limite si elle continue pas de manger en paix. Il fait un pas vers toi, torses presque collés. Mais toi, tu recules, la main qui plonge dans ta poche pour attraper ton couteau avant de tendre le bras devant toi pour instaurer une certaine distance. La respiration haletante sous l’adrénaline. Sous les efforts qu’tu fais pour te contenir. "La vérité, t’approches pas." Et il ferait mieux de t’écouter, cette fois. Parce que ça serait mal te connaître que de penser qu’tu le ferais pas. Si on te pousse, tu réagis. Ça a toujours été comme ça. Surtout quand il s’agissait de protéger Athéna.

question qui revient encore et encore dans la tête d'athéna: qu'est-ce qu'ils foutent là putain? à part de se foutre sur la gueule? rien putain. ils auraient pas dû venir, ni cette année, ni les années d'avant. et vu comment c'est parti, athéna compte plus jamais refoutre un pied ici. fuck that shit. et y sa mère qui continue de balancer de la merde une fois que la bombe a été lancée. mais ça va, ares a l'air de bien gérer. certes, il a l'air de faire une bataille de regard avec l'autre con, mais il a l'air d'aller. sauf que la daronne vient en rajouter une couche, de toute façon, elle, elle sait pas s'arrêter. mais quand elle commence à cracher sur ares, athéna accepte pas. pas moyen qu'elle reste calme. encore moins polie. ça va, athéna a fini de jouer. c'est toujours le cas quand les insultes pures et simples commencent.

mais on n'oublie pas les vieux réflexes: athéna évite l'assiette qui s'envole dans sa direction. fracas contre le mur derrière elle, mais pas grave, mieux vaut le mur que sa tête. sauf qu'il faut croire que sa mère n'est pas la seule qui ne sait pas s'arrêter. faut croire qu'athéna aime bien en rajouter une couche aussi. c'plus fort qu'elle, mais fallait pas commencer à dire qu'ares était un raté. pas encore. ceci dit, peut-être qu'elle aurait mieux fait de fermer sa gueule. ouais, surement que ça aurait été mieux. parce que c'pas sa daronne qui se lève de sa chaise, mais son père. merde. athéna a même pas le temps de réagir qu'ares la tire par le bras, la force à se lever pour la planquer derrière lui.

"T’approches même pas." "C’est une menace?" "Tu veux pas savoir." et elle entend à la voix d'ares qu'il rigole pas, qu'il est sérieux, qu'il en démordra pas. mais elle veut pas que leur père le touche. c'la panique qui laisse place à l'égo mal placé quand leur géniteur s'approche d'ares. et elle recule en même temps que lui, ouvre de grands yeux quand il sort son couteau de sa poche. "La vérité, t’approches pas." athéna sait qu'il sait s'en servir, du couteau. mais putain, elle veut pas qu'il lui arrive un truc. encore moins ici. pas à cause d'eux. et elle sait très bien que c'est pas vers sa mère qu'elle va pouvoir se tourner pour calmer la situation. ce qu'athéna sait aussi, c'est que tout ce qui va sortir de sa bouche en direction d'un de ses parents aidera pas la situation. "ares, viens, on y va." petite voix, comme si elle voulait qu'il soit le seul à l'entendre. petite voix, aussi, parce qu'elle veut son attention, mais pas trop, pas suffisamment pour le déconcentrer, pas suffisamment pour que ça se retourne contre lui. "Qu'est-ce qu'y a, Athé? T'as peur pour ton frère?" et sans même avoir à la regarder, athéna sait qu'elle se délecte de la situation, que ça lui fait plaisir. "non." parce que c'est pas pour ares qu'elle a peur, pas vraiment. ce qu'elle craint, surtout, c'est qu'il fasse quelque chose qu'il finira par regretter. "ares, s'te plait." à peine a-t-elle fini de parler que son père recommence. "T'es pas tout le temps là, Ares et vu tes talents, tu le seras pas toujours." pardon? athéna sait même pas qui il menace là. elle? lui? les deux? et peut-être qu'ares aura compris, lui, parce qu'ils se lâchent toujours pas du regard et le couteau est toujours tendu. mais l'acide brûle les lèvres d'athé, venir le tacler en retour, lui dire que de toute façon, il est plus proche du cercueil qu'eux deux réunis. mais non, encore une fois, elle se retient - se concentre sur ares. "ares, on n'a plus rien à faire ici. viens, on rentre chez nous." s'te plait, parce qu'il sait aussi bien qu'elle que ça va dégénérer. que leur daron voudra pas laisser passer.

Tu deviens défensif, Ares. On touche pas à ta soeur. Encore moins quand t’es là. Encore moins quand c’est eux. T’ordonnes à ton père de ne pas s’approcher de vous. Ça l’fait rire, lui, il prend ça à la légère. Mais toi, tu sais qu’t’es sérieux. Et tu sais qu’Athé le sait également. Encore plus quand tu sors ton couteau et qu’tu pointes la lame vers ton paternel en réitérant ta menace. "ares, viens, on y va." Tu l’entends, chuchoter dans ton oreille, derrière toi. Tu la sens, sa main qui se serre autour de ton bras qui l’a fait reculer. "Qu'est-ce qu'y a, Athé? T'as peur pour ton frère?" Non mais sérieux, on lui a jamais appris à fermer sa gueule à elle? Elle pige pas qu’elle est pas dans l’histoire, là? "non." Non, parce qu’Athé, elle sait déjà mieux qu’eux ce dont t’es capable. Athé, elle te connait mieux qu’eux deux réunis. Et elle sait qu’il suffit d’un mot de travers pour que tu perdes ton sang froid. Impulsif à souhait. Rien qu’ça et ça basculerait. "ares, s'te plait." "T'es pas tout le temps là, Ares et vu tes talents, tu le seras pas toujours." Et ça chauffe, dans ton esprit. Ouais, c’était la remarque de trop. Celle qui va t’faire perdre pied. Parce que tu sais qu’ça fait écho au vécu. Parce que maintenant tu sais qu’il a levé la main sur elle pendant qu’t’étais enfermé. Impuissant. Inutile. Pas là pour la protéger. Tu l’savais, putain. "ares, on n'a plus rien à faire ici. viens, on rentre chez nous." Tu fouilles dans ta poche de ta main libre sans jamais quitter ton père du regard et en sors les clés. "Va dans la voiture Athéna." Tu la pousses un peu en arrière pour qu’elle comprenne qu’il faut qu’elle y aille. Qu’elle obéisse. "C’est pas négociable, vas-y, j’te rejoins." Et tu vérifies pas si elle y va ou pas — sûrement un peu naïf d’croire qu’elle va t’écouter aussi simplement dans une telle situation. Mais quoi qu’il en soit, t’es concentré sur autre chose. Parce que t’as fait quelques pas en avant, juste assez pour que la pointe de la lame touche la gorge de ton père, à bout de bras toujours. "Écoute-moi bien espèce d’enfoiré. J’suis toujours là. Et j’le serai toujours. Et même quand j’ai pas l’air de l’être, j’le suis. Alors t’avises même plus de lever la main sur elle, parce que j’te jure—" "Tu jures quoi, hein?" "—j’te jure que j’te tue." Et tu plaisantes pas. Mais lui, il s’esclaffe. Et toi, ça a l’don de te foutre encore plus en rogne. "T’es pathétique, Ares. Tu l’sais, ça?" Et aussitôt sa phrase terminée, son avant-bras vient taper contre le tien — couteau qui vole, il te retourne le poignet et tu grognes de douleur. Ok, il veut démarrer les hostilités? Ça fait longtemps qu’vous n’en êtes pas venus aux mains, tous les deux. Today is the day, apparemment. Coup d’genou dans le ventre pour le faire reculer, tu frappes. Punching-ball humain, t’entends pas Athé qui proteste en arrière-plan, tu vois pas ta mère qui sourit comme une psychopathe sur l’côté en regardant la scène. Non, tout c’que tu veux, c’est lui péter le nez. Lui déboiter la mâchoire. Le faire payer pour c’qu’il a fait. Cerveau qui résonne quand il te fout un coup de boule, la bagarre est clairement lancée, ça sera à qui sera le plus fort. Et pour l’instant, il a l’avantage. Suffisamment pour te plaquer au sol. Suffisamment pour qu’tu rampes plus loin pour essayer de te relever — en vain. Il te grimpe dessus pour te prendre par le col et t’asséner son poing dans le visage. Une fois, deux fois, trois fois, encore. C’est p’têtre pas question d’qui sera le plus fort, au final ; mais qui sera le plus malin? Et probablement qu’la rage de t’faire tabasser par ton propre paternel comme une poupée de chiffon aveugle ton jugement, probablement qu’t’as pas les idées claires quand t’attrapes le couteau qui est enfin à ta portée, à force de ramper vers lui, et probablement qu’tu penses pas aux conséquences quand tu lui plantes la lame plusieurs fois dans le flanc. Et tu l’entends pas hurler, t’entends pas ta mère hurler non plus, juste tu continues, poussé par un élan d’impulsivité et d’envie de vengeance si grands qu’tu réalises même pas ce que tu fais. Jusqu’à c’qu’il puisse plus te frapper. Qu’tu puisses l’envoyer valser sur l’côté d’un coup de pied, la paume toujours accrochée à ton arme. Tu craches le sang qu’t’as dans la bouche sur leur carrelage et tu t’relèves. Regardes même pas la scène qui s’déroule par terre. Ta mère penchée sur ton père qui saigne, téléphone en main pour appeler les secours. Ou la police. Tu sais pas trop. Tout c’que tu sais c’est qu’t’es repassé en mode auto, t’agrippes à nouveau Athéna par le bras — Athéna qui évidemment, était restée là — la main en sang — le tien? le sien? les deux? Et tu la traines vers la sortie, vous passez la porte d’entrée qu’tu claques en sortant jusqu’à retourner à la voiture. Tu prends place côté conducteur et tu démarres en trombe pour quitter les lieux. En fait, Ares, c’est pire quand tu t’retiens d’réagir. T’as essayé de te contenir, ce soir. Sauf que quand ça a explosé, ça a eu l’effet d’une bombe nucléaire, plutôt que d’une bombe artisanale. Prendre sur toi, tu sais pas faire. Y’a qu’à voir à quoi ça a mené ce soir. Deux mains accrochée au volant, bras tendus, regard bien droit, poumons qui s’soulèvent sous l’intensité de ta respiration saccadée. Mais tu dis rien. Encore en autopilote, encore sous l’effet de l’adrénaline. Putain d’joyeux noël.

la situation dégénère et la seule chose qui vient en tête d'athéna, c'est d'essayer de calmer le jeu. elle veut pas que ça tourne si mal. elle veut pas qu'ares fasse quelque chose qu'il regrettera, veut pas qu'il ait quelque chose sur la conscience. mais entre ça et son père qui venait dans sa direction? ouais, faut pas s'étonner qu'ares soit énervé, c'est facile de le comprendre quand on le connait. mais putain, elle veut qu'ill se calme. "Va dans la voiture Athéna." qu'il lui dit après avoir fouillé ses poches pour lui tendre les clés. "non." elle veut pas le laisser tout seul. c'est pas possible. c'est mort. ares la pousse en arrière. "C’est pas négociable, vas-y, j’te rejoins." non. c'est simple: elle franchira pas la porte sans lui. ça s'passe pas comme ça, pas entre eux. mais elle répond pas, parce que ça sert à rien. même si elle a envie de rétorquer, c'pas le moment. il y a un couteau entre ares et son père. couteau qui s'approche dangereusement de la gorge de leur père quand ares fait un pas en avant. alors ouais, cette fois, elle ferme sa gueule. les yeux qui passent de la scène qui se déroule devant elle à sa mère. au cas où, pour qu'elle tente pas un coup de pute. "Écoute-moi bien espèce d’enfoiré. J’suis toujours là. Et j’le serai toujours. Et même quand j’ai pas l’air de l’être, j’le suis. Alors t’avises même plus de lever la main sur elle, parce que j’te jure—" "Tu jures quoi, hein?" "—j’te jure que j’te tue." "T’es pathétique, Ares. Tu l’sais, ça?" et athéna s'met à paniquer de plus belle quand le couteau quitte les mains d'ares. et putain, ça va vite. trop vite. mais que son daron s'prenne des coups, elle en a rien à foutre, y a qu'une seule personne sur laquelle elle est concentrée et c'est ares. "le touche pas putain!" mais ça s'perd dans la masse. les coups partent vite, ares s'retrouve au sol, tente de s'éloigner avant que l'autre vienne au-dessus de lui pour taper. encore et encore. "Bien fait." qu'elle entend derrière elle, l'autre conne qui prend un malin plaisir à voir ares se faire cogner. "ferme ta gueule, toi." même pas le temps de se retourner dans sa direction, trop concentrée sur ce qui se passe devant elle. juré qu'athéna a beau être contre la violence, ça va pas se passer comme ça. yeux qui se détournent vers les couteaux sur le table. si elle est assez rapide, peut-être qu'elle peut en choper un et poignarder son père? pas pour le tuer, mais juste pour qu'il arrête? c'possible ça? comprend un peu tard qu'elle aura pas besoin de ça. parce qu'ares s'en est déjà chargé. daron qui hurle de douleur. la seule chose qui vient en tête d'athéna? tant mieux. tant mieux, parce qu'ares peut se relever. tant mieux, parce qu'ares va bien. daronne qui chiale et ça aussi, ça fait plaisir à athéna. c'malsain, mais faut croire qu'elle sait qu'ils méritent que ça. et elle sait que quand l'autre commence à appeler les secours, faudrait qu'il dégage, mais ses yeux arrivent pas à regarder ailleurs et son corps arrive plus à bouger. bloquée. c'est une chose d'y penser et une autre de le voir. une chose d'y penser avec un sourire aux lèvres, une autre de le voir en retenant ce sourire, parce que putain, elle est pas censée être contente. l'impression que les secondes passent au ralenti. c'est ares qui la sort des abysses de ses pensées en la prenant par le bras. elle le suit sans rien dire, grimpe dans la voiture côté passager et dit rien pendant qu'il conduit. y a bien cinq minutes de silence. jusqu'à ce qu'elle se retourne vers lui. qu'elle voit le sang sur son visage et contrairement à celui sur ses mains, là, c'le sien. "ares?" et quand il répond pas tout de suite, elle panique. "ares? ça va?" parce qu'elle aime pas son regard vide. et elle aime pas non plus les mouvements de la voiture. elle a l'impression de pas pouvoir respirer. "arrête la voiture, s'te plait." bordel dans sa tête, parce que tout ce qu'elle retient, c'est qu'au lieu de se préoccuper de lui direct quand il s'est relevé, elle jubilait de voir son père dans cet état. bordel aussi parce qu'elle veut s'assurer qu'il va bien. tout de suite. elle aurait dû l'faire avant. "s'te plait." qu'elle redit, parce qu'elle tiendra pas jusqu'à ce qu'ils arrivent chez eux.

T’as pas l’temps de comprendre ce qui se passe. De réaliser. C’est la bagarre — le passage à tabac, même. Entre ton père et toi. Et il te défonce plutôt bien. Jusqu’à c’que tu mettes la main sur ton couteau. Jusqu’à ce que tu lui enfonces la lame dans le flanc. Encore et encore. Et qu’tu te recules. T’entends rien autour de toi, gros bourdonnement constant. Et tu t’relèves. Titubes un peu, vision brouillée, t’agrippes le bras d’Athéna pour la tirer hors de là. Hors de la maison de l’horreur. Hors de la scène de crime. Littéralement. Mais t’y penses pas tout de suite, à ça. Non, toi, tu veux t’éloigner de là le plus possible, le plus rapidement. Mettre un maximum de distance entre eux et vous.

Derrière le volant, t’as les mains serrées contre le cuir et le regard fixé sur la route. On pourrait presque entendre ton coeur qui tambourine contre ta cage thoracique. L’adrénaline qui redescend, le mode auto-pilote activé pour éviter d’réfléchir, de digérer c’qui vient tout juste de se passer. Ce que tu viens de faire.

Silence de plomb que t’entendais même pas, ton esprit trop encombré par tes pensées embrouillées. "ares?" T’entends pas non plus Athéna qui t’appelle. Juste le bruit du moteur, et l’impression d’avoir les tympans bouchés, comme quand on a de l’eau dans les oreilles.

"ares? ça va?" Sorti de ton état second. Soudainement. Mains qui se resserrent sur le volant de la voiture. Pied qui s’alourdit sur la pédale. Véhicule qui accélère. "arrête la voiture, s'te plait." Non, t’appuies encore sur l’accélérateur. Envie d’rentrer chez toi. Ou d’crever, tu sais pas trop en fait. "s’te plait." Et d’un coup tu piles, t’enclenches les freins, les pneus crissent sur le bitume, la voiture dérape et tu pivotes le volant pour que vous vous retrouviez arrêtés sur le bas-côté. "Quoi?! Qu’est-c’que tu veux Athé?!" Qu’tu cries une fois à l’arrêt, tête brusquement tournée vers elle. Tu pètes un câble, énervé. Et t’es pas énervé contre elle, non. T’es énervé contre toi-même. Mais y’a qu’elle et toi dans cette voiture. Alors forcément qu’c’est sur elle que tu risques de passer tes nerfs.

plaisir malsain et surement qu'athéna devrait être habituée. c'pas le premier truc malsain qu'elle semble apprécier. sauf que là, c'est plus morbide, pas censée avoir envie de sourire, ni de dire que c'est bien fait pour sa gueule et qu'elle espère qu'il va crever. qu'ils crèveront tous les deux, parce qu'ils méritent que ça. heureusement qu'ares la force à bouger, sinon, elle pourrait rester là à le regarder se vider de son sang. athéna monte dans la voiture sans réfléchir, mais les pensées commencent à déferler quand elle se retrouve assise à plus pouvoir rien faire. le visage d'ares ne laisse rien transparaitre de ce qu'il pense et tout ce qu'elle retient, c'est qu'elle a préféré profiter du spectacle plutôt que de s'inquiéter pour lui à partir du moment où son père a hurlé de douleur. pas fait exprès - mais elle s'en veut déjà. juste pour ça. un peu pour le reste, mais beaucoup moins. elle appelle ares plusieurs fois, veut savoir si ça va, entendre sa voix pour savoir dans quel état il est. mais il est répond pas. et elle a du mal à respirer dans cette voiture. se sent étouffée. et même en ouvrant la fenêtre, ça fait rien. sauf qu'il accélère au lieu de freiner. non. c'pas une bonne idée. elle s'enfonce dans son siège, supplie.

ares pile, arrête la voiture comme un con sur le bas-côté et athéna fronce les sourcils en tournant la tête vers lui. "Quoi?! Qu’est-c’que tu veux Athé?!" pourquoi il lui crie dessus? elle lui a rien fait, elle. et alors qu'elle avait du mal à respirer, maintenant qu'ils sont plus en mouvement et qu'il semble énervé, ça l'énerve à elle aussi. faut croire qu'elle sait pas vraiment réagir autrement que par l'attaque, athéna. "pourquoi tu m'agresses? j't'ai juste demandé d'arrêter la voiture, ares." ton venimeux, prête à mordre à son tour s'il se met à la chercher. elle défait sa ceinture et sort de la voiture, fouille dans son sac au passage pour attraper le paquet de clopes qui s'y cache. et le briquet. juste avant d'allumer une cigarette et d'essayer de se calmer avec. comme si ça allait marcher. "et c'est pas la peine de te venger sur moi, en fait. c'bon, maintenant, on n'aura plus besoin d'y aller." phrases qui sortent l'une après l'autre avec de la colère dans la voix. athéna foutra plus jamais les pieds chez eux. et de toute façon, surement qu'ares et elle n'y seront plus les bienvenus - ça a jamais vraiment été le cas de toute façon. "et puis, pourquoi t'as insisté pour savoir aussi, hein? on aurait pu en parler après!" c'était son plan à la base et elle sait même pas pourquoi elle lui fait le reproche, mais faut croire qu'athéna a elle aussi besoin de se  défouler. qui sait.

Tu arrêtes la voiture d’un coup de freins sec et d’un coup de volant pour te ranger à la va-vite sur le bas-côté. Elle commençait à te saouler à force de réclamer là, et tu la connais, vaut mieux lui donner c’qu’elle veut pour qu’elle te foute la paix. Sauf que, qu’est-ce qu’elle veut, au juste?

"pourquoi tu m'agresses? j't'ai juste demandé d'arrêter la voiture, ares." Tu l’agresses parce qu’elle te saoule. Enfin, non. Elle te saoule pas. T’es énervé contre toi-même, contre c’qu’il vient de se passer, contre la situation dans laquelle tu te retrouves. "Bah ouais, et pourquoi tu crois qu’c’est une bonne idée d’arrêter la voiture maintenant? Il fait nuit, il gèle, y’a du verglas sur la route, ça fait suspect, on a autre chose à foutre nan?" C’est surtout qu’ça fait suspect. Et toi, t’as juste envie de rentrer chez toi. De mettre de la distance entre le domicile familial et vous deux. Autant qu’tu peux.

Au final, elle sort de la voiture et tu l’entends qu’elle s’allume une cigarette. "Non mais t’es sérieuse là? T’aurais pu fumer dans la caisse putain." Tu lui dis qu’c’est pas une bonne idée de s’arrêter et l’autre elle sort pour aller fumer? C’est l’hôpital qui se fout de la charité là. "et c'est pas la peine de te venger sur moi, en fait. c'bon, maintenant, on n'aura plus besoin d'y aller." Tu lèves les bras, hébété, avant d’laisser retomber tes mains avec violence sur le volant. "Mais tu t’entends parler Athé? Non on a plus besoin d’y aller, wow, quel soulagement hein, j’aurais du faire ça bieeeen plus tôt que ce soir, pourquoi j’ai attendu autant de temps? Quel con dis donc!" Sarcasme à son comble, voix tendue, énervement palpable.

"et puis, pourquoi t'as insisté pour savoir aussi, hein? on aurait pu en parler après!" Tu serres les poings sur le cuir du volant. Aussi fort que tu peux. "T’aurais du m’en parler le jour où c’est arrivé déjà." Sentiment de trahison. Vous n’avez pas une relation sans secrets — mais tu t’es toujours dit que les secrets n’étaient que de ton côté. "Et pourquoi j’ai insisté? Oh j’sais pas, p’têtre parce que visiblement y’avait trois personnes sur quatre autour de la table qui étaient au courant et forcément, le seul qui n’est pas dans la confidence, c’est qui? Vas-y, j’te laisse essayer de deviner — attention, c’pas facile hein." Là encore, tu t’fous ouvertement de sa gueule, mais t’en peux plus, faut qu’ça sorte. "Parce que putain, c’est toujours l’même qui est mis de côté. Toujours le même qui n’est pas dans les confidences. Toujours le même qu’on garde à distance." Envoyé à l’hosto quand t’avais quinze ans, toujours le vilain petit canard, le gamin qu’on aurait préféré ne pas avoir. Pas assez digne, pas assez fort, pas assez imposant — pas assez. Et encore une fois, ton paternel s’est pas privé ce soir de te le rappeler.