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 l'appel du vide (sevih)

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Seven Popescu
Seven Popescu

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l'appel du vide (sevih) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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quartier : north end, en colocation foireuse avec barbra, dans la maison de sa sœur internée. on le trouve plus souvent dans la rue ou dans des squats.
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MessageSujet: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyLun 6 Jan - 19:51

Ça l'obsède. C'est douloureux sans vraiment l'être – une sensation fantôme, lancinante. Le manque s'installe lentement mais sûrement, il le sait, il s'y attendait. C'est trop tard pour l'arrêter. Pourtant il a l'impression que c'est sa tête qui réclame plus encore que son corps, qui le supplie de mettre la machine sur pause, juste le temps de quelques heures. Planer dans le néant a quelque chose de rassurant. C'est comme s'il prenait enfin la peine de respirer, alors que tout le reste de sa vie se passe dans une apnée insoutenable.

Il en a marre de suffoquer.

À tourner en rond tel un fauve dans sa cage, son poing qui vient taper son front à intervalles réguliers, lui donnant mal au crâne. Il tient pas en place. Quelque chose le démange mais il a beau gratter, il ne trouve pas la zone qui dérange. Peut-être parce qu'elle est à l'intérieur. Comment on fait, pour gratter à l'intérieur ?

Barbra a changé l'endroit où elle planque ses billets. Peut-être qu'elle a remarqué qu'ils disparaissaient trop vite, ou peut-être qu'elle les a déjà dépensés. Il en sait rien. Ces derniers temps ils se croisent peu et s'adressent à peine trois mots, principalement parce qu'il n'a pas envie de parler, ni à elle, ni à personne. Il veut juste être seul. Et respirer. Pourtant il aimerait soudain l'avoir en face de lui, la secouer, jusqu'à ce qu'elle crache ce fric qui lui manque cruellement. Il sait plus quoi faire pour en trouver. Piquer quelques dollars ici et là ne suffit pas, ne suffit plus. Il voit les factures qui s'accumulent mais qu'il ignore – d'ailleurs c'est étonnant qu'on ne leur ait pas encore coupé l'eau ou l'électricité. Chaque pauvre centime qu'il trouve suit le même chemin et c'est une quête infinie, chaque petit butin s'évapore trop vite, y en a jamais assez. C'est comme essayer de remplir un seau percé. Il cherche qui il pourrait cambrioler, quel magasin il pourrait braquer, qu'est-ce qu'il pourrait bien voler pour avoir un peu de paix. Ça l'éreinte. Il a l'esprit trop plein de tout le reste et il sait plus par où commencer. Parfois, il se sent morcelé. Y a qu'une seule chose qui réussit à tout recoller.

Mais il n'a pas de fric. Pas de plan. Pas de porte de sortie. Rien du tout. Juste un immense vide à combler et trop de noirceur dans le crâne, qu'il sait plus comment évacuer. Même la violence ne sert plus à rien.

Et quand il en vient à se demander comment il en est arrivé là, c'est toujours le même constat : Sam. S'il n'y avait pas eu cette première fois, cette putain d'aiguille plantée dans son cou, il n'aurait jamais amorcé cette chute qui n'en finit plus. Et peut-être que c'est faux, peut-être qu'il y serait venu de lui-même, tout seul. Mais c'est plus facile d'avoir quelqu'un sur qui rejeter la faute, quelqu'un qui serait à l'origine de tous ses maux.

Samih Scully fait un coupable parfait.

Alors il rumine et il trépigne, seul dans le salon en bordel, la baraque à moitié retournée par sa recherche désespérée d'argent. Et il se répète : c'est d'sa faute. À lui et personne d'autre. C'est lui qui doit payer. Cette fois au sens littéral ou presque, pas avec les billets mais avec la poudre.

C'est d'sa faute c'est d'sa faute c'est d'sa faute. Une litanie qui rythme son trajet jusqu'à Delray, jusqu'à ce vieux manoir dégueulasse où il n'a aucune envie de revenir foutre les pieds. Il reste planqué un petit moment, aperçoit Macha puis JJ sortir, attend encore. Il n'a vu ni Sam, ni May, ni Daire, ni qui que ce soit d'autre. Peut-être qu'y a encore du monde. Il en sait rien mais il décide de prendre le risque, s'approchant discrètement, capuche rabattue sur la tête. Il tente un coup d'œil furtif vers les fenêtres, mais elles sont trop sales pour vraiment percevoir ce qu'il se passe à l'intérieur. Alors c'est vers la porte qu'il se faufile, sa main qui actionne la poignée doucement, pour ne surtout pas se faire remarquer. Il tend l'oreille mais ne capte aucun bruit, pousse un peu plus la porte, et se fige quand elle laisse échapper un lourd grincement. Mais aucune réaction ne vient et il prend ça comme un feu vert, se glissant dans la baraque avant de refermer derrière lui. Il avance prudemment, serre les poings chaque fois qu'une latte grince sous ses pas, les sens aux aguets. Le silence qui l'entoure a quelque chose de lugubre, l'ambiance est pesante. Sûrement parce qu'il est en territoire ennemi.

Les escaliers craquent. Ses nerfs sont proches d'en faire de même. L'impatience finit par prendre le pas sur la prudence et il accélère le mouvement – de toute façon, maintenant qu'il s'est enfoncé dans la gueule du loup, c'est trop tard pour reculer. Les initiales taguées sur les portes lui arrachent un rictus moqueur. Ça paraît soudain trop facile. Tellement qu'il est surpris par le bruit qui émane de la pièce sur sa droite, prêt à voir surgir l'un des Kids à tout moment. À la place, c'est avec un raton laveur qu'il se retrouve nez-à-nez. – Mais qu'est-c'que... La bestiole lui saute dessus. Il gueule et tente de la repousser, récoltant des coups de griffes et de dents au passage, parvenant finalement à s'en libérer avant de lui donner un grand coup de pied. Il se précipite là où la porte est estampillée « SS » avant de la claquer derrière lui. De l'autre côté, il entend l'animal qui semble s'acharner sur le bois et s'agiter dans le couloir, manifestement enragé. – C'est quoi cette merde, p'tain. Il marmonne en faisant un rapide tour des dégâts – quelques entailles dans son cou, sur ses mains et sa mâchoire. Rien de grave. L'avantage, c'est qu'il sait maintenant que la maison est vraiment vide, sinon ce brouhaha aurait déjà rameuté ses occupants.

Sans plus attendre, il se met à fouiller la chambre. Il ouvre les tiroirs, regarde sous les fringues, sous les objets, secoue les draps, soulève le matelas. Il n'a aucune organisation et repasse aux mêmes endroits plusieurs fois sans trop s'en rendre compte. Mais il n'a pas le temps de s'acharner plus que ça – les craquements des escaliers le préviennent qu'il n'est plus seul. Merde. L'affolement prend le dessus et il s'agite, attrapant une bière vide qui traînait au sol, avant de terminer sa course derrière la porte juste avant qu'elle s'ouvre. Quand il reconnaît la silhouette de Sam, son sang ne fait qu'un tour. C'est viscéral. La panique et la haine lui font l'effet d'un shoot injecté en plein dans la veine. Sans réfléchir, il se jette sur lui. La bouteille s'abat sur son crâne dans un bruit sourd, et il profite de l'effet de surprise pour le faire tomber à terre. Il s'installe sur lui à califourchon pour le bloquer là, ses mains qui viennent s'enrouler autour de son cou par réflexe. – Dis-moi où tu planques ta came. C'est pressant, impétueux, et pourtant sa voix tremble. L'adrénaline le rend fébrile. – DIS ! Il le toise, ses doigts qui resserrent leur prise sur sa gorge. Faire face à Sam est toujours aussi tranchant. L'impression qu'il doit attaquer le premier et ne jamais baisser sa garde, sinon il y laissera sa peau. L'épée de Damoclès est là, il la sent. Et pourtant, ils sont coincés dans ce duel interminable, où personne ne meurt jamais.
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Samih Scully
Samih Scully

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l'appel du vide (sevih) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Toujours défoncé + des traces de piqures sur les bras + une longue cicatrice du flanc jusqu'à la colonne + trèfle irlandais tatoué sur l'épaule gauche + porte toujours un hoodie noir + cohabite avec deux autres personnalités
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyLun 13 Jan - 23:51

La première fois que Sam a acheté de la drogue, c’était à Donald Petroski. Sam était en quatrième, lui, en troisième et il avait redoublé. Sam s’est posté à son casier, l’air morne. Personne ne lui parlait au collège, il n’avait aucun ami, et passait le plus clair de son temps assis tout seul dans la cour à attendre que ça passe. Don l’avait regardé bizarrement. Sam lui avait demandé si c’était vrai qu’il vendait de l’herbe volé à son père. Il avait tendu un billet de vingt dollars qu’il avait lui-même volé à Assia. Donald lui avait donné rendez-vous à la sortie du collège, à l’arrêt de bus. Sam avait acquiescé. La transaction s’était fait sans mal.

Quinze ans plus tard, Sam n’est pas plus rassuré que le jour où il avait affronté sa phobie sociale et sa peur du rejet pour aller parler à Donald Petroski. Il est adossé contre le béton, la capuche de sa veste relevé sur sa tête, il fixe la pénombre. À gauche, puis à droite. Tire nerveusement sur sa cigarette d’une main, l’autre est enfoncé dans sa poche et tient fermement la liasse de billets. Le dealer est en retard, il l’est toujours. Il n’excuse à peine, à chaque fois. Il n’est pas méchant, simplement peu fiable. A-t-on déjà vu un dealer fiable ? Ce n’est pas comme s’il risquait de manquer un rendez-vous. Les camés attendent, parce que les camés en ont besoin. Un fracas sur sa gauche, Sam tressaille et tourne la tête. Rien que deux drogués qui s’embrouillent. Eh, bro. À sa droite, son dealer lève une main pour le saluer. Ils se voient régulièrement, Sam est presque sûr qu’il le prend pour un pote maintenant. Il tape par politesse sa main dans la sienne, le dealer s’approche pour un bref coup d’épaule amicale, apparemment de mise dans les rues par ici. Sam sort la liasse de billets directement, l’échange est impeccable, habituelle. Danse de main à main en toute discrétion. 150 billets contre un peu moins de 10 grammes de la poudre brunâtre désormais familière. Le dealer, aussi sympathique soit-il, prend tout de même le temps de recompter les billets. Cool, bro. qu’il conclue. Sam acquiesce et commence à s’éloigner. À bientôt ! Il aime bien Sam. Il est ponctuel, il a toujours le budget, il discute pas. Un jour, Sam a tout de même menacé de le tuer s’il lui vendait à nouveau de l’héro. Le dealer, habitué à des cas sociaux, avait bien vite compris qu’il ne s’agissait pas vraiment de Sam, il s’en fiche pas mal.

Le sac au fond de la poche, l’égyptien prend un bus pour le ramener jusqu’à Delray. Sur le chemin, accroché à la barre en fer, fatigué de sa journée, il consulte ses messages, comprend bien vite que personne ne sera à la maison à son retour. Cette nouvelle le remplit d’une joie contenue, comme toujours. Il sera tranquille à la maison. Tranquille pour un shoot droit dans les veines. Tranquille pour l’extase toxique. Cette pensée le détend, lui qui surchauffe depuis le début de l’après-midi. Les symptômes du manque sont toujours plus difficile à gérer, et ses rendez-vous avec son dealer, de moins en moins espacés. Fataliste, il se dit que c’est ça l’héro. De toute façon il ne ressent aucune volonté de réfléchir à ce sujet. La prise de ce soir gomera ses restes de paranoïa. De toute façon, l’héro, ça terrasse tout.

C’est le bruit des griffes contre la rampe d’escaliers qui attire son attention en premier. Macha est censé enfermé cette sale bête dans sa chambre, l’un des fauteuils (qui gît aujourd’hui au milieu du terrain en friche autour de la maison) a été pulvérisé à la bestiole au début de leur cohabitation. On dit “cohabitation” parce que personne n’a vraiment décidé de garder l’animal, de toute façon il refuse de partir. Une fois, Sam équipé de coussins l’avait envoyé au bout du jardin en le tenant à bout de bras. Le soir même il avait retrouvé ce monstre en train de bouffer les pieds de son lit. Ouais parce que évidemment, c’est dans sa chambre qu’il aime le plus exercer sa passion pour la destruction et le chaos. Sam jauge l’animal du bas des escaliers en soupirant. Il profite que le démon soit trop occupé sur la rampe d’escalier pour le grimper en trottinant le contourne et s’enfonce dans le couloir.

Y a quelque chose qui va pas.

Sam se fige et avale sa salive. Le sachet d’héro brûle dans sa poche. Franchement, il hésite à tourner les talons et s’échapper prendre sa dose dans le garage de Daire. Mais la présence de l’autre l’en empêche. Cette voix dans sa tête fige tout son corps une seconde, tend le cou pour essayer de voir par l’entrouverture de la porte de sa chambre. Les bruits qui proviennent de sa chambre se sont arrêtés tout à coup, ce qui n’arrange en rien l’angoisse montante au creux du bide de Sam. Le courage de l’autre prend le dessus et le force à approcher de quelques pas en silence. Il pousse du bout des doigts la porte de la chambre, sans trop savoir à quoi s’attendre, et y a tout qui défile dans son esprit, toutes les possibilités. Cette fille croisée à la sortie de son travail l’autre jour, un dealer, ou simplement le fruit de ses hallucinations. Mais il a à peine le temps de faire un pas à l’intérieur de sa chambre, le bordel lui frappe au visage. Well, pas seulement. La douleur vive à l’arrière de son crâne l’assomme sur le coup et il tombe sur le sol sans même se rattraper avec ses mains. Blackout de quelques secondes.

J’ouvre un œil le premier. C’est-quoi-ce-bordel ? Respiration coupée, cœur qui tambourine contre la poitrine, deux baskets pourries se postent à notre gauche, sous nos yeux paumés. Les baskets - ou du moins leur propriétaire- nous retournent d’un geste. Seven Popescu. Je le regarde, complètement sous le choc, et mon regard change du tout au tout la seconde d’après. Hoquet enragé, sourire sanguinolant. On se mordu la langue en tombant la tête contre le parquet.

C’est pas de la peur. C’est jamais de la peur quand il s’agit de ce putain de Popescu. C’est une colère qui prend tellement de place qu’elle appuie contre ses côtes, sous sa peau, compresse ses poumons. Il a l’impression qu’il va exploser. Mais il n’a pas le temps ne serait-ce que pour un mot. Les mains de Seven emprisonne son cou. Dans un geste de défense évasif Sam tente de passer ses bras entre lui et son agresseur, pousse, remue, se débat. Mais l’étranglement s’intensifie, il ouvre la bouche pour essayer de parler, rien ne filtre. Dis-moi où tu planques ta came. Mais il peut pas parler. L’air ne rentre plus, et tout ce qu’il voit c’est ce putain de visage tatoué au-dessus du sien, tordu par le manque, qui agonise de cette désorganisation typique du toxico. Il pourrait réfléchir, il pourrait se dire que ce type est décidément complètement à côté de ses pompes et désespéré pour échauffé un plan aussi foireux. Si Sam est clairement en train de mourir d’asphyxie, c’est Seven qui a l’air le plus mal dans cette histoire. L’égyptien le fixe, continue de se débattre, donne des coups dans les bras de Seven. DIS ! Son cri est comme un coup de poing contre son plexus qui vient le tirer d’une léthargie qui menace. L’air qui manque. Le tournis. L’envie de vomir. Les couleurs qui s’assombrissent. Comme s’il s’était fait électrocuté il attrape les poignets de Seven et tire dessus de toutes ses forces. De toutes nos forces. Et c’est comme si l’autre s’occupait de chercher des issues, pendant que les yeux verdâtres de Sam ne fixe que ceux de Seven, rougis de ses angoisses de gamin traumatisé qu’il se trimballe sans doute. Sam tire, pousse. Enfin un peu d’air. Se…ven qu’il parvient à articuler d’une voix étouffée, ayant réussi enfin à desserrer un peu l’étreinte qui le tue. Seven ! Qu’il répète, un peu plus fort, sentant peu à peu ses forces lui revenir à chaque bribe d’air qu’il attrape. Ses veines pulsent trop fort dans sa gorge et il a le sang qui lui reste au cerveau. Il ferme les yeux avec difficulté une seconde. Seven va bien finir par lâcher. Non ? Non. D’acco…rd… Sev… Daire la… la chambre de Daire. Il ment.

Le sachet d’héro lui brûle dans la poche de son jean. Il semble être en feu. Normal que cet abruti n’ait rien trouvé dans sa chambre, il a vidé ses stocks ce matin. Et Sam se rend compte que la peur, elle n’est pas pour sa vie. La peur elle est pour sa came.

Son mensonge réussit à calmer Seven une seconde et quand il lui lâche la gorge Sam reprend une grande inspiration qui lui brûle la gorge, comme s’il avalait de l’acide à la bouteille. Il se redresse et se tient au sol d’une main, rampe en arrière pour mettre le plus de distance possible entre Seven. Il est là, le roumain, à genoux sur le sol, à le regarder avec sa tête d’abruti. Il se dit peut-être que c’est un piège, il sait peut-être pas que Daire à quitter la ville, il doit se demander pourquoi Sam planquerait sa came là-bas. En face. Précise Sam toujours à bout de souffle en montant avec prudence une main à sa gorge en feu, qui porte les marques des mains assassines de Seven. Et vu que ce con ne bouge toujours pas, Sam donne un grand coup dans la porte de sa chambre pour l’ouvrir en grand. En face j’te dis ! Il gueule d’une voix éraillée. Table de nuit. Cette fois, Seven lui obéit et Sam se met à genoux, puis se tient au mur pour se relever, avec encore la tête qui tourne. Seven se dirige prudemment vers la chambre de la rouquine. Quand il est de dos, Sam tapote sa poche pour s’assurer que son trésor s’y trouve toujours à l’abris. Regarde le roumain faire un pas dans le couloir, méfiant, les idées troubles.

On fait quoi ?

Il n’y arrivera pas tout seul. Il n’arrive plus à rien tout seul. Faut toujours qu’il y ait une béquille. Que ça soit la dope, ou l’autre. Lui qui lui donne le courage de suivre prudemment Seven. Ce dernier s’est jetée dans la chambre, à côté du lit de Daire, celui que squatte Sam quand sa solitude est trop grande. Seven ouvre le tiroir d’un grand coup et c’est là que Sam bondit. Comme un genre d’animal, aveuglé par sa peur, guidé par la rage. Il saute sur Seven, le pousse de toutes ses forces en avant, lui attrape le crâne pour le cogner contre ce coin de tiroir, puis au sol. Sam tombe à genoux à côté, arrache le tiroir, sans réfléchir, même pas une seconde, il le tient des deux mains et l’abat derrière le crâne de Seven. Une fois, puis deux. Il sait pas tellement si c’est lui ou pas aux manettes. Semble que ça soit plus très clair. Rien n’est clair quand il s’agit de Seven. Il se redresse rapidement, recule de quatre pas laissant tomber le tiroir aux pieds du roumain. Là enfin, il fait un arrêt sur image, le temps que Popescu se remette les idées en place. L’énergie du désespoir l’empêche de crever. Cette colère mêlée à une putain d’incompréhension empêche Sam de fuir. Il le regarde comme ça, la bouche entrouverte, les sourcils froncés, et le corps vibrant d’émotion. Chez moi hein, c’est chez moi qu’tu viens chercher ta dope. Il énonce ces évidences d’un air complètement sous le choc, sans percuter à quel point les envies suicidaires et les addictions de Seven le pousseront toujours à prendre les pires décisions. T’es complètement jeté. Ironique hein, venant de lui. Mais quand Seven fait un mouvement, Sam s’empare dans la hâte d’une de ces lampes de bureau en fer qui trône sur le bureau désorganisé de Daire. Il la braque en avant pour dissuader Seven de se relever. Rire ahuri, bref, paniqué. J’vais tuer. J’vais t’buter putain.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyMer 15 Jan - 15:22

– Se…ven. Il ne se rend même pas compte qu'il est en train de l'étrangler. Défoncé à l'adrénaline et le cerveau court-circuité par le manque, il le sent vaguement lutter, pousser, tirer. Ça ne lui arrache aucune réaction. Son regard a beau être fixé sur Sam qui a changé de couleur, c'est comme s'il voyait à travers. – Seven ! L'élan étouffé pousse ses pupilles à faire le point sur lui – on dirait qu'il vient de se souvenir d'où il est, de ce qu'il fait, de qui est entre ses griffes. Ses traits se tordent. – La came. L'ordre est grondé d'une voix basse, menaçante. Il ne lâchera pas tant qu'il n'aura pas obtenu ce qu'il veut. – D’acco…rd… Sev… Daire la… la chambre de Daire. Pendant une seconde il cherche à le sonder, mais tout ce qu'il voit ce sont des yeux prêts à se révulser, le manque d'oxygène qui se fait sentir.

Il le relâche brutalement. Sam en profite pour lui échapper, rampant piteusement en arrière. Et comme deux fauves qui se jaugent, ils se toisent en silence, Seven qui cherche à déterminer s'il doit revenir à la charge. – En face. Peut-être que c'est un piège. Peut-être que Daire l'attend dans la chambre, qu'elle va lui sauter à la gorge et qu'avec Sam ils s'allieront pour le réduire en charpie.

Non. Ça n'a pas de sens – si elle était là, elle aurait déjà rappliqué à cause de leur vacarme.

– En face j’te dis ! La porte s'ouvre plus largement, poussée par le pied de Sam. Seven est toujours immobile. – Table de nuit. Il n'a aucun moyen de savoir s'il ment. Y a cette petite voix dans sa tête, qui lui susurre de ne pas le croire, de terminer ce qu'il a commencé, de profiter qu'il soit affaibli pour venir l'achever. Mais elle ne fait pas le poids face au vrombissement insupportable du manque. Ça l'empêche de réfléchir.

Les muscles tendus, il se lève mécaniquement, comme si son corps agissait sans lui demander son avis. Après un dernier regard appuyé dans la direction de Samih, il lui tourne le dos. Ses pas sont prudents mais pressés quand il traverse le couloir. Du bout des doigts, il pousse la porte, scannant rapidement la pièce. Personne. Il fonce vers la table de nuit et se penche pour ouvrir le tiroir, fébrile. Il ne comprend pas tout à fait ce qui lui arrive, quand il est propulsé en avant, le coin du tiroir qui vient heurter son visage – trop près de son œil – et le sol qui se dérobe sous ses pieds. Il s'écrase lourdement, face contre terre. Grognant de douleur, il cherche à se relever, mais le tiroir heurte l'arrière de son crâne avec une telle violence qu'il s'étale à nouveau. Le deuxième coup l'assomme.

Pendant quelques secondes tout est noir, il ne bouge plus. Et puis ses yeux papillonnent, l'un voit rouge, l'autre ne voit rien. Ses mains montent à sa tête, essuyant le sang qui a coulé de son nez et du coin de son œil – là où le bois a écorché sa peau – avant de venir tâter le point d'impact doucement. – Enculé. L'insulte est à peine audible, à moitié bouffée par ses dents serrées. – Chez moi hein, c’est chez moi qu’tu viens chercher ta dope. Il n'écoute que d'une oreille, tabassé par la douleur qui lui cisaille le crâne. Mentalement, il fait l'état des lieux : ses poings se serrent et se desserrent, ses jambes répondent, sa vue s'éclaircit peu à peu. Il devrait pouvoir se relever. – T’es complètement jeté. L'ironie aurait pu le faire rire, s'il n'avait pas si mal.

Péniblement, il se redresse à quatre pattes puis à genoux, se retournant avec prudence. Il a toujours une paume plaquée à l'arrière de sa tête, un coude qui vient prendre appui sur la table de nuit pour l'aider à garder l'équilibre. Samih est là, braquant une lampe vers lui comme s'il s'agissait d'un flingue. Le regard de Seven est brûlant de haine. – J’vais tuer. J’vais t’buter putain. Il relève un peu le menton, son bras qui s'appuie complètement sur le meuble, sa main posée sur le bois. – Ah ouais ? Son ricanement est mauvais. – Ça fait combien d'fois que tu t'loupes ? Trois ? Quatre ? Lui-même a perdu le compte. Entre les passages à tabac avortés, l'éclat de verre planté dans son épaule plutôt que sa carotide, les coups de feu tirés de trop loin – la liste ne cesse de s'allonger. Samih avait même toutes les chances de réussir à le tuer, ce soir-là à l'Ambassador Bridge, après lui avoir injecté une dose d'héroïne.

Mais il ne l'a pas fait.

– T'en es pas capable. Cherchant à captiver son attention, il ne le lâche pas des yeux, tandis que ses doigts grignotent lentement les centimètres qui les séparent du cendrier posé sur la table de nuit. – Et tu sais pourquoi ? Il y est presque. – Parce que t'es qu'une putain d'fiotte. Ses phalanges frôlent le verre, l'agrippent enfin. – Comme ta sœur. Avec toute la hargne du désespoir, il lui jette l'objet à la tête, faisant voler les cendres un peu partout. Il en profite pour se mettre debout et le charger à l'image d'un taureau enragé, zigzaguant un peu à cause de la douleur qui lui laboure encore le crâne. La force de l'impact les catapulte tous les deux dans le couloir, où ils s'écroulent dans un fracas monstrueux, son corps qui s'écrase sur celui de Sam dans la chute. Il commence à avoir si mal que ça lui donne la nausée. Mais il puise sa force dans la rage, refusant d'abandonner – refusant de crever. Tant bien que mal, il se redresse en grimaçant, l'échine courbée. Il attrape les jambes de Sam et tire, le traînant devant l'escalier juste à côté d'eux. Il fait un pas en arrière, lève le pied, l'écrase violemment dans la carcasse de Sam pour le pousser, l'observant dégringoler les marches. Il est obligé de se tenir au mur quand il les descend à son tour. Les yeux plissés par la douleur, il vient s'accroupir près de lui malgré son équilibre précaire – sa tête tourne. – T'aurais dû m'buter sous l'pont. Il est presque sûr qu'il lui a même dit de le faire. Peut-être qu'une part de lui, exacerbée par la drogue, le pensait. Il préfère oublier. – Mais j'te jure que c'est moi qui vais l'faire si tu m'dis pas où elle est. L'impatience vibre dans sa voix. Il devrait sûrement partir tant qu'il tient encore debout, que son adversaire est sonné et que le reste de la bande n'a pas débarqué. Mais l'appel du manque annihile tout le reste. La raison, et même l'instinct de survie.
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Samih Scully
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l'appel du vide (sevih) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Toujours défoncé + des traces de piqures sur les bras + une longue cicatrice du flanc jusqu'à la colonne + trèfle irlandais tatoué sur l'épaule gauche + porte toujours un hoodie noir + cohabite avec deux autres personnalités
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptySam 25 Jan - 1:13

Il percute à moitié la scène qui se déroule sous ses yeux. Seven qui reprend du mouvement difficilement, jusqu'à se mettre à genoux devant lui, un sillon de sang qui se trace sous son nez pété, par dessus ses lèvres. Sam le regarde assommé sans savoir quoi faire. Il sait pas pourquoi. Pourquoi Seven et lui sont comme des putains d'siamois. Une vie en parallèle pour se retrouver exactement au même point, tout ce temps plus tard. Pour se retrouver là, dans la chambre de sa copine qui a déserté, tous les deux mal en point, à se battre pour une dose du même poison qu'ils s'injectent, et qui les tuera tous les deux. Sam et Seven sont coincés ensemble dans cette vie merdique. Coincés dans cette histoire. Reliés à vie par Assia, son drame, sa mort. Cette histoire est comme un mauvais rêve, sans début et sans fin. Et au milieu, y a ces menaces de mort qu'ils s'envoient l'un à l'autre depuis la nuit des temps. Ça fait même plus peur, tellement c'est habituel. Et Seven le sait pertinemment. Ah ouais ? Ça fait combien d'fois que tu t'loupes ? Trois ? Quatre ? Ses tentatives de meurtres avortés, Sam doit bien avouer que ça n'a jamais été très glorieux. Il peut pas s'empêcher de se dire que ce n'étaient que des actes manqués, qu'au fond, il n'y a jamais mis tout son cœur. Peut-être que l'autre l'a toujours arrêté. Il en sait rien. Quelque chose au fond de lui qui l'empêche d'aller au bout de cette folie vengeresse qui l'anime, chaque fois qu'il se retrouve dans la même pièce que Seven Popescu. Il se contente de le regarder encore sous le choc de le voir ici, chez lui, encore assommé par le coup qu’il s’est pris, la respiration courte, et la gorge encore en feu. T'en es pas capable. Il n’a jamais été capable de grand chose, Sam. À part exister, et même ça, ça semble compliqué. Parce que son existence est complètement dissolue, et il n’est même pas certain de sa propre identité. Et tu sais pourquoi ? Parce que t'es qu'une putain d'fiotte. Sam esquisse un sourire, trop happé par cette rancoeur qui les étrangle tous les deux pour remarquer ce que fait Seven. Et la phrase qu’il lance ensuite l’atteint en plein cœur. Comme ta sœur. Sourire qui frémit sur le coin de son visage. Assia est comme une blessure qui suinte encore et qu’il décide d’ignorer. Mais il n’a pas vraiment le temps d’y repenser. Une douleur bien réelle, et pas juste dans sa tête, l’atteint en plein crâne. Il n’a même pas vu le cendrier filer droit sur lui. Et c’est en fait un peu impressionnant quand on y pense, qu’il vise aussi juste. Mais il ne peut pas penser. Un cri lui arrache les cordes vocales et il se penche en avant en tenant son front des deux mains dans un réflexe machinal. La seconde d’après il est projeté en arrière par Seven lui qui fonce dessus. Ils s’écrasent tous les deux dans le couloir et l’arrière du crâne de Sam tape violemment contre le parquet, l’assomme une seconde.

J’ouvre les yeux, le crâne en feu, je glisse vers l’escalier, tente d’attraper le parquet avec mes doigts, mais glissent désespérément, secoue mes jambes.

Sam se débat un instant en gueulant des Noon ! Lâche-moi ! Mais il est trop faible, trop dans le coaltar pour vraiment pouvoir lutter. Il a l’impression de disparaître et de réapparaître dix fois par seconde, d’avoir des micro absences, comme si l’autre surgissait, mais qu’ils étaient tous les deux dans un état second, que y avait un bug, comme une télé qui grésille, un disque rayé. Et il finit par être traîné jusqu’au bord de l’escalier. Il sait ce qui va se passer. Et il tente de s’accrocher à la rambarde. Évidemment cette putain de bestiole folle à lier n’est plus là pour le défendre. Rien ne peut l’empêcher de tomber. Le pied de Seven contre son torse le pousse en arrière. Il tombe et fait des tonneaux contre chaque marche, dégringole tout en bas.

Tout son corps est douloureux. Il reste à plat ventre comme ça quelques secondes. Avant de pousser un gémissement plaintif et de secouer doucement chacun de ses membres. Rien ne semble cassé, par miracle. Mais tout est incroyablement douloureux. Il avance ses coudes et entreprend de s’éloigner, mais Seven s’accroupit déjà à côté de lui. Sam continue à fixer son objectif, et rampe à nouveau pour mettre de la distance, ignorant Seven qui lui répète pour la centième fois qu’il aurait dû le buter. Ouais, il connaît la chanson. Un mètre de parcouru. Il s’approche du mur le plus proche où se dresse la commode. Ça fait si mal qu’il a l’impression d’entendre ses os se craqueler sous sa peau. Mais j'te jure que c'est moi qui vais l'faire si tu m'dis pas où elle est. Expiration exaspérée. Sam arrive enfin contre la commode et s’accroche à la poignée de l’un des tirroirs pour s’aider à se redresser. Il est assis le dos contre le bois et pousse un petit soupir soulagé. Tout son corps est courbaturé de douleur. Y a un court silence, Sam ferme les yeux momentanément. Et quand il les ouvre à nouveau, il esquisse un petit sourire. Il est fatigué, et à bout de force. Et il lâche d’un air fatalement évident : J't'ai déjà tué Seven. Y a qu'à le regarder. Y a qu'à voir cette situation. Sam est celui qui lui a injecté sa première dose en intraveineuse. C'est lui qui l'a foutu là où il en est. Et c'est lui qui causera sa mort. Rien ne pourra le faire revenir en arrière, parce que Seven (comme Sam) ne fait pas partie de ceux qui s'en sortent. Il fait partie de ceux qui s'enfoncent. Il grimace de douleur. Et puis il fixe à nouveau Seven. J’te dirais jamais où elle est. Il aurait pas assez de fric pour en racheter de toute façon. Mais instinctivement, sa main glisse quelques secondes contre sa poche, ça attire l’œil de Seven.

Merde, il a compris.

Y a une seconde de battement où Seven percute et où Sam comprend qu’il sait. Une seconde, seulement, et repoussant les limites du supportable Sam se retourne d’un coup. Ses gestes sont imprécis, brusque. Il accroche au dernier tiroir de la commode et l’ouvre autant qu’il peut. Il plonge ses mains dans les mêmes couvertures, son coeur tambourine à tout péter en lui, tout ce qui n’est pas déjà pété. Il en ressort le flingue, le même avec lequel il a tiré sur Seven l’autre jour. Caché dans ce même tiroir qu’il a montré à May ce jour-là. Bah ouais Seven, fallait pas l’envoyer près de la seule arme qu’il possède. Alors il se retourne dans un sursaut et braque Seven en tenant le flingue des deux mains. BOUGE PAS ! Qu’il hurle alors que le roumain allait se jeter sur lui. L’appel du sachet dans sa poche, l’appel de la drogue dont il a trop besoin. NON ! Qu’il hurle alors, les mains qui tremblent. Il fait sauter la sécurité. Seven s’approche trop près.

Un coup.
Deux coup.
Trois coup.

Ils claquent tous les trois dans l’air. Sifflement sourd dans ses oreilles. Son bras s’écrasent sur le plancher, comme s’il était en coton, il lâche le pistolet, et le tintement que ça provoque résonne jusqu’au plus profond de sa cage thoracique. Il expire enfin, se rendant compte seulement maintenant qu’il avait retenu sa respiration tout le long. Y a rien qui se passe. Il n’ose même pas bouger. Il n’ose rien faire. Il ne sait même pas ce qui s’est passé. Tout ce qu’il voit, c’est le corps de Seven étendu devant lui. Trois balles. Trois balles qu’il a tiré d’affilé.

Il a buté Seven Popescu.

Sa respiration s’accélère. Il s’appuie d’une main sur le parquet pour se redresser, tend le cou. Ramène une jambe contre lui, même si ça fait mal et se relève avec précaution en s’appuyant contre la commode. Le silence l’assourdit complètement. Il se passe une main sur le front, complètement à côté de ses pompes. Il l’a buté. Voilà. C’est fait. Il avale sa salive, s’approche d’un pas. Il tremble.

Trois balles.
Y en a manifestement une dans sa cuisse. Une dans son avant bras. La troisième il sait pas. Peut-être qu’il a tiré à côté. Ou peut-être qu’elle est logé dans le côté de son bide. Il sait pas. Il sait pas. Il sait pas ce qui s’est passé. Il se contente de reprendre une respiration normale et s’approche de Seven tout doucement. Et quand il le voit tressaillir il fait un bond en arrière, s’écrase à nouveau contre la commode. OH FUCK ! Qu’il s’exclame comme si Seven est littéralement revenu d’entre les morts.
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyJeu 30 Jan - 15:40

Il aimerait que l'escalier soit sans fin. Voir le corps de Sam dégringoler encore et encore, se fracasser contre des marches toujours plus dures, jusqu'à ce qu'elles deviennes tranchantes, brûlantes, le menant tout droit en enfer. Qu'il ne reste plus rien de lui. Juste un amas de membres enchevêtrés, des os fracassés, de la chair arrachée. Comme ce type qui a fini en cube dans la machine à compresser de la casse.

Il l'entend encore hurler.

La nausée redouble d'intensité et il descend les marches difficilement, fragilisé par le chantier qu'est devenu son crâne – il a mal, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Et plus ça empire, plus il est obsédé par ce qu'il est venu chercher. Il n'y a que l'héroïne qui pourra suspendre son agonie. C'est presque une question de vie ou de mort, parce qu'il a l'impression de suffoquer un peu plus à chaque seconde qui passe et que c'est comme se voir crever au ralenti. La drogue n'est qu'un moyen de repousser l'échéance. Ou de l'accélérer.

Ses yeux suivent Samih, qui s'agite et rampe, l'air mal en point. Ils sont aussi affaiblis l'un que l'autre. Le tableau fait peine à voir : l'un qui s'appuie mollement contre la commode, épuisé, et l'autre qui tient à peine debout, aussi bancal que les menaces qu'ils se crachent si souvent. Leur guerre s'étire et s'essouffle mais elle ne s'arrête jamais, harassante, lancinante. Elle les a rendus misérables. Seven pense même qu'elle lui a tout pris. – J't'ai déjà tué Seven. Il a un rire bref, si acide qu'il lui brûle la gorge. Ça sonne trop vrai. Une part de lui a succombé, ce soir-là, sous le pont. Sous la seringue. Mais peut-être qu'il était déjà mort finalement, peut-être que Samih l'a déjà tué y a des années. Peut-être que c'est arrivé au commencement de tout ce merdier, quand il n'avait que seize ans, quand il s'est vu mourir entre ses mains pour la première fois. Ou plus tard, quand la haine a tout annihilé en lui. Ça fait déjà trop longtemps qu'il se sent vide. Parfois, il se dit que c'est la rage qui le maintient en vie – et qu'il s'éteindra en même temps qu'elle.

– J’te dirais jamais où elle est. La frustration vient froisser ses traits. Il fronce les sourcils, plisse les yeux, retrousse une lèvre comme le ferait un animal. – J'vais quand même la trouver. Et si pour ça, il doit lui ouvrir le crâne pour aller y chercher la planque secrète, il le fera. Prêt à tout pour une dose.

Mais peut-être qu'il n'a pas besoin d'en arriver là. Il voit la main de Sam effleurer sa poche dans une sorte de réflexe, un geste presque protecteur. Un geste qui le trahit. C'est pour ça qu'il ne trouvait rien nulle part, c'est pour ça que l'autre cherchait à l'éloigner à tout prix. La came est sur lui. Seven se sent un peu stupide, surtout contrarié. S'il avait su, il aurait pu la récupérer quand il l'a assommé au départ, et maintenant il serait déjà loin, en train de se préparer sa dose. Ça l'énerve. Il se met en mouvement alors que Sam en fait de même, mais la douleur le ralentit, rend sa démarche chancelante. Il n'a pas encore bondi qu'il se retrouve avec le canon d'un flingue braqué sur lui. – BOUGE PAS ! Instinctivement, il se fige, clignant des yeux comme pour s'assurer qu'il n'hallucine pas la scène. C'est la première fois qu'il est mis en joue de cette façon, d'aussi près. Ça lui paraît surréaliste. – Tu vas faire quoi, hein ? Il sous-estime Sam, se surestime lui-même, et n'écoute que l'appel de la drogue. Un pas en avant. – NON ! Même le cliquetis de la sécurité retirée ne suffit pas à l'arrêter. Refusant d'écouter le signal d'alarme lancé par son instinct de survie, il s'élance.

Les trois coups de feu le rendent sourd.

Son corps s'écroule lourdement par terre et tout à coup, c'est le calme plat. Il a le souffle coupé, le cœur figé, tout l'organisme en shutdown. L'impression qu'une main immense et invisible s'est abattue sur lui pour le ratatiner au sol, le faire mordre la poussière. Il est en état de choc – son esprit est plongé dans une confusion qui le tétanise.

La douleur déferle comme un tsunami. C'est soudain, violent, dévastateur. Il grogne, doucement d'abord, puis plus fort lorsqu'il tente d'esquisser un mouvement. Tout reprend trop vite ; sa respiration est aussi irrégulière que son rythme cardiaque, son sang semble faire un parcours chaotique, et sa température grimpe en flèche. Trois incendies se sont déclarés. Avec un train de retard, il comprend que ce sont les points d'impact. Sam lui a tiré dessus. Il l'a vraiment fait. Rapidement, il se retrouve submergé par la haine et il pousse un cri de rage, tentant de se redresser. Mais son bras lâche et sa cuisse est si douloureuse qu'il ne peut pas la bouger – un coup d'œil rapide lui confirme que des balles ont troué sa peau. – ESPÈCE DE FILS DE PUTE ! Tant bien que mal, il lève la tête pour chercher Sam du regard, les yeux exorbités par la rage et la douleur. – TU M'AS TIRÉ D'SSUS PUTAIN ! Il a encore du mal à réaliser. Même en le disant à voix haute, ça sonne faux. Comme si c'était un rêve foireux ou peut-être un bad trip, dont il va ressortir d'une seconde à l'autre. Mais la douleur est bien trop réelle pour que ça soit le fruit de son imagination. – J'VAIS T'BUTER ! Clairement, il n'est pas en état de faire quoi que ce soit. Il essaie une nouvelle fois de se lever, mais la manœuvre lui arrache un cri de douleur et il retombe brutalement sur le parquet, dans un gémissement proche de l'agonie.

Ça brûle. Il ne pense plus qu'à ça : cette traînée de lave qui part de ses blessures et le dévore, lentement, cruellement. Il la visualise, l'imagine lui nécroser la chair, ronger chaque petit bout de lui pour ne laisser qu'un lac bouillonnant à la place. Sa poitrine se soulève de plus en plus vite et il a chaud, il a mal, il se sent poisseux. Il saigne. Ça le frappe un peu naïvement, comme s'il venait tout juste de s'en rendre compte. La douleur est si intense qu'elle l'empêche de réfléchir, mais il arrive quand même à comprendre que sa situation devient critique. Son bras le lance terriblement, sa cuisse lui donne tout bonnement envie de crever, mais ce qui l'inquiète le plus c'est son abdomen. Il sait qu'il a été touché sur le côté, sans pouvoir désigner l'endroit précis – la douleur est trop diffuse. Trop insupportable, aussi.

Sam va rester là, à le regarder se vider de son sang. Ou peut-être qu'il va plutôt lui coller une balle dans la tête. Personne ne viendra lui porter secours, il le sait. Si un Kids débarque, quel qu'il soit, il aidera simplement à creuser sa tombe. Il ne suppliera pas Sam de le sauver, et il ne peut pas s'aider lui-même. Peu importe combien il lutte, il n'est absolument pas en état de fuir. Il n'est même pas capable de se mettre à quatre pattes. S'il n'y avait eu qu'une balle, l'adrénaline aurait suffit à le sauver. Mais trois c'est trop, elles sont passées par des points clés qui l'empêchent de se lever, et la douleur le terrasse complètement.

Alors il se rend à l'évidence : il va mourir.

Mais il refuse de le faire ici. Pas dans l'antre des Kids, pas comme une énième victoire offerte sur un plateau d'argent. La seule chose à laquelle il peut encore se raccrocher c'est sa fierté, alors il le fait férocement, bêtement. Il se met à ramper comme il peut, lâchant des grognements et plaintes à chaque mouvement, cherchant à se tourner en direction de la sortie. Mais maintenant qu'il l'aperçoit, il réalise combien elle est loin. Combien il va souffrir pour l'atteindre. Combien cette idée est stupide. Et pourtant, il persévère. Il continue de ramper, crache des jurons et tente d'étouffer ses gémissements de douleur, serrant les dents. Le spectacle qu'il offre est absolument pitoyable.
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyDim 2 Fév - 21:12

Il ne se passe peut être que quelques secondes de silence. D’un silence assommant où Sam se relève doucement, sentant la vibration des trois coups de feu dans tout son bras. Quelques secondes où il est sûr d’avoir tué Seven. Il ne ressent rien d’autre qu’un énorme vide à l’intérieur de lui. Comme juste après un grand coup de vent qui emporte tout. Et il le regarde abasourdi, tenant encore l’arme dans sa main. Silence de mort. Dans la maison et dans sa tête. Il attend le moment de la panique. Le moment où il prend soudainement conscience qu’il vient de tuer un autre être humain. Qu’il vient de tuer ce gosse qu’il fréquente depuis trop d’années. Il attend le moment où ça lui retourne le cœur. Mais rien. Juste le vide. Et tout ça en seulement quelques secondes.

Le gémissement de Popescu le projette en arrière, comme un coup de poing. Il s’écrase à nouveau contre la commode. C’est surtout qu’il ne s’y attendait pas, persuadé de sa mort. Le cri de rage qu’il pousse ensuite ne trouve aucun écho. Sam ne bouge pas, contre sa commode. Il ne se rend pas compte qu’il tremble de tout son corps. Il a l’impression d’avoir couru un marathon et que tout son corps est fait de coton. Toujours pas de réaction. Il a les yeux écarquillés. Regarde Seven crucifié sur le sol. Ça lui prend encore un peu de temps pour reprendre du mouvement, à l’égyptien. Mais lentement il se décolle à nouveau de la commode, se rapproche d’un pas. Les bras le long de son corps, le pistolet le long de sa cuisse. Il n’hésite pas à s’approcher encore d’un pas. Il n’est qu’à un mètre du fusillé. ESPÈCE DE FILS DE PUTE ! Il n’entend presque pas. Seven semble parler de très loin, d’une autre dimension. Sam se poste juste à côté de lui, là, debout, il le regarde fasciné, terrorisé, et incroyablement calme à la fois. TU M'AS TIRÉ D'SSUS PUTAIN ! Ouais, il lui a tiré dessus. Il vient de lui tirer trois balles dans le corps. Ses grands yeux globuleux sautent d’un impact de balle à l’autre. Il l’a littéralement troué de par en par. C’est lui qui a fait ça. Pas l’autre, personne d’autre que lui qui a appuyé sur la détente. J'VAIS T'BUTER ! Sam plante son regard dans celui de Seven. Apathique, d’une voix monocorde, il déclare comme une évidence : You can’t. Non, il peut pas. Il peut plus rien faire. Drôle de sensation de fixer quelqu’un qui, d’ici quelques minutes, sera mort.

Sam a gagné.
Il a vengé Assia. Il l’a fait finalement. Il l’a fait putain. La seule chose qu’il ressent, c’est un genre de fierté amère. Une victoire qui a le goût de cendre dans sa bouche. Seven commence à gesticuler. Il devrait l’achever ? Il ne sait pas s’il sera capable de tirer un coup en plus tant ses forces semblent l’avoir abandonné. Mais il ne ressent plus aucune autre douleur. De l’escalier, des coups, de l’étranglement. Non, tout ça a disparu. Pourtant son corps est cabossé, il boite quand il avance. Mais il reste désespérément debout face à un Seven qui tente maintenant de s’échapper minablement. Il rampe tellement lentement que Sam ne s’en inquiète même pas. Il plonge doucement sa main libre dans sa poche, gardant l’arme dans l’autre comme une extension de ses doigts. Il sort son téléphone. Il jette de temps en temps quelques coups d’œil à Seven. Il ouvre son répertoire, appuie sur JJ. Il allait l’appeler.

Il voulait le faire. Mais sa main s’arrête nette. Impossible pour lui de faire le moindre mouvement.
Qu’est-ce qui se passe ?

Merde ! Mon visage se transforme. Mais qu’est-ce qu’il a foutu putain ? Quelle CONNERIE il a encore fait ? Il peut faire genre, il est juste trop assommé. Il supportera pas de tuer un mec, même si c’est Seven. Surtout sur si c’est Seven. Ma main serre le téléphone, l’envoie de l’autre côté du salon d’un geste rageur après y avoir vu le prénom de JJ. Je soupire et me passe les mains dans les cheveux. La douleur, je la ressens pas. C’est pas moi qui me suis pris les coups. Je parle plus droit, j’boite pas comme lui. Je me tiens l’arrière du crâne. Tente de mettre de l’ordre. Un peu paumé. Il me faut quelques secondes pour savoir quoi faire. J’ai pas spécialement Seven, et j’ai failli le tuer une fois ou deux.

C’était avant d’comprendre que c’était pas lui.

Je l’ai su avant Sam. Parce que Sam il le sait aussi, dans le fond. Mais je l’ai su vite. Je crois que j’ai compris quand JJ lui a empêché de lui faire la peau, la première fois. C’était pas compliqué de comprendre. Maintenant, Seven va mourir. Putain Sam, t’arrêtera jamais de faire les mauvais choix. Le truc, c’est que Seven est la dernière personne à savoir. Savoir que ce n’est pas lui. Je serre les dents. Eh merde ! que je m’exclame. Je m’approche de Seven et me jette sur lui. L’attrape par le t-shirt pour l’arrêter dans son idée minable de sortir d’ici. Arrête de bouger ! Réaction viscérale de sa part. Je l’attrape par son bras valide pour le retourner sur le dos. Calme-toi ! Calme-toi j’te dis ! Que je gueule par-dessus ses hurlements. J’me laisse tomber à genoux à côté de lui. Expire pour me donner la motivation, observe ses plaies, essaie d’analyser la situation. Du sang froid, j’en ai. De la patience, moins. J’essaie de t’aider là, putain ! Il peut pas comprendre. J’ai le visage de son assassin. Le bras, ça a l’air ok. On dirait que la balle est ressortie. J’essaie de voir ça de plus près malgré ses gémissements et ses gestes brusques pour me faire reculer. La cuisse et le ventre, c’est plus compliqué. J’essaie de soulever son t-shirt. Il me repousse, je me reporte sur la cuisse. Ça va être compliqué là. J’essaie de capter son regard. J’voudrais qu’il me voit, qu’il comprenne. Finalement je me relève dans la hâte et cours jusqu’à la cuisine pour attraper deux torchons et des ciseaux. Je reviens, je les balance à côté de moi et me remets à genoux à côté de Seven. J’attrape son bras avec forces pour l’empêcher de bouger et noue solidement l’un des torchons autour de sa plaie. J’essaie de t’empêcher de crever putain. Que je m’énerve. Là, je force. Je découpe son t-shirt d’un geste brusque. La plaie n’est pas belle à voir. J’inspire et me mord les lèvres. J’ai pas plus de connaissance médicale que ça. Tout ce que je sais, c’est que j’peux pas appeler l’hosto. Ni qui que ce soit. Macha peut-être. Pas le temps. Je pose le deuxième torchon sur la plaie. Puis attrape la main valide de Seven et la pose dessus. Appuie là, le temps que je regarde ta cuisse. Et il est là, complètement à côté de ses pompes, et sans doute qu’il n’a plus assez de sang pour faire des connexions. Ça m’emmerde. J’insiste. Appuie j’te dis ! Fort ! Je patauge dans le sang, c’est littéralement une putain de scène de crime. Ecoute, ça m’amuse pas plus que toi ok ? Mais j’vais t’empêcher te crever, et tu vas m’aider. Parce qu’il est carrément hors de question que tu crèves dans ce salon, compris ? Donc tu serres les dents, tu fais ce que j’te dis, et quand j’t’aurais sauver le cul, tu vas m’aider à prouver à Sam que t’as pas violé sa soeur, compris ? J’attrape les ciseaux, découpe le haut de son pantalon comme un dingue. En mode action. Je sais réagir. J’ai toujours su réagir quand Sam ne le pouvait pas. J’arrive à enchaîner. Lui bloque. Et quand j’vois le carnage de sa cuisse je me recule une seconde, regarde autour de moi. Ok. Ok, ok, ok. Je me relève. Ça va faire mal. Que je préviens, sans plus de considération que ça. Là, j’attrape Seven par les pieds et y mets toutes mes forces. Bien plus fort que Sam ne peut l’être. Je le tire en arrière comme je peux, mais ce mec fait bien vingt centimètres de plus que nous. Mais j’y arrive quand même, à le traîner dans cette salle de bain du rez-de-chaussé. La même dans laquelle Sam a rafistolé JJ y a de ça quelques semaines. Cette fois, c’est mon tour d’aider son pire ennemi. Y a un sillon rouge qui suit notre route, jusqu’au carrelage souillé de la salle de bain. Je le laisse en plein milieu de la pièce et ouvre les placards en faisant tomber tout leur contenu dans l’évier en dessous. La trousse de secours, je la balance à côté du visage de Seven. Je fouille dans les boites de médocs. Je galère parmi tous ces cachets. Tout ce que Sam a encore du sac à dos que May a piqué à un toxico pour lui. Finalement, j’attrape une boite de morphine et retourne aux côtés de Seven. Je fais tomber deux cachets dans le creux de ma main. Je regarde Seven, finalement j’en fais tomber un troisième. Je les approche de son visage. Tiens, prends ça. Tu vas douiller mon pote. D’une main je lui redresse le crâne pour qu’il puisse avaler les cachets que je lui donne un à un. Va falloir que j’te retire les balles. Autant vous dire que ça va être une putain de boucherie.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyMer 5 Fév - 23:20

Une part de lui a toujours su que sa fin serait sanglante. Douloureuse. La vieillesse ne le rattrapera jamais, c'est une certitude de longue date ; il est convaincu d'être voué à crever jeune, de mort violente. Il s'est fait à cette idée. Peut-être même que c'est ce qu'il cherche, avec ses tendances auto-destructrices et ses provocations à répétition, jeté à corps perdu dans la violence. À croire qu'il veut s'assurer de partir dans un grand coup d'éclat.

Mais pas de la main de Samih.
Pas comme ça.

Il rampe et c'est pitoyable, il n'y a aucune gloire dans ses plaintes étouffées ou la lenteur de ses mouvements. Il n'est qu'un insecte qui s'agite dans le vide, en attendant de se faire écraser. Mais il ne veut pas mourir là, avec lui. Il ne veut pas devenir un trophée morbide, qu'on s'empressera d'enterrer dans un terrain vague et qu'on oubliera comme s'il n'avait jamais existé. Personne ne le retrouvera et sûrement qu'on ne le cherchera même pas, ou si peu. Ces derniers temps il est seul à en crever et maintenant il crève seul. L'ironie lui donne envie de hurler.

C'est ce qu'il fait, quand il sent une main le retenir. Il beugle et n'entend même pas Sam qui lui demande d'arrêter de bouger – en fait il n'entend pas grand-chose d'autre que son cœur affolé et un bourdonnement insupportable. – LÂCHE-MOI ! Il voudrait se dégager de son emprise, mais il n'arrive pas à l'atteindre et Sam est plus rapide que lui. Son bras agrippé, il se fait retourner sur le dos de force, hurlant de rage et de douleur. – Calme-toi ! Calme-toi j’te dis ! Il peut pas. Il s'agite et ça fait mal mais il continue, levant son bras valide pour bousculer Sam, frapper comme il peut, sans que ça n'ait de réel impact finalement. – ME TOUCHE PAS PUTAIN ! Aussi enragé que paniqué, il persiste à vouloir le repousser. Comme un animal blessé qui use son dernier sursaut de vie pour se défendre. – J’essaie de t’aider là, putain ! C'est trop tard et ça n'a aucun sens. Après tout, Sam a enfin eu ce qu'il voulait : il l'a tué. – Dégage ! Il grogne et s'énerve alors que son bourreau tente de l'examiner, cherchant à l'écarter à l'aide de ses membres valides. Le reste ne répond plus vraiment.

Quand Sam se précipite dans une autre pièce, il tente de se retourner dans l'espoir de reprendre sa fuite lamentable, mais la blessure de son flanc l'en empêche. De toute façon, Sam est déjà de retour. Et il a beau continuer de protester, il se retrouve avec un garrot improvisé autour du bras, peu importe combien il demande à ne pas être touché. – J’essaie de t’empêcher de crever putain. Il lâche un son à mi-chemin entre le rire et le sanglot, parce qu'il a trop mal, rien n'a de sens, tout va trop vite et il n'arrive pas à suivre. – Ta gueule putain ! Laisse-moi ! Sa hargne s'essouffle en même temps que lui – il n'a plus la force de se débattre réellement. La douleur empire de seconde en seconde, la nausée est insupportable, ça devient difficile de respirer. Il n'oppose que peu de résistance quand Sam attrape sa main valide. – Appuie là, le temps que je regarde ta cuisse. Il lève les yeux vers lui, puis les baisse vers son ventre, découvrant que son haut a été découpé et qu'un torchon est en train de tourner au pourpre contre sa peau. – Appuie j’te dis ! Fort ! Enfin, il s'exécute. Il sent l'humidité poisseuse traverser le tissu et encrasser sa paume, alors qu'il laisse retomber son crâne contre le sol. Le plafond est dégueulasse. Il n'a pas envie que ça soit la dernière chose qu'il voit. – Écoute, ça m’amuse pas plus que toi ok ? Mais j’vais t’empêcher de crever, et tu vas m’aider. Parce qu’il est carrément hors de question que tu crèves dans ce salon, compris ? Donc tu serres les dents, tu fais ce que j’te dis, et quand j’t’aurais sauvé le cul, tu vas m’aider à prouver à Sam que t’as pas violé sa sœur, compris ? Non – il ne comprend rien du tout. Y a trop de mots, ça s'entrechoque dans sa tête et il est incapable d'y mettre du sens. – Mais qu'est-c'tu racontes putain ? T'as pété les plombs. Pourquoi Sam parle de lui-même à la troisième personne, pourquoi il parle d'Assia, pourquoi il l'aide ? Il est complètement paumé, trop assailli par la douleur pour réfléchir à quoi que ce soit.

Tout ce qu'il sait, c'est qu'il souffre. Et qu'il est en train de se vider.

– Ça va faire mal. Il n'a même pas le temps de s'y préparer. La douleur le submerge une nouvelle fois quand Sam le traîne, ça tire, ça brûle, il voudrait plonger ses mains dans les plaies jusqu'à son système nerveux, et tout arracher. Ses doigts se crispent sur le torchon contre son bide alors qu'il lâche un cri, avant de se mordre la langue, espérant se forcer au silence. Mais le goût du sang finit par envahir sa bouche et ses râles résonnent plus fort qu'il ne le voudrait. Il frappe sa tête par terre, encore et encore, comme s'il cherchait à se faire mal pour anesthésier le reste. Ça ne sert à rien : la douleur ne fait que s'étaler comme une épidémie.

Il lui faut quelques secondes pour comprendre qu'ils sont maintenant dans une salle de bains. Sam s'active, lui se contente de rester en vie. – Qu'est-c'tu fous ? Tu pouvais pas m'achever là-bas, fils de pute ? Si Sam l'a mené ici dans l'espoir d'en finir plus proprement, il s'est complètement foiré. Y a de longues traînées sanglantes sur tout le chemin.

Ses sourcils se froncent lorsqu'il voit la trousse de secours tomber près de lui, puis les médicaments qui lui sont offerts. Tout lui semble absurde. – Tiens, prends ça. Tu vas douiller mon pote. Il lutte brièvement quand Sam lui soulève le crâne et approche les cachets de sa bouche, secouant un peu la tête en signe de rébellion. – Lâche-moi ! Ça ne dure pas. La douleur surpasse finalement ses problèmes d'ego ; l'air renfrogné, il avale les pilules une à une, sans même chercher à savoir ce que c'est. Il est déjà foutu de toute façon. – Va falloir que j’te retire les balles. Sa main valide est pleine de sang quand elle vient s'écraser sur le visage de Sam lourdement, mais sans réelle force d'impact. Le but initial était de lui donner un coup de poing. C'est un échec total. – À quoi tu joues bordel ?! Tu vois pas qu'c'est trop tard pour faire la charité là ? Il ne veut pas de sa pitié. Il ne veut rien qui vienne de lui. – T'es en plein délire p'tain. Il l'est forcément, au vu du discours sans queue ni tête qu'il lui a tenu un peu plus tôt. Et les mots ont beau continuer de tourner dans sa tête, ils se mélangent et se confondent, dissolus par la douleur jusqu'à ne former qu'un amas trouble, dont il ne peut rien tirer. – Va t'faire foutre avec toutes tes conneries ! Sa main tremblante vient retrouver le torchon, le tournant à la recherche d'un coin propre, mais il est totalement ensanglanté. Il observe sa plaie et serre les dents, froissant le tissu avant de l'appuyer à nouveau sur sa peau dans un geste rageur. La douleur trouble sa vision – à moins que ça ne soit la perte de sang. – C'est fini Sam. T'as gagné. Il tente un rictus tordu, raté. Son visage n'est plus qu'une grimace douloureuse. Et c'est finalement la haine qui reprend le dessus, assombrissant son regard, vibrant dans sa voix. Fuck you. Tant bien que mal, il attrape la trousse de secours abandonnée près de lui, et entreprend de frapper Sam avec. FUCK. YOU. Il le répète à chaque coup qu'il tente de lui asséner, tremblant de la tête aux pieds à cause de l'effort que ça lui demande et de la douleur qui lui donne envie de crever plus vite. Il hurle et s'acharne dans un dernier sursaut de rage, aussi furieux que désespéré d'avoir perdu la bataille de trop. Celle qui menace de tout terminer, pour de bon.
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Samih Scully
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyLun 24 Fév - 15:27

Mais qu'est-c'tu racontes putain ? T'as pété les plombs. Ça me gave, qu’il pige pas. J’pourrais mettre ça sur le compte des trois trous qu’il a dans le corps, mais même s’il était parfaitement entier, il capterait pas non plus. Personne ne comprend vraiment, sauf une poignée d’initiés. Personne ne me voit, je ne suis que Sam pour eux. Putain d’injustice. Ça m’énerve. On se dit qu’il est taré, qu’il est lunatique, impulsif. Mais il n’est rien d’autre qu’un putain de boulet que je me traîne. C’est pas juste que ça soit lui que tout le monde connaît. Avant, ça me dérangeait pas tant que ça. C’était normal, j’étais là pour le protéger, j’arrivais que quand il avait besoin de moi. Faut croire qu’après quinze ans à le supporter, ça a fini par me taper sur le système. Ma foi, j’ai pas le temps de repenser à tout ça, ni le temps d’expliquer à Popescu ce qu’il en est. De toute façon, j’crois pas que ça monterait au cerveau. Il perd trop de sang, le gosse. Alors j’enchaîne, je le traîne dans la salle de bain sans faire gaffe à ses cris ou ses convulsions quasi sataniques. Le gars se frappe la tête au sol et j’peux pas retenir un petit roulement de pupilles. Il en fait des caisses, putain. Je me suis peut-être jamais pris de balle, mais quand Don m’a découpé en deux en prison, j’ai pas fait autant de chichi. Bon, j’dis rien, encore une fois, j’ai pas le temps.

Réactif, je prépare tout dans la salle de bain en essayant d’ignorer les phrases crachées, pleines de sang, de Seven, à terre. Qu'est-c'tu fous ? Tu pouvais pas m'achever là-bas, fils de pute ? J’réponds pas, trop occupé à comparer les différentes boîtes de calmants pour enfin me laisser tomber à côté du presque-macchabée pour le forcer à ingérer quelques pilules de morphine, dans un geste de bonté extrême, et aussi parce que ça pourra peut-être le calmer. Il s’y refuse un instant et j’insiste, manquant clairement de patience. Lâche-moi ! Saoule pas, p’tain ! Que je réponds du tac au tac, finalement, il se laisse faire. Les toxicos, ça résiste pas longtemps à de la dope gratuite. Là j’me préviens qu’il va bien falloir que je retire les balles, même si j’ai aucune foutue idée de comment je vais m’y prendre. Jamais fait ça auparavant. Mais il tente encore de se battre et j’peux pas m’empêcher de me dire que ce gosse a de la ressource, dans le fond. Il écrase sa main moite sur mon visage que j’évite à moitié dans un mouvement de recul énervé. Je fais claquer ma langue sur mon palais. À quoi tu joues bordel ?! Tu vois pas qu'c'est trop tard pour faire la charité là ? Il. m’emmerde. T'es en plein délire p'tain. J’expire bruyamment et lâche d’un coup tout. Ses plaies se remettent à saigner et je le regarde les mains gorgées d’hémoglobine en l’air, les sourcils haussés comme un daron qui engueulerait son gosse. Tu crois vraiment que j’ai l’temps de t’expliquer là ? Cherche pas et laisse moi faire, tu vois bien que c’est pas Sam là qui cause, non ? C’est ça le problème, il ne le voit pas, au pire il l’entend, il le perçoit. Au final y a toujours eu que JJ et Assia pour vraiment me voir, sans même que je n’ai besoin d’ouvrir la bouche. Un truc dans le regard peut-être, une façon d’être. Seven a le cerveau trop attaqué pour faire la différence. Je veux bien comprendre que ce n’est pas commun, comme situation. Je conçois qu’il est en pleine crise de panique, l’autre, parce que Sam vient de le percer de trois balles dans le corps, que ça pue la poudre et qu’il sent son corps se déchirer de l’intérieur. Bah prend sur toi, connard. Mais il n’en démord pas, surtout parce qu’il est complètement dépassé. Il continue à s’énerver et ne pas vouloir se sortir de cette situation. Je crois que c’est le trait principal de sa personnalité : se foutre dans la merde, s’en plaindre, et tout faire pour y rester. Alors je tente de prendre sur moi et d’ignorer ses cris. Je me reporte sur cette cuisse qui pisse le sang, j’attrape les ciseaux, je les noie sous une tonne de bétadine et je les prends en main en essayant de me motiver à lui charcuter la peau. C'est fini Sam. T'as gagné. Je soupire et secoue légèrement la tête pour ne pas me laisser déconcentrer, je tente plusieurs angles pour savoir comment je vais aborder la question. Je crois qu’en fait, faut juste que je me lance. L’éclat de la balle, par miracle pas trop profondément enfoncée me guide, j’ai juste à l’attraper avec ces putains de ciseaux de cuisine comme je le ferai avec une pince, ça va être facile, easy. Et c’est au moment où j’allais les plonger dans sa peau blafarde couverte de sang que j’me reçois le premier coup de trousse de secours dans la joue. MAIS PUTAIN ! Que je gueule, et lui il m’insulte de toutes ses forces. Là je lève les mains en l’air et me relève aussi sec. Tellement énervé que j’hésite à le laisser crever rien que pour lui apprendre une bonne leçon. Sale con ! MAIS ELLE EST PAS BIENTÔT FINI TA CRISE À DEUX BALLES LÀ ? Je hurle par-dessus sa voix cassée d’enfant colérique. Mais il continue et, la mâchoire serrée, je lui attrape le poignet d’une main ferme et lui serre jusqu’à ce qu’il lâche la trousse de secours, de toute façon, c’est pas comme s’il allait aller loin. Question de minutes avant qu’il ne crève. Qu’est-ce que t’en as à branler que Sam ait gagné ou pas ? J’suis en train de t’aider oui ou non ? Alors merde, tu veux vivre ou tu veux crever ? C’est vrai quoi. Quand bien même ça serait Sam, quand bien même il serait pris de remords de dernières minutes, qu’est-ce que ça peut foutre ? Il a juste à se laisser sauver. Mais j’crois que la question que j’viens de lui balancer est le plus gros dilemme auquel il n’a jamais fait face. Alors je répète, à nouveau à genoux à côté de lui, l’air dur, la voix autoritaire : TU VEUX VIVRE OU TU VEUX CREVER ? Et je le fixe, les ciseaux à la main et j’sens bien que dans son regard y a qu’un putain de vide. C’est peut-être parce qu’il n’en sait rien, qu’il n’en sait rien depuis tellement d’années. Peut-être que ces trois balles dans son corps sont comme un putain de soulagement au final. Ou peut-être bien que la morphine commence à lui attaquer le système nerveux et qu’il va finir par collapse. De toute façon, j’en ai rien à foutre de ses envies de suicide. Je secoue la tête de mauvais poil et j’attrape sa cuisse d’une main de fer. T’sais quoi, j’m’en fous de ce que tu veux. Et j’ai pas le temps pour tes conneries. Que je marmonne, et je ne le laisse même pas répondre. Je lui plante les ciseaux dans la chaire.

Une putain de boucherie, je dois m’y remettre à trois ou quatre fois à cisailler dans le vide avant de sentir le métal sous les lames du ciseaux, je retiens mon souffle, je transpire, tous mes muscles contractés, et faut bien que j’avoue que ça me dégoûte un peu. Je tire d’un coup sec en arrière, et y a ses hurlements qui résonnent dans toute la salle de bain. Je prends une grande inspiration quand je retire enfin les ciseaux et que la balle rebondit sur le carrelage dans un tintement macabre. Je souffle un grand coup et lui asperge la cuisse de désinfectant, ce qui ne calme en rien ses suppliques à bout de nerf. Merde les médocs, ils peuvent pas faire effet ? Mais j’crois que son corps est trop pourri à l’intérieur de toutes ces merdes qu’il s’enfile depuis des années pour que ça fasse vraiment quelque chose. Tant pis pour lui. J’attrape rapidement quelques compresses et lui plaque contre la cuisse. Elles s’imbibent en une seconde et j’dois m’y reprendre à plusieurs fois, appuyant de toutes mes forces pour stopper l’hémorragie. J’attrape du scotch et bidouille un pansement de fortune. Mais j’peux pas me permettre de lui laisser une seconde de répis. Non. Dès que j’ai arrangé la cuisse, je m’approche de son t-shirt, au bide, ça va être plus délicat. J’peux pas toucher un organe vital où il va me crever deux fois plus vite entre les bras. Peut-être même que c’est déjà le cas. Peut-être que la balle est dans le fond de son foie. Je ne la vois pas. Merde, va falloir y aller à l’aveugle. Je serre les dents, j’ai pas le temps de réfléchir, j’ai pas le temps putain. J’écarte sa peau entre mes doigts pour essayer d’y voir quelque chose, mais y a rien qu’une marée rouge qui dégouline. Combien de le litres dans le corps humain déjà ? J’en sais foutre rien. J’inspire profondément pour me donner de l’élan. Je jette un coup d’œil à Seven, à ce moment-là, faudrait peut-être bien qu’il s’évanouisse, en plus, ça me ferait des vacances. Mais pas le temps d’attendre, non. Il va crever dans deux minutes. En plus il fait que de gesticuler. Je tends sa peau. Attrape les ciseaux, une lame bien en avant. Un, deux… je le plante dans sa peau et ouvre sa blessure un peu plus, juste assez pour me laisser y passer deux doigts. Merde, merde, merde, j’ai littéralement mes doigts à l'intérieur de Popescu. C’est dégueulasse, sans doute, j’sais pas je réfléchis plus. Je regarde devant moi et j’essaie de me concentrer, je sais pas ce que je fais, je sais pas ce que je touche, j’essaie de sentir le métal, la balle, quoi que ce soit. Putain j’en sais rien. Ça dure un temps fou, en tout cas j’ai l’impression. Je retire une fois la main, deux fois, j’essaie d’éponger le sang, j’y vois rien, j’y comprend rien. Il va crever. S’il crève, la vérité crèvera avec lui et je m’accroche à ça de toute mes forces pour ne pas abandonner. J’ai la mâchoire tellement serrée que ça me donne mal au crâne, j’ai le front qui dégouline.

Putain, putain, putain, putain… Que je lâche dans un soupire, je crois que je l’ai. C’est bon, c’est bon. Je ressors la deuxième balle et pousse un petit hurlement de joie non contrôlé. Même procédé je fous une montagne de compresse par dessus sa plaie béante, qu’il va bien falloir que je recouse, mais pour le moment je scotche ça à l’arrache et me laisse tomber en arrière contre le meuble du lavabo en expire lentement, sentant la tête me tourner un peu. La pression redescend doucement. Je sais pas si Seven est sauvé, mais les balles sont retirées. J’inspire, j’expire. Je me passe une main sur le front et ça m’étale du sang partout. Finalement, maintenant que la situation est un peu plus sous contrôle, je reprends mes explications, d’une voix lente : J’suis… j’suis une part de Sam, en quelques sortes ? Quand j’suis là, lui l’est pas. Bref c’est compliqué. Le fait est que j’te crois Seven, et je sais que t’es innocent, et qu’il faut que tu m’aides à prouver ce que JJ a fait. Faut qu’il ouvre les yeux, ok ? Moi j’te veux pas de mal. Bon, je viens de lui charcuter le bide. Je tends un bras en l’air pour m’accrocher au lavabo et je me redresse comme si j’étais courbaturé de la tension de mes muscles. Je me rince les mains et jette un coup d’œil dans la glace, j’ai la tronche d’un serial killer. Mais je verse un peu d’eau dans un verre après avoir jeté les brosses à dents dans le fond de l’évier souillé. Je m’accroupis à nouveau vers le sol, et attrape la tête de Seven pour la relever, de quoi lui faire boire une gorgée. C’est bon, ça va aller, le plus dur est passé. Et je crois que ça fait un moment qu’on a pas été aussi maternel avec lui, vu la tronche qu’il tire.
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyMer 26 Fév - 13:19

– Tu crois vraiment que j’ai l’temps de t’expliquer là ? Cherche pas et laisse moi faire, tu vois bien que c’est pas Sam là qui cause, non ? Et peut-être qu'il y a une différence c'est vrai, dans les intonations, l'élocution, l'autorité qui émane de lui tout entier. Il parle plus vite, plus fort. Mais ça confirme simplement ce que Seven sait déjà : Sam est le plus détraqué d'eux tous. – T'es taré putain. C'est la seule conclusion qu'il peut en tirer. Parce que Sam agit comme s'il était soudain quelqu'un d'autre et il n'y comprend rien. Il n'a pas envie de comprendre. Son sang se vide et Sam est la dernière personne qu'il veut voir à cet instant, il ne veut ni lui parler ni l'écouter, pas alors que c'est lui qui l'a tué. Il ne veut même pas le laisser l'aider.

Alors il rassemble ses dernières forces et il tente une attaque pathétique, préférant transformer la trousse de secours en massue, plutôt qu'espérer qu'elle puisse le sauver. Il vocifère par-dessus la voix de Sam, complètement enragé. Encore plus quand il le sent agripper son poignet pour l'immobiliser. – M'TOUCHE PAS ! LÂCHE-MOI PUTAIN J'VAIS T'BUTER ! Sa voix se brise. Mais il a beau tenter de se libérer, il n'y arrive pas – et plus il s'agite, plus ses plaies irradient de douleur. Ses doigts finissent par lâcher son arme malgré lui. – Qu’est-ce que t’en as à branler que Sam ait gagné ou pas ? J’suis en train de t’aider oui ou non ? Alors merde, tu veux vivre ou tu veux crever ? Lui, tout ce qu'il voit, c'est que Sam le tue pour ensuite tenter de le ressusciter. Ça n'a aucun sens. Et peu importe s'il veut vivre ou crever – il ne sait même pas au fond – il ne supporte pas que l'un ou l'autre se fasse de sa main. Il hait ce visage depuis tant d'années que c'est devenu instinctif, viscéral. Il est incapable de se calmer, de lui accorder la moindre once de confiance, de se laisser approcher. Pas même si c'est une question de vie ou de mort. – TU VEUX VIVRE OU TU VEUX CREVER ? Parfois, il se pose la question. Il finit systématiquement par se défoncer pour l'oublier. Parce qu'il n'a pas la réponse ou peut-être qu'il a peur de l'avoir, parce qu'il est trop fier pour se laisser crever mais qu'il passe son temps à défier la faucheuse. Les premières pulsions suicidaires l'ont effrayé, les suivantes l'ont mis hors de lui. Il ne veut pas être faible. Il ne veut pas finir comme sa sœur.

Sam ne lui laisse pas le choix.

Seven sursaute et grogne lorsque sa main agrippe sa cuisse sanguinolente. – T’sais quoi, j’m’en fous de ce que tu veux. Et j’ai pas le temps pour tes conneries. Le ciseau plonge avant qu'il ait pu réagir. Il beugle et se redresse vivement, gémit à cause de la balle logée dans son ventre, finit couché à nouveau. Ses mains s'agitent dans le vide, prêtes à repousser Sam sans jamais le faire pourtant. Il sait que c'est nécessaire, s'il veut avoir une chance de s'en sortir – et il se refuse à crever dans la baraque de ces foutus Kids. Alors il le laisse faire, son bras valide qui vient trouver sa bouche et qu'il mord à pleines dents, pour s'empêcher de crier, pour tenter de se distraire de la douleur en en créant une autre. Il a l'impression que ça dure des heures. Il a froid, chaud, son corps tremble, une pellicule de sueur vient couvrir son front, son dos, son torse. Les paupières fermées de toutes ses forces, il continue de mordre son bras jusqu'à sentir le sang venir tapisser sa langue. Il lâche prise au moment où Sam retire enfin la balle. Et il se remet à hurler quand la vague de désinfectant lui fait l'effet d'une attaque à l'acide. – PUTAIN ! PRÉVIENS CONNARD ! Sa jambe valide le heurte dans un mouvement d'humeur, mais il n'a plus assez d'énergie pour que ça ait un réel impact. À bout de souffle, il l'observe empiler les compresses sur sa blessure d'un œil critique, les dents serrées.

Quand l'attention se porte finalement sur son ventre, il se crispe d'anticipation. Sam écarte la plaie, il tressaille et grogne, fait claquer son crâne contre le carrelage de la salle de bains. Il aimerait avoir droit à un shot d'héroïne, parce que la morphine commence tout juste à faire effet mais il sait déjà que ça ne suffira pas. Il en a la confirmation quand le ciseau s'enfonce dans sa chair à vif.

Il recommence à se mordre le bras, là où la trace de ses dents est restée imprimée. Mais il ne peut pas s'empêcher de hurler quand les doigts de Sam s'enfoncent dans sa blessure.

C'est un putain d'enfer.

La douleur est insupportable, ses tremblements deviennent incontrôlables, il est incapable de retenir ses cris. Il s'égosille et agite une main dans le vide, à la recherche d'un point d'ancrage, sans en trouver aucun. Malgré lui, il se tortille sur le sol, la carcasse raidie, qui s'arque par à-coups. Sa main termine sa course sur l'épaule de Sam et il s'y agrippe de toutes ses forces, quitte à lui faire mal. Il serre et il hurle et sa voix déraille, les veines de son cou sont saillantes, son visage est complètement déformé par la douleur. Sam retire ses phalanges, les plante à nouveau – c'est la pire douleur qu'il ait jamais ressenti. Ça devient si insoutenable qu'il sombre quelques secondes, avant de revenir à lui dans un nouveau cri étranglé. Et ça dure comme ça un moment, à naviguer entre conscience et inconscience, son corps qui se ramollit pour mieux se crisper la seconde suivante. Il frissonne et il a perdu toutes ses couleurs, les larmes lui montent aux yeux, creusent des sillons sur ses joues déjà encrassées par le sang et la sueur.

Ça fait tellement mal qu'il aimerait crever plus vite.

Il sort d'un énième évanouissement passager quand il réalise que Sam n'est plus penché sur lui. Relevant la tête tant bien que mal, il découvre des compresses déjà en train de rougir sur sa plaie, comprend que c'est terminé. Pour l'instant.

Un peu étourdi, il ne saurait plus dire si c'est à cause de ses pertes de connaissances, de tout le sang qui lui manque, ou de la morphine qui se fait sentir. Il a toujours beaucoup trop mal, mais il se sent un peu plus léger, plus apaisé. De toute façon, il n'a clairement plus la force de s'agiter comme tout à l'heure. Sûrement qu'il a même accéléré sa perte de sang en le faisant. – J’suis… j’suis une part de Sam, en quelques sorte ? Il le cherche du regard une seconde, mais réalise vite que ça lui demande finalement trop d'efforts. Alors il se contente de fixer le plafond, à bout de souffle, épuisé. – Quand j’suis là, lui l’est pas. Bref c’est compliqué. Le fait est que j’te crois Seven, et je sais que t’es innocent, et qu’il faut que tu m’aides à prouver ce que JJ a fait. Faut qu’il ouvre les yeux, ok ? Moi j’te veux pas de mal. Malgré le semblant d'explication de Sam, tout ça lui paraît toujours aussi insensé. Et maintenant qu'il commence à avoir l'esprit sacrément embrumé, ça n'aide pas à éclaircir la situation. – Tu t'fous d'ma gueule. Sa voix est faible, éraillée d'avoir trop hurlé. – Tu savais qu'c'est pas moi et tu m'as quand même fait tout ça ? Sa main balaie l'air dans un geste approximatif, pour désigner tout ce qui a pu se passer entre eux ces dernières années. Il lâche un rire étouffé, rapidement avorté à cause de la douleur que ça provoque au niveau de son ventre. – T'sais quoi, Sam, pas Sam, j'comprends rien, j'm'en fous. Il est trop à l'ouest pour combler les vides et faire les parallèles entre toutes les informations. – Sam il a qu'une seule tête et si tu sais, ben tu sais, c'est tout. Il sait. C'est une évidence. Quoi qu'il soit en train de se passer, quelle que soit la pathologie de Sam – parce que s'il y a bien quelque chose qu'il comprend, c'est qu'il est réellement malade – ça n'excuse rien de ce qui est arrivé. L'information est logée au fond de sa tête, c'est lui qui a manifestement choisi de l'ignorer, et si Seven n'était pas si affaibli, il aurait certainement vrillé. – T'es qu'un connard. Sam. Lui. Il n'en sait rien, il ne sait plus vraiment à qui il s'adresse. Tout est trop confus.

Il se tend en le sentant approcher et attraper sa tête, mais ne rechigne pas à boire un peu de l'eau qui lui est offerte. – C’est bon, ça va aller, le plus dur est passé. C'est trop étrange, d'entendre Sam lui parler de cette manière, de le voir s'occuper de lui presque avec bienveillance. Il ne sait plus quoi penser et ça le mettrait sûrement mal à l'aise, s'il avait l'esprit plus clair. Mais pour l'instant, il est plus perdu qu'autre chose. – Qu'est-ce j'en ai à foutre qu'tu saches que c'est JJ ? Ça t'a pas empêché d'essayer d'me buter. Fatigué, il repose sa tête sur le sol, son regard un peu vitreux concentré sur lui. – Y a pas d'preuve. Assia disait encore qu'c'était moi, puis elle s'est suicidée comme une conne. Personne me croit. C'est ce qui le dérange le plus dans cette histoire, depuis le début. Il a vu les doutes dans les yeux de sa propre bande, et il a eu beau le scander de toutes les façons possibles auprès de Sam, ça n'a jamais marché. Il ne supporte pas d'être accusé de quelque chose qu'il n'a pas fait. – Si t'as pas voulu ouvrir les yeux en quatre piges, c'est qu'tu les ouvriras jamais. Il continue de s'adresser à lui comme à Sam, parce qu'il ne sait pas quoi faire d'autre, la situation le dépasse trop pour le moment. C'est difficile de le voir autrement que comme un ennemi.

Baissant les yeux vers ses plaies, il jauge les compresses ensanglantées, et grimace. Il se sent faible. Sa tête tourne, sa vision est trouble, tous ses membres lui paraissent trop lourds pour être bougés. Pas besoin de voir son reflet pour deviner qu'il a le teint cadavérique et l'air souffrant. – Faut recoudre. L'idée de repasser par une nouvelle vague de soins foireux ne l'enchante pas vraiment, mais ça doit être fait rapidement. De toute façon, ça fait déjà un mal de chien, alors il n'est plus vraiment à ça près. – Et qu'j'aille au dispensaire. Histoire de réparer tout ce qui a été mal fait. Il n'a pas franchement confiance en Sam et ses talents d'infirmière.

Peut-être qu'il a trouvé la réponse à sa question, finalement.

Il ne veut pas crever aujourd'hui.
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Samih Scully
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptyMer 11 Mar - 14:36

J’crois qu’on est tous les deux vidés par cette situation surréaliste. La pression redescend, et j’suis shooté à cette douce euphorie un moment, avant de reprendre des explications qui ne trouvent aucune logique dans l’esprit déglingué de Seven. Tu t'fous d'ma gueule. Je lève doucement mon regard vers lui et me redresse au même moment pour m’observer dans la glace et me rincer un petit peu. Plus occupé à regarder mon reflet dans le miroir que les élucubrations du type à moitié troué sur le sol. Tu savais qu'c'est pas moi et tu m'as quand même fait tout ça ? Je lève les yeux au ciel, regarde derrière moi dans le miroir. Peut-être que je pourrais lui expliquer, lui dire que ce n’est pas venu tout de suite, qu’il faisait vraiment un coupable idéal, justifier chaque coup que je lui ai donné, sous le contrôle d’un Sam désemparé, flingué par l’abandon de sa sœur, obligé de trouver une explication à tout ça. Finalement je me ravise, il comprendrait toujours pas. L’essentiel c’est qu’aujourd’hui je sache la vérité. Et que j’ai l’occasion de la faire éclater au grand jour. Je ne m’occupe pas vraiment du rire tordu de Seven, toujours sur le sol, je prépare un verre d’eau avec toute la bonté qu’il me reste. T'sais quoi, Sam, pas Sam, j'comprends rien, j'm'en fous. Je secoue un peu la tête, blasé. Bah tiens, le contraire m’aurait étonné. Sam il a qu'une seule tête et si tu sais, ben tu sais, c'est tout. Il sait. Sous en coin. Il parle de Sam à la troisième personne, c’est déjà un bon point. Il parle de lui et pas de moi, ça commence à faire son chemin. Je ravale mon sourire et me retourne, le verre d’eau à la main, appuyé contre le lavabo car je commence à me sentir vidé de toutes mes forces. Oh, donc t’es en train de m’dire que Sam aurait quelques problèmes de déni ? Je singe d’une voix faussement ahurie. C’est l’fait de te taper la discut’ avec moi ou l’énorme balais qu’il a dans l’cul qui t’a mis la puce à l’oreille ? Évidemment que cette histoire n’a ni queue ni tête. Et évidement, que si je sais quelque chose, quelque part, dans le plus profond de son être, Sam le sait aussi. C’est bien pour ça qu’il faut l’aider à ouvrir les yeux, comme Trixia l’a fait une fois. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’il soit convaincu de la culpabilité de JJ. J’ai même pas eu besoin de négocier à l’époque. Parce que oui, il le savait déjà, quelque part, il avait juste besoin que quelqu’un d’autres ne lui confirme. Et je m’accroche à l’espoir qu’on peut renouveler l’expérience. Parce que putain, ce que c’était bon. Une fois JJ délogé du piédestal sur lequel Sam l’a toujours placé, y avait soudainement plein de place pour moi. Soudainement, j’étais son seul rempart contre le naufrage. JJ doit payer, et moi je mérite bien une victoire, rien qu’une. T'es qu'un connard. J’expire par le nez, ses insultes font monter en moi un énervement aussi vif que passager. Connard hein ? CONNARD ? Moi qui me suis donné du mal pour le rafistoler. J’aurai pu le laisser mourir, et je suis même pas sûr qu’il pourra m’être utile, au final, tant il est attaqué par sa vie merdique et toutes ces conneries qu’il s’injecte en intraveineuse. Finalement, je prend sur moi, m’accroupis et lui donne quand même un peu d’eau à boire pour le calmer, et pourquoi pas lui remettre quelques neurones en place.

Passé une énième accusation d’avoir essayé de le buter - et je serai tenté de lui rappeler que maintenant, il m’est redevable - la conversation avance enfin. Je repose le verre teinté du sang qui s’écoule un peu de ses lèvres à côté de moi. Y a pas d'preuve. Assia disait encore qu'c'était moi, puis elle s'est suicidée comme une conne. Personne me croit. Et bah voilà, la négociation avance. À genoux à côté de lui, soudain captivé par la conversation, oubliant totalement son état des plus critiques, je relance du tac au tac : Elle s’est pas suicidée Assia, pas l’genre. JJ a quasiment admis devant moi qu’il l’a tué en plus de l’avoir violé. Faudrait juste avoir une preuve, rien qu’un truc qui enrayerait la machine. Une fois qu’il commence à paniquer, j’peux gérer Sam et le faire débloquer. Un doute légitime, rien qu’une moitié de vérité qui accablerait JJ et tout repartirait. La machine fonctionne, mais elle menace de flancher à tout moment. Il lui a fallu une sacrée dose de résilience, à Sam, pour faire comme si tout ce qui s’était passé en prison était derrière lui. La vérité c’est qu’il évolue dans un espèce de brouillard que l’héroïne aide à faire stagner. Il veut pas voir, parce qu’il sait bien, au fond, que tout ce qu’il y a a voir est le portrait affligeant de son traitre de meilleur ami. Mais c’est compliqué d’avoir une conversation suivie avec Seven, aussi bien parce qu’il est à dix mètres de ses pompes que parce qu’il est une sacrée tête de con. Si t'as pas voulu ouvrir les yeux en quatre piges, c'est qu'tu les ouvriras jamais. je soupire longuement. Il me fatigue. Qu’est-ce que tu peux être défaitiste ! Que je lâche dans un soupir. C’est vrai quoi, c’est pas tous les jours qu’on se trouve un allié celui-là, serait peut-être temps d’essayer quelque chose. Pas vrai ?

Je me rends compte à ce moment-là que ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour parler stratégie. Je ne serai clairement pas aidé. Et là, magiquement, Seven commence à prendre en main la situation, ce qui franchement, ne me fait pas plaisir. Il me donne des ordres, à m’dire qu’on doit le recoudre et l’emmener à l’hôpital. Ça va princesse, fais pas celui qui gère la situation alors que tu pleurniches depuis une heure. Ça m’énerve encore une fois, subitement. Et je serre la mâchoire en le foudroyant du regard. Les ordres ça m’a toujours énervé encore plus ces dernières années. Je reste sans bouger un moment avant d’avoir une idée lumineuse. Là je me relève sans rien dire, fait signe à Seven de ne pas bouger et quitte la salle de bain. Il a pas tord, faut vite se tirer d’ici avant qu’un autre des Kids ne débarque. Je fonce vers mon objectif, le buffet du salon, je suis persuadé d’avoir déjà ce que je cherchais quelque part, alors je me mets à fouiller dans les tiroir au milieu d’un bazar qui n’appartient à personne et qui était déjà là à notre arrivée. Enfin, je trouve et sors victorieux une agrafeuse murale. Je vérifie qu’elle contient encore quelques agrafes et retourne aussi sec dans la salle de bain, me poste directement face à lavabo, dos à Seven, sans trop qu’il sache ce que j’ai en main. Je désinfecte tant bien que mal l’outil et ses agrafes, recale le tout et me poste à nouveau à côté de lui. Là je retire ses pansements de fortunes, de toute façon déjà imbibé de sang. T’as raison, faut que t’aille te faire voir par un vrai médecin. Je lui concède. Là j’attrape l’agrafeuse que j’agite devant lui. T’avise pas de raconter ce qui s’est passé quand tu seras là-bas, hein ? Si toutefois il lui viendrait à l’idée de balancer Sam. J’attrape la peau de sa cuisse, et la pince entre mes doigts avant de donner un grand coup d’agrafeuse, puis un deuxième et un troisième. J’y mets tout mon coeur histoire de le réveiller un peu. Et surtout, m’insulte plus de connard, t’as compris ? La cuisse terminée je passe à son ventre sans même lui laisser le temps de souffler. Là, avant de recommencer l’expérience, je lui pointe comme un maître d’école avec une règle. C’est vrai quoi, j’me donne du mal pour t’aider. Alors, tout ce que j’demande, c’est que, quand ça sera ton tour de m’aider pour régler cette histoire avec JJ, tu fasses pas l’con. Il n’a pas l’occasion de me promettre quoi que ce soit que cinq autres agrafes lui transpercent la peau. De toute façon, c’est pas comme s’il avait vraiment le choix, là.

Bétadine, compresse, pansement. Rebelotte. Frankenstein semble plus ou moins prêt à voyager. Je me rince un peu les mains et fait disparaître dans un fond de tiroir tout notre attirail. Faudra que j’éponge tout ce sang, aussi, quand je reviendrais. J’espère en avoir le temps. Du coup, pas le temps de traîner, je m’accroupis à côté de Seven et attrape son bras valide pour le passer autour de mes épaules. Je lui indique de s’appuyer sur sa jambe valide et on doit s’y prendre à plusieurs fois avant qu’enfin il ne soit debout, on bascule contre un mur, il pèse toujours trois tonnes, mais je garde le cap, direction une voiture, n’importe laquelle des tas de ferraille que Daire a pu retaper, pour foncer l’abandonner devant le dispensaire sur le macadam.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: l'appel du vide (sevih)   l'appel du vide (sevih) EmptySam 14 Mar - 19:45

– Oh, donc t’es en train de m’dire que Sam aurait quelques problèmes de déni ? C’est l’fait de te taper la discut’ avec moi ou l’énorme balai qu’il a dans l’cul qui t’a mis la puce à l’oreille ? Il n'apprécie pas le sarcasme qui dégouline de ses lèvres et lui donne l'impression de passer pour un con. La mine renfrognée, il le jauge un instant, avant de finir par le caricaturer dans un « gnagnagna » puéril. – Qu'est-ce j'en sais moi, trouduc. C'pas mon pote. Au fond, il ne connaît pas vraiment les Kids – pas plus qu'eux ne le connaissent, lui. Leurs échanges vont rarement plus loin que les coups et les insultes. Il se fout bien de savoir si Sam a des problèmes de déni ou non : son avis sur lui est déjà tranché. Haché menu par toutes les crasses qu'ils se sont faites. C'est un enfoiré, qui a le cerveau flingué et qui a commencé à lui gâcher la vie alors qu'il n'était qu'un gosse. La haine qu'il lui porte est viscérale, si vieille qu'elle semble même ancestrale. Ancrée si profondément en lui qu'il est incapable de voir plus loin que ça. Il n'en a pas envie, de toute façon.

Il le hait. Le voir crever serait un soulagement.

Ça s'arrête là.

Une sorte de calme plat s'est installé dans son corps, qui semble plaqué au sol par la douleur, à laquelle il commence pourtant à s'acclimater. Comme si son organisme se persuadait tout seul que c'est normal, de se sentir crever. Il a toujours la tête qui tourne et les tripes en vrac. Mais il s'y fait, petit à petit. Peut-être que la morphine aide, sûrement que la perte de sang y est pour beaucoup aussi. L'impression de planer, tout en étant coincé dans cette grande carcasse qui pèse trop lourd, qui fait trop mal. Son ton est las, quand il met Assia sur le tapis. L'épuisement a complètement étouffé sa rage. – Elle s’est pas suicidée Assia, pas l’genre. JJ a quasiment admis devant moi qu’il l’a tuée en plus de l’avoir violée. Il fronce les sourcils, son regard vitreux qui cherche le sien. L'information sillonne lentement jusqu'à son cerveau, puis s'y imprime brutalement. Au fer rouge. – Quoi ? Encore une fois, c'est JJ qui allume le brasier et s'en sort, pendant que Seven se retrouve sur le bûcher. Le schéma se répète inlassablement, comme une mauvaise blague qui n'a jamais de fin.

Un rire incrédule lui échappe, rapidement transformé en plainte douloureuse.

Ses blessures le font souffrir, mais la vague de haine qui le submerge, aussi. Elle se répand en lui comme un poison. – Faudrait juste avoir une preuve, rien qu’un truc qui enrayerait la machine. Une fois qu’il commence à paniquer, j’peux gérer Sam et le faire débloquer. La situation est toujours aussi confuse pour son esprit embrumé, brouillé par la douleur. Il ne comprend pas tout. Ce dont il est certain, en revanche, c'est qu'il n'y a aucune issue à tout ça. JJ a gagné. Sam aussi. L'un l'a cloué à la place du condamné, l'autre a commencé à clouer son cercueil. Presque mort mais jamais tout à fait. Il ne pourra jamais égaliser les scores, à moins de les pousser tous les deux dans la tombe. – C'toi qui débloque. La seule preuve est morte et c'fils de pute avouera jamais. Même face à lui, il ne l'a jamais dit clairement – pourtant il pourrait s'en servir pour le narguer, il ne risque rien puisque personne ne croit Seven. Il le sait. Mais lorsque le sujet est abordé, il se défile toujours d'une manière ou d'une autre. – Qu’est-ce que tu peux être défaitiste ! S'il en avait encore la force, il lèverait son majeur. Il se contente d'un regard noir.

Toutes les compresses ont viré au pourpre, et il commence à s'inquiéter de se savoir toujours ouvert, toujours prêt à se vider. Sam lui fait signe de ne pas bouger et il lève les yeux au ciel, mais ne dit rien. Il attend. Ça lui paraît beaucoup trop long.

Peut-être parce qu'il se fait mal en essayant d'examiner son état général, peut-être parce qu'il n'aime pas ne pas savoir où Sam est allé. La paranoïa pulse en chœur avec la douleur. Et si Sam sort de son délire insensé ? Et s'il décide finalement d'achever le travail ? Et s'il est allé appeler le reste des Kids pour qu'ils lui filent un coup de main ? Et s'il cherche déjà un endroit où se débarrasser de son cadavre ? Et si et si et si ?

Il commence à suffoquer.

Se crispant lorsqu'il le voit revenir, il tente d'apercevoir ce qu'il a en main, sans y arriver. – Tu fais quoi ? L'autre ne répond pas. Il s'impatiente, tente de s'agiter, grogne et s'immobilise presque sur-le-champ. Il tente mollement de le repousser lorsqu'il vient lui ôter ses pansements, mais il est à bout de force, bien trop faible pour que ça puisse avoir le moindre impact. – T’as raison, faut que t’ailles te faire voir par un vrai médecin. Son regard est happé par l'outil qui s'agite devant lui. Il ne comprend pas tout de suite ce qu'il voit – toujours un peu trop étourdi. – T’avise pas de raconter ce qui s’est passé quand tu seras là-bas, hein ? Un bref ricanement lui échappe. Il ne parlera pas – ni aux soignants ni à qui que ce soit, pas même à ce qu'il lui reste d'entourage, et encore moins aux autorités. Question de fierté maladive plus qu'autre chose.

Mais à peine ouvre-t-il la bouche que Sam s'attaque à sa cuisse, sans la moindre délicatesse. Il beugle quand les agrafes s'enfoncent dans sa peau. – PUTAIN ! Levant la tête trop vivement pour mieux voir ce que Sam est en train de faire, il est pris de vertiges, et retombe lourdement sur le dos. Sa main valide est projetée dans sa direction en guise de protestation, mais il n'arrive même pas à atteindre sa cible. – Et surtout, m’insulte plus de connard, t’as compris ? Le regard brûlant de haine, il crache d'une voix essoufflée : – Sinon quoi, connard ? Même à moitié mourant, c'est plus fort que lui. Désobéir. Défier. Provoquer.

Il sait déjà qu'il va le payer.

– C’est vrai quoi, j’me donne du mal pour t’aider. Alors, tout ce que j’demande, c’est que, quand ça sera ton tour de m’aider pour régler cette histoire avec JJ, tu fasses pas l’con. L'agrafeuse s'abat sur son ventre avant qu'il ait pu réagir. Il lâche un nouveau cri puis l'étouffe en se mordant la langue, ramenant un poing serré devant sa bouche, grimaçant. L'accalmie a complètement volé en éclats ; à l'intérieur de lui c'est de nouveau l'éruption, la douleur se propage de partout, cuisante, lancinante. Il lâche une nouvelle insulte à l'attention de Sam, mais elle est à peine audible, sa gorge est trop nouée.

Se lever est un véritable calvaire. Ils doivent s'y reprendre à plusieurs fois, son corps est trop lourd, trop affaibli – il se sent comme un poids mort. Son bras autour des épaules de Sam peine à s'y accrocher, sa jambe traîne, chaque micro-mouvement le déchire de l'intérieur. Il a le souffle court et envie de gerber, le visage déformé par l'effort et la douleur, la tête qui peine à se maintenir droite.

Il se retrouve allongé sur la banquette arrière d'une voiture pourrie, son bras valide appuyé contre le siège avant pour tenter de ne pas trop bouger. Mais la conduite de Sam reste trop brusque pour son état – il tente de retenir ses plaintes tant bien que mal, l'impression que les agrafes peuvent sauter à tout moment, laisser jaillir le sang et faire déborder ses tripes.

Le trajet n'est pas si long, mais lui semble durer une éternité.

C'est toujours sans délicatesse qu'il finit abandonné sur le bitume devant l'ancien centre commercial, alors que la bagnole repart déjà d'où elle est venue. Il titube pour atteindre l'entrée, mais ne fait pas plus de trois pas avant de s'écrouler. On tente de l'aider, il proteste mollement, on s'y prend à plusieurs pour le relever. Il se fait presque traîner jusqu'au dispensaire, ce qui provoque une nouvelle vague de douleur à peine supportable – et ça ne fait qu'empirer lorsqu'on l'installe sur une table pour l'examiner. Les soins prodigués sont ponctués d'un amas confus d'insultes et de cris, entre conscience et inconscience.

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