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 la divine comédie (sevih)

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Samih Scully
Samih Scully

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la divine comédie (sevih) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Toujours défoncé + des traces de piqures sur les bras + une longue cicatrice du flanc jusqu'à la colonne + trèfle irlandais tatoué sur l'épaule gauche + porte toujours un hoodie noir + cohabite avec deux autres personnalités
papi pédo
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crédits : miserunt (avatar) _ pinterest (images) _ grandson + saez (textes)
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MessageSujet: la divine comédie (sevih)   la divine comédie (sevih) EmptyDim 31 Mai - 13:16

Son dealer a un œil au beurre noir. Sam passe toute la transaction à l'observer sans vraiment de discrétion. Finalement, quand il enfonce l'héroïne dans la poche arrière de son jean et s'apprête à faire demi-tour, après un petit signe de la tête pour dire au revoir, le dealer l'interpelle. On se partage le spliff ? Sam se remet face à lui et hausse les sourcils, le visage sans expression. Effectivement, il est en train de fumer un joint. L'endroit est presque désert, sauf à une quinzaine de mètres, un genre de petit groupe informe et agité. Finalement, et puisqu'il n'a rien de mieux à faire pour ce soir (enfin, il doit prendre son service au resto d'ici vingt minutes mais a déjà décidé d'avoir deux heures de retard), Sam attrape le joint tendu entre son pouce et son index. Il tire une longue taf et va s'adosser à côté de son dealer, contre le mur de béton qui s'enfonce dans la berge et grimpe jusqu'à l'Ambassador une trentaine de mètres au-dessus d'eux. Le dealer semble perturbé, avec beaucoup de chose en tête. En fait, il ne fait que de parler de la situation de North End et de Krainz Woods. Sam l'écoute sans vraiment intervenir, ni même s'intéresser à son cas. Il se contente de tirer sur le pétard dès qu'on lui met entre les mains et d'attendre que ce moment de sociabilité ne s'achève enfin. Il fixe ses pieds, la tête aussi vide qu'il est possible qu'elle soit, trop fatigué pour vraiment réfléchir à quoi que ce soit. R'garde ça, encore une mauvais payeur j'suis sûr. Sam lève d'abord la tête pour observer son dealer, avant de suivre son regard jusqu'au groupe quelques mètres plus loin. Un type semble allongé au milieu de trois autres qui donnent des coups, l'air énervé. Ce n'est pas vraiment cette scène de violence qui le perturbe, mais la remarque de son dealer. Son cerveau paranoïaque analyse chacun de ses mots. Il a essayé de faire passer un message ? C'est vrai que Sam commande plus régulièrement maintenant. Depuis qu'il a découvert que JJ et sans doute la totalité des Kids étaient au courant de son addiction, et s'en fichaient pas mal, il a toute la liberté de se shooter à volonté. Sa consommation explose, son budget aussi. Il a piqué dans la caisse du resto pour payer cette dernière commande. Peut-être bien que son dealer veut l'avertir. Mais ce dernier n'a pas l'air particulièrement intéressé par cette situation et revient bien vite sur la police de Détroit qu'il insulte vivement. Le regard de Sam se perd à nouveau dans le vide. Il observe d'un œil torve les ombres des agresseurs qui s'acharne encore sur le type au sol. Bientôt, le joint est terminé. Allez, j'dois filer. À bientôt, bro. Indique le dealer avant de partir par la gauche, où il remonte le talus d'un pas décidé. Sam reste sur place un instant, le cul du joint entre les lèvres. Et même si chaque latte lui brûle un peu les lèvres, il continue, comme anesthésié. Son regard ne quitte plus le petit groupe devant lui maintenant. La silhouette par terre. Comme une sale impression au fond de lui. Alors ses jambes décident toutes seules, et il s'approche d'un pas lent, le regard fixe. Plus rien n'existe autour. Et c'est comme si ses yeux comprenaient avant que son cerveau ne le fasse. Plus il se rapproche, plus c'est évident. Il a croisé cette silhouette toute sa vie, encore et encore, même quand il n'aurait jamais dû la recroiser. Comme un putain d'herpes qui n'arrêtait pas de revenir. Un boomerang qui revient dans pleine tête. Un mauvais rêve.

Trop obnubilé par ce corps qui se protège des coups et des insultes, les bras autour du crâne, Sam ne voit pas surgir un des agresseurs, là juste devant lui. Il sursaute. Qu'est-ce q'tu regardes toi ? Crache le type, l'air énervé. Sam secoue bêtement la tête pour faire comprendre rien. Le type donne un coup sur son épaule et lui ordonne de dégager, dans ce cas. Sam fait un pas en arrière, toujours en jetant des coups d'œil au gars par terre. Une minute plus tard, celui qui est venu parler à Sam chuchote quelque chose à l'oreille de ses amis. Et après quelques ultimes coups, ils s'en vont d'un air énervé, comme s'il cherchait autre chose sur quoi se défouler. Un feu tricolore ou une poubelle, par exemple. Ils disparaissent bientôt à l'horizon.

Maintenant qu'il ne reste plus que le corps étendu du type sur le sol, y a plus de doute possible. C'est bien Seven Popescu. Ce putain de Popescu.

C'est comme une grande claque. Sam s'attrape la tête d'un air paniqué et l'observe de loin sans oser réagir. C'est pas possible, c'est pas possible. Seven ne peut pas être là. Seven est mort depuis deux semaines. Il le sait, c'est lui qui l'a tué. Les trois déflagrations résonnent encore dans sa tête. Trois claquements de l'air, si forts. Assassins. Trois balles. Il lui a tiré trois balles dans le corps il s'en souvient. C'était lui. Il avait le flingue. Le flingue était chargé. Seven est tombé raide. Il s'en souvient merde. Il a épongé le sang par terre. Il s'en souvient c'est là, clairement dans sa tête. Est-ce qu'il a halluciné tout ça ? Non, JJ était là. JJ est venu. Il a vu le sang. Est-ce qu'il hallucine maintenant ? Est-ce qu'il a déjà pris l'héro, est-ce que c'est rien qu'un mauvais rêve ? Ses mains, accrochées à son crâne descendent jusqu'à la poche arrière de son jean pour tâter le pochon d'héroïne qui s'y trouve toujours. Sam regarde autour de lui paniqué. C'est pas vrai. C'est pas possible.

Il l'a tué.

Quand est-ce que son cerveau ment ? L'autre fois, aujourd'hui ? Quand est-ce qu'il a déconné ? Depuis combien de temps ? Qu'est-ce qui est faux.
Est-ce que c'est toi qui ment ? L'autre, qui lui a assuré avoir fait disparaître le corps. Qu'est-ce qui s'est passé ? Répond ! RÉPOND PUTAIN. Sam commence à faire les cent pas. Et l'autre ne répond pas. Pourquoi il répond pas ? Où est-ce qu'il est ? Forcément là, à se tapir dans un coin de sa tête. Il est toujours là. Il lui a dit qu'il s'était occupé du corps. Il lui a promis que y avait pas de problème. Répond. Répond. Répond. Faut qu'il sache. Son corps s'emballe. Le cœur, les veines, le sang, tous ses organes fonctionnent plus vite. Lui qui est d'habitude comme au ralenti. La panique. La colère aussi. Un sentiment bizarre qui débloque tout son système. C'est quelque chose de terrifiant, quand on ne peut plus faire confiance ni à ses yeux, ni à sa tête.

Et puis, comme un coup d'électricité, ça lui prend comme ça. Il fonce jusqu'à Seven et l'attrape par un bras en le soulevant grâce à une force insoupçonné pour le mettre debout. Il l'attrape par le col de son t-shirt et le regarde, les yeux ronds, qui envoient des éclairs. La mâchoire tendue d'incompréhension, qui enrage de cette situation qu'il n'arrive pas à démêler. T'es sensé être mort ! Qu'il crache, et y a toute son angoisse qui rendent chacun de ses mots trop lourds. Il le pousse en arrière, comme s'il était toxique, comme si cette proximité allait faire buguer son système, plus qu'il ne l'est déjà. Je t'ai tiré dessus, t'es mort putain ! Qu'il ajoute, le débit rapide, comme s'il cherchait à s'en convaincre. Mais Seven est bien là, bien vivant, en sale état, mais bien vivant. Trop vivant. Sam prend du recul, sans savoir quoi faire, quoi dire ni où aller. L'autre ne répond toujours pas. OÙ EST-CE QUE T'ES PUTAIN. Pourquoi ? Comment ?
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Seven Popescu
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la divine comédie (sevih) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: la divine comédie (sevih)   la divine comédie (sevih) EmptyLun 15 Juin - 12:28

Capuche rabattue sur la tête et mains enfoncées dans les poches, il se cramponne au sachet d'héroïne qu'il vient d'acheter. Il a l'impression de sentir la poudre lui brûler les doigts à travers le plastique – comme si elle cherchait à tout faire fondre, le contenant et puis sa peau, pour se glisser dans ses veines le plus vite possible.

Il a envie de se piquer là, tout de suite.

Mais il n'a rien emmené avec lui, ni seringue, ni rien du tout. Sûrement parce qu'il savait que l'envie de céder sur-le-champ serait viscérale et qu'il ne pourrait pas la combattre. Quand la drogue n'obscurcit pas son jugement, il préfère choisir un endroit à l'abri des regards, l'intimité de sa piaule ou un coin dans un squat pourri, là où les gens sont tous trop défoncés pour faire attention aux autres. Pourtant, maintenant qu'il a son trésor entre les doigts, il n'en a plus rien à foutre.

Il veut le faire ici, tout de suite.

Soulager la douleur qui lui tiraille la cuisse à chaque pas qu'il fait, qui lui ronge le bide à l'intérieur autant qu'à l'extérieur – le monstre qu'il sent gronder au fond de lui, et la plaie bien réelle. Son esprit tourne en boucle, visualise la cuillère, le coton, la seringue, s'imagine effectuer les gestes devenus automatiques, accueillir le shoot tant attendu. Il peut presque le sentir, comme le souvenir d'un goût qui glisse sur la langue, si proche et pourtant si loin, une pâle copie que le cerveau tente de construire. Décevante et source d'une immense frustration. L'impatience lui crame les veines.

– Hey ! Il a l'impression que c'est lui qu'on hèle mais il choisit d'ignorer la voix, accélérant le pas, trop pressé d'assouvir sa pulsion. – Hey j'te parle, connard ! L'insulte le fait freiner. Ses poings se serrent dans ses poches alors qu'il fait lentement volte-face pour voir qui s'adresse à lui. – Ouais c'est lui, ce sale p'tit fils de pute. Le type explique à ses deux acolytes, alors que Seven le jauge en silence – son visage lui semble familier, mais il fait trop sombre pour qu'il puisse le reconnaître. Il n'a pas vraiment le temps d'y réfléchir plus longtemps, puisque l'autre avance droit sur lui, venant le repousser vivement, le forçant à faire un pas en arrière. – C'est quoi cette merde qu'tu m'as refilé, hein ? Tous les acheteurs m'font chier à cause des effets secondaires j'sais pas quoi, rends-moi mon fric ! Leur proximité et ses mots l'aident à le remettre. C'est Devon, le type à qui il a vendu les médicaments qu'il a volés chez Kassidy. Une espèce de magouilleur et dealer de bas-étage, connu pour être un excité au sang chaud, qui trempe dans toutes les sales histoires et revend ce qu'il trouve sans trop se poser de questions. Quitte à empoisonner tout le monde. – Pas mon problème. Il le regarde de haut avant de se détourner de lui, bien décidé à se tirer. En temps normal, il aurait certainement alimenté la querelle par pure provocation, par ennui, par besoin de se battre contre n'importe qui. Mais l'héroïne change la donne.

Il n'a pas le temps de faire plus d'un mètre. Une main lui agrippe le bras gauche pour le forcer à se retourner, appuyant sur le trou qui n'a pas encore fini de se refermer. Il grogne de douleur autant que de rage, se dégageant d'un mouvement brusque avant de le pousser de toutes ses forces. Devon recule, mais ne faiblit pas. – Tu vas m'rembourser p'tit bâtard, tout d'suite ! Il revient à la charge, manifestement très énervé, et décidé à récupérer son argent. Une fois qu'il arrive à sa hauteur, Seven l'accueille avec un coup de tête. Un craquement se fait entendre, Devon porte une main à son visage, ses deux comparses entrent dans la danse. Seven se fait agripper et tente de lutter comme il peut, cherchant à repousser ses assaillants. Ils titubent sur les galets en luttant sans plus savoir quelles mains appartiennent à qui, comme un monstre à trois têtes en pleine mutation. Des poings se perdent, des pieds se lèvent, les coups sont chaotiques mais trop rapprochés et approximatifs pour être vraiment efficaces, que ce soit d'un côté ou de l'autre. Ils finissent bien trop proches de la rivière, et à l'aide d'un coup puissant dans le tibia, Seven parvient à en déséquilibrer un, qui tombe dans l'eau. L'autre en profite pour redoubler de violence, lui brisant le nez d'un coup de poing. Il lâche tout pour porter les mains à son visage, titubant en arrière, manquant de s'écrouler au sol. Devon le cueille avant que ça n'arrive, l'achève d'un coup dans le ventre, bien trop proche de sa plaie. Il se plie en deux sous la douleur, tombe à genoux en toussant. Ses bourreaux l'achèvent.

Rapidement, il n'est plus qu'une carcasse recroquevillée pour se protéger des coups, les bras repliés sur son crâne, totalement impuissant. Le troisième s'est sorti de l'eau pour venir se venger, prêter main forte aux autres, l'écraser comme s'il n'était qu'un insecte. Les semelles s'abattent sans pitié sur lui et il encaisse silencieusement, dents serrées et yeux fermés, aussi efficace qu'un sac de frappe. Il n'entend plus rien, juste son cœur qui s'affole, un bourdonnement insupportable et le bruit sourd des impacts. Le sang a envahi sa bouche et son corps n'est plus qu'un amas douloureux – tellement qu'il ne saurait même plus dire où se trouvent ses bras et ses jambes, tout ce qu'il sait c'est qu'il a mal, mal, mal.

Une côte est sur le point de céder quand la tempête se calme, puis s'arrête. Les pieds sont rapidement remplacés par des mains, qui le retournent et tâtonnent, sans qu'il ne comprenne ce qui se passe. Prudemment, il baisse un bras et découvre Devon penché sur lui, leurs regards qui s'affrontent une seconde. Puis le sachet d'héroïne apparaît dans son champ de vision, suspendu au bout des doigts de l'autre. – Considère ça comme un premier versement. La haine déforme les traits de son visage alors qu'il tend une main pour récupérer ce qui lui appartient, mais l'autre est plus rapide, lève le sachet hors de sa portée. – On s'revoit bientôt. Devon se redresse et crache tout près de lui, tandis que celui qui est encore trempé lui assène un dernier coup de pied dans le ventre. Seven se replie dans une plainte étouffée, le souffle coupé par la douleur. Le trio disparaît dans les ombres.

Il aimerait partir à leur suite pour récupérer son sachet, se venger, mais il n'arrive même pas à se lever.

Péniblement, il parvient à se tourner sur le côté puis sur le ventre, se redressant à quatre pattes, cisaillé par la douleur qui le prend aux tripes. Il glisse une main sur son abdomen, découvre sans surprise que son pansement est imbibé de sang.

Les sutures ont sauté. Encore.

C'est probablement la même chose pour sa cuisse, qui a du mal à soutenir son poids alors qu'il n'est qu'agenouillé maintenant. Il a l'impression que son dos est mangé par un hématome immense, qui n'est pourtant pas encore là. Il tente de renifler, grimace, prend ça comme une confirmation que son nez est bien cassé. Les dégâts sont nombreux et sa fierté bafouée est bien plus douloureuse que son corps fracassé, pourtant, ça n'est pas ce qui l'enrage le plus. Il lui a pris sa came, putain.

Mais puisqu'un problème n'arrive jamais seul, il n'a pas le temps de se lamenter sur la perte de son précieux sachet de poudre. Une silhouette sort de nulle part – du moins il en a l'impression – et l'empoigne brutalement pour le tirer vers le haut. Il se retrouve debout malgré lui et ravale un gémissement de douleur, alors qu'on lui empoigne le col. – T'es censé être mort ! Il reconnaît sa voix avant son visage.

C'est Samih.
L'univers se fout de sa gueule.

Il manque de perdre l'équilibre quand Sam le repousse, parvenant à rester sur ses deux pieds par on ne sait quel miracle. – Je t'ai tiré dessus, t'es mort putain ! Enfin, il prend le temps de le regarder. Sam a l'air paniqué, complètement paumé. Comme s'il faisait face à un fantôme. Et tout lui revient : la bizarrerie de ses actions ce jour-là, quand il a changé du tout au tout, quand il a décidé de le sauver sans que ça n'ait aucun sens. Quand il a dit qu'il n'était pas Sam mais une part de lui. Il n'est toujours pas sûr d'avoir tout compris, mais faut croire qu'il disait vrai. Le Sam qui lui fait face maintenant n'a vraiment pas l'air de comprendre pourquoi il est toujours en vie.

Ce Sam là est bien celui qui lui a tiré dessus.

Il avance vers lui en boitant, ne le quittant pas des yeux quand il lui crache un mélange de sang et de salive au visage. – J'ai l'air mort, là ? Peut-être que oui, dans le fond. Ça fait des semaines qu'il a l'air mort, et pourtant, il continue de respirer. Sans trop savoir pourquoi.

Son bras valide s'est refermé autour de son ventre, comme s'il avait peur que ses tripes débordent de la plaie qui s'est rouverte. – T'es vraiment qu'un putain d'taré. Il avance encore, jusqu'à laisser moins d'un mètre entre eux, le surplombant de toute sa hauteur même s'il est bien trop mal en point pour avoir l'air réellement menaçant. – C'est toi qu'as choisi d'pas finir le travail. Le bout de ses doigts vient taper le front de Sam pour ponctuer sa phrase. Tu m'as sorti d'là, pauvre con. Il réitère le geste, comme pour enfoncer l'idée dans son crâne où la tempête semble toujours faire rage. – T'as qu'à aller t'engueuler avec un miroir si t'as un problème, j'suis sûr que tu t'répondras, t'inquiètes. Peut-être bien qu'il tient des conversations entières avec lui-même. Avec ce qu'il a vu la dernière fois, il ne sait plus trop quoi penser, mais il a l'impression que plus rien ne peut l'étonner venant de Sam. L'expression « ne pas être seul dans sa tête » semble prendre tout son sens avec lui. – Maintenant tu m'lâches, j'en ai rien à foutre de tes crises existentielles à deux balles. De son bras valide, il donne une impulsion dans le torse de Sam pour le repousser en arrière, avant de le contourner pour s'éloigner. Mais il avance au ralenti, sa jambe blessée traîne, et l'autre n'est pas vraiment mieux à cause de tous les coups reçus. À vrai dire, il a envie de s'asseoir là, par terre, et de ne plus bouger pendant quelques temps. Mais il a surtout envie de la dose qui lui a été volée. Il en a besoin. Et maintenant il ne lui reste plus qu'à tout recommencer : rentrer récupérer du fric puisqu'il n'a plus rien sur lui, retourner en acheter, et enfin, enfin, se défoncer. Le reste attendra. La vengeance qu'il commence déjà à ruminer, Sam, les plaies qu'il faut recoudre ; tout ça est sans importance à côté de la brûlure dans ses veines.
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MessageSujet: Re: la divine comédie (sevih)   la divine comédie (sevih) EmptyLun 29 Juin - 18:03

Répond.
Répond.
RÉPOND !

Sam est paralysé devant le squelette de Seven, qui semble comme désarticulé. Ça peut pas être réel. Ce n'est pas réel. Comme souvent il a l'impression d'avoir été jeté dans un lac glacé avec deux énormes blocs de bétons accrochés aux pieds, de s'enfoncer sans pouvoir faire le moindre mouvement, spectateur de la débâcle de sa propre existence. Les connexions sont rompues depuis longtemps dans son cerveau. Il est donc là, à regarder Seven avec des yeux exorbités, le corps crispé d'angoisse. Aucune réponse ne vient le sortir de sa torpeur pendant des secondes qui donnent l'impression de durer des heures. Jusqu'à ce que le roumain ne se rapproche, claudiquant, et ne lui crache au visage. Sam ne tressaille qu'à peine, rien qu'un geste machinal de la main essuie son visage souillé, mais il ne s'en rend même pas compte. J'ai l'air mort, là ? Sytème interne neutralisé. Sam se contente de le regarder sans comprendre. Bruit sourd dans les oreilles et, paradoxalement, grand silence terrifiant.

Réponds-moi, j'te supplie, explique-moi.

Il supplie l'autre, dans des plaintes larmoyantes et apeurées. Mais rien, pas de réponse. L'autre n'est pas là. Il s'est enfuit, il fait la gueule. Sam n'en sait rien mais il a du mal à retrouver un moment où il s'est senti plus abandonné, plus perdu qu'à l'heure actuelle. Son visage se secoue de gauche à droite légèrement, d'une manière presque imperceptible. En fait, on pourrait confondre ça avec un frisson d'horreur qui l'agiterait. Tout son corps est comme en apnée, et y a un grand froid qui lui coule dans la nuque jusque dans le dos. Non, non, Seven était mort. L'autre lui a dit qu'il était mort. Pourquoi il aurait menti ? Pourquoi il aurait fait ça ? Soudain, son regard se perd dans le vide. Il a l'impression d'être entouré de ténèbres et d'y chuter si vite qu'il aurait l'impression de faire en fait du sur-place. Mort… t'étais mort… je t'ai tué… je t'ai vu… qu'il se contente d'articuler en boucle, d'une voix quasi inaudible. Mais il met un peu plus d'angoisse dans chaque bout de phrase comme pour les encrer dans cette réalité dont il n'est même pas sûr d'appartenir.

Les insultes de Seven, il ne les entend pas. Il n'a de toute façon pas besoin qu'on lui dise qu'il est taré pour le savoir. Et chaque jour qui passe l'éloigne d'un possible retour à l'équilibre. Depuis la prison, il est qu'une baraque qui tombe en ruine. Un peu plus chaque jour, chaque heure. L'éboulement intérieur ne s'arrête pas. Et tout ce qu'il peut entreprendre pour garder la face est un formidable échec. Mais cette fois, c'est différent. Ce n'est pas lui qui se noie, c'est l'autre qui lui maintient la tête sous l'eau. Il l'a rendu sourd et aveugle. Ou bien c'est son cerveau qui débloque. Seven n'est peut-être même pas là. C'est toi qu'as choisi d'pas finir le travail. Samih secoue vivement la tête de gauche à droite. Seven lui donne une tape sur le front avec ses doigts (et c'est comme s'il se prenait un pieu dans le crâne). Par réflexe, le bras de Sam part instantanément pour taper dans celui de Seven et couper court à ce contact physique qui l'a électrocuté. Tu m'as sorti d'là, pauvre con. Il a l'impression qu'une brique lui ait tombé dans l'estomac. Ça le retourne complètement, il secoue à nouveau la tête et ses yeux se remplissent de larmes sans même qu'il ne puisse s'en apercevoir. C'est pas vrai ! Qu'il se défend, sa voix reprenant un peu de consistance. Je t'ai tué ! JE T'AI TUÉ SEVEN ! Il crie désormais. Seven n'est pas là, il n'est pas réel, il ne peut pas l'être. Mais Popescu lui donne tort la seconde d'après en tapant à nouveau contre son front. Maintenant, il a l'impression que ça a sonné un genre de gong qui fait un boucan pas possible à l'intérieur de son crâne. Si fort, tellement fort que ça le foudroie totalement. Sam recule d'un pas et se met les mains autour de la tête, les doigts crispés autour de ses boucles indisciplinées, jusqu'à les côtés de son crâne, rasés de plus près, jusqu'à l'arrière de sa tête. Elles se joignent et ses bras se ferment autour de sa tête pour faire cesser le bruit. Un bruit assourdissant, mais toujours pas de réponse.

POURQUOI IL EST EN VIE ? TU L'AS TUÉ ? DIS MOI QU'ON L'A TUÉ ! TU M'AS DIT… TU M'AS DIT QU'IL ÉTAIT MORT !
Pas de réponse.
Tu m'as dit qu'il était mort… il était mort… Qu'il ajoute cette fois à voix haute, les dents serrées comme s'il avait pris une drogue si fulgurante qu'elle déglinguait tout son système nerveux.

Il n'entend rien d'autre que les propres battements de son cœur qui percutent ses côtes avec violence. Rien d'autre que ses muscles qui se durcissent, tétanisés et douloureux, comme les craquements d'une enveloppe rassis, comme un vieux bout de pain oublié dans un coin. Rien d'autre encore que son sang qui pulse de manière irrégulière dans chacune de ses veines abimées. Il se tient toujours le crâne quand il se sent soudain poussé en arrière. Son équilibre incertain le force à reculer de plusieurs pas, mais ça a au moins le mérite de le sortir de cette torpeur. Il revoit en couleurs quand ses bras retombent dans le vide. Ils semblent peser des tonnes et le tirer vers le sol, comme s'ils allaient s'enfoncer dedans. Et là il regarde autour de lui, à la recherche de Seven qui s'est déjà éloigné. Une demi-seconde, avant qu'il ne voit son dos, il pense qu'enfin il a repris ses esprits. Il pense qu'en réalité c'était une hallucination, et aussi flippant que ça puisse être, c'était aussi incroyablement rassurant. Mais son cœur explose à nouveau quand il tombe sur le dos de Popescu qui s'éloigne et il reprend une grande inspiration avant de se mettre à pleurer. Il se sent totalement désespéré et regard le corps grand mince, comme un bout de chewing-gum qu'on aurait étiré, partir d'une démarche mal assurée. Se lève une main jusqu'à son front. Il tremble pendant que les larmes continuent à couler. Il n'est pas là, il n'est pas là, il ne peut pas être là. Il l'a tué y a quinze jours.

Une autre âme vivante au loin. Un type qui s'approche, type zonard dans un survet' trop large. Il est peut-être à dix mètres. Sam se tourne vers lui et laisse à nouveau ses bras retomber lourdement dans le vide. Il a l'air totalement accablé. Et sans réfléchir il gueule : TU L'VOIS ? TU LE VOIS TOI AUSSI ? Le type au loin s'arrête d'un coup et bloque sur Sam une seconde. L'égyptien tend un bras sans force en direction de Seven. TU LE VOIS OU PAS ?! Qu'il gueule à nouveau. Le type regarde Seven, puis Sam. Il a l'air de voir Seven aussi, car il lui adresse un regard effrayé. Ça accable encore plus Sam dont les sanglots redoublent. Voyant que ce n'est vraiment pas le moment de s'installer ici, le gars au loin fait un pas en arrière en sortant son téléphone portable et pianote rapidement un sms avant de s'éloigner.

Sam a la nausée. Des genres de petits gémissements s'échappent par intermittence pendant qu'il se met à faire les cent pas. Il se passe parfois des mains devant le visage, et puis jette des regards effrayés à Seven qui font redoubler sa peur chaque fois qu'il voit son corps s'éloigner. Il ne semble pas savoir exactement où il va, s'il s'éloigne où s'il reste là, Seven. Et très franchement, Sam est dans un tel état qu'il ne fait pas vraiment attention. Il veut savoir, alors il continue de marmonner dans sa barbe pour l'autre, toujours aux abonnés absents. Finalement il s'arrête, les deux mains sur le front et tente de calmer sa respiration qui s'est emballée. Il regarde Seven maintenant, à quelques mètres de lui. Il faut qu'il sache, il le faut putain. Parce que Seven a l'air d'être bien là, il ne disparaît pas, et c'est si c'est un cauchemar, alors c'est le plus réaliste qu'il n'a jamais vécu. Un sentiment de haine envers lui même ou vers Popescu - on ne sait pas très bien - se propage d'un coup comme un souffle d'une explosion. Il expire un grand coup. SEVEN ! Qu'il appelle fortement d'une voix cassée en s'approchant de lui à grands pas. FAUT QUE J'SACHE SEVEN ! Qu'il hurle alors qu'il arrive à sa hauteur. Il l'attrape par le col, alors que le roumain le dépasse d'une bonne tête, les poings serrés autour du tissu, sous le menton de Popescu, il le regard avec ses grands yeux larmoyants mais déterminés. Je t'ai tiré dessus, je t'ai tiré dessus putain! Qu'il continue à répéter en boucle comme si ça avait une quelconque importance. Mais ce qu'il commence doucement à comprendre, c'est que ce n'est pas ce qui s'est passé quand il lui a tiré dessus qui compte. C'est ce qui s'est passé après. Quand l'autre a promis s'être débarrassé du corps. Ces souvenirs qui ont disparu, parce que ce n'est pas vraiment les siens, mais ceux de son alter-égo en qui il pensait minablement avoir confiance. Faut qu'tu me dises ! Faut que tu me racontes tout ce qui s'est passé putain ! Sa voix est complètement tordue par la panique et alors que tous deux se débattent, ils finissent par minablement tombé l'un sur l'autre sur les galets, ce qui leur arrache un grognement douloureux à chacun. Mais Sam se redresse immédiatement, plus vite que Seven en tout cas qui semble avoir le corps déchiré de toutes parts. D'ailleurs, une tâche sombre et humide sur son t-shirt attire l'attention de l'égyptien. À genoux sur le sol, il rampe alors vers Seven encore allongé, l'empêche de se redressé en plaquant une main contre son torse. l'autre main relève le bas de son t-shirt.

Elle est là, la preuve irréfutable de son acte.
Elle est là la blessure par balle. Les trois détonations explosent à nouveau dans sa tête. Sam s'arrête une seconde en lâchant le t-shirt par-dessus la plaie, la bouche entrouverte. Maintenant c'est sûr, il lui a bien tiré dessus. Ce n'était pas ce soir-là, l'hallucination. Et ça ne semble pas être aujourd'hui non plus. L'autre a menti. Il est trop sous le choc pour vraiment réagir, pour se remettre à pleurer ou pour dire quoi que ce soit pendant les quelques secondes qui s'écoulent.

Il ne sait pas quoi faire, alors forcément il fait de la merde.

Il plonge une main dans la poche arrière de son jean pour en sortir le pochon de poudre brunâtre. L'héroïne qu'il vient d'acheter. Il l'agite devant Seven et ça le rend muet juste assez de temps pour qu'il puisse en placer une : Tu vois, tu vois ça ? J'te le donne si tu me racontes ! Il parle vite, beaucoup trop vite, paniqué. Par un réflexe assez dingue il arrive a éloigner le pochon et le ranger à nouveau dans sa poche avant que Seven n'ait pu s'en emparer. Cette fois, son regard est complètement désespéré, cherchant maladroitement la pitié de Popescu. Parce que pour vouloir donner son héroïne, faut vraiment qu'il le soit : désespéré. Il se penche donc à nouveau vers Seven pour attraper son t-shirt. Impatient, incapable d'attendre une seconde de plus dans cette incompréhension qui l'étrangle. JE VEUX SAVOIR ! Qu'il gueule alors, au bord du craquage - si tout n'est pas déjà foutu en l'air chez lui.
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Seven Popescu
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la divine comédie (sevih) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: la divine comédie (sevih)   la divine comédie (sevih) EmptyLun 6 Juil - 23:15

– C'est pas vrai ! Je t'ai tué ! JE T'AI TUÉ SEVEN ! Samih est en train de perdre pied. Il le sent jusqu'au plus profond de ses entrailles – sa panique est envahissante, dérangeante, elle prend toute la place et lui retourne les tripes. Ça le rend fébrile, lui aussi. Les ondes de choc qui secouent Sam de l'intérieur se répercutent jusqu'à lui et il s'agite, comme un animal qui sent venir la catastrophe, qui perçoit des choses qu'il n'est finalement pas en mesure de comprendre. Quelque chose tangue au fond de lui, sans qu'il soit capable de mettre un mot dessus. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il ne doit pas rester là, s'il ne veut pas finir submergé par un tsunami d'émotions qui ne lui appartiennent même pas.

De toute façon, il est trop affaibli pour y faire face. La douleur pulse à travers ses veines et résonne au creux de ses os, elle rend sa respiration laborieuse et lui donne envie de s'allonger par terre, à rester là, immobile, jusqu'à ce que ça finisse par passer. Ne plus bouger pour ne plus avoir mal.

Samih parle seul, s'adresse à quelqu'un qui n'est pas là. Le spectacle le laisse dubitatif, mais ne l'étonne pas vraiment. Pas après ce qu'il a vu la dernière fois.

C'est l'instinct de préservation, de survie, qui le pousse à s'en aller. Un réflexe pas vraiment réfléchi, ni contrôlé. Dans son état, il ne vaut pas mieux qu'une proie, et il sait à quelle vitesse Sam peut passer de la bestiole apeurée au prédateur. Il a l'impression que son corps va le lâcher d'une seconde à l'autre et il refuse que ça se fasse devant lui – s'il doit s'effondrer, il le fera loin des regards. Comme ces animaux sauvages qui se cachent pour mourir.

Ses pieds dérapent sur les galets et sa silhouette tangue. Il a du mal à tenir debout ; encore plus à avancer. Son échine s'est courbée sous la douleur qui se diffuse dans sa carcasse toute entière, ses bras se sont refermés autour de son ventre blessé, ses muscles se tendent et se crispent un peu plus à chaque effort qu'il leur demande. Dans son dos, il entend vaguement Samih qui hausse la voix, apparemment en train de s'adresser à quelqu'un d'autre. Ou peut-être juste à lui-même, encore. Il n'en sait rien et il s'en fout. De toute façon, le bourdonnement qui résonne à ses oreilles éclipse tout le reste.

Obligé de faire une pause après quelques mètres, il s'appuie d'une main contre le mur noirci de tags en tous genres. Puis il flanche un peu plus, et appuie son épaule. Puis son flanc tout entier. Puis son dos, à deux doigts de se laisser glisser jusqu'au sol. Son crâne bascule en arrière contre la paroi et il ferme les yeux, ses traits déformés par une grimace. Il cherche encore son souffle lorsque la voix de Sam vibre une nouvelle fois dans l'air. – SEVEN ! Lâchant un profond soupir, il tourne mollement la tête sur le côté, découvrant que Sam est déjà en train de le rejoindre à grandes enjambées. – Putain. C'est grogné entre ses dents serrées, tandis que l'autre continue de gueuler. – FAUT QUE J'SACHE SEVEN ! Au prix d'un effort qui lui paraît surhumain, il se décolle du mur, prêt à s'éloigner toujours plus de ce qui ressemble à son enfer personnel.

Mais il est lent.

Terriblement lent.

Tellement lent que Sam le rattrape en un claquement de doigts, et lui agrippe le col avec une véhémence qu'il ne peut pas contrer. Il se sent comme une poupée de chiffon entre ses doigts.

– LÂCHE-MOI !
– Je t'ai tiré dessus, je t'ai tiré dessus putain !
Leurs voix se superposent sans qu'aucun des deux ne daigne écouter l'autre. Comme souvent.

Il cherche désespérément à se défaire de l'emprise de Sam, attrapant ses bras, ses épaules, tout ce qu'il peut atteindre pour tenter de le repousser. En vain. – Faut qu'tu me dises ! Faut que tu me racontes tout ce qui s'est passé putain ! Il n'écoute toujours pas, focalisé sur ce besoin viscéral de se libérer de son assaillant. Il y met plus de hargne, faisant abstraction de la douleur, mais Sam se montre tout aussi tenace et ils se retrouvent vite à lutter n'importe comment. Ils bougent, dérapent, perdent l'équilibre.

Impossible de dire qui entraîne la chute de l'autre. Comme souvent.

Le choc est rude – Seven lâche une plainte étouffée. Les galets s'enfoncent dans son dos et remettent en lumière tous les points d'impacts du tabassage qu'il a subi quelques minutes plus tôt. Ça vibre dans son squelette tout entier. Il est encore sonné lorsqu'il sent des mains venir à l'assaut, l'une qui immobilise son torse, l'autre qui soulève son haut. – DÉGAGE ! C'est crié assez fort pour créer un écho, accompagné d'un réflexe brutal qui vise à repousser Samih le plus violemment possible. Il y met les deux mains, tente même un coup de pied. Bien trop protecteur de ses plaies toujours pas refermées – hors de question de laisser qui que ce soit s'en approcher sans son accord, et surtout pas Samih.

– Tu vois, tu vois ça ? Ses yeux mettent un instant à faire le point sur le sachet qui est soudain agité sous son nez. Son cerveau en reconnaît immédiatement le contenu. – J'te le donne si tu me racontes ! Une main fébrile tente d'attraper le trésor à la volée, mais Samih est plus rapide que lui. La dope disparaît aussi vite qu'elle est apparue, lui arrachant un grognement frustré, creusant un peu plus l'horrible vide laissé par sa propre came qui lui a été volée un peu plus tôt. Il a l'impression que ça brûle, dans ses veines ou au fond de son bide – ça le consume de l'intérieur. – JE VEUX SAVOIR ! Une fois de plus, les doigts de Sam se cramponnent à son t-shirt, trahissant un peu plus le désespoir déjà palpable dans sa voix, dans ses yeux encore humides. Seven perd patience. Sa main valide s'écrase brutalement sur le visage de Sam pour le repousser une énième fois, avant de venir chasser ses bras pour le forcer à le lâcher. Pour le dissuader de revenir à la charge, il se redresse vivement en position assise. Un peu trop vivement d'ailleurs : ça fait un mal de chien et ça lui file la nausée. – Me touche pas, putain. Il crache ces mots comme il crache un mollard ensanglanté dans la seconde qui suit, dans un élan de dégoût envers son ennemi.

L'ennemi.

L'originel, le pire, comme si la haine qu'ils se vouent était ancestrale, inévitable. Comme si c'était leur destinée. Pourtant leur guerre n'est due qu'à un agent du chaos, construite sur des bases instables car fondamentalement fausses, alimentée par des affrontements qui n'auraient jamais du exister. C'est un mensonge qui a fait naître leur petite croisade égoïste.

Il est plié en avant, son bras blessé enroulé autour de son abdomen, l'autre qui s'appuie sur les galets pour l'aider à tenir dans cette position malgré la douleur. Son regard noir est braqué sur Sam. – Tu t'souviens pas ? À voir la tête qu'il fait et la détresse qui émane de lui, non. Seven a un peu de mal à saisir comment c'est possible – que Sam ait un alter-ego ou non n'explique rien selon lui, puisque tout est stocké dans un seul cerveau, donc accessible à toutes les versions de Sam en théorie. Mais il se souvient de ce qu'il lui a dit au sujet d'Assia, JJ, tout ce merdier. Si un Sam sait, logiquement l'autre aussi, mais il peut choisir de l'ignorer. Peut-être que tout est une histoire de déni.

Ce qu'il retient, c'est surtout qu'il est complètement cinglé.

– Donne-moi la came. C'est peut-être la seule chose qui a trouvé écho chez lui, dans leur cacophonie. Sam est prêt à lui céder son sachet. Alors il tend la main, l'air autoritaire, pressant. Mais il voit bien qu'il n'obtiendra pas récompense si facilement ; sûrement même que Sam regrette déjà son offre.

Seven soupire, laisse sa main revenir à sa place, au niveau de son ventre. Il le jauge en silence un instant, considérant l'option de simplement se lever et se tirer, comme prévu initialement. Mais au vu de l'insistance de Sam, il risquerait de le rattraper une nouvelle fois. Et surtout : il y a de l'héroïne en jeu. Ses yeux naviguent entre le visage de Sam et son jean, comme s'il cherchait à déterminer dans quelle poche se trouve le sachet.

Il le veut. Il en a besoin.

Contrarié, il accepte donc de jouer le jeu. Même s'il le fait de mauvaise volonté. – Ouais tu m'as tiré dessus espèce d'enculé, il le fusille du regard, et après t'es devenu chelou. Comme si c'était pas vraiment toi. Le changement était si radical qu'il en garde un souvenir assez net, malgré la douleur, la perte de sang et la morphine qui ont jeté un voile sur ce soir-là. – Un genre de Sam numéro deux ou j'sais pas quoi. Il hausse les épaules, toujours pas tout à fait sûr de comment qualifier ce qu'il a vu. Ce qui lui a été dit. Il manque d'informations pour tout recouper et donner un réel sens à tout ça. – Vachement moins minable que c'que t'es d'habitude, d'ailleurs. Non pas qu'il ait apprécié cette autre version de Sam – surtout pas après avoir senti ses doigts littéralement s'enfoncer dans son bide, ou après s'être pris des coups d'agrafeuse trop brutaux. Ça ne l'empêche pas d'en profiter pour rabaisser le Sam auquel il est le plus habitué. Tous les prétextes sont bons pour lui rappeler combien il le méprise. – Tu- Il fronce les sourcils. Lui, enfin numéro deux, il m'a... aidé. On dirait que le mot lui arrache la langue – ça lui coûte de l'admettre. Sa fierté maladive l'aurait poussé à crever plutôt qu'accepter une main tendue de Sam, qu'importe qu'il soit l'original ou le numéro deux. Mais on ne lui a pas vraiment laissé le choix.

S'il avoue avoir été aidé, c'est parce qu'il ne perd pas de vue l'objectif premier de l'opération. Parler avec Sam ne l'enchante vraiment pas. Mais il n'est pas en état de lui prendre le sachet de force, et il ne réussira pas à lui échapper si Sam décide d'insister. La colère est là, comme chaque fois qu'il se retrouve face à lui – mais elle est neutralisée par la douleur qui le cloue sur place, et surtout, par l'addiction qui surpasse tout le reste. Même la haine. – S'tu veux toute l'histoire, file-moi le sachet maintenant. J'te laisserai pas m'niquer sur ça. Il ne doute pas une seule seconde que Sam se fera un plaisir de se tirer sans tenir parole dès qu'il aura obtenu ce qu'il voulait. Alors il refuse de révéler quoi que ce soit de plus, sans avoir été payé d'abord. – Sinon tu peux retourner chialer comme une merde, à parler tout seul là. Personne répondra à tes questions. Peut-être que si, s'il parvient à tenir une conversation avec lui-même. Est-ce qu'il fait ça ? Est-ce qu'il se parle et se répond réellement ? Le concept lui paraît complètement absurde.

Pitoyable, même.

Mais qu'est-ce qui ne l'est pas, avec Samih Scully ?
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