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 no half measures / ep. 3 (7J)

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Seven Popescu
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no half measures / ep. 3 (7J) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyVen 10 Jan - 15:42

Il fulmine en enfilant ses baskets, des pansements plein les pieds, les plaies qui peinent à se refermer puisqu'il passe son temps à marcher. Il serre les poings en attendant le bus, en y montant, en regardant les rues défiler. Lorsqu'il descend à Krainz Woods, la trace de ses ongles s'est incrustée dans ses paumes.

C'est lui le premier sur place. Il se rend à l'endroit qu'on leur a indiqué par message, où il trouve des pancartes « free hugs » déjà toutes prêtes. Il crève d'envie de les brûler. Il aimerait aussi brûler cette foutue vidéo, le maître chanteur, et JJ.

Il se contente de s'allumer une clope.

À cette heure-ci, la grande place grouille de monde. Ça l'énerve encore plus. Sa mâchoire se contracte par à-coups, si férocement qu'il en a mal aux dents, et qu'il n'arrive même plus à savourer sa cigarette. Elle finit écrasée sous sa semelle, avec une telle hargne que ça semble personnel. Dans sa tête, ça tourne en boucle : il veut se tirer, il veut se tirer, il veut se tirer. Mais ils ont un nouveau défi à exécuter alors il n'a pas le choix et il le sait. Il reste planté là.

Quand JJ arrive enfin, c'est un regard mitrailleur qui l'accueille. Pourtant il n'est pas vraiment en retard, mais avoir attendu plus d'une minute suffit à attiser toujours plus la colère sourde de Seven. Il ne lui décroche pas un mot, n'écoute même pas les conneries que JJ peut bien lui lancer. Ses poings le démangent. La fin de leur dernière mission, celle du lac, lui est restée en travers de la gorge – assez littéralement. Il a été malade pendant une semaine. Mais ce n'est rien en comparaison de la haine et la honte, cuisante, d'avoir été pris pour un immense con. Il se souvient parfaitement de la morsure du vent froid sur sa peau encore humide et surtout nue, puisque JJ a emporté toutes ses fringues en se tirant sans lui. Plus de six heures à marcher. Les pieds ravagés, écorchés par les branches, les pierres, puis le goudron et les éclats de verre. La rage au ventre, ardente, presque douloureuse. À se promettre qu'il se vengerait, pendant que JJ prenait un malin plaisir à passer et repasser en voiture pour le narguer.

S'il reste à moins de deux mètres de lui, il va lui sauter dessus pour l'étriper.

Pancarte en main, il s'éloigne dans un silence lourd de haine, allant se planter plus loin sur la place. Un peu en retrait, capuche rabattue sur la tête, nourrissant l'espoir qu'on ne le remarque pas. Il prend soin de ne plus donner la moindre attention à JJ. Ça facilite la lutte contre ses pulsions meurtrières – même s'il prévoit déjà de les assouvir plus tard.

Ses doigts se crispent sur la pancarte qu'il brandit à contrecœur, bien en évidence, comme on leur a demandé de le faire. Mais on leur a aussi dit de sourire et c'est au-dessus de ses forces. Il a déjà du mal à ravaler sa fureur. Ses efforts sont peu convaincants : il se contente d'avoir l'air un peu plus avenant qu'à l'arrivée, et de ne pas toiser les gens trop méchamment. Il compte sur sa sale gueule cadavérique pour les repousser sans fournir le moindre effort. Avec un peu de chance, les imbéciles qui se prêteront au jeu des free hugs iront tous vers JJ, qui est d'un naturel bien plus amical. Seven a la ferme intention d'en profiter pour le laisser se taper tout le boulot.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyDim 12 Jan - 9:35

On ne va pas se mentir, ça me fait clairement chier de venir. Pour la simple et bonne raison que ça me rend dingue de ne pas pouvoir m'en prendre à lui plus que ça. Cette vidéo va visiblement m'emmerder jusqu'au bout. Ma petite vengeance de l'autre nuit au lac, bien qu'extrêmement marrante et satisfaisante, était loin d'être suffisante vu tout ce qu'il a fait à May. Mais je le promets, dès qu'on se sera débarrassé de cette vidéo, on aura de nouveau une petite discussion en face à face lui et moi.

Heureusement, le défi d'aujourd'hui est beaucoup moins pénible que les deux premiers. Faire des câlins à des inconnus, c'est vachement plus sympa que se geler la bite dans un lac glacé. En plus, on n'aura même pas besoin d'être à côté ou de se parler, voyons le bon côté des choses. C'est mon côté optimiste ça, toujours voir la lumière dans l'obscurité, très important.

J'arrive sur le point de rendez-vous assez tranquillement, pas pressé pour un sous, mais pas en retard non plus. L'autre con est déjà là et, oh ! surprise ! Il fait la gueule. Des fois je me demande s'il n'a pas un genre de maladie qui l'oblige à tirer la tronche en permanence, genre s'il sourit il meurt ou une connerie comme ça. Franchement, le doute est permis et plus que justifiable et justifié. Faudrait que je lui demande un jour - juste au cas ou, si ça le fait crever c'est toujours une info bonne à avoir sous l'coude. J'dis ça comme ça, évidemment.

Pas un mot, rien, tout juste un regard assassin balancé à la volée. Il se contente de prendre sa pancarte et de s'éloigner de moi le plus possible, sans plus me donner la moindre attention. Je crois qu'il boude. Ça me fait marrer, et d'une humeur bien plus joviale que lui - comme toujours - je récupère ma pancarte aussi, presque amusé de notre défi du jour. Je dis presque, parce que la menace qui pèse derrière vient quelque peu entacher le plaisir, ne l'oublions pas. Je viens me planter au milieu de la place et brandis la pancarte en souriant. Très vite, des regards intrigués se braquent vers moi, les gens ralentissent, observent, hésitent, d'autres passent sans même me remarquer. Et finalement, la première personne se lance : une vieille dame tout à fait charmante, qui fonce vers moi les bras écartés et un grand sourire aux lèvres. Ça vous réchauffe le cœur. Je baisse la pancarte et tend les bras vers elle aussi, lui rendant son étreinte avec plaisir. On échange deux trois mois gentils et elle repart et je recommence. Et ça défile comme ça pendant quelques minutes. Je dois bien avouer que putain, ça fait du bien. Les gens déprimés et qui font la gueule, ça me fait chier moi. Toutes les merdes qui se sont enchainées ces derniers temps, ça me fait chier aussi et ça me tape sur le moral. Alors tous ces inconnus là, tous ces sourires et ses accolades, y a pas à dire : ça revigore.

Je me mets à lancer des coups d'oeils dans la direction de Seven et je remarque que de son côté : y a vraiment pas foule. Pas étonnant vu sa dégaine et la tronche qu'il tire. Un petit sourire narquois se glisse sur mes lèvres alors qu'une idée germe dans ma tête. Je sonde la foule du regard et je remarque un homme en costume, obèse, avec la chemise déjà trempée sous les bras. Il a l'air sympa, il sourit en avançant rapidement, un café dans une main, une mallette sous l'autre bras. Je fonce vers lui, avec mon plus beau sourire et l'interpelle. — Bonjour m'sieur ! Le type s'arrête, lève les yeux vers ma pancarte et me rend mon sourire. — Mon pote là-bas le pauvre, y a personne qui veut lui faire de câlins. J'sais qu'il donne pas envie comme ça, mais c'est parce qu'il est grave timide, en vrai, ça lui fait d'la peine que personne aille vers lui. Vous voulez pas me rendre service et y aller ? L'homme jette un coup d’œil en direction de Seven et semble presque ému. Il accepte avec plaisir et file vers lui. J'éclate de rire au loin en observant la scène, pas peu fier de moi. Je réitère mon coup deux fois encore. Une fois avec un vieux SDF déglingué, qui pue jusqu'à trois mètres et qu'est visiblement complètement torché ou je sais pas. Mais le mec hurle quand il parle et visiblement, il en a des choses à dire. Puis, je trouve une fille, le cliché de l'américaine moyenne. Obèse, avec un legging tellement étiré qu'il devient transparent derrière, un t-shirt trop petit pour elle et qui remonte à moitié au niveau du ventre, aucun cou apparent, les cheveux gras relevé en un chignon négligé et des bottes à fourrure aux pieds. Et en plus, elle a des trucs blancs à la commissure des lèvres : dégueu.

Mais alors que je me prépare à trouver une autre personne, je réalise subitement qu'un truc cloche. Qui est-ce qui filme ? Je ne me souviens plus de l'instruction sur le papier et je ne l'ai pas sur moi. Mais j'imagine que si ça ne m'a pas marqué, c'est que ça devait être lui encore. Je baisse ma pancarte et me dirige vers lui, assez saoulé. C'est cool de faire des câlins, ok, mais je n'ai pas envie de passer ma journée à le faire non plus. Alors qu'il filme et on en parle plus. Je l'aborde, passablement contrarié. — Hey ducon, pourquoi t'es pas en train de filmer putain ? J'écarte les bras, comme sidéré par sa connerie. C'est d'autant plus étonnant qu'il a encore plus envie de partir d'ici que moi de toute évidence. J'aurais pensé qu'il aurait filmé ça en vitesse afin d'abréger au plus vite. A moins qu'il kiffe ça en secret ? Sacré Seven.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyLun 13 Jan - 10:59

Le premier type qui vient vers lui est gros, transpirant, des auréoles déjà visibles sur sa chemise. Il esquisse un petit rictus en l'imaginant avec un groin et une queue en tire-bouchon. De mauvaise grâce, il ravale pourtant ses remarques moqueuses et se plie à l'exercice. L'autre lui offre une étreinte ferme et chaleureuse. Seven fait tout juste l'effort de passer un bras autour de ses épaules, froidement, sans conviction. Du coin de l'œil, il aperçoit JJ qui s'esclaffe en les regardant, et lui brandit son majeur.

Ce n'est qu'au deuxième qu'il comprend pourquoi ça le fait autant rire : c'est lui qui les envoie.

Sa colère dégouline quand il fait face au sans-abri, puant et soûl. Il le touche à peine, courbant l'échine à contrecœur, se laissant empoigner en grimaçant. Et quand il pense son calvaire terminé, le type se met à parler. Encore et encore et encore, d'une voix trop forte, les mots qui trébuchent les uns sur les autres. Seven est finalement obligé de s'énerver pour s'en débarrasser – il lui gueule de dégager, prêt à joindre le geste à la parole, menaçant. Les insultes fusent mais l'homme finit par s'éloigner en pestant, pendant que lui se sent bouillir sur place. On dirait qu'il tente sincèrement d'assassiner JJ par la simple force de son regard.

La troisième personne est une femme, obèse, négligée, qui le dégoûte profondément. Ne prenant même pas la peine de cacher son mépris, il la jauge de haut et reste planté les bras ballants quand elle le serre contre elle. Son silence est glacial. Elle ne s'éternise pas.

Il rumine dans son coin, estimant qu'il a plus que largement rempli sa mission. Pourtant, ils ne sont que trois à s'être présentés à lui – et il trouve que ça fait déjà trop. Il n'a pas envie de continuer à laisser des inconnus le prendre dans leurs bras, il se sent con, il veut que ça s'arrête. Cette idée lui accapare tellement l'esprit qu'il ne voit même pas JJ se rapprocher. – Hey ducon, pourquoi t'es pas en train de filmer putain ? Tournant la tête vers lui, il fronce les sourcils. Les instructions étaient claires : l'heure, l'endroit, les free hugs. C'est tout. On ne lui a jamais demandé de filmer. – Tu t'fous d'ma gueule ? C'est à toi d'le faire. Parce que si ce n'est pas lui, c'est forcément JJ. Et s'il ne l'a pas fait, ils vont devoir tout reprendre du début. Ça lui donne envie de tout casser. Il réduit un peu plus la distance qui les sépare, le regard noir, phalanges cramponnées à la pancarte qu'il a baissée. – T'as oublié d'filmer ? Peut-être qu'il aurait dû s'en rendre compte plus tôt. Depuis le début il le voit qui se marre, mais pas de téléphone à l'horizon. – T'es vraiment un attardé, putain ! Il hausse le ton, fulminant. Et rapidement les reproches se mettent à fuser, d'un côté comme de l'autre – ils se rejettent la faute comme deux idiots, il l'accuse même de l'avoir fait exprès pour l'emmerder. C'est en songeant à faire bouffer sa pancarte à JJ qu'il saisit ce qui ne va pas.

On leur a donné une heure précise, et quand il est arrivé, les pancartes les attendaient déjà. Aucun d'eux n'est censé filmer. Leur maître chanteur est là.

Se désintéressant subitement de JJ, il se met à scanner les alentours, son regard qui balaie les gens aussi rigoureusement que le viseur d'une arme. Il s'arrête sur un type, posté pas très loin, portable levé devant lui, sourire en coin. Leurs prunelles se croisent. Il sait que c'est lui à la seconde où il le voit remuer anxieusement, clairement gêné. Comme un criminel pris en flagrant délit. – Fils de pute. C'est marmonné entre ses dents serrées alors qu'il le voit prendre la fuite. Jetant sa pancarte au sol, il se lance à sa suite brusquement, déterminé à lui mettre la main dessus. Il entend vaguement JJ s'agiter derrière lui, et aboie dans sa direction : – IL EST LÀ ! Et il ne s'en tirera pas comme ça.

Bousculant tout le monde sur son passage, il ne quitte pas sa cible des yeux, se rapprochant un peu plus à chaque mètre parcouru. La course-poursuite leur fait quitter la place et s'enfoncer dans le quartier, jusqu'à ce que la proie bifurque dans une petite rue – cherchant sûrement à emprunter des raccourcis pour les semer. Mais le karma semble le rattraper, puisqu'il trébuche sur des sacs poubelles trônant près d'un container qui déborde. Il a tout juste le temps de se relever avant que Seven fonde sur lui. L'attrapant par le col de sa veste, il le pousse violemment contre le mur et le plaque là, propulsant un premier poing dans sa mâchoire. Puis un deuxième, puis un troisième. – J'VAIS. Un coup. TE. Un coup. CREVER ! Un coup. La rage qui l'envahit est puissante, dévastatrice. Plus rien n'existe autour de lui – un filtre noir sur tout ce qui n'est pas sa victime, un bourdonnement assourdissant à ses oreilles. Il fait claquer sa carcasse contre le container à plusieurs reprises puis l'envoie valser au sol, entre lui et JJ, le ruant de violents coups de pieds qui font craquer plusieurs os. Il frappe, piétine, démolit. Il n'entend pas ses plaintes, voit à peine le sang qui coule déjà et macule ses phalanges. Son attention se détourne une seconde, le temps d'attraper l'un des sacs poubelles et de l'éventrer brutalement, avant d'en vider le contenu sur la tête de la victime. Puis il se remet à cogner. Les assauts se succèdent, terriblement destructeurs. La proie n'a aucune chance.

Lorsqu'il se rend compte que le type s'est complètement ramolli entre leurs griffes, il s'arrête, reprend son souffle. – Eh. Sa voix est rauque. Il lève les yeux vers JJ. – J'crois qu'il bouge plus.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyMer 15 Jan - 11:27

Tu t'fous d'ma gueule ? C'est à toi d'le faire. Je m'indigne, le buste qui part légèrement en arrière alors que je lui lance un regard irrité. — Bah non ! Y avait rien d'écrit à c'propos sur mon papier, ça devait être à toi. Enfin je crois. Je plisse les yeux tandis que mon regard divague alors que je tente de me remémorer les mots sur le papier. Pendant ce temps, l'autre excité s'énerve sur moi, non mais quel relou celui-là. Est-ce que quelqu'un peut vraiment réussir à le supporter ? J'en doute. En fait, je suis même sûr que non, il est trop chiant. Personne ne mérite ça. — T'as oublié d'filmer ? T'es vraiment un attardé, putain ! Mes phalanges se pressent autour de la pancarte, alors qu'il commence à sérieusement me gonfler. — J'te dis qu'c'était pas à moi putain ! En attendant, l'attardé LUI il a remarqué que personne filmait, gros con ! Bim, un point pour moi. Je suis tellement content de ça, que du coup, je ne percute même pas la faille. Si ce n'était pas à moi de filmer, ni à lui... alors c'était à qui ?

Seven se met à regarder autour de lui et par automatisme je l'imite. Mais très vite ça devient chiant. — Qu'est-ce qu'on cherche au juste ? Il ne me répond même pas, sympa. Je m'apprête à ouvrir la bouche pour surenchérir mais il me coupe. — Fils de pute. Non mais ça va deux secondes, merde. Je le fusille du regard en écartant les bras, scandalisé. — Quoi ?! Mais j'ai rien fait put-... ! Il se barre en courant. Sérieusement ? — OH ! Que je gueule dans son dos, abasourdis. C'est quoi son problème merde à la fin. Il est vraiment siphonné ce mec. — IL EST LÀ !Hein ? Ça y est, il déraille. Fallait bien que ça arrive un jour. J'sais pas pourquoi, je finis malgré tout par lâcher ma pancarte aussi et je me mets à lui courir après. Comme un réflexe animal. Il court, je cours, mais j'sais pas pourquoi on court. — QUI CA IL ? SEVEN ! Que je gueule dans son dos, pas vraiment convaincu par toute cette situation. Et puis flemme de courir. Mais c'est là que je le vois. Y a un autre mec en train de courir devant. C'est qui ? Et pourquoi on lui court après exactement ? Non parce que si c'est un truc de Seven, moi ça ne me concerne pas et j'arrête de courir tout de suite.

Dans le doute, je ralentis un peu, de toute façon Seven galope comme une biche devant, il finira bien par le rattraper et je les rejoindrai à un moment donné. Le temps de tourner dans une ruelle et je vois justement Seven se jeter sur le mec, se mettre à hurler et le rouer de coups. La petite biche n'est pas contente on dirait. Le mec se fait jeter au sol et Seven continue de s'acharner dessus pendant que j'arrive à leur hauteur en trainant un peu des pieds. Je tente de capter le visage du mec entre deux coups, mais non, ça ne me dit rien. Bon, je fais quoi du coup ? Je participe ? Je matte ? Je me casse ? C'est qu'on a un défi à finir nous. Je remarque le téléphone du mec au sol, il a dû le faire tomber quand Seven l'a agrippé. Je le ramasse, en me disant que je pourrais toujours en faire quelque chose. Y a une vidéo en train de tourner, je l'arrête et ça l'enregistre, mais quand je remarque la miniature, ça m'interpelle. C'est nous. Sur la place. What the fuck ? Je fronce les sourcils et lance la vidéo. On nous voit en train d'arriver et faire le défi, j'entends le mec qui filme glousser, et même rire franchement quand on me voit envoyer des gens sur Seven - au moins, il a le sens de l'humour, c'est cool. Mais pourquoi il nous fil-... Ooooooh, ok ! Ça y est, je l'ai. Putain, il pouvait pas le dire directement Seven franchement ? Au lieu de détaler comme un lapin. Je quitte la vidéo et vais dans les messages du mec, juste pour être sûr. Je retrouve rapidement les sms qu'il nous a envoyé, c'est bien lui. Ah le petit bâtard, il était venu se rincer l’œil directement. Je juge pas, j'aurais fait pareil à sa place. Bon, c'est pas tout ça mais du coup, maintenant, on a notre maitre chanteur sous la main et ça : c'est plutôt cool. Je range le téléphone dans ma poche et me rapproche du mec au sol, me mettant à lui refiler des coups de pieds également. J'y met malgré tout un peu moins de hargne que Seven, tout simplement parce que je ne suis pas une espèce de bête sauvage comme lui. Franchement, toute cette violence, est-ce bien nécessaire ?

Je m'arrête le premier, pas vraiment dans l'ambiance. Seven finit par suivre le mouvement, visiblement pas très amusé de voir que le mec ne bouge même plus. — Eh. J'crois qu'il bouge plus. Je fronce les sourcils. Il est con ou quoi ? — Sans déc' p'tit génie ? Avec c'que tu viens d'lui mettre dans la gueule, c'est pas étonnant ! Je hausse les épaules. — P't'être qu'il est mort. Ça ne me perturbe pas plus que ça. — C'est con par contre, parce qu'on ne saura pas où il a planqué notre vidéo. Enfin j'ai son téléphone, mais faut espérer qu'il l'avait pas sauvegardée ailleurs aussi. Je regarde autour de nous, on est certes dans une petite ruelle, mais on est en pleine journée et loin d'être les seuls dans le coin. — Bon, planque le dans la p'tite impasse là, j'vais chercher ma bagnole j'reviens, on l'foutra dans le coffre et on verra c'qu'on fait. Il commence à avoir vu défiler pas mal de corps ce coffre. Je repars en courant en direction de là où on vient pour aller chercher ma voiture. Ça fait beaucoup de course pour une seule journée je trouve, j'apprécie pas trop.

Je reviens en trombe dans la ruelle, manœuvre comme un sauvage pour que le cul de ma voiture se retrouve face à l'impasse et je recule dedans. Je sors et viens aider Seven à foutre le mec dans le coffre. — La vache, c'est lourd un macchabée. C'est vrai que j'en avais jamais porté jusque-là. Enfin j'crois pas, ça ne me dit rien en tout cas. On referme le coffre et on prend place chacun de notre côté dans la voiture, je démarre et quitte l'endroit en vitesse. Je me met à pouffer dans mon coin quelques instants, avant de tourner la tête vers Seven, le visage moqueur. — Hey... c'est mieux en voiture qu'à pieds hein ? J'éclate de rire en repensant à notre dernière entrevue. Ce fut vraiment hilarant. Et pas le moins du monde perturbé par tout ce qu'il vient de se passer.

Bon au fait, on va où, on fait quoi ?
Peut-être qu'on a le temps pour prendre une petite bière ? J'ai soif.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyVen 17 Jan - 16:35

– Qu'est-ce qu'on cherche au juste ? Il n'écoute pas, trop focalisé sur le type qu'il vient d'identifier comme étant leur maître chanteur. La voix de JJ n'est plus qu'un bruit de fond. Un grésillement désagréable sur la fréquence qui tressaute déjà dans sa tête – les câbles ont sauté. Il s'élance derrière le coupable avec l'ardeur d'un fauve affamé.

Lorsqu'il l'attrape et le frappe dans cette ruelle, c'est comme s'il était en transe. Ses yeux sont noirs, saturés par la haine, un peu fixes. Il a une lèvre retroussée et les narines dilatées, tout son visage tordu par la fureur incontrôlable qui s'est emparée de lui. À chaque coup qu'il donne, il revoit une bribe de vidéo, un fragment de message, un morceau de défi. Sa fierté bafouée. Son secret découvert par un inconnu. Les images sont ensevelies sous les vagues de violence qui déferlent encore et encore, dans un ras-de-marée chaotique. Il a vaguement conscience d'avoir été rejoint par JJ, mais il est trop absorbé par sa propre rage pour voir qu'elle ne trouve pas de réel écho chez l'autre. Tout ce qui compte, c'est le besoin d'écraser, démolir, déchiqueter. Ça devient trop facile quand on a un pantin désarticulé entre les griffes.

Sa soif de destruction n'est même pas étanchée.

– Sans déc' p'tit génie ? Avec c'que tu viens d'lui mettre dans la gueule, c'est pas étonnant ! Assez peu concerné par l'accusation, il hausse les épaules en même temps que JJ. Il trouve plutôt qu'il n'en a pas fait assez. Et il ne comprend pas pourquoi toute la faute lui reviendrait – tout ce qu'il voit c'est que JJ a fini par s'en mêler, lui aussi. La différence d'intensité qui s'est jouée lui échappe complètement. – P't'être qu'il est mort. Sa tête se lève brusquement vers lui, ses yeux qui croisent les siens. Il ricane. – T'es con. Personne crève pour deux gifles et un coup d'pied. Peut-être qu'il dédramatise un peu trop la situation. Il s'en rend compte quand il baisse les yeux vers sa victime, toujours inerte à leurs pieds, bien plus amochée qu'il ne l'aurait cru. Maintenant que la colère est retombée, il réalise peu à peu ce qu'il a fait ; le visage qu'il a fracassé, le corps qui s'est tordu et recroquevillé sous ses assauts, le sang qui est venu maculer ses mains et ses baskets. La remarque de JJ ne lui paraît plus si stupide, finalement. – C'est con par contre, parce qu'on ne saura pas où il a planqué notre vidéo. Enfin j'ai son téléphone, mais faut espérer qu'il l'avait pas sauvegardée ailleurs aussi. Il fronce les sourcils, toujours occupé à contempler son œuvre. Il aimerait dire à JJ qu'ils n'auront qu'à lui demander directement, mais il a beau chercher un signe de vie, il n'en trouve pas. – Bon, planque le dans la p'tite impasse là, j'vais chercher ma bagnole j'reviens, on l'foutra dans le coffre et on verra c'qu'on fait. Son regard tombe sur le dos de JJ qui s'éloigne déjà en courant, le laissant seul avec le présumé mort. Ça ne l'enchante pas particulièrement.

Il attrape les chevilles du type pour le tirer à l'abri des regards dans l'impasse, tentant de le redresser en position assise, l'appuyant contre le mur. Mais son corps est trop mou, trop lourd – il revient s'écraser au sol chaque fois. Il perd patience, ses nerfs qui commencent à s'aiguiser. – Réveille-toi enculé. Lui assénant une petite claque sur la joue, il guette une réaction qui ne vient pas. Il réitère l'opération, puis se met à lui secouer les épaules, s'énervant un peu plus à chaque seconde qui passe. – Allez, putain ! Il a beau s'acharner, ça ne sert à rien. La voix de JJ se répète en boucle dans sa tête – p't'être qu'il est mort.

C'est ce qu'il voulait, quand il a commencé à cogner. Mais maintenant qu'il est face au fait accompli, ça n'a plus rien de drôle. C'est même très décevant. Il n'en tire aucune satisfaction ; juste une angoisse soudaine, vicieuse. Un vent de panique se lève au fond de sa tête.

Le tumulte qui annonce l'arrivée de JJ le fait sursauter. Il l'observe manœuvrer n'importe comment et frôler le mur en reculant dans l'impasse – ça aurait pu lui arracher un sourire railleur, s'il n'avait pas l'esprit si alourdi par le poids mort près de lui. Machinalement, il agrippe de nouveau les chevilles, laissant le haut du corps à JJ. – La vache, c'est lourd un macchabée. Serrant les dents, il l'ignore et lance un dernier regard à la carcasse avant que le coffre ne se referme dessus. Il est tendu lorsqu'il s'installe côté passager, faisant craquer ses doigts un à un nerveusement, la même phrase qui tourne toujours en boucle en arrière-plan.

P't'être qu'il est mort.
Il a fini par se persuader qu'il l'est vraiment.

– Hey... c'est mieux en voiture qu'à pieds hein ? JJ éclate de rire alors que lui se raidit un peu plus sur son siège, lui jetant un regard assassin. – Y a un mec mort dans l'coffre et toi tu t'marres ? Sérieux ferme ta gueule pour une fois, bouffon. Il ne comprend pas comment il fait pour avoir l'air si serein, comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, comme s'ils n'avaient pas un cadavre sur les bras. Lui, il ne pense qu'à ça. Est-ce que c'est de sa faute ? Celle de JJ ? De tous les deux ? Est-ce que l'étau qu'il a l'impression d'avoir autour de la gorge va se resserrer ? Est-ce qu'il aura tout oublié demain ? La semaine prochaine ? Dans un an ? Jamais ? Est-ce qu'une copie de la vidéo va se mettre à circuler ? Est-ce qu'ils vont réussir à se débarrasser du corps efficacement ? Est-ce qu'on va les retrouver ? Il veut pas finir en taule, putain.

Sa jambe se met à sautiller sur place, son pied qui bat un rythme frénétique sur le plancher de la voiture. – Bon au fait, on va où, on fait quoi ? Il n'en a aucune foutue idée, et se savoir coincé dans un tel foutoir avec JJ n'arrange rien. C'est certainement le pire partenaire de crime qu'on puisse imaginer. – Conduis. Éloigne-toi du centre-ville. Pour l'instant, son plan ne va pas plus loin que ça. D'une main fébrile, il tire son paquet de clopes de la poche de son jogging, soupire en voyant qu'il ne lui en reste qu'une seule. Elle finit coincée entre ses lèvres, rapidement allumée pendant que ses doigts s'affairent à déchiqueter le paquet vide. Les petits confettis s'amoncèlent sur ses cuisses, jusqu'à ce qu'il les balaie du revers de la main. Il n'arrive pas à se calmer. Ses yeux naviguent entre les rues qui défilent, les mains de JJ sur le volant, et le coffre qu'il observe à travers le pare-brise arrière. Y a presque une part de lui qui aimerait le voir s'ouvrir, ou entendre des coups résonner. Mais rien ne se passe et il ne sait plus s'il est déçu ou soulagé. Il termine sa cigarette trop rapidement et balance le mégot par la fenêtre, continuant de s'agiter sur place. Ses doigts font des nœuds, sa jambe tremble plus fort, son cou menace de se dévisser chaque fois qu'il regarde par-dessus son épaule. Le portail de la casse agrippe son regard. – Attends. Il tourne la tête vers JJ, pointe la direction dans leur dos. – Fais demi-tour, on va aller à la casse. Il ne sait pas vraiment ce qu'il compte y faire. Mais c'est fermé aujourd'hui, il n'y a donc personne pour les voir et c'est un avantage non-négligeable, surtout que la nuit n'est pas encore tombée. Peut-être qu'ils trouveront une épave où ranger le corps, qui mettra un temps fou à être découvert, ou qu'il y aura une machine qui les aidera à le faire disparaître. Il n'en sait rien – mais il ne supporte plus de rester là, assis près de JJ dans cette caisse qui a des airs de bombe à retardement.

Le cadenas qui tient les grilles est vieux, rouillé, rongé par le temps et les intempéries. – T'as pas une tenaille ou un truc ? Ça lui aurait facilité la tâche, mais il termine finalement avec un pied de biche entre les mains. Le stress aiguise sa hargne, la rend si efficace qu'à force d'acharnement, il parvient à faire céder le verrou. Une fois que JJ a rentré la voiture, il referme les grilles et trottine derrière, jusqu'à ce qu'ils soient au cœur du cimetière de métal, cachés par les épaves qui s'empilent et forment des remparts. Son regard scanne ce qui les entoure, s'arrête sur le véhicule de chantier qui trône derrière eux, servant sûrement à soulever les voitures pour les installer dans la machine située un peu plus loin. Celle qui sert à compresser. – On a qu'à foutre la bagnole là-d'dans. La carcasse finira écrasée par la tôle, réduite en bouillie. Plus de trace. Plus de problème. Pourtant, il a les muscles si crispés que ça en devient douloureux, ses phalanges toujours cramponnées au pied de biche. Son allure est presque robotique parce qu'il est en pleine lutte intérieure, tentant de contenir ses émotions à tout prix. Il va finir par imploser.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyMar 21 Jan - 10:17

T'es con. Personne crève pour deux gifles et un coup d'pied. Il se marre tandis que je hausse un sourcil, sceptique. Deux gifles et un coup de pied, bien sûr oui. Le mec ne réalise même plus ce qu'il fait, super, bonjour le taré. Le prochain coup ça va être quoi ? Il tire une balle dans la tête de quelqu'un et s'étonne de voir son cerveau éclater sur le bitume ? Hein mais quoi, je comprends pas, j'ai juste donné une petite pichenette ! Mes yeux s'arrondissent et je fais la moue, préférant éluder le sujet plutôt que de creuser dans cette direction. S'il veut vivre dans le déni, ma foi. Rien à foutre.

Les choses s'enchainent rapidement et je fonce chercher la voiture avant de revenir avec pour qu'on charge le corps dans le coffre. Seven fait la gueule, mais ça ne me perturbe plus. Il fait tout le temps la gueule. Je crois même que c'est son émotion de base, le truc normal pour lui. On finit par s'habituer, d'une certaine façon. Mais quand j'essaye de détendre l'atmosphère, ça ne prend pas. Il me fusille du regard. — Y a un mec mort dans l'coffre et toi tu t'marres ? Sérieux ferme ta gueule pour une fois, bouffon. Je me vexe et me braque. Je le fixe quelques secondes, déviant de ma trajectoire parce que je ne regarde plus la route avant de détourner la tête, redresser le volant et rouler des yeux en soupirant d'exaspération. — Putain, t'es vraiment le mec le moins fun du monde, c'est dingue. C'est vrai merde, on ne peut jamais se marrer avec lui. C'est déjà pas l'éclate de me retrouver dans cette histoire avec lui - à cause de lui, n'oublions pas - mais si en plus il n'y met pas du sien et qu'on ne peut absolument rien retirer de positif de tout ça, gé-nial. Un vrai cadeau ce mec. — Faire la gueule ça le ramènera pas à la vie déjà. Je le précise, au cas ou il en doute. — Et ensuite, on est débarrassé de toute cette merde ! Tu vas pouvoir recommencer à plus voir ma gueule et à aller baiser des mecs, tu devrais être content. Je tourne la tête vers lui, retenant assez mal mon hilarité. — Non ? Je m'étouffe à moitié et finis par laisser sortir franchement mon rire moqueur. Je crois que je ne me remettrais jamais du fait que Seven kiffe les mecs, c'est vraiment la meilleure info que je pouvais obtenir sur lui.

Moi ? Moi, c'est différent. Ça n'compte pas.

Il me dit de conduire pour sortir de la ville et j'obtempère tranquillement. La vérité c'est que je ne connais pas le coin et que j'avance totalement au hasard, en suivant vaguement les panneaux sans trop savoir ce qu'ils indiquent. Mais ça semble fonctionner, la densité humaine diminue progressivement et Seven ne me hurle pas dessus, donc j'imagine que c'est la bonne direction. A moins qu'il ne sache pas mieux que moi où on est exactement. Je finis par allumer le poste radio, impossible de changer de station le truc est cassé. Ce n'est clairement pas la meilleure station, c'est bloqué sur un truc qui diffuse principalement de la pop et autres trucs nullissimes. Mais ça ne m'empêche pas de m'ambiancer sur la musique qui passe. Aucune idée de qui c'est, tout ce que je sais, c'est que c'est une fille. Les paroles qui tournent en boucle, je finis par les saisir, me dandine un peu en chantant à moitié par-dessus, butant un peu sur les mots qui m'échappent. — I want it, I got it, I want it, I got it, I want it, I got it, I want it, I got it. You like my-... ? G-..., thanks, just b-... it. Je dodeline de la tête et tapote sur le volant en rythme, continuant de marmonner des paroles que je ne connais pas. Jusqu'à ce que Seven pivote sur son siège et me dise brusquement de faire demi-tour pour aller à la casse.

Ok capitaine !
Je fais demi-tour. Hm. J'aurais peut-être dû freiner avant.
La voiture dérape, glisse, monte sur le trottoir alors que je suis totalement en travers de la route. Je pile, mort de rire. — Oups. Marche arrière, je descends du trottoir, bruit métallique, me remets droit et repars en direction de la casse. Coup d'oeil dans le rétroviseur central, je remarque un truc au sol sur la route. J'ai dû perdre un morceau de la caisse dans ma manœuvre. Je hausse les épaules discrètement, la voiture roule toujours, ça ne devait pas être un truc important.

Je m'arrête devant le portail de la casse qui est, bien évidemment, fermée. Le contraire aurait été étonnant. Je descends de la voiture et m'approche du grillage, tire un peu sur le verrou de façon machinale en soufflant. — T'as pas une tenaille ou un truc ? Je bug et tourne lentement la tête vers lui. Sérieusement ? J'écarte les bras, sidéré. — T'as cru qu'ma voiture c'était un magasin de jardinage ou c'est comment ? Pourquoi tout le monde croit en permanence que je me trimballe avec tout un attirail dans ma bagnole ? C'est quoi leur problème ? Je roule des yeux et commence à chercher autour de nous. Je longe le grillage, m'approche d'un tas de caisses. — Hey ! Regarde ! Pied de biche, ça irait ? Visiblement, oui. Bon, le problème, c'est que le pied de biche est de l'autre côté du grillage. Je pose mes mains sur mes hanches, en pleine réflexion. Je finis par m'agenouiller et tirer un peu sur le bas du grillage pour le sortir de la terre meuble. Puis je m'allonge et glisse mon bras dessous comme je peux, je grimace, ça fait plutôt mal même si je n'identifie pas exactement pourquoi. Je me tortille, frôle l'objet du bout des doigts et à force d'acharnement je parviens à l'atteindre. Je retire mon bras brusquement et la douleur se fait subitement violente et électrisante. Je serre les dents en me relevant avant de jeter un coup d’œil à mon bras. Ok, je comprends mieux. Ce sont les bouts du grillage qui étaient en fait plantés à moitié dans mon bras. Je viens donc de me déchirer le haut de ma manche et de me percer la peau sur toute la longueur. Pas assez profondément pour que ça pisse le sang, mais suffisamment pour que  le sang perle et que ça laisse une longueur griffure boursouflée. On dirait que je me suis fais attaquer par un tigre, c'est plutôt cool.

Je finis par donner le pied de biche à Seven et retourne dans la voiture pendant qu'il ouvre la grille. Je rentre et il referme derrière moi tandis que je m'enfonce dans les dédales des piles de voitures pourries. Je finis par m'arrêter près d'une grosse machine et sors de la voiture pendant qu'il me rejoint rapidement. — On a qu'à foutre la bagnole là-d'dans. Là-dedans où ? Mes yeux font des allers-retours entre lui et la machine plusieurs fois afin que je finisse par m'indigner. — Hein ? Pourquoi ? Ma caisse ! Elle roule très bien et c'est une galère pas possible d'en voler, je vois pas pourquoi je devrais sacrifier celle-là. Je croise les bras sur mon torse, réfractaire. — C'est mort. J'y tiens à cette bagnole. Il me balance un regard noir, on dirait qu'il va me bouffer. Gros lourd. — Putaaain, tu fais chier. T'étais obligé d'le frapper aussi fort aussi ? Merde quoi. J'enrage, balance mes bras en l'air avant de retourner dans la voiture en maugréant.

Je charge la bagnole dans le truc à contre-cœur. Ça me fait mal de me dire qu'elle va finir en cube. Pauvre voiture, elle mérite pas ça. J'en ressors, claque la portière, furieux et commence à la vider pour récupérer toutes mes affaires dedans. Je fourre tout ce que je trouve dans mes poches et vais jusqu'au coffre pour vérifier qu'il n'y a rien dedans. Non rien, à part un corps.

Un corps pas tout à fait mort.

Le mec a les yeux ouverts et semble revenir à lui. Merde. Je n'avais pas prévu ça. Je relève brièvement les yeux vers Seven qui semble chercher le moyen de faire fonctionner la machine. Je rebaisse les yeux vers le type qui gémit un peu et semble vouloir parler. Je recule d'un pas, regarde autour de moi et rebaisse doucement le coffre, ni vu, ni connu. Maintenant qu'on est là, trop tard. Et flemme de ressortir la caisse et de devoir gérer ce mec. En plus Seven n'a pas hésité à sacrifier ma voiture, du coup j'suis contrarié et c'est de la faute de ce type initialement. Alors bon.

Je n'ai pas le temps de refermer complètement le coffre que j'entends la machine se mettre en marche. Je sursaute et bondis hors de là. — OH ! T'AS DEUX SEC GROS MALADE ? Je le fusille du regard alors que je le soupçonne d'avoir essayé de m'éliminer également au passage. Je balance mon majeur dans sa direction avant de m'éloigner de quelque pas. Je me pose contre le capot d'une voiture à moitié désossée et fouille dans le bordel de mes poches pour en sortir une clope et un briquet. Je m'en allume une pendant que Seven fait joujou avec les boutons. Mon regard traine vaguement sur ma voiture. Ma pauvre, pauvre voiture. En plus je crois que c'était la dernière qu'il nous restait, il me semble que l'autre a disparue je ne sais où. Je soupire mollement, déçu.

Le coffre se soulève lentement. Ah merde. On dirait qu'il était vraiment pas du tout sur le point de mourir du coup. Je tire sur ma clope, imperturbable et expire tranquillement la fumée. Oups, trop tard.
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Seven Popescu
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Feuille de personnage
no half measures / ep. 3 (7J) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyMer 29 Jan - 21:22

– Putain, t'es vraiment le mec le moins fun du monde, c'est dingue. Il n'a pas envie de l'être – surtout pas avec lui. Et surtout pas dans de telles circonstances. – Faire la gueule ça le ramènera pas à la vie déjà. Et ensuite, on est débarrassés de toute cette merde ! Tu vas pouvoir recommencer à plus voir ma gueule et à aller baiser des mecs, tu devrais être content. Sa tête se tourne en même temps que celle de JJ, leurs regards se croisent. Le sien est meurtrier. – Non ? Non. – J'aurais préféré qu'ce soit toi dans c'putain de coffre. Ça aurait réglé bien plus de problèmes. Et ça lui éviterait d'avoir à supporter un clown qui n'a ni conscience, ni empathie. Pas même la notion basique de ce qui est bien ou mal, visiblement.

L'angoisse a formé un étau autour de sa gorge. Il s'agite encore et encore, complètement hermétique à ce qui se passe autour de lui. La radio et la voix de JJ sont lointaines, étouffées. C'est comme s'il était enfermé dans une bulle – peu à peu, ses émotions la remplissent et le noient, mais il ne sait pas comment remonter à la surface. Alors il se contente de suffoquer dans son coin.

Quand il aperçoit la casse, la décision est prise à la hâte. Tout ce qu'il veut, c'est se débarrasser du macchabée et de JJ, aussi vite que possible. Le demi-tour est effectué n'importe comment, la voiture dérape, ils sont secoués par la manœuvre. Sa carcasse cogne un peu brutalement contre l'habitacle, parce qu'il n'est pas attaché. JJ se marre. En temps normal, c'est le genre de chose qui le fait rire aussi – ils conduisent de façon similaire, bien que ça lui ferait mal d'admettre ce point commun. Pourtant il ne bronche pas, déjà concentré sur la tâche qui les attend. Même la bouffée d'air frais qui l'accueille quand il sort de la voiture ne suffit pas à le détendre. – T'as cru qu'ma voiture c'était un magasin de jardinage ou c'est comment ? On dirait presque qu'il est indigné. Seven hausse les épaules, estimant que sa requête n'est pas si étrange que ça. – Ben j'sais pas. Les mecs chelous ont toujours des trucs douteux dans leur bagnole. Il n'aurait pas été étonné d'y trouver une barre de fer ou même un lance-flammes. Mais finalement, ils ont bien pire que ça : un cadavre. – Hey ! Regarde ! Pied de biche, ça irait ? Il approuve et laisse JJ aller s'en charger, examinant le cadenas et la chaîne pendant ce temps.

Une fois les grilles ouvertes, ils se retrouvent rapidement au cœur de la casse. La solution se dresse devant eux, massive, destructrice ; un monstre de métal prêt à broyer les os comme la tôle. Il leur suffit de mettre la voiture à l'intérieur. – Hein ? Pourquoi ? Ma caisse ! Un soupir excédé lui échappe. Il commence à en avoir marre que les gens fassent toujours des scènes à propos de leurs foutues voitures. Les caprices de Barbra l'emmerdent déjà bien assez, il n'a pas besoin que JJ l'imite. – Rien à foutre putain, faut qu'on s'débarrasse de lui là. Sa voix a beau être pressante, JJ n'a pas l'air décidé. Il croise les bras contre son torse comme un sale gosse contrarié. – C'est mort. J'y tiens à cette bagnole. Le regard de Seven est lourd de sens. Il n'accepte aucune négociation – et s'il doit l'assommer pour s'en charger tout seul, il le fera. – Putaaain, tu fais chier. T'étais obligé d'le frapper aussi fort aussi ? Merde quoi. Il lève les yeux au ciel, levant un bras désinvolte. – Ok Calimero, tu pleureras quand ta caisse sera transformée en cube. Mais pour l'instant, ils ont des choses à faire.

Pendant que JJ se décide enfin à sacrifier sa voiture, il entre dans le petit poste de contrôle attenant à la machine et pose le pied de biche contre le mur. Devant lui, il y a un tas de boutons, manifestement fatigués d'avoir trop servi – les inscriptions ont presque toutes été effacées par le temps. Il en presse quelques-uns au hasard, mais absolument rien ne se passe. Son regard se pose sur la clé restée enfoncée en haut du tableau de bord, qu'il tourne avant de réitérer l'expérience. Ça finit par fonctionner. Un grand bruit de moteur annonce que la machine est en route. Il lève la tête pour vérifier, au moment où JJ descend en beuglant. – OH ! T'AS DEUX SEC GROS MALADE ? Pour toute réponse, il se contente de hausser les épaules et lui brandir un majeur. C'est allumé, certes, mais ça ne bouge pas pour l'instant. Il ne risquait rien. En théorie. De toute façon, il s'en est extirpé à temps alors la question ne se pose pas. Seven se concentre à nouveau sur ce qu'il fait, cherchant à déterminer quel bouton peut bien servir à mettre la mécanique en mouvement. Sa patience ne dure pas plus de dix secondes – il veut en finir avec tout ça. Alors il recommence à appuyer un peu n'importe où, ignorant les quelques bips et grincements qui semblent protester face à sa technique hasardeuse.

Il finit par trouver la bonne combinaison. Ça bouge.

Sortant du poste pour s'en assurer, il découvre avec stupeur que le coffre est ouvert. Une main dépasse. What the fuck. Sa voix n'est qu'un murmure avalé par le bruit de l'engin. Il écarquille les yeux en voyant la main s'agiter, signalant que leur cadavre n'en est peut-être pas encore un, finalement. – Merde. Il fait brusquement volte-face vers JJ. – Mec, il est vivant ! Ses bras s'écartent sur les côtés, comme pour demander on fait quoi ? Mais son acolyte n'a pas l'air de se sentir très concerné par ce qui se passe, et il n'a pas le temps de lui ouvrir les yeux sur la gravité de la situation. L'étau commence déjà à se resserrer sur la voiture. L'instinct le pousse à se précipiter vers les commandes à nouveau, mais il se stoppe net une fois la main près du gros bouton rouge – sûrement l'arrêt d'urgence. S'il arrête tout, ils font quoi ensuite ? Le type en sait trop. Mais s'il ne fait rien, c'est un meurtre, un vrai. Pas un simple accident parce qu'il n'a pas su contrôler sa violence.

Soit il le laisse ruiner sa vie. Soit il le regarde crever.

Il n'a pas le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre, d'argumenter pendant des heures. Tout va trop vite. Il entend des éclats de voix. Le métal se tord. Il ne peut pas se résoudre à tout risquer pour se donner bonne conscience.

Le pas raide, il sort une nouvelle fois, recule pour observer le spectacle aussi dégueulasse que sinistre. Les mâchoires de la machine se referment. Le hurlement est étouffé par les crissements de la tôle qui se froisse, mais il lui déchire quand même les tympans. Il n'y a plus de coffre, plus de capot, plus rien. Un cube. Et des restes humains compactés à l'intérieur.

Le silence qui retombe est insupportable. Il est parfaitement statique – seules ses mains tremblantes traduisent un signe de vie de sa part. Ses yeux ne clignent plus et de toute façon, il ne voit plus rien. Tout est trouble.

Il n'avait pas le choix.

Il se le répète en boucle. Le type aurait sûrement foncé chez les flics pour les dénoncer – ils l'ont tabassé, presque tué, plus ou moins kidnappé, et tentaient de faire disparaître les preuves. Il aurait peut-être même fait pire : se venger en faisant tourner la vidéo. Y a rien de plus terrifiant que de s'imaginer exposé de cette façon aux yeux de tout le monde, il en crève de honte et de rage rien que d'y penser. Ils pouvaient pas le laisser repartir.

Il n'avait pas le choix.

Et peut-être qu'ils auraient pu chercher une alternative, un moyen de le réduire au silence sans qu'il ait à mourir de cette façon. Peut-être qu'il y avait une autre solution.

Mais il n'en voit aucune.

Il n'avait pas le choix.

– PUTAIN. Le cri sort sans qu'il s'y attende. La déflagration en lui est brutale, dévastatrice. Son cœur s'affole et sa gorge se noue, tellement qu'il commence à suffoquer. Sa respiration se fait bruyante, sifflante, comme s'il n'était plus capable d'emmagasiner l'oxygène qui l'entoure. Il s'agite et se met à faire les cent pas, ses mains qui frottent son crâne frénétiquement. – Putain putain putain. Ça sort comme une litanie – sa voix est basse, à peine audible, entrecoupée par son souffle irrégulier. Il a l'impression que son propre corps est en train de l'étrangler. Les émotions le submergent complètement et la culpabilité est déjà là, cruelle, assassine. Ça fait mal. Il frotte sa gorge, sa poitrine, mais rien n'y fait ; il n'arrive pas à se débarrasser de cette douleur lancinante. Cette sensation que tout est en train de s'effondrer à l'intérieur de lui. Il lève les yeux vers la machine, s'arrête, suffoque de plus belle. Ce n'est pas la première fois que ça lui arrive. Ces crises de panique où il perd le contrôle et se sent crever, quand l'angoisse est trop forte, quand elle ravage tout en lui. Il ne les nomme pas mais elles sont là depuis longtemps, et elles deviennent de plus en plus fréquentes à mesure que tout se délite entre ses doigts. Elles commencent même à accompagner le manque.

Quand il se retourne, il voit la seule chose à laquelle il peut se raccrocher. Comme un boulet de canon, il fonce vers JJ et entre presque en collision avec lui à cause de l'élan. Ses mains agrippent son col violemment, son regard teinté de folie qui se plante dans le sien. – POURQUOI TU M'AS FAIT CROIRE QU'IL ÉTAIT MORT, FILS DE PUTE ?! C'est après les mots de JJ qu'il a commencé à y croire. Qu'il a fini par s'en convaincre. Sans ça, ils n'auraient pas décidé de se débarrasser du corps, ils ne seraient pas venus ici, il ne l'aurait pas laissé mourir sous ses yeux. Il ne l'aurait pas buté. – C'est d'ta faute ! Il le relâche aussi brusquement qu'il l'a attrapé, le faisant heurter l'épave qui trône derrière lui. – Tu savais qu'il était encore vivant ? Ses prunelles le scrutent, inquisitrices. Il revient à la charge et le pousse brutalement, une fois, deux fois, trois fois. – TU SAVAIS ?! Qu'il l'ait su ou non ne change rien, au fond. Mais il a envie de croire que c'est le cas, pour se dire que JJ est aussi fautif que lui. La culpabilité est trop lourde pour qu'il puisse la porter seul.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyJeu 30 Jan - 11:19

Ben j'sais pas. Les mecs chelous ont toujours des trucs douteux dans leur bagnole. Je plisse les yeux. J'suis vraiment pas douteux déjà. Et puis, je marmonne tout bas. — N'empêche que moi au moins, j'ai une voiture. Ce n'est visiblement pas le cas de tout le monde ici, alors qu'il ne la ramène pas trop. Sinon on serait encore en train de trainer le corps à pieds pour aller je ne sais où.

Enfin ça n'aura pas duré longtemps, parce que maintenant, je n'ai plus de caisse non plus. Enfoiré de Seven. En plus, il n'est vraiment pas compatissant avec moi, je trouve que ce n'est pas très sympa. J'aurais dû le laisser cavaler après le type tout seul et rentrer boire une bière à la maison. Il aurait eu l'air bien con avec un cadavre sur les bras au beau milieu de la journée, au beau milieu de la ville. — Ok Calimero, tu pleureras quand ta caisse sera transformée en cube. Je souffle bruyamment. — C'est toi que j'vais transformer en cube ! Et honnêtement, ce n'est pas l'envie qui manque à cet instant.

Je me dégage rapidement de la machine lorsque je l'entends se mettre en route, persuadé que Seven a déjà lancé le processus pour me faire disparaitre aussi. Je gueule, il me brandit son doigt d'honneur - ça devient récurent - et je vais me poser plus loin pendant qu'il lance la mise en cube. Le coffre bouge de plus en plus, jusqu'à ce qu'une main en surgisse. Ah ouais, vraiment pas mort de chez pas mort du coup. C'est vrai qu'on aurait peut-être dû prendre le temps de vérifier avant de tirer des conclusions. Moi j'ai juste émis une hypothèse à la base, j'y suis pour rien. Seven s'en rend compte également et se tourne brusquement vers moi, visiblement stupéfait et quelque peu affolé. — Mec, il est vivant ! Sans déconner. Je hausse les épaules et fais un vague mouvement de main dans la direction du coffre. — Oui bah j'suis pas aveugle. Je tire sur la clope que je me suis allumée avant d'ajouter. — Mais plus pour longtemps a priori. Petit hochement de tête sur le côté tout en faisant la moue, comme si je venais d'apporter une conclusion assez évidente.

Je le vois décamper brusquement pour retourner dans la machine. Il va probablement tout arrêter. Bon. J'inspire un grand coup et me redresse déjà, prêt à aller récupérer le corps et voir ce qu'on en fait. Mais la machine ne s'arrête pas. Ah ? Je tourne la tête en direction de la cabine, Seven est figé dedans, le doigt au-dessus d'un bouton sur lequel il ne semble finalement pas vouloir appuyer. Intéressant. Je me laisse retomber contre mon appui et le fixe lui plutôt que la voiture en train de se faire écraser. Il finit par me rejoindre, il affiche une drôle de gueule. Je crois que c'est la première fois que je le vois comme ça. Les hurlements du mec raisonnent dans toute la casse mais me laissent indifférent. Je reporte mon attention sur la voiture, songeur. — On dirait pas trop que c'est la voiture qui gueule ? Elle est probablement dégoutée de se faire mettre en cube alors qu'elle avait encore de beaux jours devant elle. — Non pitié arrêtez, s'il vous plait, je peux encore rouler ! J'ai pris une petite voix fluette, comme si j'imitais celle de la voiture. Et je me marre, fier de ma connerie. Avant de redevenir brusquement sérieux. — Putain j'suis vraiment dég. On va se retrouver avec une seule voiture pour 4, ça va être casse-couille. J'espère que Daire en avait gardées d'autres en stock qui fonctionnent. Sinon va falloir en voler une encore, mais franchement c'est galère et y a plus Daire pour nous changer les plaques d'immatriculation. Vraiment relou cette histoire.

Bientôt, on n'entend plus aucun cri, juste le bruit du métal qui se fait tordre, derniers cliquetis et puis le silence. Pile le temps que je fume ma clope. Seven ne bouge plus à côté de moi, on dirait qu'il est en transe. Je laisse filer quelques secondes, attendant une réaction qui ne vient pas. Je finis par jeter mon mégot par terre, l'écrase distraitement avec mon pied et me redresse en claquant dans mes mains histoire de le réveiller. — Bon ! Beh c'est pas tout ça ma-... Je me fais couper dans ma phrase par son cri. Je sursaute à moitié et esquisse un peu de recule, le dévisageant de haut en bas avec surprise. Il est taré ce mec, pourquoi il gueule comme ça encore ?

Ce qui suit me laisse perplexe. Je vois Seven se déliter complètement sous mes yeux. Il suffoque, s'agite, panique, répète en boucle la même chose, tourne en rond. On dirait un chien fou. J'suis tellement démuni face à cette réaction inattendue venant de sa part que je ne bouge même pas. Je ne réagis pas. Je me contente de le regarder sans comprendre ce qui lui arrive. J'suis presque inquiet, c'est dire. J'ai l'impression que je vais le voir tomber en mille morceaux devant moi d'un instant à l'autre. Je me racle la gorge, ne sachant pas quoi faire et je regarde nerveusement autour de moi par réflexe. Comme si je cherchais de l'aide. Je viens me frotter l'arrière du crâne, dépassé par les évènements. — Euh mec... ça va ?

Ma voix semble l'avoir sorti de sa bulle.
Il relève la tête et me fixe d'un drôle d'air avant de me foncer subitement dessus.

Je recule de plusieurs pas et lève les mains devant moi, comme pour lui intimer de s'arrêter. — Wohhh, tu fais quoi ? Il me charge comme un taureau et me rattrape bien vite. Je manque de me casser la gueule tant il me percute fort et je me rattrape comme je peux à tout ce qui se trouve à ma hauteur. Il m'agrippe le col et je le laisse faire, toujours dubitatif. — POURQUOI TU M'AS FAIT CROIRE QU'IL ÉTAIT MORT, FILS DE PUTE ?! C'est d'ta faute ! Il me relâche en me poussant en arrière et je finis sur le capot de la vieille voiture rouillée qui dépéris derrière moi. Je fronce les sourcils et commence à m'agiter aussi, agacé de cette accusation. — Quoi ? N'importe quoi ! Que je beugle à mon tour tout en me redressant. Je frotte mes mains sur mon jean pour me débarrasser des résidus de peinture métallique. — J'ai juste qu'il était PEUT-ÊTRE mort ! J'ai jamais rien affirmé moi, j'suis pas un putain de médecin légiste. — T'avais qu'à vérifier pendant qu'j'allais chercher la voiture, abrutis. Hors de question qu'il me mette tout ça sur le dos. Surtout que c'est assez gonflé de sa part quand on sait ce qu'il vient de se passer. — Et puis j'te signale que s'il est mort au final, c'est d'ta faute. C'est toi qui n'a pas appuyé sur le bouton stop alors que t'as bien vu qu'il était vivant. Donc engueule-toi toi-même et fous moi la paix, espèce de taré. Non mais franchement, il a un grain ce mec. Qu'il assume son rôle dans l'histoire.

Tu savais qu'il était encore vivant ? Je relève les yeux vers lui, le visage neutre. J'ai envie de rire, mais ce n'est pas le moment. C'est de sa faute aussi, il est trop drôle à paniquer comme ça. Il me fait penser à une vidéo YouTube, celle du petit caneton qui n'arrive pas à monter le trottoir et à rejoindre sa mère et qui se met à paniquer et à piailler. Je fronce les sourcils, pas sûr qu'il apprécie la comparaison. Il me pousse une première fois. — Hey ! Une deuxième et encore une troisième. Je commence à perdre patience là, ça va deux minutes sa petite crise existentielle mais j'suis pas sa mère, j'ai pas à subir ses états d'âmes. — Casse-toi putain ! Que je râle en le repoussant à son tour pour qu'il me lâche la grappe. — TU SAVAIS ?! On s'arrête tous les deux, lui fulminant. Nos regards s'accrochent, quelques secondes s'écoulent où l'on entend que le bruit de sa respiration saccadée. Et finalement, un maigre sourire s'étire sur le coin de mes lèvres. Bien sûr que je savais. Haussement de sourcils pour feinter l'innocence, comme si je laissais planer un doute, alors qu'on sait très bien tous les deux que la vérité est évidente. Ma main plonge sur son visage, se pose dessus un peu brusquement mais sans violence particulière et je me contente de l'envoyer en arrière pour l'obliger à reculer. J'en profite pour me défiler et fais quelques pas loin de lui. Je finis par me retourner et écarte les bras, un peu fataliste, comme pour lui montrer qu'il n'y a plus qu'à se résigner. Ce qui est fait, est fait.  — Écoutes, t'as tué un mec, moi j'ai perdu ma caisse, on est tous les deux dégoutés, la vie c'est d'la merde mais on va pas chialer non plus ! Je fais un pas dans sa direction, l'attitude tranquille, absolument pas perturbé par le cours des évènements. — T'sais quoi, regarde, j'suis sympa, si tu veux j't'offre même un coup à boire si t'arrêtes de m'faire chier avec cette histoire. Et puis, faut bien fêter notre liberté retrouvée ! J'écarte les bras encore plus grand, un grand sourire jovial aux lèvres, me donnant un air chaleureux et accueillant pour l'inciter à me rejoindre. Après s'il préfère chialer et déprimer, alors très bien, nos routes se séparent ici. J'ai pas le temps pour ses conneries.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyJeu 30 Jan - 18:08

– Oui bah j'suis pas aveugle. Mais plus pour longtemps a priori. Manifestement, il n'en a rien à foutre. Son désintérêt est flagrant, perturbant. Seven n'a pas le temps de s'en soucier : il faut qu'il agisse, qu'il stoppe la machine avant qu'elle broie le type encore en vie. C'est ce qu'il se dit, quand il se précipite dans la cabine. Mais très vite, il se retrouve confronté à une question dérangeante.

Et ensuite ?

Le dilemme est infernal, il pèse trois tonnes, l'étouffe et encombre ses pensées. Ses épaules sont tombantes lorsqu'il ressort. Comme s'il était déjà accablé par toute la culpabilité qui s'apprête à s'abattre sur lui. Il sait que son choix est le mauvais, qu'il va lui coûter trop cher et que les regrets viendront le torturer toutes les nuits à venir. Il sait qu'il va se détester. C'est déjà le cas. Mais il reste parfaitement immobile quand les hurlements se mêlent aux bruits métalliques, même si ça résonne jusqu'au plus profond de ses entrailles. – On dirait pas trop que c'est la voiture qui gueule ? La voix de JJ est réduite à l'état de bruit de fond – à croire que sa désinvolture est si absurde que le cerveau de Seven refuse d'en tenir compte. Il ne réagit pas. Tout ce qu'il entend, c'est l'inconnu en train de mourir.

Le silence est plus insoutenable encore. Ça veut dire que c'est fini. Tout est fini, il l'a laissé crever, il l'a tué et il n'y a aucun retour en arrière possible. L'horreur de la situation est telle qu'il lâche un cri, de rage, de panique, de désespoir, de tout ça à la fois. Les émotions se mélangent, il part en crise et perd complètement pied, s'agitant, étranglé par un étau invisible. Il est en train de se décomposer.

– Euh mec... ça va ? Il perçoit les mots sans vraiment les comprendre, trop perturbé par son cataclysme intérieur. C'est l'instinct qui le guide quand il fonce sur lui, attrapant son col, se mettant à lui hurler dessus. – Quoi ? N'importe quoi ! J'ai juste dit qu'il était PEUT-ÊTRE mort ! La nuance est importante mais il ne veut pas l'entendre – il ne veut pas se dire que la faute lui revient et que pour une fois, la place de JJ n'est pas vraiment sur le banc des accusés. – T'avais qu'à vérifier pendant qu'j'allais chercher la voiture, abruti. Il a un mouvement de recul, comme si la réalité venait de le gifler. Dans sa panique initiale, il n'a même pas pensé à chercher un pouls, il s'est contenté de le secouer, le malmener, et a tiré des conclusions hâtives en l'absence de réaction. JJ a raison, c'est lui qui a été stupide. Et il n'est pas prêt à l'admettre. – Et puis j'te signale que s'il est mort au final, c'est d'ta faute. C'est toi qui n'a pas appuyé sur le bouton stop alors que t'as bien vu qu'il était vivant. Donc engueule-toi toi-même et fous moi la paix, espèce de taré. Chaque mot prononcé est une nouvelle accusation, une nouvelle lame qui s'enfonce dans son crâne. C'est insupportable. – Toi t'as même pas bougé ton cul, connard ! JJ n'a ni levé le petit doigt, ni affiché la moindre émotion. Mais ce n'est pas pour autant que la culpabilité est partagée et il le sait – c'est lui qui était au niveau des commandes, c'est lui qui avait le pouvoir de tout arrêter. C'est lui qui a choisi de ne pas le faire. – Et tu voulais qu'j'fasse quoi, hein ? HEIN ? J'AVAIS PAS L'CHOIX ! Le dire à voix haute ne rend pas l'affirmation plus réelle. C'est même plutôt le contraire : sa voix se brise et ça sonne désespéré, comme s'il cherchait à se convaincre lui-même plutôt que son interlocuteur. Il aimerait y arriver. Mais il n'a jamais été de ceux qui croient facilement aux mensonges.

Sa violence continue de se déverser sur JJ, puisqu'il n'a rien d'autre sous la main. Il le pousse sans tenir compte de ses protestations, cherche encore à rejeter une partie de la faute sur lui, pour ne pas tout assumer seul. – Casse-toi putain ! Il titube d'un pas en arrière quand il se fait repousser, son regard furieux qui le sonde. L'esquisse de sourire qu'il voit planer sur ses lèvres lui donne envie de tout casser.

JJ savait qu'il était vivant.

L'évidence le fige sur place alors qu'il réalise lentement que tout aurait pu être évité, si seulement il avait ouvert sa bouche à temps, si seulement il n'avait pas été un foutu psychopathe. Il ne bronche même pas quand la main de JJ vient repousser son visage, fixant un point dans le vide, abasourdi. Et puis il craque. – MAIS C'EST QUOI TON PUTAIN D'PROBLÈME ?! Il se retourne si vivement que ça l'étourdit un peu – mais ça ne l'empêche pas de continuer de beugler. – POURQUOI TU M'L'AS PAS DIT ? ÇA AURAIT TOUT CHANGÉ ! Peut-être que non. Peut-être qu'ils auraient quand même décidé d'en finir avec lui, d'une manière ou d'une autre. Mais ça lui aurait évité d'être le seul à porter le poids de cette décision.

JJ a toujours l'air aussi imperturbable, à croire que pour lui, tout ça n'a pas la moindre importance. Son calme ne fait qu'accroître l'agitation de Seven, comme s'il se sentait obligé de paniquer pour deux. – Écoutes, t'as tué un mec, moi j'ai perdu ma caisse, on est tous les deux dégoûtés, la vie c'est d'la merde mais on va pas chialer non plus ! Il reste interdit, incapable de comprendre comment JJ peut comparer la culpabilité d'un meurtre avec la déception d'avoir perdu sa voiture. – T'sais quoi, regarde, j'suis sympa, si tu veux j't'offre même un coup à boire si t'arrêtes de m'faire chier avec cette histoire. Et puis, faut bien fêter notre liberté retrouvée ! Son grand sourire rend tout son discours encore plus surréaliste. Seven le dévisage, sidéré. – Tu te fous d'ma gueule ? Il sait que non. Alors soudain il vrille, se mettant à faire de grands gestes à mesure qu'il lui crie dessus. – TU TE FOUS VRAIMENT D'MA GUEULE ! IL EST MORT BORDEL ! J'VEUX PAS BOIRE UN COUP AVEC TOI, J'EN AI RIEN À FOUTRE ! ON L'A TUÉ, TU PIGES ?! Je l'ai tué. FAUT T'LE DIRE EN QUELLE LANGUE ESPÈCE DE MALADE ?! La panique revient lui étreindre la gorge et il se détourne de lui, se sentant suffoquer à nouveau. Il a besoin d'une distraction, de se concentrer sur quelque chose puisqu'il ne peut pas compter sur JJ pour le rattraper. Ses mains s'enfoncent dans les poches de son jogging à la recherche de son paquet de cigarettes, mais il finit par se souvenir qu'il a fumé la dernière dans la voiture. – Putain. Il continue de fouiller bêtement malgré tout, avant de donner un coup de pied dans un bout de métal qui traîne au sol. Ses paumes reviennent frotter sa tête nerveusement. On dirait qu'il va exploser, ou s'effondrer – c'est difficile à dire.

Sa démarche est un peu bancale quand il avance jusqu'à JJ. – Il m'faut une clope. Y a même pas une once d'autorité, c'est juste pressant, teinté de tout son désespoir. Une fois qu'il obtient ce qu'il veut, il lui fait signe qu'il a besoin du briquet aussi. Mais il a beau s'acharner dessus, il n'arrive pas à l'actionner. Il est fébrile, ses mains tremblent furieusement, il perd le contrôle de ses gestes. Après la dixième tentative d'affilée, il pète les plombs. – FAIT CHIER, MERDE ! Dans un geste véhément, il jette le briquet par terre, et se rue sur l'épave la plus proche pour y évacuer un peu de sa frustration. Il donne plusieurs coups de pied rageurs dans la carrosserie, avant de se laisser tomber au sol lourdement. Il est à bout de souffle et de forces, lessivé. La clope revient se percher entre ses lèvres, toujours éteinte – comme s'il cherchait l'illusion du tabac pour se calmer. Il est assis, adossé à la voiture, sa tête qui bascule en arrière pour se poser contre la portière rouillée. – Comment tu fais putain ? Sa voix est éraillée d'avoir trop gueulé. – Pour en avoir autant rien à foutre ? Il aimerait pouvoir faire la même chose, éteindre ses pensées et prétendre que tout va bien. Mais il n'en a jamais été capable. Ses émotions tourbillonnent trop fort, quoi qu'il fasse, quelle que soit la situation. Elles finissent toujours par le noyer.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyVen 31 Jan - 12:11

Toi t'as même pas bougé ton cul, connard ! Je hausse un sourcil, pas convaincu. Je me marre un peu, le rire chargé de jugement. — T'es sérieux là ? Je vois bien qu'il n'a pas envie d'assumer ça, mais ce n'est vraiment pas mon problème. — C'est toi qu'a couru jusqu'à la cabine et c'est toi qu'a décidé d'pas appuyer sur l'bouton finalement. C'que j'ai fait, ou pas fait, ça change rien au fait que toi... t'as pas appuyé. Je hausse les épaules, l'air de dire : hey oui, t'es coupable.Et tu voulais qu'j'fasse quoi, hein ? HEIN ? J'AVAIS PAS L'CHOIX ! Je grimace alors qu'il m'arrache les tympans, ça commence à sérieusement me saouler sa petite crise d'hystérie. — Putain, mais arrêtes de hurler déjà. Que je râle, irrité. Je tente de me dégager de son emprise, mais il s'accroche fort le con. Je le fusille un peu du regard, refusant de rentrer dans son petit jeu qui ne sert qu'à soulager sa conscience. Nier ne rendra rien plus facile, enfin, j'pense pas. Il sait très bien ce qu'il a fait au fond, il ne peut pas se mentir à lui-même. — T'avais totalement le choix en fait. Le choix d'appuyer sur le bouton et de pas l'transformer en Rubik's Cube. Je fais la moue. — J'juge pas, t'as fait c'qui te semblait le mieux pour toi, c'est normal. Je ne suis pas sûr que cette vérité changera quoi que ce soit pour lui, mais je le pense vraiment. La loi du plus fort, survivre, tout ça. C'est instinctif ce genre de choses, je ne crois pas qu'on ait vraiment le moindre contrôle sur ça. Je finis par m'énerver alors qu'il me pousse encore, le repoussant violemment à mon tour pour qu'il cesse de me prendre pour son punching-ball. S'il tient pas le coup, dommage pour lui, mais je ne vois pas pourquoi je devrais subir ça.

Il se remet à hurler, me demande si je le savais. Je me calme. Il réitère la question, les nerfs à bout. Je tente de ravaler mon sourire mais je n'y arrive pas, la tentation est trop grande. Il comprend aussitôt et ça lui fait l'effet d'une douche froide a priori. Il se fige et je roule des yeux, en sachant pertinemment ce qui va suivre - on se ressemble trop là-dessus, c'est comme me voir dans un miroir. Le cerveau qui freeze avant l'explosion. Un classique. J'anticipe le truc, me débarrasse de lui et m'éloigne avant qu'il se remette à me secouer où à mutiler mes tympans. Et ça ne manque pas. A peine quelques pas de fait que déjà, il explose dans mon dos. — MAIS C'EST QUOI TON PUTAIN D'PROBLÈME ?! Je m'arrête, laisse ma tête retomber en arrière et expire longuement l'air dans mes poumons, dans un râle plaintif. Si on en croit les psy que j'ai pu voir, que ce soit à l'orphelinat, à l'école ou bien en prison : la liste de mes problèmes est plutôt longues. Mais comme je n'ai jamais cru à toutes ces conneries, je dirais plutôt que tout va bien et que là, tout de suite, c'est lui qui a des problèmes. Comme des problèmes de gestion de la voix, au hasard. — POURQUOI TU M'L'AS PAS DIT ? ÇA AURAIT TOUT CHANGÉ ! Oh putain, il me saoule. Je me retourne brusquement, le visage crispé par l'exaspération. J'écarte les bras et me mets à gueuler aussi. — AH OUAIS ? Et ça aurait changé quoi, HEIN ? Je fais deux pas dans sa direction. — J'aurais pu l'sortir de là et j'ai choisi d'pas le faire. Toi, t'aurais pu tout arrêter et tu l'as pas fait non plus. Mes épaules se lèvent avant de se baisser avec mes bras qui viennent claquer mon jean. — C'était TON choix, maintenant, démerde toi avec, j'suis pas responsable de c'que tu fais Seven. Alors arrête d'me faire chier avec ta petite crise, tu commences à sérieusement me prendre la tête là. Je secoue la tête de gauche à droite en signe d'agacement et détourne mon regard de lui, commençant à tâter mes poches à la recherche de mon paquet de clopes, il m'en faut une à nouveau et vite, ou c'est lui que je vais finir par foutre dans la machine, juste histoire qu'il se taise.

Je l'allume, tire dessus et ça me calme instantanément. Je repose mon regard sur Seven, il a l'air vraiment à bout et je ne comprends pas pourquoi. C'était pas un accident là, il a choisi de buter ce mec en connaissance de causes, alors quoi c'est le problème maintenant ? Moi, tout ce que je vois, c'est que maintenant on est libres. Je décide de faire un pas dans sa direction, parce que j'suis trop sympa et que puisqu'on a traversé ça ensemble, ça me semble cohérent de fêter ça ensemble également. Je me montre sympa avec lui, ça le déridera peut-être un peu.

Mais en fait, pas du tout.

Il tire encore plus la tronche, semble sidéré. Oh putain qu'il est chiant.Tu te fous d'ma gueule ? Je fais la moue et gémis, blasé. Et à nouveau, il pète les plombs sur moi. Je ne vois pas l'intérêt de faire des efforts si c'est pour récolter ça en retour. Je gonfle les joues et retient l'air à l'intérieur, attendant qu'il est terminé pour tout recracher. — MAIS J'EN AI RIEN A FOUTRE QU'IL SOIT MORT PUTAIN ! Cri du cœur. Silence. On se dévisage à distance pendant quelques secondes jusqu'à ce que je cède. — Oh puis tu m'fais chier, j'me tire. J'envoie valser l'air d'un mouvement de main et fais demi-tour, commençant déjà à m'éloigner.

Mais je l'entends s'agiter dans mon dos et râler pour je ne sais quoi. Un peu méfiant, je ralentis, m'arrête et pivote pour jeter un œil dans sa direction. Il en profite pour s'approcher de moi. Je souffle un peu par le nez et me tourne entièrement pour lui faire face. Qu'est-il ce qu'il veut, encore ? Il n'a plus l'air fâché contre moi, visiblement pris dans une lutte interne. Je l'observe, un peu nonchalant. — Il m'faut une clope. Je hausse un sourcil et ne bouge pas. — S'te plait, non ? Bon, apparemment, non. J'arrondis les yeux en lâchant un petit ohlala saoulé. Quel bonheur ce type. Mais comme je n'ai pas envie qu'il se remette à hurler je lui en refile une. De toute façon, je n'ai jamais été du genre radin. Il me fait signe qu'il lui faut le briquet aussi. Je roule des yeux et lui donne tout en râlant. — Ça va, tu veux un sandwich avec aussi ? Je plisse le front en le voyant galérer à allumer sa clope. Ok, il est vraiment en train de perdre les pédales là. Il se remet à hurler, jette le briquet par terre - sympa - et fonce vers l'épave la plus proche pour se défouler dessus. Je le regarde faire sans broncher, fume tranquillement, comme si je matais un spectacle. J'attends qu'il se calme sans dire un mot, il va bien finir par se fatiguer. Ça arrive plus vite que prévu.

Il se laisse glisser au sol, la tête en arrière, posée contre le métal rouillé. Quelques secondes de flottement avant qu'il reprenne la parole. — Comment tu fais putain ? Pour en avoir autant rien à foutre ? Mon regard se perd dans le vide alors que sa question me ramène à de nombreux mois en arrière, à la prison de Savannah. Je me souviens encore vaguement des mots du psychiatre. Une histoire de difficulté à percevoir le bien du mal. Des soucis d'empathie aussi. Il faudrait apparemment que je sois lié à quelqu'un pour ressentir quelque chose qui y ressemble, et encore, rien de très concluant. Je hausse mollement les épaules, revenant à la réalité. Je me baisse pour attraper le briquet et m'avance vers lui. — J'sais pas. Que je réponds tranquillement. Je m'accroupis face à lui, tends la main pour lui arracher la clope qu'il a dans la bouche. A la place, je lui offre la mienne qui est déjà allumée, je n'en ai plus besoin. Puis je me redresse, range la clope qu'il n'a pas fumé ainsi que le briquet. Mon pied traine un peu par terre, shootant dans le sol crade. — Il nous pourrissait la vie, va savoir jusqu'où ça aurait pu aller c't'histoire. C'est mieux comme ça. Je baisse les yeux vers lui. — De toute façon, on l'connaissait même pas. Alors j'vois pas c'que ça peut nous foutre qu'il soit mort ou pas. Ce n'est pas comme si on allait être triste de sa perte, ou bien confrontés à ses proches esseulés ou ce genre de conneries.

Je regarde autour de nous, faut pas qu'on s'éternise ici.

Je lui tends la main. — Allez viens, faut qu'on s'casse avant que quelqu'un nous voit. Avec tout l'bruit qu'on a fait, faut pas qu'on traine. Je l'aide à se relever et me mets en marche, le pas rapide mais posé. On circule entre les allées en direction de la sortie, assez silencieux. Quand on se retrouve sur le trottoir je m'arrête et jette un coup d’œil dans sa direction. Il a vraiment l'air au bord de l'effondrement. J'hésite, ma mâchoire qui s'agite, j'enfonce mes mains dans les poches, me balance brièvement d'avant en arrière. — Bon, euh... j'habite pas loin. Que je dis en désignant vaguement de la main la direction à suivre. — T'es sûr qu'tu veux pas boire un truc ? Je hausse encore les épaules, comme pour dédramatiser tout ça. — On ira s'caler pas loin. Évidemment qu'on ne va pas se poser dans le salon de notre baraque. Pas du tout envie qu'il revoit May. Et pas sûr que Sam apprécierait. On pourrait croire que je fais ça pour être sympa avec lui, la vérité c'est surtout que je n'ai pas envie d'être tout seul là, dans l'immédiat. Et puisqu'il est là et que mon humeur est déjà réglée en fonction de sa présence, ça m'arrangerait que ça ne change pas.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyVen 31 Jan - 23:40

– T'es sérieux là ? C'est toi qu'a couru jusqu'à la cabine et c'est toi qu'a décidé d'pas appuyer sur l'bouton finalement. C'que j'ai fait, ou pas fait, ça change rien au fait que toi... t'as pas appuyé. L'entendre dans la bouche de JJ est encore pire que le penser lui-même. Ça rend sa culpabilité plus réelle – presque tangible, comme s'il lui suffisait de mener une main à sa poitrine pour la toucher, la sentir, s'y brûler les doigts. Et il a beau tenter de se défendre, c'est vain. Il n'y croit pas lui-même. – Putain, mais arrêtes de hurler déjà. Il peut pas. Ça hurle à l'intérieur de lui, alors il hurle aussi. – T'avais totalement le choix en fait. Le choix d'appuyer sur le bouton et de pas l'transformer en Rubik's Cube. J'juge pas, t'as fait c'qui te semblait le mieux pour toi, c'est normal. Ses paumes viennent se plaquer sur son visage et il appuie, il frotte, ses phalanges qui creusent comme s'il voulait s'arracher la peau. S'arracher la tête toute entière, pour ne plus penser. Il ne veut pas que ça soit normal. Pourtant il s'est résigné trop vite, là-bas, face aux commandes. Il aimerait se dire qu'il a perdu trop de temps à réfléchir et que c'était trop tard pour agir ensuite, mais c'est faux. Il a choisi. Il savait parfaitement ce qu'il faisait, il est même sorti pour le regarder crever, s'assurer qu'il ne resterait plus rien de lui. Et il ne sait pas comment vivre avec ça.

Même s'il prétend que savoir le type en vie aurait tout changé, au fond, il sait que c'est un mensonge. Peut-être que la manière aurait différé ou qu'ils s'y seraient pris à deux, mais le résultat resterait le même. Leur maître chanteur n'en serait pas sorti vivant. – AH OUAIS ? Et ça aurait changé quoi, HEIN ? J'aurais pu l'sortir de là et j'ai choisi d'pas le faire. Toi, t'aurais pu tout arrêter et tu l'as pas fait non plus. Plus JJ le répète, plus il suffoque. Sa voix est étranglée quand il crache : – Arrête. Mais bien sûr, l'autre n'écoute pas. – C'était TON choix, maintenant, démerde toi avec, j'suis pas responsable de c'que tu fais Seven. Alors arrête d'me faire chier avec ta petite crise, tu commences à sérieusement me prendre la tête là. Ton choix. L'accusation est plus corrosive qu'une traînée d'acide. Ton choix ton choix ton choix ; ça tourne en boucle comme un disque rayé et c'est insupportable, il en devient dingue. – Mais ta gueule putain ! TA GUEULE ! Il ne sait même plus s'il s'adresse à JJ ou à la voix qui résonne dans sa tête.

Sûrement aux deux.

La nonchalance avec laquelle JJ lui propose d'aller fêter ça est fatale. Il vrille, et sa fureur trouve enfin un écho. –  MAIS J'EN AI RIEN À FOUTRE QU'IL SOIT MORT PUTAIN ! Il l'a bien vu. Ce qu'il ne comprend pas, c'est comment c'est possible d'être si détaché de la situation. Peu importe combien il scanne le visage de JJ, il ne trouve rien à quoi se raccrocher – juste un mélange d'exaspération et de colère, qui lui semble particulièrement inapproprié. À croire que JJ ne ressent rien comme il le faudrait. Peut-être qu'il ne ressent rien tout court.

–  Oh puis tu m'fais chier, j'me tire. Il est déjà trop occupé à se chercher une clope pour vraiment y faire attention. Plus ça va plus il a l'impression de se noyer, tiré vers le fond par une force contre laquelle il ne peut pas lutter, sans espoir de sortir la tête hors de l'eau. Il n'a même plus envie de se battre ; il cherche juste une distraction pour oublier qu'il est en train d'étouffer.

Puisqu'il n'a aucune bouée de sauvetage, il se rabat sur le requin le plus proche.

Sa quête de tabac est désespérée. –  S'te plaît, non ? Il tend simplement la main, insistant. JJ finit par céder puis râle quand il quémande un briquet, aux premières loges pour le voir échouer dans la simple tâche d'allumer sa fichue clope. Tout lui échappe.

L'épuisement de l'esprit provoque celui du corps, et après s'être brièvement défoulé sur une épave, il finit par terre, accablé. Il aimerait qu'un interrupteur lui permette de tout éteindre. –  J'sais pas. Ses yeux se posent sur JJ lorsqu'il s'accroupit en face lui, et il tire férocement sur la cigarette allumée qui lui est offerte. –  Il nous pourrissait la vie, va savoir jusqu'où ça aurait pu aller c't'histoire. C'est mieux comme ça. De toute façon, on l'connaissait même pas. Alors j'vois pas c'que ça peut nous foutre qu'il soit mort ou pas. Il lâche un rire essoufflé, son crâne qui revient cogner contre la portière grinçante. – C'est pas ça l'problème. Dans l'absolu, sa disparition est plutôt une bonne chose – comme l'a dit JJ, c'est mieux de ne plus avoir cette menace sur eux. Mais il aurait préféré ne pas être responsable de sa mort. – Laisse tomber, tu comprends rien. Il ne se fatigue pas à tenter de lui expliquer. Il a compris qu'ils ne sont pas connectés sur la même fréquence.

–  Allez viens, faut qu'on s'casse avant que quelqu'un nous voit. Avec tout l'bruit qu'on a fait, faut pas qu'on traîne. D'un air dubitatif, il jauge la main qui lui est tendue. Ses yeux font quelques allers-retours entre elle et le visage de JJ, alors qu'il expire lentement un nuage de fumée. Il finit par se lever sans la prendre. Silencieux, il le suit jusqu'à la sortie, l'échine voûtée et le regard vide. Les tremblements de ses mains ont doublé d'intensité quand ils se retrouvent sur le trottoir. –  Bon, euh... j'habite pas loin. Il le scrute une seconde, sourcils froncés, avançant la tête l'air de dire et alors ? –  T'es sûr qu'tu veux pas boire un truc ? On ira s'caler pas loin. La proposition le laisse sceptique. Il porte la cigarette à ses lèvres, ses prunelles fixées sur JJ comme s'il voulait voir à travers lui. La fumée s'échappe de ses narines alors qu'il lève finalement le menton, avant de renifler sans lâcher un seul mot. Son dos se tourne en guise de refus. C'est la fierté qui parle à sa place – les relents d'une haine vieille comme le monde, aussi.

Lorsqu'il entend JJ s'éloigner, il se mord l'intérieur de la joue. Le bout de son pouce vient frotter l'un de ses sourcils alors qu'il sent les tremblements s'étendre un peu plus encore, remonter ses bras, passer dans son dos et descendre jusqu'à ses pieds. Ses oreilles commencent à bourdonner et le temps d'une seconde, il est persuadé d'entendre la machine se remettre en marche. Levant la tête brusquement en direction de la casse, il se rend compte que c'est uniquement dans son esprit – le hurlement d'agonie s'y ajoute et la scène se rejoue derrière ses rétines, écœurante. Il a tellement envie d'une dose d'héroïne qu'il pourrait en chialer. Mais il n'a pas d'argent et de toute façon il est loin de tout, il faudrait marcher trop longtemps pour atteindre ne serait-ce qu'un arrêt de bus, et il se sent à peine capable de tenir debout. Il est sur le point d'imploser, il le sent. Il a besoin que ça s'arrête mais il ne sait pas comment faire ; il veut une distraction, n'importe laquelle, quelque chose pour le sortir de cette spirale infernale. S'il reste seul, il va s'écrouler. Il le sait. Mais il ne veut pas s'appuyer sur Barbra plus qu'il ne l'a déjà fait jusqu'ici, Anca n'est plus là et il ne lui reste personne d'autre. Dépité, il réalise que sa seule option dans l'immédiat, c'est JJ.

La vague d'amertume qui s'empare de lui est étouffante.

Mais pas autant que la solitude.

Il écrase sa cigarette un peu rageusement – de toute façon, il était arrivé au filtre – avant de faire volte-face. – Attends. En quelques enjambées rapides, il le rattrape. Se raclant la gorge nerveusement, il rabat la capuche de son sweat sur sa tête, avant d'enfoncer ses mains dans les poches de son jogging. Histoire qu'on ne puisse plus les voir trembler. – C'est bon, j'te suis. Il hausse vaguement les épaules et détourne le regard, pas vraiment à l'aise avec cette trêve étrange. Il est presque déjà en train de regretter.

Sans vraiment attendre de réponse, il se met en marche, le pas raide et l'allure mécanique, comme si chaque foulée lui demandait une concentration extrême. C'est un peu le cas. Il tente de regagner le contrôle de ses gestes mais c'est difficile, ses doigts s'agitent fébrilement dans ses poches, ses dents grincent et sa mâchoire se contracte par à-coups. Dans sa tête, ça continue de hurler. – C'pas un piège ton truc au moins ? La question est abrupte, et il ne le regarde même pas quand il la pose, occupé à donner des coups de pieds dans les cailloux et déchets qui traînent. Il ne demande pas vraiment pour savoir – il n'a fait que lâcher la première chose qui lui est venue, dans l'espoir que JJ se mette à parler comme il sait si bien le faire. Pourtant, il n'a pas plus envie de l'écouter que d'habitude. Vraiment pas. Il espère juste que sa voix pourra venir couvrir tout ce brouhaha qui le torture à l'intérieur. Parce que ça commence à lui donner envie de s'éclater le crâne sur le bitume.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptySam 15 Fév - 14:28

C'est pas ça l'problème. Laisse tomber, tu comprends rien. Je roule des yeux un peu saoulé et me redresse en tapant mes mains sur mes cuisses dans un mouvement un peu irrité. — C'est ça, j'comprends rien. Que je grommèle. Mais je dois bien admettre que non, je ne comprends pas grand chose à ce qui le traverse. A pourquoi il hurle comme ça, pourquoi il a eu l'air de vouloir s'arracher la face avec ses doigts ni pourquoi il s'en est pris à moi. Le mec est mort, et alors ? Y a des tas de gens qui crèvent tous les jours qu'on ne connait pas et on ne chiale pas pour eux à ce que je sache ? Alors pourquoi lui ce serait différent ? Je suis à deux doigts de lui demander de m'expliquer, poussé par une certaine curiosité mais je n'ai finalement pas très envie de m'attarder ici plus longtemps. Pas envie que quelqu'un nous voit ici et qu'on puisse remonter à nous un jour d'une quelconque façon. La prison j'ai déjà donné, hors de question que j'y refoute les pieds.

Je lui tends la main et l'incite à se bouger pour qu'on file d'ici rapidement. Je pourrais le laisser le cul par terre à pleurer ses émotions incompréhensibles, mais je n'ai pas envie de rentrer à la maison pour constater qu'elle est vide. Elle l'est un peu trop ces temps-ci. May semble avoir toujours mieux à faire à l'extérieur et Sam aussi, je suis sûr que c'est à cause de l'autre. Sam est pas du genre à gambader en ville pour faire je ne sais quoi. Le voir le cul autre part que vissé sur le canapé avec les yeux explosés est en principe assez rare et j'ai toujours aimé ça. Présence rassurante. L'autre bouscule tout l'ordre des choses et ça me gonfle assez.

Mais ma main tendue ne rencontre que le vide. Seven se décide à se lever sans mon aide et je soupire bruyamment en levant les yeux au ciel. — T'es un vrai bonheur Popescu. Je balance ma main suspendue dans les airs dans un mouvement de ras-le-bol et je prends les devants. Il m'emboite le pas en silence, fumant nerveusement sur la clope que je lui ai donné comme si sa vie en dépendait.

On se retrouve sur le trottoir, c'est comme dans les films. Ce moment gênant où les protagonistes doivent se dire au revoir sans savoir comment faire, parce que ce n'est pas naturel, pas habituel. L'hésitation se fait ressentir dans ma voix lorsque je lui propose de poursuivre la journée en ma compagnie. Il me fixe sans broncher, comme si mes mots n'avaient aucun sens pour lui. Je hausse un sourcil dans l'attente d'une quelconque réaction. Mon égo se froisse un peu lorsqu'il fait subitement demi-tour, sans prononcer un mot et s'éloigne juste de moi. J'écarte les bras, sidéré et crache sur un ton vexé. — AH BAH SYMPA ! Va t'faire foutre toi aussi, trou duc. Je hausse les épaules et pivote pour partir dans la direction opposée en marmonnant tout bas, les mains enfoncées dans mes poches, à base de : t'façon il est trop con, il aurait plombé l'ambiance, j'ai pas b'soin de lui pour boire, ça m'apprendra à être sympa, en plus c'est une chochotte, bouh bouh j'ai tué quelqu'un, quel connard.

Attends. Son interpellation coupe le fil de mes pensées. Je m'arrête et tourne le buste pour lui lancer un regard, intrigué. Il fonce vers moi à grandes enjambées. — C'est bon, j'te suis. Je souris, satisfait. Je retire les mains de mes poches et écarte légèrement les bras comme pour lui souhaiter la bienvenue. — Ah bah quand même ! Ça s'refuse pas une proposition d'boire un coup. La rancune est déjà oubliée, volatilisée. C'est détendu et enjoué que je reprends ma marche. Seven fait de même, mais semble rester un peu à l'écart, crispé.  — C'pas un piège ton truc au moins ? Je tourne aussitôt la tête vers lui, interloqué. — Hein ? Ça sort du tac-au-tac, sincère. Je plisse un peu le front, ne comprenant pas vraiment où il veut en venir. — Un piège de quoi ? Je le détaille de la tête aux pieds et me marre un peu avant de regarder devant moi. — Ok, le mec est parano. Je continue de plus belle, un peu moqueur - rien de méchant. — Ouais bah pendant les 20 secondes où t'es parti dans l'autre sens j'ai appelé tous les kids pour leur dire que t'allais changer d'avis, revenir me voir, que j'allais te ramener à la maison et que du coup ils devaient vite installer tous les pièges qu'on a créé rien qu'pour toi. Je continue de rire un peu bêtement en imaginant des pièges saugrenus digne de cartoon. Du type un filet qui se replie sous son passage, ou une corde qui lui attrape le mollet et le pend à l'envers au plafond. Ce mec est atteint. — Et pis, c'pas comme si j'étais du genre à planifier quoi qu'ce soit de toute façon. Je hausse les épaules dans un mouvement résigné, faut bien se rendre à l'évidence. Je sors une nouvelle clope et me l'allume, tire quelques taffes dessus avant de la lui tendre en guise de drapeau blanc.

Rapidement, je lui pointe un entrepôt du doigt. — Va m'attendre devant, j'arrive. Je l'abandonne là et pars en courant tranquillement pour rejoindre notre baraque à deux pas de l'entrepôt. Je rentre discrètement, mais je constate très vite qu'il n'y a personne à l'intérieur. Je vérifie mon téléphone pour voir si Sam m'a envoyé quelque chose : rien. Je souffle par le nez, un peu contrarié avant de filer dans la cuisine. J'attrape un paquet de chips - aucune idée depuis combien de temps il est là ou s'il est encore bon - et mon pack de bières. Mais il n'en reste que 5, c'est un peu juste pour partager ça en deux. Du coup je fouille tous les placards jusqu'à trouver une vieille bouteille de Whisky pleine de poussière. Elle devait être là avant qu'on emménage j'imagine. Je fais la moue, ça ira très bien pour Seven. Je glisse tout ça sous mes bras et récupère la clé de l'entrepôt dans le bordel qui traine sur le meuble vers la porte d'entrée.

Puis je repars en courant jusqu'à l'entrepôt. Seven est toujours là, il ne s'est pas envolé et ça me soulage un peu. — Tiens ça. Que je lui dis en lui tendant la bouteille d'alcool et le paquet de chips pour me libérer une main. J'ouvre la vieille porte métallique et la fais coulisser en forçant un peu, la rouille ne facilite pas la tâche. Ça grince, ça couine, mais ça s'ouvre. Je lui fais signe d'entrer d'un mouvement de tête et referme à clé derrière lui après m'être assuré que personne ne nous avait vu rentrer ici. — Viens. Je me faufile à travers les carcasses de voitures récupérées par Daire à l'époque où elle était encore des nôtres - traitresse - jusqu'à accéder à un vieil escalier de métal qui semble menacer de s'écrouler à chaque instant. On grimpe à l'étage, sur une espèce de desserte qui fait quasiment tout le tour de l'entrepôt. Dans un coin, Daire avait aménagé quelques trucs. Un bureau et un grand matelas au sol, remplis de vieux coussins un peu jaunit par le temps et tâchés par je ne sais pas trop quoi - pas très envie de le savoir. Je me laisse tomber dessus en lâchant un grand soupir d'aise et viens appuyer mon dos contre le mur, tôle froide qui m'arrache un léger frisson. J'attrape une canette et pose le reste de mon côté, là où Seven n'a pas accès - j'espère que le message est clair. Je l'ouvre et ça gicle un peu partout, la canette ayant été secouée lorsque je courrais. Je me marre et m'essuie négligemment, lèche comme un gosse le liquide qui a coulé sur mes doigts et le long de mon avant-bras. Puis je brandis ma canette en m'exclamant — A notre liberté retrouvée ! avant de venir trinquer contre la bouteille de Whisky puis de descendre quelques gorgées. Je repose enfin mon attention sur lui et le détaille un peu, il ne semble toujours pas de bonne humeur. — Première fois ? Que tu tues quelqu'un. Que je demande calmement entre deux gorgées. Peut-être qu'il n'a pas envie de parler de ça, mais je crois que j'avais lu quelque part - ou entendu à la télé plus probablement - que parler des traumatismes évitaient qu'ils nous rongent. Et puis de toute façon, je ne sais pas vraiment de quoi d'autre on pourrait parler tous les deux. Ce n'est pas comme si on avait l'habitude de se faire des tea party pour se raconter nos vies.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyDim 23 Fév - 11:54

– Ah bah quand même ! Ça s'refuse pas une proposition d'boire un coup. Et il pourrait le contredire, lui énumérer toutes les raisons qui justifient son refus, mais il n'a ni assez de doigts ni assez de patience. Ça ne servirait à rien. Il se contente de lui lancer un regard froid, sans équivoque. On peut y lire ce qu'il ne dit pas : j'ai pas envie d'être avec toi. S'il n'avait pas aussi peur de s'effondrer, il serait déjà loin. Mais dans l'immédiat, il n'a pas de meilleure option pour étouffer l'angoisse et contrer la solitude, alors il reste. Il traîne des pieds et se borne à fixer le sol, les doigts toujours tremblants au fond de ses poches. Tout son corps est crispé par la lutte intérieure qui se joue – il tente désespérément d'ériger des barrières pour contenir ses émotions, ne pas les laisser le submerger. Il suffoque en silence, sans savoir comment se calmer. Il sait seulement comment se distraire. Faire parler JJ. – Hein ? Un piège de quoi ? Il hausse les épaules pendant que l'autre se marre. – Ok, le mec est parano. La moquerie qui plane l'agace. Sa langue claque sur son palais et il se borne à un mutisme revêche, l'air renfrogné. – Ouais bah pendant les 20 secondes où t'es parti dans l'autre sens j'ai appelé tous les kids pour leur dire que t'allais changer d'avis, revenir me voir, que j'allais te ramener à la maison et que du coup ils devaient vite installer tous les pièges qu'on a créé rien qu'pour toi. L'absurdité de ce qu'il raconte lui arrache un souffle du nez malgré lui. Pourtant il garde un masque sérieux – ses entrailles tordues par l'angoisse aident à faire passer toute trace d'amusement. – Et pis, c'pas comme si j'étais du genre à planifier quoi qu'ce soit de toute façon. Il hoche vaguement le menton, retient un ricanement. – Ouais, on avait remarqué qu'il t'manquait des neurones. Bouffon. C'est lâché plus par habitude que par réel mépris, parce que c'est JJ, parce qu'il ne sait pas comment lui faire la conversation. Peut-être que ça le rassure de l'insulter.

Une nouvelle clope lui est offerte et il l'accepte sans hésitation, les phalanges encore un peu tremblantes. Il tire dessus comme un forcené – comme si c'était elle qui pouvait lui apporter l'oxygène qui semble lui manquer. Toujours l'impression qu'un étau invisible emprisonne sa gorge.

Il ne voit même pas le bâtiment se dessiner face à eux, jusqu'à ce que la voix de JJ le sorte du tourbillon infernal de ses pensées. – Va m'attendre devant, j'arrive. Il jauge l'entrepôt en silence, pendant que l'autre l'abandonne. Ses dents se serrent quand la baraque décrépie des Kids heurte sa rétine. L'espace d'un instant, il se dit qu'il ferait mieux de se tirer. Il n'a rien à foutre là, il n'a pas envie de rester avec lui, il ne sait même pas comment ils vont bien pouvoir combler le vide s'ils ne sont pas en train de se frapper. Et peut-être que d'autres Kids sont là, à l'intérieur. Peut-être que JJ va ressortir accompagné et qu'ils vont lui tomber dessus. Peut-être qu'il va simplement leur dire de les rejoindre plus tard, dans l'entrepôt, au moment où il s'y attendra le moins et où il ne pourra plus s'échapper. Il n'y a sûrement aucun plan de prévu, mais peut-être qu'il suffira d'une seconde pour tout remettre en cause, décider de faire de lui un homme mort. S'ils débarquent tous, il ne fera pas le poids.

Monté comme un ressort, il guette le manoir, prêt à déguerpir au moindre signe qu'il a été trahi et que la situation risque de lui échapper.

JJ avait raison sur un point : il est parano.

Ses doutes se calment légèrement quand il l'aperçoit revenir en courant, seul. Il reste tendu mais il ne bronche pas. Surtout que JJ a les bras chargés, signe qu'il compte vraiment boire un coup et pas l'assommer tout de suite. – Tiens ça. Il attrape la bouteille et les chips qu'on lui tend, observant la courte bataille qui s'opère avec la porte rouillée et grinçante. Ça n'inspire pas franchement confiance. Il hésite une seconde quand JJ lui fait signe d'entrer ; son regard navigue entre lui, l'intérieur et la direction opposée.

Les hurlements du type tournent en boucle au fond de sa tête.
Il écrase sa clope et entre.

JJ ferme à clé et il arque un sourcil en le regardant faire, peu enthousiaste de voir la seule sortie être bloquée comme ça. Mais au moins, si quelqu'un les rejoint, il devrait avoir le temps de s'en rendre compte. – Viens. Toujours silencieux, il le suit entre les voitures qui encombrent l'espace, certaines en sale état voire même désossées, d'autres qui semblent plus ou moins aptes à rouler. L'information s'imprime quelque part dans son esprit.

Ils finissent par monter un escalier aussi grinçant que tout le reste – les bruits de métal lui rappellent ceux de la casse, il se mord l'intérieur de la joue pour ne pas hurler par-dessus. Le goût du sang a envahi sa bouche lorsqu'ils se retrouvent sur la mezzanine qui surplombe tout l'entrepôt. Il observe JJ s'avachir sur le matelas pourri posé dans un coin, le rejoignant prudemment. Il lui jette les chips et s'installe au bord, à une certaine distance de lui, levant les yeux au ciel en le voyant disposer les canettes de son côté. Comme une poule qui couve ses œufs. – Respire, j'aime pas la bière t'façon. À vrai dire, il n'aime pas tellement l'alcool de manière générale – sûrement écœuré d'avoir dû y toucher trop jeune, et surtout, il le tient mal. Son choix s'est toujours plutôt porté sur la drogue. Il aurait aimé réussir à s'en tenir aux récréatives seulement.

Pendant qu'il ouvre sa bouteille, JJ en fait de même avec sa canette et en fout partout, avant de lécher les résidus sur son bras. Ça lui arrache presque un rictus, qu'il s'empresse de réprimer. – T'es vraiment un attardé. Il a beau continuer de tirer la gueule, la moquerie est remontée jusqu'à ses yeux. – À notre liberté retrouvée ! JJ trinque, il ne l'imite pas. Le whisky lui brûle la gorge alors qu'il en avale une trop grosse lampée. Il grimace mais il recommence, bien décidé à noyer ses neurones les uns après les autres. Tout pourvu que ça fasse taire le vacarme qui lui vrille le crâne. – Première fois ? Il tourne la tête vers lui, l'interroge du regard une seconde. Puis il s'assombrit en comprenant la question. – Bah nan, j'kiffe transformer des mecs en cube, d'ailleurs j'le fais tous les weekends. Le sarcasme lui écorche la langue. Il se rabat sur la bouteille pour faire passer le goût trop amer, avant de reposer son regard sur lui. – Parce que tu fais ça souvent, toi ? Ça expliquerait pourquoi il n'en a rien à foutre. Peut-être qu'il est devenu immunisé. – Sans déconner. La colère prend le dessus sur les autres émotions et il se redresse brusquement, allant se retrancher près du bureau, comme s'il cherchait à mettre de la distance pour se protéger. Ne pas laisser JJ voir sa faiblesse de trop près. Il se met à fouiller dans les tiroirs, cherchant à occuper ses mains avant qu'elles ne se remettent à trembler. – C'est bon, parle d'autre chose. S'il a accepté de venir, c'est principalement dans le but d'oublier. Ressasser ce qui vient de se passer ne l'aidera pas à se calmer. – Raconte un truc, j'sais pas, j'm'en bats les couilles. Qu'il parle de la pluie et du beau temps si ça lui chante – il s'en fout, tout ce qu'il veut c'est le laisser combler le silence, faire taire son brouhaha intérieur.

Il continue de boire. Son attention se reporte sur ce qu'il trouve dans le bureau – un stylo qu'il fait tournoyer et qui finit sa course à l'autre bout de la mezzanine, une agrafeuse vide qui ne l'occupe que trente secondes, un cutter qui pique un peu plus son intérêt. Il grave des traits au hasard sur le bureau, n'écoutant pas vraiment ce que JJ raconte. Il se contente d'alimenter ici et là, pour le pousser à continuer de parler.

L'alcool monte, vite et fort. Sa méfiance faiblit en même temps que ses réflexes, son corps se ramollit légèrement, son visage est moins crispé. Il s'amuse à faire tourner le cutter entre ses doigts comme il le faisait avec le stylo, mais la lame est toujours dehors. Évidemment, il finit par se couper la paume. Dans un petit grognement de douleur, il abandonne l'objet et observe la plaie, avant de se mettre à rire doucement. Il verse un peu de whisky dessus puis y passe sa langue pour éponger le sang, avant de se remettre à boire. Ça ne brûle même plus – il a l'impression d'être anesthésié, maintenant que l'alcool sature ses veines. Il n'avance plus très droit quand il quitte le bureau pour aller s'appuyer contre la rambarde qui le sépare du vide. – C'quoi tout ça t'façon ? Peut-être qu'il a coupé la parole à JJ, il n'en sait rien. Il commence à avoir du mal à se concentrer sur ce qui se passe autour de lui. Tournant la tête vers lui, il tend un bras vers le reste de l'entrepôt, pour désigner les voitures qui trônent en bas. – Y a pas une caisse que j'peux piquer là ? Vous m'en d'vez une. Ça serait de bonne guerre. Peut-être. Il sait pas.

De toute façon il oublie déjà ce qu'il dit, parce que peu importe tout l'alcool qu'il a ingurgité, la tempête est toujours là, nichée au fond de lui. Il n'arrive pas à noyer les cris et même si le trop-plein d'émotions s'est perdu dans le whisky, ça ne lui suffit pas. – P'tain. La paume de sa main vient heurter son crâne à plusieurs reprises, alors qu'il soupire d'un air contrarié. – J'l'entends encore c'fils de pute. Et dans un énième espoir de le faire taire pour de bon, il porte la bouteille à ses lèvres. Mais ses gestes sont de plus en plus confus et il vise mal, s'en renverse sur le menton, se marre en s'essuyant du revers de la manche. – Finalement, c'est nul à chier d'buter des gens. La culpabilité rend l'addition trop salée.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyMar 25 Fév - 0:41

Ouais, on avait remarqué qu'il t'manquait des neurones. Bouffon. Ça me fait marrer, pas du genre à me vexer pour si peu. Surtout venant de lui. Sorry not sorry comme disent les connasses, mais j'trouve pas particulièrement que Seven brille pour son intelligence non plus. Il me fait plus penser à un vieux rat d’égout pleins de cicatrices qui attaque n'importe quoi par réflexe plutôt qu'à Ramstein. Non. Si. Enfin, l'autre là. Le mec qui tire la langue et qu'est super intelligent. D'ailleurs j'me demande, y a un lien entre ce type et le dessin de la langue tirée sur tous les t-shirts des ados ? Faudrait que je demande ça à Google. Plus tard. Ouais. On verra ça plus tard.

Dès que l'entrepôt apparait dans notre champs de vision les choses s'enchainent assez vite. Je fais un détour par chez moi pour récupérer des trucs et très vite on se retrouve à s'installer sur les vieilles affaires de Daire. C'est drôle de se dire que y a encore vingt minutes de ça, on écoutait un mec se faire mettre en cube. La vie, hein. Elle tient à vraiment pas grand chose. Et j'suis bien content d'être là où je suis.

Respire, j'aime pas la bière t'façon. Je hausse les épaules tout en m'installant confortablement. — Ouais, bah tant mieux pour toi parce que j'ai pas l'intention d't'en refiler. Ma générosité a des limites. J'suis pas comme ce crétin d'Aladdin qui partage le moindre bout de pain volé avec des gosses qui crèvent de faim, alors que lui-même crève de faim. Quelle connerie, ça n'a aucun sens. Je déteste ce dessin animé.

J'ouvre donc MA bière, bien décidé à en profiter jusqu'à la dernière goutte. J'avais juste occulté le détail mousse qui gicle de partout parce que j'ai secoué le pack comme un gros excité. Je ne m'en offusque pas et fais ce que n'importe qui d'autre aurait fait : je m'assure de tout ramasser. J'ai peut-être l'air d'un con comme ça, mais ça a au moins le mérite de dérider un peu Seven. — T'es vraiment un attardé. Je rigole bêtement en croisant son regard tandis que je termine mon nettoyage méticuleux. Je m’octroie ensuite une vraie gorgée avant de lui poser ma question.

Et elle ne lui plait pas.

Il tire à nouveau la gueule comme pas possible, on dirait que je viens de buter son père. Je fais la moue et ignore son regard meurtrier, continuant à boire paisiblement. — Bah nan, j'kiffe transformer des mecs en cube, d'ailleurs j'le fais tous les weekends. Je hausse les épaules, comme si je ne réfutais pas sa phrase. — Bah, j'sais pas c'que tu fais de ton temps libre moi. C'pas impossible. C'est vrai après tout, je ne sais rien de lui. Rien qui sorte de nos entrevues en tout cas et ça tourne vite en rond de ce côté-là. Disons que y a comme un schéma répétitif quoi. — Parce que tu fais ça souvent, toi ? Je ne réponds pas tout de suite, me laisse le temps de terminer ma canette cul sec - j'avais très soif. Le gaz sature mes poumons, je coince un peu ma cage thoracique, avant de taper dessus avec mon poing droit et finis par échapper un rot pas dégueu - enfin si, mais je me comprends. Et je réponds enfin. — De cette façon-là, non, c'était la première fois. Je reste songeur quelques secondes avant d'ajouter, le regard dans le vague. — Moins d'efforts, moins d'sang. Et le corps a déjà disparu. J'retiens l'astuce. Puis je me marre un peu et me tourne vers lui. Mais lui ne rit vraiment pas. Il a l'air contrarié et je ne comprends pas. Je hausse un sourcil et l'observe, intrigué. C'est bien la première fois que je le vois dans un tel état et je n'arrive pas à le déterminer exactement.

Il s'est levé brusquement, comme s'il était fâché. Contre moi ? J'suis perdu. Il s'installe au bureau et je me désintéresse de lui quelques secondes, le temps d'attraper une nouvelle bière et de l'ouvrir. J'anticipe cette fois et je viens caler mes lèvres contre l'ouverture pour aspirer directement tout ce qui voudrait sortir trop vite. — C'est bon, parle d'autre chose. Je tourne lentement la tête vers lui, toujours en train de tenter de limiter les dégâts les lèvres appuyés contre la canette. Mon front se plisse, mes sourcils remontent un peu, interpelé. — Raconte un truc, j'sais pas, j'm'en bats les couilles. J'avale tout ce que j'ai dans la bouche dans un gros bruit de déglutition et j'éloigne finalement la canette qui s'est calmée. — T'as cru qu'j'étais la radio ou quoi ? Mais je dois bien avouer que je n'aime pas du tout le silence. Encore moins en présence de Seven, ça me semble bien trop absurde. Il n'a donc pas besoin d'insister pour que je me mette à parler de moi-même. — En tout cas, j'espère que t'a apprécié les petits câlins des gens que j't'envoyais tout à l'heure. Je me marre et commence à détailler toute la scène, mimant même certains des protagonistes et certains câlins qu'il a reçu grâce à moi. Il répond vaguement et je comprends très vite qu'il ne m'écoute plus. Je tente des trucs pour voir à quel point il n'écoute pas. — Au fait j't'ai jamais dit ? J'adore porter des tutus. Il ne réagit pas. Je continue. — Une fois j'ai tué un canard en le frappant avec un pot de yaourt. Il approuve vaguement, à base de "hmhm". Je me mets alors à raconter totalement n'importe quoi, sortant toutes les énormités qui me passent par la tête et je trouve ça assez drôle. Je me déride totalement, rigole à chaque nouvelle idée, m'hydrate à coup de lampées de houblon et me demande ce que je pourrais dire qui le ferait tiquer.

Finalement, il n'a pas besoin de moi pour ça. Il s'agresse tout seul comme un con avec le cutter et je lève les yeux au ciel. — Et après c'moi l'bouffon hein... Que je souffle tout bas, railleur.

Il se lève et je le détaille, je n'ai plus trop envie de parler du coup. C'est vrai que quand je me lance je ne laisse pas vraiment le temps aux autres de me répondre et que j'ai plus tendance à faire des monologues que des dialogues. Mais de savoir que je parle vraiment dans le vide, ça me plait moyennement finalement. Je boude un peu, n'appréciant pas ce manque d'attention. — C'quoi tout ça t'façon ? Je me renfrogne aussitôt et ne répond rien. Tout ça, c'est rien d'autre que le cimetière d'une oubliée. Et je n'ai pas du tout envie d'en parler. Je bois pour justifier mon absence de réponse, le regard qui s'est durci et posé dans le vide.  — Y a pas une caisse que j'peux piquer là ? Vous m'en d'vez une. Je manque de m'étouffer. Je tousse, ça me remonte dans le nez et ça brûle putain. Je me frotte vigoureusement le nez avec mon poignet avant de relever les yeux vers lui, scandalisé. — Tu déconnes là ? D'où on t'doit une voiture à toi ? C'est quoi encore cette histoire ? Je surenchéris. — Et si y a une voiture qui marche dans l'lot, c'est moi qui la mérité ! J'te rappel que c'est ma caisse qu'on vient de foutre en cube à cause de toi. Faudrait voir à pas l'oublier quand même.

Je secoue brièvement la tête dans un mouvement désabusé. Il a du culot celui-là. On va dire que c'est parce qu'il est bourré - ça crève les yeux. Ma seconde canette terminée, j'entame la troisième et m'en fout encore partout. Je souffle et répète le même processus que la première fois. Si lui est en train de dérailler, moi je n'ai même pas atteint un cinquième de ma consommation quotidienne de bière. J'ai de la marge avant de ressentir quoi que ce soit comme effets. Et ce n'est pas avec mes 5 pauvres bières que j'y parviendrais.

P'tain. Et voilà qu'il se met à taper son crâne à plusieurs reprises. Je me braque un peu, confus. — Wohwohwoh ! Qu'est-ce tu fous ? Mais merde, c'est quoi son problème à ce mec ? — J'l'entends encore c'fils de pute. Il me faut quelques secondes pour comprendre de quoi il parle. — ... oh ! Je fais la moue et hausse les épaules, moi j'ai déjà oublié le son de sa voix. Je regarde Seven tenter de boire et s'en foutre partout, je ricane. — Et c'est qui l'attardé maintenant, hein ? Et je crois que c'est la première fois que je le vois aussi détendu en ma présence. C'est pas désagréable. — Finalement, c'est nul à chier d'buter des gens. Je me marre encore, je le pensais pas si facilement perturbable. — Putain mais t'es une chochotte ou quoi ? Que je lui demande sur un ton léger, juste pour le chambrer un peu. Le truc, c'est que je galère vraiment à saisir pourquoi ça l'atteint autant. Et je n'arrive pas à savoir si le problème vient de lui, ou de moi. Retrouvant un peu mon sérieux, je finis par avouer. — Moi ça m'fait rien du tout, j'sais pas pourquoi. Pause. Ça devrait pas, c'est ça ? Je repense encore aux mots du psychiatre de la prison, ils me reviennent régulièrement en tête. Ils m'énervent la plupart du temps. Mais là, ils me laissent songeur.

Et je me sens tout à coup très très vide.

Je fronce les sourcils, gêné par cette sensation abrupte. Elle me ramène à trop de choses désagréables et je commence à tirer sur mon t-shirt comme s'il m'oppressait tout à coup. Les images de la prison, de Don, de Sam, de l'orphelinat, de chez moi à Detroit, elles se mélangent toutes. J'ai perdu mon sourire. Je râle un peu, termine à nouveau ma bière cul sec. En entame une nouvelle et la termine aussitôt, comme si le flot du liquide ambré allait pouvoir tout emporter sur son passage. Mais ça ne marche que moyennement, c'est comme boire un grand verre d'eau. Je tourne la tête vers Seven. J'peux même pas compter sur lui pour s'énerver et qu'on finisse par se taper dessus histoire d'oublier chacun nos démons. Fais chier.

Alors je sors une clope et l'allume. Ça m'occupe mais ça ne suffit pas. — Tu veux ? Que je demande en tendant légèrement la cigarette dans sa direction. Il me fait signe que oui mais est trop loin pour l'attraper. Je souffle et me redresse en grognant un peu. Je coince la mienne entre mes lèvres et m'approche de lui en farfouillant dans mon paquet : vide. — Merde, j'ai plus. Je m'arrête, dépité. Je finis par balancer le paquet par-dessus mon épaule dans un geste frustré. Je jette un coup d'oeil dans sa direction, puis dans celle du matelas. Mais le fracas dans ma tête me déconseille de retourner me poser tranquillement. Je vais gamberger. Et je n'en ai pas envie. C'est peut-être son truc à lui, se marteler l'esprit avec tout ce qui ne va pas dans sa vie, mais pas moi. Ma main droite part toute seule, elle vient agripper la mâchoire de Seven, mes doigts qui s'enfoncent légèrement dans ses joues. Pas pour lui faire mal, juste pour le tenir. Je le fixe durement, impassible à la surface. Mes lèvres se pincent autour de ma clope alors que je tire dessus. Ma main gauche finit par venir l'attraper pour me libérer la bouche. La pression de ma main droite se fait plus forte, pour l'obliger à entrouvrir la sienne. Je m'approche, insolent. Nos lèvres se frôlent presque lorsque je me décide enfin à souffler la fumée pour qu'il puisse en profiter aussi. Mon regard ne vacille pas et je l'observe, à l'affût de la moindre de ses réactions. Je sais de quoi j'ai envie. Mais je ne veux pas être celui qui ira le chercher le premier.  
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Seven Popescu
Seven Popescu

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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) EmptyJeu 27 Fév - 14:40

– Ouais, bah tant mieux pour toi parce que j'ai pas l'intention d't'en refiler. Il lève les yeux au ciel, avec la vague impression d'être face à un enfant qui ne veut pas partager ses jouets. Pourtant jusqu'ici, il a été généreux – bien plus que Seven l'en aurait cru capable. Les clopes, l'entrepôt, l'alcool, les chips. JJ offre tranquillement, sans se poser de questions, comme si c'était normal. Comme on le ferait avec un pote. Mais ils sont tout sauf ça, et Seven est perturbé par cette camaraderie sortie de nulle part. Tellement qu'il en devient trois fois plus méfiant qu'il ne l'est déjà.

L'équilibre est précaire, l'ambiance étrange. Il ne sait pas comment agir. Alors il boit, cherchant à effacer la scène qui semble se rejouer en boucle derrière sa rétine. La question de JJ ne l'aide pas à y arriver. Il se braque automatiquement, usant du sarcasme pour camoufler la tempête qui continue de tout ravager en lui. – Bah, j'sais pas c'que tu fais de ton temps libre moi. C'pas impossible. Dans le fond, il n'a pas tout à fait tort. Ils ne se connaissent pas. Pas au-delà de la violence et des excès qui rythment leur relation depuis trop longtemps déjà. Seven le hait viscéralement, et pourtant, il ne sait pas grand-chose à son sujet. Sauf peut-être qu'il ne tourne pas rond, et qu'il est assez dégueulasse – y a qu'à voir le rot qu'il laisse échapper. Il secoue la tête en le regardant faire, et avale plusieurs gorgées de whisky. – De cette façon-là, non, c'était la première fois. Ce qui veut dire qu'il y a eu d'autres fois, mais différentes. Il sait que JJ est aussi désaxé que violent, alors ça ne l'étonne pas vraiment de savoir qu'il a déjà tué auparavant. Ce qui le dérange, c'est plutôt de voir qu'il a l'air de ne rien ressentir à ce sujet.

Pour la première fois depuis qu'il le connaît, il l'envie.

– Moins d'efforts, moins d'sang. Et le corps a déjà disparu. J'retiens l'astuce. Il lâche un rire amer, grinçant, sans humour. Puis il renifle d'un air dédaigneux. – C'est ça. La prochaine fois qu'tu veux te débarrasser d'un mec t'as qu'à m'appeler, apparemment j'ai des idées cools. Encore une fois, c'est dégoulinant de sarcasme. Et il ne supporte tellement pas ses propres ressentis qu'il finit par se redresser brusquement, énervé. Il ne trouve aucun écho chez JJ. Ses émotions se perdent dans le vide et lui reviennent en pleine gueule, doublement violentes, presque douloureuses. Il sent qu'une nouvelle crise se prépare déjà à revenir l'étrangler. Cherchant à la noyer sous toujours plus d'alcool, il décide de faire parler JJ pour aider à couvrir le vacarme de ses pensées. – T'as cru qu'j'étais la radio ou quoi ? Il le jauge une seconde, hausse les épaules. – Faut bien qu'tu serves à quelque chose. Heureusement pour lui, il ne rechigne pas plus longtemps. Il commence par revenir sur les free hugs et Seven se tend, contrarié, mais il le laisse continuer.

Bien vite, il n'écoute plus. La voix de JJ devient un simple bruit de fond, grésillement lointain qui aide à saturer ses propres ondes – mais ça ne suffit pas à faire taire les bruits de métal et les cris. Il réagit ici et là, quand il y a un creux. Plus concentré sur ce qu'il trouve dans le bureau que sur son interlocuteur.

Et il boit. Il boit. Il boit.
Jusqu'à ne même plus sentir la brûlure du whisky.

Il se détend progressivement, la cervelle attaquée par l'alcool trop fort pour sa maigre résistance, jusqu'à finir par se couper avec le cutter qu'il faisait tourner entre ses doigts. Peut-être que le sang qui s'écoule de la plaie pourra lui faire oublier celui qui macule encore ses phalanges – celui qui a encrassé sa peau quand il a fracassé le maître chanteur, le moment qui a tout fait partir en vrille. Il préfère ne plus regarder ses mains.

Désormais appuyé contre la rambarde mollement, il désigne les voitures en bas, émet l'idée de repartir au volant de l'une d'entre elles. – Tu déconnes là ? D'où on t'doit une voiture à toi ? Et si y a une voiture qui marche dans l'lot, c'est moi qui l'a méritée ! J'te rappelle que c'est ma caisse qu'on vient de foutre en cube à cause de toi. Il se marre à moitié, parce que JJ continue de faire comme si la perte de sa voiture était le plus grand drame de cette journée. Quel con. – Déjà, ta caisse était pourrie donc rien à foutre. Se tournant complètement vers lui, il écarte les bras sur les côtés. – Et vous m'avez pris la mienne bande d'enculés. Enfin, c'tait même pas vraiment la mienne en plus. La voix de Barbra vient piailler dans sa tête, à base d'insultes et de reproches exaspérants. Il soupire, l'air fataliste. – Ça casse les couilles, donc vous m'devez une bagnole. Trop relou d'aller en voler une. Mais il va bien falloir qu'il finisse par s'y résoudre, ne serait-ce que pour lui-même. Il commence à être lassé de devoir marcher ou frauder les transports en commun.

Finalement, il n'insiste pas plus que ça, l'esprit qui divague déjà sur autre chose. L'alcool a beau le dérider et faire tomber ses barrières, ça ne suffit pas à lui faire oublier ce qui s'est passé à la casse. Il se frappe le crâne avec la paume de sa main, comme si ça pouvait faire sortir ce souvenir de sa mémoire. Ça ne marche pas.

Il se rabat sur la bouteille, vise mal, ricane bêtement en essuyant le surplus qui a coulé sur son menton. – Et c'est qui l'attardé maintenant, hein ? Visage tourné vers lui, il lève un doigt pour lui faire signe d'attendre que sa réponse arrive. Et puis il lâche un rot, suivi d'un soupir de soulagement, petit sourire immature en coin de lèvres. Naviguant entre l'espèce d'euphorie puérile que l'alcool déclenche pour l'instant, et la tempête qui le secoue toujours à l'intérieur. Incapable de trouver l'équilibre entre les deux. – Putain mais t'es une chochotte ou quoi ? Ça ressemble plus à de la raillerie sans importance qu'à une attaque. Alors il répond sur le même ton, sans agressivité pour une fois. – J't'emmerde trouduc. Il le regarde, perçoit vaguement le changement qui s'opère sur ses traits. – Moi ça m'fait rien du tout, j'sais pas pourquoi. Ça devrait pas, c'est ça ? Ça confirme finalement qu'il avait raison : JJ est immunisé. Et il se demande ce que ça fait, de ne rien ressentir. Si c'est apaisant ou effrayant, si on se sent plus léger ou si on a l'impression de se faire avaler par le vide. – Ça veut juste dire qu't'es vraiment un gros malade. Un psychopathe, quoi. C'est lâché sereinement, comme si ça n'avait pas d'importance. – Mais bon, au moins t'es tranquille. Moi c'est genre, ça hurle. Non-stop. Son regard se perd un peu dans le vide, alors qu'il songe à tout ce qui s'agite en lui – et pas seulement aujourd'hui, après la mort du type. C'est un chaos constant, qu'il n'arrive plus à neutraliser. Il finit par hausser les épaules. – Bref on s'en fout, c'est naze. S'il pouvait gommer tout ce qu'il ressent, il le ferait sans hésiter. Et il n'a pas l'habitude de le verbaliser aussi clairement – s'il avait l'esprit lucide, ça ne serait jamais arrivé. Surtout pas avec lui.

C'est aussi pour ça qu'il n'aime pas boire. L'alcool le rend trop bavard, fait tomber les filtres et murs derrière lesquels il se barricade. La drogue est moins dangereuse à ses yeux. Généralement, il est trop assommé ou incohérent pour révéler quoi que ce soit.

– Tu veux ? Ses yeux tombent sur la clope que JJ tend vers lui, et il hoche le menton, levant un bras comme pour l'attraper. Mais il est loin et n'a pas envie de bouger, toujours à moitié appuyé sur la barrière. C'est JJ qui finit par venir dans sa direction. – Merde, j'ai plus. Il le regarde balancer son paquet vide, déçu. Mais il se dit que JJ va certainement partager, comme il l'a déjà fait plusieurs fois depuis la casse. Il ne s'attend pas à être empoigné de la sorte. – Eh mais qu'est-c'tu fous ? Sa main libre vient agripper le bras de JJ, qui a refermé ses griffes sur sa mâchoire. Un peu confus, il resserre sa prise et fronce les sourcils, l'interrogeant du regard. JJ tire sur la clope et approche son visage, beaucoup plus près qu'il ne le devrait. Seven se fige. Presque par automatisme, il aspire la fumée qui est soufflée dans sa direction, la retient. Ils s'observent un instant.

Et il finit par relâcher la fumée dans un sourire, son regard qui devient défiant. – Pourquoi tu m'cherches ? C'est clairement ce que JJ est en train de faire. Il ne sait pas pourquoi et dans le fond, il n'a aucune envie d'y réfléchir. Sa main quitte son bras pour venir se placer sur son cou, ses doigts qui s'enroulent fermement mais sans chercher à l'étrangler. Il veut simplement rétablir une certaine égalité.

Ou prendre le dessus.

Son visage reste proche du sien, leurs souffles chargés d'alcool qui se mélangent. Mais il conserve quelques centimètres entre eux – suffisamment pour continuer de le regarder dans les yeux. – T'attends quoi ? Il reste comme ça quelques secondes, ses prunelles qui continuent de le provoquer en silence. Et il finit par rompre la distance le premier, mais il ne l'embrasse pas. Ses lèvres effleurent les siennes sans s'y coller, se meuvent simplement contre elles quand il crache dans un murmure : – Espèce de lâche. Sans prévenir, il libère sa gorge pour mieux le repousser brusquement en arrière, reculant lui-même d'un pas afin de couper tout contact. Ce n'est même pas une question de fierté ou une envie de résister ; l'alcool annihile une bonne partie de ces choses-là. C'est un jeu, il teste les limites. Si JJ veut le chercher, il devra l'assumer jusqu'au bout de son geste.

Son rictus est moqueur quand il désigne la cigarette du bout des doigts. – Fais tourner. Peut-être que cette fois, il s'y prendra normalement.
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