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 no half measures / ep. 3 (7J)

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JJ O'Reilly
JJ O'Reilly
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- - DÉGUISÉ EN ÊTRE HUMAIN,
POUR UN SEMBLANT D’HUMANITÉ.


[ ON S'RACONTERA NOS MALHEURS
ET ON FERA SEMBLANT D'SE COMPRENDRE
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quartier : delray, dans une vieille baraque immense avec les kids (et un enfoiré de raton laveur), sûrement qu'elle était belle autrefois cette bâtisse, mais aujourd'hui elle tombe en ruine, le toit prend l'eau et y a des trous dans le plancher. mais qu'importe, les propriétaires ont fuit en laissant la plupart des meubles, alors c'est parfait.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 EmptyLun 2 Mar - 11:06

C'est ça. La prochaine fois qu'tu veux te débarrasser d'un mec t'as qu'à m'appeler, apparemment j'ai des idées cools. Je fais claquer ma langue contre mon palais pour approuver ses dires. Je le jure, l'info n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Je sais pertinemment qu'il ne m'aiderait pas si je l'appelais pour ça, mais la simple idée de le faire chier avec ça, lui remémorer ce mauvais souvenir en le dérangeant pour avoir une nouvelle astuce, ça me met en joie.

Faut bien qu'tu serves à quelque chose. Je roule des yeux, excédé par ses remarques. Ça va, ça devient lourd au bout d'un moment. — Ça t'arrive d'être sympa ou t'es juste un enfoiré tout l'temps ? Faut pas qu'il s'étonne ensuite alors de n'avoir rien de mieux à faire que de squatter avec moi. Ce n'est pas en traitant les gens comme ça qu'on se fait des potes, quel gland ce mec. Je hausse les épaules, à moitié vexé, à peine. Mais ça ne dure pas longtemps et très vite je me mets à parler. Les mots qui défilent à toute vitesse, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il ne m'écoute pas. Je me mets à raconter n'importe quoi, ça m'énerve un peu, mais ça me fait surtout rire finalement. Mes propos sont de plus en plus décousus et invraisemblable. Il ne réagit à rien du tout, se contente de boire, de se perdre dans les tréfonds de ses pensées - de se couper la main comme un abruti, putain.

Il revient à lui seulement en observant les carcasses de voitures plus bas. Ça l'intéresse visiblement plus que ce que je raconte. C'est con, c'était grave drôle. Et maintenant, monsieur exige de récupérer une voiture. L'alcool doit le faire dérailler, j'vois pas d'autres explications. Déjà je lui ai refilé des chips, faudrait voir à pas pousser au bout d'un moment. — Déjà, ta caisse était pourrie donc rien à foutre. Je m'offusque, contrarié. — Mais j'en ai rien à foutre que t'en ai rien à foutre ! Elle roulait, donc j't'emmerde en fait ! Et puis de toute façon, ce n'est pas exactement comme si je lui demandais son avis sur la question.  — Et vous m'avez pris la mienne bande d'enculés. Enfin, c'tait même pas vraiment la mienne en plus. Ça casse les couilles, donc vous m'devez une bagnole. Trop relou d'aller en voler une. Je hausse un sourcil, perplexe. Ah bon ? On a sa voiture ? J'étais pas au courant. Pourquoi on aurait sa voiture ? — J'suis pas au courant d'cette histoire mais j'imagine que tu l'as bien mérité. Y a pas d'autres conclusions à tirer. — Et rien à foutre que ce soit compliqué ou pas d'voler une voiture, ton problème. Ça me saoule un peu cette révélation. Pourquoi on a sa voiture ? Et pourquoi personne ne m'a rien dit ? J'ai l'impression que Seven fréquente un peu trop les kids et ça ne me plait pas. Qu'est-ce que j'ignore encore ? Ça me sort un peu de mon état de légèreté, je deviens plus sérieux. Comme un enfant boudeur.

Seven s'en fout partout, visiblement bien attaqué par le whisky. J'me fous de sa gueule, il me balance son majeur, flottement de quelques secondes avant qu'il ne lâche un gros rot. J'explose de rire. J'suis un vrai gamin sur ces trucs là, j'suis le genre d'enfoiré qui pète sur les autres juste pour se marrer. Y avait que Cal pour rire à ça et surenchérir. Il me manque parfois. Mais je préfère ne pas y penser.

Je redeviens un peu plus sombre, les questions qui se bousculent dans ma tête et que je finis par lâcher à voix haute. — Ça veut juste dire qu't'es vraiment un gros malade. Un psychopathe, quoi. Je frémis en entendant ce mot. Le psychiatre de la prison l'avait plus ou moins évoqué de loin, c'était pas ça exactement, mais y avait un rapport. Je grince des dents. — Ça t'va bien d'me dire ça. Il vient quand même de laisser crever le mec lui aussi, donc il est assez mal placé pour me traiter de malade. En plus, lui il le fait en ressentant des trucs, donc en plus il est totalement maso. Ce mec est tout aussi timbré que moi. Différemment, peut-être, mais quand même. J'ai rien à lui envier. — Mais bon, au moins t'es tranquille. Moi c'est genre, ça hurle. Non-stop. On peut pas vraiment dire que je sois tranquille. C'est quand même un sacré merdier là-dedans, mais ça se manifeste autrement que pour lui. Ça ne hurle pas en permanence. Là-dessus non plus, je ne l'envie pas. Je grimace un peu. — Ça explique un tas d'trucs. Je raille un peu, ne sachant pas trop quoi dire d'autre. Déjà d'ordinaire je ne suis pas vraiment celui à qui on confie quoi que ce soit parce que mon niveau d'empathie n'est pas suffisamment élevé pour comprendre quoi que ce soit. Mais avec lui, c'est encore plus étrange. Il abrège tout ça et je n'insiste pas, pas spécialement à l'aise avec cette bulle de confession qui s'est instaurée autour de nous.

Je me rallume une clope, prêt à partager de nouveau. Mais je n'en ai plus et les choses dégénèrent très vite. J'ai moi-même du mal à suivre le fil de mes pensées, du mal à comprendre pourquoi je fais ça. Pourquoi je me retrouve avec la main autour de sa gueule, à créer un tension électrique. Le sang qui pulse plus vite, plus fort. J'ai parfois la sensation d'avoir des moments d'absence. Quelques secondes à peine généralement, mais quand je reviens à moi, tout la situation semble avoir soudainement basculée. Comme si mon corps réagissait de façon indépendante, régit par des pulsions incontrôlables. Et indéfinissables. Mais les faits sont là. Mes envies se précisent, même si je ne sais pas d'où elles viennent exactement. Ni ce qui a pu les déclencher. J'ai l'impression parfois que la moindre petite étincelle, même à peine visible, peut suffire à déclencher le brasier qui m'anime. La moindre excuse peut se transformer en feu de forêt. J'imagine que la frustration retenue depuis des mois n'aide en rien. Il inspire la fumée que j'ai recraché sur son visage, il sourit et ça me dérange. — Pourquoi tu m'cherches ? Je plisse le front, contrarié. Je ne réponds rien, parce que je ne sais pas quoi répondre. Je me perds un peu dans mes pensées chaotiques, le souffle rapide, ne sachant plus vraiment où j'en suis et ce que je veux exactement. Je suis presque prêt à le relâcher lorsqu'il attrape ma gorge. Le sang pulse soudainement bien plus bas. Je me crispe mais ne cherche pas à me défaire de son emprise. — T'attends quoi ? Ma mâchoire se contracte mais je ne bouge toujours pas, incapable de franchir le premier pas. C'est toujours lui qui est venu à moi et cet équilibre - aussi tordu soit-il - me convenait très bien. Mais il n'a pas l'air décidé à s'y plier aujourd'hui. Il s'amuse clairement de la situation, de moi. Et ça me fout en colère. Il réduit brusquement la distance, montée d'adrénaline qui retombe aussitôt alors qu'il maintient stratégiquement quelques millimètres de distance à peine. Et ça me rend dingue. La pression de ma main sur lui augmente légèrement et j'ai presque le souffle coupé. — Espèce de lâche. Ses lèvres effleurent les miennes lorsqu'il parle, mais la vérité de ses mots prend le dessus et je vois rouge. Paradoxalement, je ne résiste même pas lorsqu'il me repousse brusquement. Je me laisse faire, le libère de mon emprise sans me faire prier. Soulagé, d'une certaine façon. Ça tape dans ma poitrine, l'écho qui se perd dans la frustration nouvelle qui m'habite. Je souffle par le nez, cherche à me calmer. Je n'ai pas décroché un mot et c'est rarement bon signe. Je parle tout le temps. Quand je ne le fais plus, c'est qu'un truc ne va pas. Je déglutis et viens tirer sur ma clope qui continue de se consumer toute seule. J'ai la main qui tremble discrètement à cause des émotions vibrantes qui me bouscule.

Fais tourner. Je ne réagis pas, me contente de le détailler très sérieusement. Je tire sur la clope, une fois, deux fois. Tranquillement. Finalement, je me décide à répondre. — Va t'faire foutre. La voix est posée mais incroyablement sèche, comme si ça m'avait coûté de parler. Et c'est un peu le cas. Les muscles de mon visage sont si crispés que ça me ferait presque mal. Je continue de fumer en le fixant, insolent. Je me rapproche de lui, pour le narguer d'encore plus près. La cigarette arrive sur sa fin. Je me rapproche encore, quelques centimètres séparent nos corps. Je recrache la fumée à sa gueule avant de me pencher légèrement sur le côté pour venir écraser le mégot contre le métal du bureau. Sourire narquois, je ne cache pas ma satisfaction. Je me redresse, un silence hostile et chargé d'une tension palpable nous entoure. Mon sourire se distille dans la violence de ma frustration. Et j'en ai marre de faire semblant. De toute façon, il est complètement bourré, il ne s'en souviendra peut-être même pas, ou partiellement. J'pourrais toujours mentir. Arranger la vérité selon mes envies. Ma main chope sa gorge brusquement, j'avance, le force ainsi à reculer jusqu'à ce qu'il heurte le mur de tôle froide derrière lui. Mon front se pose contre le sien, mélange de violence et de désir même plus dissimulé. Mon souffle tremblant l'effleure pendant quelques secondes avant que je cède - j'ai jamais été doué pour résister, c'est juste que jusqu'à présent, il l'était encore moins que moi. Mes lèvres qui percutent les siennes, l'envie désormais pleinement assumée. Du moins, ici, à l'abri du monde extérieur. Ma main sur sa gorge se mouve légèrement, mes doigts passent à l'arrière de sa nuque, seul le pouce reste appuyé légèrement sur sa trachée. Ma main gauche vient prendre appui sur le mur, un peu au-dessus du niveau de sa tête et mon corps bascule en avant pour venir se coller au sien dans une certaine impatience. Ce n'est pas aussi énervé que d'habitude. Faut croire que la sensation de solitude que je traine depuis des mois change un peu la donne aujourd'hui. Je continue de l'embrasser avec une certaine avidité, sans forcément chercher à le bouffer comme on a eu l'habitude de le faire. Mon corps qui recherche sa proximité, plus pour tromper l'isolement qui me ronge que pour céder à des quelconques pulsions virulentes. Elles sont là, bien sûr, elles sont toujours là. Mais elle reste au second plan pour l'instant. Pour l'instant.
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Seven Popescu
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no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 EmptyMar 3 Mar - 20:04

– Mais j'en ai rien à foutre que t'en aies rien à foutre ! Elle roulait, donc j't'emmerde en fait ! Se sentant clairement peu concerné par le sort de l'épave roulante, il lève les yeux au ciel, et utilise une main pour mimer une bouche qui piaille trop. Histoire de lui faire comprendre qu'il n'a aucune envie de l'écouter se plaindre à ce sujet. Et il en rajoute une couche en parlant de sa propre voiture – ou en tous cas, celle de Barbra – perdue aux mains des Kids. Cette défaite l'énerve toujours autant. – J'suis pas au courant d'cette histoire mais j'imagine que tu l'as bien mérité. Et rien à foutre que ce soit compliqué ou pas d'voler une voiture, ton problème. Il souffle bruyamment et donne un petit coup de pied dans le vide. On dirait un sale gosse contrarié, à deux doigts de partir bouder en faisant la moue. – Ouais bah nan, vous êtes juste des connards. Après tout, c'est Meadbh qui l'a cherché ce soir-là ; tout n'a fait que dégénérer ensuite. Il ne pense pas que ça méritait une voiture gardée en otage, d'autant plus qu'il se fait continuellement engueuler par Barbra à cause de cette histoire. Un index accusateur se tend dans la direction de JJ. – Surtout toi. Il pourrait être compréhensif et le laisser piocher une épave dans celles qui semblent prendre la poussière en bas. Quitte à se montrer d'humeur généreuse, autant l'être jusqu'au bout.

Mais l'autre ne semble pas partager son avis. Alors il repartira de la même façon qu'il est arrivé : à pieds.

Du whisky plein le menton et un rot puéril plus tard, l'ambiance s'alourdit de nouveau. Il ne sait plus quoi faire pour se débarrasser de sa culpabilité, de cette scène dégueulasse qui continue de se rejouer encore et encore et encore. Comme un disque rayé qui se bloque sur les pires moments.

JJ ne ressent rien et il aimerait échanger leurs places.

Ça lui paraît plus simple d'être un psychopathe plutôt qu'un hypersensible. – Ça t'va bien d'me dire ça. Il hausse les épaules. La remarque coule sur lui, parce qu'il estime être dans le vrai. JJ est cinglé. Sam plus encore. Y a rien à sauver dans leur bande toute entière, et peut-être que Seven aime se faire croire qu'à côté d'eux, il n'est pas si terrible que ça. – C'est toi qu'est pas normal. Parce que lui l'est parfaitement, pas vrai ? Même s'il a envie de s'ouvrir le bide pour rendre la douleur plus réelle, s'arracher les yeux pour ne plus revoir la même chose en boucle, éclater la bouteille de whisky et se la planter dans le crâne pour ne plus penser. Plus les minutes passent, plus il s'imagine se faire du mal – tout pourvu que ça mette un terme à sa torture intérieure. Que ça cesse de hurler. – Ça explique un tas d'trucs. Sûrement. On le comprendrait mieux, s'il expliquait un peu plus ce qu'il ressent, ce qu'il traverse, les tempêtes qui le ravagent en permanence. Mais il ne le fait jamais. Sauf là, avec JJ, sous l'influence de tout cet alcool qu'il a ingurgité trop vite.

L'absurdité de la chose le frappe si violemment qu'une sensation de malaise se propage sous sa peau. Il se hâte de mettre fin au climat presque intime qui s'était installé, pressé de passer à autre chose. Il ne veut plus penser à tout ça.

Son regard se perd quelque part sur le mur d'en face, et il commence à se dire qu'il devrait tenter de foncer dessus tête baissée, pour s'assommer. JJ le sort de ses pensées avant qu'il ait pu passer à l'action. L'idée de se faire offrir une nouvelle clope le détend d'avance – peut-être que certains de ses démons se consumeront en même temps que le tabac. Mais à la place, il récolte un étau autour de sa mâchoire et un nuage de fumée qui passe directement d'une bouche à l'autre. JJ est proche, beaucoup trop proche. Le revirement de situation lui paraît sorti de nulle part, mais il ne cherche pas vraiment à comprendre. Il s'adapte et suit plus ou moins le mouvement, tout en se montrant trop moqueur.

JJ mord les limites sans oser les franchir. Seven refuse de le faire pour lui.

Il s'amuse, provoque, le repousse au lieu de lui céder. Seul le silence répond à ses railleries – il pense que ça va s'arrêter là, que JJ va s'énerver ou le foutre dehors. À choisir, il préfère la première option. C'est peut-être inconsciemment ce qu'il cherche, en affichant un petit rictus narquois lorsqu'il demande la cigarette. – Va t'faire foutre. Ça claque dans l'air comme une gifle. JJ fait la gueule, le nargue avec la nicotine qu'il ne partagera pas. Seven se renfrogne à son tour. – T'es vraiment qu'un gros con. Il tente de se rabattre sur le whisky, grimace, décide qu'il n'en veut plus finalement. D'un mouvement un peu mou mais aidé par l'élan, il balance la bouteille à l'étage du dessous. Le son du verre qui éclate le fait sourire.

Ses traits se figent un peu, quand il se tourne vers JJ qui est revenu bien trop près de lui. La fumée crachée à son visage le fait plisser les yeux – ou peut-être que c'est juste à cause de l'air insolent de l'autre, qui semble bien trop satisfait de l'avoir privé de cette dernière clope. Ça le contrarie profondément. Mais c'est JJ qui agit le premier, agrippant sa gorge soudainement. Il l'imite par réflexe, sa main qui vient trouver son cou elle aussi, comme une promesse de lui retourner toute tentative d'étranglement. Pourtant, ce n'est pas ce qui se passe. Il recule sous l'impulsion de JJ, trébuche et manque de se ramasser, finit coincé entre lui et le mur dans son dos. Ses doigts pressent sa carotide lorsque leurs fronts se touchent ; la tension est palpable, électrique. Il ne sait pas s'il va être frappé ou embrasé.

Le baiser de JJ est un mélange des deux.

Ça le heurte comme un coup de poing, l'enflamme comme une allumette jetée dans un bidon d'essence. Il l'embrasse en retour presque instinctivement, sans réfléchir à quoi que ce soit, laissant les rênes à son corps plutôt qu'à sa tête. De toute façon, il a trop bu pour se soucier de ce qu'il fait.

Sa main quitte sa gorge pour aller se caler à l'arrière de son crâne rasé, l'autre – celle qui est blessée – se logeant dans le bas de son dos, agrippée à son t-shirt. Il serre le tissu avec une telle hargne que ça fait presque mal. Pour une fois, ce ne sont ni la haine ni la violence qui régissent son geste. C'est juste le désespoir. Il se raccroche à lui comme un naufragé à sa bouée, comme si sa vie en dépendait. Le flot de ses émotions semble se déverser de sa bouche à la sienne, torrentiel, désespéré. Il en perd son souffle et son train de pensée : c'est exactement ce qu'il veut. Étouffer autrement qu'avec un étau invisible, et tout oublier. Ses lèvres quittent les siennes et se perdent dans son cou, embrassent, mordent. JJ se plaque contre lui mais ça ne lui suffit pas.

Il voudrait soudain se fondre en lui, jusqu'à ne plus exister.
Ne plus rien sentir.

Brusquement, il attrape son haut et tire pour le lui ôter, puis se débarrasse tant bien que mal de son propre sweat, l'ivresse qui rend l'opération plus difficile que d'habitude. Il revient happer ses lèvres, frissonne à la différence de température entre la tôle dans son dos et le torse de JJ contre le sien. Sa main glisse fébrilement le long de sa colonne vertébrale, passe sur ses fesses, revient sur son torse – c'est comme s'il voulait être partout en même temps. Passer à travers la peau, fusionner complètement, et laisser ses angoisses se perdre dans leurs travers communs.

S'accrochant à ses hanches, il y enfonce ses doigts un peu trop fort et titube en avant pour le forcer à reculer, jusqu'à atteindre le matelas défoncé. Il le pousse à s'y asseoir, les gestes rendus maladroits par l'alcool. Lui reste debout. Sa main vient attraper la tête de JJ et la rapproche de son bassin autant que possible, pour lui faire comprendre ce qu'il veut sans avoir à le dire. Il a la vision un peu trouble, le souffle court et le corps en surchauffe. Presque fiévreux. Incapable de dire ce qui lui fait le plus tourner la tête, entre l'alcool, JJ, et toutes les émotions qu'il essaie de noyer dans les deux. La première option a échoué alors il se rabat sur celle qu'il lui reste. Au fond, peut-être qu'il a envie de se désintégrer plus qu'il n'a envie de lui.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 EmptySam 14 Mar - 13:36

T'es vraiment qu'un gros con.
On est deux comme ça.

Et puis tout bascule.
Nos pensées comme nos corps. Nos gorges serrées, on veut se faire croire qu'on est prêts à se buter mutuellement alors que c'est tout autre chose qui nous anime. Je le sais, parce que ça émane de lui et que ça trouve un écho en moi. C'est pour ça que je me décide à sauter le premier pas cette fois. Il ne me repoussera pas, la conviction est profonde. Tout comme l'envie. Quand nos bouches se rencontrent enfin, la sienne est tout aussi avide. Le baiser est rendu, et j'arrête de lutter ; de faire semblant de résister. Le dégoût des premières fois me semble lointain, comme anesthésié et je comprends que j'ai passé un cap. J'peux plus me cacher derrière des excuses de haine viscérale, j'peux plus prétendre que je fais ça juste pour lui faire du mal. Parce que mon seul but à cet instant, c'est d'me faire du bien.

Les mains sont impatientes, on parcours nos corps, on se cherche tout en sachant déjà très bien où l'on va. Les gorges ont été libérées, mais j'ai toujours du mal à respirer. Il agrippe mon t-shirt et je l'aide à m'en débarrasser, très vite je l'imite, tire le tissu, m'énerve dessus parce que je ne fais pas vraiment attention à ce que je fais, jusqu'à l'envoyer valser plus loin. Peau contre peau, volcan contre volcan, j'ai comme une douleur dans les entrailles et plus bas encore. Démangeaisons violentes.

Ma main gauche se pose sur le côté de son crâne, mes doigts qui s'y accrochent. Je défais nos bouches, mes lèvres partent s'aventurer sur le long de sa mâchoire, puis dans sa nuque. Mélange de mordillements et de baisers brutaux. Ma main droite écorche son dos, appuie dessus pour faire pression, l'inciter à se coller encore plus à moi, comme si le moindre millimètre d'espace s'apparentait à un courant d'air froid désagréable.

Seven finit par bouger, se décolle de la tôle et me force à reculer. Je suis le mouvement, m'écroule sur le matelas quand il m'y pousse. Mais mes mains viennent déjà s'accrocher à son jean, je tire dessus pour l'inciter à faire de même. Mais il interrompt mes plans. Sa main empoigne mon crâne et me dirige vers son jean, je me défends un peu, ne comprends pas immédiatement, mes mains qui se posent sur ses cuisses pour faire opposition. Je fronce les sourcils et m'agace, je suis prêt à râler lorsque je percute enfin. Un profond malaise me traverse subitement. J'suis pas certain d'avoir envie de ça. Mais Seven insiste et me presse. Pas convaincu, je commence malgré tout à déboutonner son pantalon. Je m'attarde, cogite, un stress désagréable me martèle la poitrine et me fume le cerveau. Le jean, trop grand pour lui, tombe légèrement sur ses cuisses lorsque j'ai terminé de le défaire. Je déglutis, nerveux et baisse son caleçon mais un truc se bloque en moi dès que je me retrouve face à face avec son sexe. J'peux pas. J'peux vraiment pas faire ça. Je me tortille pour échapper à sa main, les miennes attrapent ses hanches et je le fais basculer de force sur le matelas à son tour, pour qu'il se retrouve allongé sur le dos. Je le débarrasse de ses fringues et ses chaussures avant de venir m'allonger sur lui. Mon jean qui frotte contre lui dans des vas et viens insistants et lents. J'ai le souffle rapide et irrégulier à cause de l'excitation grandissante. Je l'embrasse à nouveau, mêle ma langue à la sienne, puis mes dents malmènent sa lèvre inférieure un instant avant que je ne glisse au niveau de son torse. J'effleure sa peau avant de presser ma bouche dessus, je parcours son torse un instant, m'attarde dans certaines zones. Je tente de descendre plus bas, mais je me ravise toujours et finis par remonter au niveau de ses pectoraux. Ma main droite se détache du matelas, caresse un peu le haut de sa cuisse avant de finir par se poser sur son entrejambe. Le contact est dans un premier temps hésitant, mon visage est remonté jusqu'à sa nuque, comme si je cherchais à me cacher. Puis ma poigne se fait plus ferme, plus assurée, mouvements saccadés, mon souffle est craché sur sa peau comme une coulée de lave.

Mais ça ne dure pas longtemps, je finis par me redresser et je baisse rapidement mon jean et mon caleçon jusqu'à mi-cuisses. Puis je m'étends de nouveau, quelques mouvements d'avant en arrière, sexe contre sexe, le corps frémissant d'un plaisir particulier. L'envie de brûler les étapes me tord le bas-ventre, de le retourner et de faire ce que je fais à chaque fois. Lui faire mal, dévorer son corps. Mais une curiosité nouvelle me détourne du chemin habituel. Je m'arrête brusquement et me laisse retomber sur le côté, je m'allonge à moitié, le buste légèrement relevé et ma main droite glisse derrière sa nuque que j'attrape violemment. Je le force à se redresser et cette fois, c'est moi qui le guide plus bas. — Toi d'abord. Que je grogne, mélange d'autorité et de supplication. La formulation pourrait laisser entendre que je jouerais le jeu ensuite, qu'on inversera les rôles mais en réalité rien n'est moins sûr. En attendant, l'envie de sentir sa bouche sur moi à son tour est brutale et je ne suis pas certain de pouvoir gérer une quelconque frustration.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 EmptyLun 16 Mar - 6:06

JJ ne lui cède pas. Sa tête se met à tourner quand il se retrouve basculé sur le matelas à son tour, sans avoir obtenu ce qu'il voulait. Couché sur le dos, un peu désorienté, il le laisse finir de le déshabiller et l'attire rapidement à lui pour sentir sa peau à nouveau. Y a comme un grand froid en lui chaque fois que le contact se rompt – trop de vide, trop d'angoisse, toute cette détresse qui le déchire de l'intérieur. Il l'étouffe entre les bras de JJ, dans sa bouche collée à la sienne. Brûler à deux est moins effrayant que se noyer tout seul.

Il a le souffle irrégulier et les mains fébriles, qui poussent sur les épaules de JJ lorsqu'il se met à explorer son torse. Il l'incite une nouvelle fois à descendre mais l'autre n'obtempère pas, finit par remonter. Un grognement frustré lui échappe et il lui mord l'épaule en guise de remontrance, ses doigts qui s'enfoncent dans son dos. Peut-être qu'il veut simplement s'accrocher à lui, ou peut-être qu'il aimerait traverser sa peau pour fusionner. Peut-être un peu des deux. Ses mains se figent quand celle de JJ s'aventure enfin là où il en a besoin, lui arrachant un soupir. Il ferme les yeux, dos arqué par le plaisir, une paume qui glisse jusqu'à son crâne rasé. Il appuie dessus comme pour l'encourager à s'enfouir un peu plus dans son cou, pour sentir son souffle le cramer de plus près encore.

Ça s'arrête trop vite. Son mécontentement s'exprime par un nouveau son guttural, alors qu'il sent JJ lui échapper. Il l'observe baisser son jean et son caleçon, le regard qui traîne ouvertement sur lui, sans honte. Il n'a pas la place pour ça cette fois. Un peu trop ivre, beaucoup trop désespéré, dépassé par toutes ses émotions. Peut-être que le dégoût viendra plus tard, quand il aura dessoûlé, quand il regrettera d'avoir cédé de manière si absolue. Quand il réalisera qu'il n'y avait pas de haine derrière laquelle se cacher – rien d'autre qu'une envie brute, libérée. Et surtout, le besoin de trouver quelque chose, n'importe quoi, qui puisse l'empêcher d'imploser. Se raccrocher à quelqu'un pour ne pas sombrer.

Et si c'est la pire personne qui soit, tant pis. Tant mieux.

Il préfère être bouffé par JJ plutôt que par ses démons.

Son souffle se meurt quelque part dans son cou, son bassin qui répond à la friction créée par le corps remuant contre le sien. Les bras refermés autour de lui, il cherche à l'attirer plus près, toujours plus près. Mais encore une fois, JJ se dérobe.

Passablement contrarié, il fronce les sourcils tandis que l'autre s'étale à côté et lui agrippe la nuque trop brutalement. Il force en arrière pour contrer la pression qui voudrait le pencher en avant, qui l'a forcé à se redresser presque en position assise. – Toi d'abord. Ses yeux se lèvent vers les siens, brûlants. Une seconde de battement. Il craque un sourire comme on craque une allumette ; une étincelle fugace, moqueuse. – Tu flippes ? La question n'attend pas de réponse. Refusant de se soumettre à son emprise, il chasse son bras d'un mouvement aussi brusque que maladroit. L'alcool rend ses gestes imprécis, désordonnés. S'il s'écarte de lui c'est pour mieux se rapprocher ensuite, venant se placer entre ses jambes, ses phalanges qui s'enroulent autour de ses poignets fermement. Il serre un peu trop fort et les plaque contre le matelas, le long de ses flancs, le forçant ainsi à une certaine immobilité. Pour l'empêcher d'imposer sa loi lorsqu'il décide de se plier à sa requête. Ses lèvres rencontrent sa peau, s'attardent un peu sur son ventre puis descendent enfin, tandis qu'il maintient ses bras. Il cherche son propre rythme quelques instants, relâche assez rapidement ses poignets. Une main se joint à sa bouche, l'autre s'accroche à une hanche. Il se fie aux soupirs qu'il entend, aux muscles qu'il sent se contracter, aux phalanges qui reviennent le trouver maintenant qu'elles sont libres.

Mais très vite, ça ne lui suffit plus. Rien ne suffit de toute façon, parce qu'il a la cervelle en vrac et les tripes qui font des nœuds. Il lui faut plus, il veut plus.

Il veut tout.

Se redressant, il tire sur les derniers vêtements de JJ qui les encombrent trop à son goût, s'agace en luttant quelques secondes avec ses baskets, puis balance le tout plus loin. Il se penche sur lui pour lui arracher un nouveau baiser, ardent, toujours un peu désespéré. Tout semble flamber mais il ne sait plus si le brasier émane de JJ ou de lui – sûrement des deux. Il aimerait se consumer jusqu'à ne laisser qu'un tas de cendres derrière lui.

Ses lèvres quittent les siennes, embrassent sa mâchoire, glissent jusqu'à son oreille qu'il mord une seconde. – Ton tour. Mais il ne parle plus de la même chose. Les étapes déjà franchies sont nombreuses et il veut aller plus loin, probablement même trop loin pour ce que l'autre est capable de supporter. Il se relève à genoux et s'écarte de lui, l'attrapant fermement pour le retourner, de façon à ce qu'il soit couché sur le ventre. Il s'installe rapidement sur lui, son torse contre son dos, son souffle qui se perd dans sa nuque, où il laisse quelques baisers et morsures. Puis il l'incite à tourner la tête sur le côté, pour lui donner accès à sa bouche et revenir l'embrasser. Et pendant que ses mains plaquent ses bras sur le matelas, son bassin se colle à ses fesses, se presse contre elles alors qu'il ose quelques mouvements d'avant en arrière, lents mais appuyés. Il attrape sa langue avec la sienne, comme pour étouffer toute protestation de sa part. Faire durer l'instant plus longtemps et garder l'illusion du contrôle. Le bide noué par l'anticipation, l'esprit brouillé, rongé par le besoin de ne faire qu'un. De fusionner dans l'espoir d'oublier jusqu'à sa propre existence.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 EmptyVen 27 Mar - 10:50

Tu flippes ? Il me provoque clairement, se moque de moi, mais ça me laisse indifférent pour cette fois. Je me contente de cracher un ta gueule désintéressé, parce qu'il n'y a pas de honte à ne pas vouloir endosser ce rôle-là. Je lui laisse, merci bien. Les pulsions qui me tordent ne me donnent pas envie pour autant de m'abaisser à ça. Je veux gérer les choses comme je l'entends, prendre sans rien donner, exiger sans me soucier de l'autre. Comme je l'ai toujours fait. Ma bouche ne s'aventure déjà que très rarement entre les cuisses des filles, alors ce n'est certainement pas pour le faire avec Seven - ni aucun autre mec, jamais. Jamais, putain. Il se défait de mon emprise, rejette mon bras et je le laisse faire, l'observant par en-dessous, haletant d'envies toutes plus ardentes les unes que les autres, comme si rien n'allait jamais pouvoir les apaiser. La peau qui brûle de désirs trop puissants, trop sales, pour pouvoir être réellement contentée un jour. Et même la violence dont j'use parfois, ces corps que je soumets contre leurs gré ne suffisent pas. Rien ne suffit, jamais.

Il attrape mes poignets, les plaque contre le matelas et je le décortique d'un regard satisfait, comme si je devinais déjà la suite. Impatient, je dois me retenir de lui gueuler dessus pour le guider, ordonner, lui dire de se presser. Il finit par y aller tout seul, d'abord mon ventre et déjà ce dernier se contracte. Puis je ferme les yeux lorsqu'il descend plus bas, mes poings qui se serrent, tout comme ma mâchoire. J'inspire bruyamment, la tête qui part légèrement en arrière. Le souffle est retenu quelques secondes avant d'être libéré rapidement, pour finalement devenir assez vite haletant. Le corps qui se détend de plaisir et dès qu'il relâche mes poignets, mes mains viennent se poser à l'arrière de son crâne, j'essaye d'instaurer mon propre rythme, de le maintenir au plus près de moi pour augmenter mes sensations, mais il ne se laisse pas faire, n'en fait qu'à sa tête et cette fausse petite lutte est finalement encore plus plaisante. Je souris, la bouche entrouverte et viens me mordre très légèrement la lèvre inférieure alors que je baisse la tête pour le regarder faire. Ça explose dans mon bas ventre, le voir est encore plus excitant. Je me délecte du spectacle, le souffle rauque, chargé d'une euphorie un peu douteuse, un peu sale. L’œil qui scintille d'une lubricité particulière, comme si défilait dedans déjà la suite de ce rapprochement charnel. La promesse d'une fin brutale, comme à chaque fois. Plaisir coupable dans lequel on s'abandonne de plus en plus facilement. Mais je préfère ne pas y penser pour l'instant. Et je me contenterai de refourguer tout ça dans un coin sombre de ma tête ensuite, m'épanouissant comme toujours dans ce déni qui m'enveloppe en permanence. La vie est plus douce quand on n'écoute pas les tréfonds de ses pensées.

Quand la bouche de Seven s'éclipse je grogne un peu, j'étais en pleine montée d'extase et la frustration laisse un arrière-goût douloureux et pénible que je gère très mal. Ça fait monter l'adrénaline et je sens une vibration malveillante s'animer en moi. Le visage qui s'assombrit, le corps qui réclame son dû. Il retire mes fringues et j'agite mes jambes pour l'aider à me débarrasser de tout ça, libérant ainsi mon corps de toute entrave. Il revient s'allonger sur moi et je ne me fais pas prier. Mes mains se posent à l'arrière de son crâne pour le presser contre ma bouche encore plus, mais très vite elles filent plus bas, trainent sur son dos avant de finir au niveau de ses fesses que j'emprisonne entre mes doigts, dans une volonté de faire mal. Ses lèvres s'échappent, parcourent ma mâchoire et terminent leur course au niveau de mon oreille qu'il commence par mordre. Je frémis, la morsure a ce quelque chose de jouissif que je cherche tant. Puis, il y murmure quelques mots. — Ton tour. Je ricane brièvement pour toute réponse, mais celle-ci est pour le moins éloquente : non.

Il se redresse et je commence à en faire autant, près à lui dire d'aller se faire foutre avant de reprendre le dessus. Mais il va plus vite que moi et je n'avais pas anticipé la suite. Je n'avais pas compris qu'il était en réalité déjà passé au tour suivant. Je me retrouve plaqué sur le ventre, pris de cours, et lui qui pèse de tout son poids sur moi. Une angoisse perce mes pulsions et me met en colère alors que je comprends. — Casse-toi d'là ! Que je riposte aussitôt, cherchant à me libérer de son emprise. Mais son souffle dans ma nuque me distrait un instant, lui laissant le temps de plaquer mes bras et je me débats à peine, brûlant d'une envie de plus en plus prononcée. Chaque contact entre nos deux corps embrume un peu plus mon esprit, libérant de plus en plus vite un besoin viscéral qui tord mes tripes et mon bas-ventre. Je tourne la tête sans me faire prier, l'envie de l'embrasser est aussi inattendue que dévorante.

Mais je me tends dès que je le sens faire quelques vas et viens en surface, d'une façon un peu trop appuyée, annonçant clairement ses intentions futures. Et même sa langue qui s'enroule autour de la mienne ne suffit pas à me distraire de cette appréhension désagréable. Le plaisir est divisé en deux, entre une excitation de plus en plus virulente, comme un plaisir nouveau, inconnu. Et un dégoût profond qui raidit mes muscles. Et au moment même où il commence à s'aventurer un peu trop loin, ma réaction est bestiale, instinctive. Je bouge brusquement mes bras, le déstabilisant et je profite pour redresser mon buste, séparant nos visages au passage. Ca le déséquilibre et l'alcool ne doit pas l'aider. Je me défais de son emprise et me dégage totalement de lui, le faisant tomber sur le matelas. J'ai le visage déformé par une rage animale, je n'arrive même plus à parler. Je me fous à genoux, l'attrape, on se débat quelques instants et ça fait tout péter dans ma tête, boulimie sexuelle que je ne contrôle plus du tout. J'le veux maintenant, j'le veux fort, j'veux que ça fasse mal, à lui autant qu'à moi. Comme s'il n'y avait que comme ça que je pouvais ressentir quoi que ce soit et être un peu apaisé - pour quelques temps seulement. Je serre les crocs, réussi à prendre l'ascendant et c'est lui qui se retrouve plaqué sur le ventre. Je tords un de ses bras et viens le foutre dans son dos pour l'immobiliser. Et c'est à mon tour de me plaquer à lui, d'effectuer quelques mouvements alors que ma bouche se perd dans sa nuque. Je la mords, remonte à son oreille à qui je fais subir le même traitement. Je souffle irrégulier et rapide, je marmonne. — Changeons pas nos habitudes. Le ton est insolent.

Je n'ai plus le temps pour les baisers et autre conneries, j'ai bien trop envie de lui, ça ne me suffit plus. Je me redresse un peu, prend appui sur le poignet que je maintiens tordu dans son dos, sans me soucier de savoir si ça l'écrase et l'étouffe un peu. Je crache à plusieurs reprises dans ma main avant de venir faire quelques mouvements autour de mon sexe pour lubrifier avec les moyens du bord. Puis viennent quelques secondes de concentration, de petits mouvements progressifs et répétés, jusqu'à ce qu'ils deviennent plus violents, plus impatients, sans m'inquiéter du fait que ça puisse lui faire mal ou non, de si ça aurait nécessité de plus de préparation. Et maintenant qu'on fusionne enfin, je relâche son bras. Je viens m'étaler de tout mon long sur lui, désireux de nous sentir brûler ensemble. Mon bras droit se positionne le long de sa tête et ma main se pose au sommet de son crâne, le maintenant ainsi et m'aidant pour mes mouvements secs et brutaux. Mon souffle épais s'écrase par intermittence contre son visage, par moment je chope ses lèvres, les lui mord avant de retourner chercher sa langue, dans une ronde sans fin. Je finis par bouger un peu, lui lâchant quelques mots au passage. — Dommage que t'aies plus d'cheveux. Je ricane à moitié, celui-ci est vite étouffé par quelques gémissements rauque de plaisir. Mais je me souviens de la dernière fois, quand j'avais pu m'agripper à ses cheveux, tirer dessus, c'était bien plus plaisant qu'un crâne sans la moindre attache. Ma main relâche ce dernier justement et mon bras vient se faufiler sous son buste, en passant sous son bras droit. Ma main remonte jusqu'à sa clavicule et je l'enferme contre moi, accentuant la pression et mes mouvements de plus en plus rapides. Je ralentis par moment, pour allonger le mouvement, avant de reprendre de plus belle.

Mais ça ne me suffit pas. Je me retire un instant, le libère, le retourne pour qu'il me fasse face et je relève légèrement une de ses jambes, le temps de retourner à l’assaut de son corps. Une fois fait, je relâche sa jambe et me penche au-dessus de lui. Une main qui se pose à côté de son crâne et l'autre qui chope sa gorge et je me mets à serrer. Il a les bras libres, toute la possibilité de faire de même et je ne l'en empêcherai pas de toute façon. Positionné au-dessus de lui, les yeux dans les yeux, c'est encore meilleur. L'extase monte de plus en plus vite, se fait de plus en plus virulente, j'ai tout le corps qui tremble, humide, et le front qui perle. Et comme si je voulais le faire suffoquer encore plus, je reviens l'embrasser, ma langue qui s'enfonce profondément, dans une envie de me fondre totalement en lui.

Et quand je sens que j'approche de la fin, ma main relâche brusquement sa gorge pour aller chercher son sexe. J'ai envie de le sentir finir en même temps que moi, à la recherche d'une symbiose que je ne trouve jamais ailleurs.

Tout mon corps se contracte brusquement et je cesse mes mouvements de bassin, la bouche entrouverte alors que mon corps libère enfin cette jouissance qui me consume. Mes muscles se relâchent brusquement et je m'écroule à moitié sur lui, ma tête qui se perd dans sa nuque jusqu'à ce que ma main devienne poisseuse à son tour, le libérant lui aussi de toute cette tension. Je retire ma main, l'essuie de façon distraite sur le matelas, toujours allongé sur lui. Je reprends mon souffle quelques instants et finis par me laisser rouler sur le côté, me retrouvant sur le dos, les bras écartés, le souffle bruyant et qui se calme progressivement.

Je n'ai pas envie qu'il parte.
Si la douleur dans mon bas-ventre est quelque peu atténuée, ma crainte de la solitude elle demeure plus présente que jamais. Je n'ai pas envie de quitter la chaleur du matelas pour retourner dans le vide et le froid de la maison. Je n'ai pas envie non plus de retourner arpenter en ville, j'ai le corps épuisé par le shoot d'adrénaline que je viens de me prendre. Je tourne la tête vers lui, essaye d'évaluer la situation. Il est quand même bien bourré. Alors je tente. Je pivote sur le côté pour me rapprocher de lui, collant mon buste à son dos. Je reviens caler ma tête dans sa nuque, souffle un peu dedans, l'embrasse un peu également. Ma main gauche passe par-dessus lui et revient trainer un peu bas sur son ventre, dans une tentative de le retenir ici encore un peu. Parce que quand la fureur est retombée, quand la bête est assagie, il ne reste plus que moi. Et j'reste toujours ce même gosse, avec ce besoin intarissable d'un peu d'attention, d'un peu de tendresse. J'ai toujours été particulièrement câlin, mais mes entrevues avec Seven jusqu'à présent ne s'étaient jamais prêtées à ça, parce que j'étais toujours parti avant d'en arriver à ce stade.
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 EmptySam 28 Mar - 20:20

– Casse-toi d'là ! Prévisible. Il s'y attendait alors il ne s'en formalise pas, étouffe les plaintes avec ses lèvres et sa langue, tente de franchir les limites qu'il connaît pourtant – elles sont claires, tranchées. Il n'a pas envie de s'y plier. Il veut le voir baisser les armes, prendre ce qu'il refuse si farouchement de lui donner. Il tente.

JJ ne le laisse pas gagner.

Déstabilisé par ses mouvements brusques, il se fait détrôner presque trop facilement, son corps qui s'échoue sur le matelas une nouvelle fois. La pièce tourne autour de lui. JJ en profite pour l'attraper mais son réflexe est instinctif, même si ralenti par l'alcool. Ils se retrouvent dans une lutte ridicule, bagarre d'enfants ou amants  turbulents, ni l'un ni l'autre ou peut-être un peu des deux, les bras qui se repoussent autant qu'ils s'accrochent ; lâche-moi mais j'te lâche pas.

L'alcool a raison de lui. Il finit allongé sur le ventre, un bras retourné dans son dos, l'immobilisant et donnant l'ascendant à JJ. Sa contrariété s'échappe dans un grognement, mais il cesse peu à peu de s'agiter, ne se débat plus vraiment. Juste un peu. Juste pour faire semblant.

Son oreille chauffe sous la morsure et le souffle de l'autre. – Changeons pas nos habitudes. Il fronce le nez et les sourcils, la fierté écorchée par l'insolence de JJ. Comme toujours. – Va t'faire foutre. C'est craché d'un ton défiant mais ça manque de hargne ; il n'est pas en colère, pas même agacé. Il sait où va mener la suite. Il l'accepte. Peut-être même plus facilement que d'habitude, l'esprit embrumé et le corps en feu, trop pressé de trouver la fusion tant attendue. Et si ce n'est pas dans le sens qu'il aurait préféré, tant pis. Il veut juste pouvoir se perdre en lui, avec lui, maintenant, tout de suite, avant de partir en combustion spontanée.

Un juron fuse lorsque JJ s'appuie trop fort sur son bras tordu, puis il se fige en le sentant s'activer contre lui. Son visage s'enfouit dans le matelas comme s'il cherchait à se cacher, faire oublier son souffle rauque et ses plaintes étouffées. Les premiers mouvements sont pénibles. Il tressaille, sa main libre qui tâtonne à la recherche de JJ pour le freiner mais pas l'arrêter, l'autre qui se crispe en un poing. Sa respiration se saccade, avalée par le tissu contre lequel il suffoque. Son bras est relâché, il cherche un point d'attache, n'en trouve aucun, reste finalement plaqué sur le matelas. Il tourne la tête lorsque JJ vient quémander sa bouche, lui rend vaguement ses baisers. La douleur s'estompe mais ne disparaît pas complètement, entremêlée au plaisir qui lui arrache quelques râles, comme si les deux étaient indissociables pour lui, pour eux. Impossible d'avoir l'un sans l'autre.

– Dommage que t'aies plus d'cheveux. Quelque chose tire sur le coin de ses lèvres, le jeu ou la révolte, un demi-sourire aux airs de doigt d'honneur. – J't'emmerde. Une main part en arrière, le frappe maladroitement, finit par s'agripper à sa peau.

Il proteste vivement quand il se fait retourner comme s'il n'était qu'une poupée de chiffon, mais toute trace de contestation s'envole vite, leurs corps qui ne font qu'un à nouveau. La main qui emprisonne sa gorge lui arrache un souffle – de ceux qu'on prend après une trop longue apnée, comme s'il retrouvait une bouffée d'air alors que JJ est en train de le lui voler. Ses doigts viennent se superposer aux siens et appuient, l'incitant à serrer plus fort. Son autre main l'imite, trouve sa gorge à lui, serre à son tour. Pour s'assurer de suffoquer à deux.

Les yeux de JJ le brûlent mais il n'en a plus rien à foutre. Il ne pense plus à rien, l'esprit en veille, trop focalisé sur le brasier de ses sensations. Sa bouche est ouverte mais l'air ne passe plus beaucoup, il suffoque mais cette fois c'est parce qu'il l'a choisi, parce qu'il le demande. Il peut contrôler l'étau qui presse son cou. JJ l'embrasse et il s'y perd, répond avec la même ardeur, quitte à ce qu'ils se bouffent complètement. C'est ce qu'il veut. Se jeter dans sa gueule et se laisser dévorer, pourvu qu'il ne reste plus rien de lui.

Pas même un os à recracher.

JJ le relâche et l'air revient brutalement s'engouffrer dans ses poumons, pour mieux lui être arraché quand ses doigts s'enroulent autour de lui, un son éraillé qui lui échappe et vient se mourir contre sa bouche. Il lui mord la lèvre puis le cou, enfonce suffisamment ses dents pour laisser une marque qui sera malgré tout vite oubliée. Une main dans le creux de ses reins et l'autre à l'arrière de son crâne, il cherche à le plaquer contre lui toujours plus, pour laisser le moins d'espace possible entre leurs corps. JJ termine le premier, Seven le mord à nouveau. Il ne tarde pas à suivre, le visage enfoui contre son épaule pour étouffer ses derniers râles, le corps agité par un soubresaut d'extase.

Puis plus rien. La tension retombe brutalement et ne laisse derrière elle qu'un électrocardiogramme plat. Il se ramollit contre le matelas alors que JJ s'écarte enfin de lui, le laissant reprendre son souffle. Les yeux fixés sur le plafond, il a une vague impression de flotter, à cause de l'alcool et du shoot d'endorphines. C'est agréable peut-être dix secondes.

Ensuite vient la sensation d'un immense vide en lui.

Ses bras se referment autour de son propre torse, comme pour vérifier qu'il est toujours entier, qu'un trou ne s'est pas réellement creusé entre ses côtes. Le bourdonnement reprend dans sa tête, lointain, en sourdine, mais bien présent. Il passe une main sur son visage, comme pour chasser les idées noires avant qu'elles n'aient eu le temps de revenir. JJ est plus efficace que lui. Il le sent se rapprocher et se retrouve couché sur le flanc, le torse de JJ collé à son dos. La surprise a le mérite de figer tout le reste – le train de ses pensées se met en pause, mais son corps aussi. Il ne bouge plus, sourcils froncés, le regard perdu sur la tôle face à lui. Le souffle et les baisers déposés dans sa nuque lui arrachent un frisson, plus désagréable que réconfortant. Quelque chose entre la méfiance et la confusion, l'impression qu'il s'agit de l'intrusion de trop. Un bras passe sur lui, une main sur son ventre pour le tenir en place. Il ne comprend pas. Ses muscles se tendent instinctivement, raidis par cette intimité nouvelle, à laquelle il ne s'attendait pas. Qu'il ne supporte pas.

– Mais tu fais quoi là ? D'un geste approximatif mais brusque, il repousse le bras de JJ et s'écarte précipitamment, comme si son contact l'avait brûlé. – M'touche pas, putain. Il le jauge un instant, à la fois paumé et indigné, un peu mal à l'aise aussi. Clairement perturbé par le comportement de JJ, qui change trop la donne à son goût. Seven ne fait pas dans les étreintes et la tendresse, jamais, avec personne. Et surtout pas avec lui.

Il se redresse, doit s'y reprendre à deux fois pour réussir à se mettre debout, le corps qui tangue dangereusement. L'alcool tourne en lui comme une mer agitée, s'écrase sur les parois de son cerveau comme le ressac des vagues. Il menace de s'écrouler en enfilant son caleçon, puis remet son sweat sans voir qu'il est à l'envers, coutures apparentes. Son regard s'arrête sur son jogging échoué un peu plus loin, il fait un pas en avant, trébuche, s'arrête sans aller le récupérer. La fatigue s'est abattue sur lui et sa tête tourne, le rend chancelant. Pas vraiment en état de repartir tout de suite. Il sait que les démons l'attendent, tapis quelque part dans sa tête, prêts à ressurgir dès qu'il n'aura plus rien à quoi se raccrocher. Quand le vide et le silence s'allieront pour le ronger, sans la moindre pitié.

Il n'a pas envie d'être seul.

Pas envie d'être avec JJ non plus.

C'est le même dilemme qu'avant d'arriver ici. Il a froid mais son sweat ne suffit pas à contrer cette impression, et sûrement que se planquer sous des couches et des couches de vêtements ne servirait à rien. Le froid est au creux de ses tripes, là où rien ne pourra le réchauffer.

L'esprit vaseux, il déglutit et finit par se rasseoir au bord du matelas, l'air accablé. C'est à peine s'il ose tourner la tête vers JJ. – J'me repose cinq minutes, et après j'me casse. La voix est pâteuse, se veut ferme mais sonne incertaine, malgré lui. Toujours aussi tendu lorsqu'il se recouche, il prend soin de garder ses distances, les crocs encore dehors, prêts à mordre. Son regard noir cherche le sien. – T'as qu'à laisser ouvert en sortant, tu surveilleras qu'les autres viennent pas. L'invitation à dégager est à peine voilée. Il lui dirait bien d'aller se faire foutre directement, mais puisque c'est chez JJ et qu'il dépend de son bon vouloir, il se force à rester civilisé. Un minimum. – J'resterai pas longtemps. Il veut simplement retrouver un peu ses esprits, laisser redescendre l'alcool et le reste, retrouver contenance avant de retourner affronter le monde extérieur et la tempête qui se déclenchera en son for intérieur. L'impact sera violent, il le sait – il n'est pas encore en état de l'encaisser. Ses défenses n'ont pas eu le temps de se remettre en place.
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JJ O'Reilly
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- - DÉGUISÉ EN ÊTRE HUMAIN,
POUR UN SEMBLANT D’HUMANITÉ.


[ ON S'RACONTERA NOS MALHEURS
ET ON FERA SEMBLANT D'SE COMPRENDRE
]


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avatar : yuri pleskun
âge : 23 ans
statut : pas bon pour toi.
quartier : delray, dans une vieille baraque immense avec les kids (et un enfoiré de raton laveur), sûrement qu'elle était belle autrefois cette bâtisse, mais aujourd'hui elle tombe en ruine, le toit prend l'eau et y a des trous dans le plancher. mais qu'importe, les propriétaires ont fuit en laissant la plupart des meubles, alors c'est parfait.
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MessageSujet: Re: no half measures / ep. 3 (7J)   no half measures / ep. 3 (7J) - Page 2 EmptyLun 13 Avr - 19:07

Mais tu fais quoi là ? Je ne suis pas étonné de me faire recaler. Je pensais juste que l'alcool l'aurait rendu plus conciliant. Ou du moins, l'aurait trop assommé pour qu'il ait la force de protester. Faut croire que j'ai sous-estimé son taux d'alcoolémie. Je retire mes mains sans me faire prier et roule sur le dos en ricanant, feintant de ne pas être affecté par ce rejet. Seven ou un autre, c'est pas tant la question. Le problème se pose plus sur l'acte en lui-même. Ça réveille des trucs enfouit que je n'aime pas, ça libère un goût d'amertume qui vient tapisser toute ma bouche. Et je déteste ça. Mon rire meurt mais je garde les lèvres étirées et les dents serrées, légèrement dévoilées par mon sourire tordu. C'est comme si ma mâchoire s'était bloquée. — M'touche pas, putain. Je roule des yeux, exaspéré. — Oh va chier Seven ! Ca t'gênait pas que j'te touche y a deux minutes. Que je râle, la voix agressive. Je sais bien que c'est différent, qu'on à cet espèce d'arrangement tacite qu'on assume pas plus l'un que l'autre, et qui dit que tant qu'on se fait mal, ça passe. Tant que ça ressemble plus à une lutte acharnée entre deux fauves éreintés qu'à une véritable étreinte, ça passe. Mais s'il veut se contenter de ça, va falloir changer la donne. Va falloir ranimer la rage des deux première fois, histoire de me donner envie de déguerpir aussitôt que j'ai terminé. Mais s'il commence à squatter chez moi, à me parler, et qu'on remet ça encore et encore, avec de moins en moins de dégoût, va pas falloir qu'il s'étonne de voir mon comportement changer. On est pas tous foutus comme lui, avec une vielle machine rouillée dans la poitrine. J'suis un être humain, moi.

J'ai posé une main à l'arrière de mon crâne et l'autre sur mon ventre, je fixe le plafond pendant qu'il tente de se relever, je ne pipe plus un mot, un peu vexé. J'm'en fous, j'irai voir May. Elle a intérêt à être là.

J'attends simplement qu'il se barre, espérant désormais me débarrasser de lui le plus vite possible. Parce qu'il recommence à me taper sur le système. Sauf que ça dure trois plombes et qu'au final, il ne part même pas. — J'me repose cinq minutes, et après j'me casse. Je grimace un peu, le front qui se plisse alors que je tourne la tête vers lui. — T'es sérieux là ? Il est gonflé le mec. Il se recouche carrément, aussi loin que possible de moi. Quelle grosse merde ce mec. — T'as qu'à laisser ouvert en sortant, tu surveilleras qu'les autres viennent pas. J'explose de rire. C'est cynique, j'suis sidéré et saoulé tout à la fois. — Ouais bien sûr, j't'apporte le dîner avec ça ? J'enlève ma main de l'arrière de mon crâne et viens la passer sur  mon visage pour tenter de me calmer. — J'resterai pas longtemps. Et c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher de l'emmerder, probablement que ça m'aide à masquer cette brèche qu'il a ouverte sans le savoir. — J'y suis allé trop fort ? Voilà que j'éclate de rire à nouveau, un truc un peu gras, avec une volonté absolument pas dissimulée de l'humilier. Le faire se sentir plus bas que terre pour m'élever un peu.

Ok, c'moi qui m'tire alors, j'ai assez vu ta gueule de chialeuse. Je me relève rapidement et commence à me rhabiller tout marmonnant dans mon coin. — Gneuhgneuhgneuh, ça s'tait jamais dans ma tête. Je ricane sèchement, ayant un peu de mal à profiter totalement de mon ascendant sur lui. Parce qu'on est plutôt à égalité pour cette fois. Et ça me fait bien chier. Je récupère mes bières et recule de quelques pas pour vérifier que je n'oublie rien d'autres - j'lui laisse le paquet de chips, on le mangera pas de toute façon - et je marche sur un truc mou. Je me retourne, c'est le pantalon de Seven. C'est plus fort que moi, je le récupère, le roule en boule et le balance par-dessus la rambarde. Il vole et va se perdre entre des carcasses, ça me fait marrer. Je ne sais pas s'il m'a vu puisqu'il est couché, mais j'espère pas. Comme ça, il galèrera bien à le retrouver quand il partira. Dans cinq minutes. Mon cul ouais, j'suis p't'être pas une lumière mais j'suis pas non plus un abrutis complet. Je suis sûr qu'il va pioncer ici le salaud. Peut-être bien que je reviendrai le réveiller avec une bassine d'eau froide s'il s'éternise trop. Ou peut-être qu'un autre kids lui tombera dessus. Et lui fera la peau. Ce sera bien fait pour lui.

Bon j'me casse, déso j'ai pas de doudou pour t'consoler mais essaye de pas trop mouiller les draps s'te plait. Je fais trois pas, je m'arrête en tiltant sur un truc et je me retourne vers lui. — C'est marrant quand même. Que tu t'retrouve dans un hangar remplit de carcasses de voitures alors que tu tentes justement de fuir d'une casse. Je ris. Repense pas trop au bruit. Et là, je ne peux pas m'empêcher d'imiter le bruit de la machine, de la tôle qui se plie et des grognements du mec qui se fait aplatir.

C'est finalement le cœur plus léger que je quitte l'endroit, parce que je sais que je viens de nouveau de lui pourrir la tête avec ce qu'il tente désespérément de faire taire. Ça lui apprendra.

rp terminé.
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