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 lonely hearts. (dede)

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Zaza Molina
Zaza Molina
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statut : célibataire, la tête occupée par un gars qu'elle fait mariner malgré elle.
quartier : à north end, elle vit encore chez ses parents. faut dire qu'elle aime vivre là-bas, y a toute sa famille qui passe en permanence, c'est un putain de squat et zaza n'a pas le cœur à vivre toute seule. le silence lui fait peur et se retrouver en tête à tête avec ses démons aussi.
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MessageSujet: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyVen 28 Fév - 21:57

Elle regrette déjà.

Parce qu'elle a peur de sortir.
Parce qu'elle a peur de se retrouver toute seule avec lui, chez lui.

Elle songe à annuler. Plusieurs fois. Mais elle se ravise à chaque fois, bien consciente que ça ne ferait que déclencher une dispute de plus. Et elle a déjà eu sa dose pour aujourd'hui. Et pendant qu'elle se prépare, les paroles de Deandre tourne en boucle dans sa tête. Il a été dur et elle n'est pas certaine d'avoir vraiment saisit toute l'ampleur de ses reproches. Ils auront probablement l'occasion d'approfondir le sujet cette nuit.

Mais elle n'en a pas envie.
Elle n'a pas envie d'entendre à quel point elle est imparfaite, à quel point rien ne va chez elle, à quel point il ne l'apprécie probablement pas du tout finalement. Elle le sait déjà tout ça.

Ça lui donne envie de pleurer.

Elle est particulièrement fragile depuis deux jours. Depuis qu'Ali a décidé de repointer le bout de son nez dans sa vie. Sans crier gare. A poser des questions, ne pas répondre aux siennes, ne pas répondre du tout. Revenir en pleine nuit. La rendre dingue. Elle pensait ne plus jamais le revoir, ne plus jamais lui reparler et, bien évidemment, alors qu'elle commençait lentement à accepter cette idée le voilà qui débarque et fout tout en l'air. Elle se console en montant sur la balance. Celle-ci affiche désormais - 6 kilos. Elle sourit un peu, satisfaite. Ses efforts sont récompensés. Il faut dire que la perte de poids s'est bien accélérée depuis qu'elle vit ici. Elle ne peut pas sortir s'acheter quoi que ce soit et la peur qui lui cisaille les entrailles en permanence lui coupe l'appétit. Elle ne mange que très peu, voire pas du tout certains jours.

Et il arrive que ça lui donne quelques vertiges, comme ce soir.
A moins que ce soit à cause d'autre chose.

Son sourire disparait dès que son regard retombe sur le miroir. Elle a peut-être perdu 6 kilos, mais elle se trouve toujours énorme. Vision déformée de son corps, parce que celui-ci s'est bel et bien affiné. Ses joues se sont creusées. Mais elle, elle ne voit qu'une forme énorme, elle se demande même comment elle fait pour rentrer entièrement dans le miroir. Voilà qu'elle veut annuler de nouveau. Ses pensées sont décousues et vides de sens. Elle se persuade toute seule qu'il a dû oublier à quoi elle ressemblait, ou peut-être qu'il n'avait jamais fait attention. La première fois, c'était dans le noir. Les fois suivantes, elle était cachée sous des gros pulls ou des manteaux. Il n'a probablement jamais réalisé l'horreur qui se dissimulait en-dessous. Et là, en la revoyant, sans veste, sans pull, il va comprendre. Il va regretter, sûrement être gêné, et il cherchera à se débarrasser d'elle l'air de rien. Mais elle sait très bien. Elle le sait toujours, ça se sent, ça crève les yeux. Elle n'est pas dupe, ils le font tous.

Elle se laisse tomber sur le rebord de la baignoire, dépitée. La solution serait peut-être de remettre un énorme pull, faire disparaitre ce corps difforme dessous. Faire en sorte qu'il ne le voit jamais plus. Afin de ne pas voir dans son regard toute la déception et le dégoût qu'il pourrait lui inspirer. Elle renifle, sèche ses larmes et se remet en mouvement. Elle termine de se préparer, ne sait pas quoi faire de ses cheveux et décide donc de les laisser libres. Au moins, ils cacheront un peu ses énormes joues.

Elle retourne dans la chambre, Dom n'est pas là. Il va très certainement découcher - encore une fois. Elle n'a au moins pas à s'inquiéter de ça. Il ne sera ni ici, ni chez Deandre. Elle est libre d'aller et venir sans avoir à répondre à ses questions et ça la soulage un peu. Dom peut être vraiment insistant quand il s'y met. Assez spontanément, elle attrape un de ses jolis ensemble de lingerie. Elle l'enfile sans trop y penser, préférant se conforter dans le déni le plus total face à ses espérances. Elle se persuade que l'entrevue sera catastrophique, afin de ne pas être déçue. Elle ne sait même pas ce qu'elle va bien pouvoir lui dire.

Pourquoi est-ce qu'elle l'a embrassé ?
Elle aimerait bien le savoir.

Évidemment qu'il lui plait - ça fait un petit bout de temps maintenant. Bien sûr qu'elle en avait envie - elle en a très souvent envie. Mais au-delà de ça, elle ne sait pas quoi en penser. Elle ne sait pas ce qu'elle attend de lui, ni quelle place elle pourra lui donner. Tout est si compliqué. En réalité, c'est surtout Dom qui complique tout. Elle préfère pointer son ex du doigt plutôt que d'assumer qu'elle a merdé dès le début en cachant ce détail pourtant essentiel à Deandre. Et à Dom aussi. Elle soupire, frustrée. Elle n'a pas la moindre idée de la façon dont elle va pouvoir se dépêtrer de cette omission. Elle préfère ne plus y penser pour le moment, à quoi bon de toute façon ? Ils vont se voir, tout va être décevant et elle rentrera bredouille et le cœur en miettes, comme d'habitude. Sauf que cette fois, elle ne pourra pas appeler MJ pour le lui recoller.

Elle enfile ses sous-vêtements et fouille dans ses affaires. Elle hésite, se mord la lèvre et finit par attraper une jupe. Elle l'adore cette jupe, elle la porte souvent pour ses photos pour Instagram. Elle l'enfile, à l'aise dedans et vient attraper un t-shirt qu'elle noue devant pour le raccourcir. Elle va jusqu'à la salle-de-bain pour se regarder. Le résultat est violent. Elle se dégoûte. Pétrifiée à l'idée que Deandre puisse la voir comme ça. Elle se remet à sangloter avant de filer jusqu'à la chambre et retire les deux pièces, les envoyant valser avec rage à travers la pièce. Elle attrape le premier jean qu'elle trouve, un jean mom qui a déjà bien vécu. En haut, un simple débardeur un peu neon et crop top. Aucune importance, de toute façon, il ne le verra pas. Non, parce qu'il sera enfouit sous un ÉNORME pull. Elle en aurait bien piqué un à Dom si elle n'avait pas eu si peur que Deandre s'en rende compte. Tant pis, elle enfile un des siens, un gros sweat gris à capuche, qui lui permettra ainsi de camoufler son visage à l'extérieur.

Elle est fin prête, mais il n'est pas encore l'heure. Elle se vautre sur le lit, le dos contre le mur et pianote nerveusement sur son téléphone. Elle a la boule au ventre, elle angoisse, et personne pour la rassurer. Elle prend le temps d'aller sur l'instagram de Deandre, en toute discrétion bien entendu. Elle parcours les photos - pour la millième fois au moins - sourit un peu bêtement. Se dit qu'elle aimerait bien apparaitre à ses côtés parfois, avant de foutre le feu à cette idée stupide. Il faut qu'elle se fasse une raison.

Les heures défilent à un rythme insoutenable. Tout est si lent. Comme pour la torturer volontairement, lui laisser encore plus de temps pour douter et tout annuler. Mais finalement, il est déjà 00h30. Elle ouvre Uber et commande une course. Hors de question qu'elle se trimballe seule en ville avec un tueur aux trousses. L'angoisse monte, mais elle n'est plus liée à Deandre pour le moment. C'est Sean qui l'inquiète. Peut-être qu'il sait déjà qu'elle vit ici. Qu'il rôde. Et qu'il va profiter de ce moment pour en finir avec elle. Elle se sent nauséeuse lorsqu'elle enfile ses baskets dans l'entrée, la peur est de plus en plus forte. Elle a du mal à respirer. Elle finit malgré tout par s'extirper de la maison en silence lorsque le Uber s'annonce, rabattant l'immense capuche sur sa tête pour se camoufler.

Coup d’œil à gauche, coup d’œil à droite.
Pas de Sean en vue.

Elle court jusqu'à la voiture et s'engouffre dedans à toute vitesse avant de verrouiller la porte. Elle ne prête pas attention au regard interloqué que lui lance le conducteur depuis le rétroviseur central. Il la salue et elle répond vaguement, pas très attentive. Elle est trop occupée à scanner les environs. La peur vire à la paranoïa. Elle a l'impression de le voir dans chaque silhouette qu'elle croise et c'est insupportable.

Trop occupée à surveiller les gens dehors - bien qu'avec le couvre-feu il n'y ait plus grand monde - elle n'a pas vu le trajet défiler. Quand le Uber s'arrête, elle semble surprise. Elle ne réagit pas, ses yeux qui se lèvent pour contempler l'immeuble. Elle se retrouve au pied du mur et elle n'a qu'une envie : dire au chauffeur de la ramener chez elle finalement. Le type s'impatiente, ne comprenant pas pourquoi elle ne sort pas, ce qui la stresse encore plus. Mais ça à au moins le mérite de la faire réagir. Elle inspire un grand coup et sort de la voiture sans un merci, sans un au revoir. Le mec râle un peu, mentionne le couvre-feu, qu'il est déjà bien sympa d'avoir pris ce risque, et elle ne sait pas trop, elle n'écoute plus elle a refermé la portière déjà.

La crainte de voir Sean surgir à chaque instant l'oblige à aller de l'avant et à s'engouffrer dans l'immeuble qu'elle connait par cœur. Elle prie pour ne pas croiser MJ. Il serait bien difficile pour elle de justifier sa présence ici. Elle se retrouve devant la porte de Deandre et elle aimerait sincèrement avoir le loisir de pouvoir rester une éternité plantée là, à hésiter, à se demander si elle va oser frapper ou non. Mais la porte d'MJ est juste en face et que ce soit elle ou ses colocs, ils ne sont pas vraiment du genre à se soucier des règles imposées par le shériff. A tout instant, l'un d'entre eux peut sortir ou débarquer dans les escaliers. Pressée, elle vient toquer à la porte trois coups secs, jetant un coup d’œil nerveux autour d'elle en attendant que la porte s'ouvre. Elle a l'impression qu'elle va défaillir tellement elle est anxieuse.

Quand la porte s'ouvre enfin, elle ne perd pas de temps en politesses. Elle s'engouffre précipitamment, pivote et claque la porte elle-même. Elle garde la main sur la porte quelques instants, réalisant que son comportement risque de soulever pas mal de questions. — Euhh... Elle se décale, relève la tête vers Deandre et tire précipitamment sur sa capuche pour la retirer. — J'voulais pas tomber sur MJ. Qu'elle lâche un peu vite. Elle ne maitrise toujours pas l'art du mensonge. Mais elle se dit que ça passera, que ce sera crédible à ses yeux puisqu'elle lui a déjà fait part d'une querelle avec son amie.

Elle réalise subitement qu'elle n'avait pas pris en compte une donnée. Son pull tient chaud. Et elle est à l'intérieur. Si elle le pouvait, elle viendrait probablement enfouir sa tête entre ses mains de désespoir, se détestant d'être aussi bête. Mais elle ne fait rien de ça, reste stoïque et se résigne déjà à mourir de chaud. Parce que oui, il n'est pas envisageable qu'elle le retire. Elle tire sur les manches, stressée et cherche un moyen de commencer la conversation sans rentrer dans le vif du sujet. Maintenant qu'elle est face à lui, elle n'a plus, mais alors vraiment plus envie de parler et d'expliquer pourquoi elle l'a embrassé.

En revanche, l'envie de l'embrasser elle, est toujours présente.

Elle souffle un peu, semble contrariée. — Désolée de débarquer en pleine nuit. Tu bosses tôt demain ? Je, j'vais pas m'éterniser, t'inquiètes. Ils pourraient parler de son job ouais. Elle est convaincue de pouvoir s'intéresser au découpage de steak toute la nuit. A vrai dire, elle pourrait s'intéresser à la reproduction des vers de terre tant elle veut éviter l'autre sujet. Elle a le regard fuyant, mal à l'aise. Toute la situation est inconfortable pour elle. Et elle ne sait pas quoi faire de ce corps qui l'encombre. Ce corps qui semble subitement avoir triplé de volume maintenant que Deandre la regarde.

Ça y est, il va se rendre compte à quel point rien ne va chez elle.
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Deandre Parker
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DEDEEEE, il est où dédé ???
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyVen 28 Fév - 23:56

Detroit murmure. La ville chuchote la nuit, calfeutre sa vie nocturne. Le couvre-feu a supposément vidé les rues, mais il les a en réalité remplies d’ombres discrètes, pattes de velours sur un bitume qui racle, frappe, irrite. Les dérapages de roues et les éclats de rire ont été remplacés par une sorte de bourdonnement inquiétant, le genre d’électricité statique qui crépite sous la peau lorsque l’adrénaline monte.

Et elle monte, l’adrénaline, à chaque instant. Impatience et appréhension qui envahissent la poitrine après avoir noyé les poumons, enfumé le cerveau. Il jette des petits coups d’oeil par la fenêtre, comme si elle allait surgir avec beaucoup trop d’avance, comme si son ombre allait la précéder sur les lieux. Les regards restants tombent sur l’écran noir de son téléphone, le mettent presque au défi de s’illuminer, de lui jeter à la figure le message décevant qu’il redoute depuis longtemps. Non en fait je peux pas, mes problèmes perso…

Ses fameux problèmes perso.

Il les rumine sans les connaître. Zaza est souvent laconique, lorsqu’elle ne refuse pas complètement d’expliciter ce qu’elle pense. Les éléments manquent donc pour qu’il puisse formuler une théorie crédible, convaincante. Rien ne lui permet de justifier qu’elle ait oublié leur histoire. La mort de Kelly l’avait toujours retournée jusque là, et trouver son meurtrier aurait dû l’enjoindre à agir rapidement. Mais des problèmes perso ont entravé sa quête de justice.

Les problèmes perso en question sont soit inexistants, soit incroyablement plus importants qu’un meurtre.

Il sait qu’elle se braquera s’il tente d’arracher la vérité. Il est déjà presque miraculeux qu’elle ait accepté de venir dans un appartement qu’elle évitait par le passé - en pleine nuit. Le choix est insolite, surtout que Zaza ne faisait absolument pas une insinuation de ce genre.

N’est-ce pas ?

Ça ne l’a pas empêché de ranger l’appartement, changer les draps et parfumer son cou.

Ses yeux se détachent de la route vide, errent dans son royaume. Tous les objets qui lui appartiennent sont subitement devenus bancals. Il doit constamment redresser quelque chose, planquer un truc qu’il trouve inexplicablement gênant, dépoussiérer une table dans laquelle on pourra bientôt admirer son reflet. Son nettoyage ne peut cependant pas complètement cacher que l’appartement a été endommagé récemment.

Son téléphone vibre. Il l’arrache précipitamment à la table, pousse un soupir soulagé en tombant sur un message de sa mère. C’est un passage de la Bible, le genre de chose qu’elle lui envoie lorsqu’elle n’arrive pas à dormir ou cherche à le réconforter. Ses croyances personnelles ne résonnent jamais dans les mots qu’elle sélectionne, mais il lit toujours par principe, parce que c’est sa façon de se préoccuper de lui. Ses yeux tombent sur un passage du cantique des cantiques presque trop judicieusement sélectionné.

Le pas mal qu’il envoie l’étonnera sûrement - il l’a habituée aux remarques sarcastiques et aux critiques acerbes sur ce qu’elle croit, trop désabusé par la mort de Tianna.

Des pneus chuintent dans la rue.

Il refuse de vérifier. S’assied. Se lève. L’heure a frappé comme un coup de matraque dans la nuque qu’il masse du bout des doigts, les yeux rivés sur sa porte. Celle de l’immeuble claque toujours lorsque quelqu’un rentre…

Comme maintenant.

Deandre s’est déjà glissé derrière la porte lorsqu’elle toque. Il attend le temps d’une expiration et tourne les trois verrous, aussitôt submergé par la présence de Zaza qui s’engouffre à l’intérieur, fantôme englouti par son drap blanc.  Il est gris, et il s’agit en réalité d’un sweat - mais c’est le même effet de corps invisible, désincarné. Deandre recule d’un pas et la laisse fermer la porte, le visage encore lisse, presque avenant. Elle a cet air incertain et agité qui lui rappelle son entrée fracassante dans la boucherie.

Il va devoir rester calme s’il ne veut pas qu’elle retourne dans la pénombre et le laisse sans lumière.

« Euhh… » La capuche retombe et dévoile sa figure. Les prémisses d’un sourire inconscient retournent ses lèvres. La tenue n’est peut-être pas très flatteuse, mais elle a quelque chose d’une gamine qui a mis les vêtements de son copain.

Quoique.
Cette idée là n’est pas plaisante.

« J'voulais pas tomber sur MJ. » Deandre fait quelques pas en arrière, lui indique la cuisine du bout des doigts. « Vous êtes encore fâchées ? »

Ses théories farfelues sur leur dispute remontent à la surface, mais il préfère les étouffer pour le moment. Il aura bien assez de temps pour s’embrouiller avec d’autres choses plus personnelles. Leur propre relation est suffisamment compliquée - pas la peine d’inclure MJ dedans. Sauf si elle est directement concernée par ce qu’ils font. Ne font pas. Feront.

Ne feront pas.

« Désolée de débarquer en pleine nuit. Tu bosses tôt demain ? Je, j'vais pas m'éterniser, t'inquiètes. »

Il voudrait pourtant qu’elle s’éternise. Qu’elle prenne une place dans son univers, définie et bien connue. Deandre secoue la tête, ressasse ses mots. Si elle ne reste pas longtemps, c’est qu’elle n’a pas grand chose à dire. Un rejet simple donc, l’admission d’une erreur - je sais pas pourquoi je t’ai embrassé, désolée, je regrette…

Peut-être un relent de désir inassouvi, ou une tentative de déterminer si elle ressentait quelque chose.

« T’inquiète pas pour moi. Tu veux boire quelque chose ? Y a un peu de tout. »

Parce qu’il a un peu tout acheté cette après-midi.

Ses yeux cherchent difficilement les siens. Les prunelles de Zaza sont fuyantes, paniquées. C’est une sensation déjà connue - découverte dans le Sub, exaltée dans la boucherie -, celle de pouvoir créer l’angoisse en la regardant avec trop d’insistance.

Il a pourtant besoin de son attention pour ce qu’il va lui dire.

« Je sais pas trop comment commencer. » Et il occupe donc ses mains pour aider les pensées à sortir. Un verre est tiré d’un placard, rempli d’eau. Il s’adosse au comptoir de la cuisine et prend une gorgée - sans soif pour la justifier. « Alors je risque de pas être très cohérent. Déjà, je suis désolé d’avoir été si virulent au téléphone. J’ai du mal à comprendre ce qui t’arrives, et je suppose que ça m'agace. » Une autre gorgée. « Mais j’ai compris que ça me concernait pas. »

Il tapote le verre du bout des doigts. « Ce qui me concerne, par contre, c’est… Nous, je suppose. Et je le comprends pas mieux que le reste. Parce que j’étais persuadé que tu voulais rien avec moi et que tu m’as surpris. Encore. »

Il n’est pas sûr d’être clair. Ses pensées se déversent en un flot parfois hésitant mais presque réconfortant. Garder tout ça à l’intérieur devenait trop difficile.

« M’enfin, peut-être que tu sais pas non plus, en fait. Je t’en voudrais pas, je peux juste pas… Rester dans l’incertitude indéfiniment. Tu me suis ? »
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptySam 29 Fév - 1:30

Vous êtes encore fâchées ? Elle hausse les épaules dans un mouvement négligé. Elle n'a pas envie de parler de ça, mais alors : vraiment pas. Le simple fait de savoir qu'MJ n'est qu'à quelques mètres d'elle a quelque chose d'angoissant. Elle lui emboite le pas en direction de la cuisine, esquisse un bref mouvement de la main comme pour chasser ses paroles. Histoire de se donner bonne conscience sur les raisons qui la poussent à ne pas lui répondre. Elle ne voudrait pas qu'il croit qu'elle l'envoi chier, encore - la pilule a potentiellement un peu de mal à passer.

Elle préfère détourner l'attention, en posant des questions bateau. Elle espère secrètement que Deandre fera la même chose. Qu'ils parleront de tout, de rien - surtout de rien - et qu'elle repartira tranquillement dans une heure, sans que quoi que ce soit d'important n'ait été abordé. Elle a cependant quelques doutes sur ce scénario. Deandre, contrairement à Ali ou MJ, ne semble pas être un adepte des pirouettes qui permettent d'éviter tout sujet trop sérieux ou engageant. C'est tout l'inverse même, et c'est elle qui se retrouve à endosser le mauvais rôle. Ça ne lui plait pas vraiment.

T’inquiète pas pour moi. Tu veux boire quelque chose ? Y a un peu de tout. A vrai dire, elle s'enfilerait bien une bouteille entière de téquila. Histoire de tomber raide morte de façon instantanée et ainsi d'avoir une bonne raison de ne pas pouvoir poursuivre cette conversation. Mais elle a la gorge nouée d'appréhension, les tripes en vracs. Y a rien qui semble vouloir passer. Elle fait non de la tête, ayant du mal à dissimuler son malêtre. —  Non rien, merci. Qu'elle précise dans un souffle.

Elle observe un peu les lieux qui lui sont inconnus. Elle ne pensait pas pouvoir mettre les pieds ici un jour - à cause de Dom. Mais l'endroit lui laisse une drôle d'impression qu'elle ne saurait expliquer vraiment. Tout est propre et bien rangé, mais il lui semble qu'un truc déconne malgré tout. C'est sûrement dans sa tête. Elle voudrait pouvoir inspecter les lieux en toute quiétude, pour tenter de tout découvrir de lui - du moins, juste un peu plus. Mais la cuisine est plutôt impersonnelle et ne peut décemment pas s'éclipser pour aller mener son enquête. Elle verra ça pour plus tard.

Elle continue de tirer sur ses manches, jouant avec de façon répétée, troublée. Elle reste debout, incapable de se poser quelque chose et vient prendre appui contre le meuble derrière elle. Elle cherche quelque chose à dire, mais tout lui semble ridicule et inadapté. De toute façon, Deandre la devance. Bien plus courageux qu'elle. Pas sûr cependant qu'elle puisse apprécier cette qualité ce soir.

Je sais pas trop comment commencer. Elle retient son souffle, c'est arrivé bien plus vite que prévu. Elle fixe le frigidaire, comme s'il était subitement devenu tellement fascinant. Elle a cessé de tirer sur ses manches, s'est immobilisée et son rythme cardiaque semble triple. La chaleur devient étouffante et ce n'est plus uniquement lié au pull. Elle voudrait pouvoir remettre sa capuche sur la tête, juste pour pouvoir disparaitre. Et même ne pas entendre la suite, afin de ne pas être obligée d'y répondre ensuite.

Alors je risque de pas être très cohérent. Déjà, je suis désolé d’avoir été si virulent au téléphone. J’ai du mal à comprendre ce qui t’arrives, et je suppose que ça m'agace. Mais j’ai compris que ça me concernait pas. Elle aussi, elle a du mal à comprendre ce qui lui arrive. Elle tourne enfin la tête dans sa direction, mais ne cherche pas particulièrement à croiser son regard. Elle a trop peur de ce qu'elle pourrait y voir. Du dégoût, oui. Mais surtout une forme de pitié sur ce qu'il s'apprête à lui dire. Il commence doucement pour ne pas trop la brusquer, mais elle sent déjà la suite venir. Elle est déjà prête à prendre la porte et disparaitre dans la nuit.

Ce qui me concerne, par contre, c’est… Nous, je suppose.
Ah. Ça par contre, elle ne l'avait pas vu venir.
Nous ?
Parce que y a un "nous" ?

Elle se fige, perplexe. Ne sait pas quoi penser de ce début de phrase déjà fort déstabilisant. Elle n'a cependant pas le temps de s'éterniser dessus - alors qu'elle voudrait bien, y a de quoi faire 3 thèses sur le sujet tant c'est le merdier dans sa tête à cet instant. — Et je le comprends pas mieux que le reste. Parce que j’étais persuadé que tu voulais rien avec moi et que tu m’as surpris. Encore. Elle est un peu abasourdi. La franchise de Deandre est aussi terrifiante qu'inattendue. Elle n'a pas l'habitude de ça et elle ne sait pas du tout comment le gérer. — M’enfin, peut-être que tu sais pas non plus, en fait. Je t’en voudrais pas, je peux juste pas… Rester dans l’incertitude indéfiniment. Tu me suis ?

Non, là, elle ne suit plus rien.
Et surtout pas le fil de ses pensées.

Elle reste bloquée comme ça, à le fixer vaguement, les bras un peu ballant devant elle, ses doigts accrochés aux manches. Elle le regarde comme s'il venait de lui parler une langue totalement inconnue. Et d'une certaine façon, c'est un peu le cas en fait. Zaza maitrise les mensonges et autres arnaques. Elle a appris à faire semblant d'y croire. Elle a appris à se résigner. Mais elle n'a pas appris à être honnête. Pas comme ça, pas dans ces circonstances.

Les questions se mêlent aux doutes, qui se mêlent aux angoisses.
Est-ce qu'il ment ?
Qu'est-ce qu'il veut exactement ?

Elle se sent stupide à ne pas répondre, consciente du temps qui passe et du silence qui persiste puisqu'elle ne le brise pas. Elle finit par inspirer un grand coup, comme si elle reprenait son souffle après d'interminables secondes d'apnée. Une main glisse dans ses cheveux, elle se gratte nerveusement le crâne, tente de rassembler tous les morceaux du puzzle pour y voir plus clair. C'est un échec.

Ok, hm, wow. J-... je m'attendais pas à ça. Qu'elle finit par avouer, juste pour gagner un peu de temps. Ça veut dire qu'elle lui plait ? Elle n'est pas sûre. Peut-être qu'elle a compris de travers. Peut-être qu'il demande juste ce qu'elle ressent elle et point final. Parce que lui ne ressent rien. Il veut juste savoir. L'angoisse devient violente, elle a l'impression que le col de son pull est en train de se resserrer autour de sa gorge. Elle suffoque un peu, sans faire trop de bruit.  — J'suis pas sûre de bien... comprendre... où tu veux en venir exactement. Elle bute sur les mots, hésite, le regarde par intermittence comme si elle attendait sa validation pour chaque mot qu'elle prononce. Ce qu'elle essaye de lui expliquer, c'est qu'elle n'arrive pas à déterminer où il se positionne lui dans cette affaire.

Il est intéressé ?
Il ne l'est pas ?

Elle n'en sait rien et c'est vraiment flippant. Ses joues se teintent de rose, signe précurseur des émotions qui montent et qui finiront par déborder. Pas tout de suite, mais plus tard. Il en manque encore un peu là. La main sur son crâne passe brièvement sur sa bouche avant de disparaitre dans la manche. Elle se détache du meuble, voudrait bouger mais ne sait pas où aller, ni quoi faire.

En fait... Sa voix se trouble, semble encore plus hésitante, diluée dans des émotions fleurissantes. — J'arrive pas non plus à comprendre c'que toi tu veux. Parler de lui pour ne pas parler d'elle, check. C'est de toute façon vrai. Pour Deandre, son attitude lui parait peut-être évidente. Sûrement qu'il pense avoir été plutôt cohérent à son égard depuis le début. Le hic, c'est qu'avec elle, ça ne dépend pas vraiment de l'attitude la personne. Mais plutôt de la façon dont elle la perçoit et du degré de films qu'elle se monte dans la tête. Et avec Deandre, elle a de quoi remplir de nombreuses salles de ciné.

Elle ne sait plus sur quel pied danser. Si elle doit se laisser prendre d'assaut par ses émotions et redevenir larmoyante. Ou si elle doit se braquer pour se protéger. Il ne lui apparait pas une seule seconde qu'il puisse y avoir une troisième option, pourquoi pas une quatrième même et qui sait encore. Son visage se froisse et il semblerait que la nervosité prenne le dessus, ce qui la conduit à pencher plutôt pour la deuxième option. — Et j'comprends pas c'que t'attends de moi, ni à quoi tu joues. Ça sonne comme un reproche. Le ton qui devient un peu plus vindicatif. Pour elle, il est évident que Deandre cache un truc. Elle attend juste le moment où ça lui pètera à la gueule. Elle se décide enfin à poser son regard dans le sien, la colère lui donne toujours plus de courage. Elle commence à s'agiter, à gesticuler, signe qu'elle perd pied. — Je t'ai embrassé, pourquoi, hé bien parce que, parce que... ! Parce que j'voulais pas qu'on parte fâchés et, et, parce que c'était aussi une façon de dire que même si j'ai pas été fan d'la partie cassage de gueule, j't'en voulais pas et...  Et elle tourne autour du pot plutôt que de dire les choses franchement. Mais elle a trop peur du revers. Elle se souvient encore des déclarations faites à Ali, qui se sont perdues dans les abysses, qui n'ont jamais eu de réponse, ou tout au plus un rire condescendant. Les je t'aime qu'il a souillé en allant en embrasser d'autres. Les petites attentions balayées par des reproches acides.

Alors maintenant, elle est frileuse. Elle l'a toujours été, mais avec Dom c'était bien moins terrifiant. Ali a vraiment tout démoli. Elle s'énerve de plus en plus, haletante, on la croirait presque prête à sortir les griffes et attaquer. — Et si ça t'a gêné, bah, désolée ! J'le referai plus, voilà.  Elle écarte les bras, fataliste. Avant de les envoyer valser dans un geste boudeur pour finalement les croiser sur sa poitrine. — J'sais très bien qu'c'est pas l'idéal de s'retrouver coincé dans ce merdier avec moi. Mains t'inquiètes pas, dès que j'aurais parlé à la journaliste, tu seras libéré de mes horribles humeurs et de moi qui t'envoie chier et je sais plus quoi d'autre encore ! Elle n'arrive plus à s'arrêter maintenant qu'elle est lancée. Elle se redresse et le pointe subitement d'un doigt accusateur. — Et puis de toute façon, pourquoi toi tu m'a embrassé dans le Sub, hein ? Elle lui crie presque dessus, comme s'il avait fait quelque chose d'horrible - alors qu'elle avait très largement participé au déclenchement de ce baiser. C'est plus fort qu'elle, elle se persuade que tout a commencé à ce moment-là, un pari peut-être ? Qu'il n'aurait pas pu terminer à cause du corps de Kelly. Et aujourd'hui il s'accroche, jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il veut. Il la manipule en endossant le rôle du gars honnête et droit, pour mieux la poignarder ensuite.

Elle ne se laissera pas faire.
Pas cette fois.
Même si en réalité, il est déjà un peu trop tard pour ça.
Elle s'est accrochée, le mal est fait.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptySam 29 Fév - 3:08

Elle refuse toutes les distractions.
Alors il plonge dans le vif du sujet, une plaie suintante.

La situation est nouvelle, mais elle a un arrière-goût de déjà vu. Il s’est déjà dévidé devant Zaza avec la sensation de tomber dans le néant, chaque syllabe plus creuse que l’autre. Ses yeux doivent finalement quitter sa figure pour ne pas perdre le fil déjà ténu de ses pensées. Son incrédulité est désarmante, effarante. Il est toujours impressionnant de constater à quel point leurs pensées s’éloignent l’une de l’autre, complètement étrangères, chargées de ressentis dénaturés.

Ils ne se sont peut-être jamais compris.

Zaza semble abasourdie, les bras un peu ballants, noyée dans son sweat trop grand. Le silence s’installe dans son appartement, insolite. Il n’a pas l’habitude de se sentir à la mauvaise place dans l’endroit qu’il habite. N’a pas non plus l’habitude de vivre sans écho - les rires interminables de Dom, les jappements de Splinter et les rumeurs de la rue s’entremêlent souvent à l’arrière de son esprit, un fond sonore presque rassurant.

Il boit une gorgée d’eau pour défaire le noeud qui serre sa gorge. Zaza aspire l’air comme si elle remontait à la surface, cherche des réponses sur celle de son crâne. Deandre l’observe avec une tranquillité un peu feinte. Il est probable qu’elle neutralise progressivement sa fébrilité avec son agitation - si elle a été capable de l’énerver par le passé, il est toujours retombé dans un certain calme pour tempérer ses excès émotifs et rétablir leur fragile équilibre.

« Ok, hm, wow. J-... je m'attendais pas à ça. » Il est surpris sans l’être vraiment. Ses propres pensées lui sont intimement connues depuis longtemps - trop. Il a eu le temps de les ressasser, de les soupeser. Il a même tenté de les rationaliser. Mais Zaza a toujours une perspective différente et inattendue. « J'suis pas sûre de bien... comprendre... où tu veux en venir exactement. » Deandre soutient les petits regards incertains qu’elle lui jette. Détourne seulement les yeux pour poser le verre sur le comptoir et croiser les mains devant son corps.

Lorsqu’il la regarde à nouveau elle semble avoir rougi - mais il peut s’agir d’une illusion nocturne. Il a deviné qu’elle n’a pas fini de parler et lui laisse le temps de réfléchir, formuler ce qu’elle a à dire. Lui-même tente de définir ses sentiments, d’expliciter ce qu’il ressent en sourdine. La concentration est rendue difficile par l’appréhension, la crainte de ce qu’elle va sortir. Ses prochains mots pourraient l’abattre d’un coup, facilement. Il lui suffirait de le détruire en quelques syllabes bien calibrées.

« En fait… J'arrive pas non plus à comprendre c'que toi tu veux. » Elle n’a pas entièrement tort. Il s’est toujours plié à ce qu’elle pourrait désirer, sans jamais véritablement considérer ce qu’il voulait personnellement. Deandre prend ce que Zaza veut bien lui donner, sans vraiment savoir ce qu’il ferait de tout.

Son minois se froisse un peu. Il la sent - cette tension qui était montée dans la boucherie, une implosion subite et implacable. Son corps se tend un peu, mais il se force au calme, cille et inspire profondément. S’énerver ne fera qu’alimenter un peu plus la nervosité qui imprègne l’air, pèse déjà sur la langue de Zaza. « Et j'comprends pas c'que t'attends de moi, ni à quoi tu joues. »

Ses doigts se démêlent. Deandre présente des paumes indécises, le ton ferme et volontairement pondéré. « J’ai l’air de jouer ? » Le reproche de Zaza, à peine dissimulé, est presque familier. Elle était déjà persuadée qu’il s’amusait la dernière fois, trompait une fille imaginaire dans son dos. Il ne devrait donc pas être surpris par cette attitude - mais elle demeure vexante et injuste. On ne l’avait jamais considéré comme un salaud jusque là.

Pas dans ce domaine.

Zaza braque son regard dans le sien et s’agite. La machine est lancée. « Je t'ai embrassé, pourquoi, hé bien parce que, parce que... ! Parce que j'voulais pas qu'on parte fâchés et, et, parce que c'était aussi une façon de dire que même si j'ai pas été fan d'la partie cassage de gueule, j't'en voulais pas et… » Et c’est toujours mieux que ses craintes de tout à l’heure, même si ce n’est pas particulièrement rassurant. Elle n’avait manifestement pas d’idée particulière derrière la tête. Un élan spontané.

« Et si ça t'a gêné, bah, désolée ! J'le referai plus, voilà. » Ses bras s’écartent et dansent finalement dans les airs, indécis, dramatiques. « J’ai pas dit que ça m’avait gêné. Ou que je voulais plus que tu le fasses. Si c'était juste moi on s'embrasserait plus souvent. »

« J'sais très bien qu'c'est pas l'idéal de s'retrouver coincé dans ce merdier avec moi. Mais t'inquiètes pas, dès que j'aurais parlé à la journaliste, tu seras libéré de mes horribles humeurs et de moi qui t'envoie chier et je sais plus quoi d'autre encore ! » Il se redresse, interpellé par la virulence des propos. Sa bouche s’entrouvre, déjà prête à lancer une réplique, lorsqu’un doigt le vise, implacable. « Et puis de toute façon, pourquoi toi tu m'a embrassé dans le Sub, hein ? » C’est un reproche, une accusation. Deandre demeure immobile, arrêté par la question. Il n’avait pas même envisagé que Zaza doute de ses intentions dans le Sub. Se refuse presque à considérer cette soirée sous un oeil noir - les minutes écoulées avant la découverte du corps de Kelly sont devenues sacrées, intouchables.

Quelques instants pour rassembler ses idées.

« D’abord, j’ai jamais dit que ça me dérangeait d’être coincé avec toi dans cette histoire. Tu nous a beaucoup aidé jusque là et je te suis reconnaissant de nous avoir sorti de la merde avec ce fils de pute d’Adam. Ensuite, j’ai pas envie d’être libéré de toi, Zaza. Qu’est ce qui te donne l’impression que je veuille me débarrasser de toi alors que t’es dans ma cuisine en pleine nuit ? Et puis le Sub... » Il reprend subitement une gorgée d’eau. Le verre claque contre le comptoir lorsqu’il le repose. « On s’est embrassés dans le Sub parce que c’était naturel, c’était… La soirée se passait bien, non ? On se connaissait pas trop, j’ai tenté ma chance lorsque j’t’ai abordé. A la base je voulais savoir pourquoi t’étais devenue un peu sèche lorsque je te croisais dans le hall… Et puis après j’ai un peu oublié mon objectif... Mais en quoi c'est important ? Pourquoi j'aurais eu de mauvaises intentions ? » Deandre passe une main dans sa nuque. Toute la vérité est déballée, mise à nu, sans qu’il ne sache si ça soulage ou encombre. Ses épaules se haussent finalement avant de retomber, désemparées.

« T’as raison lorsque tu dis que tu peux pas comprendre ce que j’veux. J’en sais rien. Depuis le début j’y vais à l’instinct et j’essaye de déterminer si tu veux de moi ou pas. Mais j’arrive pas à trouver la réponse. Si je savais, peut-être que je pourrais être plus clair, te dire autre chose que des évidences, comme le fait que tu m’attires. »

Ça, au moins, elle doit s’en douter.
N’est-ce pas ?
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyLun 2 Mar - 8:41

J’ai l’air de jouer ? Oui.

Ou non.
Peut-être. En fait, elle n'en sait rien. Elle ne fait qu'appréhender le pire pour éviter la désillusion brutale. Celle qui entaille le cœur et brise l'esprit. Et elle n'en a pas besoin, elle est déjà suffisamment brisée comme ça.

Elle bredouille, ne sait pas quoi répondre à ça, n'a aucun argument sensé pour venir étayer cette hypothèse foireuse. Elle s'enfonce toute seule et décide simplement d'ignorer sa question pour poursuivre son discours décousu.

J’ai pas dit que ça m’avait gêné. Ou que je voulais plus que tu le fasses. Si c'était juste moi on s'embrasserait plus souvent. Elle manque de s'étouffer, surprise par cette honnêteté simple. Les choses sont dites, pas à demi-mots, il n'y a pas de doutes qui planent, de sous-entendus, de choses qu'elle devrait deviner, espérer ou craindre. Les choses sont dites, tout simplement. Et ça la décontenance, elle perd progressivement ses moyens, n'a pas l'habitude de faire face à une telle situation. Une part d'elle a envie de lui crier qu'elle aussi elle en a envie ; quitte à se jeter sur lui immédiatement pour le lui prouver. Mais comme toujours, ce n'est pas cette partie qui gagne. Trop faible, trop vite étouffer par toutes les angoisses qui elles, pèsent bien plus lourd. Elle inspire pénible, la sensation que sa cage thoracique est comprimée. Encore une fois, elle ne sait pas quoi répondre à ça. Sa bouche s'ouvre, l'air ne filtre pas, les mots restent bloqués. Elle se ravise, incapable de faire preuve d'une telle franchise elle aussi. Trop habituée à tout taire, tout garder pour elle. Pour ne pas faire peur, pour ne pas se faire mal.

Alors elle poursuit encore une fois, piétinant les mots de Deandre pour pouvoir continuer son petit laïus. Il reste impassible, semblant éponger et équilibrer les humeurs instables de Zaza. Il est particulièrement doué pour ça ; sauf lorsqu'il s'agit de confronter des meurtriers.

Zaza se tait enfin, à bout de souffle, à bout d'excuses, à bout d'accusations. Ne reste plus qu'une incertitude stressante sur la réaction du garçon. La crainte de se faire chasser d'ici comme une malpropre. Un dégage, ponctué d'un et ne revient plus jamais. Elle l'attend si fort, l'espère presque, assez étrangement. Comme si suivre le cheminement habituel des choses avait quelque chose de rassurant au milieu de toute la douleur que ça engendre. Mais Deandre continue de foutre le bordel dans ses habitudes et ses obstinations. Il dérange tout, réagit autrement, de façon imprévisible et Zaza est démunie face à ça. Anxieuse, même.

D’abord, j’ai jamais dit que ça me dérangeait d’être coincé avec toi dans cette histoire. Tu nous a beaucoup aidé jusque là et je te suis reconnaissant de nous avoir sorti de la merde avec ce fils de pute d’Adam. Ouais, après les avoir foutu elle-même dans la merde. Elle croise les bras, serre les dents. Appréhende la suite en se murant dans le silence. — Ensuite, j’ai pas envie d’être libéré de toi, Zaza. Qu’est ce qui te donne l’impression que je veuille me débarrasser de toi alors que t’es dans ma cuisine en pleine nuit ? Elle baisse les yeux, un peu honteuse. Gênée de tout comprendre de travers, gênée de s'imaginer autant de choses en permanence. De voir le mal partout, même là où il n'est peut-être finalement pas. Elle déglutit lentement, hausse mollement les épaules, avouant sans dire un mot qu'elle n'a toujours pas d'argument. Juste des impressions, des sensations. Juste sa tête qui déraille et ses pensées qui s'emmêlent pour lui jouer des tours. — Et puis le Sub... On s’est embrassés dans le Sub parce que c’était naturel, c’était… La soirée se passait bien, non ? Très bien. Trop bien, en fait. C'est là qu'elle a commencé à se méfier. Pas forcément beaucoup sur le coup, l'alcool aidant à annihiler toutes ses angoisses les plus profondes. C'est plus tard que c'est venu, quand ils sont sortis du Sub et que la réalité les a rattrapé, qu'il n'y a pas plus l'alcool pour la rendre légère et lui faire croire à un monde dans lequel elle pourrait plaire  à quelqu'un. Quelqu'un comme lui. Elle hoche très discrètement la tête pour affirmer, juste un mouvement, par réflexe. — On se connaissait pas trop, j’ai tenté ma chance lorsque j’t’ai abordé. A la base je voulais savoir pourquoi t’étais devenue un peu sèche lorsque je te croisais dans le hall… Ah oui, ça. Ca fait battre son cœur un peu plus fort. La réponse devrait lui plaire, mais elle n'est pas prête de lui souffler. Elle détourne la tête, pince les lèvres, comme pour s'empêcher de laisser filtre la moindre information à ce sujet par mégarde. — Et puis après j’ai un peu oublié mon objectif... Mais en quoi c'est important ? Pourquoi j'aurais eu de mauvaises intentions ?

Parce que vous en avez tous.
C'est ce qu'elle a envie de lui répondre, de lui hurler même.

Et ça se voit, sa poitrine se gonfle, ses lèvres s'entrouvrent très légèrement pour laisser échapper un filet d'air saturé de haine. Mais elle se retient, resserre les lèvres et ravale tout. Et ça la bouffe de l'intérieur. Elle décroise ses bras, fait mine de s'intéresser à ce qui traine sur le meuble derrière elle, juste pour détourner sa propre attention et se calmer. Deandre ne doit pas payer pour les autres. Pour tout ceux qui sont passés avant.

T’as raison lorsque tu dis que tu peux pas comprendre ce que j’veux. J’en sais rien. Depuis le début j’y vais à l’instinct et j’essaye de déterminer si tu veux de moi ou pas. Mais j’arrive pas à trouver la réponse. Si je savais, peut-être que je pourrais être plus clair, te dire autre chose que des évidences, comme le fait que tu m’attires.
Non !

Le cri est parti tout seul, en même temps qu'elle a tourné la tête en entendant ses derniers mots. Ses joues rosissent encore plus, trahissant toute l'activité sous sa peau. Elle respire plus vite, tiraillée par la colère et l'espoir. Elle a envie d'y croire, tellement fort. Mais ça lui fait peur. Alors elle attaque maladroitement, comme un animal blessé qui tenterait de paraitre plus fort face aux prédateurs. Elle recommence à s'agiter, submergée par ses émotions dévastatrices. — Pourquoi tu s'rais attiré par moi de toute façon, hein ? Elle perd le contrôle, trop occupée à lutter pour ne pas se noyer dans sa propre tête. — Y a rien qui va chez moi, rien ! Ses mains s'agitent autour d'elle, comme pour appuyer ses propos. Comme pour lui dire regarde comme j'suis laide, regarde comme j'suis folle. Elle poursuit. — Tu dis ça, mais y a quelques heures tu t'plaignais d'moi alors me prend pas pour une conne au bout d'un moment. Elle s'énerve de plus en plus, ne sachant plus réellement contre qui sa colère est dirigée. — J'les connait vos combines, t'es pas le premier à m'faire le coup et j'commence à en avoir RAS LE CUL d'être la pauvre conne qu'on peut prendre et jeter comme ça, parce que j'suis pas "assez bien" pour mériter autre chose. Sa voix vibre de rage, c'est la première fois qu'elle verbalise tout ça et ça lui fait perdre pied. Elle s'approche de lui, furie déchainée. — Et de toute façon, ça veut dire quoi "tu m'attires", hein ? Elle se contredit toute seule en acceptant subitement l'idée que tout ça puisse être réel. Elle écarte les bras pour désigner la cuisine. — Tu veux m'prendre dans ta cuisine pour la nuit avant d'me dire d'me tirer ? Elle pointe son index vers lui, remontée à bloc. — Bah j'te préviens, c'est mort ! T'auras rien d'tout ça parce que moi, c'est pas ça que j'veux avec toi ! L'information est sortie toute seule, elle n'a rien pu retenir. Elle se fige, perplexe. Elle recule d'un pas, ne sachant pas à quel point il a pu comprendre la vérité qui plane derrière ses mots. Elle devient nerveuse, recule encore, se met à bredouiller, s'emmêlant les pinceaux. — Parce que... parce que, je-j'veux rien du tout. Elle détourne les yeux, panique. Elle n'a jamais su mentir.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyLun 2 Mar - 13:14

« Non ! »

Ça a l’air de sortir du cœur - arraché au ventricule et encore saignant. Deandre se fige, Zaza s'agite. Elle semble même plus angoissée qu’avant, la respiration forte et le corps qui se tord, comme si elle essayait de se vider un peu plus, peut-être de se déchirer en le faisant. Non quoi ? Quelle chose peut-elle rejeter avec tant de virulence ? Comme d’habitude, il évolue sur un champ de mines. Le moindre mot de travers équivaut à un pas maladroit, un pied posé sur une déflagration, une explosion de violence et d’incompréhension.

Et il commence à souffrir.

« Pourquoi tu s'rais attiré par moi de toute façon, hein ? »

Il l’avait déjà deviné. À demi-mots, par moments. Les signes précurseurs étaient déjà dans le Sub, lorsqu’elle lui avait avoué ne pas comprendre pourquoi il voudrait d’elle. Elle avait esquivé, cette fois - l’avait emmené danser, l’avait emmené oublier. Mais son manque de confiance en elle éclate de nouveau à la surface, évident, terrifiant. Une sorte de désamour viscéral qu’il contemple avec la mâchoire serrée, incapable de la détromper, d’effacer ce surplus de haine, de méfiance. Il n’a pas les moyens de détruire ce qu’elle dévoile. Personne ne le peut vraiment.

Il est presque rageant de constater qu’il en a quand même envie. Approcher, la prendre dans ses bras, la rassurer.

Mais Zaza crie encore, en plein dans sa crise.

« Y a rien qui va chez moi, rien ! »

C’est faux. Elle s’est juste persuadée du contraire sans qu’il ne sache comment, pourquoi, à quel moment quelque chose s’est brisé en elle et a saboté tout ce qu’elle pourrait vivre - avec lui, avec un autre.

« Tu dis ça, mais y a quelques heures tu t'plaignais d'moi alors me prend pas pour une conne au bout d'un moment. » Un autre faux-pas.

« J'les connait vos combines, t'es pas le premier à m'faire le coup et j'commence à en avoir RAS LE CUL d'être la pauvre conne qu'on peut prendre et jeter comme ça, parce que j'suis pas "assez bien" pour mériter autre chose. »

C’est donc ça.

L’accès de rage a le mérite de révéler des choses, de les expliciter. Il y avait quelqu'un, ou alors il y en a eu plusieurs, qui ont contribué à l’effritement, l’effondrement. Un inconnu se dresse subitement entre eux, silhouette étrangère, invisible. Celui auquel elle s’adresse vraiment et qu’il n’est pas, ne sera jamais.

Son calme apparent commence à se fissurer. Deandre se tord les mains, sent la vague de colère qui roule, échauffe l’esprit et se loge entre les omoplates, une sensation d’inconfort omniprésente. Il rive les yeux sur Zaza, se détache du comptoir. Elle aussi s’est rapprochée, comme si elle voulait mieux le frapper avec ses mots.

« Je commence à en avoir marre que tu me traites comme un gars que je connais même pas. Je sais pas qui il est, mais je suis pas lui. Et va falloir que t’arrêtes de te comporter comme si c’était le cas. Si t’as envie de te disputer avec, t’as qu’à aller le trouver au lieu de le faire avec moi. »

Elle pourrait, après tout - c’est peut-être lui qu’elle veut voir et lui qu’elle veut embrasser à chaque fois qu’elle cède à une pulsion incompréhensible, crash de lèvres et coeurs naufragés.

« Et de toute façon, ça veut dire quoi "tu m'attires", hein ? Tu veux m'prendre dans ta cuisine pour la nuit avant d'me dire d'me tirer ? » Sa bouche s’entrouvre sur l’indignation qu’elle provoque, les sourcils froncés, les mains levées comme pour se défendre. Elle l’accuse encore de vouloir l’utiliser, la jeter, après lui avoir reproché de ne pas pouvoir la désirer. Comme si elle pouvait savoir ce qu’il veut mieux que lui, comme s’il était quelqu'un d’autre, l’idée qu’elle s’est sûrement faite de tous les hommes qui s’intéressent à elle.

Le sarcasme lui pend à la langue et il ne peut le retenir, le ton froid, cassant. « Ouais, clairement. Je vais toujours à des enterrements avec les filles que j’veux serrer contre mon frigo. T’as tout deviné. C’est ça mon jeu. »

« Bah j'te préviens, c'est mort ! T'auras rien d'tout ça parce que moi, c'est pas ça que j'veux avec toi ! » La table est plus proche que le comptoir. Il abat sa paume dessus, lève une autre paume frustrée qui fend les airs. C’est comme le doigt qu’elle pointe dans sa direction, une façon d’appuyer les mots, de leur donner toute leur importance. « Mais moi non plus putain ! » Sa respiration s’est accélérée et il doit se concentrer pour retrouver un rythme plus calme. Elle lui donne envie de s’arracher les cheveux, les pensées fébriles, incohérentes. Bien sûr qu’il ne veut pas s’en servir pour s’en débarrasser au petit matin. Il n’aurait pas insisté si cela avait été le cas, n’aurait pas ressenti ce manque, ce besoin de la voir, n’aurait pas cherché à lui parler ce soir pour déterminer ce qu’elle veut vraiment -

« Parce que... parce que, je-j'veux rien du tout. »

Zaza a reculé.
Le silence tombe.

Sa respiration n’est pas retombée. Il déglutit difficilement et fixe ses yeux fuyants - ils sont deux à vouloir s’échapper, disparaître. La vérité est sortie. La vérité est sortie et il n’en veut pas, n’en veut plus, préférerait le doute qu’il souhaitait pourtant dissiper aujourd’hui. Elle lui donne au moins de quoi l’oublier, une sincérité désarmante qui le débarrasse de tous ses doutes…

Mais pas tellement, puisqu’il est toujours là, insidieux. Peut-être désespéré.

« Au moins t’es claire. »

Le ton est ferme mais on peut sentir l’épuisement qui affaisse les syllabes, la déception qui étouffe les mots. Deandre inspire profondément, débat avec lui-même. Il pourrait lui donner son parapluie maintenant - faire ses adieux et soigner ses plaies dans un silence retrouvé, une tranquillité factice. Il pourrait aussi toucher l’incertitude, ouvrir plus encore une plaie béante.

Les deux options sont aussi douloureuses l’une que l’autre.

Mais c’est le doute qui prend le dessus, l’enjoint à faire quelques pas dans sa direction. Il envahit peu à peu son espace, se désintéresse totalement de la gêne qu’il peut occasionner. Il a besoin de la regarder de près, de capturer la vérité dans ses yeux.

« Tu peux répéter ? Histoire que ça rentre. Après j’te fous la paix. T’entendras plus parler de moi. »
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Zaza Molina
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statut : célibataire, la tête occupée par un gars qu'elle fait mariner malgré elle.
quartier : à north end, elle vit encore chez ses parents. faut dire qu'elle aime vivre là-bas, y a toute sa famille qui passe en permanence, c'est un putain de squat et zaza n'a pas le cœur à vivre toute seule. le silence lui fait peur et se retrouver en tête à tête avec ses démons aussi.
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyLun 2 Mar - 14:00

Je commence à en avoir marre que tu me traites comme un gars que je connais même pas. Je sais pas qui il est, mais je suis pas lui. Et va falloir que t’arrêtes de te comporter comme si c’était le cas. Si t’as envie de te disputer avec, t’as qu’à aller le trouver au lieu de le faire avec moi.

Elle aimerait bien. Mais il s'est volatilisé.

Elle réalise malgré tout partiellement de l'absurdité de la situation et des reproches qu'elle lui fait. Il est condamné avant même d'avoir pu être jugé. Ils le sont tous, sans exception. Elle érige des barrières entre elle et les hommes, se perd dans des amalgames qui en feront bondir plus d'un, se prive de tout par peur du pire. Et à force, elle en a même oublié le meilleur. Elle a oublié cette saveur, elle a oublié qu'ils ne sont pas tous les mêmes. Que le problème, ce n'est peut-être pas eux. Mais elle. Et comme pour les fois précédentes, elle n'a rien à répondre à ça. Il démonte toutes ces attaques une à une, désamorce ses bombes et elle se retrouve à livrer bataille dans le vide, courant vers une défaite certaine. Elle s'essouffle, se perd en chemin, se bat contre du vent et s'épuise toute seule, distançant Deandre, le laissant dans son sillage. Il ne prend pas à son petit manège, bien trop avide de vérité et de faits. Deandre est violemment ancré dans une réalité qui elle, lui échappe totalement. Coincé dans deux mondes différents, ils ne font que s'effleurer au bord des frontières de leurs univers respectifs. Reste à savoir si elle parviendra à sauter le pas pour pénétrer dans le sien.

Ses accusations se contredisent et elle ne s'en rend même pas compte, baignant dans une confusion trop dense. Elle devient vulgaire, grotesque et Deandre se prend l'impact sans comprendre ce qui vient de lui tomber sur la gueule. La bouche ouverte, sur la défensive, comme s'il peinait à croire ce qu'il vient d'entendre. Et l'a trop cherché pour qu'il reste calme plus longtemps. Elle sent une certaine impatience émaner de lui, la colère d'être traité comme quelqu'un qu'il n'est pas. — Ouais, clairement. Je vais toujours à des enterrements avec les filles que j’veux serrer contre mon frigo. T’as tout deviné. C’est ça mon jeu. Elle se sent défaillir, capte très bien le sarcasme mais y a cette insupportable voix dans sa tête qui hurle : tu vois, j'avais raison. Ça lui donne envie de pleurer, de frustration, de fatigue. Elle sait que la voix ment, parce que c'est trop gros pour pouvoir être vrai. Parce que Deandre n'a jamais rien laissé paraitre qui puisse aller dans ce sens. Parce que MJ l'aime bien et que ça veut dire beaucoup - elle déteste tous les hommes. — C'est pas drôle De ! Qu'elle crache sur un ton aigüe, passant ses mains dans ses cheveux, les planquant en arrière. Comme si elle cherchait à compresser son crâne pour le faire taire.

Elle gueule encore une fois, un aveux à peine masqué qui en profite pour se glisser parmi le reste, l'air de rien. La main de Deandre claque sur la table et elle sursaute à moitié, continuant à lui faire face malgré tout. —  Mais moi non plus putain ! Elle a envie de lui hurler : mais qu'est-ce que tu veux alors ? Ç’aurait été bien plus constructif que la suite. Ce retranchement qui s'opère subitement lorsque l'esprit se sent trop en situation de faiblesse. Elle recule, bredouille un odieux mensonge qui lui brûle la langue. A moins que ce ne soit les regrets.

Le silence qui suit est étouffant et lui saute à la gorge. Elle passe une main dessus pour la masser et essayer de la détendre. Mais rien à faire. Elle appréhende la suite. Il va la foutre dehors, c'est sûr maintenant. Elle n'ose même plus le regarder. Honteuse d'avoir dit un bout de vérité, honteuse d'avoir ensuite menti. Elle se sent ridicule, incapable de se comporter comme une personne normale. Y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond chez elle, plus le temps passe et plus elle en prend conscience. Ça dépasse le stade de la sensibilité exacerbée. Et ça la fait flipper.

—  Au moins t’es claire. Elle se renfrogne, le ton de sa voix lui arrache un frisson désagréable. Son visage se crispe dans une tentative maladroite de camoufler toute la peine qui l'envahit. Les hommes n'ont même plus besoin de quoi que ce soit pour lui faire du mal, elle le fait toute seule dorénavant. Elle anticipe tout et alimente une légende qu'elle s'est montée de toute pièce dans sa tête. Côtoyer MJ n'a probablement jamais aidé. Elle ne sait pas quoi faire, ne sait pas si elle doit partir d'elle-même ou attendre qu'il lui dise de le faire. Elle continue de passer sa main sur sa gorge qui se serre de plus en plus, une boule est venue tout bloquer et elle peine à faire filtrer l'air.

Deandre s'approche, elle se fige, continue de regarder le sol. Il est trop près désormais et ça fait accélérer son rythme cardiaque. Elle ne sait pas à quoi s'attendre, Deandre est trop imprévisible pour elle. — Tu peux répéter ? Histoire que ça rentre. Après j’te fous la paix. T’entendras plus parler de moi. Elle ne réagit même pas, totalement raide. L'appréhension fait battre le sang contre ses tempes, son pouls qui s'emballe, la panique vient chauffer ses joues. Elle finit par déglutir, toujours muette, toujours fuyante. Elle a réussi à mentir misérablement une fois, sous le coup de l'émotion. Mais elle là, elle n'y arrivera pas. Les mots refusent de sortir, tout son corps refuse d'écouter sa tête, comme s'il en avait assez de cette dictature impitoyable. Il lui faut plusieurs secondes avant de se remettre légèrement en mouvement. Ses lèvres qui s'entrouvrent, l'air qui recommence à circuler lentement, timidement.

Elle se décide finalement à relever la tête vers lui. L'impression que celle-ci pèse une tonne. Elle croise son regard et il lui faut une bonne dose de courage pour l'affronter. Pas très assurée, elle finit par hocher doucement la tête de gauche à droite.

Non.

Non elle ne peut pas le répéter. Parce qu'elle ne le pense pas. Parce qu'elle n'a pas envie qu'il croit ça. Son regard se baisse et se perd sur le torse de Deandre à hauteur des yeux. Elle est complètement effrayée, ne sait plus ce qu'il faudrait qu'elle fasse. Elle a instauré une telle fragilité entre eux qu'elle a peur de tout faire voler en éclats au moindre mot, au moindre geste. Elle a peur que Deandre la repousse, fatigué de ses aller-retours. De ses oui, puis de ses non. Elle lève une main avec prudence, vient s'agripper au t-shirt du garçon, d'abord fébrilement puis un peu plus fort, comme pour s'assurer qu'il ne va pas filer, disparaitre.

Sa respiration s'accélère, elle tente de libérer sa trachée pour pouvoir se remettre à parler. Mais sa voix est faible, un peu enrouée. Elle parle tout bas, comme une confession des plus secrètes. — J't'ai embrassé dans la ruelle... Elle marque une pause, ne le regarde toujours pas. ...parce que j'en avais envie. Ses doigts froissent nerveusement le tissu. Elle produit un effort surhumain à cet instant, même si Deandre ne s'en rend probablement pas compte. Sa voix tombe encore plus bas, comme si elle avait honte. — J'en ai tout l'temps envie. Elle se rapproche de lui, presque tremblante d'émotions. — Depuis un moment. Depuis avant le Sub. C'est un peu sa façon à elle d'expliquer son changement d'attitude dans les escaliers. De lui dire : tu me plais depuis un bail espèce d'idiot.

Elle est submergée par ce calme revenu, mais chargé d'un tas de choses effrayantes. La voix hésitante, elle souffle. — J'suis désolée. Désolée d'être folle, désolée de t'avoir fait du mal, désolée de ne pas savoir ce que je veux, désolée de t'avoir mal jugé, désolée de ne pas te faire confiance. Elle trouve enfin le courage de relever les yeux vers lui, elle se met en apnée sans même s'en rendre compte. Peut-être qu'il ne sera pas convaincu. Peut-être qu'il est trop fâché, peut-être qu'il est trop tard. Elle ne pourrait même pas lui en vouloir.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyLun 2 Mar - 15:28

« C'est pas drôle De ! » Non, ça ne l’est pas. La situation peut tout au plus lui tirer le genre de ricanement amer qui sort lorsqu’on est nerveux, excédé, sur le vif et poussé à bout. Ce n’est pas drôle non plus que Zaza l’ait affublé d’un surnom instinctivement, parce qu’ils sont assez proches pour ça mais pas assez pour le reste, pour ce qu’il veut, pour ce qu’elle ne veut pas.

Elle ne veut rien.

Et lui veut tout. Ça le frappe lorsqu’il la regarde, trop proche d’elle maintenant. Il ne veut pas qu’elle s’en aille, ne veut pas qu’elle quitte sa vie. Il pourrait peut-être se rattraper en proposant la trêve habituelle, le sacrifice qui fait souffrir les deux parties - on peut rester potes, au moins - ce mensonge hypocrite qui ne tient pas longtemps parce que le garçon veut la fille, la fille ne veut pas le garçon. Et il veut, veut, veut, ne veut pas qu’elle réponde, ne veut pas qu’elle répète. Le silence brode une incertitude qui l’enveloppe comme pour lui faire plaisir, déchire en même temps son coeur qui trépigne, s’agite. Elle va bientôt ouvrir la bouche et lui donner ce qu’il a réclamé. Il devra faire avec. Prendre le parapluie, le lui tendre. Ouvrir la porte et la laisser sortir de sa vie.

Ou alors elle ne dira rien, trop craintive.

Sa bouche s’entrouvre finalement, mais elle ne fait qu’exhaler un peu plus d’indécision. Deandre est suspendu à ses lèvres, penché en avant, comme s’il allait piétiner les mots dès qu’ils seront tombés.

Leurs yeux se rencontrent. Le menton imprime un mouvement de négation. Non.

Non ?

Il n’a pas le temps de chercher la confirmation dans ses prunelles, parce qu’elles tombent au niveau de son torse, fuient les questions hésitantes qui naissent, débordent sur sa langue. Il a envie de se saisir de son menton, de refaire le mouvement qu’elle vient d’esquisser. Non. Non à quoi, Zaza ? Non à moi, ou non à ce que tu viens de dire ?

Une main s’accroche à son t-shirt. Il baisse les yeux pour la regarder. L’espoir est en train de monter, moins insidieux que le désespoir ou le regret. C’est une vague réconfortante mais pas moins étouffante, qui envahit la tête et emballe le pouls, suspend dans le moment d’hésitation, celui durant lequel se joue la suite des événements. Zaza refuse de se répéter et s’accroche à lui comme si elle avait du mal à le quitter, comme si elle avait peur qu’il recule. Comme si elle partageait ses propres craintes.

« J't'ai embrassé dans la ruelle... » Ce n’est pas ce qu’il a demandé. Ce n’est pas ce qu’il a demandé et c’est mieux, tout ce qu’il n’osait pas espérer, tout ce à quoi il s’accroche, le corps figé, la respiration lente, profonde. « ... parce que j'en avais envie. » Ses doigts triturent le tissu. Il entrouvre déjà la bouche, mais elle se referme lorsqu'elle poursuit, le ton infiniment bas, délicat, fragile. C’est une confession. « J'en ai tout l'temps envie. »

Moi aussi. C’est ce qu’il a envie de dire, de lui faire entrer dans le crâne, pris par cette frénésie que provoque l’honnêteté. Il n’a jamais vraiment réussi à lui arracher la vérité jusque là - mais cette fois, il veut croire que c’est sincère, qu’elle ne parle pas seulement pour l’apaiser, le rassurer. Elle bascule simplement dans ce qu’elle aurait dû dire depuis le début, après s’être retranchée dans ses défenses, sa façon de se protéger.

« Depuis un moment. Depuis avant le Sub. »

Ses sourcils se haussent.
Il ne s’attendait pas à ça.

« Oh. » Un instant de plus pour que l’impact le touche vraiment. « Oh. »

Les souvenirs l’envahissent et se bousculent, trop nombreux pour qu’il puisse véritablement faire le tri. C’est toute leur relation qu’il doit voir d’un nouvel oeil, sous un autre angle. Il s’était persuadé qu’il lui faisait un peu peur, n’avait jamais deviné qu’il aurait pu l’attirer avant le Sub. La suite des événements n’avait en rien conforté cette éventualité.

Il se demande depuis le début si elle veut de lui, alors que son début à elle est encore plus ancien que le sien.

« J'suis désolée. »

Leurs yeux se rencontrent. Les siens nagent encore dans la confusion qu’elle a provoqué, toutes ces choses qu’elle a réussi à cacher, dissimuler. Il ne s’est douté de rien. Pourrait même encore douter de ce qu’elle vient de lui dire, considérer qu’elle joue avec lui, le noie pour ensuite lui tendre la main, le tirer des tréfonds.

Il soupire.

Sa main se pose sur celle qu’elle a posé sur son torse. Il la détache doucement mais fermement du tissu et tire pour qu’elle cède au mouvement qu’il amorce, la posant dans son dos, près de la hanche. C’est un début d’étreinte qu’elle peut appuyer si elle le souhaite. Ses doigts s’attardent un instant sur sa main, comme pour lui demander silencieusement de rester là, de lui donner ce moment. Son autre main flotte dans les airs, indécise. Elle se pose finalement sur sa joue, l’effleure délicatement.

« T’es vraiment pas facile à comprendre. » Il l’a soufflé doucement, mais pas sur le ton de la réprimande. Seulement celui d’un constat encore un peu surpris.

« Si tu m’avais dis ça avant, on se serait fait beaucoup moins mal l’un à l’autre. Je sais pas pour toi mais ça m'épuise de m'embrouiller tout le temps. » C’est cela qui prend l’inflexion d’un reproche soucieux mais pas virulent. Il finit toujours par être indulgent avec elle, avec tout le monde.

Les doigts qui effleuraient sa joue tombent sur son menton, prêts à disparaître au moindre mouvement de négation.

« T’en as toujours envie ? »
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyLun 2 Mar - 20:36

Elle se sent fébrile après toutes ces confessions. Mise à nue, cible facile. Une part d'elle ne peut pas s'empêcher de regretter cet élan d'honnêteté. Parce que ça la fout dans une merde noire.

Outre ses insécurités.
Outre sa persuasion que tout va toujours mal finir.
Il y a un autre problème, et de taille.
Dom.

Probablement que cet instant est le dernier ou elle peut en profiter pour tout avouer. Avant qu'il ne soit trop tard. Il l'est déjà un peu, mais ce serait peut-être rattrapable. Elle n'a pas la moindre idée de la relation qui lie exactement les deux garçons, ni de comment Deandre appréhende l'amitié, quelle place il lui donne. Mais tout semble s'arranger enfin entre eux, le calme est revenu, les choses sont dites. Elle n'a pas envie de gâcher cet instant, c'est trop risqué. Elle retient son souffle, le moment est précieux mais encore fragile. Un rien pourrait tout faire basculer, elle le sent. Alors, lâche et égoïste, elle décide de se taire. Elle décide de zapper Dom de son esprit - au moins pour cette nuit.

Elle aura toute la vie pour le regretter ensuite.

La main de Deandre saisit la sienne, l'incite à lâcher le tissu et elle se laisse faire ; docile. Elle suit le mouvement, n'a plus envie de lutter contre lui. Elle est trop fatiguée pour ça de toute façon, la crise lui a demandé de l'énergie - bien plus qu'elle ne peut en donner en ce moment, affaiblit par la peur, le manque de sommeil et de nourriture. Les cernes qui commencent à creuser lentement son regard d'ordinaire plutôt vif. Sa main se pose dans son dos, elle presse un peu ses doigts sur lui pour lui signifier qu'elle n'ira nulle part. Maintenant que tout a été mis à place, elle se sent bien là. Elle n'a plus envie de fuir ailleurs. Il pose sa main sur sa joue et ça l'apaise, termine de chasser les restes de la tempête qui vient de la secouer.

T’es vraiment pas facile à comprendre. Coupable. Elle hausse les sourcils dans un mouvement de surprise et, ne pouvant le contredire face à cette vérité criante, elle esquisse un sourire un peu confus. Ses yeux s'échappent quelques instants à peine, volages, avant de revenir dans les siens. — Pour tout t'dire, même moi j'me comprends pas toujours. Jamais, en fait. Elle ne se comprend jamais, parce que tout ce qui se passe en elle lui échappe totalement. Elle en rit nerveusement là tout de suite, mais c'est simplement pour mieux cacher le calvaire que ça représente pour elle.

Si tu m’avais dis ça avant, on se serait fait beaucoup moins mal l’un à l’autre. Je sais pas pour toi mais ça m'épuise de m'embrouiller tout le temps. Elle sent le reproche perler entre ses mots. Elle se braque un peu. Elle sait bien qu'il a raison, mais les choses ne sont pas aussi simples pour tout le monde. Regard fuyant de nouveau, elle affiche une moue un peu boudeuse. — J'suis pas toi De. Elle braque son regard dans le sien, le front légèrement plissé. — J'fais comme je peux. Ils ont chacun leurs bagages. Ceux de Deandre le pousse peut-être à une franchise à toute épreuve, mais pas ceux de Zaza. C'est l'exact opposé. Et si elle n'aime pas s'embrouiller non plus, elle a été habituée à ça. Que ce soit avec sa famille, avec MJ ou avec Ali. Surtout avec Ali - et Carla. Ça a créé cette espèce de certitude dans sa poitrine que c'était inévitable. Elle a longtemps cru que sa relation avec Dom - qui était globalement heureuse et loin des drames - était une sorte d'exception qu'elle ne retrouverait jamais. Parce que ce n'était pas la norme finalement. Peut-être qu'elle s'est plantée.

Les doigts de Deandre glisse jusqu'à son menton et une sensation de chaleur intense se diffuse de partout sous sa peau. Les tripes qui se tordent dans une sensation pas totalement désagréable. — T’en as toujours envie ? Même après toutes ses révélations, Deandre reste prudent. Peut-être qu'il craint lui aussi de venir tout briser suite à un seul petit faux pas. Palpitations de gamine dans la poitrine, sa main relâche son dos, mais c'est simplement pour mieux se jeter à son cou. Ses bras qui entourent sa nuque avec une certaine détermination, fougue adolescente. Elle se hisse sur la pointe des pieds et ses lèvres viennent heurter celles de Deandre dans un mouvement impatient, chargé d'un certain soulagement. Comme si ce baiser disait : enfin.

Pas de cadavre pour tout foutre en l'air.
Pas de meurtrier.
Pas d'enterrement.
Pas de malentendus.

Juste lui, juste elle, dans cette cuisine qui lui est encore totalement étrangère. Et un sentiment de légèreté - quoi qu'un peu entaché par la culpabilité qui vibre en sourdine quelque part dans sa tête. Elle l'ignore, fait mine de ne pas l'entendre, ne veut pas la laisser briser l'instant. Ses mains remontent à l'arrière du crâne de Deandre, ses doigts qui s'entremêlent entre ses tresses, qui caressent le haut de sa nuque. Elle presse son corps contre le sien, intensifie l'échange, comme si elle cherchait à se mettre à bout de souffle, rattraper le temps perdu. Savourer plus fort encore. Montée d'adrénaline, elle prend chaud, le cœur qui éclate - et pas de douleur pour une fois.

Mais elle doit bien se résigner à s'arrêter. La cadence ralentit et leurs lèvres - qu'on aurait pu croire scellées à tout jamais - se détachent lentement. Zaza rouvre les yeux, enchantée. Mais très vite, les questions l'assaillent. Ce baiser, il voulait dire quoi exactement ? Et maintenant ? C'est quoi la suite ?

Elle tente de conserver une mine neutre, essayant de ne pas se faire ensevelir par tous ces nouveaux doutes. Et très vite c'est autre chose qui lui revient en tête. Elle ne peut pas passer la nuit ici. Parce qu'elle ne peut pas prendre le risque de rentrer demain en plein jour. Son regard s'assombrit sensiblement, elle détourne un peu les yeux et passe discrètement sa langue sur ses lèvres, embarrassée. Ses mains glissent jusqu'à la jonction entre sa nuque et ses épaules. Elle préfèrerait rester-là, s'endormir ici, profiter de sa présence. Mais elle est coincée. Elle soupire, les mains tombent jusque sur son torse où elles arrêtent leur course. — Par contre, j'peux pas rester ici trop longtemps. Faudra que je rentre vers 3 ou 4h au plus tard. Elle se mordille l'intérieur de la lèvre, un peu nerveuse. Elle sait que ça risque de soulever de nouvelles questions et Deandre est plutôt persistant quand il le veut. Elle ne peut pas lui en vouloir, à sa place elle crèverait d'envie de tout savoir. De comprendre. Et, peut-être que s'il n'y avait pas Dom dans l'équation ce serait plus facile de passer aux aveux. Mais là, elle ne pourrait pas lui raconter sans mentir au moins un peu. Et elle n'en a pas envie.

Mais elle ne veut pas non plus qu'il se fâche encore.
Qu'il se vexe.
Ou qu'il imagine que ce n'est qu'une excuse pour fuir ; encore.
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyLun 2 Mar - 22:31

« Pour tout t'dire, même moi j'me comprends pas toujours. » Ce n’est pas particulièrement surprenant. Elle semble complètement obnubilée lorsqu’elle se perd dans ses reproches, obsédée par quelque chose d’inaccessible qui l’emporte ailleurs, loin de la réalité. Il s’estime déjà heureux d’avoir réussi à l’atteindre dans ce maelstrom d’émotions contradictoires qui aurait pu l’emporter lui et ses espoirs.

Mais la situation semble s’être apaisée. Il n’y a plus de panique ou de hargne dans ses yeux, qui ne s’enfuient plus non plus ailleurs, loin de lui et de tout ce qu’il pourrait représenter.

Une moue un peu boudeuse glisse sur ses lèvres. « J'suis pas toi De. » Et son regard rencontre justement le sien, bien plus franc et direct qu’avant. « J'fais comme je peux. » Il appuie son assentiment d’un signe du menton conciliant. Il n’a pas vraiment la force de pousser pour savoir comment elle en est arrivée là et pourquoi elle manque tellement de confiance en elle. Une sorte de calme s’installe - enfin - et il n’est pas question de rouvrir les plaies, de demander qui l’a blessée autant.

Pas maintenant.

« Je sais. Je comprends. » Il est assez vieux pour savoir que les gens vivent avec leurs traumatismes différemment. Les peurs enfouies ne sont pas comme des ombres baladées, obéissantes. Elles menacent souvent d’engloutir leurs promeneurs et elles prennent des formes personnelles, parfois incompréhensibles pour les autres.

Une hésitation subsiste lorsqu’il effleure son menton. Ses aveux ont apaisé la colère qui commençait à monter, mais ils n’ont pas entièrement éliminé les doutes avec lesquels il a vécu jusque là, ceux qui ont remis en question leur relation à chaque étape. Sa nouvelle perspective sur ce qu’elle a pu ressentir pour lui avant est qui plus est inédite, insolite, à tel point qu’il est presque difficile de la croire.

Il n’y a plus de place pour l’incertitude lorsqu’elle l’enlace et se hisse pour l’embrasser, un geste connu et inconnu à la fois. Ce n’est pas leur premier baiser, mais c’est peut-être celui dans lequel il se jette avec le plus d’abandon, libéré par la certitude que rien ne pourra le gâcher - pas de fille morte, pas de meurtrier retrouvé. Seulement eux, dans un endroit qu’il connaît, en sachant qu’elle veut de lui. Et toute la volonté du monde de l’impressionner.

Elle s’agrippe de plus en plus fort et il l’imite, l’enlace. La sentir contre lui lui avait manqué - l’étreinte au cimetière était entachée par sa conviction qu’elle ne voulait pas de lui, se contentait de lui offrir un geste bienveillant et désintéressé. Cette fois elle est là, sans qu’il ne ressente la douleur de la croire ailleurs, inaccessible. Et elle confirme tout ce qu'elle a dit, panse toutes les plaies.

Leurs lèvres se détachent finalement. Il aurait presque envie de l’embrasser ailleurs - le front ou le cou, juste comme ça - mais il se retient et se contente d’étudier son expression. Elle semble un peu hésitante, ce qui provoque un bref accès d’inquiétude. Les mains qu’il avait passé dans son dos glissent jusqu’à ses hanches et demeurent posées là, dans l’attente.

Les siennes s’arrêtent sur son torse. Elle peut peut-être sentir la précipitation du pouls qui se cache dessous.

« Par contre, j'peux pas rester ici trop longtemps. Faudra que je rentre vers 3 ou 4h au plus tard. »

Le soupir qu’il pousse est un écho au sien. Ce fameux mystère qu’il ne comprend pas et qu’elle ne lèvera sûrement pas pour lui, trop têtue. Tenter d’avoir la vérité ne servirait de toute façon qu’à la braquer, bien qu’il ne renonce pas entièrement à en apprendre plus à force de patience. Deandre se contente de prendre une de ses mains et d’enlacer leurs doigts, les faisant reculer jusqu’à la table contre laquelle il s’appuie. Ses yeux étudient le plafond quelques instants - et ses sourcils se froncent momentanément lorsqu’il aperçoit une fissure.

Foutu Dom.

« Tes fameux problèmes perso, je suppose. » Il regarde son visage à nouveau, remet en place une mèche de cheveux égarée. « Je vais pas t’embêter avec ça, Zaza. Pas maintenant. »

Même s’il en a envie.
Même si le secret laisse la place à trop de doutes, d’angoisses.
Même s’il s’inquiètera, tôt ou tard.
Et voudra savoir, tôt ou tard.

Son pouce caresse tranquillement la main qu’il retient, un geste destiné à l’apaiser autant qu’il le tranquillise.

« Mais faut que tu me promettes de me prévenir si ça devient trop difficile. Tu peux faire ça ? »

La question est prudente, pondérée. Il n’est même pas sûr qu’elle tiendrait sa parole si elle le faisait. Zaza semble têtue - et lorsqu’elle est déterminée à garder une vérité, elle le fait plutôt bien. Leurs derniers malentendus répétés ne font que le confirmer.

Ses yeux traînent finalement alentour, songeurs. La rue est complètement silencieuse et l’appartement est plongé dans cette espèce de quiétude nocturne, ce moment de la nuit au cours duquel tout ralentit et prend le rythme d’un rêve. Son téléphone leur donne deux heures ensemble lorsqu'il allume l’écran.

Deux heures qu’il compte combler d’un peu de relaxation bien méritée. Zaza aussi, si on s’en fie aux cernes qui creusent ses joues. Elle ne ment sûrement pas lorsqu’elle dit qu’elle est très occupée - bien qu’il ne sache pas avec quoi, ou avec qui.

La dernière idée est chassée aussi vite qu’elle est venue.

« Tu veux faire quoi ? »

Prudent, toujours. Il demande et elle choisit. C’est comme ça depuis le début. Et il n’ose surtout pas proposer l’évidence nocturne dont elle s’est potentiellement gardée en enfilant un sweat trois fois trop grand. Sa remarque de tout à l'heure sur ce qu'il voulait faire d'elle dans la cuisine paraissait qui plus est emplie d'une certaine crainte qu'il a peur d'éveiller à nouveau.

« Faudrait p’t’être que j’te montre ton parapluie, d’ailleurs. Je l’ai complètement oublié avec tout ça. »

Deandre délace leurs doigts, se redresse. Son doigt tourbillonne, gentiment menaçant.

« C’est pas une invitation pour partir plus tôt. Il pleut même pas. »

Pour une fois.
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyMer 4 Mar - 12:24

Les bras de Deandre l'entourent et même là, elle n'arrive pas à se détendre complètement. Sa tête est saturée de pensées désagréables. L'impression que Deandre va la trouver énorme entre ses bras. Elle a envie de lui dire de la lâcher, de mettre ses mains ailleurs, ou de ne pas la toucher du tout. Elle en a envie, au moins autant qu'elle aimerait qu'il la serre encore plus fort, pour qu'il fasse taire tout ce vacarme. Qu'il l'étouffe avec ses lèvres, lui coupe le souffle, pour tuer ce cerveau détraqué. Pour autant, elle ne brise pas l'échange, cherche plutôt à s'y perdre corps et âme, avide d'une tendresse qui lui manque terriblement. Et celle de Deandre a une saveur toute particulière, réchauffe l'hiver qui s'est installé dans sa poitrine depuis des années maintenant. Au fond, ça lui fait un peu peur.

L'instant ne peut durer éternellement et leurs bouchent se libèrent de leur emprise mutuelle, mais avec la séparation nait une certaine frustration. Elle voudrait venir se recoller à lui, poursuivre cet échange, s'y lover pour toute la nuit. Mais la nuit doit malheureusement être écourtée. Leur temps est compté et la frustration grandit. Deandre semble sur la réserve lorsqu'elle le lui rappel. Ses traits demeurent impassible mais il lui semble percevoir une légère tension. Réceptive, Zaza a souvent tendance à se laisser submerger par les émotions des autres, souvent sans les comprendre. Sans savoir quoi en faire non plus. Ce qui pourrait être un avantage se révèle bien souvent être un fardeau pour elle. Le poids de ses propres émotions est déjà bien trop lourd pour une seule personne, alors s'y on ajoute celui des autres, elle ne peut que sombrer totalement.

Il entremêle ses doigts aux siens et elle suit le mouvement lorsqu'il recule, docile. Il soupire avant de lever la tête. Il fixe le plafond, avec une insistance telle que Zaza finit par l'imiter - curieuse. Elle plisse le front, ne comprend pas ce qui peut l'interpeller, baisse la tête en même temps que lui pour retrouver son regard. — Tes fameux problèmes perso, je suppose. Elle se tend un peu, semble déceler une pointe de reproche entre ses mots. Elle a bien compris qu'il était contrarié par le fait qu'elle veuille garder ça secret, et même s'il serait injuste de lui en vouloir, la situation devient pénible pour elle - comme si ses problèmes ne l'étaient déjà pas assez comme ça. Elle opine du chef, il suppose bien oui. Il vient glisser une mèche de ses cheveux derrière son oreille, ça l'apaise un peu, parce que le geste est mignon. — Je vais pas t’embêter avec ça, Zaza. Pas maintenant. Elle tique, très léger mouvement de recul de la tête - presque imperceptible. Pas maintenant ? Elle aurait préféré qu'il s'arrête à la fin de sa première phrase. Elle déglutit discrètement, un peu nerveuse à l'idée d'être en sursis uniquement. Elle voudrait se montrer ferme, lui dire qu'il n'a pas à savoir et clore le sujet ici, de façon définitive. Mais elle n'ose pas. Pas foutue de s'affirmer de peur de le faire fuir - ça y est, ça commence. Elle peut être la pire des vipères, prête à mordre tout ceux qui l'approchent, mais du moment ou les choses sont dites, ou les choses deviennent un tantinet plus concrètes, plus sérieuses, elle s'écrase complètement. Réaction de survie pour s'assurer de ne surtout pas contrarier l'autre, craignant de le voir filer trop facilement si elle devenait trop chiante, trop contrariante. Elle estime avoir déjà de la chance quand on s'intéresse à elle, alors elle ne veut pas prendre le risque de tout foutre en l'air avec ses humeurs.

Mais faut que tu me promettes de me prévenir si ça devient trop difficile. Tu peux faire ça ? Elle blêmit un peu et son regard s'échappe du sien dans un mouvement un peu gêné. Le jour ou ça deviendra trop difficile, ce sera parce que Sean l'aura retrouvé et lui aura planté un truc dans le corps - ou lui aura ouvert la gorge. Un peu difficile de le prévenir à ce moment-là du coup. Elle passe sa main libre derrière sa nuque, un peu anxieuse avant de la reposer sur Deandre. — Je-, oui. Oui, si tu veux. Elle ne veut pas le contredire, mais elle est clairement en train de lui mentir - et comme toujours, ça crève les yeux. Elle est nulle à ce jeu-là. Elle serre les dents, tente un sourire crispé pour mieux faire passer la pilule, mais elle n'est pas convaincue.

Deandre prend le temps de regarder son téléphone pour évaluer le temps qu'il leur reste à passer ensemble, il ne réagit pas mais Zaza partage malgré tout sa frustration. Ou peut-être qu'au fond, ça la rassure un peu. Elle se souvient de l'allusion de Deandre dans ses sms et elle doit bien avouer que ça lui a laissé une certaine anxiété. Le désir est pourtant là, niché au creux de ses entrailles, de plus en plus grand. Mais l'idée qu'il voit son corps et le touche a quelque chose de terrifiant. Elle a peur de voir la déception ou le dégoût, de sentir son désir à lui partir en fumée instantanément. Tout arrêter, la dénigrer, lui dire qu'il ne veut plus d'elle ou qu'elle doit faire un effort. Peut-être que si cette situation était survenue dans quelques semaines les choses auraient été différentes, peut-être qu'elle aurait perdu 6 kilos supplémentaires et qu'elle aurait enfin pu commencer à ressembler à quelque chose. Peut-être qu'elle aurait eu un peu moins honte. Peut-être qu'il l'aurait alors trouvé plus belle. — Tu veux faire quoi ? Elle inspire, comme si elle revenait brusquement à la réalité après s'être perdue dans une apnée douloureuse. Elle cligne brièvement des yeux et regarde machinalement autour d'eux, réalise subitement qu'ils n'avaient jusqu'à présent jamais eu à se poser la question. Leurs rencontres avaient été rythmées par différents évènements, ils n'avaient jamais eu l'occasion de se retrouver face à face de cette façon. La panique la gagne. Et s'il la trouvait ennuyante ? Pas intéressante ? S'ils n'avaient finalement rien à se dire ? Rien en commun ? Ils ne se connaissent absolument pas, elle ne sait strictement rien de lui à part qu'il est boucher et qu'il vit en face de chez MJ - et qu'il loge parfois un parasite.

Deandre coupe court à ses pensées en prenant les devants. — Faudrait p’t’être que j’te montre ton parapluie, d’ailleurs. Je l’ai complètement oublié avec tout ça. Elle se détend un peu et s'écarte pour le laisser bouger. — Ah oui putain, j'avais totalement zappé aussi. Elle en profite pour régulier un peu sa respiration, récupère la main qu'il lui rend et la passe dans ses cheveux pour les envoyer un peu en arrière alors qu'elle prend de plus en plus chaud. — C’est pas une invitation pour partir plus tôt. Il pleut même pas. Elle se marre un peu, retrouve un semblant de légèreté. Elle lève ses mains devant elle, fait l'innocente. — C'est pas mon genre. Qu'elle lâche sur un ton ironique, grand sourire plaqué sur le visage.

Elle lui emboite le pas tandis qu'ils quittent la cuisine et elle en profite pour sortir son téléphone. Elle passe rapidement sur ses applications de taxi et uber, désireuse de réserver une course pour l'heure de son départ. Son visage se froisse. — Hmm. Qu'elle commence, un peu contrariée, avant de s'expliquer. — Fait chier, j'trouve aucune voiture pour repartir avec leur couvre-feu de con. Et ça l'agace, parce que ça contrarie tous ses plans. Elle ne peut définitivement pas rentrer à pieds. Déjà parce que c'est loin et qu'il fait excessivement froid dehors. Ensuite, et surtout, parce que ça ferait d'elle une proie bien trop facile. Et elle ne peut résolument pas demander à Deandre de la conduire chez le père de Dom. Elle ne sait même pas s'il a une voiture de toute façon. Un peu énervée, elle range le téléphone en pestant. — Bon, j'réessayerai plus tard. Elle sent que ça va tout gâcher. Qu'elle va passer son temps sur son téléphone à essayer de trouver une solution. Qu'elle conne de ne pas y avoir pensé avant. Elle aurait préféré ne pas avoir de course non plus pour venir jusque chez lui, ça lui aurait évité d'être coincée ici. Même si l'idée peut avoir quelque chose de plaisant, celle-ci est gâchée par l'inquiétude qui lui noue les tripes.
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Deandre Parker
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DEDEEEE, il est où dédé ???
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyMer 4 Mar - 18:26

« Je-, oui. Oui, si tu veux. » Zaza est une piètre menteuse, pour quelqu’un de si secret. Elle a cette manie de jeter ses yeux sur le côté, d’offrir un sourire fermé, d’hausser les épaules ou de se toucher les cheveux. Et s’il a obtenu un peu de vérité tout à l’heure, il est de nouveau écrasé par ce mensonge. Les non-dits s’accumulent, encombrants et angoissants. Ils envahissent son esprit, s’y installent, chassent les relents du bonheur qu’il ressentait encore récemment. Il ne peut pas taire son incompréhension, son inquiétude et ses quelques doutes. Les théories farfelues, auxquelles il a résisté jusque là, commencent à s'échafauder dans son esprit toutes seules, des chimères fragiles mais féroces. L’attitude soupçonneuse de Zaza ne contribue pas au maintien du calme rationnel qui le caractérise habituellement.

Les faits sont rassemblés en sourdine.

Zaza a des problèmes perso qui accaparent tout son temps. Ils la forcent à venir de nuit dans un appartement qu’elle refusait de fréquenter avant. Elle n’a d’ailleurs jamais non plus voulu qu’il entre chez elle, où se trouve supposément toute sa famille. Sa confiance en elle est bousillée. Elle oscille constamment entre l’acceptation et le refus, le désir et la panique. Une hypothétique dispute avec MJ est brandie pour justifier sa furtivité.

Et elle lui reproche constamment une manipulation inexistante, qu’il ait supposément envie de tromper quelqu’un ou de l’utiliser pour la nuit.

Elle en cache tellement qu’il en vient même à se demander s’il n’est pas lui-même un autre de ses secrets, celé au creux de la nuit, de la pénombre. Zaza pourrait-elle planquer son existence à quelqu’un ? L’homme désincarné de tout à l’heure ? MJ ? A-t-elle vraiment des problèmes perso, ou dissimule-t-elle le fait qu’elle le fréquente pour se protéger ?

Le doute est en train de le consumer.
Deandre l’observe, le visage lisse, impassible.
Pas question qu’elle sache. Pour le moment.

« Ah oui putain, j'avais totalement zappé aussi. » Le fameux parapluie. Deandre met quelques secondes pour se rappeler où il l’a posé, réalise qu’il l’a laissé dans un placard de sa chambre. L’idée de le ranger là était peut-être motivée par quelques désirs inconscients, mais il préfère ignorer les implications de ses choix. Il n’y a après tout rien d’étrange à mettre un parapluie là, et il n’y a rien d’insolite à emmener Zaza dans sa chambre.

Ou pas.

« C'est pas mon genre. » Son petit rire dissipe un peu les nuages accumulés dans son esprit. Il ne pleut peut-être pas dehors, mais un orage gronde à l’intérieur, derrière une façade placide et nonchalante. « Y a intérêt, » glisse-t-il sur un ton taquin, faussement bougon. Sa main s’abat sur la poignée de porte de sa chambre, qu’il ouvre en grand.

« Hmm. » Ses yeux tombent sur ceux qu’elle rive sur son téléphone. « Fait chier, j'trouve aucune voiture pour repartir avec leur couvre-feu de con. » Et il s’emmure un peu plus pour résister aux questions qui lui viennent, à l’hésitation qui monte. Il n’a pas envie de se vexer parce que Zaza cherche un moyen de partir. Il n’a pas envie mais il le fait un peu quand même, intérieurement. « Bon, j'réessayerai plus tard. »

« J’pourrais toujours te ramener. J’ai une voiture. » Sa proposition est faite sur un ton calme et neutre qui masque le piège tendu par les mots. Si elle dit non, c’est qu’il n’est pas censé savoir où elle va, qui elle rejoint.

Si elle dit non, elle confirme inconsciemment ses doutes.

Il se détourne de toute cette sombre incompréhension pour illuminer sa chambre, deux doigts sur l’interrupteur. Il a la sensation insolite d’éclairer un peu de lui-même en l’introduisant dans cette pièce. Un regard critique est jeté sur l’endroit, comme s’il essayait de déterminer quelle impression il peut donner, ce qu’elle va en déduire sur lui en entrant.

Pas grand chose, normalement. Ce n’est pas sa chambre à Baltimore, pas les lieux dans lesquels il a fait son enfance. Lorsqu’il est arrivé à Detroit, il est parti du principe qu’il n’y resterait pas indéfiniment. Il n’a pas pris la peine de déménager toute sa vie là, presque réticent à l’idée d’individualiser son appartement. Des éléments de sa personnalité se sont cependant glissés dans le paysage, par la force de l’habitude et du temps : son agacement à l’idée de plier les vêtements qui sont parfois jetés en boule dans les placards, en contradiction directe avec sa tendance à ranger et nettoyer trop soigneusement, ainsi que de vieux objets rassurants, des reliques posées deci-delà - anciens gants de boxe élimés, ballon de basket à moitié crevé, cahier de croquis destinés à devenir des tatouages offert par un pote doué en dessin et sagement posé sur la table de nuit.

Mais des murs lisses, sans fissures et sans révélations. Deandre ouvre le placard, en extirpe le parapluie noir qu’il renferme. « Voilà. Tu admireras son aérodynamisme… » Il le fait voler dans les airs et le rattrape d’une main comme pour expliciter ses propos - « L’épaisseur du tissu… » avant de le lui tendre, l’ébauche d’un sourire sur les lèvres. « Et le fait qu’il n’est pas maudit comme l’ancien. »

Ses yeux tombent sur elle, s’attardent sur la tenue qu’elle porte. Il reporte son attention sur les contenus du placard. Tente.

« T’as pas trop chaud ? J’peux te prêter un pull plus léger si tu veux. »

La proposition glisse nonchalamment sur les épaules qu’il hausse. Son regard n’insiste pas sur elle, erre dans sa chambre, se pose sur la porte. Il ne sait pas s’il doit l’emmener ailleurs ou la garder là. Préfère esquiver le dilemme en abordant un autre sujet important. Il était déterminé à lui arracher des vérités aujourd’hui, et il a bien préparé ses mots.

« Je veux pas insister pour la journaliste, mais ça urge peut-être un peu. J’ai trouvé Adam sur les réseaux et ça fait quelques semaines qu’il poste rien. Même ses potes laissent des messages pour lui demander ce qu'il fout, c’est pas rassurant. »

La banalité de la vie qu’il a découvert sur Facebook et Instagram est presque frustrante. Il est normal que Kelly ait été une jeune fille comme les autres, humaine et attachante. Mais il est plus dérangeant de constater que son meurtrier est pareil. Un type lambda, avec ses amis, ses ennuis et ses hobbies.

Deandre recule d’un pas. Il devrait peut-être faire pareil avec Zaza. La chercher sur les réseaux, enquêter un peu. Elle avait refusé de lui donner quoi que ce soit, la dernière fois, un autre refus inquiétant. Instagram recèle souvent d’indices. Mais s’il a toujours été doué pour les guerres de réseaux, il est bien moins passionné par l’espionnage et la surveillance de mec jaloux.

Si elle cache quelque chose, c’est peut-être pourtant là.
Et il a besoin d’en apprendre plus pour éviter de se perdre dans des croyances inquiétantes.
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyMer 4 Mar - 21:02

J’pourrais toujours te ramener. J’ai une voiture. Elle redresse la tête avant même d'avoir terminé de ranger son téléphone. Donc, il a une voiture. Merde. — Oh ? Elle esquisse un sourire nerveux, tente de dissimuler son malaise. Elle s'oblige à plaquer sa langue contre son palais quelques instants pour s'empêcher de répondre non trop rapidement. Ils viennent tout juste de sortir de la tempête, elle vient à peine d'échapper à un interrogatoire, le recaler aussi radicalement risquerait de recréer un certain chaos. Elle prend le temps de terminer de ranger son téléphone dans la poche ventrale de son gros pull, fait mine de le remettre un peu en place et elle hausse les épaules, hoche légèrement la tête sur le côté. — Si vraiment j'ai pas d'autres solutions, pourquoi pas. Mais j'voudrais pas abuser non plus. Maintenant, elle n'a plus qu'à prier pour trouver un moyen à tout prix. Parce que lorsque viendra le moment de partir, elle sera cette fois contrainte de lui dire non. Même si elle lui demandait de la déposer pas vraiment devant la maison du père de Dom, ça resterait très louche. Parce que ce ne serait pas en bas de chez elle. Et comment elle pourrait justifier ça ? Obligée de mentir, et elle n'en a pas envie. Vraiment pas. Elle inspire un grand coup, son sourire s'élargit alors qu'elle tente de faire diversion. — Alors, ce parapluie ?

Et pendant qu'il fouille dans son placard, elle en profite pour zieuter un peu la chambre. Elle n'avait pas vraiment réalisé où elle se trouvait, mais maintenant que c'est fait, ça lui semble un peu déroutant. Elle ne s'imaginait pas se retrouver ici un jour. Encore moins dans ces circonstances. Ses yeux trainent ici et là, sans trop insister, elle ne voudrait pas lui donner l'impression de tout scruter dans les détails. Pourtant, ce n'est pas l'envie qui manque. Elle en sait tellement peu sur lui que la curiosité la démange un peu. Elle relève le ballon de basket en train de dépérir dans un coin, et les gants de boxe dans un autre. Ça l'interpelle et elle repose les yeux sur lui, s'amusant à l'imaginer sur un ring. L'idée n'est pas déplaisante. Elle sourit vaguement, songeuse. Mais ses fantasmes sont bien vite écourtés par le parapluie.

Voilà. Tu admireras son aérodynamisme… Elle esquisse un mouvement de recul par précaution lorsqu'il l'envoie valser dans les airs et elle échappe un rire silencieux. Elle fait mine d'être impressionnée par sa prestation. — L’épaisseur du tissu… Elle tend la main pour venir tâter, fait mine de s'y connaître et valide le tout d'une moue approbatrice. — Et le fait qu’il n’est pas maudit comme l’ancien. Elle ne s'attendait pas à cette précision et elle échappe un bref éclat de rire, d'un naturel rare pour elle. Elle récupère l'objet qu'il lui donne, la mine plus détendue, le regard plus pétillant. — Tu vois, c'est à ce genre de détail qu'on repère les experts en parapluie. Excellent choix. Elle vient serrer l'objet contre elle, comme s'il était précieux - alors qu'en réalité c'est surtout parce qu'elle ne sait pas quoi faire de ses deux mains. Elle redevient plus tranquille, pose son regard dans le sien, reconnaissante. — Merci d'en avoir racheté un. Il n'a pas dû se ruiner, mais l'attention lui plait. Zaza sait se contenter de ces petites choses, les apprécier avec une sincérité profonde. Certains diront que c'est parce qu'elle est habitué à devoir se contenter des miettes. Ce n'est peut-être pas totalement faux.

Son sourire se fige et se fane lentement alors qu'elle remarque les yeux de Deandre trainer sur elle. Il la détaille et elle se sent horriblement mal à l'aise tout à coup. Elle ne sait pas à quoi s'attendre, craint un revirement soudain. Maintenant qu'il a eu ce qu'il voulait, il va peut-être se sentir tout permis. Ne plus avoir de retenue, cracher les mots qu'elle a trop entendu. Elle blêmit à moitié, ses mains qui se crispent autour du parapluie. Il détache son regard d'elle pour venir le poser dans sa penderie, elle reste suspendue à ses lèvres, attendant son verdict, la gorge un peu nouée. — T’as pas trop chaud ? J’peux te prêter un pull plus léger si tu veux. Elle avait tout imaginé, sauf ça. Interloqué, elle se redresse un peu et cligne brièvement des yeux, le temps de remettre ses pensées en ordre. — Ah ? Oh, hm... Elle a du mal à camoufler sa confusion. Elle tourne la tête vers le placard. Il faut dire que l'idée est tentante. Parce qu'en effet, elle crève de chaud. Et parce que le fait de se glisser dans un de ses pulls lui plait plutôt beaucoup. Cette idée chasse son malaise progressivement, une esquisse de sourire fait frémir le bord de ses lippes mais très vite, disparait. Elle ne se sent pas légitime. Y a toujours cette foutue culpabilité qui l'assaille et qui gâche tout. Elle inspire, frustrée et refuse poliment en secouant sa main devant elle. — Non, ça va aller t'inquiètes, merci. Dernier regard en direction des pulls, elle hésite encore une fraction de seconde. L'envie est trop forte, elle change subitement d'avis. — Oh pis tu sais quoi, ouais, j'veux bien. Elle s'insulte en silence mais pour un fois, elle ne s'écoute qu'à moitié. La tentation était trop grande, elle n'a pas su résister et tant pis pour la culpabilité. Elle l'étrangle déjà de toute façon.

Je veux pas insister pour la journaliste, mais ça urge peut-être un peu. J’ai trouvé Adam sur les réseaux et ça fait quelques semaines qu’il poste rien. Même ses potes laissent des messages pour lui demander ce qu'il fout, c’est pas rassurant. L'ambiance redevient subitement lourde et sérieuse. Le visage de Zaza se ferme un peu. Elle hoche lentement la tête. — Oui, oui, t'as raison, j'suis désolée j'ai merdé. Mais malgré tout, elle peine à s'y intéresser pleinement. Une partie d'elle se répète que Kelly est déjà morte de toute façon, alors qu'elle, est encore en vie. Pour le moment. Alors il est un peu difficile pour elle de se préoccuper de quoi que ce soit d'autre que de son propre cas. Elle passe brièvement sa langue sur ses lèvres. — Demain promis, première heure je l'appelle et j'te tiendrais au courant. Le ton est vague, pas forcément convaincant. Elle est pourtant sincère, mais ses pensées vagabondent ailleurs.

Elle se retrouve soudainement plongée dans la banque, ressent à nouveau la panique de la prise d'otage et l'horreur face au geste de Sean. Elle esquisse un mouvement de dégoût marqué et se détourne brusquement, fait mine de faire quelques pas dans la chambre. Elle fait des cauchemars là-dessus toutes les nuits, elle commence à saturer. Ses nerfs sont à vifs, elle ne sait pas combien de temps encore elle va pouvoir supporter ça. Garder ce secret, endurer les images qui reviennent en boucle, la parano générale. C'est trop lourd pour elle seule et elle n'en parle jamais avec Dom. Elle le dérange parfois dans la nuit, quand elle se réveille brusquement à cause d'un cauchemar et fait un peu trop de bruit. Mais ça s'arrête-là.

Elle revient finalement assez vite, affiche un sourire totalement simulé avant de se saisir du pull qu'il lui tend. — Merci. Qu'elle souffle. Et elle reste plantée devant lui, le pull dans une main, le parapluie dans l'autre. Moment de flottement. Son regard s'agite un peu et elle finit par demander, la mine un peu gênée. — Hm, où est-ce que je peux me changer ? Elle marque une pause avant de se justifier, bafouillant un peu. — C'est que, 'fin... je- j'ai pas grand chose en-d'ssous. Les joues qui virent au rouge, elle se sent un peu bête et peine un peu à soutenir son regard, trouvant subitement que le reste de la chambre est absolument fascinant et mérite toute son attention.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyJeu 5 Mar - 7:40

« Oh ? » Il s’efforce de ne pas s’attarder sur la pesanteur artificielle de son sourire, s’envole vers la porte de sa chambre. Des pensées plus rationnelles que les autres sont conjurées pour exorciser un peu la panique qui vient de l’étouffer. Si Zaza refuse qu’il l’emmène, c’est peut-être parce qu’elle a peur de rejouer la sortie du Sub, lorsqu'elle l’avait abandonné sur le pas de sa porte. L’événement avait été désagréable pour eux deux et avait généré nombre des malentendus qui s’étaient ensuivis. Elle n’a qui plus est toujours pas de raison de le faire rentrer à l’intérieur, surtout pas à cette heure si toute sa famille y réside.

Il est quand même curieux de voir à quoi ressemblent les Molina.
Chaque chose en son temps, s’il parvient jamais à cette étape.

Zaza hausse les épaules. « Si vraiment j'ai pas d'autres solutions, pourquoi pas. Mais j'voudrais pas abuser non plus. » Deandre doit retenir le soupir soulagé qui veut s’échapper de ses lèvres. Ce n’est pas le refus qui aurait alimenté ses inquiétudes, même si ce n’est pas non plus une franche approbation. Il s’en contentera jusqu’à l’heure fatidique, qui se rapproche trop rapidement à son goût. Si peu de temps, et cette sensation qu’il n’a rien fait avec elle, pas dit la moitié. Il ne sait même pas quand il la reverra à nouveau, si ce sera de nouveau en plein milieu de la nuit. Une question prudente à poser plus tard.

Il hoche la tête pour lui signifier qu’il a compris. « Alors, ce parapluie ? » Et s’affaire pour accéder à sa demande, toujours occupé à étouffer les pensées parasitaires qui l’envahissent. Ce n’est pas vraiment son genre, d’être incertain et de douter d’une personne qu’il fréquente comme ça. Cette attitude inédite le met mal à l’aise. Peut-être a-t-il un peu perdu l’habitude de se lancer dans ce genre de choses sérieusement, ce qui alimente une anxiété nouvelle. Ses derniers mois n’ont pas été occupés à chercher quelqu’un et il s’est même un peu refusé à le faire, persuadé de ne pas mériter le bonheur d’une relation après ce qui est arrivé.

Il en est d’ailleurs toujours un peu convaincu.

Distraction avec les mains, comme d’habitude. Le parapluie trace un arc de cercle parfait avant de lui retomber entre les doigts. Zaza se prend au jeu, tâte la marchandise. Les prémisses d’un sourire lui étirent les lèvres lorsqu’elle s’esclaffe. C’est le genre de réaction qu’on aime tirer des gens, qui embaument le coeur et font momentanément oublier doutes et soucis. « Tu vois, c'est à ce genre de détail qu'on repère les experts en parapluie. Excellent choix. »  Il hausse les sourcils, opine gravement du chef. « Bien sûr, seulement le meilleur pour toi. » Elle couve l’objet comme s’il était précieux. Heureusement que ses problèmes d’argent se sont progressivement résorbés. Il aurait eu du mal à justifier la difficulté financière que pose l’obtention d’un parapluie. « Merci d'en avoir racheté un. » Sa main fend les airs pour écarter le remerciement. C’était prévu. Et comme ça, elle pensera à lui lorsqu'il pleut. Sûrement. Possiblement.

La tension sous-jacente effleure la surface de la peau lorsqu'il la contemple une seconde de trop. C’est comme si elle s’attendait à ce qu’il juge, tranche et décrète subitement qu’il ne veut plus d’elle près de lui. Il préfère poser ses yeux ailleurs pour fuir la méfiance qui occupe les siens, repose ses prunelles dans les tréfonds de son placard. « Ah ? Oh, hm… » Tergiversation puis négation. « Non, ça va aller t'inquiètes, merci. » Ses mains sont en train de poliment fermer les battants lorsqu’elle se ravise. « Oh pis tu sais quoi, ouais, j'veux bien. » Et un sourire ravi glisse lentement sur ses lèvres, difficile à réprimer. Il le masque plus ou moins bien derrière une tresse, se penche sur ses vêtements, cherche le pull parfait.

« J’te trouve ça. »

Le sujet d’Adam est remis sur le tapis pendant qu’il passe le bras entre les différentes options, en quête d’un habit en particulier. Ses yeux ne se posent pas sur Zaza lorsqu’elle réagit et il se fie donc à son intonation pour deviner sa réaction. « Oui, oui, t'as raison, j'suis désolée j'ai merdé. Demain promis, première heure je l'appelle et j'te tiendrais au courant. » Qui n’est pas franchement convaincue, ce qu’il ne comprend pas. Elle avait pourtant été très concernée par cette affaire jusque là, mais c’est comme si quelque chose s’était passé et l’avait dépouillée de son excès d’empathie. Il retient les questions qui se forment - une fois de plus - et hoche la tête, refermant enfin sa main sur ce qu’il veut. « Ça m’va. »

Le pull qu’il a choisi est noir, adouci et assoupli par des années en sa possession. Il est familier, indissociable de lui, et c’est un peu pour ça qu’il le lui tend du bout des doigts. Elle s’en saisit avec un sourire qu’il refuse de disséquer, lui souffle un remerciement. Un moment d’hésitation s’installe. Ses yeux volettent comme un papillon prisonnier d’un bocal. « Hm, où est-ce que je peux me changer ? » Et il a du mal à retenir le sourire que provoque la remarque un peu gênée, passe deux doigts sur ses lèvres pour les lisser. « C'est que, 'fin... je- j'ai pas grand chose en-d'ssous. » Cette fois, c’est peine perdue. Il pouffe, sincèrement amusé et un peu attendri, avant de lui jeter un regard chargé d’ironie affectueuse, haussant un sourcil circonspect. « Ah oui ? Vraiment ? Intéressant. »

Il prend finalement ses joues empourprées en pitié et secoue la tête, l’amusement encore ancré dans les traits. Un doigt désigne la porte. « Tu peux utiliser ma chambre, j’vais t’attendre dehors. » Et il lui tapote l’épaule familièrement. « Surtout n’hésite pas à m’appeler si tu restes coincée dans une manche. J’suis très doué dans ce genre de situation. »

Et pour plein d’autres choses, mais il ne va pas encore plus l’affoler en les dévoilant. Sa main quitte son corps et il part dans le couloir, ferme la porte derrière lui. Ses épaules sont secouées par une hilarité silencieuse. Il y a quelque chose de charmant dans cette pudeur qu’il n’aurait pas vraiment eu de son côté.

Ses yeux tombent sur la porte. Il se force à ne pas trop s’attarder sur les meilleurs scénarios - celui dans lequel elle l’appelle à l’intérieur et qu’il la découvre à poil sur son lit est particulièrement alléchant - et se cantonne à une raisonnable attente, cherchant ce qu’il va faire pour combler l’heure restante. De la conversation, sûrement. Ils se connaissent un peu, mais ils ont encore des choses à découvrir. Il a réuni suffisamment d’argent pour de la beuh. Un joint, si elle fume de ça. Et de la complicité bien méritée pour étouffer toutes les angoisses tapies dans son cerveau.
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: lonely hearts. (dede)   lonely hearts. (dede) EmptyJeu 5 Mar - 16:56

Bien sûr, seulement le meilleur pour toi. Faut pas qu'il lui dise des trucs comme ça. Elle ne peut pas contrôler le flux qui fait déborder son cœur, comme une douce extase. Elle se sent défaillir comme une adolescente en adoration. Ali ne lui disait jamais des choses comme ça. Parfois ça s'en rapprochait, des espèces de je t'aime vide de sens qu'il lui susurrait pour se faire pardonner, pour la faire plier. Ses mots doux, ses attentions, tout était intéressé. Et elle a beau réfléchir, elle ne voit pas ce que Deandre pourrait lui demander en retour. Elle se permet d'en déduire qu'il n'y avait pas de raison particulière à cet élan, ou peut-être qu'elle est trop naïve - elle garde cette option dans un coin de sa tête malgré tout. Elle baisse les yeux une seconde, un large sourire qu'elle peine à réprimer. Gênée, elle regarde plus loin et secoue légèrement la tête en levant les yeux au plafond, le tout ponctué d'un rire léger. L'air de dire : t'es bête, avec toute la tendresse qui peut la caractériser.

Il lui propose un pull, elle oscille un peu, refuse puis accepte, probablement emportée par la chaleur qui se diffuse dans sa poitrine depuis qu'ils se sont embrassés. Et quand elle dit oui, il lui semble apercevoir une réaction du côté de Deandre. Elle n'en est pas certaine, il a déjà détourner la tête pour se concentrer sur le contenu de son placard. Elle décide de ne pas y prêter attention, se remet à observer la chambre avec un intérêt particulier. — J'te trouve ça. Elle l'entend clairement sourire. Elle se mord doucement l'intérieur de la lèvre alors qu'elle sourit aussi dans son coin, un peu amusée par cette situation.

Mais le sujet d'Adam vient dissiper tous les sourires. Zaza redevient grave, le cœur soudainement plombé par un poids trop difficile à porter seule. Elle tente d'écourter le sujet, s'excuse, promet qu'elle va faire le nécessaire et Deandre n'insiste pas. Elle retient un petit soupir de soulagement et mouve discrètement ses épaules pour chasser la tension qui était brusquement remontée, lui raidissant tout le dos.

Il lui tend le pull et un léger malaise s'installe de son coté. Deandre lui, semble particulièrement amusé de la situation. Il a beau tenter de faire revenir sa moue sérieuse en passant ses doigts sur ses lèvres, rien n'y fait. Il finit même par rire gentiment d'elle, visiblement bien plus à l'aise qu'elle sur ce sujet. Elle roule des yeux, le visage détendu, l'air de dire : arrête, c'est pas drôle. Et elle se sent un peu bête d'avoir donné autant de détails. Elle aurait dû s'arrêter à sa question au lieu de vouloir se justifier à tout prix. — Ah oui ? Vraiment ? Intéressant. Sa gêne augmente, mais elle ne peut pas s'empêcher de rire nerveusement, ne sachant plus qu'elle attitude adopter. Elle lui fait les gros yeux, mais son sourire décrédibilise tout. — Ça va, j'ai pas dit qu'j'étais à poil non plus. Elle pivote à moitié, se marre encore et passe quelques doigts sur son front, tentant désespérément de masquer son trouble. En vain.

Tu peux utiliser ma chambre, j’vais t’attendre dehors. Elle souffle un peu, retrouve une certaine contenance et se redresse pour lui faire face. Il vient tapoter son épaule et elle hausse discrètement les sourcils, curieuse. — Surtout n’hésite pas à m’appeler si tu restes coincée dans une manche. J’suis très doué dans ce genre de situation. Incrédule, ses yeux s'arrondissent une seconde avant qu'elle n'éclate encore d'un rire franc. Elle le chasse à moitié en le poussant vers la sortie, hilare. — Ouais, ouais c'est ça, tant de talents cachés ! J'devrais m'en sortir toute seule, t'en fais pas. Il se retrouve dans le couloir, elle lui offre un léger bye de la main quelque peu sassy avant de refermer la porte derrière lui. Elle soupire et dépose son front contre la porte, ça fait beaucoup d'émotions en très peu de temps pour elle. Ce n'est pas très évident à gérer. Elle pivote et c'est son dos cette fois qu'elle colle à la porte, avant de lever les yeux au plafond.

Elle sourit, béate.

Elle donne une impulsion pour se décoller de la porte, comme une gamine enjouée et dépose tout ce qu'elle a entre ses mains sur le lit. Elle retire son pull et profite quelques instants de la vague de frais que ça lui apporte. Elle récupère son téléphone dans la poche de son pull et prend le temps de revérifier ses applications. Rien. Elle peste, cherche rapidement sur internet le numéro de téléphone d'une compagnie de taxi et tente d'appeler. La sonnerie raisonne indéfiniment, au bout de la 18ème elle se résigne à raccrocher. Personne ne lui répondra ce soir. Elle panique un peu, tourne en rond et tente de se raisonner. Elle va trouver une solution. Elle finira bien par trouver. Au pire, elle pourra prendre une voiture demain matin, à la première heure. Si Dom a réellement découché, il n'en saura rien. Et sinon, elle inventera quelque chose. Lui dira qu'elle était au salon, parce qu'elle s'est endormie devant la télé ou quelque chose comme ça. En espérant qu'il ne soit pas aller y faire un tour en rentrant.

Elle s'arrête un instant, prend le temps de faire le vide dans sa tête. Elle inspire et expire profondément. Quand elle se sent de nouveau dans un état à peu près acceptable, elle se remet en mouvement. Elle enfile le pull de Deandre, non sans un réel plaisir. L'odeur est douce, agréable, tout comme la matière. Il est suffisamment large sur elle pour cacher l'essentiel et au moins, elle n'étouffe plus maintenant. Elle regrette déjà le moment où elle devra s'en séparer, parce qu'elle ne peut définitivement pas ramener ça chez Dom. Pour des raisons plus qu'évidentes.

Elle ramasse le tout et quitte la chambre pour retourner au salon où Deandre l'attend tranquillement. Les bras chargés, elle dépose le contenu dans un coin avant de se tourner vers lui. Un peu timide, elle s'avance, retire ses baskets avec ses pieds et vient s'installer en tailleur sur le canapé, restant sagement dans son coin. Ne sachant pas trop comment gérer cette situation quelque peu déstabilisante. Elle tire sur les manches pour venir camoufler ses mains dedans et ce n'est pas très difficile, les manches font bien dix centimètres de plus que ses bras. Elle commence à triturer le tissu avant de se lancer. — Oh, au fait. Elle cherche son regard. — Ton collègue, à la boucherie, il t'a pas trop emmerdé la dernière fois, après ma... prestation. Elle est toute confuse, vient cacher son visage une seconde dans ses manches en échappant un bref rire honteux. Elle pose ses coudes sur ses genoux, écarte ses mains de manière à se retrouver avec juste son menton calé dans ses paumes. — J'suis désolée, ça craint, j'pète vraiment les plombs des fois. Et le pauvre en a fait les frais plusieurs fois déjà. Dans un court laps de temps. C'est à se demander pourquoi il veut encore d'elle.
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