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 bloody. (samij)

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JJ O'Reilly
JJ O'Reilly
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MessageSujet: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptyMer 4 Mar - 10:18

Le trajet ne dure pas plus de 3 minutes depuis la maison où j'ai planté Ares. Tant mieux, parce que mon doigt commence à salement me faire mal. Et je fous du sang partout. L'hémorragie pulse, l'hémoglobine se déverse sur le volant, mes mains, ça tombe sur mon jean - mais il est déjà recouvert de sang du mec qu'on vient de buter. En fait, mon t-shirt aussi, mes bras, mes bras et ma gueule sont recouverts d'éclaboussures rouge sombre. Le mec m'a craché partout dessus, et quand je lui tenais la tête le liquide a coulé le long de mon avant-bras. Une chance que j'ai juste à rouler dans Delray pendant deux kilomètres, si j'avais dû me mêler à la circulation ç'aurait été quelque peu emmerdant.

Je me gare devant la maison et sors de la voiture. Va falloir que j'aille chercher un truc pour nettoyer le volant au moins, parce que y a du sang partout dessus, ça va sécher, ça va être dégueulasse. Non pas que la propreté soit ma priorité numéro 1, mais j'aimerais autant ne pas attirer l'attention des flics ou des curieux. Je grimpe les quelques marches qui mènent au perron et constate sans grande surprise que la porte d'entrée est entrouverte. C'est pire qu'un moulin cette baraque, n'importe qui pourrait rentrer sans que personne ne le remarque - après, ce n'est pas non plus comme si y avait grand chose à voler chez nous.

Je pousse la porte avec ma main valide, l'allure plutôt enjouée. Mais une tension électrique me traverse, comme un mauvais pressentiment. La porte du salon est à moitié ouverte et il me semble distinguer une silhouette errante dedans. Je regarde ma main, ignore la douleur qui me lance terriblement et vais jeter un coup d’œil. Mais je ralentis et baisse les yeux, au sol je distingue quelques trainées de sang qui mène jusqu'à la porte d'entrée. Woh. Je fronce les sourcils, inquiet. Je relève la tête, accélère et pénètre rapidement dans le salon, j'ai poussé la porte si fort que celle-ci vient claquer contre le mur.

... Sam ?!
C'est lui la silhouette errante.

Ma bouche s'entrouvre lentement avant que ma mâchoire ne se décroche carrément en constatant le bordel ambiant. Y a du sang partout au sol, on dirait qu'une tempête est passée dans le salon et que quelqu'un s'est vidé sur le plancher pourri. Je fais quelques pas, les yeux exorbités, les bras légèrement écartés. — Woh, woh, woh... Que je souffle tout bas, un peu estomaqué. Je relève les yeux vers lui, il a l'air complètement perdu. Je remarque très vite qu'il est lui-même abimé, la gueule de travers, une coupure au niveau du front et les fringues tâchés de sang. Je me précipite vers lui et lui attrape les épaules. — Sam ! Sam, ça va ? Mes mains glissent un peu partout, son visage, ses épaules, ses bras, ses mains, comme pour m'assurer que le sang au sol ne provient pas de lui - quoi que, s'il en avait perdu autant il ne serait probablement pas debout. Je commence à stresser un peu. — Sam, c'est quoi tout c'sang ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Et je lui rajoute du sang par-dessus, celui qui n'a pas encore séché sur moi, celui qui s'échappe toujours de ma phalange restante. J'ai totalement oublié la douleur, obnubilé par lui qui semble radicalement déconnecté de la réalité. Mon souffle s'est accéléré et je détourne mon attention quelques instants pour mieux contempler le carnage. C'est pas possible de se relever après avoir perdu autant de sang, non ? Je fais quelques pas, un peu dépassé par cette situation des plus inattendues. Je pivote de nouveau vers lui. — Il est où l'corps ? J'ai du mal à croire qu'on puisse survivre à ça honnêtement. Mais ce qui m'inquiète le plus, c'est surtout de savoir à qui appartient le corps. Je ne sais pas de quoi l'autre est capable exactement, s'il me déteste moi, peut-être qu'il déteste d'autres kids ? Peut-être que c'est le sang de l'un des nôtres ? J'ai le palpitant qui commence à s'emballer, montée d'adrénaline, je me sens fiévreux.

Je me précipite vers lui, mes mains dégueulasses qui se posent sur ses joues, je plante mon regard dans le sien. — Tu peux tout m'dire Sam, quoi que t'ai fait, j'serais toujours d'ton côté, ok ? Même si c'est Macha, même si c'est May. Je t'aimerais toujours.
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Samih Scully
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bloody. (samij) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Toujours défoncé + des traces de piqures sur les bras + une longue cicatrice du flanc jusqu'à la colonne + trèfle irlandais tatoué sur l'épaule gauche + porte toujours un hoodie noir + cohabite avec deux autres personnalités
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptyJeu 12 Mar - 19:37

La lumière du néon, au-dessus du miroir de la salle de bain du rez-de-chaussée lui éclate sur la rétine. La seconde d’après, il revient à lui, ses grands yeux tournés sur le tube lumineux. Il grésille sans grésiller à la fois, c’est imperceptible quasiment, mais le cerveau remarque quand même les variations de lumière. C’est chiant les néons, et ça fiche la migraine. Sam a les idées embrouillées, comme souvent dans ces cas-là. Ceux où il sent bien que de longues heures se sont écoulées, sans qu’il n’en ait conscience. C’est comme sortir d’un genre de mélasse opaque, de sables mouvants, quelque chose qui vous englouti tout entier, vous tire dans des abysses étouffantes. Ramper à la lumière. Sam a le tournis et envie de vomir. Il recule d’un demi-pas, tangue, se raccroche sur le bord du lavabo. C’est là qu’il remarque l’état de la pièce. Ses mains sont rouges, couvertes de sang. L’eau est en train de couler. Il était manifestement en train de les rincer. Il regarde ses paumes, le dos de ses mains, et puis, tel un automate, il les passe sous l’eau, termine ce que l’autre était en train de faire. Quand il éteint l’eau, il se retourne du sang partout. Il suit la traînée qui va jusqu’au salon, qui s’éclate sur le parquet qui absorbe l’hémoglobine. Le sol est littéralement repeint en rouge. Les meubles renversés, son portable dans un coin de la pièce, et ce flingue.

C’était pas que dans sa tête.

Son dernier souvenir, c’est la détonation. Si forte, qui fait vibrer le cœur. L’arme trop lourde entre ses doigts, le recul qu’il a du mal à jauger, et Seven qui s’écrase sur le sol, soufflé par le choc. Tué sur le coup. Tué. Trois balles, ça il s’en souvient. Sam se baisse pour ramasser le flingue. Et son corps est incroyablement ankylosé, douloureux, chaque geste lui prend un temps fou. L’arme en main il remet la sécurité, le cliquetis résonne dans toute la pièce, et à l’intérieur de lui. Il revoit la scène. Depuis la chute dans les escaliers, lui qui rampe sur le sol, Seven qui plonge sur lui, leurs cris. Ce sentiment juste après avoir tiré. Un sentiment qui ne ressemble à aucun autre. Impossible de décrire ce que c’est. Comme un grand soulagement et l’impression d’avoir l’âme qui se fend en deux pour laisser échapper quelque chose de tapi dans le fond de son corps depuis trop longtemps. Rien de cohérent, rien de similaire. Sam est juste assommé et il comprend que ça s’est vraiment passé. Il a vraiment tué Seven Popescu.

Quand ce nouveau constat se fait à l’intérieur de sa tête, il lâche subitement l’arme. Pas tellement qu’il soit pris d’un sentiment d’horreur, juste qu’il ne pense plus à serrer les doigts autour de la cross. Le bruit métallique contre le parquet souillé de sang lui fracasse le crâne en deux. Sam titube d’un pas ou deux. Quand il a connu Seven, le roumain n’était qu’un enfant. Et ils ont presque grandi ensemble. Ils se sont suivis sans pourtant vouloir se trouver. Tous deux sur une même route escarpée. Tous deux promis à un destin funeste. Mais même si Sam l’a répété trop de fois, l’a juré, hurlé, en a rêvé, jamais il ne s’est dit que ça allait vraiment se passer. Qu’il allait vraiment le tuer le premier. Drôle de sensation dans le fond de son ventre. Comme un monstre affamé qui rugit, se tourne, se retourne, cherche une position confortable. La bête veut savourer une victoire, mais ça semble encore irréel. Pourtant, les blessures partout sur son corps, les coups sur sa tête qui lui filent une migraine pas possible, sa gorge en feu de l’étranglement, et ses côtes qui lui arrachent le torse à chaque bouffée d’air, tout ça, c’est vrai. Le sang, c’est vrai. Il est là, des litres de sang étalés sur tout le premier étage.

Qu’est-ce que t’as fait de son corps ?
T’occupe. 

Il devrait sans doute insister. Il devrait se mettre à hurler, il devrait demander des précisions. Sam est paranoïaque, se savoir criminel devrait le rendre complètement dingue. Mais non, rien. Il acquiesce mollement et vient poser ses fesses contre le dos du canapé. Rester debout lui demande un effort d’équilibre trop intense. Là, il est pris d’une angoisse plus forte que tout le reste. Dans un sursaut, il plonge la main dans sa poche. Il en ressort le sachet d’héroïne, bien là. C’est pour ces quelques grammes de poudre brune que Seven est venu ici. Sam monte le sachet devant ses yeux, soudain fasciné. Un sourire de travers, rassuré, lui fend son crâne défoncé. Il se sent soudain mieux. Il range l’héro dans sa poche, sort de l’autre un paquet de cigarettes. Il en met une dans sa bouche et l’allume d’un geste tellement lent que deux minutes passent avant la première latte.

Woh, woh, woh… C’est JJ. Sam relève doucement son regard vers lui. Pas de réaction. JJ court jusqu’à lui, lui attrape les épaules. Aïe, ça fait un peu mal. Il a l’impression que chacun de ses os est fêlé. Va finir par se briser. Mais depuis le temps, il se dit que son corps peut surmonter un nombre incalculable de choc. Mine de rien, Sam ne se brise pas. Enfin, peut-être bien bien que son cerveau se brise en plusieurs, mais il reste définitivement en vie. Contrairement à Seven. L’info n’est qu’à moitié montée au cerveau. Sam ! Sam, ça va ?  JJ s’agite sous le regard morne de Sam, qui profite que son meilleur ami l’occulte pour tirer rapidement une latte sur sa cigarette. C’est alors que JJ regarde sa main libre qu’il se rend compte que la sienne, à JJ pisse le sang. T’as quoi, là ? sont les premiers mots qui sortent de sa voix éraillée, fatiguée. Mais JJ est trop occupé à s’inquiéter de la situation. Cette putain de scène de crime au milieu de laquelle Sam est debout. L’égyptien fixe les doigts, il met un temps fou à comprendre ce qui ne va pas. Putain il lui manque un doigt. Ça lui retourne l’estomac. On t’a coupé l’doigt ? JJ ne l’écoute pas. Sam, c'est quoi tout c'sang ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Rien à faire, Sam ne fixe que le doigt manquant de son meilleur ami. Un bout de JJ qui manque. Ça rallume doucement la machine. Des cendres tombent de sa cigarette, et ça fait un « pschit » quand elles s’écrasent dans une flaque de sang. Alors que JJ recule un peu pour essayer de comprendre ce qui a pu se passer ici, Sam se redresse aussi pour s’approcher de lui. Mais même si son cerveau s’énerve sur les blessures de JJ, le corps ne suit pas, ralenti par ce genre d’état second dans lequel il est plongé. Qui t’a fait ça ? Maintenant qu’il a buté Seven, il a l’impression qu’il pourrait tuer n’importe qui.

Et là, leurs regards s’accrochent. Sam est inquiet. Pas d’avoir tué Seven, pas de l’état de cette baraque. Il est inquiet pour JJ et ça semble à côté de la plaque de s’en faire pour deux phalanges en moins dans une situation pareille. On dirait même que JJ ne se rend même pas compte du sang qui coule. Alors, toujours d’une lenteur maladive, Sam s’approche de la commode et ouvre un tiroir qui grince. Il en sort un torchon, sans trop s’occuper de l’état de propreté. Il s’approche de JJ et veut envelopper son doigt dedans pour que ça s’arrête de saigner, mais il est coupé dans son élan subitement. Il est où l'corps ? La question explose dans son ventre. Il ne sait pas y répondre, et il ne sait pas s’il devrait s’en inquiéter. Non, t’occupe j’ai dit. Sam regarde dans le vide, et puis JJ, et puis le vide. Il fronce à peine les sourcils. J’en sais rien. Qu’il répond d’une voix sans émotion, pas forcément inquiète, pas forcément rassurée. Faut qu’tu mettes un truc sur ton d- Il n’a pas le temps de finir que JJ lui saute dessus, s’accroche à ses joues. Il sang le liquide chaud le long de sa barbe mal rasée, lui couler sur l’épaule.  Tu peux tout m'dire Sam, quoi que t'ai fait, j'serais toujours d'ton côté, ok ? Bien sûr qu’il sait que JJ sera de son côté. Tuer Seven, c’est quelque chose qui se fête. Qu’est-ce qu’il va s’imaginer là, JJ ? Sam ne comprend pas. Il ne comprend pas qu’il a l’air d’un taré, et qu’il est assez fêlé pour buter n’importe qui. Il comprend rien. Et ça dure quelques secondes comme ça, où ils se regardent, et que Sam a les bras ballants le long du corps, et que sa clope se consume toute seule. Et puis, d’un coup :

J’ai tiré sur Seven. 

L’avouer à JJ, ça fait ni chaud ni froid. Il sort ça naturellement et toujours un peu décalqué. Ça lui semble pas être un si gros deal que ça. Ça lui semble pas si grave. Il attend que l’info se fraye un chemin dans la tête de JJ, et puis il attrape de sa main libre le poignet de JJ pour le décoller de sa joue. Il monte la main qui saigne jusqu’à leurs regards. Maintenant dis-moi qui t’a fait ça ? Il relâche le poignet recule d’un pas. Il tire enfin sur sa cigarette, des cendres lui tombe sur son hoodie. Le mal de crâne revient, et quand il monte une main pour se tenir le front il a mal, à cause du coup de cendrier qu’il s’est pris plus tôt. Les vertiges, la nausée, tout revient assez vite et il ne sait pas vraiment s’il va s’effondrer ou casser quelque chose.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptyMer 18 Mar - 12:05

Sam est complètement largué. Loin de la réalité. Il a l'air hagard, de ne rien comprendre de ce qui se passe autour de lui, perdu dans une dimension à laquelle personne d'autre que lui n'a accès. J'essaye de le ramener sur terre, de le secouer un peu, de lui parler. Mais il ne réagit pas, ne répond à rien de ce que je lui demande. Il se contente de me parler de mon doigt, de me demander ce que j'ai et qui m'a fait ça. Comme si ça avait une quelconque importance. C'est juste un doigt. Ce n'est rien en comparaison du carnage qu'il y a visiblement eu ici. Y a des trucs renversés et cassés de partout, c'est l'enfer. On se croirait sur une scène de crime dans une série policière - je suis juste soulagé que Sam ne soit pas le cadavre de l'histoire.

Il s'éloigne de moi un instant pour aller chercher je ne sais quoi dans la commode. Il revient avec un chiffon qui m'est visiblement destiné mais je n'en ai rien à foutre de son torchon putain, ce n'est vraiment pas le moment. Je le coupe dans son élan, l'empêche de m'approcher avec ça et finis par lui demander où est le corps. On verra après à qui il appartient. Sam regarde par-dessus mon épaule, puis moi, puis à nouveau le vide, comme s'il n'avait pas la réponse et que ma question le contrariait. J'agite les yeux, cherche son regard, refusant d'abandonner de sitôt. — J'en sais rien. ...Pardon ? J'écarquille un peu les yeux, dubitatif. — Comment ça, t'en sais rien ? J'ai du mal à suivre. — T'en sais rien parce que, qui que ce soit, la personne est repartie toute seule ? Ou t'en sais rien parce que... parce que c'était pas toi ? Si c'est l'autre qui a encore fait de la merde, je vais péter les plombs. Il commence à sérieusement me taper sur le système avec ses coups de sang et son envie de contrôler Sam en permanence. Va falloir qu'il comprenne qu'il n'est pas réel, qu'il n'est rien, personne putain. — Faut qu’tu mettes un truc sur ton d- Je m'énerve, lui arrache le chiffon de la main exaspéré et le jette au sol avant d'attraper son visage. Faut qu'il se concentre, faut qu'il me réponde.

J'ai tiré sur Seven.
Alors celle-là, je ne l'avais pas vu venir.

Je me fige, pas certain d'avoir bien entendu. La bouche entrouverte, l'air filtre à peine, comme si tout mon esprit était trop occupé à analyser l'information qu'il vient de me lâcher pour penser à faire fonctionner mon corps correctement. — Euh, tu-, quoi ? J'ai l'impression désagréable d'avoir raté un épisode. Ou bien de ne plus parler la même langue que lui. Pourquoi Seven se serait pointé ici ? Et pourquoi Sam lui aurait tiré dessus ? J'ai l'impression d'avoir plusieurs morceaux de différents puzzles et je ne peux rien en faire. Je le relâche doucement et recul d'un pas, un peu secoué. — Mais... il est mort ? Ça freeze un peu dans ma tête, les connexions qui ne se font plus, je m'embrouille les idées. Je fronce les sourcils et passe une main sur mon front, puis pose les deux sur mon crâne, la tête en feu.

Maintenant dis-moi qui t’a fait ça ? Je mets du temps à comprendre de quoi il parle. Et quand je capte, je m'énerve de nouveau. Agacé qu'il se focalise sur ça alors qu'il y a vraiment plus important dans l'immédiat. Ma main redescends devant moi, je l'observe un peu et finis par répondre sèchement. — Mais c'est rien putain, j'me suis fait un nouveau pote. C'est sûr que ça peut paraître un peu incohérent dit comme ça. Surtout quand on constate le reste de mon état - le sang imprimé partout, visage, bras, vêtements. De façon abondante. Je ramasse son chiffon et enroule ma main dedans de façon négligée, le tissu ne tient même pas mais s'imbibe rapidement de rouge. — Voilà, content ?

On va peut-être pouvoir se recentrer sur le sujet principal maintenant. Je pivote sur moi-même, observe les lieux, sans savoir ce que je ressens. — Putain mais Sam, mais il s'est passé quoi ? Pourquoi tu lui as tiré d'ssus ? J'ai le cœur qui bat rapidement, la voix légèrement teintée de reproches. Une partie de moi est soulagée que ça arrive après qu'on se soit débarrassé de notre maitre chanteur, sinon j'aurais été dans une merde noire. Mais je panique à moitié malgré tout, sans trop savoir pourquoi exactement. — C'pas possible, putain... Je reviens prendre ma tête entre mes mains, les yeux qui s'attardent sur les trainées des sang. Y en a tellement que je peine à croire qu'il puisse avoir survécu à ça. Mais Seven est un cafard, alors peut-être qu'il y a encore un espoir ? Si Sam ne sait pas où est le corps, c'est peut-être bon signe, non ? En tout cas, c'est ce que je me répète pour me calmer un peu.
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptyMer 18 Mar - 17:16

Comment ça, t'en sais rien ? Il sait pas, c’est tout. Quoi dire de plus ? Alors Sam garde le regard dans le vide, avec le torchon levé vers JJ, complètement amorphe. Et les connexions ne se font définitivement pas, il est obnubilé par cette histoire de doigt coupé, et JJ, terrorisé par ce que Sam a pu faire. Peut-être bien que c’est la première fois qu’il sent JJ flipper à ce point. Il s’étonne jamais de rien ce gosse, jamais. C’est lui qu’on doit gérer normalement, pas l’inverse. Sam ne se rend pas compte de l’état du salon, il e se rend pas compte de son propre état. Fatalement coincé dans cette semi-conscience. Comme s’il n’était plus vraiment dans la même dimension que les autres. T'en sais rien parce que, qui que ce soit, la personne est repartie toute seule ? Non, elle est pas repartie… Qu’il marmonne si bas que JJ n’entend probablement pas, lui qui finit sa phrase, le débit rapide et le rythme cardiaque en hausse : Ou t'en sais rien parce que... parce que c'était pas toi ? Sam lève la main qui tient sa cigarette jusqu’à son front et y frotte instinctivement ses doigts mal nettoyés. Son crâne est de plus en plus douloureux, et quand il touche son front la douleur vive lui envoie comme une décharge. Et il n’arrive plus vraiment à se refaire le fil de la scène. Ça semblait plus clair y a cinq minutes, maintenant tout s’écroule dans son cerveau. Comme lorsqu’on sort d’un rêve dont on aimerait se rappeler et qui vous échappe petit à petit. Alors la seule chose qu’il peut faire, c’est s’inquiéter pour ce putain de doigt en moins. Mais quand il tente à nouveau envelopper le doigt de JJ dans le torchon, ce dernier lui arrache des mains et le balance par terre. Sam suit le tissu des yeux. Il est tombé pile entre deux traînées de sang. Le bol, se dit Sam. Sans trop savoir ce que cette pensée veut vraiment dire. Ses paupières sont tellement lourdes qu’il pourrait dormir debout. Mais il peut pas, et puisque JJ insiste, il finit par sortir des aveux d’un ton monocorde.

Cette fois, leurs pupilles se croisent, s’accrochent. Sam n’a jamais vu JJ le regarder comme ça. Il a l’air complètement choqué. L’info met quelques secondes à se propager, Sam le laisse absorber la nouvelle. Et pourtant dans son ventre, y a quelque chose de dérangeant, quelque chose qui lui donne soudainement la nausée. Il s’attendait pas à ce que JJ réagisse comme ça. Euh, tu-, quoi ? Mais... il est mort ? C’est si choquant que ça ? Ça l’est ? Sam prend le temps de tirer une dernière latte sur sa cigarette qui s’est consumée toute seule, et il prend un temps fou, avant de répondre, la gorge pleine de fumée : Trois balles, il est tombé raide. C’est tout ce dont il se rappelle. Et les détonations éclatent à nouveau dans sa tête. Il laisse tomber le mégot par terre qui s’éteint immédiatement. Il ne s’en ait pas rendu compte mais sa main commence à trembler. Les coups de feu claquent si fort à l’intérieur de son crâne. Il ferme les yeux une seconde. C’est comme si y avait un blocage, quelque chose qui l’empêchait de vraiment se souvenir. C’est de plus en plus dur, comme si on arrachait petit à petit sa mémoire, qu’on lui piquait. Sa tête tourne. Faut s’occuper du doigt de JJ.

Et ça lui donne un peu de répit, parce que le plus oppressant, pour le moment, ce n’est pas cet environnement chaotique mais c’est bien la réaction de JJ, complètement paumé, les mains sur le crâne comme si Sam avait fait une énorme boulette. Mais c'est rien putain, j'me suis fait un nouveau pote. C’est quoi cette réponse ? C’est quoi cette explication ? Quel pote ? Où ça ? Quel genre de pote ? Ils ont fait quoi ? C’est un genre de bizutage, d’initiation ? QUEL GENRE DE POTE ? Les questions arrivent toutes en même temps, ça crée comme un embouteillage dans son cerveau, le visage de Sam se durcit et se ferme aussitôt. Il fixe JJ une seconde, mais dès que leurs regards ne se croisent il le baisse, le plante dans le parquet. Il sent son corps se tendre et sa respiration s’accélérer. Il déteste que JJ se fasse des nouveaux amis. Il déteste tous les amis de JJ. Y a un genre d’inquiétude mêler à de la colère qui grandit dans son estomac, ça forme comme un boule de plus en plus lourde qui l’enfonce dans le sol. Il garde toutes ces questions pour lui bien sûr, et sa paranoïa qui tétanise petit à petit tout son système. Il tente de ravaler cette nouvelle qui a du mal à passer. Clairement que JJ ait un nouvel ami est la nouvelle la plus traumatisante de la journée pour Sam. Il le voit à peine ramasser le torchon et se faire un genre de pansement de fortune. Alors, quand JJ ajoute : Voilà, content ? il ne comprend pas vraiment s’il parle de l’hémorragie contenue ou de l’explication qu’il vient de lui servir. Il se contente alors d’un : Non. Parce qu’il se sent extrêmement mal et qu’il a envie de vomir et qu’il n’arrive pas à se sortir cette histoire d’ami arracheur de doigt de la tête mais qu’il n’ose pas poser la moindre question supplémentaire dessus.

Pour se calmer il se décolle enfin du canapé et ressort son paquet de cigarette. Ses mains tremblent complètement maintenant. Peut-être que les nerfs lâchent. Il en sait foutre rien. Il fait quelques pas et se poste dos à JJ pour allumer sa cigarette. Il se rapproche de la commode, celle contre laquelle il était quand il a tiré sur Seven, celle dans laquelle le flingue était caché. Les détonations reprennent dans un crâne. Il se masse la tempe du bout de ses doigts qui tiennent la cigarette fumante. JJ en profite aussi pour enfin regarder un peu autour d’eux. Sam, d’un coup, se sent exténué. C’est peut-être le coup sur la tête, la chute dans les escaliers. Il pose le plat de sa main sur le haut de la commode pour s’y appuyer, soupire longuement. Il se sent petit à petit reprendre de la consistance dans ce vrai monde, se familiariser avec cette réalité. Putain mais Sam, mais il s'est passé quoi ? Pourquoi tu lui as tiré d'ssus ? Mais dès que JJ ouvre la bouche ça lui file la migraine. Il a l’impression d’être un jerrican d’essence et JJ, une allumette. Il… il est v’nu en douce pour me piquer des trucs… De la drogue, c’est évident pour tout le monde. J’suis rentré à ce moment-là… on… on s’est… battu et… j’suis tombé dans les escaliers et… j’suis arrivé là… j’ai choppé le flingue et… C’est difficile de raconter la scène à voix haute, même si les images s’enchaînent, plus ou moins floue dans son crâne. Ses doigts se crispent contre le bois et il tire nerveusement une nouvelle latte sur sa clope. Il se rend compte qu’il a tâché le papier à tabac. Y a des gouttes rouges dessus. Ça absorbe son regard complètement pendant une seconde. C’est le sang de Seven, et il se demande, là, si la taffe aura son goût. C’est bizarre, hein ?

C'pas possible, putain... Il serre les dents très fort, son crâne va exploser c’est sûr. Quoi ? C’est quoi l’problème ? Sa voix a un peu plus de force, est un peu moins robotique. Il se décolle de la commode et se tourne vers JJ. J’ai tué Seven, ça fait plus de quatre ans que j’dis que j’le ferai. Je l’ai fait, y a pas de problème. Il le méritait. Pour Assia, il a vengé Assia. Cette putain d’histoire est enfin derrière nous, tu comprends ? L’autre a fait disparaître le corps, d’accord ? Il m’a dit que y avait pas de problème. Suffit de nettoyer cet endroit et tout ira bien. Sa voix tremble sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Et prononcer tous ces mots d’affilés, ça lui demande un effort tel qu’il a l’impression qu’il va s’écrouler. Alors il reprend un peu son souffle, ferme les yeux une seconde, et ajoute, la voix fatiguée : On aura qu’à demander à Macha de nous ramener son matos, après tout, c’est son taf de nettoyer ce genre… de scène. Il se surprend lui-même d’y avoir pensé.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptySam 28 Mar - 14:23

Trois balles, il est tombé raide. Euh, pardon ? Je le dévisage, stupéfait. Je recule un peu, perplexe. Mon regard se perd dans le vide de la pièce alors que je peine à assimiler l'information. La scène défile dans ma tête et me laisse un goût amer. Je ne vois effectivement pas comment il aurait pu survivre à ça. Je deviens de plus en plus nerveux alors qu'une drôle de sensation m'envahis sans que je sache l'identifier. Mes mains passent sur mon crâne et le frottent de façon répétée, avant que l'une d'entre elle ne retombe le long de mon corps, tandis que l'autre termine sa course à l'arrière de ma nuque. Je la tord un peu, comme si je cherchais à défaire un nœud qui me bloquerait. J'me sens vraiment pas très bien. Mais c'est peut-être à cause de mon doigt qui pisse le sang. J'en sais rien en fait, y a un truc qui me noue l'estomac et je ne sais pas ce que c'est, ni ce que je dois en faire.

Sam me prend encore la tête avec mon doigt et je perds patience. Je finis par lâcher une information aussi vague qu'improbable et me penche même pour ramasser son chiffon à la con pour m'envelopper la main dedans dans des gestes précipités et maladroits. Je la brandis devant lui en lui demandant finalement s'il est content. Son non me fais rouler des yeux comme un gosse capricieux. Je jette mes bras en l'air brièvement dans un mouvement d'humeur, agacé. — C'est bon, y a pas mort d'homme ! Enfin si, mais non, 'fin pas moi quoi. Bref, on ira soigner ça après c'est bon j'vais pas me vider et crever. Enfin je crois pas, j'en sais rien en fait. C'est possible ? Je baisse les yeux sur le sol, ne pouvant pas m'empêcher de me faire la réflexion que tant qu'à faire que ça arrive, autant que ce soit ici. La pièce est déjà tapissée de sang. Je souffle par le nez et le pointe du doigt le temps d'une seconde, comme si on se faisait un match de ping-pong pour savoir qui est le plus blessé. — Pis si tu voyais ta gueule, tu t'inquièterai probablement plus pour toi qu'pour moi. Bon, je ne suis pas très sûr sur ce coup-là. Il a l'air d'avoir bien ramassé, mais j'ai du mal à savoir ce qui est le pire. Un doigt coupé ou ses multiples blessures ? Est-ce que y a une hiérarchie des blessures en fait ? Ou est-ce que ça dépend plutôt de qui est blessé ?

Par exemple. Disons que Sam s'est légèrement entaillé le doigt avec une feuille de papier. Techniquement, c'est plus grave qu'un inconnu a qui on viendrait d'arracher le bras. Puisque je m'en fous, de l'inconnu. Ouais. Ça me semble logique. Et comme j'aime Sam plus que je ne m'aime, ses blessures sont donc plus importantes que les miennes. Ouais.

Il s'éloigne un peu de moi, il a l'air totalement en vrac, comme s'il ne réalisait pas vraiment ce qu'il se passe. Il s'allume une clope et je ressens subitement l'envie pressante de m'en griller une aussi, pour m'occuper l'esprit, l'embrumer un peu et me calmer. Il me tourne le dos mais je lui attrape le bras pour le forcer à se tourner un peu vers moi et lui pique une clope dans son paquet. Je la cale entre mes lèvres et lui fais signe de la main de me refiler son briquet. Je fais ça à une main, l'autre étant totalement enveloppée dans le chiffon. Puis je le lui rends et m'éloigne un peu. Je tire dessus, tourne un peu en rond pour contempler tous les dégâts.

Merde putain. Seven est mort.
Vraiment mort.

J'ai l'impression de réaliser lentement le truc. Et ça ne m'enchante pas vraiment, alors que j'ai toujours cru le contraire. Que ce serait le genre de nouvelles qu'on fêterait dans une joie totale. Mais j'ressens absolument rien qui se rapporte à de la joie à cet instant. Plus une sorte de frustration. Je souffle la fumée par le nez, un peu désemparé puis je reviens vers Sam et l'interroge un peu plus, essayant au moins de comprendre ce qu'il se passe. Ma question a l'air de lui faire mal, il se replis un peu sur lui-même, visiblement troublé par des démons invisibles auxquels je n'ai pas accès. — Il… il est v’nu en douce pour me piquer des trucs…  J’suis rentré à ce moment-là… on… on s’est… battu et… j’suis tombé dans les escaliers et… j’suis arrivé là… j’ai choppé le flingue et… C'est une blague j'espère ? Cet enfoiré est mort pour ça ? Parce qu'il a voulu lui piquer de la drogue ? J'y crois pas. Je ferme les yeux une seconde et passe mes doigts dessus pour les malaxer, dépité. Je souffle tout bas. — Mais quel con. A quel moment il s'est dit que ce serait une bonne idée de venir chez nous en douce pour nous voler des trucs ? Franchement, rien que pour avoir été aussi con, je dois reconnaitre qu'il méritait un peu de crever.

Et puis je me souviens que c'est réel. Qu'il est vraiment mort.

Et ça me refout dans un drôle de malaise. Ce qui ne plait pas du tout à Sam qui réagit au quart de tour, semblant subitement se réveiller de sa transe. — Quoi ? C’est quoi l’problème ? Le ton agressif me crispe. Je relève la tête vers lui, comme un gosse défiant l'autorité. Je me braque. — Oh, détend-toi déjà. Que je riposte. Je n'aime pas quand il lève la voix sur moi. Même si vu de l'extérieur, les gens ne trouveraient pas vraiment que c'est ce qu'il vient de faire, le trouvant probablement trop mou pour se montrer énervé. Mais moi je le connais, et je la sens très bien cette petite irritation qui émane de lui. Ça se répercute immédiatement sur moi, les muscles qui se tendent, je passe sur la défensive. — J’ai tué Seven, ça fait plus de quatre ans que j’dis que j’le ferai. Je l’ai fait, y a pas de problème. Je tire maladroitement sur ma clope, de plus en plus agité et contrarié. — Ouais c'est bon, on a compris que y a pas de problème ! Je minaude un peu, comme si je l'imitais en prononçant ces mots. Putain. Je me mets à fumer de plus en plus vite, consumant ma cigarette à toute vitesse. — Cette putain d’histoire est enfin derrière nous, tu comprends ? L’autre a fait disparaître le corps, d’accord ? Il m’a dit que y avait pas de problème. Suffit de nettoyer cet endroit et tout ira bien. Et là, c'est trop. Je me redresse brusquement, fais quelques pas dans la pièce dans des mouvements saccadés, chargé de tension, tandis que l'atmosphère dans la pièce se charge d'électricité. Ma clope entre mon index et mon majeur, je tends brièvement ma main en direction de Sam. — Ouais bah l'autre, il commence à m'les briser ! J'en ai ras l'cul d'entendre parler d'lui ! De quoi il s'mêle déjà putain ? Ras le cul qu'il existe, tout simplement. Il ne pourrait pas plutôt être comme Eabha et me kiffer ? Non, il a fallu que monsieur se prenne pour un super héros de merde et décide que j'étais à éliminer du décor. Sombre merde. Il a de la chance que j'puisse pas le buter, sinon je l'aurais crevé au moins mille fois, de façons tellement sales qu'il n'oserait même pas y penser. La colère continue de se déverser un peu partout sous ma peau, comme une réaction plus logique à ce que je ressens face à l'annonce de la mort de Seven. Parce que la colère, ça je connais, c'est familier, rassurant presque.

Je continue de gesticuler et de m'exciter, sale gosse intenable. — Et moi j'nettoie rien du tout c'est mort ! J'viens pas d'éviter un ménage pour devoir m'en taper un autre en rentrant chez moi merde ! Commencez à tous me gonfler avec vos conneries, j'suis pas la boniche spécial scène de crime. Et comme pour appuyer mes dires, je file jusqu'au canapé où je me laisse lourdement retomber dedans, m'enfonçant au plus profond, la tête disparaissant totalement derrière le dossier. Je continue de fumer, même si le goût commence à devenir dégueulasse parce que je fume plus le filtre que du tabac rendu à ce niveau. Rien à foutre. Clope de merde pour journée de merde, on reste dans une certaine dynamique. — On aura qu’à demander à Macha de nous ramener son matos, après tout, c’est son taf de nettoyer ce genre… de scène. Je balance ma main dans les airs comme pour chasser ses paroles. — Ouais ouais c'est ça, nettoie donc avec Macha, j'm'en balec. Je boude comme en enfant, fâché et un peu perdu par les émotions qui me secouent. Mes yeux finissent par se reposer sur ma main blessée, le tissu s'est déjà bien imbibé de sang et ça commence à me faire sacrément mal. Je secoue la tête dans des gestes énervés, comme si ça allait pouvoir me débarrasser de la douleur. Mais ça ne fait que l'accentuer. Je grogne et grimace. — Putain et pourquoi ça fait mal cette merde aussi là ! Ça m'fait chier ! Tout m'fait chier ! Je n'ai pas trop l'habitude de souffrir de mes altercations, habituellement plutôt très tolérant à la douleur. Mais le couteau enfoncé dans mon bide par Don et maintenant le doigt coupé par Ares, je dois bien reconnaitre que je ne le vis pas de la même façon. La douleur est dérangeante et m'exaspère. Je recale ma clope entre mes lèvres et attrape le coussin le plus proche pour venir le poser sur ma main et j'appuie de toutes mes forces. Comme si le fait de ne plus la voir ça allait pouvoir faire disparaitre la douleur avec.

Ça ne marche pas super bien.
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Samih Scully
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptySam 4 Avr - 13:57

Y a pas assez de place dans le crâne de Sam. Pas assez pour enregistrer l'effraction de Seven, sa mort, le trou noir ensuite, et JJ, son doigt mutilé, ce nouveau pote qu'il se targue de s'être fait. Et tout se bouscule. Sam ne peut se concentrer que sur une chose à la fois. Et JJ, il n'a même pas envie de s'étaler sur ce qui lui a couté un doigt. Et de toute façon, tous les mots qu'il prononce tombent à côté. Il n'arrive pas à les enregistrer. Alors il se met deux mains devant le crâne, et ça lui fait un mal de chien, parce que son front est fendu en deux, et que tout est trop douloureux, de toute façon. Comme si on rallumait soudain la machine, qu'on switchait le bouton. Alors il a besoin de bouger, il trouve refuge contre cette commode, mais le malaise continue, au fond de son corps. Quelque chose de dérangeant, et il ne trouve rien pour éteindre l'incendie qui menace. JJ n'arrange rien. JJ n'arrange jamais rien. Il ne savait pas vraiment ce à quoi il s'attendait, Sam. Peut-être que JJ prendrait tellement ça à la rigolade que ça le ferait décompresser. Que ça lâcherait un peu la fumée qui prend possession de tout son corps. Mais il se sent comme une cocotte minute qu'on aurait oublié sur le feu. Et JJ est incapable de faire descendre la pression, il empire tout avec ses réactions que Sam n'avaient pas anticipé. Mais quel con. Et Sam est incapable de réfléchir correctement. Bien sûr qu'il était con. Bien sûr que c'était qu'un foutu parasite, et bien sûr que ce meurtre n'a ni queue, ni tête. Mais, on s'en fout non ? Tu t'en fous JJ ? Et alors que toute l'atmosphère se graisse d'une tension si lourde qu'elle pèse une tonne sur les épaules fébriles de Sam, JJ lui, n'apprécie que moyennement le ton que Sam emploie soudain.

Oh, détend-toi déjà. Il est parfaitement détendu. Pourquoi il ne le serait pas, hein ? Et Sam ne s'arrête pas de parler, avec son débit rapide, il martèle des évidences. Pas de problème. Seven était un parasite. Il est maintenant un parasite mort. Y a pas de problème. Ouais c'est bon, on a compris que y a pas de problème ! L'égyptien lui lance un coup d'œil lourd de sens, et peut-être que s'il avait des snipers à la place de ses grandes pupilles d'un vert délavé, JJ aurait été le deuxième à se faire flinguer ici. Pourquoi il dit ça sur ce ton là ? Y'en a pas de problèmes, on a dit. Et il insiste Sam, il repasse le film. L'autre s'est occupé de tout. Il liste tous les arguments en sa faveur, pour dédramatiser une situation qui le dépasse complètement. Une nouvelle limite de franchie, un nouveau cap, un niveau plus bas dans des ténèbres qui l'engloutissent depuis trop longtemps. Fallait bien que ça arrive, de toute façon. Seven le méritait. L'autre s'est occupé de tout. Seven le méritait. L'autre s'est occupé de- Ouais bah l'autre, il commence à m'les briser ! J'en ai ras l'cul d'entendre parler d'lui ! De quoi il s'mêle déjà putain ? Coupe soudainement JJ dans la mélodie robotique que Sam se répète.

QUOI ? Comment ça de quoi j'me mêle ? J'viens de gérer cette putain de situation. T'étais où toi hein ? T'étais parti faire quoi pendant c'temps là ?

Il hurle si fort dans la tête de Sam, d'un coup, remonté à bloc par cette attaque que ça semble presque être dit à haute voix. Pourtant, la voix vient bien de l'intérieur de son corps. L'intérieur de sa tête. Sam lève les yeux au ciel et les ferme d'un geste lent et extrêmement blasé. Il se monte les deux mains contre ses tempes qu'il masse lentement. Eh, ça va, commencez pas vous deux. Qu'il lâche d'une exténuée, comme s'il s'adressait à deux gamins qui chahutaient, là dans la pièce. Tout est agressif. Le sang qui pulse dans ses veines, les blessures de la bataille menée plus tôt. La douleur vive qui revient comme une vague à son front, sa gorge étranglée qui brûle, ses côtes pétées qui limitent ses mouvements et lui arrache une grimace à chaque respiration, la bosse à l'arrière de son crâne qui grossit à chaque minute. Et puis l'air ambiance, l'odeur métallique, le parquet qui se gorge de sang peu à peu, la respiration de JJ, la sienne. Tout est compliqué à appréhender.

JJ reste le plus difficile à gérer. Gamin capricieux, énervé par on-ne-sait-quoi, il se met à faire une scène en plein milieu du salon. Il boude, il est vexé, et Sam ne comprend toujours pas pourquoi. Est-ce que c'est à cause de l'autre ? De Seven ? Qu'est-ce qu'il a fait pour mettre JJ dans un tel état ? Qu'est-ce qu'il a dit ? Quoi, c'était pas bien de buter cet enculé ? Ça fait s'accélérer sa respiration, et donc la couleur dans ses côtes, et donc sa migraine, et tout s'empire tout de suite. JJ se laisse tomber dans le canapé, et sans l'avoir dans son champ de vision, Sam se sent soudain abandonné, terriblement seul dans ce bordel qu'il n'avait pas demandé à gérer. Et moi j'nettoie rien du tout c'est mort ! J'viens pas d'éviter un ménage pour devoir m'en taper un autre en rentrant chez moi merde ! Commencez à tous me gonfler avec vos conneries, j'suis pas la boniche spécial scène de crime. Une seule information à la fois. Incapable de process plus. Une seule information. Sauf que là, JJ lui balance tout un tas de choses qu'il n'arrive pas à comprendre. Lentement il fronce les sourcils, tente de se repasser l'enregistrement. Quel ménage ? Quelle scène de crime ? Il a le vertige, là d'un coup. Et il se tient lui-même au milieu d'une mare de sang. Il peut pas réfléchir il n'y arrive pas. Merde, JJ, mets-y du tien un peu. Et alors qu'il articule difficilement qu'ils pourront faire appel à Macha pour les aider, JJ continue de plus belle. Ouais ouais c'est ça, nettoie donc avec Macha, j'm'en balec. Longue inspiration qui lui déchire le thorax. Eh bah très bien ! Je t'ai rien demandé de toute façon ! Qu'il s'énerve, à bout de nerf. En fait, tout son corps hurle un appel à l'aide muet. Il aurait voulu que JJ fasse taire ce sale sentiment, coupe immédiatement son intellect perturbé, ne lui laisse même pas l'occasion de paniquer, de cogiter. Mais c'est l'inverse. Rien ne se passe comme prévu, rien n'est aussi simple que prévu. Sam se donne enfin du courage pour reprendre du mouvement. Il ne sait tout simplement pas par où commencer. Qu'est-ce qu'il est le plus urgent. Alors il fonce jusqu'à la cuisine, et il ouvre des placards et des armoires au hasard, sans savoir vraiment ce qu'il cherche. Il n'est pas une fée du logis, il ne l'a jamais été. Il n'a jamais rien su faire tout seul, à part rouler des jolis joints, et préparer un fix d'héro. Son coeur continue de battre fort, très fort. Ça fait de plus en plus mal. Tout d'un coup, tout est douloureux, chaque geste. Il serre les dents, il doit bien le faire, y a pas le choix. Dos au mur, les pieds dans le sang. Il en fout partout quand il marche, trace de pas morbides qui envahissent le salon, la cuisine. Putain. Il trouve enfin ce qu'il semblait chercher, sans s'en rendre compte. Une bassine, un balais-brosse. Il remplit la bassine d'eau chose et pendant ce temps là continue à la recherche d'un détergeant, n'importe lequel. Sous l'évier, semble qu'une vieille bouteille, sans doute ici depuis avant leur installation, sans doute achetée par Daire le jour où elle a dégoté ce palace, et qui n'a jamais servi depuis. Il l'attrape et vide la totalité de son contenu dans la bassine qui se met à mousser. Il coupe l'eau. Quand il soulève la bassine, ça lui arrache un gémissement rageur. C'est lourd, il en fou à moitié à côté.

Il est de retour dans le salon, fait tomber la bassine au milieu de la pièce dans un grand fracas. Putain et pourquoi ça fait mal cette merde aussi là ! Ça m'fait chier ! Tout m'fait chier ! Continue JJ, seul dans son coin, sans doute que ça l'emmerde que Sam ne se soit pas précipité à ses côtés. Il se contente de foudroyer du regard le dos du canapé, ne répond rien, et c'est sans doute pire que tout pour JJ. Il envoie la serpillère poussiéreuse dans la bassine, puis sur le sol, commence à éponger le sang. Il n'a jamais fait ça avant. Pas à ce point. Nettoyer la scène d'une baston qui éclate, nettoyer une blessure qui saigne. Mais jamais autant de sang, qui s'étale sur tout le rez-de-chaussée. Jamais effacer les traces de son propre crime. Sam fait un effort monstre pour ça. Et c'est pas naturel. Il ne tient même pas bien le balais, ses gestes sont imprécis, il ne sait même pas passer la serpillière en fait. Ça l'énerve beaucoup, et l'angoisse prend tellement de place que ses oreilles bourdonnent. Il fait ça pendant dix minutes, peut-être quinze. Il a retiré le plus gros maintenant et l'eau chaude et javellisée est teinte de rouge à chaque fois qu'il essore la serpillière dedans. Mais il est à bout de force, et le parquet a déjà aspiré la moitié de l'hémoglobine. La couleur rouge saute aux yeux.

Faut vraiment appeler Macha.

Mais il n'a pas son téléphone. Il se souvient l'avoir eu, à un moment, quand Seven gisait sur le sol. Il se souvient rapidement avoir voulu appeler JJ. Mais plus rien. Il ne sait pas ce qu'il en a foutu. Où est-ce qu'il est ? J'en sais rien moi. Mens pas. J'en sais rien, dans un coin, j'sais pas. Sam inspire profondément et regarde autour de lui le balais dans une main, l'autre ballante. Il a clairement la flemme de le chercher. Alors il enjambe la bassine et se pointe devant JJ. Ils se jaugent un moment. Il fait manifestement encore la gueule. Parfait, Sam aussi. Il tend sa main libre en avant : Donne ton téléphone. Il n'a vraiment pas de temps à perdre à négocier. Donne, faut que j'appelle Macha. J'sais pas où est le mien. Il insiste un petit peu et dès qu'il voit apparaître le téléphone de JJ il lui arrache d'un main, manquant clairement de patience. Il appelle Macha dans la seconde, commence à faire les cents pas devant JJ. La conversation ne dure que trente secondes. Sam n'explique pas pourquoi elle doit ramener son matériel, Macha ne demande rien non plus. Il raccroche, envoie le vieux téléphone sur le canapé à côté de JJ.

Maintenant y a plus qu'à attendre que Macha revienne avec les bons outils. Sam reste debout devant JJ et le regarde un moment, visage fermé, à bout de nerf. Il le fixe un moment, accroché au balais comme à une béquille. Et puis ses yeux se baissent doucement jusqu'à la main ensanglantée de JJ. Par fierté il pourrait le laisser se démerder. Après tout, c'est lui qui disait que c'était rien et qu'il avait fait ça avec son nouveau pote. Sauf que maintenant que Sam n'a plus a faire le ménage plus qu'il ne l'a déjà fait (et c'était un effort insurmontable) son cerveau est à nouveau libre pour une autre urgence. Une information à la fois. Et l'état de JJ prend soudainement toute la place. Il ne lutte que trente secondes contre le sentiment paternaliste qui s'empare de lui. Finalement il balance le balais sur le sol et s'approche de JJ, lui attrape le poignet sans un mot pour regarder de plus près. Il fait la grimace. Son doigt est vraiment… coupée. Putain, c'est dégueulasse. Qu'il commente inquiet, énervé. Qu'est-ce qui a bien pu se passer putain ? Il expire bruyamment et tire JJ pour le relever du canapé. Viens avec moi. Il insiste, mais il n'a clairement pas la force nécessaire pour le lever de force. Discute pas ! Faut soigner ça proprement. Et il l'entraine sans ménagement dans la salle de bain du rez-de-chaussée avec une sale impression de déjà vu.

Cette salle de bain est aussi en bordel. Il fait s'asseoir JJ sur le bord de la baignoire et commence à fouiller, mais tout semble avoir été déplacé et ça le perturbe complètement. Il ne sait pas où chercher, mais un temps qui lui semble interminable avant de trouver la bétadine. Est-ce que l'autre a essayé de se soigner ? Après tout, Sam a repris conscience dans cette salle de bain, juste avant que JJ ne débarque. La migraine revient en flèche, comme si on venait de faire claquer des timbales dedans. Finalement il trouve tout ce dont il a besoin et se reposte devant JJ, compresse, bétadine, pansement, il commence à désinfecter proprement la zone, et tant pis si ça fait mal à JJ. Il a des gestes brusques, fatigués, énervés. Il attend sans doute, il attend que JJ ne s'explique, de mauvaise humeur, comme un père déçu et dépassé par les conneries de son môme.
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JJ O'Reilly
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- - DÉGUISÉ EN ÊTRE HUMAIN,
POUR UN SEMBLANT D’HUMANITÉ.


[ ON S'RACONTERA NOS MALHEURS
ET ON FERA SEMBLANT D'SE COMPRENDRE
]


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quartier : delray, dans une vieille baraque immense avec les kids (et un enfoiré de raton laveur), sûrement qu'elle était belle autrefois cette bâtisse, mais aujourd'hui elle tombe en ruine, le toit prend l'eau et y a des trous dans le plancher. mais qu'importe, les propriétaires ont fuit en laissant la plupart des meubles, alors c'est parfait.
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptyLun 25 Mai - 14:42

Eh, ça va, commencez pas vous deux. Ça me retourne le cerveau en un millième de seconde. Je me précipite vers lui, comme si je voulais me battre contre lui. Mais pas vraiment lui, l'autre plutôt. Je fulmine, les muscles du visage tendus. — QUOI ? Il dit quoi l'autre là hein ? Il veut quoi ?! Qu'est-ce qu'il a hm ? j'entends rien du tout ! Je fais mine de tendre mon oreille dans sa direction, juste pour l'énerver un peu plus. Lui rappeler qu'il n'existe pas vraiment, qu'il ne peut pas me dire tout ce qu'il veut, quand il veut. Alors que moi, oui. Je finis par reculer en ricanant, sale gosse victorieux. Je voudrais pouvoir le matérialiser cet enfoiré, lui choper la tête et la lui enfoncer dans un champ de clous. Adieu, connard.

Je continue de m'agiter et de râler tout seul, face à un Sam qui reste silencieux. Mais je perçois très bien ce qui émane de lui, je choisis simplement de l'ignorer sciemment. Parce que je suis contrarié, parce qu'ils m'énervent, parce que tout ne tourne pas autour de moi et que ça ne me plait pas. Et aussi parce que Seven est mort et que ça ne m'arrange pas. Que je ne sais pas comment traiter l'information. On m'a pas appris à faire ça. J'ai déjà pas su faire face à la véritable mort de mon propre père, je me suis contenté de m'énerver et ensuite de faire comme si ça n'avait jamais existé.

Alors je décide de bouder sur le canapé. J'ai rien trouvé de mieux à faire pour le moment.

Eh bah très bien ! Je t'ai rien demandé de toute façon ! Je lève les yeux au ciel et riposte, agressif. — Eh bah tant mieux ! Parce que je l'aurais pas fait ! Je ne réalise même pas le ridicule de cette situation, d'à quel point on peut avoir l'air de deux frangins de 10 ans qui se disputent bêtement.

Tout ce que je sais c'est que j'ai mal, que je m'en plains et que Sam s'en fout. Il a décidé de m'ignorer royalement. Et très vite, la sensation dans mon ventre devient bien plus désagréable que celle de mon doigt manquant. Je rumine, m'agite, m'énerve, tambourine parfois sur le coussin que j'ai mis par-dessus ma main, comme si ça allait arranger quoi que ce soit. Puis je jette des coups d'oeil frénétique par-dessus mon épaule, pour voir ce qu'il fait, voir s'il me regarde. Je le surprends parfois à jeter des regards noirs dans ma direction et ça suffit à m'apaiser un peu. Je m'en fiche qu'il soit fâché contre moi, ça lui passera. Je ne veux juste pas qu'il fasse comme si je n'existais pas. C'est le genre de truc qui peut me rendre malade. Littéralement, je veux dire.

Je n'arrive pas à estimer le temps qui passe, ça pourrait être 2 minutes comme une heure, tout ce que je sais, c'est que ça m'a paru être une éternité. Sam surgit brusquement dans mon champs de vision, mais je fais mine de ne pas le voir. Je détourne la tête ailleurs, les lèvres pincées, toujours boudeur. Il me toise quelques secondes en silence, et je suis à deux doigts de lui lâcher un "quoi, qu'est-ce t'as ?!" lorsqu'il se décide enfin à parler. — Donne ton téléphone. Ah bon ? Je fronce les sourcils et tourne brusquement la tête vers lui, cherchant son regard. Je le dévisage en silence, l'air perplexe et méfiant. — Euh, et pourquoi ça ? Je ne sais plus si j'ai des trucs gênants sur mon téléphone. Je crois bien que oui. Je crois que j'ai jamais supprimé les traces d'échanges avec Seven. Je crois que j'ai jamais supprimé la photo de sa bite non plus. Je commence à stresser. — Donne, faut que j'appelle Macha. J'sais pas où est le mien. Je me détends un peu en entendant ça, mais je reste méfiant. Je pivote pour regarder l'état du sol derrière moi et c'est vrai qu'il a une sale gueule. Et il est toujours aussi rouge. Je grogne un peu, pas convaincu mais face à l'insistance de Sam j'obtempère mollement. Je glisse ma main valide dans mon jean et l'en extirpe lentement, un refus de coopérer pourrait paraître suspect. A peine Sam aperçoit-il le téléphone que déjà, il se jette dessus et me l'arrache de la main. Je la brandis devant moi et la recule un peu, faisant mine d'être choqué par son attitude. — Woh, calme toi putain. Taré ce mec. Que je marmonne. Mais il n'écoute même pas, il est déjà en train d'appeler Macha. Il se met à faire les cents pas devant moi et il me refile le tournis. Je souffle bruyamment, pour bien lui montrer que ça me fait chier et je rabats mes jambes sur le canapé, m'installant en tailleur dessus. Je soulève le coussin pour ressortir ma main blessée et voir ce que ça donne. J'ai foutu du sang partout et ça commence à vraiment avoir une sale gueule. Je grimace un peu.

Sam me rend mon téléphone et je le range rapidement, soulagé. Puis il reste là, à me dévisager. Je hausse un sourcil. — Quoi ? Que je crache, insolent. Il veut encore me soutirer un truc, c'est ça ? Il ne dit rien mais se jette brusquement sur ma main, tire sur mon poignet et j'esquisse un mouvement de recul à cause de la douleur. — Hey ! Mollo ! J'aurais pu me fâcher un peu plus, retirer ma main et l'envoyer chier. Mais je vois à sa gueule qu'il s'inquiète pour moi. Alors ça va. Je me radoucis instantanément et je ravale un sourire satisfait. J'ai gagné.Putain, c'est dégueulasse. Je hoche la tête. — Ouais et ça commence à vraiment me faire mal en fait. C'est probablement parce que l'adrénaline est retombée et qu'il n'y a plus rien pour court-circuiter les canaux de la douleur. — Viens avec moi. Discute pas ! Faut soigner ça proprement. J'abdique et me redresse pour lui emboiter le pas en levant les yeux au ciel et en soufflant. — C'est bon, c'est bon, j'arrive. T'étais pas si pressé de t'en occuper pendant que tu faisais ton ménage là. Hop-là, la petite attaque chargée de reproches est placée.

On se retrouve à nouveau dans la salle-de-bain, du bas cette fois-ci. Et ça me rappelle mon retour de Savannah. Autant dire que niveau souvenirs, je préfère celle du haut. Enfin, je crois. Je n'en suis plus si sûr dernièrement. Je m'installe là où il me dit et le laisse réunir les affaires, sans vraiment réaliser qu'il galère à le faire. Il a toujours l'air perdu Sam, comme s'il découvrait sans cesse le monde qui l'entoure. A force, je ne relève plus. C'est presque l'inverse qui peut me sembler suspect à vrai dire. Quand il commence à nettoyer, je me crispe et ne fais que grogner, le soupçonnant d'être volontairement aussi brusque. Comme pour me punir. — Sans déc, ça te tuerait d'y aller UN PEU plus doucement ? J'viens d'me faire arracher un doigt j'te signale, donc passe pas tes nerfs sur ma main. Putain. Un peu de considération pour les blessés svp.

Et je le vois, qui me lance des regards fâchés. Il fait son daron. Il adore endosser ce rôle. Et je dois avouer que je le laisse volontiers l'interpréter. Je soupire plusieurs fois, le regard fuyant. Je sais ce qu'il attend de moi. Mais il va me saouler. Il va me faire la morale encore et me juger et l'autre va en profiter pour dire des trucs pas sympas sur moi et lui monter la tête. Je vois le tableau d'ici. Et après il va me prendre la tête sur c'est qui ton pote, c'est pas un kids, on peut pas lui faire confiance, blablabla. C'est toujours le même refrain avec lui. On dirait qu'il est viscéralement allergique à toutes les personnes extérieures à notre famille. J'échappe un sursaut de douleur alors qu'il trafique je sais pas quoi avec ma main, et je suis convaincu qu'il l'a fait exprès. Je le fusille du regard, irrité par son attitude. Mais je finis par céder - je lui cède toujours. — C'est bon, c'est bon, j'vais t'expliquer, mais arrête de t'acharner sur ma main !

Je jette ma tête en arrière, inspire un grand coup avant de souffler bruyamment, faisant vibrer mes lèvres au passage. Petit temps de pause puis je redresse ma tête et commence à raconter. Ma voix est évasive, un peu distante, comme si je racontais un truc lambda, sans importance. — J'ai rencontré un gars aux réu, y s'appelle Arès. Apparemment c'est un dieu d'je sais plus quoi, mais bref. Et y a un autre gars aux réu, qu'est trop con tu vois et il nous a fait chier pendant touuute la réu, sérieux y m'a saoulé. Bref, j'me suis tiré de la réu, Arès m'a suivi et pis j'sais pas, en discutant comme ça on s'est mis d'accord pour calmer le mec qui nous avait mal parlé. Y avait rien de planifié, enfin Arès voulait un plan mais bon, il a l'air d'avoir une obsession pour les plans j'ai pas compris. Bref, on a suivi le type en voiture, je l'ai percuté, il s'est pris un poteau, Arès l'a frappé, on l'a foutu dans le coffre et on est allé dans une maison abandonnée pas loin là. Et après j'sais pas, je voulais m'amuser un peu tu vois ? Et voir ce qu'Arès avait dans le bide. Bref, je l'ai énervé pour qu'il fasse des trucs au gars, mais faut croire que je l'ai un peu trop énervé. Je me marre et hausse les épaules. Du coup il m'a coupé un doigt et après il s'en est pris au gars. Et pis après il a essayé de le buter mais il y arrivait pas, j'te jure ça a duré genre.... au moins 1000 aaaans. Du coup ça m'a blasé, j'ai pris le premier truc qui me passait sous la main et j'ai planté le gars et pis j'suis parti, parce que Arès parlait de nettoyer la baraque mais sans déc, flemme. Du coup il s'en occupe. Enfin je crois, j'sais pas trop en fait. Et à vrai dire, ça me perturbe très moyennement. En fait, j'en ai rien à foutre. Je n'ai jamais été du genre à réaliser le danger que représentait le fait de laisser des traces sur une scène de crime.

Je respire un grand coup après avoir tant parlé. Puis, un sourire se dessine sur mes lèvres. — Mais du coup, ça veut dire qu'on était tout les deux en train de buter quelqu'un en même temps ! L'idée m'emballe clairement. — Genre, ça fait comme une connexion entre nous. Et je trouve ça merveilleux.

C'est juste con que lui ait buté Seven.
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Samih Scully
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptyJeu 4 Juin - 15:10

Mais ils ne se calment pas du tout, ni l'un, ni l'autre.

Et Sam est pris entre deux feux, entre la colère sourde et muette de l'autre à l'intérieur de son crâne et JJ qui en joue, qui provoque, qui surgit avec l'envie d'en découdre. Écrasé entre deux colères, trop à côté de la plaque pour réussir à gérer ses sentiments intérieurs, Sam est soudain pris de vertige. QUOI ? Il dit quoi l'autre là hein ? Il veut quoi ?! Qu'est-ce qu'il a hm ? j'entends rien du tout ! gueule JJ, théâtral. L'instant d'après, c'est comme si sa tête était décollée du reste de son corps, qui se met à agir indépendamment. Ses muscles se crispent, et son bras plonge en avant pour attraper le t-shirt de JJ, fermement. Il l'attire d'un coup sec devant lui, la gueule en furie, la mâchoire en avant. Mais ce n'est pas Sam. C'est l'autre, que Sam n'a pas pu arrêter. Ça dure quelques secondes comme ça, où l'autre aimerait frapper, uppercut, comme ça, sans réfléchir. Mais Sam reprend conscience et lâche d'une main tremblante le t-shirt de JJ, fait un demi-pas en arrière. Il a l'impression que tout tourne autour de lui. Il ferme les yeux une seconde pour reprendre ses esprits. Avant de déclarer dans la hâte, une main en l'air pour arrêter JJ dans sa rage : Ça va, ça va, j'ai pas fait exprès. Qu'il précise tout de même. Et le nouveau regard qu'il lance à JJ est fatigué d'avance et le supplie d'arrêter là ces chamailleries qui l'épuisent.

De toute façon, il n'a pas vraiment de temps à perdre avec ces conneries. Faut qu'il s'occupe tout ce bordel et anticiper combien ça va être chiant, un vrai enfer, lui prend déjà toute son énergie. JJ, boudeur, s'échappe jusqu'au canapé en ronchonnant et Sam, passablement agacé, l'ignore tout bonnement pendant les longues minutes qui s'écoulent ensuite. Le ménage mal fait lui semble être une épreuve insurmontable, d'autant plus que JJ n'arrête pas de se faire attendre. Mais Sam a trop de choses en tête. Le yeux fixés sur le rouge qui jure sur le parquet, qu'il n'arrivera jamais à nettoyer entière. La nouvelle se répand dans son organisme comme le venin d'un insecte répugnant. Seven, ce sang est à Seven, il l'a tué. C'est un genre de gueule de bois, il se sent tout simplement à côté de ses pompes (plus que d'habitude en tout cas). Et puisqu'il n'arrive pas à s'en sortir tout seul, il laisse tout tomber pour demander à JJ son portable et demander à Macha son matériel. Si quelqu'un d'autre peut s'en occuper à sa place, c'est aussi bien. Symptomatique des troubles qui l'ont accompagné toute sa vie. Sam ne s'en sort pas tout seul, jamais. Et maintenant qu'il a refilé le problème à Macha, il n'a rien d'autre à faire que d'observer le doigt dégoulinant de sang de JJ.

Il ne tient jamais, quand il s'agit de JJ. Sam n'aura probablement jamais d'enfants, mais JJ est ce qui se rapproche le plus de ce qu'on pourrait ressentir pour son fils. Chaque coup qui frappe JJ le frappe aussi, il s'inquiète, tout le temps pour lui, de lui. Mais surtout, il ne supporte pas que quoi que ce soit lui arrive. C'est son petit protégé, et il se souvient encore de cette première fois où ils se sont vus, adoptés, instantanément. Alors il finit par regarder son doigt, vraiment dégueulasse. Ouais et ça commence à vraiment me faire mal en fait. Sam ordonne d'aller soigner ça, toujours avec une voix sèche. Sa tête est encore en feu. De mauvaise grâce, JJ lui emboite le pas jusqu'à la salle de bain du rez-de-chaussée. C'est bon, c'est bon, j'arrive. T'étais pas si pressé de t'en occuper pendant que tu faisais ton ménage là. Il ne répond rien, déjà perdu quand il s'agit de trouver tous les produits dont il a besoin. Mais c'est pas l'envie qui lui manque. Parce que JJ, lui, il avait l'air de dire que c'était rien cette histoire, juste un délire entre potes. Cette pensée lui serre l'estomac pendant qu'il est toujours devant le miroir de la salle de bain. À ne même pas voir son reflet défoncé dans la glace. Quand enfin il a tout ce dont il a besoin, il revient devant JJ, assis sur le rebord de la baignoire. Il commence les soins avec des gestes brusques. Chaque fois que la main de JJ descend un peu, il attrape son poignet et le relève sèchement. Il lance des expirations agacées, et n'arrête pas de foudroyer du regard JJ. Il désinfecte avec mauvaise humeur comme ça un bon moment, parfois avec des gestes juste un peu trop appuyés qui finissent par relancer JJ : Sans déc, ça te tuerait d'y aller UN PEU plus doucement ? J'viens d'me faire arracher un doigt j'te signale, donc passe pas tes nerfs sur ma main. Putain. Mais Sam ne le regarde même pas, et ne change en rien sa façon de faire. Le visage contracté de douleur, surtout à cause du genre de bosse sanguinolante qui est entrain de pousser sur son front, et d'un énervement qu'il n'arrive même pas à camoufler. Il n'a pas l'impression de vraiment voir ce qu'il est en train de faire. Comme s'il avait été arraché de cette dimension, et mise dans une autre qui cohabite avec la leur, mais qui n'est pas vraiment la même. Tout ce à quoi il pense c'est à la dose d'héroïne dans son jean. Il veut dormir pendant dix ans. Et il ne parlera plus à JJ tant qu'il n'aura pas expliqué, c'est ce qu'il se promet (même s'il sait d'avance qu'il ne tiendrait pas). Mais comme si son meilleur ami avait lu dans ses pensées, et après un petit coup de désinfectant appuyé pile sur la déchirure, il finit par abdiquer le premier : C'est bon, c'est bon, j'vais t'expliquer, mais arrête de t'acharner sur ma main ! Sam lève un regard désintéressé vers lui, les sourcils à peine haussés, comme s'il ne voyait vraiment pas de quoi il voulait parler. Il garde encore le silence, mais cette fois, recommence la désinfection avec un peu plus de délicatesse. Il estime même que c'est terminé et attrape derrière lui des compresses et du scotch médical.

JJ semble mettre un temps fou à parler, ce qui fait remonter un genre de panique intérieure chez Sam, comme un brasier sur le point de se lancer. Heureusement, il commence enfin : J'ai rencontré un gars aux réu, y s'appelle Arès. Arès. Très bien. Le nom est gravé dans la moelle. Je me renseignerai sur lui. Ouais, merci. Qu'il se promet à lui-même. L'autre ne fait pas de cadeau à JJ, et s'il y a bien une chose sur laquelle il peut lui faire confiance, c'est que si ce Arès n'est pas un mec sûr, l'autre ne cherchera certainement pas à le cacher. Apparemment c'est un dieu d'je sais plus quoi, mais bref. Sam, qui était entrain de poser doucement la compresse contre la plaie relève doucement un regard dépité vers JJ, fronce un peu les sourcils. S'en suit alors la véritable explication. Aux réunions, ce type qui les a énervé, le plan contre ce gars, avec Arès, la voiture, le coffre. Sam garde les yeux rivés vers la plaie qu'il est entrain de soigner. Plus JJ avance dans son récit, plus il semble captiver par celui-ci, détendu, totalement au clair avec ce qui a pu se passer. Et après j'sais pas, je voulais m'amuser un peu tu vois ? Et voir ce qu'Arès avait dans le bide. Bref, je l'ai énervé pour qu'il fasse des trucs au gars, mais faut croire que je l'ai un peu trop énervé. Sam fait attention à ne surtout pas croiser le regard de JJ, ne surtout pas réagir. Masque d'impassibilité accroché à son visage tuméfié. Il ne veut pas que JJ voit, le tremblement de terre qui se passe à l'intérieur de lui, comme des plaques techtoniques qui viendraient se rencontrer trop brutalement. Entre l'image qu'il a toujours gardé de JJ et tout le reste, tout ce qui lui échappe, tout ce qu'il ne peut pas contrôler. Dans le fond, Sam sait depuis un longtemps que quelque chose a vrillé depuis longtemps chez JJ. L'autre le sait, et ça veut bien dire que lui aussi, d'une certaine manière, non ? C'est pour ça que t'as cru en Trixia tout de suite, pour ça que j'ai raison. Il est pas stable, c'est un putain d'animal, tu le sais Sam. Il voulait torturer ce mec pour s'amuser. Il réfléchit pas, et il a pas réfléchi non plus quand il a violé Assia, putain. C'est logique. Sam serre les dents, fort, ferme les yeux une seconde, pour se concentrer, faire abstraction, mais c'est compliqué de plus en plus compliqué. Ça fait depuis la prison que c'est invivable. Il s'accroche à la dose d'héro dans son jean de toutes ses forces maintenant. Espère que demain, il aura tout oublier des confidences de JJ. Du coup, le reste du récit n'est écouté que d'une oreille distraite par un tapage intérieur qu'il camoufle comme il peut. Et il commence à scotcher la compresse, serré pour que l'hémorragie s'arrête, comme il peut. Mais ses mains tremblent. Il reprend en cours de route : …j'ai planté le gars et pis j'suis parti, parce que Arès parlait de nettoyer la baraque mais sans déc, flemme. Du coup il s'en occupe. Comme un grand vide de quelques secondes et Sam, enfin, pour la première fois depuis qu'ils sont dans cette pièce, remonte les yeux vers JJ. Lentement, l'air fermé. Il a l'air dépité, fatigué, extrèmement fatigué. Et il ferme les yeux lentement, totalement déphasé par cette situation et les rouvre, un peu à côté de la plaque. L'air de dire "Qu'est-ce que je vais faire de toi ?". Mais il ne dit, rien. S'il ouvre la bouche, y a rien d'agréable qui va en sortir. Il prend sur lui, refoule tous ses sentiments qui se percutent, bien au fond. Nourri la colère de l'autre qui grogne. Enfin je crois, j'sais pas trop en fait. Tu sais pas trop ? Qu'il répète d'une voix sèche. Il se mord les lèvres et hausse les sourcils pour que JJ puisse préciser ce point pendant que sa paranoïa rase tout le reste, comme une grande vague. Mais JJ ne s'attarde pas sur ce point, comme si c'était secondaire, accessoire. Mais il a tué un homme là, tout à l'heure, il a laissé un étranger faire disparaître les preuves. Parce qu'il avait la flemme.

Ouais, Sam est dépité.

Il refait un tour avec le scotch, ses gestes toujours sujets à des tremblements qu'il ne remarque même pas. Mais du coup, ça veut dire qu'on était tout les deux en train de buter quelqu'un en même temps ! Genre, ça fait comme une connexion entre nous. Il s'arrête dans son mouvement une seconde, le regard dans le vide. Et il ne peut pas vraiment le contredire sur ce point, même s'il essaye, en maugréant. Non, moi j'étais en train de tuer Seven Popescu. Et c'est la seule chose qui l'empêche de complètement paniquer, on dirait. Comme si Seven n'était pas vraiment quelqu'un. Il a ruminé cette vengeance si longtemps dans un coin de sa tête que c'est comme si ça s'était déjà passé y a mille ans, et ça n'était pas vraiment arrivé à la fois. Pourtant les mots de JJ se glissent dans son cerveau. Peut-être que c'est pour ça qu'il n'arrive pas à empêcher tous les Kids de mal tourner. Peut-être que c'est parce qu'il est lui-même parti trop loin. Peut-être que c'est de sa faute, si tout a vrillé de cette manière, si JJ est parti si loin dans ses délires, inconscient de ce qui se passe. Il a l'air ravi de cette journée qu'ils ont passé tous les deux. Sam a juste l'impression d'être en train de sombrer dans quelque chose de terrible, d'être dans une pièce dont les murs se rapprochent. Son cerveau tourne à mille à l'heure, et que ce soit pour éviter de penser à ce qui s'est vraiment passé ou parce qu'il sait que ça l'empêchera de dormir pendant des jours. Il s'arrête subitement, laisse le scotch pendre au bout du doigt coupé de JJ et se redresse. Il retourne vers le lavabo et s'observe dans le miroir avec une petite moue, il rince ses mains et son visage (ça fait mal, il a l'impression de s'être envoyé de l'acide). Une fois que c'est fait il s'essuie en prenant garde de tamponner doucement son front, puis il envoie la serviette à JJ pour qu'il s'essuie également. Faut pas qu'on traîne. Qu'il dit, sans plus d'explications, avant de quitter précipitamment la salle de bain.

Dans le salon, il retire son t-shirt tâché de sang qu'il lance dans un coin et regarde autour de lui, paumé, sans savoir vraiment où chercher. Le corps courbé des douleurs, des hématomes qui se sont ajoutés aux cicatrices de la prison qui tapissent déjà son torse trop maigre. Il est là à regarder autour de lui un moment avant de voir dans un coin un petit tas de fringue sans doute enlevé à la va-vite. Il plonge la main dedans et attrape le premier t-shirt qui vient (qui appartient à JJ). Il l'enfile. Il attrape ensuite un carnet et un stylo qui trônent vers l'entrée. Il note rapidement Nettoie ça stp. On t'expliquera. - Sam. À l'intention de Macha qui ne devrait pas tellement tarder à rentrer. Il accroche le bout de papier au-dessus du meuble, et puisqu'il n'a rien d'autre pour ça, il utilise son cran d'arrêt qu'il a toujours dans sa poche pour le planter dans le mur. De toute façon, Macha ne sera pas impressionné par ce mot énigmatique, pas non plus par l'état du salon et la bassine de javel gorgée de sang. Sam fait demi-tour pour retourner dans la salle de bain et tend le cou par l'entrebaillement de la porte. Bouge-toi ! Qu'il ordonne, mais JJ ne voit définitivement pas où il veut en venir. Comme si ce n'était pas déjà évident. Tu crois que je vais faire confiance à ton nouveau meilleur pote pour faire disparaître toutes les preuves contre toi ? On va aller vérifier qu'il a fait le job. Rien ne pourrait empêcher Sam de faire ça, il n'en dormirait de toute façon pas de la nuit pour fouiller toutes les maisons abandonnées du quartier s'il le fallait. Allez, t'as envie de retourner en prison ou quoi ? Non, jamais JJ ne retournera en prison. Et Sam fera tout pour ça.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: bloody. (samij)   bloody. (samij) EmptyMer 1 Juil - 15:36

Tu sais pas trop ? Je sens les reproches dans sa voix, mais ça me laisse indifférent. Je hausse les épaules, ne captant pas du tout la gravité de la situation. — Bah ouais, j'suis pas resté vérifier quoi. Pis on s'connait pas tant que ça en vrai, tu vois ? Donc j'sais pas s'il est fiable et s'il va vraiment le faire ou s'il va avoir la flemme aussi. C'est pas si important de toute façon. Personne va dans ces baraques. Déconnecté de la réalité, du fait que la police puisse partir à sa recherche si quelqu'un déclare sa disparition, ou du fait qu'un jour quelqu'un pourrait décider de racheter la maison. Ou même si des jeunes venaient trainer dedans et tombaient sur le cadavre. Non, je n'envisage rien de tout ça. Déjà parce que ma main me fait trop mal étant donné que Sam a décidé de me punir en me maltraitant, mais surtout parce que je ne pense jamais à ces choses-là.

Je n'anticipe rien. Je ne pense jamais aux lendemains. Je suis dans l'instant, et à cet instant, rien ne m'inquiète.

Je lui fais part de mon enthousiasme en réalisant qu'on était tous les deux en train de tuer quelqu'un simultanément et j'y vois une sorte de lien cosmique qui nous unirait. Ça m'emballe vachement, je trouve ça beau et quelque part, je crois que ça me rassure un peu sur ma relation avec lui. Comme si, malgré tous nos différents, on était toujours connectés. Un truc inébranlable, capable de survivre à tous les raz-de-marrée même si on s'en rend pas compte. Un truc qui ferait qu'on reviendrait toujours l'un vers l'autre. Et surtout lui vers moi.

Mais lui ne semble pas très ravi de ce heureux hasard et n'y voit visiblement aucun signe de l'univers sur notre attachement mutuel. Quand il s'agit de me faire des reproches, là y a du monde. Mais quand il faut me témoigner un peu d'affection, y a plus personne. Connard. — Non, moi j'étais en train de tuer Seven Popescu. Je roule des yeux, alors que sa remarque me contrarie. J'essaye de ne pas penser à ça dans l'immédiat. Je ne veux pas commencer à process cette information, parce que je sens que ça va foutre le bordel. Et il a très mal réagit en voyant ma réaction, je n'ai pas envie d'aggraver la situation ou qu'il se mette à poser des questions. Mais la réalité est là, y a un truc qui ne passe pas.

Il s'arrête subitement, après être passé par tous les états possibles (du moins, tous les états dont lui est capable, ça limite pas mal) et ne termine même pas correctement mon bandage. Je râle un peu pendant qu'il se lave les mains et le visage et termine de mettre en place correctement le scotch histoire de bien tout serrer. Je dois avouer que ça va déjà un peu mieux, je sens toujours le sang pulser dedans, et la sensation est vive et désagréable, mais ça me brûle plus autant qu'avant. — Faut pas qu'on traîne. Je sursaute et attrape au vol la serviette qu'il me jette. Je me lève et me traine jusqu'à l'évier en lui lançant un petit regard au passage. — Comment ça ? Il ne me répond pas, je ne suis même pas certain qu'il m'ait entendu. Il est déjà sorti et parti faire je ne sais quoi. Faut pas qu'on traine de quoi ? Il veut retourner faire son ménage à la con ? J'ai dit que je le ferai pas et j'ai pas changé d'avis entre temps. Je me rince la main à l'air libre, les avant-bras - du coup je mouille tout mon bandage mais je ne réagis même pas - et mon visage,  histoire de faire partir le maximum des traces de sang. Celles du mec. Je m'essuie brièvement, laisse trainer la serviette dans l'évier mouillé et je sors de la salle-de-bain à sa suite, avec encore des traces un peu délavées sur la gueule et les bras et surtout, partout sur mes fringues.

Sam est en train de se changer quand j'arrive, je prends soin de ne pas le regarder. Je ne veux pas voir sa cicatrice, celle au niveau de l'abdomen. Ça me rappelle trop de choses et me plonge toujours dans un état de confusion assez violent. Douloureux même. Entre l'incapacité à supporter qu'on ait pu faire du mal de cette façon à Sam, et le manque cuisant lié à l'absence de Don. Un manque que je n'ai pas le droit d'évoquer, au risque de créer une tempête. Pourtant, c'est une réalité. Don me manque, Akker me manque, les gars me manquent. Et j'sais pas quoi faire de tout ça. J'sais pas comment l'exprimer ou m'en débarrasser. Alors ça reste là, à tourner en rond dans ma poitrine, à grossir doucement.

T'as la gueule toute pétée, tu veux pas que j'te soigne aussi ? Que je propose gentiment, en guise de réconciliation. Je fais jamais la tête bien longtemps. Ses hématomes disparaissent sous le nouveau t-shirt qu'il enfile, sans savoir vraiment qui en est le détenteur officiel. Faut dire que la notion de propriété est assez abstraite dans cette maison. Surtout pour Sam et moi. Surtout entre lui et moi. On a toujours fonctionné comme ça, ce qui appartient à l'un, appartient forcément à l'autre.

Sauf mes céréales et mes bières.
Y a une limite à toute fraternité.

Faut reconnaître que depuis que Daire n'est plus là, c'est souvent le bordel. Il manque toujours des trucs, parce qu'aucun de nous n'est capable de gérer une baraque, de la bouffe, des produits d'entretien. Je ne suis pas certain que quiconque ait déjà fait le ménage depuis l'abandon de Daire. Mais je préfère ne pas penser à elle, au risque de me remettre à tout péter autour de moi.

Je le regarde écrire un mot d'un œil distrait, je prends le temps de mon côté d'observer un peu ma main bandée. L'idée d'avoir perdu un doigt ne semble toujours pas me poser le moindre souci. Comme si je ne réalisais pas vraiment. Je crois surtout que je suis convaincu de ne jamais me servir de mon petit doigt de la main gauche, alors le perdre... qu'est-ce que ça va bien pouvoir changer dans ma vie ?

Bouge-toi ! Je relève les yeux vers lui, exaspéré. Déjà, il me parle hyper mal et ça me gonfle. Va falloir qu'il se détende un peu s'il veut que je passe 1 minute de plus avec lui. Et ensuite, me bouger pour quoi ? J'écarte les bras et souffle histoire de lui partager mon agacement. — Mais quoi putain ?!

Tu crois que je vais faire confiance à ton nouveau meilleur pote pour faire disparaître toutes les preuves contre toi ? On va aller vérifier qu'il a fait le job. Ah, c'était donc ça. Je lève les yeux au ciel et grimace comme un enfant insolent, tout en échappant un long râle plaintif. — Oh la la, mais t'es hyper relou Sam. J'ai pas envie d'aller vérifier. Déjà, j'ai pas envie qu'ils se croisent. Vu l'humeur de Sam et celle d'Arès, ils vont me faire chier tous les deux et pas s'entendre, c'est clair. Ensuite, si on arrive et que Arès est en plein ménage, va falloir l'aider. Ce qui est fort probablement, à moins qu'il soit capable de vider et nettoyer une scène de crime blindée de sang en moins de 30 minutes. Et j'ai des doutes.

Allez, t'as envie de retourner en prison ou quoi ? Nos regards s'accrochent et pendant une seconde, j'ai envie de chercher la merde. Juste pour me venger de la façon dont il a traité ma main, dont il m'a traité moi et du fait qu'il n'ait pas voulu admettre qu'on était connecté par le lien de la mort. Et ça, c'était vraiment dégueulasse de sa part. Mon silence dure trop longtemps, Sam a très bien saisi ce qui me passait par la tête. Son regard change du tout au tout, comme pour me défier de m'aventurer sur ce terrain là. J'abdique, n'ayant pas le courage de provoquer une énième dispute aujourd'hui. Je hausse les épaules et marmonne tout bas en lui passant devant sans un regard. — Parano le mec.

Sauf que je décide d'y mettre toute la plus mauvaise volonté du monde. Déjà, je ne conduis pas. Je m'installe directement du côté passager et je croise les bras, boudeur. Je le laisse prendre le volant et je mets les choses au clair directement. — J'te préviens, j'sais plus où elle est exactement, j'ai pas fait gaffe en partant. C'est à moitié vrai. Je sais dans quelle direction partir pour la retrouver, mais je ne sais plus exactement laquelle c'est.

Sauf que, comme je n'ai pas du tout envie d'y aller, je l'envoie directement dans la mauvaise direction. Comme ça, pas de risque de tomber sur Arès en train de charger son coffre par mégarde. On roule un peu, je souffle par le nez, soupire, rumine, m'agite, je ne prends même pas vraiment la peine de regarder les maisons qui défilent et je le guide totalement de façon hasardeuse avec de vagues signes de la main - celle bandée.

Vas-y, gare toi là, j'crois c'est une de celles-là.

Complètement faux, mais il n'a pas besoin de le savoir. Il s'arrête et on sort de la voiture. Je fais mine de les inspecter et en désigne une, comme si la mémoire m'était subitement revenue. Je grimpe sur le perron et actionne la poignée de la porte. Mais c'est fermé à clé. J'insiste un peu, donne un petit coup d'épaule, mais non, c'est verrouillé. J'inspire en silence et lâche un très bref soupir énervé. Je commence à faire le tour, tout est fermé. Mes joues se gonflent d'air et j'ai à peine eu le temps de l'éjecter bruyamment que j'attrape la vieille chaise en bois à moitié désarticulée qui traine sur le perron pour la balancer dans la vitre. Celle-ci, déjà fissurée et abimée se brise sans la moindre résistance. Je m'infiltre à l'intérieur, accrochant et déchirant mes vêtements au passage et abimant ma main en bon état sur des bris de verre.

J'entends Sam qui finit par me suivre et je me mets à errer dans les pièces. Il reste pleins de trucs dans cette maison. Je n'y prête pas trop attention. Histoire de gagner du temps, je continue de mentir. — C'était à l'étage. Je sais très bien que ça ne tient pas la route. Aucune trace de sang n'est présente dans le bas de la maison. Mais je n'attends pas son avis et m'engouffre dans les escaliers. Y a peut-être des trucs cools à voler en haut. Je remonte le couloir et m'arrête subitement. Je fronce les sourcils et tends l'oreille alors qu'un bruit attire mon attention.

J'entends Sam qui débarque dans mon dos et je me retourne, lui fait signe de s'arrêter et de se taire. Je fais un bref mouvement de tête en direction de la porte au fond du couloir et je chuchote. — Mauvaise maison a priori. Y a quelqu'un qui prend sa douche. On est visiblement pour le moment pas repéré par cette personne, mais rien ne garantit que ce soit le seul habitant de la maison.

De plus, je sens au passage une certaine excitation montée, comme les braises laissées après l'attaque de tout à l'heure qui reprendrait subitement feu. Mes yeux se posent sur la porte du fond, et je me sens me faire dévorer tout entier par l'envie de foncer dedans et de tomber sur la personne. Je me retrouve figé, le regard bloqué sur cette foutue porte, le cœur battant. L'adrénaline est montée d'un coup, et j'ai l'impression de perdre un peu pied avec la réalité qui m'entoure. Je ne saurais même pas dire si Sam me parle, s'il est encore là ou s'il est déjà reparti en bas. J'entends juste cette putain d'eau couler, de plus en plus fort. Assourdissante.
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