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 après nous, le déluge (samij)

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Samih Scully
Samih Scully

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après nous, le déluge (samij)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Toujours défoncé + des traces de piqures sur les bras + une longue cicatrice du flanc jusqu'à la colonne + trèfle irlandais tatoué sur l'épaule gauche + porte toujours un hoodie noir + cohabite avec deux autres personnalités
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MessageSujet: après nous, le déluge (samij)    après nous, le déluge (samij)  EmptySam 17 Aoû - 12:11

Comment tout a pu encore si mal tourner ? Sam a passé la nuit à chialer. Il est avachi sur le canapé qu’il n’a pas quitté, alternant ses éclats de colère avec des vagues de dépression aussi intenses qu’effrayantes, et des micro-siestes dont il était tiré dans un sursaut. Dans ses pires cauchemars, la solitude a toujours fini par le ronger qu’il en deviendrait fou. Guess what, c’est ce qui t’arrive. Parce qu’ils sont tous morts ou en fuite. Et Sam ne percute pas. À mesure que les heures passent, et que la nuit pâlit à travers les vitres sales du salon, lui reste parfaitement immobile à fixer devant lui les images choc qui défilent sur les écrans de la vieille télévision postée devant lui. Il ne sait plus à quelle heure il l’a allumé. Sûrement quelque part entre le moment où Macha a tenté de le faire bouger de là, quand elle a raccompagné l’obèse qu’elle a baisé cette nuit et qu’elle a remarqué que Sam était toujours là, en train de fumer dans le canapé, l’air vague, et le moment où il s’est piqué. Là maintenant le blast est passé et y a rien qu’un immense vide à l’intérieur de lui et un énième joint entre ses lèvres. Et personne ne peut le raisonner. Il n’entend plus les voix dans sa tête. Parce que JJ est introuvable et que ça prend toute la place dans son esprit. Il a retourné le problème dans tous les sens. C’est pas son genre de disparaître plusieurs jours. Pas son genre de laisser son portable derrière lui. Soit il est parti, soit il lui ait arrivé quelque chose. Et après Belfast, Sam n’a juste plus assez de force pour quoi que ce soit d’autre. La vérité c’est qu’il peut survivre à la mort d’Eanna, au fait que Cal ne veuille plus être un Kid, et que Daire préfère des terroristes à lui. Il peut y survivre, ouais. Mais à la perte de JJ il n’y survivra jamais. Ça, il peut pas. La dernière fois qu’il a cru le perdre, il s’est arrangé pour prendre 8 ans de taule en même temps. Et si ça lui allait bien de dire qu’il faisait ça pour Eanna, ou pour venger sa grande sœur. En fait, c’est simplement qu’il était trop lâche pour vivre sans son meilleur ami, dans une dimension où il a vécu la pire des trahisons. Mais il ne trouve aucune explication qui le rassure, et il reste là, fatalement anéanti, profitant du calme de cette heure trop matinale. Le son de la télévision est au plus bas. Alors il n’entend pas ce que disent les journalistes. Mais y a cette photo qui est affiché en grand. Sam lève lentement son regard vers lui, la bouche entrouverte et les paupières lourdes. C’est la première fois qu’il revoit ce visage depuis des mois. Et pourtant, ce visage continue de brûler dans ses cauchemars. D’un coup, toutes ses blessures se réveillent, se rallument, se déchirent. Celle qui traverse tout son torse, c’est comme si elle recommençait à suinter. Mais Sam ne fait rien d’autre que de regarder cette photo, le regard perçant de ce type, son sourire en coin, même sur la photo officielle de son arrestation. Il a le dessus, même en image. Il intimide Sam, même à la télévision. Y a comme de la glace pilée dans son sang. Il bug ainsi quelques secondes et finit par attraper la télécommande pour augmenter le son, d’un geste d’une lenteur extrême. Boegen s’est fait discret depuis sa libération, on peut penser que les manifestations à son encontre l’ont effrayé. Notre expert des groupuscules néo-nazi Charlie Thomas est sur notre plateau pour répondre à nos questions. Charles, pensez-vous qu’on peut craindre une montée des affrontements raciaux entre les manifestants et les Aryan Brotherhood, à Savannah ?… Sans doute que l’expert répond. Sam n’écoute déjà plus. Don a été libéré, y a que ça qui lui percute les côtes.

Si JJ a fuit les Kids, c’est forcément pour le rejoindre. - Je sais. Qu’il chuchote à haute voix. Il l’a déjà fait. - Je sais. Il t’a dit que Don l’aimait plus que toi. Don a forcément cherché à le recontacter en sortant. - Je SAIS. Cette fois il crie, et se met le poing devant la bouche pour se forcer à se calmer, ferme les yeux, attend quelques secondes pour s’assurer que les filles ne l’aient pas entendu. Il se relaisse tomber dans le fond du canapé, éteint la télé d’un geste rageur et tente de se calmer mais y a tout qui s’emballe. Son cœur, sa respiration, il a chaud, il a froid. Il se sent mal. Il écrase ses paumes contre ses yeux, essaye de se calmer, mais ça fonctionne pas. Il pince ses lèvres pour empêcher le moindre son de filtrer, retient son souffle pour s’empêcher de pleurer, mais ça ne marche pas. Ses yeux s’humidifie, et l’explosion se fait comme à chaque fois, silencieuse et destructrice. Il finit par laisser tomber ses bras le longs de son corps et lâcher une grande expiration, secouée d’un sanglot court et atterré. C’est pas vrai, pas vrai, pas vrai. C’est trop. Il peut pas. Il peut pas, il… Il se lève d’un coup et se met à faire les cent pas dans le salon en se grattant nerveusement l’arrière de sa tête. Il sait pas quoi faire. Il ne peut pas rester là. Il ne peut pas rester là à rien faire alors que tout est en train de se casser la gueule à nouveau. Si JJ n’est pas là, il peut rien faire, rien gérer, c’est comme si son centre de gravité n’était plus là, sa boussole, son pilier. Il pourra jamais assumer Macha et May tout seul. Sans Daire, sans JJ, sans Cal, sans Eanna. Dès qu’il repense à elle les sanglots reprennent et il enfouit son visage dans ses mains en étouffant un grognement de rage. Il y arriva pas. Alors il fonce jusqu’à la table basse et commence à sortir d’une main tremblante quelques cachets, parmi ceux que May lui a rapporter. Il en étale trois devant lui, attrape un verre avec lequel il en écrase deux d’un coup sec. Mais s’arrête, le verre en main. Il regarde la reste de la boîte. La pensée de la vider dans le fond de sa gorge et se laisser mourir au milieu de salon le traverse un quart de seconde. Puis il regarde la poudre. Puis il regarde la porte d’entrée.

Il se lève en laissant tout en plan. Sam, tu fais quoi ? Tu peux pas. T’es pas en état de conduire. Il attrape sa veste à capuche avant de sortir et laisse la porte ouverte derrière lui, sans même penser à la fermer. Il dévale les quelques marches du perron et fonce jusqu’à la voiture de Seven, à quelques mètres. Et tu vas faire quoi à Savannah ? Tu vas te pointer chez la joyeuses bandes de nazis et tu vas demander où est JJ ? Sam l’ignore il sort de sa poche de jean les clés de voiture, et pendant qu’il galère à l’enfoncer dans la serrure, il jette un coup d’œil furtif au garage de Daire, pas loin. Son coeur se serre davantage. C’est du SUICIDE Sam, j’peux pas te laisser faire ça. Mais même l’autre ne peut rien contre la force de sa colère. Et il a beau hurler un tas d’arguments tout à fait recevable, Sam ne l’écoute pas, se poste au volant et démarre en trombe.

Il n’a pas fait dix mètres, il n’a même pas tourné dans la rue principale, la voiture d’en face surgit, il ne l’avait pas vu venir. Il donne un grand coup de frein qui le projette contre le volant, puis dans le fond de son siège, faisant sauter son cœur. Il lui faut trois secondes pour reprendre ses esprits, et il se retrouve là, face à cette voiture, qu’il ne reconnait pas. Mais à travers le parebrise d’en face. JJ.

Putain c’est JJ. Il est là. Il est rentré. Il est là. Il a pas disparu. Il est revenu. Il est là putain de merde.

Il faut encore quelques secondes supplémentaires pour qu’il intègre l’information. Secondes pendant lesquels ils ne font que de se regarder sans vraiment percuter ni l’un ni l’autre. Et puis, la mâchoire de Sam se contracte. Il serre les mains autour du volant, et il sort de la bagnole à grand coup de pied. Il laisse la portière ouverte derrière lui, ne fait que foncer vers la nouvelle voiture que JJ s’est dégoté, fou de rage. Il voit rouge. Il se met à hurler comme il hurle rarement. OÙ EST-CE QUE T’ÉTAIS ESPÈCE D’ENFOIRÉ DE MERDE ? Il tape de ses deux mains sur le capot et puis déboule comme un fou devant la portière, qu’il ouvre sans demander l’avis de JJ, lutte à peine, l’attrape par un bras, le tire d’ici comme un daron en face de son fils qui rentre de soirée. Il est dans une rage folle, FOLLE. Il secoue JJ comme un fou, en le tenant par un bras, et il est tellement plus petit que lui que JJ est tordu. Sam le ramène jusqu’au capot et le pousse contre de toutes ses maigres forces. JE RENTRE ET LES FILLES SAVAIENT PAS OÙ T’ÉTAIS, TU PRENDS PAS TON PORTABLE ET J’ENTENDS À LA TÉLÉ QUE DON S’EST FAIT LIBÉRÉ DE PRISON ! Il dégueule tous ses sentiments en vrac, qui l’ont déchiré de l’intérieur toute la nuit. Il hurle parce que JJ est le seul a être revenu. Le seul contre qui il peut encore hurler sa peine. Quand celui-ci tente de se redresser, Sam le pousse à nouveau contre le capot de toute ses forces : QU’EST-CE QUE JE DEVAIS PENSER ? QUE T’ÉTAIS MORT OU QUE T’ÉTAIS PARTI LES REJOINDRE ? HEIN ? T’AS UNE IDÉE DE L’ÉTAT DANS LEQUEL J’ÉTAIS ? S’il ne le savait pas, maintenant c’est clair. Sam est ravagé.
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MessageSujet: Re: après nous, le déluge (samij)    après nous, le déluge (samij)  EmptySam 17 Aoû - 13:02

J'sais pas comment j'suis arrivé jusqu'à Detroit. Je n'en ai aucun souvenir. Est-ce que j'ai changé de voiture encore ? Est-ce que j'ai volé de l'argent pour me payer l'essence ? Quel chemin j'ai emprunté ? Combien de temps j'ai roulé ? Pas la moindre idée. Mon cerveau a freezé, il est resté coincé à Savannah et j'ai toujours dans le nez cette odeur dégueulasse d'un corps qui crame. Elle ne me quitte pas et j'ai l'impression d'en être imprégné. Je ne la supporte plus, je veux m'en débarrasser parce qu'elle m'obsède, m'envahit tout entier, prend toute la place. Et ça me dégoûte, j'ai envie de vomir. J'ai l'impression que depuis que je suis parti en trombe durant la nuit, je n'ai fait que ça : me concentrer pour ne pas gerber sur le volant. Mais je ne tiens plus. Mon cerveau semble se réveiller lorsque je pénètre dans Delray, le paysage est familier et je redescends subitement sur terre. Ça me fait un haut le cœur et j'ai l'impression que tout mon corps est douloureux. Je pile net, met le frein à main et ouvre la portière en toussant, soudainement à bout de forces. J'essaye de sortir de la voiture mais mes jambes ne me portent pas, une douleur au ventre me déchire et je m'écroule à quatre pattes, gerbant sur le trottoir. Mais ça fait 3 jours que je n'ai rien mangé, rien bu non plus. Alors tout ce qui sort c'est de la bile, des glaires et du sang accumulé. Je reste presque dix minutes dans cette position, les bras qui tremblent et peinent à me retenir. Je reprends lentement conscience de tout mon corps et me laisse tomber sur le côté, roulant pour m'allonger sur le dos. Je suis en sueur, ça va vraiment pas. Ma main se pose sur mon ventre et j'échappe un grognement fébrile. Je me redresse tant bien que mal et je fronce les sourcils, un peu abasourdis par ce que je vois. Je suis torse-nu et j'ai du sang partout. Sur les mains, les avant-bras, le torse, le ventre, mon pantalon. Je me mets à respirer rapidement, nerveux. Je remarque au passage que j'ai une blessure au ventre, un trou, juste là, en bas à gauche. Mais le sang ne provient pas de là, pas tout en tout cas. La blessure n'est pas assez grave pour provoquer une telle hémorragie. Des flashs me reviennent, de moi me déchainant sur le corps de Don. Je grimace, écœuré, mal en point. Un peu retourné par tout ça. Une partie de moi continu de croire que ce n'était pas réel. Je me redresse tant bien que mal et me traine jusqu'à la voiture, me hissant dedans en serrant les dents. Je tourne le rétroviseur central vers moi et je remarque, sans surprise, que j'ai aussi des traces de sang sur le cou et le visage. Ça remonte jusqu'à mon crâne, putain. Je me détourne de cette vision dérangeante et me demande comment je me suis débrouillé pour passer inaperçu sur la route. Je referme la portière et reprend la route. Mais je n'ai qu'une main sur le volant, l'autre est sur ma blessure et j'suis penché en avant, la douleur devient vraiment fulgurante. J'espère que rien n'est touché et que je ne fais pas une hémorragie interne ou j'sais pas quelle autre connerie du genre. J'avance à 20km/h, par à-coups, peinant à me tenir.

Je déboule au bout de notre rue et je me redresse brusquement lorsqu'une voiture manque de me percuter. Je pile comme je peux et donne un coup de volant pour l'éviter. Épuisé, je pose le front sur le volant, j'ai la gorge sèche, j'suis complètement déshydraté. Je déglutis et tourne la tête pour tenter d'apercevoir l'autre véhicule. Putain. Samih. Je ferme les yeux et soupire, sans savoir si je suis soulagé ou contrarié de tomber sur lui. J'veux pas qu'il me fasse la morale, j'veux pas qu'il me saoule. Je veux juste qu'il s'occupe de moi, qu'il prenne soin de moi. Mais ces derniers temps il est plus enclin à me prendre la tête qu'à jouer les daronnes couveuses. J'entends sa portière claquer et j'attends l'impact. Il ne tarde pas à venir. — OÙ EST-CE QUE T’ÉTAIS ESPÈCE D’ENFOIRÉ DE MERDE ? Ok, on repassera pour la mère couveuse du coup. Je gémis un peu, je n'ai pas la force de l'affronter là. Il tape sur le capot mais je ne réagis même pas, toujours affalé sur le volant, peinant à maintenir une respiration régulière. J'en ai marre, j'suis fatigué, j'ai mal partout, j'ai faim, j'ai soif. Je veux juste me laver, avaler une bière et dormir. Ma portière finit par s'ouvrir, il m'attrape et me fait voler au-dehors de la voiture. Je rouvre les yeux, surpris de cette violence. Mes mains tentent de l'attraper, pour me raccrocher à lui alors que mes jambes ne me tiennent pas. Il me fout sur le capot et l'impact fait vibrer tout mon squelette. Je serre les dents. — JE RENTRE ET LES FILLES SAVAIENT PAS OÙ T’ÉTAIS, TU PRENDS PAS TON PORTABLE ET J’ENTENDS À LA TÉLÉ QUE DON S’EST FAIT LIBÉRÉ DE PRISON ! Putain, mais pourquoi est-ce qu'il gueule aussi fort ? J'suis là putain, j'suis rentré, j'me suis pas barré. Et comment il est au courant pour Don en plus ? Je tente de le repousser, de me dégager de son emprise, mais j'en ai pas la force et il me plaque à nouveau. Second impact, mon estomac se retourne et j'ai un hoquet.  — QU’EST-CE QUE JE DEVAIS PENSER ? QUE T’ÉTAIS MORT OU QUE T’ÉTAIS PARTI LES REJOINDRE ? HEIN ? T’AS UNE IDÉE DE L’ÉTAT DANS LEQUEL J’ÉTAIS ? Je le pousse à nouveau. — Sam, arrête, pousse-toi... Sam, j'vais gerber, dégage. Je me défais de son emprise et pivote sur le côté, crachant à nouveau de la bile, avec une légère teinte rougeâtre. Puis je me laisse glisser au sol en sanglotant un peu, les nerfs lâchent, j'en peux juste plus. Je renifle et m'essuie la bouche du revers de la main. — J'pouvais pas savoir qu'tu serais déjà rentré putain... Pourquoi tu m'engueules, j'ai rien fait d'mal. C'est pas vraiment ce qu'indique mon état actuel. Je laisse retomber ma tête en arrière contre la voiture et lève les yeux vers lui, un peu haletant. — J'ai mal au ventre Sam. Que je murmure doucement, venant poser ma main sur ma blessure. Ouais, ça commence à me faire vachement mal là. Je tends la main et attrape le bas d'une des jambes de son pantalon, comme pour me raccrocher à quelque chose. A lui. Je ferme les yeux et soupire, galérant à tenir ma tête droite. — J'l'ai tué, Sam. J'l'ai tué. C'est bon, c'est terminé. C'est lâché tout bas, sur un ton las, comme une info secondaire. Un point final à quelque chose. Je pensais que ça me ferait plus mal que ça de le dire à voix haute. De le concrétiser. Mais même pas. Parce que je l'ai fait pour Sam, pour nous. Pour tourner une vieille page noircie par trop de conneries. J'veux plus en entendre parler. Je veux plus que ça vienne se mettre en travers de nous. Les yeux toujours fermés, je demande, complètement à côté de la plaque. — Tu t’inquiétais pour moi Samouille ? J'échappe un rire lent et gras, chargé de glaires. J'arrive plus à ouvrir les yeux. J'suis trop fatigué. Depuis combien de temps je ne l'avais pas appelé Samouille ? Une éternité je crois. Et putain, ça fait du bien. C'est comme avant. Et l'idée qu'il se mette dans un état pareil à cause de moi, de mon absence, ça me réchauffe le coeur. J'en oublierais presque mon trou dans le ventre tiens. Je souris bêtement, tâtonne pour chercher son contact. — T'inquiète pas va, moi aussi j't'aime. J'sais pas s'il m'a entendu, je parle tellement bas. Mais je vois pas comment il pourrait ne pas s'en douter maintenant, après ce que je viens de faire pour lui. Pour le protéger, pour le venger, pour regagner sa confiance et son amour. J'crois qu'il n'avait pas encore saisit à quel point je suis prêt à tout pour lui. Tout.
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MessageSujet: Re: après nous, le déluge (samij)    après nous, le déluge (samij)  EmptyVen 23 Aoû - 7:02

Il est face à un JJ complètement déconnecté. Le teint blafard, peinturluré de sang, l’air nauséeux. Mais Sam est aveuglé par sa propre colère, sa propre peur, qui crispe tous ses muscles et l’empêchent de remarquer vraiment dans quel état JJ se trouve. Il hurle sans se contrôler, lâchant quelque chose de retenu depuis trop longtemps au fond de loin. Cette dernière semaine a été trop éprouvante, et la terreur ressentie de ne pas retrouver JJ sagement à la maison l’a achevé. Parce que c’est lui qui est parti avec Daire. C’est lui qui a décidé de les laisser seul. Lui qui a livré Daire à l’IRA, lui qui n’a pas su convaincre Cal de rentrer, lui qui aura laissé JJ sans surveillance. Alors s’il disparaissait, il aura tout perdu - ou presque - et ça sera entièrement de sa faute. Parce que c’est toujours de sa faute. Il prend les mauvaises décisions, il fait fuir les gens, comme s’il était trop toxique. Alors il ne se contrôle pas, quand il attrape JJ et le plaque avec cette violence contenue qui éclate enfin. Plus parce que ses nerfs lâchent qu’autre chose. Et il n’est pas habitué à ne rien recevoir d’autres en retour qu’un air paumé. Les tentatives de se libérer sont rapidement arrêtées par les muscles contractés de Sam. Il voit rien il n’entend rien. Rien d’autre que sa propre inquiétude, que son sang qui pulse rapidement, et ses yeux rougis de larmes qui ne coulent plus depuis un bail. Sam, arrête, pousse-toi... Sam, j'vais gerber, dégage. Encore une fois il n’entend rien, mais cette fois JJ arrive à se glisser sur le côté et Sam est pris d’un mouvement de recul quand effectivement, il commence à vomir, ou plutôt cracher par intermittence un peu de bile rougeâtre. Ça coupe court aux hurlements intérieurs de Sam. Il est là à regarder JJ lâcher complètement, s’effondrer sur le sol, sangloter, sans trop comprendre, assommé par cette vision, sans trop savoir comment réagir. Alors il le regarde en silence et le sentiment de culpabilité revient le percuter de plein fouet, parce qu’il ne sait pas quoi faire, et il ne comprend rien. Mêlé à ça, ce soulagement infini d’avoir JJ sous les yeux. En mauvais état ouais, parce que soudain, il y voit à nouveau clair et que ça lui saute à la gorge, mais au moins, JJ est là. Et s’il est là alors ce n’est pas irréparable. Alors Sam met les mains autour de ses hanches et reprend son souffle, essayant de calmer sa tension trop haute, ou trop basse, il en sait rien. Tout ce qu’il sait c’est qu’il a l’impression d’avoir couru un marathon et que la fatigue revient le frapper de plein fouet. J'pouvais pas savoir qu'tu serais déjà rentré putain... Pourquoi tu m'engueules, j'ai rien fait d’mal. Il n’est pas encore en état de comprendre, il n’est pas encore en état de répondre. Il se contente d’acquiescer mollement sans que ça n’ait aucun sens particulier, juste pour s’ancrer à nouveau dans une réalité. JJ est là. Il est là, sous ses yeux. En mauvais état, mais il est là. Et il se répète ces infos en boucle pour retrouver un rythme cardiaque normal. Sa tête est lourde, et il a des vertiges. Y a tout qui tourne autour d’eux. Trop d’émotions, trop vite, en trop peu de temps.

J'ai mal au ventre Sam. Cette fois, l’info filtre jusqu’à lui. Sam baisse les yeux son regard s’arrête dans ceux de JJ. Soudain, ça lui éclate sur la rétine. La blessure, JJ torse-nu et cette odeur d’essence qui embaume toute la cour. Il comprend rien, il sait pas ce qu’il doit en tirer comme conclusion. Mais soudain, il lâche d’une voix cassée, comme celle d’un mort-vivant : Où ? Et JJ pose une main sur sa blessure pour indiquer l’endroit exacte. Sam voudrait se pencher pour regarder ça de plus près mais la main de JJ qui s’accroche à son jean sale le coupe dans son élan et le secoue d’un tressaillement apeuré, à bout. Sam a eu trop peur de le perdre pour redescendre aussi vite. JJ… qu’il murmure d’une voix éteinte.

J'l'ai tué, Sam. J'l'ai tué. C'est bon, c'est terminé.
La déflagration rase tout sur son passage.

Sam entrouvre la bouche et se jette au sol, à genoux devant JJ, lui attrapant les épaules pour me maintenir droit devant lui, il le regarde un long moment comme ça, assommé par cette nouvelle. Il ne comprend pas ce qu’il ressent. Il ne sait pas ce qui se passe à l’intérieur de lui. Mais quand il regarde JJ, il se remet à pleurer. Don est mort. JJ l’a tué. Même l’autre ne sait pas quoi en dire. Sam est crevé, mais il trouve la force de serrer JJ contre lui, avec la force molle de ses nuits blanches et les bras qui tremblent de façon incontrôlable. Il ferme les yeux du plus fort qu’il peut et quelques larmes continuent à couler quelques secondes avant qu’il soit définitivement à sec. Don est mort. Tous les souvenirs l’assaillent une seconde, et un poids énorme quitte ses épaules. Il se rend compte qu’il n’était jamais vraiment sorti de prison avant ça. Que cette inquiétude, cette peur continuait à lui retourner les entrailles. Comme si l’aura de Don le suivait en permanence. Pourtant ça ne faisait aucun sens, Don était enfermé à des milliers de kilomètres d’ici. Mais il restait une menace qui le pourchassait, jusque dans ses rêves, partout, à chaque instant. Là, il ressent enfin une accalmie que JJ lui offre. Sacrifiant l’amour qu’il ressentait sans doute encore pour lui, dans le fond, parce qu’il a cette loyauté transcendante JJ et ce besoin d’amour plus fort que lui. JJ, parricide et détruit. Pour Sam. Eh Don, on a gagné.

L’égyptien resserre son étreinte autour de JJ un instant. Sans doute que ce n’est pas une réaction adaptée. Sans doute qu’on ne pense pas à remercier son petit frère quand il commet un crime. Et pourtant il ne ressent rien d’autre qu’une profonde gratitude à ce moment-là. Tu t’inquiétais pour moi Samouille ? Ça lui fait une drôle de sensation d’entendre ce surnom, et ça lui semble être des siècles en arrière qu’il l’avait trouvé. Il répond du tac au tac, encore vibrant d’émotion, fragile, mais d’un air tranchant comme de l’acier : Évidemment que j’m’inquiétais. Comme si ce n’était pas évident. Sam n’a fait que s’inquiéter pour lui ces dernières années. S’inquiéter pour lui, de lui. Du pareil au même. La peur panique de perdre son meilleur ami l’a bouffé de l’intérieur.

Alors il se recule un peu pour pouvoir le regarder, et JJ l’attrape à son tour, comme un chiot perdu sans le contact avec sa mère. T'inquiète pas va, moi aussi j’t'aime. Qu’il marmonne d’une voix à peine audible. Sam le tient par une épaule, mais déjà son regard étudie la blessure qui perce son torse maigre. Et la douleur se fait sienne une seconde, il contracte les abdominaux dans une convulsion empathique. Faut nettoyer ça. Qu’il dit, les dents serrés de cette sale impression que les dégâts sur JJ sont bien plus terribles que cette blessure. Il voudrait savoir, savoir exactement ce qui s’est passé, mais il n’ose pas demander, il sait qu’il n’est pas en état d’en parler, pas encore. Alors il prend une impulsion sur ses pieds pour se redresser, déséquilibré un instant par JJ qui le retient et qui n’arrive pas à se redresser. Attends Qu’il souffle la voix tremblante. Et il l’attrape sous un bras pour le hisser sur ses jambes, le retient quand JJ titube, le fait s’appuyer sur lui, enroule l’un de ses bras autour de ses épaules. Sam est trop faible, et trop petit pour soulever JJ. Mais la force de son amour paternel les porte tous les deux. Il sait que c’est à son tour. JJ a fait sa part. Alors ils parviennent à rejoindre la maison. Sam le prévient à chaque marche du perron, ferme derrière eux la porte d’entrée d’un coup de pied. Par là ! Qu’il indique une fois dans le salon. Y a une salle de bain au rez-de-chaussée. En mauvaise état mais une salle de bain quand même. Il chuchote, soudain, parce qu’il ne veut pas attirer l’attention des filles. Il ne veut pas qu’elles débarquent, pas encore. Il a besoin de ce moment seul avec JJ pour se remettre de ses émotions, n’être dérangé par rien d’autre, focalisé sur son ami. Alors ils traversent le salon et arrivent dans cette petite salle de bain, le plafond tapissé de moisissures et quelques affaires en vrac qui jonchent le sol. Sam place JJ sur le rebord de la baignoire doucement, il le retient à la dernière seconde, père poule, quand il pense qu’il va glisser en arrière. Il se penche et étudie la blessure de plus près. Et puis prend un pas de recul pour l’observer. Retire tes fringues, tu vas prendre une douche avant ça. Et pendant que JJ s’exécute d’une lenteur extrême Sam se retourne vers le lavabo pour attraper un verre d’eau, croisant une seconde son reflet dans la glace. Il se regarde. Enfin, ne sait pas exactement qui il regarde. Mais il regarde devant lui. Il secoue la tête et remplit le verre.

Il le tend à JJ. Il a ses fringues en bas de ses chevilles. Quand il a attrapé le verre d’eau, Sam se presse de s’accroupir devant lui et retire le jean et le caleçon, puis les chaussettes pour l’aider, qu’il balance dans un coin. Dans son crâne, tout va trop vite, des tas de pensées qu’il ne comprend pas toutes s’entrechoquent. Il pense à Don, il pense à ce qu’à pu faire JJ, à s’il s’est mis en danger, si la police peut le retrouver ou pas, si les potes de Don viendront le chercher, il s’inquiète encore. Il pense à ce corps abimé, à sa blessure, à ce sang, à sa fatigue. Sam est crevé aussi, et pendant que JJ s’assoit dans le fond de la baignoire, Sam se met à genoux à son bord. Il retire sa veste à capuche qu’il envoie également promener plus loin, et allume l’eau pour commencer à rincer JJ, comme un père et son bambin. La vision trouble, la tête dans un étau. Il regarde JJ, lui lance un regard abattu, fatigué. Mais tout ce qu’il sait avec certitude c’est tout l’amour qu’il ressent aussi. T’as bien fait. Qu’il lâche soudain. T’as pris la bonne décision JJ. En tuant Don. Sam n’en est pas très sûr, mais il tente de rassurer JJ du mieux qu’il peut. Et puis, y avait de toute façon rien d’autre à faire. Une fois sortie de prison, Don ne les aurait jamais lâché. Il les aurait traqué, c’est sûr. C’était lui ou eux. Merci. De l’avoir fait pour eux deux. De l’avoir choisi. D’être revenu.
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JJ O'Reilly
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MessageSujet: Re: après nous, le déluge (samij)    après nous, le déluge (samij)  EmptyVen 20 Sep - 13:40

Sam s'écroule à genoux à côté de moi, et je le regarde sans trop broncher, un sourire vague sur les lèvres, la tête posée contre la tôle de la voiture. La seconde d'après, je me retrouve contre lui alors qu'il vient m'enlacer avec conviction. Mon bras gauche se retrouve coincé entre nos deux torses, mais je lève le bras droit pour venir le poser dans le dos de Samih pour lui rendre son étreinte, alors que je cale ma tête sur son épaule, épuisé. J'suis comme une poupée de chiffon entre ses bras et je me laisse aller, me nourrissant de toutes ses émotions, de tout ce qu'il a à m'offrir.  J'ai l'impression que ça fait au moins mille ans qu'on a plus été aussi proches que ça. Et je réalise à quel point ça m'a manqué. A quel point je voudrais pouvoir retrouver notre relation d'avant. Quand tout était plus simple, quand y avait pas de rancœur. Quand rien ne nous avait encore éloigné. Ce temps-là me manque, ouais. Et pendant ces longues secondes contre lui, j'ai un peu l'impression de retrouver tout ça. Je n'ai pas envie qu'il me lâche, je voudrais rester là jusqu'à ce que j'ai retrouvé toutes mes forces. Il me serre un peu plus fort et j'essaye de faire de même, puisant dans mes dernières ressources pour lui rendre toute l'intensité de mes sentiments à son égard. J'me sens à nouveau aimé, de façon inconditionnelle et ça m'ôte un poids. Un truc lourd que je trainais depuis trop longtemps. Et ça fait du bien de pouvoir enfin s'en débarrasser. Je lui demande s'il s'inquiétait pour moi, parce que j'ai envie de l'entendre me le dire et que Sam, faut parfois lui tendre des perches pour l'inciter à parler un peu. Sinon, il ne dit jamais rien. Il n'est pas aussi expansif que moi. Pas du genre à vous dire qu'il vous aime, juste comme ça, sans raison. — Évidemment que j’m’inquiétais. Je souris de plus belle, satisfait. Il me relâche enfin et je me laisse retomber contre la voiture, le visage bien plus détendu que lorsqu'il m'a sorti de la voiture. Je remarque qu'il a chialé un peu et ça me fait chaud au cœur. Il exprime tellement peu de choses, que lorsque ça arrive, même si c'est pondéré, je trouve toujours ça énorme et ça m'émeut. Alors je lui dis que moi aussi je l'aime, parce que même s'il ne l'a pas dit avec des mots, il me l'a montré. Et j'ai appris à le décoder depuis tout ce temps et à me contenter de ce qu'il peut donner. Je me contenterai de n'importe quoi venant de lui de toute façon. La moindre miette de sa part peut se transformer en montagne dans ma tête. On s'adapte.

Faut nettoyer ça. Je baisse les yeux sur ma blessure, et ma main qui était dans son dos se laisse doucement glisser pour tomber sur le bitume. Je fais la moue et hoche la tête, l'air de dire : ouais, ça pourrait être pas mal. C'est vrai que ça commence à me piquer pas mal, c'est probablement en train de s'infecter. Il se redresse et m'invite à faire la même chose, mais je n'ai plus assez de forces. Je galère et m'accroche à lui pour trouver un point d'appui. — Attends. Il m'aide et à nous deux on finit par réussir à me mettre debout, je serre les dents et retiens quelques gémissements douloureux. On abandonne au beau milieu de la route nos deux voitures, les clés encore sur le contact, mais c'est clairement le cadet de nos soucis à cet instant. De toute façon, y a personne dans la rue où on vit, en principe y a donc très peu de risques de se les faire embarquer. Sam me traine de mieux qu'il peut à la maison, devenant subitement très solide, capable de supporter tout le poids que je pèse sur lui. Et ça me réchauffe le cœur, parce que ça me redonne cette sensation qu'il est mon point d'ancrage et que je peux compter sur lui quoi qu'il advienne. Il fait attention à moi lorsqu'on se retrouve face aux marches du perron. Il me guide, prend son temps et je me hisse comme je peux. Tous mes nerfs ont lâché, je n'ai plus rien pour me faire tenir. J'suis juste à bout de force et le simple fait de lever mes jambes pour grimper des marches me semble être un effort énorme. Mes jambes pèsent des tonnes, peut-être même plus. C'est comme si on m'avait accroché un bloc de ciment sous chaque pied.

Une fois à l'intérieur, je me sens déjà mieux. Je retrouve l'ambiance familière de la maison que je me suis très vite appropriée. Je suis désormais convaincu d'être hors de tout danger. Je suis rentré. Sam est là. Il s'occupe de moi. Il est content. Tout va bien. Il m'entraine dans la salle-de-bain du bas et on ne croise personne. C'est tant mieux. Je n'ai pas envie que les filles viennent l'aider à s'occuper de moi. C'est que lui et moi. Lui et moi. Lui et moi. Ça tourne en boucle dans ma tête, comme une obsession. Parce que finalement, c'est ce que Sam est pour moi. Une obsession. Je m'assois sur le rebord de la baignoire mais peine à trouver mon équilibre. Et comme s'il l'avait su avant même que je ne glisse, il me rattrape déjà. Sa main qui se pose sur mon épaule pour me maintenir droit, avec bienveillance. Et moi je me laisse faire, comme un gamin ravis d'être au centre de l'attention. Il observe ma blessure et moi je l'observe lui. Je me demande ce qu'il ressent à cet instant. Ce qu'il ressent exactement. Et j'me demande s'il m'aime autant que je l'aime. Je me demande s'il aurait pu tuer Assia pour moi, si ça avait été une question de vie ou de mort. J'espère que oui.Retire tes fringues, tu vas prendre une douche avant ça. Il se détourne de moi et je m'exécute lentement. Retirant les boutons de mon jean et me tortillant tant bien que mal pour faire glisser mon jean et mon caleçon. Mais une fois arrivés à mes pieds, je galère, parce que je suis ne pas capable de me plier en deux vraiment. Je tente de le faire directement avec mes pieds, mais ça prend trop de temps. Sam revient vers moi et me tend un verre d'eau. Je lève les yeux vers lui, railleur. — J'avais commandé une bière bien fraiche serveur. Que je maronne en rigolant à moitié, avant d'attraper le verre et de le boire. Et putain, ça fait du bien. J'avais l'impression que ma gorge était devenue de la terre rêche et l'eau vient adoucir cette sensation. Je ferme les yeux, savourant l'instant. Pendant ce temps, Sam m'aide à retirer le reste des mes fringues. Une fois fait, il me débarrasse également du verre et pendant ce temps je grimpe dans la baignoire pourrie, m'asseyant dans le fond en râlant un peu. Sam retire sa veste et attrape le pommeau de douche, fait couler l'eau et commence à me rincer. Aussitôt je me tends, car l'eau ravive violemment la douleur. Les dents serrées, je lâche en grognant. — Ah putain d'sa mère la pute... ! Je ferme les yeux, mes mains qui s'accrochent aux rebords de la baignoire et je me concentre sur ma respiration pour tenter de me calmer. Malgré tout, l'eau me fait du bien. — T’as bien fait. Je rouvre les yeux, surpris. Je tourne la tête vers lui et l'observe. Il a l'air dans un drôle d'état. Il a presque l'air encore plus abattu que d'habitude, je n'avais pas fait gaffe encore. Mais je me dis que c'est sûrement parce qu'il s'inquiétait pour moi. J'le connais, quand il se fait du mouron pour un truc, il ne dort plus. Il a dû s'exploser la tête avec je ne sais quelle drogue et résultat, il ressemble à un cadavre déterré. — T’as pris la bonne décision JJ. Merci. J'oublie carrément la douleur dans mon abdomen. Ses mots me touchent et me font du bien. Je ne le lâche plus du regard. J'avais besoin de ça. J'avais besoin de l'entendre. Pour mieux digérer cette perte, pour me rassurer sur mon choix, pour être certain de ne pas le regretter plus tard. Je fronce les sourcils alors que mes yeux se voilent un peu. Je lâche le rebord du côté de Sam et vient poser ma main sur son avant-bras. — T'es mon frère Sam. J'f'rais tout pour toi. Il n'imagine même pas à quel point. Je le relâche en lui offrant un petit sourire. J'essaye malgré tout de ne plus penser à tout ça. Je n'en ai pas envie. J'veux pas cogiter et commencer à me poser des questions ou à être triste de la mort de Don. Deux de mes pères sont morts récemment. J'crois que c'est un peu trop pour moi, pour que j'encaisse ça correctement. Alors je préfère me concentrer sur Sam, sur notre relation qui se renoue vraiment, sur tout ce qui nous reste à vivre ensemble. J'attrape le morceau de savon un peu crade qui traine sur le rebord et qui a déjà laissé par mal de marques, et je commence à me le passer sur le corps et à frotter lentement - j'peux pas faire mieux - pour tenter de faire disparaitre les traces de sang pendant que l'eau chaude me réchauffe. Je tourne à nouveau la tête vers lui. — Au fait, tu diras à Daire que j'ai été gentil ok ? Flemme de m'faire engueuler par elle aussi parce que vous m'cherchez depuis votre retour. Puis je lui lance un petit regard noir. — Et la prochaine fois tu m'emmènes avec toi en Irlande, c'était pas cool de partir sans moi. Je dois avouer que je l'ai un peu mauvaise de m'être fait abandonner sur le bord de la route pendant que lui et Daire allaient se payer une virée dans notre contrée natale. Pas cool. Je lui fais signe de me mouiller le visage et le crâne aussi et je viens savonner le tout avec autant de vigueur que possible, tout en continuant à serrer les dents. Une fois toutes traces de sang disparu, Sam termine de bien me rincer et coupe l'eau. Il m'aide à sortir de la baignoire, doucement, et me tends une serviette. Je m'enroule dedans, commençant à claquer un peu des dents. La fatigue, la blessure et mon corps à bout de forces, ça commence à faire beaucoup. Je n'ai qu'une envie, qu'il se dépêche de me désinfecter et de bander ma plaie, pour ensuite pouvoir aller me foutre au pieux, bouffer un truc et dormir pendant trois jours.
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MessageSujet: Re: après nous, le déluge (samij)    après nous, le déluge (samij)  EmptyVen 27 Sep - 17:32

JJ reprend peu à peu de la consistance, on le sent à ses blagues balancées, même si c’est complètement à côté de la plaque de blaguer dans un moment pareil. Sam ne lui répond qu’un sourire éteint, étouffé par cette fatigue qui courbature chacun de ses muscles. Les yeux piquent, ses traits sont tirés, et c’est comme si toute sa peau crépitait, à l’agonie. Il se délite complètement, mais tient le coup parce qu’il le faut, parce que JJ a besoin de lui et c’est bien la seule chose au monde qui le maintient encore en vie. La seule chose qui l’a fait tenir un an entier dans cet enfer qu’à été la prison, la seule chose qui ne l’a pas fait complètement décroché à la mort d’Assia. Il ignore également les jurons que JJ sort au contact de l’eau contre sa plaie. Trop habitué peut-être trop d’ailleurs, mais surtout parce qu’il n’arrive pas à organiser ses pensées. Tout semble très lointain, et tout ce qui sort ce sont des remerciements. Il veut lui faire comprendre qu’il a bien fait, et éliminer chaque parcelle de tristesse ou de culpabilité qui pourraient gangrèner son être. Parce que c’est presque un patricide qu’il vient de commettre, JJ chien de garde de Don un jour. Sam n’oublie pas tous les mots qu’il a pu lui dire, ceux qui martèle son crâne parfois, tard le soir, avant qu’il n’éteigne la douleur à coup d’héro. Qu’il aimait Don, quoi qu’il arrive, qu’il a été là pour lui, et que Don l’aimait mieux que Sam ne le faisait. Alors il le rassure comme il peut. Et JJ le regarde mais Sam détourne le regard, peut-être honteux, parce qu’il se sent responsable de tout ce qui s’est passé. La main de JJ contre son avant-bras le brûle d’un sentiment partagé. Entre un soulagement immense et la pression qui redescend brusquement. T'es mon frère Sam. J'f'rais tout pour toi. Il acquiesce pour avaler tout ça, toute cette situation, s’empêche de pleurer, et il se dit qu’il sait bien que JJ ferait n’importe quoi pour lui. Le fait est que ce n’est pas le cas. Ce n’est plus le cas. Il n’aurait jamais imaginé que Daire puisse l’abandonner, il n’aurait jamais imaginé qu’Eanna puisse être morte et que Cal refuserait de rentrer. Sa confiance en lui est démolie, le peu qu’il en restait. La confiance qu’il a dans les Kids est branlante depuis des années maintenant. Il ne sait plus qui croire, et tout s’est déjà cassé la gueule trop de fois, qu’il ne peut que s’attendre au pire. JJ aurait pu décidé de déserter, comme décidé de tuer Don. L’un ou l’autre. Mais son retour est la seule victoire qu’il a à célébrer depuis trop de temps.

Sam reste à genoux à côté de la baignoire pendant que JJ commence à se savonner. Il tient d’un bras tout mou le pommeau de douche le regard vide. Au fait, tu diras à Daire… Explosion intérieur. L’impression que d’un coup, tous ses organes se liquéfient à l’intérieur de lui. C’est encore trop douloureux à gérer pour lui, et l’idée de l’annoncer à JJ le terrifie encore plus que quand il a dû le dire aux filles. Mais comme souvent dans ses cas-là il reste parfaitement immobile, impassible, la déflagration est sourde. Il se contente de serrer sa mâchoire et d’avaler sa salive. Il a collapse une seconde, rattrape les plaintes de JJ en court de route : … m'faire engueuler par elle aussi parce que vous m'cherchez depuis votre retour Il ne dit rien une seconde, rien qu’un Hmm vague, et sa gorge se noue. Il sent les larmes monter à nouveau. Il voulait pas en arriver à cette conversation, pas si vite en tout cas. Et y a tout qui se met à tourner autour de lui. Mais quand il sent le regard de JJ sur lui, il lève lentement les yeux, reçoit ce regard noir qu’il envoie. Et la prochaine fois tu m'emmènes avec toi en Irlande, c'était pas cool de partir sans moi. Aucune réaction, rien qu’un regard complètement paumé. Il se fiche de l’Irlande ou du fait que JJ aurait aimé y retourner aussi. Lui ne veut plus jamais y foutre les pieds. Ce pays l’a traumatisé. Il revit son séjour. Il revoit son oncle Patsy, sa main qui attrape son poignet, un frisson court dans son dos à ce souvenir. Il revoit Cal, et son air désespéré. Et puis cette phrase qui résonne encore dans ses tympans jusqu’à les faire saigner. Eanna est morte. et il pourra jamais le dire à JJ. Il peut pas. Ça le tuerait. Il entend le poing de Daire contre le mur, et Cal qui jure qu’il ne rentrera jamais. Il se souvient vaguement du chemin jusqu’au motel, de cette nuit de désespoir. Du rendez-vous en pleine nuit, sous la pluie, dans cette ruelle pavée. Et du regard de Daire au moment où il comprend qu’elle ne rentrera pas avec lui. Sam ferme les yeux, débordé par ces mauvais rêves qui s'asphyxient. JJ… Qu’il commence la voix fébrile. Et là il se penche en avant pour éteindre l’eau, parce que le bruit fait un boucan pas possible et qu’il n’arrive même pas à s’entendre. Ou peut-être que ce sont ces voix à l’intérieur de son propre corps, qui hurlent trop fort. Il s’accoude sur le rebord en émail, et se place les paumes devant les yeux, appuie comme pour se donner du courage. Et puis il fait tomber ses mains dans le vide. Daire elle… Il en a à nouveau la nausée. Il prend une longue inspiration et finit par tout balancer d’un trait, d’une voix sans émotion : Elle est restée là-bas. Elle a pas voulu rentrer. Et il sent que y a quelque chose qui s’écroule derrière le regard de JJ et que ce n’est qu’une question de seconde avant qu’il n’explose complètement. Alors il profite de ces quelques secondes pour enchaîner rapidement, alors que son coeur s’emballe. C’est à cause de l’IRA. Elle est restée avec eux. Elle reviendra pas. Sam ose enfin le regarder. Et ses yeux sont rougis d’émotion, mais ça fait des heures qu’il n’a plus de larmes à faire couler. Et pourtant rien que de l’évoquer à nouveau, y a son coeur qui est épuisé. Il est paumé sans Daire. Il est paumé sans la savoir auprès d’eux, auprès de lui. Et elle lui manque à en crever, autant que la colère lui pourri les entrailles qu’elle ait pu l’abandonner là-bas. Il ne veut pas craquer devant JJ, il ne peut pas. Et il voudrait pouvoir en dire davantage, mais tout le reste est bloqué quelque chose, enterré profondément. Le reste est trop dur à avaler, même pour lui. C’est comme si la mort d’Eanna ne s’imprimait pas vraiment. Comme s’il le savait, sans vraiment le savoir. Sans l’accepter. Ne pas avoir pu retenir Daire est déjà un formidable échec. Avouer à JJ que l’amour de sa vie est morte, est inenvisageable. Il ne craint pas les représailles de JJ, il craint de le perdre une fois pour toute. Parce qu’il ne sait pas ce dont il serait capable, et qu’il ne veut surtout pas le savoir. Jamais.
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MessageSujet: Re: après nous, le déluge (samij)    après nous, le déluge (samij)  EmptySam 26 Oct - 22:26

JJ... Y a un problème. Je le regarde tout en sortant de la baignoire et je m'enroule dans une serviette, frigorifié. Je ne le vois pas, mais mes lèvres prennent une teinte bleutée. C'est probablement le contre-coup de la blessure. Je finis par m'arrêter et je le dévisage, attendant qu'il se lance, mais il semble mettre une éternité. J'aime pas ça. Je finis par venir m'asseoir sur le rebord de la baignoire près de lui, tenir debout est devenu trop difficile. Et j'attends qu'il se décide. Qu'il lâche le morceau, et il a l'air énorme vu tout l'effort que ça lui demande de le cracher. — Daire elle… J'ai envie de le secouer, de lui hurler dessus de me dire ce qui y a. Daire, quoi Daire ? Le connaissant, lui et son air constamment grave, il pourrait autant m'annoncer qu'elle est morte ou bien qu'elle a juste saccagé toute ma chambre dans un excès de rage. D'ailleurs en parlant de ça, merde, le raton laveur. Il n'a pas dû être super content de le trouver dans sa chambre en rentrant - ou ce qu'il en restait en tout cas. — Elle est restée là-bas. Elle a pas voulu rentrer. Y a les connexions qui sautent. Comment ça, elle n'a pas voulu rentrer ? Comment ça, comment ça, comment ça. Les pensées dérapent, tournent en boucle, au point de ne plus rien vouloir dire. Les mots se font la malle, les émotions prennent toute la place, engloutissant tout sur leur passage. — C’est à cause de l’IRA. Elle est restée avec eux. Elle reviendra pas. Non. Non, non, non. C'est l'effervescence sous ma peau, y a tout qui déraille. Mon visage qui se déforme, comme si on venait de me raconter une sacrée blague. J'échappe une sorte de rire aigüe et étouffé, incrédule. Je me mets à secouer la tête de gauche à droite, d'abord doucement, puis de plus en plus fort, à tel point que je me demande si elle ne va pas finir par se dévisser. Mon rire croît progressivement jusqu'à devenir assourdissant, remplissant toute la pièce. Chargé d'une telle haine que ça pourrait faire vibrer les murs. Je me penche au-dessus de Sam, un feu nouveau qui crépite dans le fond de mes rétines. Mélange de désillusion et de violence. Je serre les dents. — T'es en train d'me dire que j'ai buté Don, pour tous vous sauver les miches et que elle... Je n'arrive pas à terminer ma phrase. Je viens me mordre violemment la lèvre inférieure avant de me remettre à rire, mais ça ressemble plus à un sanglot qu'autre chose finalement. — Non. Non, j'refuse. J'ai le cœur qui se fendille et ça libère une montée d'adrénaline. Je me lève, trouvant de l'énergie dans la rage folle qui m'anime. J'oublie la douleur qui transperce encore mon ventre, c'est rien comparé à celle qui éclate sous mon crâne. Je sors de la salle-de-bain, bien décidé, mais le corps qui peine à suivre. Je titube, me prends les murs constamment et je n'ai qu'une main pour me retenir car l'autre tient la serviette autour de ma taille. La blessure se remet à saigner, ça tâche la serviette et ça laisse des traces sur les murs que je percute.

Je m'engouffre dans les escaliers, sans me soucier de savoir si Sam est sur mes talons ou pas. Je me casse la gueule plusieurs fois, finis par monter les marches quasi à quatre pattes, ou plutôt à trois pattes, j'ai toujours qu'une main de libre. Mais par je ne sais quel miracle, je parviens à l'étage, remonte le couloir et rentre dans un grand fracas dans la chambre de Daire, comme si je m'attendais à la trouver là, sagement allongée sur son lit.

Mais y a rien. Y a personne.
Aucune tignasse rougeoyante, aucun regard foudroyant.

Et le vide de la pièce me prend aux tripes. J'me sens mal, je grimace, bascule en arrière et m'éclate le dos contre le mur le plus proche. Mon crâne qui tape aussi mais ça ne suffit pas à me remettre les idées en place. Je me mets à respirer bruyamment, déboussolé. Quand je tourne la tête, Sam est là. La bouche entrouverte, je le fixe, haletant, les entrailles en feu et la serviette qui s'humidifie progressivement, prenant une teinte rouge sombre. — La sale pute. J'sais pas quoi dire d'autre. J'étais pas préparé à ça. Pourtant, c'est pas la première fois qu'elle nous fait le coup. L'IRA toujours avant nous, j'sais même pas pourquoi j'suis surpris. Je ferme les yeux, serre les lèvres et contient un hurlement de rage. Ou de douleur, j'fais plus vraiment la différence depuis longtemps maintenant. Puis je me remets à rire lentement, désemparé. Mes yeux s'humidifient alors que le sentiment d'abandon revient me brûler violemment. Je me laisse glisser au sol, à bout de forces. Je finis par attraper la main de Sam qu'est toujours planté debout à côté de moi et je tire dessus, pour l'obliger à m'imiter. Et je ne la lâche plus, comme si j'avais peur que lui aussi disparaisse et me laisse. Mon regard s'assombrit, noircit par la haine grandissante envers tout le monde, envers les autres. Tous ceux qui rentrent dans ma vie, avant d'en repartir salement. Me laisser de côté comme si je ne valais rien, si facilement remplaçable. Je serre la main de Samih plus fort entre mes doigts glacés. — Y a jamais eu de kids Sam. Les mots écorchent ma langue, mais étrangement, je les pense vraiment. — Ça a toujours été que toi et moi. Que toi et moi. Ouais, juste nous deux. Pas Daire, pas Eanna, pas Cal, pas Macha, pas May. Même pas Assia. Juste lui et moi. Et l'autre aussi, je crois.

Et puis je me tais. Ce qui me ressemble assez peu. Le regard dans le vague, je fixe un point invisible devant moi. Un peu assommé par la nouvelle. Lentement, je me mets à cogiter, le fil des dernières semaines qui me repasse en tête, l'enchainement des choses et toutes ses disparitions. Daire, Don... — Mon père. Les mots sont sortis tout seul, trop longtemps que je les retiens. Un instant de faiblesse aura suffit à me faire tout avouer. Je renifle, toujours en regardant devant moi. — Mon père est mort. Et je sais que ça peut paraitre décousu pour Sam. Évidemment que ton père est mort JJ, c'était y a 17 ans.C'était juste avant que vous partiez en Irlande. J'l'ai vu à la télé. Je fais la moue, sans donner plus de détails, un peu à côté de la plaque. — Quelle merde tout ça. Mon père, Don, Daire, Detroit, tout qui fout l'camp, plus rien qui tourne rond. Je finis par venir m'appuyer contre lui, ma tête qui se pose sur son épaule avec mollesse. Je laisse encore filer quelques secondes, avant de murmurer tout bas. — Au fait Sam... J'crois qu'j'suis en train d'me vider d'mon sang. Effectivement.
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Samih Scully
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après nous, le déluge (samij)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Toujours défoncé + des traces de piqures sur les bras + une longue cicatrice du flanc jusqu'à la colonne + trèfle irlandais tatoué sur l'épaule gauche + porte toujours un hoodie noir + cohabite avec deux autres personnalités
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MessageSujet: Re: après nous, le déluge (samij)    après nous, le déluge (samij)  EmptyJeu 7 Nov - 23:29

Rire tâché d’effroi, sidéré, déglingué. Sam regarde le vide. JJ va vriller, c’est sûr. L’abandon de Daire est le coup dur auquel ils ne s’attendaient pas, n’en déplaisent aux filles qui l’ont manifestement vu venir. Il reste agenouillé devant la baignoire, même si JJ en est sorti, et qu’il est assis sur le bord maintenant, à se tordre d’un rire cynique et halluciné. Il sort des bribes de phrases qui restent en suspend. Sam est à bout de force. Il ne trouve rien à redire, rien à justifier. Daire ne reviendra pas, c’est tout. T'es en train d'me dire que j'ai buté Don, pour tous vous sauver les miches et que elle... Haussant les sourcils, les traits fatigués, il hoche lentement la tête de haut en bas. Ouais, c’est ce qu’il est en train de dire. Flashs. Lui aussi a eu du mal à percuter, sur le moment. Lui aussi, ça lui a fait un mal de chien de réaliser ça. Et dans le fond, peut-être qu’il le savait depuis toujours. Peut-être que c’est pour ça qu’il avait si mal vécu sa première disparition, des années auparavant maintenant. Quand elle les a quitté une première fois pour l’IRA. C’est ce qu’elle lui a dit, c’est ce qu’elle est. C’est simplement qu’il était dans le déni. JJ aussi. Non. Non, j'refuse. Enfin une fois, Sam ne réagit pas. Et il devine JJ se lever à côté de lui, et ne bouge toujours pas. Il est tellement, tellement fatigué. Il veut le retenir mais son corps ne répond pas vraiment, il se contente de fermer les yeux une seconde. JJ… qu’il échappe dans un souffle, pour le retenir. Mais JJ ne l’a sans doute même pas entendu. JJ, tu saignes. Qu’il rappelle. Mais ce sont surtout leurs coeurs qui saignent à n’en plus finir. Hémorragie inarrêtable. Parce que Daire n’est plus là et ne reviendra sans doute jamais. Cette peur tiraille Sam depuis qu’il l’a vu disparaître au coin de la rue, celle qu’elle soit déjà morte. Comme Eanna. JJ a disparu de la salle de bain. Sam ferme les yeux et laisse tomber son front contre le rebord de la baignoire. Il veut s’exploser la tête contre.

Il se force cependant à réagir, dégourdit ses muscles crispés. Il se redresse comme s’il avait cent ans et fouille dans les affaires d’une main tremblante pour attraper la trousse de secours, sachant qu’il serait encore plus difficile de faire redescendre JJ que ça ne doit l’être de monter. Il sait où il est allé. Il est allé la chercher, voilà tout. Alors il se lance à sa suite et monte l’escalier. À l’heure actuelle, il oublie sa chambre dans un état pitoyable, il oublie ce putain de raton laveur qui doit encore rôder dans un coin de sa chambre. Il avance droit vers la chambre de Daire et JJ s’y trouve bien. Quand il entre dans la pièce, il est frappé par l’aura de la rousse. Il est frappé par ses affaires posées là comme si elle allait les récupérer. Ses fringues qui traînent dans un coin. Sam reste à l’entrée de la pièce une seconde, paralysé par le manque qui revient lui sauter à la gorge. Ses sentiments pour elle en vrac. Sa tristesse infinie, sa colère brûlante. Mais tout ce qu’il sait à l’heure actuelle, c’est qu’il voudrait qu’elle soit là. Là avec eux. Là pour s’occuper de JJ avec lui, soigner sa blessure. Au moins être là.

JJ suffoque. Étranglé par cette nouvelle qui terrasse tout le reste. Ses appels au secours étouffé dans un hurlement contenu. Sam ne réagit toujours pas. Se contente d’être là, et c’est déjà plus que ce que Daire fait pour eux. La sale pute. que JJ lâche. Sam accuse l’insulte comme si elle lui était directement destinée, comme s’il se l’était reçu dans les côtes. Lui qui n’a pas su la retenir. Lui qui aurait dû le faire. Lui courir après. L’attraper, la forcer, la supplier. Lui dire qu’il l’aime et qu’il ne supportera pas son départ. Mais rien, nada. Daire s’est échappée dans la nuit, et semble que rien n’aurait pu la retenir. Surtout pas Sam. Et JJ glisse, tombe, dévale le long du mur, l’échine écrasée par ce constat. Daire n’est vraiment pas là. Le contact de cette main moite dans la sienne sort un peu Sam de sa torpeur. Sa main libre tient fermement la trousse de secours. Il baisse les yeux vers JJ, il le sent qui le tire contre lui. Alors il ne résiste pas et s’adosse à son tour contre le mur, s’assoit par terre, là tout contre JJ. Son regard fixe encore la chambre qui déborde de bordel mais semble si vide à la fois. Il sent la main de JJ qui le sert, et même si la détresse de son petit frère lui électrise les veines, ça a un côté rassurant. Parce qu’il est là. Sam a eu trop peur de le perdre pour toujours cette nuit. Mais il est là.

Y a jamais eu de kids Sam.
Pour une fois, on est d’accord.

Les yeux de Sam se remplissent instantanément de larmes, tiens, il pensait ne plus en avoir à faire couler. Il pince ses lèvres, ses muscles se tendent. Sans doute qu’il se serait insurgé d’une telle déclaration y a quelques temps. Sans doute qu’il aurait crié au blasphème. Qu’il aurait voulu raisonner JJ, lui dire qu’il ne pouvait pas dire un truc pareil, que c’était faux, que les Kids, c’est tout ce qu’ils avaient. Là, bizarrement, il ne trouve rien à redire. Ça a toujours été que toi et moi. Que toi et moi. Y a des histoires qui changent des vies. Des histoires qui vous transcendent et ça ne s’explique pas. JJ et lui, c’est ce genre d’histoire. De celles qui vous collent à la peau, qui vous collent tout court. Et ça sera toujours JJ avant le reste. Je sais. Répond Sam en resserrant l’étreinte de sa main. Ca lui va comme ça. Il n’a jamais eu besoin de plus pour fonctionner. Depuis le tout premier jour où JJ est entré dans sa vie, si soudainement, et qu’il a pris toute la place. C’est sans doute pour ça que l’autre le déteste autant. Sam était si seul avant JJ, il avait clairement rien d’autre à faire que de parler avec cette voix dans sa tête. Et puis JJ est arrivé, ça a tout bouleversé. Il n’est pas du genre à faire des déclarations, sans doute qu’il n’a même jamais dit à JJ combien il l’aimait, ou qu’il l’aimait tout court. Mais il le pense tellement fort qu’il espère qu’il comprendra.

L’autre l’a déjà dit à JJ la dernière fois, ou du moins fait comprendre. Sam et lui n’ont jamais vraiment cru à ses histoires sur sa famille, à ses parents morts. Ils ne savaient pas vraiment pourquoi. Peut-être qu’au fond Sam a toujours bien cerné JJ, sans pour autant le comprendre. C’est pas un choc quand il parle de son père. De sa mort. Le choc c’est d’apprendre que JJ l’a su juste avant l’Irlande. Sam ferme les yeux alors et laisse sa tête reposer contre le mur, il fixe le plafond et s’en veut terriblement. T’aurais dû me le dire. qu’il lâche simplement. Il lui lance enfin une oeillade paternelle. Sam se fiche de la mort du père de JJ. Il le hait par principe d’avoir abandonné son gamin. Et c’est tant mieux qu’il soit mort, il se dit. Sam est la seule figure paternelle qui lui reste maintenant, en quelques sortes. Et il sent ce poid sur ses épaules, aussi lourd et aussi satisfaisant qu’il peut être. Il ne lui en veut pas d’avoir menti, il comprend. Et j’aurais pas dû partir. l’irlande était une erreur. C’est sa façon de s’excuser. Et de s’excuser de tout le reste que JJ ignore encore. Il a perdu Daire, il a perdu son père. Il a perdu Don. Mais Sam sait qu’il a perdu Eanna aussi. Et cette pensée le foudroie sur place. Le tétanise. Alors quand JJ ouvre à nouveau la bouche, il en sursaute presque, perdu dans ses pensées. Quelle merde tout ça. il sent la tête de son petit frère se poser contre son épaule. Il est immobile un instant, un noeud dans la gorge. Il devrait lui parler d’Eanna mais tout reste bloqué. Alors il ravale sa culpabilité, il ravale ces émotions qui le cassent en deux. À la place il passe un bras autour des épaules de JJ pour le serrer contre lui un instant de plus. y a que toi et moi qu’il a dit. Et il ne veut croire qu’à ça en cet instant. Oublier le reste.

Mais tu peux pas.

Il ferme les yeux, fort. Avale sa salive. Heureusement, le silence est brisé à nouveau par la voix vague de JJ. Au fait Sam... J'crois qu'j'suis en train d'me vider d'mon sang. Il lâche le instantanément. Shit ! qu’il expire en s’agenouillant face à JJ. Il attrape la trousse de secours qu’il ouvre devant lui. Il ne s’y connait pas vraiment, mais il a bien dû apprendre. Les Kids savent de rafistoler les uns les autres. Alors il baisse un peu la serviette pour regarder la plaie en grimaçant légèrement. Il ne sait pas vraiment comment il s’est fait ça. Si ca vient de Don. Sans doute. Il n’ose pas demander de précision. Alors il garde le silence et commence à éponger la plaie en tapotant doucement avec du désinfectant, concentré. Il le laisse tenir la compresse pendant qu’il prépare le pansement, encore un peu fébrile. Ça va aller. Qu’il se répète en boucle.
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