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 desperate times (kassidy)

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Seven Popescu
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desperate times (kassidy) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyJeu 5 Mar - 11:20

Son reflet dans le miroir ne lui ressemble même plus. Il a le teint cireux des cadavres, les yeux injectés de sang, soulignés de cernes qui ne cessent de se creuser un peu plus chaque jour. Il ne dort presque plus depuis ce qu'il s'est passé à la casse, et maintenant, la douleur physique le tient d'autant plus éveillé. Ses cheveux commencent à pousser un peu trop mais il ne prend pas le temps de les couper. Il s'en fout, de ça, de tout. Les côtes se devinent sous sa peau, là où l'on ne les voyait pas auparavant – conséquence d'un cruel manque d'appétit. D'argent. D'envie.

Tout ce qu'il veut, c'est calmer la douleur.

Ses boîtes de médicaments se sont vidées trop vite, parce qu'ils ne lui font plus rien et qu'il doit trop forcer les doses. Ça ne l'a pas empêché d'avoir mal, encore et encore. Il a besoin d'héroïne. C'est ce que son corps réclame, une pellicule de sueur sur sa peau et les doigts fébriles, cramponnés au lavabo. Il a mal. Et il n'arrive plus à différencier la douleur du manque de celle de ses blessures.

Il ne sait plus quand il a changé ses bandages pour la dernière fois. Il est censé le faire chaque jour ; nettoyer, désinfecter, panser. Se ménager. Les sutures se sont rouvertes plusieurs fois, l'ont forcé à retourner au dispensaire et essuyer trop de réprimandes. Il n'a pas envie de se soigner et personne n'est là pour le faire à sa place. Il aimerait juste se défoncer. Tout oublier. Mais ses poches sont aussi vides que le frigo, la trousse à pharmacie, la maison. Dans son état, il n'est pas en mesure de récolter du fric où que ce soit – il a déjà du mal à se déplacer, boitant et traînant à cause de sa cuisse trouée. Pourtant il sait qu'il ne peut pas rester comme ça, parce qu'il souffre, parce qu'il a l'impression de se laisser crever. Ses plaies vont finir par s'infecter. Une petite voix au fond de lui essaie de le convaincre de s'en occuper, de faire plus attention, mais le vrombissement causé par le manque est plus fort que tout le reste. Il est incapable de se concentrer sur autre chose que ça. Obnubilé par l'idée d'enfoncer une aiguille dans son bras, pour contenter son addiction, ne plus avoir mal et faire taire le vacarme dans sa tête.

Ça hurle toujours autant.

Il voudrait s'éclater le crâne contre un mur.

Le train de ses pensées est confus mais tente de trouver une logique. Il doit prendre soin de ses blessures, mais pour ça il doit d'abord combler le manque et rendre la douleur supportable, donc trouver de l'argent. Qui a de l'argent ? Il s'agace, tourne la situation dans un sens puis l'autre, enrage d'être si affaibli qu'il ne pourrait même pas voler son goûter à un gosse.

Et puis ça le frappe. La fille, sous le pont, qui lui a donné quelques billets lorsqu'il l'a aidée. Qui disait qu'il n'avait qu'à demander – c'est la seule chose qu'il a retenu, les détails se sont perdus dans le chaos qui secoue son esprit.

Il sait où la trouver. Reste à espérer qu'elle sera là.

Son sweat est enfilé avec une grimace, ses baskets prennent trois tentatives et au moins autant de grognements douloureux. Le trajet jusqu'au Bloc est aussi long qu'éprouvant.

Une fois sur place, l'ambiance ne l'électrise pas comme elle le fait d'habitude. Elle l'énerve. Les basses lui martèlent le crâne, les lumières lui donnent la gerbe, la chaleur accentue sa sensation fiévreuse. Il tente de se frayer un chemin parmi les corps déchaînés, se fait bousculer, gueule et pousse, tous crocs dehors. Son bras blessé est enroulé autour de sa carcasse, cherchant à protéger son abdomen. Il titube, perdu dans la marée humaine, les yeux qui balaient désespérément la salle. En vain. C'est bondé, tout le monde se ressemble. Il ne la trouvera jamais au milieu d'une telle agitation. Ça lui donne envie de hurler mais il serre simplement les dents, continuant de fusiller du regard tous ceux qui osent ne serait-ce que l'effleurer.

Pris de nausées, l'équilibre de plus en plus précaire, il finit par décider de s'éloigner de la cohue. Ça lui demande un effort considérable, parce qu'il est forcé d'avancer à contre-courant, se heurtant aux carcasses qui ne font pas attention à la sienne. La compacité de la foule est insupportable mais l'empêche de tomber. Lorsqu'il arrive à s'en extirper pour se caler contre un mur, il est à bout de souffle, transpirant, les traits déformés par la douleur. Sa jambe peine à supporter son poids, et son ventre le lance tellement qu'il a l'impression que la plaie s'est rouverte. Il ne prend pas la peine de vérifier.

La silhouette campée à quelques mètres de lui attire son attention – on dirait que c'est elle. Il la toise un instant, n'arrive pas à être sûr que c'est la bonne fille. Il tente le coup quand même. – HEY ! Il ne connaît toujours pas son prénom. – BIDULE ! Tentant d'avancer dans sa direction, il se ravise au bout de trois pas seulement, parce que c'est douloureux, parce qu'il se sent chancelant. – Putain. Ça l'énerve. Il s'appuie contre le mur à nouveau, et fait de grands gestes du bras pour qu'elle puisse le voir, pour la faire venir à lui.

La chance semble être de son côté finalement : c'est bien elle.

Il aurait peut-être souri s'il n'avait pas si mal. – Faut que tu m'rendes un service. Il ne s'embarrasse pas de politesses ou de faux-semblants, ne tente même pas de l'amadouer. Il n'a ni la patience, ni l'énergie pour ça. En fait, il ne réalise même pas que sa manière de faire est trop brusque. – J'ai besoin d'fric. C'est ferme, mais pas vraiment autoritaire. Ce n'est pas un ordre mais une requête. Il l'observe, les yeux éclatés, quémandeurs. Insistants. Essuyer un refus n'est pas une option envisageable, parce qu'elle est le seul recours qu'il ait à disposition. Même s'il est trop fier pour l'admettre, la vérité, c'est qu'il est désespéré.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyJeu 5 Mar - 19:53

Elle a peur du Bloc lorsque Seven n’y est pas. Peur de croiser le voyeur à la caméra, peur d’être filmée tirée par les cheveux, happée par la furie vengeresse d’un inconnu. Mais sa crainte est moins forte que le besoin, le manque. Celui de le croiser, de l’apprivoiser. De prendre de ses nouvelles, même s’il a toujours été difficile de lui parler. Seven mord plus qu’il n’articule. Il crie, il menace. La première fois qu’elle l’a vu, il n’était pas assez cohérent pour vraiment vocaliser une pensée. Seuls ses sourires sont devenus des messages secrets, des évidences aux babines ourlées : je t’aime bien, Kassidy.

Il n’a pas l’air d’être là ce soir. Ce n’est pas surprenant. Voilà des semaines qu’il a abandonné les lieux. Elle se serait bien glissée sous le pont pour le chercher, mais son expérience là bas l’a dissuadée d’y remettre les pieds. Le danger ne l’effarouche pas toujours assez, mais ces lieux là étaient trop sordides pour elle. Elle préfère encore l’exaltation plutôt inoffensive de cet endroit ci, sueur luisante et pupilles dilatées, alcool dans la gorge et musique dans le pouls. Le Bloc est qui plus est bien connu d’elle, même s’il n’est jamais vraiment rassurant. Chaque recoin a été exploré, retourné. Elle sait où Seven se planque habituellement, à quel moment la drogue fait assez effet pour que les barrières tombent un peu et dévoilent une joie cachée qui lui est seule destinée.

Il lui manque un peu. Peut-être. Même s’il n’a pas été gentil la dernière fois.
Même s’il ne la mérite pas.

Après tout, il l’aime bien. Cela lui donne le droit de la revoir, de se racheter.
Encore faudrait-il qu’il soit là.

Un dernier coup d’oeil dans un angle particulier. Seule l’absence s’y tient, une compagne bien connue dont elle s’éloigne d’un pas décidé. Il ne viendra pas aujourd’hui. Elle ne veut pas s’attarder - peu intéressée par la danse et le déchaînement alentour.

« HEY ! » Un homme manque de lui rentrer dedans. Elle l’esquive d’un pas, recueille du bout des cils ses excuses empressées. Il ne l’a même pas regardée, comme si elle n’était qu’une ombre, un surplus d’anonymat dans un lieu déjà débordant d’incognito. « BIDULE ! » Drôle d’appel. Ses yeux flottent dans la foule, effleurent une silhouette solitaire. Quelque chose de familier dans la stature…

« Putain. »

C’est Seven.

Son coeur bondit dans sa poitrine. Allégresse de fillette sautillante, qui n’hésite pas à trottiner jusqu’au mur contre lequel il s’appuie. Elle a déjà du babillage au bout de la langue, du bonheur plein la poitrine. Bien sûr qu’il est revenu pour elle. Bien sûr qu’elle lui a manqué. Bien sûr qu’il va sourire, maintenant, bientôt…

Il a les traits tirés et les cheveux trop longs. Quelque chose de cadavéreux dans l’enfoncement des yeux dans les orbites. Les sourcils de Kassidy se froncent. Elle se penche comme si elle observait un animal en cage, protégée par une vitre épaisse, abstraite.

Sa protection, c’est l’amour.
Toujours.

« Seven ! Je suis si contente de te voir ! »

Un doigt tournicote sous ses yeux éteints.

« Mais faut que t’arrêtes de m’appeler Bidule, maintenant. C’est pas mignon et c’est pas marrant. »

« Faut que tu m'rendes un service. » Elle se redresse, le jauge. Que peut-il bien vouloir ? Il n’a pas l’air du genre à demander l’aide des autres. Cela doit donc vouloir dire qu’il lui fait confiance, qu’il l’apprécie particulièrement. Encore une idée ravissante qui la ferait presque gazouiller. « J'ai besoin d'fric. »

Ce n’est pas le genre de demande romantique à laquelle elle s’attendait.

« J’ai pas beaucoup d’argent sur moi. Cinq dollars, peut-être. Pourquoi t’en as besoin ? »

Ses yeux s’attardent sur sa figure, tombent pudiquement sur le reste de son corps. Elle comprend enfin que les néons du Bloc ne sont pas entièrement responsables de son air hâve, blafard. L’inquiétude est immédiate, empreinte de panique.

« Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as pas l’air bien du tout. C’est la drogue ? Faut que t’arrêtes si c’est ça. Non, non, non, ça va vraiment pas. Tu devrais pas être ici. Tu devrais être à l’hôpital. Tu veux pas y aller maintenant ? Il t'est arrivé quoi ? Quelqu’un t’a fait mal ? Je dois appeler la police ? T’es blessé ? Montre. »
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyMer 11 Mar - 13:59

– Seven ! Je suis si contente de te voir ! Elle a l'air si sincère qu'il fronce les sourcils. L'incompréhension plane, mais n'est pas formulée. – Mais faut que t’arrêtes de m’appeler Bidule, maintenant. C’est pas mignon et c’est pas marrant. Un petit souffle du nez trahit une sorte d'amusement. L'envie d'en rajouter une couche pour l'agacer est là, mais étouffée par la douleur qui prend trop de place. Il réclame un service comme on dégueule. Les mots sont restés accumulés au bord de ses lèvres trop longtemps et sortent dans un amas qui le dégoûte, presque douloureux. Ça lui coûte d'en arriver là. De demander.

Il espère un oui instantané, une liasse tendue sans hésitation. Elle lui semblait être la solution de facilité. Peut-être qu'il s'est trompé.

– J’ai pas beaucoup d’argent sur moi. Cinq dollars, peut-être. La déception est immédiate, cuisante. Il a presque envie de se barrer sur-le-champ. Pourtant il ne le fait pas, l'épaule toujours appuyée contre le mur, ses yeux qui cherchent à sonder la fille. – Tu m'mens ? Il aimerait que ce soit le cas. Qu'elle ait autant d'argent que l'autre soir, qu'elle en ait même plus, qu'elle lui permette d'acheter un sachet qui pourra tenir plus d'un jour. – Pourquoi t’en as besoin ? Un soupir lui échappe alors qu'il détourne le regard, mâchoire crispée, les poings qui se serrent. Il n'a pas envie de lui répondre. D'avouer qu'il a mal et qu'il a besoin de se pulvériser la cervelle pour tenir le coup, aussi bien physiquement que mentalement. D'avouer qu'il est faible, finalement. – C'est important. Ses prunelles se posent à nouveau sur elle, pressantes, perçantes. Comme s'il cherchait à creuser jusqu'à son esprit, pour y implanter l'idée qu'elle doit lui obéir, donner ce qu'il demande et ne pas poser de question.

Elle détourne les yeux avant qu'il puisse y arriver.

Il la voit qui le regarde et il se tend, cherchant à se tenir plus droit – peut-être dans une tentative de ne pas montrer combien il est affaibli. Ça lui arrache une grimace. La plaie sur son ventre tire et brûle, la douleur pulse à travers sa cuisse toute entière. Elle semble remonter jusqu'à son crâne lorsqu'il se fait ensevelir par une montagne de questions. – Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as pas l’air bien du tout. C’est la drogue ? Faut que t’arrêtes si c’est ça. Non, non, non, ça va vraiment pas. Tu devrais pas être ici. Tu devrais être à l’hôpital. Tu veux pas y aller maintenant ? Il t'est arrivé quoi ? Quelqu’un t’a fait mal ? Je dois appeler la police ? T’es blessé ? Montre. Chaque phrase est encaissée comme un coup, et elles se succèdent trop vite pour qu'il puisse les assimiler ou tenter d'y répondre. Il pivote pour se retrouver dos contre le mur, s'offrant ainsi un meilleur appui, comme s'il avait peur de s'effondrer sous le poids de l'interrogatoire qu'on lui impose. Son bras blessé toujours enroulé autour de son abdomen, l'autre se lève pour que sa main vienne trouver son visage. Elle frotte et tire, lourde, fatiguée. On dirait qu'il veut s'arracher la peau. – Faut qu't'arrêtes de poser trop d'questions, putain. Sa voix est aussi lasse que son geste, noyée dans la cacophonie ambiante. Autour de lui, tout va trop vite et il a l'impression de tourner au ralenti.

L'envie de gerber empire à chaque fois que les stroboscopes heurtent sa rétine, que les basses font vibrer sa cage thoracique, à chaque vague de chaleur provoquée par les mouvements de foule.

Il lutte contre la nausée en se concentrant sur la fille.

Son bras se tend vers elle et il attrape une épaule, la forçant à s'approcher de lui. – Pas d'hôpital. Pas d'flics. Il la toise avec insistance, pour lui faire comprendre qu'il s'agit d'un élément crucial. Non-négociable. – J'veux juste de la thune. Mais il voit dans ses yeux qu'il ne pourra pas s'en tirer avec de simples exigences. Il n'obtiendra rien d'elle s'il ne lui donne pas un peu ce qu'elle veut aussi – ça ne lui plaît pas. Il déglutit, cherche à ravaler sa colère, sa frustration. – C'est pour m'soigner. Ce n'est pas tout à fait vrai. Pas tout à fait faux non plus. – Il m'faut des médocs et d'autres trucs, mais j'ai plus d'fric. Il estime avoir plus de chances de l'amadouer s'il parle de médicaments plutôt que de drogue. C'est plus facile à dire, plus facile à accepter. – Donc tu vas m'en filer ou pas ? Ses doigts resserrent leur prise sur son épaule, comme pour la convaincre, appuyer le fait qu'il a besoin qu'elle dise oui, que son rôle est primordial. Peut-être aussi qu'il veut l'empêcher de lui échapper.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyVen 13 Mar - 10:40


« Tu m'mens ? » Elle pourrait, s’il le fallait. Lui cacher des choses pour qu’il reste plus longtemps, pour qu’il lui accorde un peu plus que de la cupidité. Mais elle n’y a même pas songé. Si elle avait eu une liasse, elle l’aurait probablement tendue après avoir tenté d’en apprendre plus sur ce qui lui arrive. Elle n’a jamais vraiment compris l’importance de l’argent, la valeur de tout ce qu’elle a à sa disposition. En manquer ne l’interpellerait pas assez vite, persuadée qu’un heureux hasard va lui tomber dessus au détour d’une rue, si ce n’est pas un miracle qui intervient spécialement pour elle.

Et puis, la misère pourrait peut-être lui plaire, si elle était partagée.
De toute façon, Seven ne l’aime pas seulement pour son argent. Ses sourires sont antérieurs aux billets.

« Non. Pourquoi je te mentirais ? J’ai pas de raison de me promener avec beaucoup d’argent au Bloc. Tu aurais pu m’en demander directement si tu avais mon numéro. »

Il se tend lorsqu’elle cherche à comprendre, yeux fuyants et mâchoire saillante. Seven est-il de ces créatures qui se cachent pour mourir, incapables de supporter qu’on devine leur souffrance ? Cette dernière est une évidence de plus en plus aveuglante. Il a tout de la bête agonisante, le bras contre le ventre comme pour ériger un dernier rempart. Quelque chose dans son apparence lui rappelle les effets d’un verre qu’elle a bu il y a longtemps, à une époque où elle avait perdu tout espoir. Elle avait eu mal à l’estomac, à l’époque - la sensation qu’un feu se répandait dans ses entrailles grouillantes, en contradiction avec l’insensibilité de ses lèvres exsangues.

« C'est important. »

Évidemment. Elle est importante pour lui, alors il l’associe aux événements importants de sa propre vie.

Kassidy l’étudie plus encore, s’attarde sur son corps crispé et ignore le regard qu’il lui jette en retour. Il y a décidément un problème au niveau de ce ventre qu’il ceint comme s’il allait déverser ses tripes.

Comme d’habitude, elle babille, incapable de confiner trop longtemps ses pensées. Et comme d’habitude, Seven encaisse, peut-être avec un peu plus de difficulté que par le passé. Il n’a jamais donné de réponse précise à ses questions, mais il est de toute façon loin d’être le seul. Elle n’obtient jamais vraiment ce qu’elle veut, un torrent qui l’emporterait dans les tréfonds et tairait le grondement de son propre raz-de-marée.

« Faut qu't'arrêtes de poser trop d'questions, putain. » Petit claquement de lèvres désapprobateur, appuyé par un mouvement du menton impérieux. « Et toi faut que tu commences à répondre. »

Elle peut être exigeante et elle le sait - mais Seven est quant à lui peut-être incapable de lui donner ce qu’elle désire. Son état empire de seconde en seconde. Et elle observe, entre l’inquiétude et l’intérêt d’un charognard devant une carcasse en devenir. Ce n’est pas souvent qu’on peut examiner un carnassier qui n’est pas en état de montrer les crocs, faible comme un agneau.

Une main s’abat sur l’épaule qui a été blessée dans un autre monde, à une autre époque. La lourdeur du geste réveille une douleur fantôme qui provoque un spasme du muscle, un sursaut de la mâchoire. Kassidy rencontre les prunelles de Seven, se noie dans une mer noire de douleur. Difficile de réfléchir, lorsqu’on a mal. Elle comprend.

« Pas d'hôpital. Pas d'flics. » Sa moue est dubitative - flics et hôpitaux sont ses deux recours préférés. « J'veux juste de la thune. » La quantité d’informations est insuffisante et il le devine sûrement, anticipe la nouvelle vague de questions qui va l’engloutir. « C'est pour m'soigner. »

C’est ce qui se rapprochera le plus de la vulnérabilité, avec lui, pour le moment - et c’est ce qu’elle absorbe avidement, débordante d’un soudain instinct maternel. Le garçon va mal et il faut le protéger, pour son bien. Pauvre Seven. Malade ou blessé, et avec Kassidy comme seul recours.

« Il m'faut des médocs et d'autres trucs, mais j'ai plus d'fric. » C’est elle qu’il vient voir. Elle, pas la blonde. Qui n’a manifestement pas d’argent non plus, ou qui a déjà refusé de le lui en prêter.

Elle lui en parlera un jour, de sa barbie doll.
Mais pas maintenant.

« Donc tu vas m'en filer ou pas ? »

Son téléphone vibre. Kassidy palpe sa poche arrière, en extirpe l’appareil qu’elle contemple, sourcils froncés. L’alarme s’est déclenchée pour lui rappeler de prendre les somnifères qu’elle teste pour le compte d’un laboratoire depuis une semaine. Sa main libre explore l’autre poche, ne tombe que sur un vide prévisible. Les pilules ont été laissées chez elle - il n’était pas question de s’endormir sur le sol poisseux du Bloc. Le médicament est particulièrement efficace, plus assommant que véritablement reposant.

Elle range le téléphone, jauge Seven d’un regard fixe et presque vitreux. Une idée est en train de se former lentement mais sûrement, un nœud coulant qu’elle tord sans certitude. Kassidy n’est pas vraiment du genre à échafauder des plans, plus volontiers guidée par les lubies d’un instinct malade.

Sa main se pose sur celle de Seven et imprime un mouvement pour qu’elle se détache de sa peau.

« Je vais te donner ce que tu veux… » Elle plisse les yeux, circonspecte. « ... Si tu fais tout ce que je te dis ce soir. » Et ses épaules se haussent. « Ce n’est pas négociable. De toute façon, c’est pour ton bien. »

Kassidy recule d’un pas, étudie l’effervescence environnante.

« On va aller chez moi. J’ai de l’argent là-bas, je pourrai t’en donner. Et puis c’est pas très loin, tu devrais supporter le voyage. »

Une main dénude brièvement son épaule pour dévoiler la chair meurtrie. Sa cicatrice est ronde, Lune sanguine qu’elle éclipse aussitôt.

« Je vais aussi te donner des cachets lorsqu’on y sera. Je m’y connais, j’en ai qui aident vraiment pour les blessures graves. »

Ils aident surtout à dormir.

« Allez. Viens. »

Et elle se détourne d’un pas aérien, nonchalance feinte qui ne tient que quelques secondes. Son regard le cherche bientôt pour s’assurer qu’il la suit, avide. Elle lui tend même une main - il est peut-être trop orgueilleux pour l’admettre, mais la foule va s’épaissir, ce qui risque de le ralentir et de le ballotter méchamment.
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyLun 16 Mar - 6:06

– Non. Pourquoi je te mentirais ? J’ai pas de raison de me promener avec beaucoup d’argent au Bloc. Tu aurais pu m’en demander directement si tu avais mon numéro. Il doute malgré tout. Beaucoup de choses pourraient la pousser à lui mentir – ils ne se connaissent pas ou peu, il pourrait lui faire les poches, elle ne lui doit rien. Et à priori, elle n'avait aucune raison de se promener avec de l'argent lorsqu'elle est venue le chercher sous l'Ambassador Bridge, cette nuit-là, pourtant elle l'a fait quand même. C'était même risqué voire stupide, dans un tel endroit. Alors rien ne peut lui confirmer qu'elle dit vrai. Yeux plissés, il la jauge mais n'insiste pas. – T'as qu'à m'le donner. Le ton est méfiant. Comme s'il la mettait au défi de le faire réellement, de prouver sa bonne foi en allant au bout de ce qu'elle avance. S'il s'avère qu'elle lui donne vraiment de l'argent simplement parce qu'il le demande, il aura besoin de son numéro, et il n'hésitera pas à l'utiliser. Sûrement au point qu'elle finisse par le regretter ; c'est toujours comme ça que les choses tournent, avec lui.

La conversation prend des airs de déjà-vu. Elle l'assomme de questions trop nombreuses et intrusives, il se retranche derrière une armure fissurée, refusant de lui donner ce qu'elle veut. C'est un ballet foireux, mal exécuté. – Et toi faut que tu commences à répondre. Il n'en a pas envie. Il aimerait plutôt l'envoyer se faire foutre, tourner les talons et disparaître dans la foule, puis dans la nuit. Mais il tient à peine debout, il a froid, chaud, mal, l'impression d'avoir été passé au rouleau compresseur.

Un peu comme le type de la casse.

Putain.

Y repenser ne l'aide pas et tend ses muscles trop fatigués, blessés, lui arrachant une grimace. Il n'est pas sûr d'être capable de faire le chemin inverse jusqu'à chez lui, et il ne supporterait pas de repartir avec les poches aussi vides qu'à son arrivée. Alors il ravale sa fierté, s'étouffe avec. Le peu d'informations qu'il concède demandent un effort qui lui semble surhumain. Ses yeux la sondent, cherchent une réponse affirmative à sa dernière question. Les doigts qu'il enfonce dans son épaule sont aussi bien un moyen de la retenir que de s'empêcher de tomber.

Elle sort son portable, il fronce les sourcils – presque vexé qu'elle se détourne de la conversation. Son regard est noir quand elle reporte son attention sur lui, avant de chasser sa main de son épaule. Il la libère mais serre les dents. – Je vais te donner ce que tu veux… Visage fermé, il la toise en silence, devinant qu'un couperet s'apprête à tomber. – ... Si tu fais tout ce que je te dis ce soir. Un son plus proche de l'aboiement que du rire lui échappe, aussi bref qu'incrédule. Même s'il avait senti venir un « mais » quelque part, ce n'est pas à ça qu'il s'attendait. La stupéfaction fige ses traits. – Ce n’est pas négociable. De toute façon, c’est pour ton bien. Il ne la quitte pas des yeux tandis qu'elle semble scanner les alentours. – Mais j'm'en bats les couilles, tu t'prends pour qui ? Il préfère quand c'est lui qui exige, pas les autres. Surtout qu'il ne sait même pas ce qu'elle veut tirer de tout ça, finalement. Il n'est pas sûr de vouloir le savoir.

– On va aller chez moi. J’ai de l’argent là-bas, je pourrai t’en donner. Et puis c’est pas très loin, tu devrais supporter le voyage. Le seul mot qu'il retient est argent. Son esprit tourne en boucle dessus, parce qu'argent veut dire drogue, veut dire paix, enfin. Ne serait-ce que pour quelques heures. C'est suffisant pour anesthésier sa colère momentanément, comme un effet placebo – il devine déjà l'héroïne dans ses veines, le feu qui s'apaise, les pensées qui se figent. Le néant dans lequel il crève d'envie de se jeter.

Son regard est happé par la cicatrice qu'elle dévoile sur son épaule. La forme fait penser à une blessure par balle, érige des questions qu'il ne pose pas. Et pendant une seconde, il se demande si c'est à ça que ressembleront ses plaies dans quelques mois ou années. Mais elles sont plus proches des balafres que des cicatrices – les premiers soins et les agrafes ont fait trop de dégâts, les sutures qui les ont remplacées ont sauté trop de fois, et il ne s'en occupe pas assez. – Je vais aussi te donner des cachets lorsqu’on y sera. Je m’y connais, j’en ai qui aident vraiment pour les blessures graves. Il ne veut pas de médicaments. Ça ne marche pas ; ça ne marche plus depuis qu'il est passé aux seringues. Il ouvre la bouche puis se ravise, parce qu'il ne veut pas de ses cachets, mais il a besoin de son argent. S'il la repousse, il n'obtiendra rien du tout.

Alors il se tait.

– Allez. Viens. Elle commence déjà à s'éloigner mais il reste là où il est, dos au mur – littéralement comme figurativement. Il ne sait ni où elle habite ni ce qui se cache dans son appartement, ni même ce qu'elle voit en lui, ou ce qu'elle espère obtenir en l'aidant. Il ne sait rien et il ne lui fait pas confiance. L'envie de se défiler est forte, mais pas autant que le manque. Il n'a rien. Personne.

Juste elle.

Elle se tourne vers lui et il la jauge, l'examine, tente de la disséquer en un regard. Elle est étrange mais pas particulièrement menaçante, elle semble surtout être dans sa bulle, et il n'a pas peur d'elle – après tout, elle n'est qu'une fille. Fragile et si facile à briser.

Il la rejoint en serrant les dents et les poings, ignorant la main qu'elle lui tend. Chaque pas est un calvaire mais il tente de le cacher, se mordant l'intérieur de la joue jusqu'au sang, s'efforçant de ne pas ployer sous la douleur tout juste supportable. Traverser la foule lui paraît plus difficile qu'à l'aller – peut-être parce qu'il est déjà éreinté par le premier trajet, et la souffrance qui en découle. On le bouscule, il insulte, finit par repousser les gens avec une telle véhémence que sa propre carcasse menace de suivre le mouvement. Un mouvement plus brutal que les autres met fin aux hostilités, lorsque la douleur lui scinde le ventre. Cette fois, il est presque sûr que la plaie s'est rouverte. – Putain d'merde. L'échine courbée, il s'arrête une seconde pour reprendre son souffle, menace de s'écrouler sous une nouvelle vague de la marée humaine. Il se raccroche à la fille par réflexe, les doigts cramponnés au premier pan de tissu qu'il a pu attraper. Même si ça écorche sa fierté, il décide de continuer à s'y tenir jusqu'à la sortie.

L'air frais de la nuit lui arrache un frisson. La pellicule de sueur qui s'est déposée sur sa peau accentue la différence de température, et la nausée ne l'a toujours pas quitté. Il est livide. – C'est bon avance, j'te suis. Ça sonne comme un ordre et il la fusille du regard, cherchant à la dissuader de le fixer trop longtemps.

Il avance péniblement, sa cuisse blessée qui le lance et le fait boiter, les deux bras enroulés autour de son abdomen déchiré. Chaque fois qu'il pense qu'elle ne fait plus vraiment attention à lui, il se tient à ce qu'il trouve pour souffler ou s'aider à marcher – les murs, les lampadaires, les voitures. Se bornant à refuser toute aide qui pourrait lui être proposée, quitte à rendre le trajet plus long et difficile pour tout le monde.

Lorsqu'ils atteignent son immeuble, il transpire, contenant son envie de vomir, les muscles si crispés que c'en est douloureux. Il s'appuie sur le mur dans le hall, déjà pressé de pouvoir s'asseoir quelque part pour soulager la douleur. – Dépêche. Il l'observe alors qu'elle s'occupe de déverrouiller la porte de son appartement. – J'prends la thune et j'me casse, ok ? Pourtant, il sait qu'il ne tiendra pas debout encore longtemps – il a besoin de se poser quelques minutes au moins. Mais la seule chose à laquelle il pense, c'est la came. Empocher les billets, contacter son dealer, et se défoncer. Tellement focalisé là-dessus qu'il ne réalise pas qu'il n'a ni seringue ni rien du tout avec lui, et qu'il n'est de toute façon pas en état de se traîner jusqu'à un squat quelconque pour se piquer en paix. Il ne se soucie même plus de sa plaie qui s'est pourtant rouverte. Le sang a traversé le pansement déjà dégueulasse, et a taché son sweat lorsqu'il avait les bras resserrés étroitement autour de son torse.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyMer 18 Mar - 17:10

« T'as qu'à m'le donner. » Seven réclame souvent les choses comme si elles lui étaient dues. C’est peut-être sa façon d’anticiper le refus, imposer un accord tacite. Ce qu’il demande lui fait plaisir, cette fois. Tellement qu’elle sourit, un néon sur les dents, prunelles dilatées par la satisfaction. Bien sûr, qu’elle lui donnera son numéro. Lorsqu’il sera en état de le mémoriser.

Et elle lui enverra des messages, inlassablement.
Parce qu’il le veut. C’est ce qu’il vient de dire.

Il exige peut-être facilement, mais il résiste dès qu’il faut se dévoiler - alors même que ses plaies sont évidentes, seulement dissimulées par quelques couches de tissu trop fin. C’est comme si la fierté régnait sur l’instinct de survie et l’empêchait de plier le genou, ployer la nuque, donner un peu de la vulnérabilité qu’elle dévorerait avec appétit. Kassidy se contente des miettes, des délicieuses petites poussières de vérité qu’il distille. Et la sensation gonfle, gonfle, gonfle dans sa poitrine - elle a le dessus, pas comme sous le pont. Son désespoir a grandi, sa fragilité avec lui. Il dépend d’elle pour la suite.

Sa stupéfaction est reçue avec une grande sérénité. Ses yeux se perdent dans la masse colorée, pétillante et ensuquée, tandis qu’il la jauge, tente de protester.  « Mais j'm'en bats les couilles, tu t'prends pour qui ? »

Les hommes ont décidément du mal à admettre ce qu’ils ressentent.
Tu sais ce que je suis pour toi, susurrent les pupilles qui le caressent à nouveau, voilées d’une certitude inébranlable.

« Ton seul espoir ? » L’arrogance pèse plus que le point d’interrogation. Ce n’est pas une question, mais une affirmation. La niaiserie des mots lui plaît - on pourrait croire à une réplique de film glissée deux secondes avant l’explosion. Et c’est cette déflagration qui trépide dans ses veines, une excitation palpitante qui se précipite de plus en plus vite.

Seven cède à ses exigences. Elle savait qu’il le ferait, mais elle en tire quand même une intense satisfaction. La foule, elle, est moins docile. Elle se cabre et se cambre, trépigne et frappe comme un animal aveugle. Sa main demeure vide et tendue, offre muette. Il préfère sa souffrance, son chemin de croix personnalisé. Kassidy lui jette des petits regards pour vérifier qu’il ne tombe pas avant d’avoir atteint le supplice.

« Putain d'merde. »

Une de ses mains se referme sur un pan de tissu. Elle guide, le front haut, les prémisses d’un sourire sur les lèvres. Le fait que Seven soit dépendant d’elle est plaisant, occulte l’importance de sa souffrance.

Les lampadaires survivants pèsent sur son arcade sourcilière et enfoncent plus profondément encore ses yeux dans leurs orbites. Un masque jaunâtre lui tombe sur la figure, sur un fond de nuit noire. La pollution a chassé les étoiles. La Lune n’est qu’un mince sourire de traviole. Et les rues sont presque vides, rendues aux rats par le couvre-feu. Seules les vermines les plus coriaces arpentent le trottoir.

Seven en fait partie, bien qu’il tangue et menace de finir dans les égouts.

Kassidy joue. Elle ralentit pour calquer son rythme au sien, et puis elle accélère, tout à coup, trottine presque gaiement. Incapable de vraiment comprendre la gravité de sa douleur et de compatir, amusée par sa fatigue. Plus il s’épuise et plus il est facile à contrôler. C’est peut-être ce fait qui rythme sa démarche, si ce n’est pas une pulsion cruelle d’enfant mal réprimée.

Son immeuble est familier. Blanc comme le quartier, plus propre que celui-ci. Elle l’entraîne dans le couloir, sort les clés. Il y a cette espèce de crainte à chaque fois qu’elle ouvre la porte, maintenant - celle de découvrir un inconnu à l’intérieur. Un autre cambrioleur avide, avec son arme à feu et ses plans foireux.

Il devrait crever, celui-là.
La police aurait dû l’attraper et le laisser croupir dans une cellule.

« Dépêche. » La frustration que cause le souvenir la rend cassante. Kassidy jette un regard froid à l’agonisant, fronce les sourcils. « Arrête de me donner des ordres, ça m’agace ! Tu devrais déjà t’estimer heureux que je te rende ce service. » Mouvement d’air lorsque la porte s’ouvre, qui apporte le parfum de son foyer, caractéristique, rassurant. Elle se faufile à l’intérieur, illumine l’entrée donnant sur le salon.

Son appartement est grand et blanc, comme l’immeuble, comme le quartier. Minimaliste d’apparence, lorsque l’on ne s’attarde pas sur les mille petites choses collectionnées, qu’il s’agisse de l’étagère croulant de bouquins ou des mille et une épices empoussiérées dans la cuisine.

« J'prends la thune et j'me casse, ok ? »

C’est étrange, de le voir dans son univers. Étrange, mais pas désagréable.
Elle pourrait s’y faire.

Kassidy observe son ventre. La tache de sang éclot à vue d’oeil, sorte de floraison écarlate nocturne. Elle est inquiète, mais elle se sent aussi ferme, sévère. Lorsque sa grand-mère s’occupait d’elle, c’était toujours en lui donnant la sensation qu’elle était une nuisance, un encombrement. Elle se calque plus ou moins consciemment sur cet unique exemple maternel, mimique théâtrale qui contraste avec ses balbutiements habituels.

Pour le moment, un constat.

« Tu saignes. »

Il ne pourra pas partir. Pas dans cet état.
Coincé.

« Viens dans la salle de bains. Il faut s’occuper de ça avant tout. »

Elle ne lui laisse que le choix de la suivre, comme tout à l’heure. Sa salle de bains est spacieuse, carrelée, avec baignoire, douche et produits entassés. Les médicaments à tester sont sagement alignés sur le rebord du lavabo. Kassidy s’empare des somnifères, fait tomber deux pilules au creux de sa paume. Un verre d’eau est rempli. Les deux offrandes sont tendues.

« Prends ça. »

Elle se baisse ensuite pour sortir le kit de secours.

« Tu as la force de te déshabiller ? »

Il faut beaucoup de détermination pour ne pas ricaner comme une gamine face à la perspective. La nudité est mal assimilée, chez elle - un peu pudibonde, presque puritaine. Un pan de peau nue a des implications détournées.

Mais il faut bien qu’elle voit, si elle doit tenter de changer le pansement.

« Tu vas pas me dire qui t’a blessé et comment, je suppose. »

Comme c’est dommage.
Elle le vengerait, s’il le voulait. Patiemment.
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Seven Popescu
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desperate times (kassidy) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyJeu 19 Mar - 22:49

– Ton seul espoir ? Elle vise si juste qu'il tressaille presque, comme si le tranchant de ses mots s'était réellement enfoncé quelque part dans sa peau. Il pince les lèvres, le regard noir. Assassin. – Ta gueule. Sa voix se perd dans la cacophonie ambiante, avalée par les basses, si saturées qu'elles vibrent jusque dans sa cage thoracique. Elle n'a pas tort. Elle est réellement son seul espoir, parce qu'il est incapable de se débrouiller seul dans son état, et qu'il a fait fuir tous les autres – même Barbra a fini par se tirer.

Son seul espoir est une fille dont il ne connaît même pas le nom.

Dehors, il frissonne. La différence de température semble être un choc trop brutal pour son corps déjà affaibli. Aussi bouillant que frigorifié, transpirant mais tremblant de la tête aux pieds. Les douleurs sont nombreuses, confuses, dispersées. Il a mal partout – comme si ça courait à travers ses veines, jusqu'à noyer ses neurones et faire griller tous ses nerfs. Peut-être qu'à force de le maltraiter, son organisme est en train de vriller.

Elle est difficile à suivre. Quand elle ralentit, il s'agace parce qu'elle est trop près, ce qui l'oblige à se tendre pour ne pas montrer qu'il souffre à chaque pas qu'il fait. Quand elle accélère, il n'arrive pas à suivre le rythme et s'énerve dans son dos. Ce sale petit manège accentue sa nausée.

Dans le hall de l'immeuble, il ne tient déjà presque plus debout, forcé de s'appuyer contre le mur. Il a envie de se laisser glisser jusqu'au sol et de rester là, jusqu'à ce que la douleur finisse par passer ou l'assommer. Il aboie un ordre pour s'aider à tenir le coup. Se donner l'illusion du contrôle. – Arrête de me donner des ordres, ça m’agace ! Tu devrais déjà t’estimer heureux que je te rende ce service. Il tourne la tête vers elle si vivement qu'il se dévisse presque le cou. Ses sourcils se froncent en même temps que son nez – fauve qui retrousse les babines pour montrer les crocs. Les insultes se bousculent dans sa tête mais ne passent pas la barrière de ses lèvres. S'il la brusque trop, elle peut encore changer d'avis, entrer sans lui et lui claquer la porte au nez, sans qu'il ait le temps de lui forcer sa présence. Il ne peut pas prendre le risque de se la mettre à dos avant d'avoir obtenu ce qu'il voulait. Il a besoin d'elle.

Son seul espoir.

Il se mord la langue, mais ne peut pas s'empêcher de lever un majeur. Comme un adolescent revêche, susceptible, qui se sent obligé de contrer la moindre tentative d'autorité sur lui.

L'ego aussi fragile que son équilibre lorsqu'il la suit finalement à l'intérieur, boitant, l'échine un peu plus courbée qu'à leur départ du Bloc. L'appartement est grand et propre. C'est l'inverse de tout ce qu'il connaît, ça lui donne l'impression que sa simple présence suffit à pourrir le lieu, saturer l'air de mauvaises ondes. Il ne s'attarde pas vraiment sur la décoration, sur les éléments qui pourraient l'aider à connaître un peu plus son hôte. Une seule chose continue de tourner en boucle dans son esprit : l'argent.

– Tu saignes. Il baisse les yeux vers son ventre, découvre la tache sombre qui s'étale sur le tissu de son sweat déjà sale, trahissant une plaie rouverte. Ses dents se serrent. La douleur le lance de plus belle, comme si voir le sang la rendait soudain plus puissante – comme si ça venait lui rappeler qu'il est bel et bien blessé. – C'est rien. Il n'a pas envie de s'attarder dessus. Rentrer, prendre l'argent, aller se piquer. – On s'en fout. Manifestement, elle n'est pas du même avis. – Viens dans la salle de bains. Il faut s’occuper de ça avant tout. Un soupir lui échappe, mais il n'a pas le temps de protester qu'elle s'éloigne déjà. Il reste planté là un instant, à passer en revue ses options. S'il ne s'en occupe pas, le saignement va empirer, et ce n'est pas en allant se défoncer que ça va s'améliorer. Il peut s'acheter un moment de répit. La laisser s'en charger à sa place, repartir en meilleur état qu'il n'est arrivé, et repousser les soins à plus tard sans s'inquiéter.

Il la suit dans la salle de bains. C'est comme le reste : grand, blanc, propre. Il grimace en avançant jusqu'à la baignoire, s'asseyant sur le rebord de celle-ci dans un petit grognement retenu. Il étend sa jambe droite, celle dont la cuisse est blessée, irradiante de douleur à force d'être trop resté debout. – Prends ça. Levant les yeux vers ce qu'elle lui tend, il attrape le verre et les pilules, qu'il jauge en silence. Ce n'est pas un médicament qu'il connaît. Il n'en voulait pas avant d'arriver ici, mais le trajet l'a tellement mis à mal qu'il a changé d'avis. Puis ça l'aidera à tenir en attendant de mettre la main sur un peu d'héroïne. – C'est quoi ? Il la regarde, méfiant. Mais elle lui semble aussi immaculée que son appartement ; candide et parfaitement inoffensive. Il finit par avaler les deux pilules.

Elle se baisse pour attraper le kit de secours, il se baisse pour poser le verre au sol. – Tu as la force de te déshabiller ? La question lui arrache un petit ricanement, entre irritation et dédain. – J'suis pas un handicapé. Pourtant, il réprime une plainte en tirant sur son sweat. Ses traits se tordent, ses dents grincent. Il retire d'abord son bras valide, souffle, passe l'autre. Il se mord violemment l'intérieur de la joue lorsque son torse s'étend pour finir d'ôter le vêtement. Baissant les yeux vers le pansement, il découvre qu'il est imbibé de sang, à moitié décollé, dégueulasse. Comme la plaie qu'il cache. C'est la même chose pour son bras et sa cuisse, puisqu'il ne s'en occupe pas aussi bien qu'il le faudrait, n'a pas la patience ni l'envie de s'encombrer avec des soins. Il sait que ça risque de ralentir la cicatrisation et que ça ne fait qu'accentuer sa douleur, mais ça ne suffit pas à le rendre plus assidu. Il préférerait avoir quelqu'un qui puisse s'en occuper à sa place. Mais Anca n'est pas là, Barbra est partie. Encore une fois, il n'a qu'une seule option, et elle se trouve en face de lui.

Si elle ne le soigne pas, personne ne le fera.

Il se redresse le temps de tirer sur son jogging, le descendant presque jusqu'à ses genoux pour révéler le dernier pansement, aussi souillé que les deux autres. – T'sais quoi, tu vas tous les faire. Il se rassoit, lui désignant rapidement son bras, sa cuisse et son ventre, pour lui montrer l'étendue du travail qui l'attend. – Tu vas pas me dire qui t’a blessé et comment, je suppose. Ses yeux se fixent sur elle. Pour une fois, elle ne l'ensevelit pas sous les questions. C'est presque surprenant. Et comme pour la récompenser d'enfin se montrer raisonnable, il lâche une information dans un petit haussement d'épaules. – On m'a tiré d'ssus. C'est tout ce qu'elle aura. C'est déjà plus que tout ce qu'il lui a donné volontairement jusqu'à présent.

Lorsqu'une main approche la première plaie, le réflexe est automatique, incontrôlé. Il s'en saisit soudainement, ses phalanges qui s'enfoncent dans la peau et serrent trop fort. Son regard trouve le sien. Il la relâche. L'autorisation tacite de le toucher est donnée.

Pendant qu'elle s'affaire, il grimace, se mord la lèvre et scanne la pièce. Grand, blanc, propre. Un peu comme elle aussi. – T'es riche ? C'est peut-être pour ça, qu'elle veut lui donner de l'argent alors qu'il n'en mérite pas – un délire de riche qui s'ennuie, qui n'a rien de mieux à faire de sa vie. Ça lui paraît plus plausible qu'imaginer qu'elle veut l'aider parce qu'elle l'apprécie.

Si elle est riche, il veut le savoir. Peut-être qu'il devrait retenir son adresse et essayer d'en apprendre plus sur elle, savoir si elle est là le jour, la nuit, si l'immeuble est protégé, s'il peut trouver un moyen de revenir en son absence ou de profiter d'elle, pour obtenir plus d'argent. Plus de drogue.

Il tourne la tête vers elle un peu brutalement. – T'habites toute seule ? Ses yeux cherchent les siens, sondent, fouillent. Il voit un peu flou. Sûrement à cause de la douleur.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptySam 21 Mar - 18:47

Sa grand-mère lui aurait tiré l’oreille si elle avait vu ce doigt brandi.
Mamie savait s’occuper des enfants récalcitrants - mais encore fallait-il qu'elle daigne s’en occuper.

Elle, elle n’a pas la force de le réprimander comme ça. Un tel geste pourrait de toute façon réveiller une agressivité enfouie, terrassée par la souffrance, le dernier sursaut d’un fauve sur le flanc. Kassidy se contente d’un regard dédaigneux de fille bien éduquée  pour faire plier la phalange et ridiculiser le geste insolent, le genre qui demande vraiment ?

Il est presque surprenant que l’air ne soit pas encore imprégné d’un parfum sanguin, ou que le parquet ne soit pas repeint en rouge par des soldats de carte trop diligents.

Kassidy explicite l’évidence, Seven la balaye. « C'est rien. » Ses sourcils se froncent. « On s'en fout. » Il faut être complètement perdu dans les limbes pour qu’une plaie purulente n’ait pas d’importance. Et il faut aussi être complètement inconscient pour lui donner la voix de la raison.

« Je m’en fous pas, moi. »

Elle rejoint la salle de bains, bientôt poursuivie par un je-m’en-foutiste relativement docile. Les pilules qui rebondissent dans sa paume valent sûrement une fortune. Elle est en tout cas grassement payée pour les tester - ce qui signifie qu’elles auront tôt ou tard des effets secondaires intéressants. Mais elle ne s’en inquiète pas. Pas pour le moment. Seven devrait survivre à une petite dose. Il est de ces parasites qui s’épanouissent dans les plaisirs chimiques, retrouvés dans les recoins sombres des placards, entre le Clorox et le Windex. Kassidy lui tend deux comprimés, juste pour être sûre qu’ils fassent effet.

« C'est quoi ? »

Deux yeux méfiants. Parfois, elle a envie de lui demander qui lui a volé toute son insouciance - si c’était un coupable ou plusieurs accusés, ou s’il s’est dérobé à lui-même toute foi en l’humanité.

« Des antalgiques. »

Elle ment bien par nécessité.

Seven avale, ce qui lui arrache un sourire satisfait. L’attention tombe sur la plaie cachée sous ses vêtements. Comme d’habitude, il masque la vérité derrière un écran de fumée bravache. Ricanement. « J'suis pas un handicapé. » Et il se crispe, souffre, souffle, retire difficilement son vêtement. Kassidy l’attend comme une mère patiente, qui espère qu’un jour l’enfant retiendra sa leçon.

La plaie est couverte d’un pansement épouvantablement sale qui lui arrache un hoquet outré. « C’est n’importe quoi, Seven ! T’as vu ça ? Si ça s’infecte, tu pourrais mourir ! Mourir, tu m’entends ? »

Seven n’entend pas. Il se redresse, trop occupé à se débarrasser de son pantalon. Elle recule d’un pas, confuse, ne comprend que lorsqu'une troisième plaie infecte est mise en évidence. Ses sourcils s’envolent au plafond. « T'sais quoi, tu vas tous les faire. » Et elle se tord les mains, incertaine. « Je suis pas infirmière… » Bien qu’elle soit probablement plus douée que lui, si on s’en fie à l’état pitoyable dans lequel il s’est mis.

Elle connaît qui plus est assez bien les hôpitaux. Seven a de la chance.
Tous les hommes qui l’aiment en ont, de toute façon.

« On m'a tiré d'ssus. » Les mains qui fouillaient dans le kit de secours ralentissent. Elle observe chaque plaie, songeuse. Il aurait aussi pu dire on a essayé de me tuer.

« On a aussi essayé de me tirer dessus, récemment. » L’information est divulguée sur un ton mondain. Peut-être essaye-t-elle maladroitement de le rassurer, ou alors quémande-t-elle un peu de compassion. L’expérience du cambrioleur l’a effrayée et elle n’a trouvé personne pour s’en soucier, si ce n’est le voisin qui l’a aidée à s’en sortir.

Elle n’a jamais soigné quelqu’un d’autre. La main qui approche est hésitante, happée par un geste défensif. Leurs prunelles se rencontrent. Un accord tacite est trouvé entre les deux regards. C’est peut-être la première fois qu’elle a l’impression d’obtenir son approbation lorsqu'il est sobre.

Kassidy enlève délicatement le pansement qui couvre le bras, dévoile une plaie mal en point. La douchette est mise à profit pour la nettoyer avec de l’eau tiède, des doigts prudents. « J’espère que tu mets pas d’alcool dessus. Il faut de la vaseline. » Qu’elle sort du kit de secours et qu’elle applique généreusement, le nez froncé. La blessure exhale un parfum ferreux peu rassurant.

« T'es riche ? »

Drôle de question. Ça ne se fait pas, de parler d’argent. C’est le genre de sujet que l’on esquive, que l’on masque derrière un petit ricanement gêné.

« J’ai un peu d’argent… »

Ses yeux tombent sur son ventre poisseux. Elle aurait peut-être dû commencer par lui, mais elle est plus à l’aise avec son bras. Le bandage qu’elle lui applique ressemble à celui qu’elle devait nouer sur son épaule.

Kassidy se penche quand même sur l’estomac, en détache les lambeaux de pansement. Des bouts de tissu restent collés à la chair sanguinolente et elle finit par s’impatienter, gratte du bout des doigts, se ravise et réattaque avec un filet d’eau. « T'habites toute seule ? » Penchée vers lui, elle est plus proche que jamais d’un corps à moitié nu. Le regard qu’il rive sur elle décuple la gêne qu’elle combat depuis de longues minutes. Quelques centimètres d’écart entre leurs nez.

Seven l’aime. Peut-être est-il jaloux.
Il n’y a pas de concurrent dans cet appartement, pas d’amant caché dans la chambre.
Mais il y a Samih, quand même, quelque part dans son coeur.

« Tu me connais pas encore assez pour vivre avec moi. » C’est dit sur un ton un peu paniqué - parce qu’elle n’est pas sûre de l’insinuation mais qu’elle lui ferait quand même plaisir. Ses prunelles retombent sur le ventre. L’eau coule encore, disparaît dans les canalisations empourprée.

« Le saignement s’arrête pas. »

Kassidy coupe l’eau, s’empare d’une serviette propre. Elle la presse contre la plaie, tente de combattre la panique. Elle ne peut rien faire si le sang s’obstine, déterminé à cascader sur son carrelage.
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Seven Popescu
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desperate times (kassidy) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyMar 24 Mar - 1:12

– Je m’en fous pas, moi. Ses yeux se lèvent au ciel de manière exagérée, presque théâtrale. Comme si la simple idée qu'elle puisse se soucier de son état l'exaspérait profondément. Il n'a pas envie de s'occuper de ça. Mais elle n'a pas l'air de lui laisser le choix, et malgré sa furieuse envie de l'envoyer se faire foutre, il prend sur lui. – Casse les couilles. De mauvaise grâce, il finit par rejoindre la salle de bains en boitant. Lèvres pincées, il a cette mine renfrognée qu'ont les mômes, lorsqu'ils se font traîner par leur mère pour accomplir ces tâches qu'on dit nécessaires, mais qui les emmerdent. Comme ranger leur chambre, ou se brosser les dents. Son attitude est suintante de mauvaise volonté.

Il sait qu'elle a  raison, qu'il a besoin d'être soigné, aidé.

Ça lui arracherait la gueule de l'admettre.

Installé sur le rebord de la baignoire, il tente de retrouver son souffle, de convaincre son corps qu'il peut se détendre maintenant qu'il est abrité. Il a toujours une vague sensation de nausée, quelques sueurs froides et la tête dans un étau, la douleur qui se diffuse dans ses veines comme un poison. Ça brûle. Il ne saurait plus dire ce qui est dû à ses plaies délaissées, et ce qui est simplement le résultat d'un manque grandissant. Il le sent presque grouiller dans ses entrailles quand elle lui tend deux cachets. C'est comme un monstre à l'intérieur de lui, qui gronde, gratte et ronge, jusqu'à lui donner envie de s'arracher la peau. Une bête cruelle, affamée. Insatiable.

Le regard qu'il pose sur les médicaments est critique. Il les examine, sa méfiance habituelle qui reprend momentanément le dessus sur le reste – lui fait oublier qu'il a mal, et que quelque chose en lui crève d'envie d'avaler le tube entier. – Des antalgiques. Il la jauge, l'air incertain. Mais puisqu'il souffre et qu'il s'est auto-convaincu qu'elle est de toute façon inoffensive, il obtempère finalement, et avale les pilules.

Il ôte son sweat seul, en serrant les dents. L'état du pansement le surprend presque, ses sourcils qui se haussent et ses doigts qui tirent doucement sur le pan qui se décolle. – C’est n’importe quoi, Seven ! T’as vu ça ? Si ça s’infecte, tu pourrais mourir ! Mourir, tu m’entends ? Le mélange d'inquiétude et d'indignation est corrosif, violent pour lui. L'effet est le même que si elle l'avait giflé : ses muscles se tendent, son torse se redresse, ses poings se crispent par réflexe. Il le vit comme une agression. – Me gueule pas dessus putain. C'est craché sur le ton de l'avertissement, ses yeux trop sombres fondus dans les siens. Pourtant, entre les lignes la question est là, bien qu'il ne la prononce pas.

Qu'est-ce que ça peut lui foutre ?

Même lui a fini par ne plus s'en soucier. Son propre état ne l'intéresse pas plus qu'il ne l'inquiète, parce qu'il a l'esprit trop déchiré par ses démons pour se focaliser sur autre chose, parce qu'il a de toute manière l'impression qu'il est déjà mort à l'intérieur. Si les plaies sont si laides, c'est peut-être parce qu'elles dégoulinent de tout ce qu'il ressent, tout ce qu'il n'arrive plus à ravaler, qui trouve un autre moyen de s'échapper. Si la chair finit par se nécroser, ce sera parce que la rage et le désespoir l'auront finalement dévoré.

Peut-être qu'elle a mis le doigt sur quelque chose dont il n'avait pas pleinement conscience jusqu'ici – il est presque en train de se laisser crever. La réalisation est suffisamment brutale pour transpercer sa fierté, son instinct de survie, quelque chose entre les deux. Puisqu'elle est là et qu'elle tient tant à l'aider, il décide d'en tirer profit, lui offrir toutes ses plaies. Ses réticences s'envolent alors qu'il tente d'asseoir une ascendance bancale. Il ne lui laisse pas le choix, baissant son jogging pour dévoiler sa cuisse blessée. – Je suis pas infirmière… Il hausse les épaules. – J'm'en fous. Son entourage lui a prouvé qu'il n'y a pas besoin de l'être pour réparer les gens – même si souvent, ça s'apparente plus à du bricolage qu'à de réels soins. Il sait que les conséquences peuvent être néfastes. Sa main gauche en a fait les frais, lorsqu'elle a été poignardée et qu'il a préféré se faire bêtement recoudre par quelqu'un de sa bande, plutôt qu'aller à l'hôpital ou au dispensaire. La balafre est disgracieuse, ses doigts ont perdu en motricité et ça aurait pu être pire, si la situation n'avait pas été rattrapée à temps. Pourtant, il répète inlassablement les mêmes erreurs.

– On a aussi essayé de me tirer dessus, récemment. Il arque un sourcil et pose le regard sur elle, la scannant de haut en bas, à la recherche d'un indice, d'une information qu'il aurait ratée, qui la rapprocherait des gens comme lui. Mais rien ne lui saute aux yeux. Il a du mal à croire qu'on puisse la menacer, à moins qu'elle ne soit tombée sur un malfrat qui voulait lui voler son portefeuille. Un petit rictus moqueur tire sur le coin de ses lèvres. – T'as qu'à arrêter d'traîner dans des endroits pas faits pour toi. On t'repère facilement. Il se souvient combien elle détonnait sous l'Ambassador Bridge, et il estime que même sous les néons du Bloc, elle n'est pas à sa place. Pas plus que lui n'est à sa place dans cet appartement trop grand, trop propre. Ils ne viennent pas du même monde. Pourtant un terrain d'entente est finalement trouvé, quand elle se lance dans une tentative de soins. L'eau et les doigts qui glissent sur la première plaie le forcent à se tendre, le poing serré si étroitement que les veines de son bras sont saillantes. – J’espère que tu mets pas d’alcool dessus. Il faut de la vaseline. Il fronce les sourcils, la regarde en appliquer sur la blessure. Il n'a jamais entendu parler de ça – mais il n'en avait pas besoin, puisqu'on ne lui a jamais tiré dessus avant Sam. – Ouais bah j'mets c'que j'trouve, c'est bon. Déjà chanceux d'être chez Anca, qui a une trousse de secours bien fournie, même s'il commence à trop vider ses stocks. Elle jouait déjà l'infirmière officieuse avec tout le quartier, quand il était plus jeune. Elle aurait su le soigner correctement ; peut-être même que ça fait partie des raisons qui l'ont poussé à aller la voir, dans un élan de survie.

Mais elle ne rentrera pas pour lui.

Il tente de se distraire en examinant la pièce malgré ses paupières qui semblent s'alourdir, parvient à la conclusion que son hôte est bien mieux lotie que lui. – J’ai un peu d’argent… Et dans sa bouche, il a l'impression qu'un peu veut en fait dire beaucoup. – Ah ouais ? « Un peu » comment ? Ses prunelles recommencent à la sonder, intéressées. Insistantes. Charognard qui rôde autour de sa proie, attend le bon moment pour se jeter dessus, la ronger jusqu'à la moelle.

Elle est encore trop vivante pour ça.
Ou peut-être est-ce lui, qui est trop mort.

Tout son corps se fige lorsque l'attention se porte sur son ventre. Ses doigts se cramponnent à l'émail de la baignoire, ses abdominaux se contractent sous les doigts qui grattent la peau à vif. C'est la plaie qui a le plus de mal à cicatriser. Il peut encore sentir les phalanges de Samih s'aventurer au creux de ses entrailles pour en extraire la balle, puis les coups d'agrafeuse qui ont suivi. Le trou est moins net que celui de sa cuisse ou son bras, plus grossier, plus abîmé. Même si on l'a recousu avec plus d'application au dispensaire, après l'épisode de torture au manoir des Kids, le mal est fait. La balafre sera laide.

Dans l'espoir d'oublier la douleur, et parce qu'il est toujours concentré sur l'argent qui lui permettrait d'accéder à l'héroïne, il continue son enquête. La réponse le prend de court. – Tu me connais pas encore assez pour vivre avec moi. Interloqué, il fronce les sourcils, ses prunelles confuses qui fouillent les siennes une seconde. Puis un rire. Spontané mais bref, coupé par la douleur qui se déclenche instantanément dans son ventre. Il grogne doucement, perd l'éclat rieur qui n'a même pas eu le temps de l'illuminer, mort-né. – Pourquoi j'voudrais vivre avec toi ? L'incrédulité se mêle à la raillerie qui pointe dans l'intonation, la voix qui traîne un peu, alanguie. Fatiguée. Il se frotte les yeux. – T'as craqué. Peut-être qu'il aurait pu se remettre à s'esclaffer, si sa plaie ne s'obstinait pas à le rappeler à l'ordre. – Le saignement s’arrête pas. Il étouffe une plainte lorsqu'elle vient presser une serviette sur la plaie, un peu trop fort à son goût. – Fais gaffe, 'tain. D'un geste qui se veut sec, mais qui est finalement plus mou que prévu, il repousse sa main pour empoigner le tissu à sa place. Il le retire pour enfin jeter un œil à son ventre, l'examine quelques secondes, tire doucement, siffle entre ses dents serrées. – Y a des points qu'ont sauté, c'pour ça. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, parce qu'il ne se ménage pas suffisamment, se pense souvent plus fort que la douleur. Peut-être qu'il la recherche un peu, aussi. – Faut juste refermer. Mais il n'a pas confiance en ses capacités d'infirmière, parce qu'elle ne s'y prend pas comme il le voudrait, comme il y a été habitué avec d'autres. – T'as une aiguille, un truc ? Décidé à prendre les devants, il se relève sans vraiment attendre de réponse, un peu trop brusquement. Tellement qu'il est pris d'un vertige et se rabat finalement sur son hôte, sa main qui se raccroche à son épaule. Il lâche un juron mais persiste, la repousse, tente d'accéder au kit de secours. Ses mouvements sont imprécis, son corps lui paraît lourd. Ça l'énerve. – J'vais l'faire. Il veut que la tâche soit effectuée rapidement. Obtenir l'argent qu'elle lui a fait miroiter et s'en aller, en dépit de la baisse de régime de son organisme, qui semble même en train de baisser les armes. La fatigue qui le gagne est sournoise, impitoyable. Mais il pense encore pouvoir y échapper.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyMer 25 Mar - 16:43

« Me gueule pas dessus putain. » Tous les linéaments de son corps se tendent, comme s’il tentait de raffermir cette carcasse qui choit lentement mais sûrement dans une torpeur macabre. Sa protestation est curieuse mais pas surprenante. Habituelle de la part de Seven, particulière parce qu’elle concerne la mort. Il ne reconnaît pas sa responsabilité, n’admet pas non plus qu’il se suicide peut-être en sourdine. Peut-être ne réalise-t-il pas l’importance de la vie, ou n’a-t-il pas peur de la mort. Elle se souvient de cet entre-deux de l’adolescence, lorsque le désespoir lui avait enfumé le cerveau et ouvert les poignets. Des tentatives d’attirer l’attention à coups de lame de rasoir.

Les cicatrices sont affadies, à peine visibles sur les bras dénudés par les manches qu’elle retrousse.

La tâche qu’il lui impose semble immense, presque impossible. Elle s’attarde sur les dégâts, trois déflagrations couvertes d’un tissu sale, imbibé de négligence. Lorsqu'elle lui signale qu’elle n’est pas compétente, il hausse les épaules, désinvolte. « J'm'en fous. »  Elle choisit de croire qu’il a confiance en elle - et après tout, il a bien raison.

Ses doigts s’affairent sur son bras avec une patience un peu appréhensive. Kassidy craint surtout le cratère encore voilé qui creuse l’estomac.

« T'as qu'à arrêter d'traîner dans des endroits pas faits pour toi. On t'repère facilement. » De la confiance tout à l’heure et de l’inquiétude maintenant. De l’inquiétude formulée par Seven, le genre que l’on doit lire entre les lignes. Elle retient un petit sourire pâle, les empreintes digitales empâtées par la vaseline. « J’ai pas peur… » Ce n’est même pas un mensonge blanc. Si la crainte la prend parfois - surtout lorsqu'un mastodonte veut lui voler son argent sous un pont -, elle finit toujours par s’en sortir, chanceuse de nature. Elle jongle après tout avec le danger depuis longtemps, à s’immiscer dans des propriétés privées et des intimités. Frôler l’illégalité est un jeu qui n’a pas encore eu d’assez mauvaises conséquences.

Le bandage propre est noué par des doigts experts, satisfaits. Elle est contente de réussir à faire ça correctement, bien que Seven fronce les sourcils, éternel insatisfait. « Ouais bah j'mets c'que j'trouve, c'est bon. »

Un dernier nœud ferme pour aller avec le ton de sa voix. « Mets de la vaseline. »

Ça ne souffre aucune discussion.

Son contentement s’évapore vite lorsqu’elle se penche avec réticence sur son estomac. Les lambeaux de pansement collent au sang séché. Elle gratte en oubliant presque qu’il souffre, souffle, retient finalement ses doigts et repasse à l’eau. Le tissu se détache à force de patience, mais la plaie dégouline de sang frais et purpurin.

« Ah ouais ? “Un peu” comment ? »

Ses pupilles s’effritent un instant contre l’œil émerillonné qu’il rive sur elle. La paupière s’alourdit sous les sourcils qu’elle fronce, mécontente. Il a décidément peu de manières - c’est ce qui le différencie d’un Greenberg et parfois d’un Samih, bien qu’un Sam mécontent ne soit pas terriblement poli non plus.

« C’est indécent de parler de ça, » claque-t-elle, reportant fermement son attention sur la blessure.

Seven se tend de plus en plus. Kassidy grimace en chœur, dégoûtée par la bouillie sanguinolente qui commence à maculer ses doigts. Elle rince ces derniers, à moitié désemparée. Il a le mérite de la distraire en faisant la conversation - lorsque ce n’est pas son corps qui retient son attention.

Des tatouages.
Mamie n’aurait pas approuvé.

Un éclat de rire manque de la faire sursauter. Elle a si peu l’habitude de causer l’hilarité qu’elle s’immobilise, interloquée, le fixe avec de grands yeux ronds.

« Pourquoi j'voudrais vivre avec toi ? » Seven se frotte les yeux. « T'as craqué. »

Les gouttes de sang tombent sur le carrelage. Kassidy s’empare d’une serviette, presse contre la plaie.

« Pourquoi pas ? »

Son appartement est assez grand pour deux.
La douleur doit le faire un peu délirer.

« Fais gaffe, 'tain. » La serviette lui est arrachée. Elle se redresse, les bras ballants, désappointée. Ne pas réussir à le soigner la rend honteuse - elle a envie de lui plaire, de réussir à faire ça. « Y a des points qu'ont sauté, c'pour ça. Faut juste refermer.  T'as une aiguille, un truc ? »

« Tu t’es recousu tout seul ? » Un peu étonnant, mais peut-être pas tellement - il est incapable de changer un pansement, mais ne rechigne pas lorsqu’il s’agit de se percer la peau avec une aiguille.

Pas surprenant du tout, finalement.

Seven se redresse, tangue. Elle recule d’un pas, sourcils froncés et bouche entrouverte sur sa désapprobation. Ses bras s’entrouvrent instinctivement lorsqu’il abat une main sur son épaule, le buste prêt à recevoir le corps et toutes ses stigmates. Le contact ne serait pourtant pas salvateur - plus déconcertant qu’autre chose.

« J'vais l'faire. »

Sa paume glisse lentement sur son avant-bras pour s’en saisir, l’éloigner de sa peau. L’autre main se pose sur sa poitrine, pousse pour le forcer à se rasseoir. « Tu vois sûrement même pas clair. Je vais le faire. Je peux le faire. D’accord ? Je vais chercher… Le nécessaire. »

Elle n’a jamais rien cousu de sa vie.
Fil et aiguille ne se trouvent pas dans le kit de secours. Kassidy lui adresse un dernier coup d’oeil prudent avant de filer en direction de sa chambre, en quête de vieilles reliques pennsylvaniennes. Du fil, une aiguille…

Au fin-fond d’un tiroir, aux côtés d’un rouleau de scotch. Elle s’en empare précipitamment et trottine jusqu’à la salle de bains, brandissant son butin comme s’il valait son pesant d’or. Ses genoux s’abattent sur le carrelage, entre deux gouttes de sang bientôt séchées.

De longues minutes s’écoulent, le temps de passer correctement le fil dans l’aiguille. Ses joues chauffent, toute sa figure se crispe. Elle se détourne à moitié de Seven pour cacher ses difficultés, repousse toute tentative de l’aider. Ses yeux batifolent finalement sur son corps nu à nouveau, et elle offre une distraction une seconde avant de parvenir à ses fins :

« Pourquoi t’es couvert de gribouillis ? »

Un dernier coup d’eau nettoie au mieux la plaie pour plus de visibilité. L’aiguille se faufile ensuite sous la peau, guidée par une main tremblante. Kassidy respire à peine, mais elle découvre finalement que le geste, répétitif, n’est pas si difficile que ça. Il lui arrache cependant des grimaces écoeurées, lorsqu’elle ne lâche pas un “aïe” instinctif.

Sa main retombe finalement, engourdie par une crampe. La plaie est un sourire fermé, couvert d’un rouge trop vif, mais le saignement est contenu. Elle applique par réflexe une quantité phénoménale de vaseline, bataille avec le nouveau pansement.

Lorsque la plaie est propre et bandée elle s’affale sur les fesses, soupire, et lève une main pour réclamer une pause.

« Deux secondes. »
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptySam 28 Mar - 11:49

– J’ai pas peur…
– Tu devrais.

C'est vrai qu'elle n'avait pas l'air d'avoir peur ce soir-là – en tous cas, pas suffisamment pour faire demi-tour et éviter les cafards qui grouillent sous le pont. Elle n'avait pas peur de lui non plus. Ses intimidations sont restées vaines, et même lorsqu'elle a vu sa violence exploser sur un autre, elle n'a pas reculé. Chez elle, tout ce qu'il perçoit – ou ne perçoit pas, justement – le laisse sceptique. Peut-être qu'il devrait se soucier un peu plus de ses intentions, de ce qui l'a poussée vers lui, au point qu'elle se mette à le chercher alors qu'il n'aime pas être trouvé. Mais il s'en inquiétera une autre fois.

Quand il aura obtenu ses billets.

Elle termine de panser son bras, la blancheur du nouveau bandage faisant ressortir combien sa peau a pris une teinte cadavérique. – Mets de la vaseline. Il gonfle ses joues et souffle longuement, passablement irrité, sale gosse contrarié. – Ça va j'ai compris. Peut-être qu'il le fera, s'il en trouve la prochaine fois qu'il s'attellera à changer ses pansements. Ou peut-être qu'il aura déjà oublié le conseil demain matin.

Son ventre est la zone la plus douloureuse. La plus négligée, aussi. C'est celle dont il déteste le plus s'occuper, parce que ça fait trop mal, c'est trop moche, ça ne cesse de s'ouvrir et de lui réclamer toujours plus de soins. Il grimace et se mord l'intérieur de la joue mais la laisse s'en occuper, en quête d'une distraction pour oublier la douleur, et la fatigue qui lui tombe dessus lourdement. Il aborde ce qu'il préfère chez elle : l'argent. Elle se ferme comme une huître. – C’est indécent de parler de ça. Le ton est si sec que ça le vexe, et le pousse à se renfrogner à son tour. – C'est ça ouais. Il serre les dents, retient un grognement alors que les doigts de la fille s'affairent toujours sur son ventre. – Radine. Pourtant, elle ne l'a pas été la dernière fois qu'ils se sont vus. C'est même ce qui l'a poussé à revenir la chercher, parce que ça a été facile, parce qu'elle a promis plus. L'appât du gain est enflé par le manque, qui le pousse à se jeter sur chaque os qu'il trouve ou qu'on veut bien lui jeter, gueule béante qu'il ne parvient jamais à remplir. Chien errant, si enragé qu'il ne peut plus manger, dormir, ou même bouger. Paralysé par un trop-plein de fureur et de violence, un brasier qu'il ne sait pas comment éteindre et qui ne laisse qu'un amas de cendres au creux de ses entrailles.

Il se consume lentement, sûrement. Il le sait. Et il n'essaie même plus de stopper le carnage.

Le rire qu'elle lui arrache est avorté, coupé court par la douleur qu'il déclenche dans son bide. C'est comme si des milliers de petites aiguilles s'enfonçaient dans la plaie. – Pourquoi pas ? Yeux plissés, il la jauge d'un air sceptique. Il ne comprend pas d'où sort l'idée qu'il pourrait vouloir vivre avec elle – il n'a rien insinué de tel, et ils sont tout sauf proches. Sa confusion est palpable, accentuée par la fatigue qui le grignote de minute en minute, pesante, l'empêchant de réfléchir correctement. – J'ai pas b'soin. Ni d'elle ni de personne, mais si c'est la première chose qu'il dit c'est sûrement parce que c'est faux, parce qu'il supporte mal d'être seul dans la maison de sa sœur. Pas grande mais trop pour lui et ses démons, trop depuis qu'il n'y a plus personne pour l'aider à combler le vide. – Et puis j'te connais pas. Tout ce qu'il sait d'elle, c'est qu'elle est étrange, insistante, qu'elle a de l'argent et qu'elle le connaît plus que lui ne la connaît. – J'sais toujours pas ton prénom.

Il s'agace contre elle et la serviette collée sur sa plaie. Un examen rapide lui permet de voir que des points ont sauté, encore. Ça lui donne envie de s'énerver, mais il n'en a plus vraiment la force – il commence sérieusement à tourner au ralenti. – Tu t’es recousu tout seul ? Pas les premières fois. Mais se traîner jusqu'au dispensaire prend du temps et de l'énergie, l'attente est toujours interminable, ça l'emmerde, les gens l'emmerdent, il emmerde les gens. Trop de colère, pas assez de résultat. Alors les dernières fois que des sutures ont lâché, il s'y est mis, bien décidé à se charger des simples retouches seul. Ce sont celles qui n'ont pas tenu le coup ce soir ; trop sommaires et mal exécutées. – On s'en fout p'tain. Il n'a pas envie de répondre à ses questions, trop occupé à chercher son équilibre, obnubilé par l'idée d'en finir avec tout ça. Prêt à le faire lui-même. Pourtant c'est tout juste s'il tient debout, pris de vertige, le corps lourd et affaibli par la douleur, par l'épuisement, cette léthargie qui le gagne petit à petit.

Elle le force à se rasseoir sur le rebord de la baignoire, il grogne. – Tu vois sûrement même pas clair. Je vais le faire. Je peux le faire. D’accord ? Je vais chercher… Le nécessaire. Il soupire et passe une main sur son visage, se masse une paupière comme pour chasser le sommeil qui menace de l'ensevelir. – Non tu- Son hôte a déjà disparu. Il soupire une nouvelle fois. – Fait chier. Il se penche en avant, coudes appuyés sur les cuisses, dans l'idée de laisser tomber sa tête entre ses mains. Mais la peau de son ventre se plie et froisse la plaie, le rappelant immédiatement à l'ordre. Il se redresse, tangue dangereusement vers l'arrière, se raccroche à la baignoire pour ne pas tomber à l'intérieur. La fatigue est en train de gagner.

Quand elle revient, ses phalanges sont toujours cramponnées à l'émail pour le tenir en place. Un petit rictus tire sur le coin de ses lèvres lorsqu'elle s'agenouille devant lui. Il ne dit rien, mais il l'observe. Et bêtement, il se met à se demander s'il l'a déjà vue dans une telle position – les questions de la dernière fois reviennent, sur comment leurs routes se sont croisées au Bloc et pourquoi elle s'accroche à lui, s'ils ont baisé ou s'il a oublié un événement important, qui expliquerait ce comportement qui lui paraît absurde. Le mystère est aussi épais que le nuage qui plane sur les soirées qu'il passe là-bas, obscurcies par la drogue qui efface et trafique une bonne partie de ses souvenirs.

Il ne vocalise pas ses interrogations.

Elle bataille avec le fil et l'aiguille, lui faisant perdre patience. – Vas-y donne. Elle n'obtempère pas. Il lance une main pour tenter de tout prendre de force, mais il est trop lent et elle n'a aucun mal à l'esquiver, tandis que lui menace de perdre l'équilibre encore une fois. Sa main revient sagement se poser sur le rebord auquel il continue de se tenir, les traits crispés. Sa tête est de plus en plus lourde, ses paupières aussi, chaque seconde qui passe est une lutte sans merci. – Pourquoi t’es couvert de gribouillis ? Le temps que l'information soit traitée par son cerveau ralenti, elle plante l'aiguille. Il se tend, lâche une plainte étouffée, ferme les yeux. Puis il souffle en se faisant à la douleur déjà familière, tentant de se tenir aussi droit que possible pour lui faciliter la tâche. – Là ? Il désigne mollement son bas-ventre, là où May lui avait laissé un tatouage, qui a été recouvert n'importe comment à l'encre noire. – À cause d'une pute. La fatigue fait traîner sa voix, la rend plus basse que d'habitude, mais la haine reste palpable dans ses mots. Viscérale. – Le reste j'sais pas. C'est marrant. Ses épaules se haussent vaguement, sans conviction. Il n'a pas de réponse. La majeure partie de ses tatouages n'ont aucune signification, et souvent il ne se souvient pas vraiment les avoir faits. Il a commencé à seize ans et pour la plupart, ils sont le résultat de soirées brumeuses, où l'on peut se faire encrer par des tatoueurs plus ou moins scrupuleux, sur un canapé défoncé ou dans les chiottes. Il n'est jamais particulièrement ravi du résultat, mais il s'en accommode, parce qu'il n'en a pas grand-chose à foutre. Le pire à encaisser était peut-être celui sur son visage.

Il sent de moins en moins la douleur, s'affaisse dangereusement. Les sutures sont terminées, mais s'il s'en rend compte c'est juste parce que son infirmière de fortune s'applique aux étapes suivantes ; la vaseline, le pansement. Il essaie de la regarder faire mais ses yeux ont du mal à faire le point ou même à rester ouverts. Il ne tient plus.

– Deux secondes. Elle s'octroie une pause, assise par terre. Ça ne lui plaît pas. Il fronce vaguement les sourcils, lève une main sans trop savoir ce qu'il essaie de faire, son corps qui commence à glisser. – Non. Dépêche. Faire une phrase complète ressemble soudain à un effort insurmontable.

Et puisqu'elle n'a pas l'air décidée à lui obéir docilement, il se met à nouveau en tête de prendre les choses en main. Il se débarrasse comme il peut du bandage dégueulasse qui orne sa cuisse, le balance un peu plus loin sans trop s'en soucier. La dernière plaie est aussi laide que les deux autres. Ses yeux se posent sur la vaseline et les pansements propres, dans la trousse de secours. Il se penche, tend une main, convaincu qu'il peut en finir seul puisque son hôte a envie de se reposer. Lui n'a pas le temps pour ça. Il n'a pas le temps de saisir ce qu'il veut non plus ; la gravité est plus forte que lui et emporte son corps, qui part à la renverse un peu au ralenti, sans qu'il réussisse à se retenir pour autant.

Il s'écrase lourdement sur le carrelage, réveillant ses blessures dans un électrochoc de douleur, son crâne qui cogne le sol au passage. Il accuse le coup et grogne, tente faiblement de se redresser. Sans succès. Alors il reste là, étalé dans un nœud de bras et de jambes qu'il n'arrive plus vraiment à bouger, cloué par une fatigue surpuissante, implacable, qui lui fait oublier qu'il a mal. – Fais l'pansement. Et après, l'argent. Sa voix est étouffée, ses paupières sont closes. Il sombre.
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Kassidy Lee
Kassidy Lee

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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyLun 30 Mar - 2:08

« Tu devrais. » Peut-être. Mais la peur est une émotion anesthésiée, chez elle. Elle l’a trop souvent ressentie lorsqu'elle était adolescente, cachée derrière un pot de fleurs, en train de guetter les faits et gestes de la famille Greenberg. Depuis cette période la crainte s’affadit souvent, remplacée par une sorte de furie vengeresse à l’encontre de ce qui pourrait la terroriser. Elle finit par s’en sortir, de toute façon, chanceuse ou secrètement plus féroce qu’on ne le croit.

Ses épaules se haussent, presque nonchalantes. Elle soigne Seven avec application, lui dispense quelques conseils qui tombent dans le vide. C’est comme s’il refusait d’assimiler quoi que ce soit, parfois. « Ça va j'ai compris. » Enfant terrible ou encore chat errant qui préfère ses propres méthodes - quitte à finir sa vie à la fourrière, en attente d’une adoption ou d’une piqûre.

S’il est l’enfant terrible, il est aussi l’enfant sauvage. Sans manières, sans pincettes. Il la presse au sujet de l’argent. Kassidy ne veut pas en parler, parce que c’est gênant, parce qu’elle sait aussi qu’il la jugera si elle admet qu’elle est riche et le sera encore longtemps. « C'est ça ouais. Radine. » Les doigts sur son ventre s’immobilisent avant de toucher la plaie un peu trop fort. Ses yeux remontent jusqu'à la figure de Seven, emplis d’une véritable colère, le genre qui bouillonne et crachote dans un chaudron débordant. « Je suis pas radine, sale menteur. »

Elle se radoucit lorsque la conversation s’apaise, presque badine. Seven sème des insinuations sans le savoir. Les graines s’enfoncent dans son esprit, germent rapidement, les belles fleurs carminées de l’amour. Ces pavots plein d’opium la plongent dans une sorte de torpeur indolente, celle de l’affection qu’elle ressent pour lui, malgré tout. « J'ai pas b'soin. » Affirme-t-il alors que son sang se répand sur le carrelage. « Tu as déjà dit ça la dernière fois. Que t’as pas besoin des autres. Je te crois pas. »

« Et puis j'te connais pas. » « Tu n’es pas facile à connaître. »

« J'sais toujours pas ton prénom. » Kassidy l’observe, cherche à déterminer s’il ment. La drogue a peut-être affecté sa mémoire, effacé les syllabes chéries. Même si elle aimerait croire qu’on ne peut pas l’oublier. « Kassidy Lee. »

Il se rebelle bientôt encore une fois, cherche à se redresser. Elle le cueille avant qu’il n’ait pu s’entêter, reçoit un « On s'en fout p'tain. » distraitement. À force de subir les rejets on apprend parfois à les ignorer, à les transformer en un arrière fond bourdonnant. Personne n’a jamais réussi à la détourner de ses idées, de toute façon, et c’est pour cela qu’elle le plante dans la salle de bains, part chercher le nécessaire pour le recoudre.

Ses doigts tremblent lorsqu’elle parvient enfin à faire passer le fil sous la peau, dégoûtée. Elle s’attarde sur ses tatouages pour oublier la douleur, la plaie sanguinolente. Ils ne sont pas beaux et quelque peu insensés, mais ils l’intéressent quand même, parce qu’ils font partie de lui, de ce qu’il est pour les autres. « Là ? » Le bas-ventre est particulièrement bâclé. Elle ne distingue même pas ce qui est supposément représenté. « À cause d'une pute. » La rage qui traîne dans cette voix mollasse l’interpelle. « Le reste j'sais pas. C'est marrant. »

« C’est qui la pute ? Une ex ? Une ennemie ? Elle a fait quoi ? Elle ressemble à quoi ? Elle est où ? »

Toujours cette cascade vomissante de questions lorsqu’elle est confrontée à quelque chose qu’elle désire.

Le corps qu’elle soigne est en train de lentement mais sûrement s’affaisser. Les paupières de Seven semblent s’alourdir, tandis que ses propres yeux sont grands ouverts, attentifs. Son pouls bat plus vite dans ses veines - motivé par l’excitation qu’elle ressent, quelque part, d’avoir osé faire ça. Elle n’a pas de véritable plan en tête, mais elle a hâte de le voir endormi, silencieux, à sa merci comme une poupée de chiffon.

Le ventre est enfin nettoyé, pansé et délaissé. Kassidy s’affale par terre, reprend son souffle.

« Non. Dépêche. »

Seven arrache le dernier bandage, dévoile une plaie aussi putride que les autres. Son corps tangue plus qu’il ne se déplace, à moitié contrôlé par les affres de l’inconscient. Elle l’observe sous ses cils, dans l’attente.

Grand fracas de muscles et d’os qui frappent le carrelage. La bête est par terre, terrassée. Elle glisse jusqu’à lui à quatre pattes, se penche au-dessus de sa tête. Un rideau de cheveux noirs les coupe du reste du monde, quelques mèches tombant sur le cou et le menton de Seven. « Fais l'pansement. Et après, l'argent. »

Il a les yeux clos.

Kassidy recule, s’empare de la trousse de secours et de la douchette. Les gestes sont familiers, plus lents et plus méthodiques maintenant que Seven ne peut plus la presser. Elle prend de longues minutes sur un bandage qui lui glisse entre les doigts, se découvre finalement satisfaite.

Elle effleure ses paupières closes, penchée à nouveau sur lui, le rideau noir en place. « Tu dors ? Seven ? »

S’il est conscient, il est incapable de vraiment protester. Kassidy se lève, le contemple. Elle s’empare finalement d’un bras, commence à tirer, manque de tomber par terre tant il est pesant. Les résultats ne sont pas plus concluants lorsqu’elle le hisse sous les aisselles. « T’es lourd, » soupire-t-elle en se rabattant sur les jambes. Les deux chevilles au creux des paumes, elle traîne du mieux qu’elle peut son corps hors de la salle-de-bains, jusqu'au parquet du salon, puis celui de sa chambre.

Une pause est prise lorsqu’elle parvient enfin au pied de son lit, haletante. Elle lui prend le menton entre les doigts, le secoue. « Eh ? Eh, Seven ? Tu peux te redresser un peu ? Tu vas dormir ici. Il faut que tu ailles sur le lit. C’est bien, un lit, non ? C’est confortable. Allez. T’es trop lourd. »  
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Seven Popescu
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyMer 1 Avr - 15:14

– Je suis pas radine, sale menteur. Elle le punit en pressant la plaie et il tressaille, les muscles qui se crispent brusquement. La douleur le rend silencieux – son regard est plus éloquent que lui, la transperçant comme s'il voulait creuser un trou dans son crâne. Il n'a pas besoin de prononcer l'insulte pour qu'elle plane, tendue entre eux, imprimée au fond de ses yeux. Connasse.

La conversation semble se scinder en deux. Ils se répondent mais ne sont plus sur la même fréquence, ça grésille et tord les voix comme ça tord le sens de leurs mots. Elle voit des choses qui ne sont pas là ; des choses que Seven ne perçoit pas. – Tu as déjà dit ça la dernière fois. Que t’as pas besoin des autres. Je te crois pas. Il se tend, mâchoire contractée et menton levé, froid et fier, l'orgueil féroce mais le corps fatigué. Affaibli. Il ne veut pas qu'elle pense avoir raison et qu'elle décèle la moindre faille en lui, aucune autre que celles qu'il a accepté de montrer, celles que les balles ont creusé dans sa peau. Les autres, dans sa poitrine, dans sa tête, sont jalousement gardées, cachées et défendues bec et ongles. Comme si sa vie en dépendait. – T'es conne. C'est martelé fermement, d'une voix qui commence pourtant déjà à décliner. Une attaque puérile et gratuite, mais instinctive. Il détourne l'attention – regarde mes crocs regarde mes mots, regarde ailleurs, n'importe où mais pas là où ça fait mal, pas là où tu as mis les doigts, où tu pourrais planter les griffes. Peut-être que s'il mord assez fort, elle oubliera qu'il n'est qu'un fauve blessé, venu saigner sur le carrelage de sa salle de bains. Sale bête proche de l'agonie. – Tu n’es pas facile à connaître. Il souffle un rire par les narines, la jauge d'un air dubitatif. C'est pour ça, les interrogatoires, la filature sous le pont, les prunelles qui sondent trop profondément ? – T'as qu'à m'lâcher. Il n'a pas envie qu'on le connaisse. Encore moins sous le jour qu'il lui présente, avec ses plaies aussi dégoulinantes que son fracas intérieur, qui se devine quelque part dans ses cernes et ses attaques ratées.

Elle finit par lever le mystère. – Kassidy Lee. Il se tait, continue de la dévisager, cherchant à associer son nom à ses traits, tentant de le superposer à des souvenirs trop flous. En vain. Rien ne lui revient, mais cette fois il est bien conscient, bien sobre. Il ne dit rien mais il enregistre.

Plus les secondes passent, plus il se ramollit. Son regard est un peu flou, à demi-couvert par des paupières qui deviennent trop lourdes et qu'il est difficile de maintenir ouvertes. Il a l'impression de peser trois tonnes, tout mouvement lui demande trop d'efforts, et son cerveau tourne au ralenti. Ça a le mérite de rendre la douleur moins intense, lorsque Kassidy entreprend de recoudre son ventre. Ce ventre tatoué, raturé, qu'elle questionne. Suffisamment assommé pour devenir un peu plus docile, il répond à demi-mots. Son manque de précision déclenche une réaction prévisible. – C’est qui la pute ? Une ex ? Une ennemie ? Elle a fait quoi ? Elle ressemble à quoi ? Elle est où ? Elle lui dégueule un interrogatoire comme elle sait si bien le faire, lui arrachant un soupir éreinté. – Trop d'questions. Ce n'est pas la première fois qu'il le dit – probablement pas la dernière non plus.

Il tangue dangereusement en avant lorsqu'il lève sa main gauche, dans un geste mou et lent. Il observe la balafre que May lui a laissé, en le poignardant. Cette balafre qui a eu tant de mal à se fermer pour de bon, ces nerfs qui en gardent les séquelles. Ses doigts forment un poing qu'il ouvre et referme, sans réussir à le serrer autant qu'il le voudrait. Il n'y arrive plus totalement, depuis que c'est arrivé. – Juste une pute. J'la buterai. Même affaibli, la menace dans sa voix est vibrante. Il a bien failli le faire, une fois, mais on l'a interrompu. L'envie de terminer ce qu'il avait commencé le brûle chaque fois qu'il la voit.

Il s'affaisse. Tout est ralenti – ses pensées, son pouls, son souffle. Il ne sait pas d'où est venue cette terrible fatigue qui est en train de le terrasser. Il sait juste qu'il n'a plus vraiment la force de lutter. Peut-être pour ça qu'il ne veut pas perdre de temps, cherche à accélérer le processus maintenant que Kassidy a terminé avec son ventre, dévoile déjà sa cuisse. Ses bras se tendent vers les pansements, son corps se penche, perd le combat contre la gravité.

Il tombe.

La douleur l'électrise, mais n'est pas suffisante pour ramener son corps à la vie. Il sent vaguement Kassidy s'agiter sur lui, autour de lui. Des doigts s'affairent sur sa cuisse mais ils sont lointains, peinent à percer la couche de coton qui l'enveloppe et le comprime, trop dense, compacte. Elle obstrue tous ses sens, coupe le monde extérieur aussi bien que son chaos intérieur. Tout est en pause. Ce n'est pas comme ce vide où il se sent flotter quand il est défoncé à l'héroïne – c'est différent, il n'est pas sous l'eau mais plutôt enterré. Comme s'il avait été pris dans une avalanche, incapable de dire où est le haut, le bas. Tout est lourd.

On le traîne. C'est une certitude plus qu'une sensation, ses terminaisons nerveuses qui semblent démissionner les une après les autres. Ça l'empêche de sombrer complètement, comme un faible rayon qui vient déranger l'obscurité si opaque dans laquelle il est plongé. Un fil trop fragile entre lui et la réalité.

Il est totalement engourdi, presque paralysé. Le corps déjà endormi, l'esprit en train de le rejoindre. On le retient alors qu'il n'en a pas envie, un faible grognement qui lui échappe lorsque sa tête est secouée entre des doigts capricieux. – Eh ? Eh, Seven ? Tu peux te redresser un peu ? Tu vas dormir ici. Il faut que tu ailles sur le lit. C’est bien, un lit, non ? C’est confortable. Allez. T’es trop lourd. Il n'en perçoit que la moitié et ne comprend que la moitié de cette moitié. La voix est méconnaissable, étouffée par tout ce coton qui le recouvre et s'enfonce dans ses oreilles. Il comprend qu'on lui parle de se redresser et d'un lit, incapable de faire le lien entre les deux, perdu dans les méandres de ce sommeil qui lui fracasse le crâne pour le faire sien. Il est trop fatigué pour lutter. Trop fatigué aussi pour bouger, ou même ouvrir les yeux.

Au prix d'un effort qui lui paraît surhumain, il parvient malgré tout à contracter ses muscles, pour ne plus être un poids totalement mort. Il se contente de suivre l'impulsion qui lui est donnée, grogne encore, appuie faiblement sur ses pieds pour pousser quand on le tire. Son aide est certainement dérisoire. Il se sent comme une poupée de chiffon, froissée, désarticulée, prête à se disloquer entre les bras faiblards mais déterminés d'un enfant. Sa tête dodeline comme si plus rien ne la retenait, toutes ses maigres forces qui se concentrent dans ses jambes et ses pieds, dans ce qui ressemble à un dernier sursaut de vie. Toute l'énergie qu'il lui restait est rapidement épuisée. Son corps s'enfonce mais il ne saurait dire si c'est dans le matelas, ou juste dans l'inconscience. Le dernier faisceau de lumière s'éteint.

Et puis plus rien.

Blackout.
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Kassidy Lee
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyJeu 2 Avr - 17:13

« T'es conne. » L’impact serait plus important s’il ne l’avait pas habituée à ce genre de dénigrement. Du moins, le Seven éveillé l’a fait. Le Seven inconscient n’était qu’une hypothèse de personne, un grand sourire de chat Cheshire. Il l’aveuglait de son contentement. Celui-là, trop conscient du monde et de ses défauts, l’accable de sa désapprobation. Elle cherche peut-être à retrouver celui qu’elle a perdu en l’endormant. Une poupée malléable à laquelle on invente une vie, des péripéties. Les jouets ne grondent et grognent jamais. Ils subissent en silence la loi de l’enfance. En attendant qu’il en devienne un Kassidy se tait, les lèvres pincées par une réprobation qui devient coutumière. Elle continue son petit travail d’infirmière avec patience.

« T'as qu'à m'lâcher. »  Ça aussi, c’est plus ou moins habituel. Cette façon qu’il a de la repousser comme s’il ne la désirait pas. En cela il est comme tous les autres. Lâches, incapables de reconnaître leurs émotions.

Ils ne la méritent pas.

Kassidy nie d’un mouvement du menton silencieux. « Tu m’as voulue en premier. Alors tu fais avec, maintenant. » Elle ne le lâchera jamais pour cela. L’intérêt de l’homme attise ses compulsions jusqu'à ce qu’elles se consument - dans la joie ou la souffrance.

Seven se perd peu à peu dans le sommeil artificiel, plus pesant et plus prenant que celui qui lui viendrait naturellement. Son corps s’affaisse sous ses doigts. Elle a la sensation de tisser une toile avec des sparadraps, un cocon ouaté dans lequel elle l’enserre sans savoir si elle le protège ou le réserve pour mieux le consommer.

Les questions chutent de sa bouche lorsqu’il évoque une inconnue. Ce n’est sûrement pas la blonde - ou si ça l’est, il ne la nomme pas, évasif comme d’ordinaire. « Trop d'questions. » Mouvement de balancier. Le sommeil menace de le précipiter dans une mer de carrelage blanc. « Juste une pute. J'la buterai. »

Elle n’a jamais été aimée par quelque chose de si féroce.
Et fragile à la fois.
Seven s’écroule comme une poupée de chiffon. La porcelaine lui irait peut-être mieux - mille et uns fragments coupants qu’elle contourne pour mieux se pencher sur lui, lui prodiguer les derniers soins.

Elle traîne ensuite son poids mort jusqu’à la chambre. Grogne, souffle, prend appui sur ses genoux. Quand elle lui réclame un effort il demeure là, les yeux clos, un Endymion offert et immobile. Kassidy l’accroche sous les aisselles, tente d’insuffler un peu de vie aux muscles qu’il contracte. L’effort est titanesque mais pas olympien. Ils retombent tous deux sur le lit dans un mélange de membres ankylosés. Lui n’est plus qu’un sac d’os absents, tandis qu’elle n’est que fébrilité et nerfs bandés. Tout son corps se contracte pour haleter.

Lorsqu’elle retrouve son souffle elle lui pince le creux du coude.
Pas de réaction.

Kassidy se redresse avec une lenteur pleine de réflexion. Elle se tient au dessus de lui comme un charognard qui jauge sa carcasse - deux yeux et une bouche critiques, affamés. Elle effleure la peau de sa joue comme si elle avait peur de se brûler, s’enhardit lorsqu'il reste sans réaction. Ses paumes se plaquent lentement contre la peau. Elle explore le visage, le cou. Trempe un doigt dans le creux des clavicules, des côtes. Il n’est pas gras, le teint grisé par les mauvais soins. Les contours des dessins insensés sont grattés du bout des doigts.

Elle hésite au niveau du boxer, le cœur palpitant.
Un œil coulisse à l’intérieur lorsqu'elle soulève le tissu. Le spectacle ne la retient que trois grandes secondes effarouchées. L’élastique du sous-vêtement claque contre la peau quand elle le relâche, empourprée, la bouche un peu béante. C’est qu’elle se serait presque convaincue qu’il était asexué.

Kassidy en revient à son visage qu’elle palpe, tire. Elle lui construit un sourire plus difficilement qu’elle ne lui fronce les sourcils. Toute cette matière malléable la met en joie. Elle a enfin la sensation de le contrôler, lui qui n’en fait qu’à sa tête, qui se plaint tout le temps. L’élan de joie la pousse à lui effleurer les lèvres - d’abord du bout des doigts, puis avec les siennes, le cœur battant, comme si elle allait le réveiller, princesse de conte de fées.

Seven demeure amorphe.

Ses jeux se finissent après de longues minutes. Elle s’abat finalement à ses côtés, le couve des yeux, étourdie et radieuse. Ses doigts se perdent dans ses cheveux, tirent les mèches, défont les nœuds. Elle se positionne comme pour l’enlacer dans son sommeil, niche son menton au creux de son cou, ferme les yeux.

Et elle découvre au bout de longues minutes que la sensation la déçoit.

Ce n’est pas confortable, comme elle l’espérait. C’est même étrange, presque désagréable. Les os lui rentrent dedans. Même s’il ne bouge pas, il prend de la place, pèse. Et elle a beau remuer, tenter plusieurs positions, elle retrouve toujours la sensation d’inconfort, d'empiétement. La déception la paralyse quelques instants. Elle s’était attendue à ce que ce soit un feu de joie. Sa réalisation que l’intimité avec l’être aimé est agréable, salvatrice.

Mais elle ne fait que ressentir sa gêne habituelle.
Comme si tout était toujours mieux dans le confort des fantasmes.

Kassidy s’abat de l’autre côté du lit, la bouche pincée. Les minutes filent pendant qu’elle fixe le plafond, revêche, désappointée. Seven a été couvert du drap comme s’il s’agissait d’un suaire. Elle l’observe encore, finalement - l’accuse silencieusement de ne pas avoir soigné tous ses maux.

Cela ne l’empêche pas de se lever et d’ouvrir la boîte qui contient ses économies. Elle en tire une bonne liasse qu’elle dépose aux côtés de sa tête, sur l’oreiller. Un énième baiser est accordé à son front avant qu’elle ne s’éloigne, finisse dans le canapé de son salon.

Les ombres de la nuit dansent sous ses pupilles, terminent leur ribambelle infernale dans ses rêves.
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Seven Popescu
Seven Popescu

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desperate times (kassidy) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : dents en vrac, toutes de travers | tatouages pourris | main gauche balafrée (poignardée) et à la motricité un peu réduite | cicatrice sur l'épaule gauche (poignardée), cuisse droite (balle), bras gauche (balle), côté droit du ventre (balle) | traces de piqûres sur les bras | nez qui saigne trop facilement | mains souvent abîmées | toujours énervé | l'air de ne pas avoir dormi depuis trois siècles
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MessageSujet: Re: desperate times (kassidy)   desperate times (kassidy) EmptyVen 15 Mai - 11:54

Un nuage continue de planer sur lui, lourd, opaque. Il l'enveloppe fermement et barre le passage à tous ces troubles qui l'agitent d'ordinaire, qui l'arrachent au sommeil dans des hurlements, qui lui font voir des choses qui ne sont pas là lorsque son esprit s'éveille avant son corps. Sa nuit est sans cauchemar pour une fois, opaque elle aussi. Presque sans vie. Peut-être parce qu'il est plus proche du coma que du réel sommeil. Son cerveau est en pause plutôt qu'en veille – il ne se régénère pas, ne se repose pas vraiment non plus, simplement terrassé par les médicaments. Assommé.

C'est cette sensation qu'il a, lorsqu'il émerge. Une douleur dans la nuque, l'esprit brouillé et les membres engourdis. Il se frotte le visage en grognant, l'œil attiré par la lumière du jour qui filtre à travers les volets, éclairant légèrement la pièce. Une chambre qu'il ne connaît pas.

Il se redresse un peu trop vite et le regrette amèrement, rappelé à l'ordre par la douleur qui lui cisaille le ventre. Il avait presque oublié son état. Dans un nouveau grognement, il retombe mollement contre le matelas, une grimace qui tord ses traits tandis qu'il se débarrasse du drap pour observer son abdomen, sa cuisse, son bras. Les bandages sont propres et plus soignés que ceux qu'il a l'habitude de faire lui-même.

Lentement, ça lui revient. Le Bloc. La fille.
Kassidy.

Le pic de stress ne redescend pas complètement pour autant et il soupire, prenant un moment pour scanner la pièce maintenant qu'il sait où il est. Il ne se souvient pas être venu se coucher. À vrai dire, tout est un peu flou mais il revoit la salle de bains, les mains qui s'affairent sur ses plaies, l'horrible fatigue qui s'est abattue sur lui. Il lui semble vaguement être tombé. Difficile à dire – et même si des hématomes finissaient par fleurir pour le prouver, ils seraient perdus au milieu de tous les autres.

Il tourne la tête d'un côté, de l'autre, encore un peu désorienté, une sensation douloureuse au creux des entrailles. Un bout de papier lui chatouille l'oreille. Ses doigts découvrent un billet, puis un autre, puis toute une liasse qui s'est étalée sur le matelas à cause de ses mouvements.

Il a la désagréable impression d'être une pute.

Ça ne l'empêche pas de ramasser l'argent pour compter. La somme est suffisante pour faire disparaître toute trace de contrariété et dessiner un petit sourire sur ses lèvres. Après tout, c'est pour ça qu'il a fini ici, la veille. Il voulait juste de l'argent, pas une infirmière sous-qualifiée ou une hospitalité qu'il n'a même pas demandée. Du fric et rien d'autre, pour pouvoir aller acheter sa dose d'héroïne et étouffer ses démons le temps de quelques heures. Satisfaire son corps qui réclame – c'est de là que vient cette étrange sensation de malaise, cette douleur sourde, ce nœud dans ses tripes. Maintenant, il a de l'argent. Et il ne compte pas attendre plus longtemps.

Son corps tangue quand il sort du lit, toujours affaibli – peut-être parce que son sommeil était artificiel, ou parce qu'il ne se souvient même pas de la dernière fois qu'il a mangé, ou parce que ses blessures continuent de pomper la majeure partie de son énergie. Il reste planté là à chercher ses vêtements du regard, avant de se rappeler que c'est dans la salle de bains qu'il les a ôtés. C'est là-bas qu'ils ont dû rester. Billets froissés entre ses doigts, il se traîne jusqu'à la porte qu'il ouvre doucement et tend l'oreille. Silence. Il espère que Kassidy est encore endormie ou même sortie, il n'a pas envie de la croiser, d'affronter de nouvelles questions ou pire : l'attente de reconnaissance. Même s'il sait qu'il devrait le faire, il ne compte pas la remercier.

À pas feutrés, il avance dans le couloir jusqu'à trouver la salle de bains, poussant la porte derrière lui. Une fois la lumière allumée, il découvre que tout est resté tel quel, par terre. Ses vêtements, la trousse de secours, les pansements. Son sang a séché sur le carrelage. Sur son sweat, aussi. Il fronce le nez en l'enfilant, plus à cause de la douleur que l'odeur – sang, sueur, tabac froid.

Une part de lui voudrait prendre une douche, demander quelque chose à manger, abuser de la générosité de son hôte. Peut-être qu'il l'aurait fait, si ses veines ne brûlaient pas autant.

Son jogging est plus facile à passer, mais il n'a pas la patience d'attacher ses baskets et se contente de rentrer les lacets à l'intérieur sans les nouer – rester plié est trop douloureux. En se redressant, il croise son reflet dans le miroir. Il a l'air un peu moins mort que la veille. Et alors qu'il s'apprête à se détourner, ses yeux tombent sur des médicaments bien alignés sur le rebord du lavabo. C'est un de ceux-là qu'elle lui a donné. Il n'y réfléchit pas plus que ça, ne cherche pas à comprendre pourquoi il a sombré si vite et si fort après ça. Tout ce qu'il voit, c'est une trouvaille utile. Une aubaine, même. Peut-être qu'il pourra les consommer lui-même, les vendre, ou les troquer contre quelque chose de plus fort. Alors il ramasse tous les tubes et les enfonce dans ses poches, avec les billets ramassés dans le lit.

Quittant la pièce en silence, il rejoint l'entrée prudemment, prenant soin de ne pas approcher ce qu'il devine être le salon ou la cuisine. Un bruit lui annonce qu'elle est bien là, et déjà levée ou en train de le faire. Bien décidé à lui échapper, il ouvre la porte à la hâte, aussi discrètement que possible, se faufilant à l'extérieur. Il ne referme pas derrière lui, de peur de faire trop de bruit. Il se hâte de quitter l'immeuble, capuche rabattue sur son crâne, l'allure chancelante et un bras qui protège son ventre. Il se mêle aux passants et se presse malgré sa tête qui tourne un peu, se dirigeant vers le premier arrêt de bus qu'il aperçoit. Il n'attend pas longtemps avant d'en voir arriver un et de s'engouffrer à l'intérieur. Il a mal au crâne, un étau dans la poitrine, une vague envie de vomir. Et il n'y a qu'un seul moyen d'y remédier.

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