malade, j'ai mal à la tête (ft gia)

ça claque sur le bitume et dans sa poitrine, son palpitant s'emballe il enrage et s'emporte pour quelques mots glissés à l'oreille. ses semelles semblent s'embraser en embrassant le sol à chaque pas. et ça craque dans sa tête, ça pétille, ça s'enflamme, c'est perdu. il peste le parisien, ça siffle entre ses lippes, murmures imperceptibles qui s'échappent et s'en vont. quelle conne. mais il fait pas demi-tour lazare, il arpente les sombres artères mouchetées de luciole artificielles. il a fermé boutique, fermé sa gueule quand sa voix en ariette imparfaite s'est perdue jusqu'à lui. un appel, un rien, un mot le chien rapplique aux pieds de la douce en funambule inconsciente qui tangue et se balance sans apercevoir la gueule béante de l'enfer qui menace de refermer ses mâchoires. poupée évaporée dans les brumes aveuglantes. il presse le pas, le bout de mort aux bords des lèvres et ça fume et ça se consume, sa patience se brise s'amoindrit à mesure qu'il bouffe les kilomètres. son myocarde cavale dans sa cage thoracique quand sa silhouette lui apparaît, elle ondule délicatement sous les astres vacillants accrochés à leurs tiges d'acier, pâle halo peu rassurant, elle a de la compagnie. lazare, il déglutit difficilement, rase les murs, s'plante devant elle les traits tirés, la gueule fermée, les prunelles qui tressautent d'une tête à l'autre. « dégage de là toi » clébard aux grondements facile, pas l'temps pour les présentations. « casse toi, j'prends le relais » et son bras qui se glisse autour de la poupées éméchée, et son plexus qui l'effleurerait presque. « c'est qui c'mec ? j'espère pour toi que tu l'connaissais » sa carcasse qui pivote pour lui faire face, son palpitant qui ralentit, un nouveau rouleau pincé entre ses lèvres. « on rentre à la maison, j'te raccompagne » voix rauque qui perce la pénombre et se déchire sur les murs, aucune sommation, aucune question, affirmation sans discussion.

t’as la vue qui se trouble. tout tourne autour de toi dans ce bar. audacieuse, tu termines le verre qu’un gars vient de t’offrir. parce qu’il espère que tu repartiras avec lui parce qu’il t’as payé un verre à 20 $. ouai, t’assumes, gia, t’as trop levé le bras, là. on dirait que tu voudrais oublier. oublier cette soirée merdique. ce quotidien qui te fout le seum. ce quotidien dans lequel tu t’retrouves pas. ou plus. tu te perds dans tes pensées. dans ces réminiscences qui viennent tout droit de tes abysses. tu te perds, gia. tu le sais. et malgré le fait que t’aies ingurgité trop d’alcool, tu penses à lui. tu gères plus. alors tu l’appelles, d’une voix un peu lointaine, incontrôlée. sérieux, qui t’aurais pu appeler d’autre que lui. tu raccroches un peu trop vite, un peu trop tôt. tes doigts font n’importe quoi.

dehors, t’attends le sauveur. tu cherches du regard celui à la casquette. tu sais d’avance qu’il va être vénère. qu’il va arriver avec sa hargne dans les yeux. avec sa possession habituelle. t’sais, celle que t’aime tellement provoquer chez lui.

une main vient se poser sur ton épaule. mais ce n’est pas la sienne. le mec qui t’avait offert un verre s’épanche sur toi. des vers, que t’entends au creux de ton oreille, mais que t’ignores. pas l’temps de faire plus. pas l’temps de te rebeller.
il est là.
laz.
et sa casquette bien en place sur son crane. il porte ce sweat à capuche que t’aime porter. parce qu’il y a son odeur. parce qu’il y a son parfum. juste parce que ça lui appartient.

le mec au verre se tire. il a pas vraiment eu l’choix.
il est parti vite et t’as déjà oublier son visage. même son existence. le bras de laz t’entoure, te réchauffe. te possède. t’es à ta place contre lui, gia. et tu laisses ton visage se réfugier contre lui. et pourtant, tu n’marches pas droit. il est ton guide, ton tuteur d’ivresse. la lumière dans ta nuit noire.

« ouai. il m’a offert un verre. mais j’sais pas pourquoi il était dehors. »
pour tenter de te ramener chez lui.
tenter de te baiser.
tenter de te posséder.
soit sérieuse, gia.

laz. il voit rouge. mais tu captes pas encore la foudre qui va s’abattre sur toi, gia.

il ordonne, et t’aimes ça.
il dirige, et tu ne discutes pas.
parce qu’au fond, tu sembles l’avoir appeler juste pour ça.
il se décroche de toi, te force à lui faire face. vos regards se croisent.
et il te regarde d’une manière qui t’électrise. laz, il avait le feu dans l’regard. c'était presque ce dont t'avais besoin.
que ce soit mal, que ce soit fort.
que ce soit mâle, que ça te torde.
et ça te tord, putain.
ça te tord le bide.

« allez, ça va. on va pas y passer la nuit. tu passes ta vie à draguer des pauvres meufs à chaque fois qu'on sort » t’sais, les meufs que tu dragues habituellement. celles que tu baises dans les parkings ou que tu ramènes à l’appart. celles que j’vois repartir les cheveux ébouriffés, celles à qui t’as fait bouffer ton coussin durant des heures. tu te rappelles, laz, de toutes celles-là ? alors lâches-moi avec ce pauvre type. de toutes façon, tu ne sais même plus qui il est.

ta main va saisir la cigarette qu’il tient entre ses doigts. tu portes à tes lèvres le mégot qu’il a placé entre les siennes juste avant. la fumée expirée vient s’échouer sur son torse. ton regard se baisse, visualisant la scène. tes paupières se redressent. ton regard est à nouveau logé dans le sien.
tu l’provoques peut-être un peu.
pour qu’il te montre combien il t’aime.
à sa manière.

tambour infernal qui résonne dans ses veines. sa chair tressaille quand sa voix en ariette vient lui caresser la carcasse. délicieuses notes d'ivresse, douces piques qui se logent et se nichent dans son myocarde éreinté. évidemment. les chiens étrangers n'ont au nez que les exquises effluves féminines dont ils se délecteraient volontiers. les traits se tirent. le palpitant explose. « tu savais très bien ce qu'il voulait,  t'avais même plutôt l'air bien avec ce clébard à côté » ça s'emballe violemment dans sa poitrine « la prochaine fois j'laisserais monsieur s'occuper de toi » évidemment que ses phalanges craqueront lourdement sur son visage. ça tangue, ça vrille dans sa tête quand ses mots cavalent les artères dépeuplées, quand sa peau de poupée effleure brièvement la sienne éreintée. ça claque à nouveau, ça craquerait presque. lazare il se laisse emporter par la houle qui se déchire au creux de son estomac, la bile qui remue et son corps qui chancelle. ses muscles qui se tendent et roulent sous sa peau quand ses griffes s'empressent de se refermer sur le précieux bâton ardent qu'il écrase férocement d'un coup de semelle bien placé « t'es vraiment une petite conne gia » le mégot agonise sous ses pompes, maîtresse mortelle à l'abandon, à peine rongée, à peine embrassée. « quand j'les baise j'suis pas à moitié mort sur le trottoir, quand j'les baise j'risque pas de me faire planter, de m'faire buter, j'risque pas de caner dans un pieu, au coin d'la rue, mais tu sais quoi gia » ses crocs lacèrent ses lippes.
fais gaffe à toi gia.
ne disparais pas gia.
qu'est-ce que je ferais sans toi gia. « la prochaine fois qu'un crevard menacera de te sauter, vraiment, ne m'appelle pas, j'aimerais mieux passer ma soirée avec une de ces meufs qu'à te ramasser » il s'éloigne lazare, de quelques pas à peine, pour ne pas sentir son corps, pour ne pas s'enivrer de son exquis parfum, pour ne pas flancher. parce qu'il est faible avec elle, parce qu'il est fou avec elle. « on bouge, j'ai pas que ça à faire » mais il aimerait ne faire que ça le parisien, se déchirer sur ses mots, s'échouer sur sa peau.

ok, t'as l'esprit qui erre. un peu trop loin. tu captes pas toutes les subtilités qui t'entourent. le regard noir lancé par laz à l'intention de ton prétendant de la soirée. ennemi tout trouvé. ennemi désigné, ce mec là il l'a éliminé rapidement de l’équation. trop rapidement. et il enchaîne. il a recueilli sa fleur poussée sur le bitume. une fois en main, il la maltraite. la malmène. il la possède cette fleur, au fond, il le sait. mais il ne supporte pas qu'un autre puisse s'y intéresser de trop près. plus près que lui.

et toi, tu l'aimes possessif, laz. t'aimes quand il fait comme si tu lui appartenais. comme si t'étais sienne. il suppose, ton pote. mais suppose mal. tu comprends rien. ce type tu ne savais même pas pourquoi il s'est retrouvé à l'extérieur avec toi. tu ne lui as pas demandé de t'suivre. mais ça, laz, il le saisi pas. il affirme que t'avais l'air bien avec lui. « arrête de dire d'la merde. j'sais même pas qui c'est c'type » tes mots roulent à travers tes lèvres. ils sortent sans filtre, avec un peu trop de facilité. tu viens même d'oublier ce que tu viens de lui dire. ptain, gia, t'as vraiment trop bu.

t'es dans ta bulle avec laz. tu te sens protégée avec lui t’entourant de son bras. rempart a tout ce qu'il vous entoure. y a plus que lui et toi. laz et gia contre le monde entier. plus rien n'existe que lui.

c'est étrange tout d'même. il a beau te dire que t'es une petite conne, t'as l'impression qui dégueule tout son amour pour toi avec ce simple mot. t'es une petite conne, mais il est là, laz. et ça te plaît. l'insulte te passe au dessus parce que t'as une autre grille de lecture, toi. et t'as toutes ses images qui te viennent à l'esprit. laz qui en baise une sur un trottoir, laz qui en baise une autre dans son pieu, au coin de la rue. stop. « ferme-la, laz. » ca te sort parce que tu n'supportes plus de le voir avec une autre, même en pensée. t'es accroc à c'type, gia. bien plus que tu ne veux bien te l'avouer. et ça te fait chier. parce que lui, il te dit qu'il préférerait être avec une autre fille, là, maintenant, que d'être avec toi. et t'as les boules, putain. t'sais pas s'il te balance ça pour te foutre les nerfs ou si c'est la vérité que tu te prends en plein visage. mais ça te heurte. ca t'fait mal. ton cœur, il se serre dans ta poitrine. t'acceptes pas ce qu'il vient de te dire.

« tu mens. » le mot est lâché. lâché par l'alcool qui inonde un peu trop tes veines. lâché par ta langue un peu trop libérée ce soir. « t'en as rien à faire de toutes ces pétasses que tu te sautes, laz. j'le sais. tu l'sais. alors arrête de m'faire croire que tu préfères être avec elles qu'avec moi. j'te croirai pas. » tu titubes jusqu'à lui. tu veux être près de lui. sentir ses mains contre toi.

« regarde moi » tu prends son menton entre tes doigts.
« jure-le » tu murmures et ton regard se fond dans le sien.
« jure-le que tu préfères être avec elles qu'avec moi »

il vrille lazare. ses mots en pléiades de lames acérées qui lacèrent les myocardes semblent s'intensifier sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. ses lippes ondulent sous la rage qui lui tord le bide, celle d'avoir chassé les charognards qui rodent et se repaissent des gazelles aux sens peu aiguisés, celle d'avoir arpenté les artères fatiguées d'un nid où tournent et se retournent les crevards à la langue bien pendue. et il y reviendrait. et il est naïf. délicieuse chose fragile attisée par les échos imparfaits de sa douce. il la déteste lazare, il l'aime à en crever lazare. c'est terminé, ça commence à peine, ça tangue dans sa tête, ça hésite et ça flanche pour ses beaux yeux. il s'retourne mais il y a son odeur, mais il y a sa voix en exquise mélodie, berceuse qui appaise et attise les braises, ça s'enflamme comme à leur habitude, douce danse infernale, les flammes se cherchent, se séparent, se retrouvent pour mieux s'aimer. brasero incontrôlable, ils se pensent deux quand les pairs de prunelles indiscrètes se posent ça et là. elle le menace de ses pensées violentes, l'arme à la gueule, elle le tient entre ses dents, il verrait presque les balles de plomb nichées au creux du canon luisant, elle a la mort au bout des lèvres gia. lazare il balaye d'un revers de la main le bras frêle et fragile de sa compagne nocturne. il s'approche dangereusement, dressé sur ses longues pattes, le plexus bombé, le visage fermé. « et si j'te disais que oui ? » qu'il siffle entre ses crocs en murmures presque imperceptible « et si j'te disais que baiser ces pétasses c'est plus jouissif de rester avec toi » il devient bestiale, carnage verbale « qu'est-ce que tu ferais hein ? » elle détalerait pas gia parce qu'elle lui appartient sa belle éreintée. il se détache, s'éloigne, ballet féroce qui se joue au milieu du néant, au milieu des passants
« regarde toi  »
regarde moi
« tu vaux pas mieux qu'elles »
t'es tellement plus gia, tellement plus que des sentiments à enfouir, tellement plus qu'un corps désarticulé, poupée exquise.
« reste là, j'en ai rien à foutre, j'ai pas fait tout ce chemin pour t'entendre gueuler dans le vent » il fait volte face lazare, le coeur vide là, l'âme morte là.

il te rejette et là, ça te vexe. vraiment. son bras qui te repousse, ça te plombe le bide. et il approche son visage du sien, tel un loup qui s'apprête à dévorer sa brebis. un visage duquel rien ne transparaît. il rage, laz, enrage. c'est dur à voir. parce que lui, c'est ta vie. il siffle des inepties, entre ses lippes, que tu soupçonnes d’être fausses. lèvres que tu fixes quelques secondes. des secondes où tu te perds dans tes rêveries. des abysses, des endroits interdits. tout ça, c'est pas pour vous. t'en prends conscience quand il débite son lot d'idioties. ça semble trop faux pour être vrai. c'est la vérité que tu n'veux pas entendre. la vérité qui fait mal. mal à ton ego, à ton palpitant qui semble avoir raté un battement au passage.
ce type, il peut te briser.
juste avec des mots.
et ça t'fait peur, au fond.
ça te terrorise.

« j'vaux plus qu'elles. que toutes réunies. parce que si c'était pas l’cas, t'aurais été capable d'en trouver une.
d'en trouver une et d’avoir envie de la garder. »
t'as l'impression que tu parles de toi, là. celle qui cherche mais qu’il ne trouve pas. parce que la seule qui reste auprès de lui, au fond, c'est toi, gia. toutes ces nuits à murmurer à leurs oreilles. à transpirer dans d'autres draps. à effleurer leur peau. il te cherche, mais pas au bon endroit. mais il va loin, laz. il te pousse à bout. regarde-toi, gia. il paraît que tu vaux pas mieux qu’elles. et t'as tes poings qui se retrouvent sur son torse. « va t'faire foutre » tu t’écartes de lui, de sa chaleur qui t’attire. « t’sais quoi, j’ai pas besoin d’toi en fait. j’sais même pas pourquoi j’t’ai appelé et pourquoi t’es venu» tu marches devant, avec tes talons de quinze aux pieds et ton ptit cul moulé dans ton jean. tu manques de te gaufrer mais tu continues, déterminée. « tu devrais aller dans c’bar, y a pleins d’pouffiasses qui t’attendent » l’insolence aux bords des lèvres, lâchée sans te retourner. t’as mal au bide, gia. t’as mal au plexus. t’as les nerfs qui te montent aux yeux, mais tu lui feras pas cet honneur. il te dit que baiser des pétasses est plus jouissif, alors voilà le moment de faire ton choix, laz, et de l’assumer.

il te suit ou il part dans ce bar pour trouver la jouissance dont il prétend avoir tant besoin.
gia, tu sais que tu l’aimes ce pauvre type.
parce que le regarder te fait mal,
ce qui te rend paradoxalement vivante
parce qu’il suffit que vous soyez dans la même pièce pour que ton univers se résume à lui.

ça lui démange les phalanges. ça fourmille, là, au creux de son bide, ça se tord aussi, c'est indécis. lazare il sait pas, il sait plus si son myocarde s'emballe de l'enlacer, de laisser sa peau courir sur sa chair velours, si son palpitant se crève de l'abandonner sur ce trottoir, de tourner les talons et s'enfouir dans de beaux draps. son coeur balance, ses mots cavalent en bombes dévastatrices. ils se déchirent sous les impacts réguliers de leurs voix qui s'entrechoquent au milieu des lucioles timides et immobiles témoins malgré elles de cette querelle houleuse. ils sont vagues féroces en mer agitée, les rares creux semblent peser des heures, accalmie austère  balayée des éclats qui fâchent et des gestes qui heurtent. son poing sur son plexus et sa crinières en cascade qui s'arrache à son corps rempart, points de suspension.

il a pas terminé lazare, il en a encore dans le ventre lazare. sa silhouette file les halos vacillant des géants silencieux qui parsèment l'artère principale. ses phalanges se referment violemment sur le bras de sa poupée, force sauvage indomptable, il ne la lâche pas, il ne la lâche plus. « regarde moi » première sommation « regarde moi j'te dis » étreinte de vipère qui se referme dangereusement « dis le moi » il se rapproche, le lion, ses sales pattes sur sa gazelle rebelle « dis moi de rentrer dans ce bar, dis moi de choisir la première meuf potable, dis moi de rester avec elle pour la nuit, dis le moi encore une fois et j'te plante sur ce trottoir avec les chiens qui rôdent » creux soudain au milieu de l'océan déchaîné « dis le moi gia et j'irais  » et il n'ira pas « mais si j'y vais, si ce soir j'rentre avec quelqu'un d'autre que toi, ne me rappelle plus, ne me rappelle plus jamais quand t'auras besoin de quelqu'un pour veiller sur ton cul quand t'es trop bourrée, quand t'es triste, quand t'as juste besoin d'un peu de compagnie parce que j'te répondrais pas gia, j'te laisserais dans ta merde, j'te laisserais te noyer dans l'alcool, dans la solitude  » il rentre les griffe, lazare « tu peux m'dire d'aller me faire foutre, tu peux bien sûr, ou tu peux aussi fermer ta gueule et rentrer avec moi. » il se détache pas, pas cette fois, il veut la sentir s'effriter sous les mots qui pèsent, sous les mots qui menacent, sous les mots qui lacèrent les plaies béantes. .

t'entends ses mots. cette blessure, béante, à vif. à croire qu’il faut que tu cicatrises. ce creux vide dans ton palpitant qui n'attend que laz. t'as envie de lui redire d'aller se faire foutre. lui et les autres. celles qui volent sa sueur jusqu'au matin. ton ego, gia, tu ferais mieux de le ranger au loin. parce qu'il te fera faire des conneries. tu sais très bien que t'as pas envie qu'il se tire dans ce bar. mais les mots malsains te brûlent les lèvres. mais tes maux malsains plombent tes pensées. celles qui rêvent de ses bras autour de toi. de ta sueur mêlée à la sienne. tout ça c'est loin, il te fait vriller, lazare.

« c'est ce que t'as toujours fait, laz… » te barrer pour te tirer une meuf. et te faire cet affront sans même le savoir. mais avant ça te faisait pas ça. même toi, tu ne savais pas que c'était ça qui te provoquait cette douleur à la poitrine. la décision, il veut que tu la prennes pour lui. pour vous. mais non, c'est pas comme ça que ça s'passe. « …et ça t'as jamais dérangé. alors fait pas celui qui se soucie de c'que ca me fait. celui qui se soucie de moi. tu l'dis toi-même tu serais capable de me le laisser seule au milieu des chiens. »

« mais moi, j’en serai incapable. t'entends. »

« mais vas-y dans c’bar, laz » t’as ses yeux dans les tiens. tu murmures, comme si ton cœur refusait de l’dire. comme si ton cœur te suppliait de ne pas l’faire. de n’pas le dire. tu murmures autant que t’as mal.
« vas-y si c’est ce que tu veux,
vas-y si tu préfères être avec d’autres qu’avec moi,
vas-y, si je compte pas tant qu’ça »
mais toi, tu ne veux plus qu’il te lâche, laz.
tu veux qu’il te retienne en vie. te retiennes près de lui.

« sache un truc, laz, moi je serais incapable de te laisser pour n’importe quel autre mec »

parce que les autres, ils ne comptent pas.
parce que les autres mecs, je n’les vois pas.
parce qu’en vrai, mes yeux, il n’voient qu’toi.
que toi.
mais ça j’te l’dirais pas.