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 (intrigue) étoiles vagabondes (nino)

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Rosalia Flores
Rosalia Flores
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MessageSujet: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyJeu 6 Juin - 22:55

Elle a pas suivi grand-chose, Rosalia. Vie trop chargée, travail et Felix qui s’enchaînent à un rythme dément. C’est une rafale de messages et de notifications qui ont fini par l’inciter à s’intéresser à autre chose qu’à sa vie, au moins quelques temps, ne serait-ce que pour être au courant, pour comprendre le bazar qui allait, sans doute, percuter sa vie. Choc évident quand les images défilent sous ses yeux, jour après jour, scènes de violence inouïes, citoyens qui se déchirent un peu plus à la moindre occasion. L’espoir que tout finisse par s’arranger s’est rapidement envolé – Rosa a finis par comprendre que les premiers à subir les conséquences de cette situation désastreuse étaient les minorités, ceux trop pauvres pour avoir un impact conséquent sur les décisions prises, ceux trop habitués à travailler d’arrache-pied sans se plaindre plus que ça, ceux qui peinaient déjà à survivre chaque mois. Et elle fait partie de cette catégorie, la gamine. Peur qui la prend au ventre quand elle se demande ce qu’il lui arrivera, quand le feu brûlera jusqu’à la cramer. Sans doute qu’elle devrait être soulagée de savoir Felix à l’abri. C’est sa mère qui a débarqué un soir, avec Juan, pour le prendre et l’emmener chez eux. Fallait qu’elle comprenne – c’était pas sûr de le laisser chez elle, alors qu’elle était la seule à pouvoir le défendre. Il serait plus en sécurité au domicile maternel, avec ses frères qui habitent la maison à côté et qui peuvent rappliquer à la première emmerde. Rosa a pas protesté – toute excuse est bonne pour échapper à son rôle de mère. Ils sont partis avec Felix, sans penser à lui demander si elle voulait venir. Faut croire que c’est trop dangereux pour Felix mais pas pour elle. L’amertume l’emporte sur le soulagement de savoir son fils à l’abri. Amertume devient détermination. Elle a besoin de personne, de toute façon, et elle s’en sortira sans doute bien mieux seule.

C’est avec cette idée en tête qu’elle a décidé de quitter le quartier quelques nuits. Une amie l’a gracieusement invité chez elle, à Delray, paraît que c’est plus calme qu’ailleurs en ville. La gamine passe par le jardin associatif, crainte que les magasins écoulent trop vite leur stock face à cette situation de crise. Elle remplissait son sac de courgettes quand des bruits de pas la firent sursauter. Son sac s’échappa de ses mains, contenu qui se déverse au sol bruyamment. Elle se retourne, sur la défensive, prête à défendre ses maigres possessions contre quiconque venus l’en dévaliser. « Nino ? » La surprise est évidente dans sa voix – ils sont si loin du quartier latino qu’elle ne pensait pas croiser une connaissance ici, encore moins Nino. Son estomac se noue quand elle pense à leur dernière rencontre, à la colère et mots violents qui avaient éclaté entre eux. Elle s’agenouille pour ramasser les légumes éparpillés. « Pourquoi tu… » La question reste en suspens quand une plainte se fait entendre, gémissement de douleur qui raisonne dans la nuit. Elle fronce les sourcils, se redresse alors qu’elle ferme son sac. Elle ose pas, Rosa, aller voir de quoi il pourrait s’agir. Elle ose pas alors c’est vers Nino que se porte son regard inquiet – mots qui s’effacent quelques instants, dispute mise entre parenthèse alors qu’elle compte encore une fois sur lui pour régler la situation, sale habitude trop profondément incrustée en elle pour s'en débarrasser totalement.
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Nino Ernaez
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(intrigue) étoiles vagabondes (nino) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : L'allure maigrichonne mais les muscles tendus de nervosité, un sourire à décrocher des coeurs et parfois, dans son ombre, une petite poule qu'il promène en laisse.
judas
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quartier : il vit dans mexicantown, un petit appartement qu'il loue tout seul au dernier étage d'un petit immeuble qui s'élève au-dessus d'un des nombreux bars latinos du coin. il partage néanmoins ce petit espace avec rosie, sa poule.
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MessageSujet: Re: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyLun 24 Juin - 12:38

Déjà deux supérettes qui se font braquer et qui sont désormais fermées. Avec toute l'agitation en ville, c'est devenu un peu la jungle et les commerces - déjà pas excessivement nombreux - en ville commencent progressivement à ne plus ouvrir : trop de risques. A la laverie aussi c'est devenu la folie, deux règlements de compte par armes à feu et un nombre incalculables de bagarres - en témoigne mon arcade encore à moitié ouverte. C'est devenu n'importe quoi et la tension permanente est en train de m'user les nerfs. La crainte de finir par se faire buter - une balle perdue, ça arrive si vite - ou de tuer encore quelqu'un. Et le manque de sommeil causé par mes cauchemars récents n'arrange rien. A chaque fois que je ferme les yeux je revois le visage éclaté du junkie, l'os sorti de sa jambe, j'entends les gargouillements de sa gorge remplie de sang et ça me rend dingue. J'ai l'impression de le voir apparaitre partout, tout le temps. Comme un putain de démon qui me hanterait. La culpabilité est probablement la pire chose à ressentir. Et je ne peux même pas en parler à mon père sans prendre le risque de me faire traiter de fillette. En fait, je ne peux aborder le sujet avec personne. Je ne veux pas mêler Raisa à ça, ni même m'ouvrir face à elle. Si Rozenn l'apprend il est évident que je ne pourrais plus jamais revoir mon fils. Et avec AJ on prend soin de ne jamais aborder le sujet. J'me demande s'il le vit mieux que moi, s'il s'en fout, ou si ça le bouffe lui aussi.

Quoi qu'il en soit, avec tous les magasins qui n'ouvrent plus, ça devient parfois difficile de trouver à manger. Mon père ayant autre chose à traiter que ça, j'me suis dévoué pour aller chercher quelques trucs au jardin associatif - en espérant qu'il ne se soit pas fait piller encore - pour ma mère. Hors de question qu'elle quitte la maison et s'aventure dans les rues. Elle doit rester en sécurité à l'intérieur, avec mes petites sœurs.

La différence d'ambiance à Delray est flagrante. A part quelques groupes excités qui défilent c'est globalement calme, très loin de l'effervescence violente qui anime le reste de la ville. Je me gare et attrape le sac en tissu que ma mère m'a donné avant de m'avancer dans le jardin, à la recherche des quelques restes qui subsistent encore. Je ne remarque pas tout de suite la silhouette accroupie à quelques mètres, trop focalisé sur ma recherche, lorsque je la vois se redresser brusquement. Je sursaute à mon tour, sans m'inquiéter plus que ça pour autant. Mais mon expression change du tout au tout lorsque je la reconnais. Je me fige et aussitôt, mes doigts se serrent autour de la lanière du sac. — Nino ? Je ne dis rien et me contente de la fixer durement. Les souvenirs de notre dernière entrevue me reviennent et attisent une colère que j'ai mise de côté et tenté d'oublier. Mais celle-ci revient brusquement sur le devant de la scène et je ne m'y attendais pas. Ma mâchoire se contracte mais je ne parviens pas à lâcher le moindre mot, réduis au silence par l'émotion violente qui me traverse. Sur l'ensemble de la population, il fallait que je tombe sur elle, ici. Quelles étaient les probabilités qu'une chose pareille arrive, sérieusement ? Je la regarde s'agenouiller pour ramasser ses légumes, même pas capable de lui tourner le dos pour retourner à mes recherches. — Pourquoi tu... Elle s'interrompt et je tourne brusquement la tête. Je l'ai entendu aussi, le gémissement. Ou quoi que ça ait pu être. Mes yeux balaient le coin mais il ne semble pas y avoir qui que ce soit d'autres. Je fronce les sourcils, un peu inquiet - bien que je n'en laisse rien paraître. Je jette un bref regard vers Rosa qui me fixe avec insistance, elle n'est pas rassurée. Le bruit se fait à nouveau entendre, plus fort cette fois-ci et par réflexe, je me mouve rapidement pour me mettre entre Rosa et là d'où semble provenir le bruit. Après quelques secondes de concentration, je finis par me mettre à chercher en faisant un signe de la main à Rosa pour qu'elle reste là où elle est. Je finis par repérer entre les tiges hautes du chanvre une masse au sol. Je m'arrête, méfiant. Je tourne la tête vers Rosa un instant avant de me décider à m'approcher. Je commence par donner un très léger coup de pied dans la jambe de la personne, prêt à réagir au quart de tour. Mais tout ce que j'obtiens, c'est un râle faible et quelques sanglots. Je lâche le sac, écarte les plans pour dégager tout le corps et mon cœur se serre en découvrant l'état de la personne. J'esquisse un mouvement de recul et détourne la tête, venant poser une main sur ma bouche. Putain, pas encore. Le mec est salement amoché au niveau du visage et s'est clairement pris plusieurs balles dans le corps. Y a du sang partout et le pauvre type tremble et s'étrangle à moitié dans le sang qui obstrue sa trachée et qui doit probablement remplir ses poumons aussi. — Aid- .. aide-moi... Qu'il articule tant bien que mal, les yeux exorbités par la douleur qui semble le tenailler. Je recule d'un pas, me sentant extrêmement mal. Comme la dernière fois, j'ai cette horrible sensation que je vais vomir qui me retourne l'estomac. En pivotant, je vois Rosa qui me rejoint. Je fais quelques pas dans sa direction et l'arrête, lui barrant la route. Je pose une main sur son épaule, le regard fuyant, nerveux. — Va-t-en Rosa, j'veux pas qu'tu vois ça. Mais donner un ordre à Rosa c'est comme tenter de dompter un animal sauvage : peine perdue. Elle se dérobe à moi et je la suis, attrapant son poignet au dernier moment pour l'empêcher malgré tout de s'approcher trop près de lui. A cet instant, j'ai totalement oublié nos différents, ça n'a plus aucune importance. La colère et la rancœur n'ont plus leur place. Je déglutis et me fait violence pour m'empêcher de paniquer. La dernière fois, il y avait AJ et il était clairement plus solide que moi. Mais là, c'est Rosa et j'ai vite compris à son regard que c'était à mon tour de gérer la situation. Bien que je ne sois pas convaincu d'avoir les épaules pour ça. Mon regard est alors attiré par un bref reflet au sol et je remarque alors l'arme. Merde. Je lâche Rosa et fait le tour du gars qui continu d'émettre des gémissements terribles, il est clairement en train d'agoniser et de mourir à petit feu. Aucune chance qu'il s'en sorte, même si on appelait les secours. De toute façon, en combien de temps pourraient-ils être ici ? Pour un mec appartenant probablement à un gang en plus ? Au vu des derniers évènements, il n'allait clairement pas être leur priorité. Je me baisse et ramasse l'arme du bout des doigts, pas franchement heureux d'en avoir encore une entre les mains en si peu de temps.

L'homme tourne la tête vers moi, attiré par mes mouvements. Et lorsqu'il me voit avec l'arme, il se met à sangloter un peu plus fort, visiblement à bout de forces. Je me crispe. — Tire... pitié. Je me liquéfie sur place, ne m'étant pas préparé à entendre ça. J'entrouvre la bouche, les yeux écarquillés et je le fixe, peinant quelque peu à camoufler ma panique face à sa demande. La bouche un peu tremblante, je me force à serrer les dents pour garder le contrôle. Je relève la tête à la recherche du regard de Rosa histoire de retrouver un peu de calme. Je voudrais qu'elle me dise quoi faire, qu'elle me dise qu'elle est la meilleure solution. Qu'elle appelle les secours et qu'elle me jure que tout ira bien. Mais je repense à l'état dans lequel je l'ai retrouvée la dernière fois. Elle est déjà à bout de forces en ce moment, elle lutte déjà contre quelque chose. Et je ne me sens pas le courage de lui rajouter un poids en plus. Pas  ce poids-là, je sais ce que ça fait. Mes doigts se serrent autour du flingue et je me redresse, tentant d'afficher une certaine assurance. Mais ce n'est qu'une illusion. — Rosa, s'il te plais, va-t-en. Ça va aller. Ma voix décline sur mes derniers mots, me trahissant. Je détourne la tête et me racle la gorge dans une vaine tentative de garder la face. J'sais pas quoi faire. Pourquoi Malcolm n'est jamais là quand j'ai le plus besoin de lui.
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Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyMar 16 Juil - 23:54

C’est toujours une tornade d’émotions qui l’envahit quand elle voit Nino, joie de le retrouver qui laisse trop rapidement place à l’amertume, la rancune et la frustration face à l’état de leur relation. La surprise se mêle cette fois ci au mélange détonant qu’elle ressent – elle ne sait pas tellement comment agir face à lui, contexte difficile qui donne à cette rencontre une saveur particulière. Finalement, Rosa n’a pas le temps de s’attarder sur ce qu’elle pourrait lui dire, gémissement qui vient vite accaparer leur attention. Elle reste figée sur place, consciente des risques encourus quand on s’aventure seule, la nuit. Quelque part, la présence de Nino la rassure et c’est encore sur lui qu’elle s’appuie pour comprendre ce qu’il se passe. C’est d’ailleurs bien la première fois qu’elle obéit. La gamine fait à peine quelques pas avant de s’arrêter, laissant Nino passer devant et trouver la source du bruit plus qu’inquiétant qu’ils ont entendu. Elle entend rien à part d’autres bruits étouffés pendant quelques temps, secondes qui lui paraissent être une éternité tant l’anxiété l’envahit. Rosalia joue nerveusement avec sa veste et quand Nino se retourne, elle voit bien que quelque chose ne va pas. Il a cet air hanté, ce teint pâle, ce regard perdu, tant de signes qui font qu’elle sait bien que ce qu’il a vu n’augure rien de bon. Et forcément, Nino, éternel sauveur qui veut lui éviter un nouveau choc, Nino qui essaie de lui ordonner de rester loin de ça mais ça marche pas. Pas parce qu’elle veut le contredire – même si au fond, il y a peut-être un peu de ça – mais plutôt parce qu’elle a l’impression qu’il s’agit de quelque chose de trop gros pour qu’il ne le gère seul. Alors elle avance, poignée ferme de l’hispanique qui l’empêche de trop avancer mais c’est insuffisant. Elle le voit, ce corps à peine vivant, ce carmin qui peint ses lèvres et ses vêtements, la respiration saccadée qui secoue sa cage thoracique. Elle retient difficilement un sanglot sous l’effet du choc. Elle porte ses mains à son visage, horreur qui marque ses traits. C’est la première fois qu’elle voit quelqu’un dans un tel état, Rosa. Elle en a vu, des gueules abîmées, des traits ensanglantés. Mais jamais comme ça. Jamais avec la mort si proche, parce que c’est probablement ça, la prochaine étape, au vu de son état.

Elle sent même pas Nino la lâcher, reste plus que le corps devant elle et rien d’autre. Elle reste là, impuissante, incapable de savoir ce qu’il faut faire. Elle a pas les épaules pour ça, Rosalia. Elle maintient difficilement ensemble les bouts éparpillés de sa vie. Alors gérer un mourant, c’est trop pour elle. Nino le sait sans doute, parce que si la gamine se veut indépendante, forte, il n’en reste pas moins probablement le plus fort des deux. C’est la voix de l’hispanique qui la sort de l’état de choc dans laquelle elle était. Elle remarque seulement que des larmes ont inondé ses joues et elle ne s’en préoccupe même pas. Elle voit rien d’autre que l’arme que Nino a dans les mains. Son regard se porte vers l’homme blessé, les supplices qu’elle entend seulement maintenant et tout qui fait enfin sens. Choc et stupeur, encore une fois. Elle reste immobile, l’espace de deux ou peut-être trois secondes. Le temps de comprendre, d’être sûr que c’était bien ce qu’elle pensait. Nino, qui allait achever ce type, mettre fin à ses souffrances. La brune secoue la tête, refuse cette idée sans même y réfléchir vraiment, gamine qui sort enfin de l’état de transe dans lequel elle était depuis l’apparition du corps dans son champ de vision. « Non non non tu peux pas faire ça. » Regard qui vrille de Nino vers le corps, du corps vers Nino pour qu’elle se concentre finalement sur l’inconnu. « On va appeler les secours et ils viendront le chercher et ça ira, ok ? » Elle sort son portable d’une main tremblante, compose le 911 sans qu’on lui réponde. Elle déglutit, en avait presque oublié la situation dans laquelle se trouvait Détroit. « Ok je.. On va arrêter le saignement, ça lui fera gagner du temps et ça ira, ok ? » Question qui n’en est pas une, encore une fois, plus un moyen de se convaincre, de convaincre Nino peut-être aussi. Elle balance son sac au sol, s’agenouille et se penche vers le blessé pour trouver la provenance du sang. Le résultat ne lui plaît pas : les blessures sont nombreuses, probablement causées par plusieurs balles. La vue du sang lui donne des nausées mais elle passe outre, gamine qui n’a pas le choix. Elle sait que si elle s’y attarde trop, elle finira par paniquer, crise d’anxiété qui ne tarderait pas à faire son apparition. Elle a besoin d’agir. Elle compose à nouveau le 911, laisse son téléphone en haut-parleur à côté d’eux. Alors elle enlève sa veste, sa chemise, se retrouve en débardeur sous le vent glacial de la nuit. Elle déchire sa chemise, plus facile à découper que sa veste. Sans tellement réfléchir, elle prend plusieurs morceaux qu’elle presse sur les blessures, trop nombreuses pour ses seules mains. « Aide-moi, Nino. » Elle ne le regarde même pas, se concentre sur la victime, sur ses mains à elle qui deviennent vite carmin. Râle de l’inconnu, pression sans doute douloureuse sur ses blessures, alors elle se tourne vers lui, se veut rassurante. « Je.. désolée mais ça va aller, les secours vont arriver, faut juste que tu tiennes bon encore un peu. » Mensonge éhonté, mensonge temporaire du moins elle l’espère, si un jour le réseau veut bien fonctionner. Quand le sang continue à couler malgré ses efforts, elle relève la tête vers Nino, larmes aux yeux. « Ça va aller. T’as pas à faire ça, t’es pas obligé de faire ça. » Elle veut pas qu’il fasse ça, de toute façon. Elle veut pas qu’il sombre dans l’obscurité même si ça peut paraître être la seule solution à ce moment-là. « T’as pas à faire ça, t’es pas comme ça. » Qu’elle répète. Il est pas comme ça, Nino. Elle le sait, même après les conflits, même après les mots durs qui sont si rapidement oubliés. Il est pas comme ça. Il vaut tellement plus.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyMar 13 Aoû - 21:31

Je la bloque tant bien que mal, mais il est trop tard, elle le voit. Sa réaction est immédiate, sanglot face au choc et ses mains qui viennent s'écraser sur son visage pour masquer son effroi. Je voudrais la serrer fort dans mes bras, étouffer ce qu'elle ressent à cet instant, l'emmener loin d'ici et lui dire de ne plus y penser. Mais je n'y arrive pas. Même si à cet instant je ne pense plus à nos disputes, notre éloignement a comme cassé quelque chose et ça me bloque. Je n'ose pas l'entourer de mes bras, comme si j'avais peur de susciter chez elle une réaction brusque de rejet. Comme si je n'avais plus ce droit désormais. Je baisse les yeux et me contente de le lâcher pour me rapprocher du gars. Il faut que l'on se concentre sur lui, qu'on trouve une solution pour le tirer de là. Je ne veux pas voir quelqu'un d'autre mourir. Je n'ai pas les épaules pour ça. Malheureusement, les choses sont plus compliquées que prévu. Le mec agonise clairement. J'crois pas qu'il ait d'autres issues. Et ça me bouleverse totalement. Je me fais violence, enferme toutes mes émotions profondément pour ne pas craquer devant Rosa. Je dois garder mon sang-froid, j'dois être le rocher auquel elle va pouvoir se raccrocher si elle se sent couler. Le hic, c'est que j'aurais bien besoin d'un rocher moi aussi. Et les choses ne vont pas en s'arrangeant lorsque je trouve l'arme et que le mec se met à me supplier de l'achever. Pourquoi fallait-il qu'il vienne s'échouer ici, à ce moment précis. J'aurais préféré que quelqu'un d'autre se trouve à ma place. Que quelqu'un d'autre ait à faire ce putain de choix cornélien. Et dans la panique, j'arrête de réfléchir, comme si j'étais résigné. Je passe un peu en mode automatique, réaction de défense, le seul moyen pour moi de faire face à ce qui est en train de se passer. Sinon, je vais m'écrouler. J'suis trop fragilisé par ce qu'il s'est passé avec AJ. Peut-être que sans ça, j'aurais su garder la tête froide et je ne me serais pas montré aussi émotif. Mais là, j'suis déjà à fleur de peau. Les nerfs à vif et la tête remplie d'horreurs. Y a pas la place pour une nouvelle merde, et pourtant va falloir faire avec. J'ai peur du résultat, peur d'imploser. Ma respiration qui s'accélère et mes doigts qui tremblent autour de la gâchette. Je demande à Rosa de partir, pas la peine qu'on soit deux à affronter ça. Moi j'suis déjà foutu de toute façon, y a déjà un truc qui s'est éteint en moi en même temps que ce foutu junkie. Pas elle. Et j'veux pas qu'elle ressente tout ce que je ressens à l'heure actuelle. Mais quand elle comprend, sans grande surprise, elle s'oppose à ma décision. D'une certaine façon, ça me rassure sur le moment. Mais une partie de moi a déjà accepté cette fatalité et Rosa ne fait que repousser l'inévitable. J'aimerais me tromper, j'aimerais tellement. Mais je n'ai pas la force d'avoir de l'espoir. Encore moins la force d'affronter la désillusion qui risque de survenir ensuite. J'ai assez enduré cette semaine, je veux juste en finir.

Inerte, je la regarde faire. Elle s'affole, s'agite, parle, appelle les secours - en vain - et tente même de soigner le mec. Mais ce dernier ne fait que geindre encore plus fort, échappant même quelques cris de douleur lorsqu'elle tente d'arrêter les saignements. Les bras ballants, l'arme me brûle les doigts. Je reste immobile, je comprends qu'elle ait besoin de tenter. J'avais besoin de ça aussi, pour ne pas regretter ensuite. Mais le gars se tord de douleur, chiale et supplie encore. Il n'y croit plus lui non plus. La sonnerie sur haut-parleur devient vite une source d'angoisse et mon pouls s'accélère. J'ai l'impression que le bruit augmente à chaque sonnerie et bientôt ça vient me vriller les tympans. Je serre les dents, un peu désorienté. Je l'entends à peine me demander de l'aide, je ne réagis même pas. La sonnerie continue de m'obséder, l'impression que mon palpitant sursaute à chaque fois. Ça remplis toute ma boite crânienne et je sens ma patience et mon faux-calme s'effriter progressivement. —  Ça va aller. T’as pas à faire ça, t’es pas obligé de faire ça. T’as pas à faire ça, t’es pas comme ça. Et les mots sont trop durs à encaisser. Je ferme les yeux et pince les lèvres, avant de venir prendre mon crâne entre mes mains. Tais-toi, tais-toi putain. Elle sait pas elle. Et j'veux pas qu'elle sache. Alors je m'empêche de péter un plomb, de dire quoi que ce soit qui pourrait lui laisser entendre que peut-être que si, j'suis bien comme ça. Ce qui aurait dû n'être qu'un simple accident pour sauver la vie d'AJ a terminé en meurtre. Je revois encore l'état du gars. Ses yeux exorbités, similaires à ceux du mec que Rosa s'acharne à vouloir sauver. Je revois son corps tordu dans des angles inhumains. Et je nous revois encore nous accorder d'un simple regard pour déterminer que sa vie valait moins que les nôtres. On a même pas hésité, ça nous a pris une demi-seconde. Et même si je n'ai pas pu le faire, même si c'est AJ qui l'a achevé, j'étais là, j'étais d'accord et j'ai rien fait pour l'empêcher. Bien au contraire. C'est ce que je voulais. Et je me souviens encore du poids qu'il pesait quand on la déplacé pour le jeter dans la rivière. Je me souviens de son corps disloqué qui craquait entre mes doigts. Du sang qui se déversait derrière lui. De la chaleur de son corps entre mes paumes. J'me souviens de tout, avec beaucoup trop de détails. Et tout ça me refile un haut le cœur terrible. Je renifle et rouvre les yeux, dans un état second. Ne supportant plus la sonnerie, je vrille. Je fonce vers le téléphone, l'attrape et le balance à travers le potager dans un excès de rage, je perds complètement pied. Puis je me retourne et sans réfléchir, je tends le bras, enclenche la gâchette, vise la tête et tire. Ça m'a pris deux secondes à peine.

J'ai le souffle coupé.

Je reste stupéfait, en état de choc, sidéré. Le bras tendu, les muscles crispés. La bouche entrouverte, comme si je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer. Comme si c'était quelqu'un d'autre qui l'avait fait. Mais le bruit du coup de feu a eu le mérite de calmer ma transe. Et j'ai subitement l'impression que tout est si silencieux d'un coup. Trop, silencieux. Je reprends mon souffle d'un coup, bruyamment, et mes poumons s'embrasent. Je me mets à trembler de la tête aux pieds et je deviens incapable de tenir l'arme. Celle-ci tombe lourdement au sol, entre deux salades. Je recule de deux pas, complètement abasourdis. Je cligne des yeux de façon frénétique et je viens placer une main sur mon thorax, comme si j'avais du mal à respirer. Mes yeux se gorgent de larmes et j'suis incapable de les poser sur Rosa. J'veux pas l'affronter. Je n'imagine même pas dans quel état elle doit être ni la peur qu'elle a dû ressentir au moment ou le coup est parti. Je respire de plus en plus vite, de plus en plus fort, visiblement au bord de la crise de nerfs. Je viens essuyer mon visage et je réalise que je suis en sueur. Bégayant, je reprends enfin la parole. — Je-... faut qu'on s'tire. J'ai la voix basse et hésitante, chargée d'émotions violentes. Je panique en réalisant que je n'ai plus l'arme dans la main. Je me mets à quatre pattes et commence à tâtonner le sol à l'aveugle, on ne voit pas grand chose ici, Delray est particulièrement mal éclairé. J'essaye de ne penser à rien pour m'empêcher de péter les plombs. Mais sous ma peau, c'est le chaos. J'ai l'impression de me consumer de l'intérieur.
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MessageSujet: Re: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyDim 25 Aoû - 23:47

Elle refuse de croire que ça finira comme ça. Que Nino devra abattre un homme alors qu’il était venu chercher de quoi se nourrir, comme elle. Rosa cherche bien toutes les excuses possibles pour justifier qu’on l’épargne, qu’on retarde l’échéance en attendant une ambulance qui n’arrivera pas. Elle tente de stopper des saignements aux origines trop diverses et nombreuses pour qu’elle ses gestes puissent avoir une quelconque efficacité. Nino semble plus résigné que lui mais il le fera pas, il peut pas le faire. Parce que la gamine refuse de croire qu’il en soit capable, qu’il puisse si rapidement décider du destin de la vie d’un homme. Peut-être que ses chances de survie étaient nulles, mais appuyer sur la gâchette était une sanction définitive, une décision sans retour en arrière possible. Alors elle préfère se voiler la face, ce qui est ce qu’elle sait faire de mieux, prétendre qu’il est encore possible d’arranger les choses, même quand ses mains baignent dans le sang, même quand les gémissements de douleur du blessé sont de plus en plus intenses. Et même quand elle veut pas l’admettre, il y a une part d’elle qui voit Nino partir en vrille. Elle voit bien qu’il est partagé, torturé, qu’il sait pas forcément comment agir. Ce qu’elle voit pas venir, c’est son téléphone qu’il envoie à travers le potage. Elle a pas le temps de réagir.

Il tire.
Elle sursaute.

Rosalia met quelques secondes à comprendre ce qu’implique ce coup de feu. Son regard quitte Nino, se pose sur l’inconnu qui n’émet plus le moindre son. Plus de pleurs, plus de gémissements de douleur. Rien. Rien que des yeux entrouverts qui semblent la fixer. Des yeux sans vie, sans la moindre expression. Regard qui s’abaisse sur ses mains à elle, toujours posée sur le corps. Corps qui bouge plus. Elle sent plus la cage thoracique se gonfler sous l’effet de la respiration saccadée du blessé.

Il est mort. Elle retire ses mains avec précipitation, comme si le cadavre l’avait brûlé quand elle réalise.

Il est mort. Nino l’a achevé.

Et ça tourne en boucle dans sa tête, même s’il y a encore une partie d’elle sonnée, qui refuse de croire que c’est réel. Regard encore rivé sur le corps inerte, respiration qui s’accélère et palpitant qui s’emballe alors que tout la heurte. C’est la voix de Nino qui la sort brièvement de son état de choc, tête qu’elle lève vers lui. Il faut qu’ils partent, sans doute. C’est ce qu’il y a à faire, parce que même avec l’esprit embrouillé, elle sait bien qu’ils feraient les coupables parfaits si les flics arrivaient, qu’ils chercheraient pas à comprendre en voyant deux latinos sur les lieux du crime. Mais en même temps, ils n’auraient pas tort, cette fois. Parce que ce sont eux les meurtriers, pas vrai ? C’est Nino qui a tiré, mais elle a l’impression d’être aussi coupable que lui.
Mais ils doivent bouger. Idée fixe en tête quand elle voit Nino s’affairer et elle se rappelle brièvement de son portable, qu’elle devrait probablement récupérer. Tremblante, la gamine se redresse, positionnant correctement son sac à dos, manque de trébucher sur le corps qu’elle enjambe maladroitement. Elle voit pas grand-chose mais elle retrouve le portable qui n’était pas parti si loin que ça, heureusement pour elle. Elle revient vers Nino, qui a pas encore trouvé l’arme et elle réalise qu’ils peuvent pas partir tant qu’ils ne l’auront pas, à cause des empreintes. Du moins, elle, elle pourrait partir. Elle est quasiment sûre que Nino la balancerait pas, et maintenant qu’elle a récupéré son portable, plus rien ne la relierait à la scène. Mais Nino, lui, serait probablement dans la merde, si l’arme était retrouvée, ses empreintes identifiées. Alors elle cherche avec lui. Gestes automatiques, elle a pas l’impression d’être maîtresse de son corps, à croire que celui-ci ne faisait qu’accomplir une série d’actions visant à la protéger. Elle va un peu plus loin, tâtonne quand ses mains tombent sur un objet métallique. Du bout des doigts, elle prend l’objet du délit, sans savoir quoi en faire. Finalement, elle s’empresse de l’enfouir dans son sac à dos, initialement prévu pour contenir ses légumes. Puis, elle retourne vers Nino. « C’est bon je l’ai. » Elle tient pas en place, agitation qui se manifeste par ses doigts qui triturent nerveusement les sangles de son sac. « Dans mon sac. On y va ?» Elle lui laisse pas le temps de répondre que déjà, elle part. Elle a l’impression d’étouffer, a chaud d’un coup, pense qu’il faut simplement mettre le plus de distance possible entre les jardins et elle.

Alors elle avance. Mais Rosalia se sent faiblir au fil des pas, mécanisme de défense qui semble lâcher au fur et à mesure. Ils marchent pendant peut-être trois, quatre minutes. Et ça devient trop à nouveau, impression que son cœur va exploser tant il tambourine contre sa cage thoracique. Elle ouvre sa veste dans l’espoir vain de se sentir moins étouffée mais rien ne marche. Elle tourne dans la première ruelle, s’appuie contre le mur et se penche, respiration haletante. C’est l’adrénaline qui redescend, la réalisation de ce qui est arrivé ce soir. Vie arrachée sous ses yeux. Ses yeux, vides d’expression, lui reviennent en tête. Puis, son regard tombe sur ses mains toujours ensanglantées, énième preuve de ce qui est arrivé. Palpitant qui se serre et elle déglutit, finit par vomir le peu de nourriture avalée dans la journée.

Une fois qu’elle a l’impression d’avoir tout évacué, elle se redresse, s’appuie contre le mur. « Putain pourquoi t’as fait ça ? » qu’elle demande, l’estomac encore retourné, les sanglots à peine réprimés. Elle frotte ses mains frénétiquement sur son jean, tentative désespérée de faire disparaître le sang mais elle arrive à rien, fait que l’étaler plus encore. Elle abdique, relève la tête vers Nino. Et maintenant ?
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Nino Ernaez
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(intrigue) étoiles vagabondes (nino) 13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : L'allure maigrichonne mais les muscles tendus de nervosité, un sourire à décrocher des coeurs et parfois, dans son ombre, une petite poule qu'il promène en laisse.
judas
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MessageSujet: Re: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyMar 17 Sep - 10:08

J'essaye de ne plus penser, ne plus réfléchir. J'ai éteint mon cerveau, sinon je vais craquer. Je suis passé en pilote automatique, pour ne surtout pas me laisser déborder par les émotions. Faut tout que j'enterre, au moins jusqu'à ce que je sois seul chez moi. Plus de Rosa, plus de témoins. Et là, j'aviserai. Mais en attendant, faut tenir le coup. J'essaye de maitriser les tremblements de mon corps, mais j'ai du mal. On dirait que quelqu'un me secoue en continu, ça m'épuise. Je tâte le sol à la recherche de ce putain de flingue sans parvenir à le trouver et ça fait monter une certaine angoisse. J'peux pas partir sans, c'est trop risqué. Même si j'suis pas fiché et qu'a priori mes empruntes ne leur servaient à rien pour l'instant, j'sais pas de quoi demain est fait. Une bête arrestation pour un truc mineur, mes empruntes relevées, analysées et j'suis foutu. Va donc expliquer à des flics que t'as rien fait de mal. Que t'as juste exécuté la dernière prière d'un condamné à mort. Que les secours répondaient pas. Que c'était la folie. Que j'avais pas d'autres choix, que finalement c'était même extrêmement humain ce que j'avais fait. Abréger ses souffrances, ne pas le laisser agoniser. J'me répète ça en boucle pour me rassurer, me calmer. C'est pas comme avec le junkie. Il allait déjà mourir, il l'a demandé, d'une certaine façon on peut dire que je l'ai sauvé. — C’est bon je l’ai. Je sursaute un peu en entendant sa voix, comme si j'avais oublié où j'étais et qu'elle était là. Je relève les yeux vers elle, même si je la distingue mal dans la pénombre. Je ne bouge plus, ne comprenant pas tout de suite ce qu'elle me dit. J'ai le cerveau qui tourne à l'envers. — Dans mon sac. On y va ? Les connexions se font enfin et j'me relève aussitôt, essuyant mes mains pleins de terre sur mon jean avant de lui emboiter le pas. Elle ne m'a pas attendu, elle trace devant, fuit la scène d'horreur aussi vite que possible. Je la comprends, moi aussi je voudrais pouvoir être à des milliers de kilomètres de là. J'oublie que je suis venu en voiture et je me mets à trottiner derrière elle pour la rattraper. Une fois à sa hauteur, je me calque à son rythme, pas robotisés, je fixe devant moi, le regard vide. J'avance à l'aveugle, tout droit, sans réfléchir au meilleur trajet à emprunter. Je veux juste partir.

D'un seul coup, je capte qu'elle n'apparait plus dans mon champ de vision sur le côté. Je ralentis, tourne la tête, la cherche du regard. Elle a bifurqué dans une petite ruelle, elle craque. Je m'arrête, l'observe de là où je suis pendant quelques secondes, ne sachant pas quoi faire. J'ai déjà du mal à me gérer moi-même à cet instant, j'suis pas certain d'avoir les épaules pour la gérer elle aussi. Je serre les dents, sérieux. C'est de ma faute tout ça, j'ai craqué comme un con. J'aurais dû l'obliger à partir. Elle n'aurait pas du voir, pas savoir. Alors j'inspire un grand coup, enterre encore plus tout ça et je m'approche d'elle pendant qu'elle se vide sur le trottoir. Je viens me frotter le visage nerveusement, passe ma main à plusieurs reprises sur ma bouche puis à l'arrière de mon crâne, trahissant mon instabilité actuelle. Le cœur qui palpite, le front et les tempes qui transpirent un peu. Je viens m'appuyer sur le mur, pas très loin d'elle et j'attends qu'elle se remette un peu. Je me contente de fixer le vide, ultra concentré pour tenter de tuer toutes les pensées néfastes qui m'assaillent. — Putain pourquoi t’as fait ça ? Je ne la regarde pas, je ne bronche même pas. Je reste inerte, extrêmement froid. Presque absent finalement. Et je finis par répondre machinalement. — Pour l'aider. C'est ce qu'il voulait putain. — J't'avais dit de partir. Si elle m'avait écouté au lieu de s'entêter, on en serait pas là. En tout cas, pas elle. Je passe ma langue et mes dents sur mes lèvres, songeur. Je tourne finalement la tête vers elle, les yeux vidés d'émotion. Et c'est là que ça fait tilt. Je me redresse subitement, me décollant du mur. — Putain ! Ma caisse ! Je me précipite vers le bout de la ruelle et m'arrête, fixant le chemin déjà parcouru, plaçant mes mains à l'arrière de mon crâne, dégouté. J'peux pas la laisser là-bas. Trop risqué. Sans réfléchir, je tends un bras vers Rosa pour lui faire signe de ne pas bouger de là. — J'reviens, attends-moi ! Je n'écoute pas sa réponse, j'suis déjà partie en courant. Je trace jusqu'à ma voiture, les poumons en feu, un sentiment de malêtre qui augmente au fur et à mesure que je m'approche du lieu. Une fois sur place, je fais tout pour ne surtout pas regarder dans cette direction. Je sors les clés de ma poche, les mains qui tremblent un peu et je rentre rapidement dans ma voiture. Je ne prends même pas la peine de m'attacher, je me contente de démarrer en trombe et d'effectuer un demi-tour comme un sauvage, pressé de partir de là. Je remonte la rue principale et pile devant la ruelle où Rosa m'attend toujours. J'suis soulagé qu'elle n'en ait pas profité pour se tirer. J'ouvre la portière du côté passager et gueule pour attirer son attention. — Monte ! J'agite ma main frénétiquement pour l'inciter à se dépêcher et dès qu'elle s'est assise, je redémarre et me casse d'ici.

Je réfléchis à toute vitesse et finis par emprunter une route qui nous fait sortir de la ville. — Faut qu'on s'en débarrasse. Mais pas ici. On va trouver un truc dans un bled à côté. Un truc paumé. Et je suis désolé pour elle, elle aurait probablement préféré que je la ramène chez elle pour qu'elle puisse se nettoyer de tout ce sang, se changer, se coucher, tout oublier. Mais j'ai besoin d'elle, même si je ne veux pas l'admettre. Je descends en direction du Lac Erie, y aura personne là-bas et ce n'est pas trop loin. On trouvera bien un moyen de le faire disparaitre une fois sur place.

Je vais le plus au sud possible du lac, emprunte un des petits chemins "côtier" et finis par garer la voiture dans un endroit paumé. On n'y voit rien, alors je laisse la voiture tourner et les phares allumés. Je souffle, les mains crispées sur le volant. Finalement, je tourne la tête vers elle, tente de garder tout mon self-control. — Sors le flingue. Faut le nettoyer pour enlever nos empreintes et faut le tenir avec un tissu. On va trouver un système pour l'envoyer couler au fond du lac. Je cherche son regard, comme pour lui laisser l'occasion de s'y accrocher et d'y trouver le courage et la force qui pourraient lui manquer. Elle a l'air vraiment secouée par tout ça et je m'en veux terriblement. Mais je verrai plus tard pour les regrets, pour l'instant, faut qu'on se dépêche.
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Rosalia Flores
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MessageSujet: Re: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyVen 11 Oct - 23:43

C’est l’instinct de survie qui prend le dessus, pousse Rosalia à agir alors qu’elle n’avait qu’une envie : s’écrouler. Pourtant, elle arrive à retrouver l’arme qu’elle planque dans son sac avant de marcher quelques minutes, sans savoir où elle va ni savoir ce qu’elle pourra bien faire ensuite. Elle est pas comme ça, Rosa. Elle fait pas partie de ces personnes qui arrivent à garder la tête froide quand tout part en éclat. Elle, elle préfère hurler, crier, paniquer, se laisser entraîner par d’autres bien plus calmes qu’elle. Pourtant, elle reste étonnamment calme. Calme qui ne dure qu’un temps. Elle finit par craquer, l’adrénaline qui redescend, les conséquences de cette soirée qui tombent soudainement sur ses frêles épaules. La réalisation qu’un homme est mort – et si cet homme avait une famille ? Et s’il avait une femme, des enfants qui attendaient son retour ? Elle se rend compte qu’ils ont tué un homme et elle ne sait même pas son prénom, rien. Pensées trop nombreuses qui lui retournent l’estomac. Nino, qui déclare l’avoir aidé. Peut-être qu’il avait raison, peut-être que c’était la chose à faire pour éviter qu’il ne souffre trop. Mais c’était allé bien trop vite. Et Nino avait décidé pour elle. Il avait appuyé sur la gâchette, sans prévenir. Et Rosa devra faire avec ce geste lourd de conséquences désormais. «  J’allais pas te laisser seul. » Et ça lui donne presque envie de rire. Il savait clairement mieux qu’elle ce qu’il faisait alors au final, sa présence avait été inutile. Elle ne l’avait pas aidé, ne l’avait pas soutenu. C’était sur lui qu’elle s’appuyait à nouveau, sur lui qu’elle comptait pour dicter ce qu’ils devraient faire ensuite. Elle fronce les sourcils en le voyant s’affoler, met quelques instants à comprendre qu’il était venu en voiture, preuve directe qu’il avait été sur les lieux du crime. Elle a le temps de rien, Rosa, que déjà, il part la récupérer en lui demandant de rester. Qu’est-ce qu’elle pourrait faire d’autre, de toute façon ? Elle avait encore l’arme dans le sac, les mains pleines de sang et pas la moindre idée de ce qu’il faudrait faire maintenant. Elle a juste envie de hurler, de tout retourner parce qu’elle comprend pas. Elle comprend pas pourquoi faut encore qu’elle se retrouve dans une situation aussi merdique, à croire que sa vie n’était pas assez minable comme ça. Mais attirer l’attention en hurlant n’était probablement pas la chose à faire actuellement. Quelques sanglots lui échappent, crise qui menace de se manifester à chaque instant. Elle pense aux risques, à tout ce qui pourrait arriver de mal. Parce qu’elle comprend enfin, Rosa, que rien se passe jamais comme prévu, que tout finira toujours par s’effondrer. Sauf qu’elle peut pas se permettre de réellement craquer, pas alors qu’ils fuient les lieux d’un crime. Alors, elle se met à compter. Dans le désordre, suite de nombres illogiques qui finissent par la calmer peu à peu à peu. Elle avait lu il y a quelques semaines qu’en cas de crise, essayer de compter dans le désordre obligeait le cerveau à se concentrer sur autre chose. Elle avait déjà essayé avec succès et cette fois, ce fut encore le cas. Peu à peu, sa respiration se calme, retrouve un rythme régulier. Il faut qu’elle tienne bon. Encore un peu, au moins, jusqu’à ce qu’elle soit rentrée, que tout ça soit réglé. Heureusement pour elle, Nino arrive, l’incite à se dépêcher et c’est ce qu’il faut – qu’elle reste en action, qu’elle ne pense pas au corps sans vie laissé derrière eux, ou du moins, pas à ça seulement. Réussir à effacer toutes les traces, c’est ça la priorité, celle qui écrase ses remords et ses angoisses, au moins quelques heures encore. Parce qu’apparemment, ils vont pas encore rentrer, tête qu’elle tourne vers lui aussitôt quand Rosalia l’entend parler de la suite des évènements. Elle en avait presque oublié l’arme coincée au fond de son sac, de cette preuve ultime qui pouvait les lier à tout. Elle aurait voulu dire stop. Tout laisser tomber, balancer l’arme dans une benne quelconque en espérant que jamais personne ne la trouve. Mais même dans son état, elle sait que ce serait trop risqué. Alors elle hoche la tête avant d’observer le paysage défiler sous ses yeux sans prêter attention à leur destination. De toute façon, elle a renoncé au contrôle, même partiel, sur cette situation depuis que le coup de feu a retenti. Elle ne fait qu’agir mécaniquement mais surtout, elle ne fait que se fier à Nino. Parce qu’il sait mieux qu’elle comment s’en sortir – et ça l’interpelle, toutes ces petites choses qui s’ajoutent, cette façon si froide qu’il a eu de tirer en hésitant à peine, l’impression qu’elle a qu’il sait un peu trop ce qu’il fait. Questions qu’elle ne manquera pas de soulever. Mais pas ce soir, ils ont plus urgent à régler.

Enfin, ils se garent et seulement alors remarque-t-elle qu’ils se trouvent près du lac. Plutôt logique, finalement, les armes et cadavres sont souvent balancés dans des points d’eau comme celui-ci dans les séries débiles qu’elle regarde parfois. C’est finalement le regard de Nino qui la rassure, Nino sur qui elle s’appuie encore une fois et pour la pire des situations – leurs disputes lui semblent bien lointaines à ce moment. Sans rien dire, elle ouvre son sac, en sort l’arme qu’elle tient du bout des doigts, comme si elle avait peur qu’un nouveau coup ne retentisse rien qu’en la tenant. Elle lui tend avant de fouiller son sac à la recherche d’un morceau de tissu qui pourrait leur servir. «  j’ai rien à part… Un gilet à Felix. » qu’elle dit en montrant le bout de tissu oublié dans son sac depuis quelques jours. Réflexion courte avant qu’elle n’ajoute. «  J’pense pas que ce soit une idée géniale d’utiliser ça, en fait. Enfin si on a pas le choix, ok mais.. Tu dois bien avoir un bout de tissu qui traîne ? Dans ton coffre p’tête ? » Et c’est même pas le fait d’utiliser un vêtement de son fils pour dissimuler une arme du crime qui la peine, mais plutôt l’éventualité qu’on retrouve une trace d’ADN, quoi que ce soit qui pourrait aider à remonter jusqu’à elle – égoïsme brutal. De toute façon, c’est pas comme si Felix allait le savoir un jour, pas vrai ? Alors pourquoi elle s’en soucierait ? Rosa sort de la voiture, laisse Nino chercher le véhicule pour un autre chiffon. Faut qu’elle s’occupe, qu’elle aide à trouver quelque chose qui les aiderait à s’en sortir. Finalement, quelques pas à peine à scruter le sol et elle s’abaisse, ramasse des cailloux qu’ils pourraient utiliser. « Si on met ces cailloux dans le tissu et qu’on le ferme autour de.. du truc, ça suffirait pas à la faire couler ? » Elle sait pas ce que ça vaut, la latina, mais Nino saura probablement si son idée est nulle ou pas. Elle continue à examiner les alentours en s’aidant de la lumière offerte par la voiture. « Tu crois que ça suffira ? On sait même pas si on a rien laissé traîner là-bas ou.. Ou p’tête que quelqu’un nous a vu sur les lieux sans qu’on l’capte ! » Elle sait pas d’où ça sort, nervosité qui, une fois l’adrénaline envolée, l’incite à parler pour pas totalement perdre pied. Et sans doute que la réponse à cette question lui plaira pas, n’arrangera pas son état, ne calmera pas ses mains tremblantes ou sa gorge nouée sous l’effet de larmes qui menacent de la faire suffoquer à chaque instant. Ca fera rien de tout ça, mais ça restera mieux que le silence pesant et les pensées trop bruyantes qui l’accompagne.
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Nino Ernaez
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MessageSujet: Re: (intrigue) étoiles vagabondes (nino)   (intrigue) étoiles vagabondes (nino) EmptyLun 2 Déc - 12:29

J’allais pas te laisser seul. Elle aurait pu pourtant. On ne peut pas dire que notre relation soit au mieux de sa forme et ça fait des années que ça dure maintenant. Elle aurait très bien pu me planter là, péter un plomb contre moi et se tirer en me gueulant qu'elle ne voulait plus me voir après ce que je venais de faire. Mais non. Elle est là, elle est restée. Je dois bien reconnaitre que j'ai du mal à comprendre pourquoi exactement. Mais je n'ai clairement pas l'intention de lui poser la question, je vais me contenter de profiter de cette occasion qu'elle nous offre. C'est vrai que ça me réchauffe le cœur, mais je ne le montre pas. Et de toute façon, je n'ai pas le temps de m'étaler là-dessus parce que je réalise très vite que j'ai oublié ma caisse là-bas.

Après avoir récupéré la voiture, on fait le trajet jusqu'au lac en silence. L'ambiance est pesante et je jette régulièrement des petits regards dans sa direction. Elle est nerveuse, fixe le paysage qui défile avec une appréhension presque palpable. Je serre les dents et inspire bruyamment, les épaules tendues et la nuque douloureuse, comme si je portais tout le poids de ma culpabilité. Je suis soulagé qu'on finisse enfin par arriver, j'ai besoin de me remettre en mouvement. L'inertie me tue, je cogite beaucoup trop et ce n'est pas bon. Mais alors, pas du tout.

On sort de la voiture pendant qu'elle tourne encore et j'explique a Rosa la suite du plan. Elle me rejoint et sort du bout des doigts l'arme, comme si le bout de métal allait la brûler ou se retourner contre elle. Je l'attrape sans mettre trop de pression non plus, histoire d'éviter que mes empreintes s'impriment encore plus sur le manche. Je la regarde fouiller dans son sac avec un œil attentif, et elle finit par extirper à moitié un petit gilet de bébé. — J’ai rien à part… Un gilet à Felix. Parfait, ça fera très bien l'affaire. Je m'apprête à tendre la main pour l'inviter à me donner le bout de tissu mais elle enchaine déjà, me coupant dans mon élan. — J’pense pas que ce soit une idée géniale d’utiliser ça, en fait. Enfin si on a pas le choix, ok mais.. Tu dois bien avoir un bout de tissu qui traîne ? Dans ton coffre p’tête ? Je me ravise et mon bras reste sagement le long de mon corps. Je la dévisage brièvement avant de détourner le regard, comprenant plus ou moins sa réticence. Elle a peur, ça crève les yeux. Mais est-ce que je peux lui en vouloir de ça ? C'est normal après tout. Je fais une petite moue compréhensive et je hausse les épaules. — Ouais... j'vais regarder si j'trouve un truc. Je glisse l'arme entre ma peau et mon pantalon pour la caler et me libérer les deux mains le temps que je fouille ma caisse. Et pendant que je vérifie la boite à gant, les portières et le coffre, Rosa s'agite un peu derrière moi. — Si on met ces cailloux dans le tissu et qu’on le ferme autour de.. du truc, ça suffirait pas à la faire couler ? Je peste un peu, alors que tout ce que je trouve ce sont des emballages vides, des trucs de Beni et des restes de fast-food. Je réponds un peu vaguement. — Ouais, ouais, bonne idée, on va faire ça. En réalité, c'est vraiment une bonne idée et de toute façon, on n'a pas trop d'autres options. On doit improviser avec ce qu'on a. Je finis par me rendre à l'évidence : j'ai pas de chiffons, ni quoi que ce soit d'autre. Je referme le coffre en le claquant bruyamment dans un geste agacé. — Tu crois que ça suffira ? On sait même pas si on a rien laissé traîner là-bas ou.. Ou p’tête que quelqu’un nous a vu sur les lieux sans qu’on l’capte ! Ça y est, elle se met à paniquer. Va falloir que je gère ça aussi. Je mets ma propre panique en sourdine et ce n'est pas évident, parce que je réalise subitement que j'ai oublié le sac de tissu que m'avait donné ma mère pour ramasser les légumes et que j'ai laissé tomber probablement pas très loin du cadavre. Putain. J'ai envie de m'agiter dans tous les sens aussi, de remonter dans la voiture et de foncer là-bas. Mais faut surtout pas que je le montre, sinon Rosa va faire un AVC. Je m'approche d'elle, l'air imperturbable. — Rosa, t'inquiètes, on a rien oublié et y avait personne. C'est Delray putain, y a jamais personne. Je m'arrête devant elle et saisis son visage entre mes mains pour la forcer à se concentrer. — Il va rien nous arriver, c'est promis. Quelle promesse à la con, comme si j'avais le moindre pouvoir dessus. Mais qu'importe, tout ce que je veux c'est la calmer et la rassurer. Je relâche son visage, soupire et finis par l'attirer contre moi pour l'enlacer. Un bras autour de ses épaules, une main à l'arrière de sa tête, je pose mon menton sur le sommet de son crâne. Je respire tranquillement, pour essayer de lui communiquer un mood plus apaisé. Quand je la sens se détendre un peu je la relâche doucement et m'écarte. Je passe une main sur mon front, un peu emmerdé. — Bon, par conte, j'ai rien trouvé dans ma caisse. Mon regard se baisse vers son sac où se trouve le gilet de Felix, puis remonte jusqu'au sien. Et je capte aussitôt que cette idée ne l'emballe vraiment pas. Elle est inquiète et indécise. Je ferme les yeux une seconde. Après tout, c'est de ma faute tout ça, pourquoi est-ce qu'il faudrait que je la même à tout ça encore plus ? Alors avant qu'elle finisse par se dévouer et me donner le vêtement je me mets en mouvement. Je retire mon t-shirt dans des gestes saccadés et nerveux. — Trouve moi plusieurs gros cailloux s'te plait. Que j'ordonne un peu sèchement. Je sors l'arme et l'essuie avec soin avec mon propre t-shirt. Et je tente de me rassurer comme je peux en me disant que a priori, y a pas de raisons pour que les flics viennent ratisser le lac dans les jours à venir. Et si jamais un jour quelqu'un venait à le trouver, l'eau aurait probablement tout fait disparaitre depuis longtemps. Quand elle me donne les cailloux je fourre tout au centre avant de rabattre les côtés et de tout nouer très fermement ensemble. Je tire dessus le plus fort possible, pour ne pas que le tissu se détende et se dénoue. Puis je me redresse et marche jusqu'au bord du lac.

Ok, et maintenant ?

J'peux pas me contenter de le balancer dans la flotte, il va se retrouver sur la berge en un rien de temps et à cette période de l'année pleins de gens viennent se baigner. Non, faut que j'aille le lâcher le plus loin possible pour être sûr qu'il coule à pic dans un endroit profond où personne n'ira le chercher. Mes épaules s'abaissent et je soupire longuement. Je regarde autour de nous dans l'espoir qu'une barque traine dans le coin, mais sans grande surprise : rien du tout. Je pose le vêtement par terre et me tourne vers Rosa. — Va t'poser dans la voiture, j'me dépêche. Je retire mon jean histoire de ne pas être trop gêné dans mes mouvements, je récupère le t-shirt rempli et je m'enfonce dans l'eau. Heureusement qu'on est en plein été putain. Mais l'idée de traverser un lac en pleine nuit ne m'éclate pas vraiment. Je nage le plus vite possible et le plus loin possible de la berge et une fois que j'estime que les phares de la voiture sont suffisamment loin, je lâche le paquet et attend un peu pour m'assurer qu'il ait bien coulé. Une fois sûr, je fais demi-tour et retourne à la voiture. Je me secoue comme je peux en sortant de l'eau pour essayer de m'en débarrasser et je frissonne un peu, l'air est froid ici la nuit et on ne peut pas dire que l'eau était chaude non plus. J'enfile mon jean malgré mes jambes encore trempées et je retourne dans la voiture. J'allume le chauffage pour tenter de me réchauffer et on repart en silence.

Je me gare en bas de chez elle et après une brève hésitation je finis par prendre la parole. — Si t'as besoin d'quoi que ce soit, ou si ça va pas... tu m'appelles, ok ? Je pose un regard un peu embarrassé sur elle, ne sachant pas trop si elle aura particulièrement envie de m'appeler moi. Dans un geste un peu nerveux j'attrape sa main entre les miennes, comme pour tenter de lui transmettre un peu de courage pour affronter les jours qui vont arriver. Je sais à quel point c'est rude. J'ai envie de la serrer contre moi, mais je suis trempé et  je n'ose pas vraiment en réalité. Je finis par relâcher sa main pour la libérer et la laisser partir. Elle doit avoir hâte de se laver et de retirer ses fringues tâchés. Dès qu'elle a disparu, je redémarre et fonce à pleine vitesse jusqu'à Delray pour tenter d'aller récupérer mon sac. Mais en m'approchant, je ralentis. Y a des lumières de flics qui se reflètent de partout sur les bâtiments qui entourent le jardin. Je m'arrête en plein milieu de la route, la bouche entrouverte, les yeux dépités. — Merde, putain... merde ! Je tape un grand coup sur mon volant dans un geste rageur avant de faire rapidement une marche arrière et de tourner à droite dans la première rue que je trouve pour m'éloigner de là au plus vite. Je me mets à trembler tout en prenant la direction de mon appartement et je m'insulte à voix haute, complètement stressé. J'essaye de me rassurer en me disant que la police n'a pas mes empreintes et qu'ils ne pourront donc pas remonter jusqu'à moi.

Ça va aller, ça va aller.
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