(arena) loathe entirely.

"Bah ouais, et pourquoi tu crois qu’c’est une bonne idée d’arrêter la voiture maintenant? Il fait nuit, il gèle, y’a du verglas sur la route, ça fait suspect, on a autre chose à foutre nan?" athéna fronce les sourcils et lui lance un regard mauvais. sa langue claque contre son palais et vaut mieux qu'elle sorte, parce que l'espace confiné lui donne envie de s'énerver encore plus. athéna aime pas quand ares lui parle mal. et ça s'est vu, que quand on lui parle mal, elle sait pas faire autrement que répondre pareil ou pire. "Non mais t’es sérieuse là? T’aurais pu fumer dans la caisse putain." non mais elle a bien le droit de faire ce qu'elle veut, non? "J't'emmerde." elle avait pas envie de rester à l'intérieur. elle voulait que la voiture s'arrête et elle restera dehors jusqu'à temps que ça aille mieux. jusqu'à temps que son cerveau se soit remis en place. et ares a pas intérêt à continuer de parler pendant ce temps, parce que ça va pas aider. "Mais tu t’entends parler Athé? Non on a plus besoin d’y aller, wow, quel soulagement hein, j’aurais du faire ça bieeeen plus tôt que ce soir, pourquoi j’ai attendu autant de temps? Quel con dis donc!" athéna souffle, exaspérée, en entendant le sarcasme qui émane de la voix de son frère. il cherche quoi en fait? à ce qu'ils s'embrouillent eux aussi? pas de soucis, y a qu'à demander. "Putain, mais j'ai jamais dit ça! Tout ce que j'dis, c'est qu'on aurait dû arrêter d'y aller y a longtemps et que maintenant, on aura plus besoin de le faire." même si, en vrai, elle est contente qu'il l'ait fait, c'est pas le moment de le dire. pas le moment d'en parler. peut-être une fois, mais les connaissant, ils en parleront juste plus jamais après ce soir, sauf s'ils ont pas le choix.

"T’aurais du m’en parler le jour où c’est arrivé déjà. Et pourquoi j’ai insisté? Oh j’sais pas, p’têtre parce que visiblement y’avait trois personnes sur quatre autour de la table qui étaient au courant et forcément, le seul qui n’est pas dans la confidence, c’est qui? Vas-y, j’te laisse essayer de deviner — attention, c’pas facile hein. Parce que putain, c’est toujours l’même qui est mis de côté. Toujours le même qui n’est pas dans les confidences. Toujours le même qu’on garde à distance." "C'est bon? T'as fini?" ça l'énerve ce qu'il dit. ça l'énerve qu'il pense qu'elle le met à l'écart. parce que c'est pas le cas, ça a jamais été le cas. putain, c'est le centre de son monde et il ose lui dire ça? mais bref, c'pas le sujet ça. non, ça a rien à voir. vaut mieux se concentrer sur la haine, c'est plus facile. "Le jour où c'est arrivé, tu venais d'être arrêté, Ares! Tu voulais que j't'appelle pour t'en parler?" athéna parle plus fort, monte dans les tours. "Et ouais, j'aurais pu t'en parler quand j'suis venue te voir, mais pourquoi faire? T'aurais fait quoi, hein? Rien, t'aurais rien pu faire, alors j'ai rien dit pour que t'aies pas à y penser et si t'es pas content, c'est pareil." il parle alors qu'il connait même pas les circonstances, c'est quoi ça? il peut pas fermer sa gueule? la laisser fumer tranquille? pourquoi il la cherche maintenant? athéna tire une taffe de forcenée sur sa clope, veut se calmer, ça marche pas. "Alors évidemment que t'étais le seul à pas être au courant, en fait. C'était pas dans le but de t'exclure et t'es vraiment trop con si tu penses ça." voilà, ça, c'est dit. connard.

"J’t'emmerde." Ah super, ça part dans les insultes direct, elle a rien d’autre à dire? Parce que toi, si, t’as pleins de trucs à dire, vu comment elle te cherche là. "Putain, mais j'ai jamais dit ça! Tout ce que j'dis, c'est qu'on aurait dû arrêter d'y aller y a longtemps et que maintenant, on aura plus besoin de le faire." Waw, c’est limite si elle est pas à deux doigts de te dire merci d’avoir planté un couteau dans les côtes de votre daron. Super la famille.

Mais c’qui te saoule le plus dans c’t’histoire, c’est qu’ils ont encore tout fait pour t’garder à distance. Parce qu’on n’en veut pas, du gamin Kaiser. Ouais non, vaut mieux qu’il reste loin, vaut mieux qu’il sache pas. "C'est bon? T'as fini?" Non, t’as pas fini. T’auras fini quand elle aura reposé son cul dans la voiture et que vous serez chez vous. "Le jour où c'est arrivé, tu venais d'être arrêté, Ares! Tu voulais que j't'appelle pour t'en parler? Et ouais, j'aurais pu t'en parler quand j'suis venue te voir, mais pourquoi faire? T'aurais fait quoi, hein? Rien, t'aurais rien pu faire, alors j'ai rien dit pour que t'aies pas à y penser et si t'es pas content, c'est pareil. Alors évidemment que t'étais le seul à pas être au courant, en fait. C'était pas dans le but de t'exclure et t'es vraiment trop con si tu penses ça." Ouais, t’es vraiment trop con Ares, blablabla. Quoi d’autre? "Bah ouais, t’aurais pu m’appeler, t’aurais pu me le dire quand on s’est vus. J’aurais fait quoi? J’pouvais rien faire? Mais Athé, tu m’prends pour qui? Tu crois qu’j’suis tout seul dans la rue?" Si elle savait qu’tu la fais suivre en permanence… Pour sa sécurité, évidemment. Principalement, on va dire. "Vous en avez pas marre de TOUS me sous-estimer? Sérieusement? C’est pas fatiguant pour vous d’jamais avoir confiance?" Tu grinces des dents, triste réalité.

Silence de ton côté, pour finalement reprendre, voix grave. "Monte dans la voiture maintenant, faut qu’on rentre." Et tu sens qu’elle reste clouée sur ses pieds, dehors. "Athéna, il fait en-dessous de zéro dehors, monte dans c’te putain de voiture." Et encore une fois, tu commences à t’énerver. Parce que faut toujours qu’elle joue la meuf têtue. "ATHÉNA FAUT RENTRER J’TE DIS!" T’élèves la voix, parce que t’es sérieux là. "Ça s’trouve ils vont aller porter plainte ok? Ça s’trouve il est mort, on sait même pas. On peut pas rester là ok, j’pas envie d’me faire arrêter. Alors monte dans cette voiture parce que j’retournerai pas en taule." Et elle a intérêt à obéir, sinon t’hésiteras pas à sortir pour aller la chercher et la faire obéir toi-même.

athéna comprend pas ce qu'il cherche, mais dans tous les cas, tout ce qu'elle sait, c'est qu'il va finir par trouver. d'ailleurs, c'est déjà le cas. en colère après lui, parce qu'il lui parle mal et qu'elle aime pas ça. prête à répondre du tac au tac à chaque fois, même si ça aide pas. même s'ils feraient mieux de rentrer et de s'embrouiller chez eux. oops. "Bah ouais, t’aurais pu m’appeler, t’aurais pu me le dire quand on s’est vus. J’aurais fait quoi? J’pouvais rien faire? Mais Athé, tu m’prends pour qui? Tu crois qu’j’suis tout seul dans la rue? Vous en avez pas marre de TOUS me sous-estimer? Sérieusement? C’est pas fatiguant pour vous d’jamais avoir confiance?" ça veut dire quoi, ses premières phrases là? et depuis quand elle le sous-estime? "C'est quoi ton problème?" bras appuyés sur le rebord de fenêtre de la voiture, elle vient le fixer. pourquoi est-ce qu'il ne dit strictement que de la merde là? il a laissé son cerveau chez les deux cons? ou comment ça s'passe? "Déjà, ça veut dire quoi, ça? T'aurais fait quoi exactement, j'comprends pas?" ouais, parce qu'elle est vraiment curieuse là-dessus, ça va sans dire. "Et ensuite, pardon? J'te fais pas confiance? Tu crois que tu parles à qui? T'es sérieux? Parce que ne pas dire que notre père m'a choke, ça veut dire que j'ai pas confiance en toi? Tu te rends compte que ce que tu dis n'a absolument aucun sens? Tu te rends compte que tu les laisses entrer dans ta tête? T'sais quoi? Ton problème, c'est que tu te sous-estimes toi-même." elle est mauvaise, athéna, pique là où ça peut faire mal. mais elle le fait aussi pour le bien d'ares, pour lui faire une petite piqure de rappel. elle quitte le rebord de la fenêtre pour se remettre droite et faire quelques pas un peu plus loin de la voiture. s'éloigner. se calmer. non, ça fonctionne toujours pas.

"Monte dans la voiture maintenant, faut qu’on rentre. Athéna, il fait en-dessous de zéro dehors, monte dans c’te putain de voiture." non. elle montera pas dans cette voiture. elle a pas envie, parce que ce sera trop de proximité et elle a trop envie de lui en mettre plein la gueule - plus ou moins gratuitement - pour le faire. "Non." qu'elle dit d'ailleurs à voix haute en plus de le penser très fort. "ATHÉNA FAUT RENTRER J’TE DIS! Ça s’trouve ils vont aller porter plainte ok? Ça s’trouve il est mort, on sait même pas. On peut pas rester là ok, j’pas envie d’me faire arrêter. Alors monte dans cette voiture parce que j’retournerai pas en taule." athéna éclate de rire, parce que vraiment, qu'est-ce qu'il faut pas entendre. "Lui? Aller porter plainte s'il est pas mort? Nan, ce serait trop facile." plutôt crever qu'aller admettre à la police que son propre fils l'a poignardé. ouais, faut pas se mentir. "Et s'il est mort, ça change quoi qu'on soit ici ou à l'appartement de toute façon?" ouais ici ou ailleurs, s'ils veulent l'arrêter ils le feront. "Et tu retourneras pas en prison. Pas pour lui." suffira juste de faire taire la daronne pour qu'il y ait zéro témoin. il a dû récupérer le couteau, pas vrai? ça veut dire qu'il y a pas de preuve. ou presque pas. non, il y retournera pas. "Et si tu parlais mieux, surement que j'serais déjà remontée dans la voiture. Mais vu que t'as décidé d'être un gros con, j'préfère attendre que tu sois plus calme." ouais, parce que c'est pas du tout l'inverse qu'elle attend. plutôt lui renvoyer la balle, c'est plus simple. et faut croire qu'ils ont tous les deux décidés d'être des gros cons ce soir vu qu'athéna préfère rester dehors pour le moment. et en vrai? c'est juste pour le faire chier. il avait qu'à pas l'énerver.

Parce qu’elle pensait qu’tu veillais pas sur elle quand t’étais en taule? Mais sérieux? Putain, tu commences réellement à en avoir marre qu’on te sous-estime constamment. "C'est quoi ton problème? Déjà, ça veut dire quoi, ça? T'aurais fait quoi exactement, j'comprends pas? Et ensuite, pardon? J'te fais pas confiance? Tu crois que tu parles à qui? T'es sérieux? Parce que ne pas dire que notre père m'a choke, ça veut dire que j'ai pas confiance en toi? Tu te rends compte que ce que tu dis n'a absolument aucun sens? Tu te rends compte que tu les laisses entrer dans ta tête? T'sais quoi? Ton problème, c'est que tu te sous-estimes toi-même." Tu lâches un petit rire amer. "Ouais, ok. T’sais quoi, t’es vraiment une connasse quand tu t’y mets." Et pour le coup, ça vient du coeur.

Sauf que maintenant, ça suffit les conneries, faut qu’elle monte dans la caisse et que vous vous barriez d’ici. Mais non, elle s’éloigne encore plus, elle marche plus loin, elle t’écoute pas quand tu la rappelles à l’ordre derrière le volant. Pire encore, elle te contredit. Alors tu hausses la voix, tu t’énerves encore. La menace de te faire arrêter qui plane sur ta tête à tout moment. Et l’autre, elle rigole. Non mais sérieux? "Lui? Aller porter plainte s'il est pas mort? Nan, ce serait trop facile." Ouais, justement, ça serait vachement facile de t’envoyer en taule — t’es son fils direct, y’a ton sang mélangé au sien, le repas de Noël et les traces de pneus de la voiture encore frais sur place. Beaucoup trop facile. D’où ton état de panique — état de panique qui se transcrit en énervement, tu le contrôles pas. "Et s'il est mort, ça change quoi qu'on soit ici ou à l'appartement de toute façon?" Mais putain, pourquoi elle dit ça? Pourquoi elle suggère qu’il est mort? "Et tu retourneras pas en prison. Pas pour lui." Ouais bah ça c’est elle qui le dit. Toi, t’en es pas vraiment convaincu. Pas du tout, même. Encore moins si vous restez plantés là. "Et si tu parlais mieux, surement que j'serais déjà remontée dans la voiture. Mais vu que t'as décidé d'être un gros con, j'préfère attendre que tu sois plus calme." Tu expires longuement l’air que contiennent tes poumons, comme si ça allait t’aider à calmer tes nerfs. Mais c’est pas le cas.

Alors tu sors du véhicule, le contournes pour aller attraper ta soeur par le bras. "Ça suffit maintenant." Tu l’entraînes fermement vers la voiture et elle se débat contre toi. Elle t’insulte, elle tape du poing contre ton torse sans qu’ça change grand chose. Agacé de son comportement, tu finis par l’agripper par les cheveux pour la faire pencher la tête en arrière afin que vos regards se croisent. Yeux noirs. T’as une tête à faire peur en plus, visage écorché de partout, mains ensanglantées, chemise tâchée. Et elle voit, que tu rigoles plus, là. "J’ai dit stop. Maintenant tu vas monter dans la voiture et on va rentrer. Teste pas mes limites, Athéna." Et quand tu vois qu’elle se débat plus trop, tu la fais rentrer dans la voiture, reclaques la porte derrière elle et remontes rapidement derrière le volant. Et tu reprends de suite la route vers votre appartement.

Silence de plomb dans la voiture, heureusement qu’il y a la radio en fond. Elle a compris, Athé, qu’t’allais vriller si elle continuait. Elle est têtue, mais elle sait reconnaître quand ça devient dangereux. Et tu finis par te garer devant votre immeuble. Tu sors de la voiture et tu vas direct grimper les marches qui mènent jusqu’à votre porte d’entrée sans même te retourner vers elle.

Une fois à l’intérieur, tu pars dans ta chambre et tu claques la porte derrière toi.
Putain, mais pourquoi t’as fait ça? Qu’est-ce qui t’a pris de te servir de ton couteau comme ça? T’as pété un câble Ares, excès de rage, excès de folie qui t’a conduit à blesser autrui. Alors certes, c’est ton père — il n’en porte que le nom d’ailleurs, n’a jamais vraiment endossé son rôle. Mais justement, est-ce que c’est pas pire? Et puis, c’est quoi qui t’a poussé à faire ça? Les révélations concernant son altercation avec Athéna? Les mots qu’il a eu à ton égard? Un mélange des deux? L’envie de montrer qui était le plus fort? L’envie de prouver quelque chose? C’pas comme si son avis comptait, pourtant. À moins que… non? Putain. Putain! À trop penser, ça t’rend dingue — tu renverses ta table de chevet, l’ampoule de la lampe s’éclate en milles morceaux, tu te lèves pour donner des coups de pied dans le meuble qui n’a rien demandé. Et puis tu passes à l’armoire, tu balances toutes tes fringues par terre, tu frappes dans la Playstation qui s’écrase au sol, tu balances ton poing dans la télé accrochée au mur et tu hurles. Boucan infernal que tu crées tout seul derrière ta porte fermée. Mais t’as pas d’autre choix. Faut bien qu’ça sorte d’une façon ou d’une autre. Et c’est bien plus facile de tout retourner que de parler.

"Ouais, ok. T’sais quoi, t’es vraiment une connasse quand tu t’y mets." rien de nouveau là-dedans, ça doit être de famille. athéna se contente d'un haussement d'épaules qu'ares ne peut même pas voir. et c'est pas comme si elle pouvait dire qu'elle pensait pas ce qu'elle a dit, parce que: pas de mensonges, pas vrai? ouais, bien sûr. et elle a pas oublié qu'il avait pas répondu à ses questions, mais est-ce que c'est vraiment le moment d'aller à la pêche aux informations? surement pas.

et si ares croit qu'elle va remonter dans la voiture juste parce que monsieur lui intime de le faire en criant, ça marchera pas. pas envie de se sentir étouffée encore une fois, là tout de suite. et puis, c'est bon, il peut bien attendre deux minutes, non? merde. et pourquoi est-ce qu'il répond à rien de ce qu'elle dit? c'une blague? il joue à l'ignorance? qu'il aille se faire foutre. "Ça suffit maintenant." ah, faut croire qu'il a retrouvé sa langue du coup. elle entend la porte de la voiture se refermer et elle se tourne vers lui, qui est juste là. déjà en train de la prendre par le bras pour la forcer à monter dans la voiture. sauf que non. "Putain, mais lâche-moi." elle veut pas monter dans la voiture tout de suite, il peut pas attendre? elle le bouscule, essaie de lui faire lâcher son bras. "Lâche-moi j't'ai dit !" sourcils froncés, athéna continue de se débattre, mais ça fait rien. prévisible. mais elle a pas envie de le frapper vraiment. jamais, en fait. sauf que visiblement, ça énerve ares. qui l'agrippe par les cheveux, force athéna à pencher sa tête en arrière pour que leurs regards se croisent. fuck. le regard d'ares est sombre et elle s'dit qu'il oserait pas lui faire mal. pas comme ça. mais peut-être que si, parce que c'pas les mêmes circonstances que d'habitude. "J’ai dit stop. Maintenant tu vas monter dans la voiture et on va rentrer. Teste pas mes limites, Athéna." "Va te faire foutre." et ça vient du coeur, même si elle arrête de se débattre et qu'elle y monte de force, dans la voiture. et elle s'dit que même si elle a envie de l'incendier, encore, peut-être que c'est le bon moment d'arrêter. peut-être qu'elle devrait se concentrer sur autre chose. comme le fait qu'il va falloir qu'elle s'occupe de son visage et de ses mains quand ils seront à l'appartement. ouais, elle peut toujours essayer de penser qu'à ça. comme si ça allait marcher.

bras croisés sous sa poitrine, athéna s'contente de regarder par la fenêtre tout le reste du chemin. il veut pas parler? ok, elle non plus. et à peine arrivés devant chez moi, ares fuit limite la voiture comme si elle allait exploser. athéna s'retient, la vérité, juste parce qu'elle sait qu'il est beaucoup trop en colère. plus qu'elle - seule et unique raison pour laquelle elle se tait en fait. une fois dans l'appart, elle salue hades. ares est déjà dans sa chambre et... ça s'entend. avec perte et fracas. putain. elle s'dit qu'il va s'arrêter à un moment. sauf qu'il s'arrête pas. et c'est quand elle commence à l'entendre hurler qu'elle se dit qu'il faut qu'elle fasse quelque chose. hades la regarde, l'air de rien comprendre à ce qui s'passe. ouais, normal. elle prend une grande inspiration avant de se redresser pour aller dans la chambre d'ares. au pire, ça tourne mal. pas grave. "Ares, arrête." et c'est pas dit comme un ordre, elle parait presque calme, comparé à tout à l'heure. elle s'approche, s'dit que peut-être qu'il serait capable de la frapper, dans l'état qu'il est. mais c'pas grave. tant pis. risk worth taking. parce que même si elle a toujours de la rage dans le creux de son bide, ça empêche pas qu'elle aime pas le voir comme ça et qu'elle a envie de l'aider. elle s'arrête juste devant lui. "Faut qu'on nettoie ton visage et tes mains, d'acc?" elle essaie de dérober son attention sur autre chose, sans aucune certitude que ça va marcher. si ça s'trouve, ça aura l'effet inverse de ce qu'elle attend. et ce sera de sa faute, but oh well.

La route du retour se termine en silence total. T’as pas envie de parler, et t’as encore moins envie qu’elle te parle, pour être honnête. Elle t’a foutu en rogne, Athé. Plus que tu ne l’étais déjà. Et là? Ouais, vaut mieux te laisser seul avec tes propres démons plutôt que te provoquer.

Tu vas vite t’enfermer dans ta chambre en arrivant à l’appartement et il n’faut pas beaucoup de temps pour que la folie reprenne le dessus. La rage qui s’empare de ton corps et te pousse à tout envoyer valser sur ton passage. Tu retournes tous les meubles et tu hurles. Parce que putain, qu’est-ce qui t’a pris? Tu t’pensais pas vraiment capable de ça — surtout pas contre ton propre daron. "Ares, arrête." Voix qu’t’entends dans ton dos et tu te retournes vivement vers elle, poing levé. Menaçant, dans ton excès d’impulsivité. Et quand vos regards se croisent, tu réalises — et tu baisses la main, tu recules de quelques pas. "Me touche pas." Voix grave, tendue. Tu l’aurais pas frappée. Hein? Non, t’aimerais penser que non. Tu t’serais arrêté, tu lui aurais pas fait mal — pas à elle. À moins que?

"Faut qu'on nettoie ton visage et tes mains, d’acc?" Tu recules encore un peu plus pour t’éloigner d’elle, instaurer une certaine distance de sécurité. "Me touche pas j’t’ai dit." Tu réitères l’indication — t’as trop peur de faire quelque chose que tu pourrais regretter. Pas dans ton état normal, presque en état de choc en réalité. Alors tu recules encore, encore, encore — jusqu’à heurter le mur derrière toi. Et tu te retournes, tu viens poser ton front contre le mur, mains accrochées à l’arrière de ta nuque. "Me touche pas…" qu’tu répètes encore, en chuchotant cette fois, plus très convaincu, la voix qui se brise. Tu te laisses glisser contre le mur jusqu’à tomber à genoux, mains posées par terre.

Et tu les vois, tes mains. Rouges de sang. Et y’a la scène qui te revient en tête. Le passage à tabac, l’impression d’plus pouvoir respirer. La sensation d’être submergé, dépassé, pris au piège contre plus fort que toi. Pas envie d’être faible, pas envie d’te laisser faire. La riposte — pas assez fort pour t’sortir de là à la force des bras, t’as même pas vraiment réfléchi quand t’as attrapé le couteau. Et même si ça t’horrifie, d’te dire que t’as été capable d’aller jusque là contre ton propre sang, sur l’moment, c’était bien. Ça faisait du bien. L’impression de rendre justice. La vengeance assouvie. Mais là, y’a trop de trucs qui se bousculent dans ta tête. Trop d’émotions contradictoires qui s’entrechoquent au même moment. Et tu peux pas. La respiration qui s’accélère, les yeux embués quand tu lèves tes mains sales pour les regarder d’un peu plus près. Craquage complet.

athéna entend les meubles se briser dés que la porte de la chambre d'ares se referme derrière lui. et elle intervient pas pendant un moment, parce qu'elle se dit que ça doit lui faire du bien. que s'il casse tout, c'est que c'est nécessaire. mais c'est quand elle l'entend se mettre à crier qu'elle se dit que non, elle peut pas le laisser comme ça. alors elle entre dans sa chambre et ferme la porte derrière elle pour que hades ne rentre pas avec eux. et à l'instant même où elle lui dit d'arrêter, ares se retourne vers elle, le poing prêt à venir s'écraser contre son visage. sauf qu'il s'arrête, le fait pas, redescend le bras. et s'il l'avait frappé? tant pis. ce soir, ils sont plus vraiment à ça près, si? "Me touche pas." "J'te touche pas." répond athéna direct, les bras le long de son corps. pourtant, c'est pas l'envie qui manque. le prendre dans ses bras pour essayer de le calmer. mais elle s'dit qu'il vaut mieux que ça attende. que d'abord, faut nettoyer ses plaies. celles sur son visage et celles sur ses mains. même s'il doit en avoir d'autres autre part. "Me touche pas j’t’ai dit." dit-il à nouveau en reculant. athéna ose pas s'approcher, parce qu'elle a pas envie qu'il se braque. pas envie de l'énerver à nouveau - y a eu trop de colère pour ce soir. mais c'est dur de pas s'approcher. dur de le voir s'éloigner encore. il lui tourne le dos une fois qu'il est contre le mur, pose ses mains sur sa nuque. putain. "Me touche pas…" murmure presque inaudible tandis qu'il se laisse glisser, que ses genoux viennent toucher le sol et qu'il a l'air mal. "Ares" elle veut bien ne pas le toucher, mais elle peut rester aussi loin, athéna. c'plus fort qu'elle. elle s'approche jusqu'à venir s'asseoir derrière lui. et elle le prend dans ses bras par derrière, mains qui se joignent au niveau du torse d'ares. "J'suis désolée" elle sait pas vraiment pourquoi, mais elle s'dit qu'elle a peut-être exagéré tout à l'heure. qu'ils ont pas vécu les événements de la même manière et que de toute façon, ils voient pas leurs parents de la même manière. y a toujours eu beaucoup plus de détachement de la part d'athé que de la part d'ares. "Faut qu'on te nettoie, d'accord?" elle le relâche, vient s'asseoir juste à côté de lui pour pouvoir le regarder. et elle prend ses mains dans les siennes pour qu'il arrête de les regarder. et putain, elle aime pas le voir comme ça. elle a pas l'habitude. tristesse et colère qui se mélangent. triste, parce qu'il mérite pas. en colère, parce que c'est de la faute de leurs darons et putain, eux, ils méritent vraiment la mort. "Ça va aller, ok? J'te jure, ça va aller." promis.

Tu lui répètes plusieurs fois de pas te toucher, tout en t’éloignant d’elle. Parce que tu veux pas la blesser, tu veux pas avoir un nouvel excès de rage dont elle serait le dommage collatéral. Parce que tu l’sais qu’c’est pas à elle qu’t’as envie de faire du mal. C’est à toi-même. Le coup de poing dans la télé a suffi à la faire se dérocher du mur — mais il n’a pas suffit à raviver la douleur. Pourquoi t’as pas mal, toi? Pourquoi, physiquement, t’es pas le reflet de c’qui se passe dans ta tête? Tu préfèrerais être accaparé par tes plaies — mais à la place, c’est tes pensées qui ne cessent de te torturer. De t’accabler.

Tu tombes à genoux — c’est trop, trop de poids sur les épaules, t’arrives plus à rester debout. "Ares" Voix qui est dans ton dos, à laquelle t’essayes de te raccrocher. Mais t’arrives pas — parce que y’a tes mains toutes rouges sous tes yeux. "J'suis désolée" Ses bras qui s’enroulent autour de ton torse pour te serrer contre elle. Mais toi, t’as ton attention focalisée sur les traces du crime. Épisode psychotique qui se fraye un chemin dans ta tête confuse. "Faut qu'on te nettoie, d’accord?" Elle bouge pour se retrouver à côté de toi et toi, tu bouges pas. C’est elle qui prend tes mains dans les siennes. "Ça va aller, ok? J'te jure, ça va aller." Coeur qui bat à tout rompre, tu finis par cligner des yeux au bout de quelques longues secondes. "Faut que j’y retourne." Tu reprends tes mains en te levant. "Faut que j’y retourne, faut que j’aille voir s’il est mort ou pas." Tu sors de ta chambre, les joues mouillées, les yeux vitreux. Tu traverses le salon sans un regard pour Hades et tu sors à nouveau de l’appartement. La raison t’a quittée, dans un état d’esprit normal tu saurais qu’faut surtout pas retourner sur les lieux du crime au risque de se faire chopper à l’instant-T. Et tu la sens derrière tes pas. Tu descends les escaliers en trombe et tu repars jusqu’à la voiture, tu sors les clés de tes mains tremblantes. Difficultés à déverrouiller le véhicule et y’a Athéna qui prend ta main pour t’arrêter dans ton élan. Tu relèves enfin les yeux vers elle. Regards qui s’accrochent. Ancre. "P’têtre que j’l’ai tué Athé. Imagine j’l’ai tué… Je…" Tes poings qui se serrent à nouveau, très fort. Sans pour autant quitter son regard. Parce que c’est p’têtre la seule dernière chose qui te retient de complètement vriller.

ares se laisse tomber sur le sol et athéna aimerait bien réussir à faire ce qu'il lui demande, à ne pas le toucher, à ne pas s'approcher. sauf que c'est impossible. besoin de le prendre dans ses bras, alors elle le fait, par derrière - mais elle s'annonce quand même. et comme elle le voit pas et qu'elle arrive pas à savoir si ça aide, elle vient à côté de lui, vient prendre ses mains dans les siennes pour qu'il arrête de les regarder. pour qu'il arrête d'y penser. sauf qu'il faut croire que ça marche pas. "Faut que j’y retourne." quoi? elle comprend pas tout de suite ce qu'il veut dire, athéna. mais il dégage ses mains des siennes et se lève. "Faut que j’y retourne, faut que j’aille voir s’il est mort ou pas." "Non" c'est pas une bonne idée, pas maintenant. faut pas. elle le suit en dehors de la chambre, le lâche pas, à ses trousses tandis qu'il sort de l'appartement. "Ares, non." ça sert à rien. faut pas. c'est mort, elle le laissera pas faire. et athéna descend les escaliers aussi vite que lui, prête à s'mettre devant la voiture s'il faut pour pas qu'il parte. dieu merci il galère à ouvrir la voiture, ça laisse le temps à athéna de venir prendre sa main pour l'empêcher de réussir à le faire. et ils se quittent plus des yeux. "P’têtre que j’l’ai tué Athé. Imagine j’l’ai tué… Je…" athéna sent le poing d'ares se serrer dans sa main. et elle fait en sorte de mettre sa rancoeur de côté, pour pas que ses mots trahissent ses pensées. pour pouvoir réconforter ares sans l'enfoncer. et même si elle veut que son père crève dans d'atroces souffrances, elle veut pas qu'ares ait sa mort sur la conscience. "Tu l'as pas tué, Ares. Tu l'connais, il est coriace. Il se laisserait pas mourir aussi facilement." malheureusement, même si elle le dit pour le rassurer. avec un ego aussi surdimensionné que celui de leur père, il peut pas se laisser mourir comme ça. non, c'est impossible. "Mais t'y retourneras pas. Parce que c'est pas le moment. Surement qu'il est déjà à l'hôpital, là. Ils doivent déjà être en train de le soigner. Ça sert à rien d'y retourner. Ok, Ares?" ouais, il doit plus y avoir personne chez eux. doit rester plus que des traces de sang et des morceaux de vaisselle cassée. "J'appellerai maman demain, d'accord? Mais j't'assure que ça va aller, Ares. Il est pas mort et faut que t'arrêtes d'y penser. Faut qu'on rentre et qu'on nettoie tes plaies." elle change pas de disque, athéna, veut pas lâcher le morceau. s'dit que si elle le répète suffisamment de fois, ares finira par accepter l'idée. "Donne-moi les clés de la voiture, Ares. S'te plait." juste pour être sûre qu'il partira pas. juste pour être sûre qu'il fera pas de conneries. juste pour être sûre qu'elle a raison et que ça va aller. "J'te laisserai pas partir." détermination lisible dans son regard, mais c'est ni un challenge, ni une question de défi. c'est tout simplement un fait. elle le laissera pas partir, point à la ligne.

C’qui te paraît le plus logique là, c’est de retourner sur les lieux. D’aller voir ce qui se passe là bas. Parce que sur le moment, t’as juste voulu partir au plus vite. Tu voulais même pas voir c’qui s’était passé. La fuite, c’était le choix le plus judicieux. Sauf que maintenant, ne pas savoir c’que t’as laissé derrière, ça t’fait paniquer. Ça s’trouve il est vraiment mort. Ça s’trouve t’as tué ton propre père. Ça s’trouve y’a déjà la police à tes trousses. Ça s’trouve il va bien. T’en sais rien, en fait. Et tu préfèrerais savoir. Alors tu t’échappes de l’appartement pour aller jusqu’à la voiture, Athéna sur tes talons.

Sauf qu’tes mains tremblent tellement que t’arrives pas à déverrouiller c’te foutue voiture. Alors y’a Athéna qui t’prend la main et vos regards qui se croisent. Et là, c’est la catastrophe. Tu lui énonces tes doutes à voix haute alors que ton poing qu’elle tient dans sa main se serre fort. "Tu l'as pas tué, Ares. Tu l'connais, il est coriace. Il se laisserait pas mourir aussi facilement. Mais t'y retourneras pas. Parce que c'est pas le moment. Surement qu'il est déjà à l'hôpital, là. Ils doivent déjà être en train de le soigner. Ça sert à rien d'y retourner. Ok, Ares? J'appellerai maman demain, d'accord? Mais j't'assure que ça va aller, Ares. Il est pas mort et faut que t'arrêtes d'y penser. Faut qu'on rentre et qu'on nettoie tes plaies." "T’appelleras maman demain?" que tu répètes, un peu estomaqué. Vraiment? Elle l’appellera? Parce que t’as du mal à y croire. Mais ouais, p’têtre que ça t’apaise. Un peu. "Donne-moi les clés de la voiture, Ares. S'te plait. J'te laisserai pas partir." Tu baisses les yeux sur ta main qui tient les clés, puis tu relèves les yeux vers elle et tu les lui donnes sans broncher.

Et puis, c’est le vide. Comme si ton esprit se coupait. Puis tu regardes vers l’appartement et tu finis simplement par dire. "Je crois que je devrais prendre une douche…" Tu te passes les mains sur le front, le mal de crâne qui commence à apparaître. Et puis tu la laisses te reconduire jusqu’à l’appartement, tu la suis jusqu’à la salle de bain. Tu déboutonnes ta chemise et tu grimaces un peu. Ça y est. La douleur revient. Et en fin de compte… ouais, ça fait du bien. Comme si tu l’méritais.

comme si athéna allait le laissait partir. pour aller où? pour aller voir les dégâts? non. il y retournera pas. athéna poursuit ares dans les escaliers, compte pas le laisser filer sans le retenir. non. et à peine arrivée à sa hauteur, elle lui prend la main pour l'empêcher de faire quoi que ce soit avec les clés. et elle le lâche pas des yeux. yeux tristes - adieu la menace et la colère qui pouvaient y planer y a encore une vingtaine de minutes. non, reste plus rien de tout ça. rien de plus que les dommages collatéraux causés par un repas de famille qui a tourné au fiasco. merde. athéna balance tout un tas d'arguments pour le persuader de rester avec elle, de ne pas partir. surtout pas pour aller chez eux. ils méritent pas l'inquiétude d'ares, ni sa culpabilité. mais c'est pas le moment de lui dire ça, pas le moment de lui rappeler leur enfance. surement que ça marcherait pas. "T’appelleras maman demain?" elle entend la surprise et l'espoir qui se mélangent dans la voix d'ares. athéna hoche la tête. "Promis." et vraiment, c'est pour lui. elle sait déjà que ce coup de fil sera tragique et plein d'insultes, mais quand bien même, si ça peut rassurer ares, alors ouais, elle l'appellera. est-ce que c'est mal si elle espère que sa mère aura des bonnes nouvelles? (pas du genre 'il va bien', non, ça c'est mauvais, plutôt du genre: 'il est mort') surement que ça l'est, mais tant pis. parce que d'un autre côté, elle espère qu'il ira bien comme ça ares se sentira pas coupable. ares lui rend les clés et athéna les met directement dans la poche arrière de son jean, hors d'atteinte.

"Je crois que je devrais prendre une douche…" athéna s'retient de froncer les sourcils en entendant le vide dans sa voix. mais elle reprend sa main dans la sienne quand elles quittent le visage d'ares et elle l'emmène avec elle de nouveau dans l'appartement. direction la salle de bain. hades semble toujours aussi confus de ce qui se passe autour de lui, mais athéna n'a pas vraiment le temps de s'en préoccuper. une fois dans la salle de bain, elle ferme à nouveau la porte derrière eux. à sa tête, elle voit que défaire sa chemise lui fait mal. "Attends, j'vais t'aider." nouveau regain de colère qu'elle dissimule du mieux qu'elle peut - contre leur père. qui fait ça à son gosse? rien à foutre qu'ares ait sorti le couteau en premier, c'est leur père qui a commencé à faire des menaces. elle lui enlève sa chemise et défait la braguette de son pantalon. se défait vite fait de ses fringues à elle aussi, parce qu'elle compte pas le lâcher. "Désolée si j'te fais mal." elle le fait pas exprès, mais elle est bien obligée de le rincer. enlever le sang. nettoyer. effacer les traces pour qu'il arrête d'y penser. "On sort, j'te fais les points et après tu pourras aller dormir, d'accord?" en vrai, elle lui laisse pas vraiment le choix, elle l'avertit juste. elle lui passe une serviette après avoir arrêté l'eau tandis qu'elle en cale une autour d'elle avant d'attraper tout le matériel nécessaire. "Tu sais que je t'aime, Ares? Peu importe ce qui arrive, ça changera pas, tu le sais ça, pas vrai?" parce que s'il n'arrive pas à s'aimer complètement lui-même, c'est pas grave, elle le fera pour deux. mais faut bien qu'il le sache.

Ouais, finalement, le seul truc que tu sors au bout de quelques instants, c’est qu’il faudrait que tu prennes une douche. Truc pas très logique quand on voit l’épisode psychotique duquel tu viens tout juste de sortir. Finalement, Athéna t’entraîne à l’intérieur de l’appartement, hors du froid hivernal, jusqu’à la salle de bain. Tu commences à déboutonner ta chemise mais tu grimaces un peu, la douleur des coups revient tout doucement. "Attends, j'vais t’aider." Et tu baisses les bras directement, tu la laisses entièrement faire. Chemise qui tombe par terre puis elle défait ton jean et ton boxer. Elle aussi elle se déshabille, mais t’y fais pas vraiment attention, un peu dans un état second. L’esprit vide, physiquement et mentalement épuisé de cette soirée.

Vous grimpez dans la douche et elle passe ses mains sur tes plaies, elle nettoie le sang qui a depuis bien séché. Ça te colle à la peau, elle frotte, et toi, tu grimaces encore. "Désolée si j'te fais mal." Et tu hoches la tête — tu sais qu’elle le fait pas exprès et tu lui en tiens pas rigueur. T’as juste l’impression que ça dure éternellement.

"On sort, j'te fais les points et après tu pourras aller dormir, d’accord?" "D’accord." Tu attrapes la serviette qu’elle te tend et tu sèches ton corps en tapotant sur les endroits sensibles. Et puis une fois sec, elle a déjà préparé le matériel pour te recoudre. Alors tu t’assoies sur la cuvette fermée des toilettes, serviette autour des hanches, et tu fermes les yeux.

"Tu sais que je t'aime, Ares? Peu importe ce qui arrive, ça changera pas, tu le sais ça, pas vrai?" Tu hausses vaguement les épaules, un peu léthargique, les yeux toujours fermés. "Je sais pas." Réponse honnête qui sort sans se faire prier, peut-être un peu trop sérieuse. "Il arrivera un jour où ça ira trop loin, tu prendras peur et tu partiras." Parce que déjà là, tu te dis souvent qu’Athéna, elle accepte des tas de trucs que les autres n’accepteraient en aucun cas. Tu t’en veux, parfois, d’la mettre dans de telles situations. Tu la mets en danger, tu le sais. T’aimerais qu’elle vive une vie normale, sans souci, sans inquiétude. Mais ton mode de vie ne le lui permet pas. Et pourtant, tu t’accroches à elle, tu veux pas la quitter. T’es égoïste, Ares. C’est pour ton propre bien, qu’tu la veux toujours plus près de toi. Mais elle? Non, elle, t'avoir dans sa vie, ça ne fait que la desservir.

athéna préférait largement ce qui se passait dans la voiture tout à l'heure. plus facile de s'embrouiller avec ares plutôt que de le voir comme ça. son absence de réaction, l'air vide qu'il dégage. non, ça, elle aime pas. alors elle comble les vides en parlant, même si elle obtient pas forcément de réponse. elle s'occupe de lui, sachant que sinon, il serait probablement déjà parti dormir. mais elle veut pas qu'une de ses plaies s'infecte. elle essaie quand même de faire attention de ne pas lui faire mal. et il hoche la tête quand elle s'excuse. et même si elle parle, elle essaie de ne pas le forcer à en faire autant. parce qu'il a pas l'air d'en avoir très envie. "D’accord." mais elle obtient quand même une réponse. c'est mieux que rien. elle lui tend une serviette dés qu'elle en attrape une après être sortie de la douche. le laisse se sécher tranquille pendant qu'elle attrape tout le matériel pour le soigner du mieux qu'elle peut. il s'assoit à la même place que d'habitude. et si athéna pourrait commencer sans préambule, elle lui dit quand même qu'elle l'aime, incapable de s'en empêcher quand il est dans cet état. "Je sais pas." lui répond ares les yeux fermés. tant mieux, ça évite qu'il voit athéna froncer les sourcils. "Il arrivera un jour où ça ira trop loin, tu prendras peur et tu partiras." non. athéna sait pas si c'est pour un tout qu'il dit ça, mais en tout cas, elle, tout ce qu'elle prend en compte - c'est ce soir. et clairement, ils n'ont pas du tout vécu les choses de la même manière. peut-être qu'elle serait dans le même état à sa place, mais c'pas comme si elle n'y avait pas pensé, à poignarder son père ce soir. elle l'aurait fait, d'ailleurs, si ares n'avait pas repris le dessus. elle désinfecte à nouveau la première plaie à laquelle elle s'attaque. "On en a déjà parlé, Ares, non?" qu'elle commence à dire au moment où elle se met à faire les points. "J't'ai déjà dit qu'il y a pas de moi sans toi? Et ouais, y a des moments où j'te déteste. Des moments où j'ai envie de te frapper et j'en passe. Mais ça change rien au fait qu'il y a rien que tu puisses faire qui m'empêchera de t'aimer." et peut-être que c'est un peu triste à dire. triste que peu importe la merde qu'il peut faire ou causer, elle arrivera toujours à le défendre et à rester de son côté. triste que même quand tout son être bouillonne de rage envers lui, ça peut changer en un claquement de cils. comme là. "Tu peux douter de tout ce que tu veux, Ares, mais pas de moi. J'prendrai pas peur. J'partirai pas. Ça se passe pas comme ça entre nous et tu le sais très bien." alors arrête d'en douter, s'te plait. une plaie de faite et il en reste encore plein. "Et j'suis désolée que t'aies dû en arriver là ce soir. J'sais que c'est de ma faute, que si j'avais rien dit, ce serait pas arrivé. Que si j'avais pas balancé des piques, il se serait pas levé. Mais j'arrive plus à faire semblant et j'suis désolée que ça te soit retombé dessus, encore." c'est pas de sa faute, c'est ça qu'elle veut dire. mais ça, elle sait pas s'il peut l'entendre en ce moment.

Assis sur la cuvette des toilettes, tu fermes les yeux, fatigué. T’attends juste qu’elle s’occupe de tes plaies pour aller te coucher. Y’a toute l’adrénaline qui est redescendue et tu sens qu’t’as été malmené, physiquement parlant. Les bleus qui commencent à se former, les plaies qui tiraillent suite à la douche. Et même si Athéna te dit qu’elle t’aimera toujours et que ça sonne sincère, t’as du mal à y croire. Tout simplement parce que rien n’est éternel. Rien ne dure pour toute la vie. Et que, un jour, tu feras un truc irréparable et ça l’éloignera de toi et elle aura raison. Elle aura raison parce que t’es pas bon pour elle. Trop impulsif, trop protecteur, trop irresponsable. Pourtant, toi, tu peux pas t’passer d’elle. "On en a déjà parlé, Ares, non?" Grimace et grognement quand tu sens la première aiguille te transpercer la peau. "J't'ai déjà dit qu'il y a pas de moi sans toi? Et ouais, y a des moments où j'te déteste. Des moments où j'ai envie de te frapper et j'en passe. Mais ça change rien au fait qu'il y a rien que tu puisses faire qui m'empêchera de t’aimer. Tu peux douter de tout ce que tu veux, Ares, mais pas de moi. J'prendrai pas peur. J'partirai pas. Ça se passe pas comme ça entre nous et tu le sais très bien." Elle coupe le premier fil et tu rouvres les yeux pour regarder son travail — propre, comme d’hab. Mais encore une fois, rien qu’le fait qu’elle sache faire ça à la perfection, ça prouve qu’y’a quelque chose qui va pas. Elle devrait pas jouer les infirmières persos, c’est pas son rôle. C’est toi qui la met dnas ce genre de position délicate et t’en es désolé — mais c’est pas pour autant que tu vas changer, c’est pas pour autant que tu saurais changer. "Et j'suis désolée que t'aies dû en arriver là ce soir. J'sais que c'est de ma faute, que si j'avais rien dit, ce serait pas arrivé. Que si j'avais pas balancé des piques, il se serait pas levé. Mais j'arrive plus à faire semblant et j'suis désolée que ça te soit retombé dessus, encore." Encore. Comme quand vous étiez gamins. Toujours volontaire pour prendre les coups à sa place. Normal, tu préférais avoir mal plutôt que ce soit elle qui ait mal. Fallait pas toucher à ta soeur. Preuve qu’encore maintenant, faut pas toucher à elle sous peine de représailles possiblement fatales. "C’est pas ta faute." Non, c’la faute de vos parents dysfonctionnels. C’est ta faute à toi, à pas savoir contrôler ton impulsivité et tes désirs de vengeance. "J’veux juste pas retourner en taule Athé, il s’est passé des trucs là-bas et… j’veux pas, j’crois que j’pourrais pas. Et j'suis sûr qu'ils seraient contents d'me savoir à nouveau enfermé alors ouais, j'suis pas aussi sur que toi qu'ils iront pas porter plainte." Que t’avoues en secouant un peu la tête, la voix un peu fatiguée, la confiance un peu ébranlée, la peur pas vraiment dissimulée.

surement qu'elle parle beaucoup, là, athéna. sauf que c'est juste pas possible qu'elle le laisse penser des trucs pareils. pas moyen qu'il continue de se dire qu'elle finira par partir. parce que c'est pas le cas. et c'est pas comme si elle était parfaitement saine d'esprit, elle. peut-être qu'ares est beaucoup plus dans la violence actée qu'elle, mais putain, athéna est pas mieux. pas de la même manière, mais elle aime trop taper avec les mots. sans se soucier des représailles avant qu'il soit trop tard. même avec lui, c'est pareil. prête à dire tout ce qu'il faut pour réussir à le blesser quand elle est en colère. le blesser et l'énerver jusqu'au point de non-retour, parce que c'est facile. ça lui vient naturellement. et pareil pour ce soir, elle est pas censée être si contente que son père se retrouve à l'hôpital et pourtant elle en jubilerait si ares n'était pas si mal. première plaie de faite et athéna passe déjà à une autre, laisse ares vérifier, mais sa technique est déjà suffisamment perfectionnée pour savoir que ça va, ça pourrait être largement pire. et de toute façon, elle veut pas qu'il ait de sales cicatrices. encore moins parce qu'elle sait pas tenir sa langue. encore moins quand c'est pour la défendre. "C’est pas ta faute." un peu quand même. elle aurait pu ne pas répondre. sauf qu'en soit, elle recommencerait. parce qu'elle peut juste pas laisser quiconque parler aussi mal au sujet d'ares. mais voilà le résultat. "J’veux juste pas retourner en taule Athé, il s’est passé des trucs là-bas et… j’veux pas, j’crois que j’pourrais pas. Et j'suis sûr qu'ils seraient contents d'me savoir à nouveau enfermé alors ouais, j'suis pas aussi sur que toi qu'ils iront pas porter plainte." 'il s'est passé des trucs là-bas' première chose qui revient en boucle dans sa tête parmi tout ce qu'il vient de dire. des questions lui brûlent les lèvres: de quoi il parle? qu'est-ce qu'il sous-entend? est-ce qu'elle comprend bien ce qu'il veut dire? mais elle les pose pas. comprend sans avoir besoin de confirmation. et ça lui brise le coeur. mais elle se contente de répondre qu'à la deuxième partie de ses propos. celle qu'elle peut gérer. "Ils le feront pas, Ares." peut-être que ça suffit pas qu'elle dise ça, mais s'il faut, elle saura piquer où ça fait mal pour manipuler sa mère comme il faut. "Sans même que j'tente de les manipuler, ils le feront pas. Parce que ça voudrait dire que papa peut pas régler ses problèmes tout seul. Ça voudrait dire avouer au monde entier que son propre fils l'a poignardé et qu'il l'a laissé faire. Peut-être que tu vois pas les choses de la même manière que moi, Ares. Mais j'te jure, t'en fais pas." parce que tout ça, faut le prendre en compte. ouais, ares a pas tort, ils seraient contents de le voir retourner en prison, mais pas à n'importe quel prix. "Et si jamais ils ont cette idée en tête, j'te jure qu'ils le feront pas quand même. Fais moi confiance, tu retourneras pas en prison pour lui. J'te promets." athéna tire son côté manipulateur de la plus grosse connasse de detroit, alors il peut bien lui faire confiance pour en avoir retiré tous les enseignements qu'il fallait pour savoir l'utiliser à son tour. devenue suffisamment douée pour que l'élève dépasse le maitre. sans aucun doute.