(tw: inceste) i'm insane but you the same (kaiser siblings)

gueule de bois toujours présente de la veille, mais ce sera pas un problème. au bout de plusieurs jours d'affilés avec, ça devient plus une question d'habitude qu'autre chose. qu'est-ce qu'on ferait pas pour éviter son frère. et peut-être qu'ares aurait même pas été à l'appartement ce soir, mais c'est pas grave. par précaution. et pour l'éviter jusqu'au bout, athéna s'est même préparée chez une pote. jusqu'où ça va. ça la gonfle, l'énerve aussi, mais depuis l'autre jour, c'est trop tendu. tellement tendu qu'elle préfère l'éviter entièrement et surement que c'est réciproque. le problème quand ils se parlent pas tous les deux? c'est qu'athéna a tendance à plus faire de la merde. mais peu importe.

au bloc, elle arrête d'y réfléchir. devenu son qg depuis qu'ils se sont embrouillés. la musique coupe toute réflection. l'alcool fait oublier les problèmes. le mélange parfait pour passer un bon moment. mélange moins parfait pour aller travailler, mais elle s'en plaint pas, athéna. tant qu'elle atteint ses buts, c'est parfait. elle finit son verre avant d'aller danser. les trois quarts des gens sont défoncés, les autres sont juste dans le même état qu'elle: en état d'ébriété (mais pas encore au stade avancé). alors athéna danse. remue au rythme de la musique. fait même pas gaffe au gonze qui danse derrière elle. parce qu'elle s'en fout, tant qu'il l'interrompt pas pour lui causer, ça lui va, à elle. elle demande pas grand-chose, juste de la tranquillité pour que son cerveau la ferme et un endroit qui ferme suffisamment tard pour qu'elle n'ait pas à croiser ares. c'est tout. même si c'est pas idéal. on fait comme on peut avec ce qu'on a.

Deux heures du matin. La musique qui te fait sauter les tympans. L'alcool qui coule dans tes veines. Les yeux rouges, pupilles dilatées. État habituel, quand on t'connaît. Besoin viscéral d'oublier, de t'échapper. Parce que l'appartement, c'est devenu un terrain miné. Pas vraiment d'hostilités, non, plutôt des discussions écourtées. Tendues. Sous fond de malaise et de non-dits. Mais elle veut pas en parler. Elle a honte de c'qu'elle a fait, qu'elle a dit. Alors tu la laisses avoir honte dans son coin si c'est ce dont elle a envie. Toi, t'as essayé d'parler. Mais c'tait comme si elle posait les questions sans vouloir entendre tes réponses, alors t'as vite abandonné. Puis faut dire qu't'étais pas très à l'aise non plus, sur l'moment. Y'a pas vraiment d'guide sur 'comment réagir après avoir niqué sa soeur'. Alors t'as préféré éviter le sujet. Ouais, on oublie, qu'tu lui as dit. Erreur de parcours, dérapage - rien d'bien extraordinaire chez les Kaiser, en fait. Ceci étant, t'as cette frustration qui t'quitte pas, et ce soir, tu veux l'exorciser. T'as b'soin de te taper une meuf, peu importe laquelle - tant qu'c'est pas celle à qui tu penses vraiment. Hop, grappin lancé, accroché à une brunette à la peau hâlée suite à l'été. Tu cherches l'contraire, pas d'blondes, pas d'yeux clairs. Un verre, une conversation, une danse lascive, un deuxième verre. Un joint partagé dehors avant qu'vous ne rentriez à nouveau dans le Bloc. Tu l'entraînes dans un coin de la piste, à quoi bon être au beau milieu, à découvert? Tu pourrais pas avoir les mains baladeuses. Mots chuchotés à l'oreille pendant les chansons, proximité accrue. Et tu continues. Mains sur les hanches, un peu trop bas pour qu'ça soit innocent. Faut donner l'ton, t'façon.

la tête vide, seulement guidée par le rythme de la musique, bassin qui ondule au gré du son sans se poser de questions. équilibre parfait. mais ça dure pas. ça dure pas parce qu'elle ouvre les yeux au mauvais moment. ou peut-être que c'était le bon. elle sait pas. comme un putain de strike dans son cerveau. ça nique tout sur son passage. ares. avec une meuf. et, certes, "normalement", elle devrait s'en foutre. parce qu'elle passait un bon moment, là, tranquille. mais putain, elle a envie de le dégommer. même pas la meuf, enfin, pas directement. d'abord lui. parce qu'il ose venir dans l'endroit où elle se terre pour pécho? ok, il est pas censé savoir que c'est sa planque, certes. mais elle en a rien à foutre de ça, athéna, y a que ce qu'elle a sous les yeux qui l'importe. et ce qu'elle a sous les yeux lui donne des envies de meurtre. on pourrait appeler ça de la jalousie. en fait, ça en est. deux options: la bonne et la mauvaise. le choix est vite fait. ce sera la mauvaise. mais d'abord, elle boit un autre verre. trop vite. pour se calmer les nerfs, qu'elle se dit. ah, la blague. ça calme rien du tout. ça pourrait l'énerver plus, si elle était pas déjà presque à son maximum. qu'il aille se faire foutre, lui et ses mains qui tripotent cette meuf. elle est cheum en plus, même si athéna n'est surement pas la plus objective pour en juger. peu importe. athéna prend la main du gars qui dansait avec elle juste avant qu'elle s'éclipse pour faire son cul sec. pas le temps d'aller chercher plus loin. ares, il sait surement pas qu'il vient de déclencher la guerre. mais trop tard. les hostilités sont lancées. athéna va se faire un putain de plaisir d'y participer. maline, elle se met à bonne distance de lui. mais fait quand même en sorte d'avoir une bonne vue. une vue qui va dans les deux sens. même éméchée, athé, pour ce genre de conneries, elle sait très bien comment faire. bassin qui ondule contre le gars derrière elle. gars en question qui met que quelques secondes à poser ses mains sur sa taille. parfait. ares, il aurait pas dû se ramener. encore moins avec cette meuf.

T'es v'nu au Bloc tout simplement parce que c'est à Krainz Woods, et qu'tu vis à Krainz Woods. T'avais pas envie d'traverser la ville pour le fuir, t'avais pas envie d'faire des efforts monstres juste dans l'espoir de pas la croiser. Elle est censée taffer en plus, nan? Donc bon, t'es normalement safe, mais tu savais pas à quelle heure se terminait son service, tu risquais d'être encore debout devant la télé. L'truc, c'est qu't'avais rien de particulier en tête en venant ici. Enfin, si, tu voulais pécho. C'est tout, rien d'plus, rien d'moins. Et t'as trouvé ta proie. Une belle brune pulpeuse, total cliché d'la instagrammeuse sulfureuse. Tu l'as entrainée un peu à l'écart, pour pouvoir te rapprocher sans gêne. Terrain d'chasse, le prédateur est de sortie et a jeté son dévolu sur la gazelle qu'il ne laissera pas partir avant d'avoir eu c'qu'il voulait. Tu sais, qu'elle va te le donner. Elle a l'air bien partie. Ses mains sur tes épaules qui descendent sur tes biceps, son corps qui s'rapproche du tien quand tu poses les tiennes sur ses hanches. C'est presque gagné. Presque. Parce que tu t'figes quand tu vois apparaître celle que tu fuyais dans ton champ de vision, à quelques mètres de là. Putain mais elle te suit ou quoi? (Ironique, qu'tu puisses penser ça, c'toi qui a des gars qui la surveillent quasiment vingt-quatre heures sur vingt-quatre.) Toujours est-il qu'ta rage grandit quand tu vois qu'elle se trémousse contre un cassos qui se tient derrière elle. Et il pose ses mains sur elle en plus? Non mais on est où là? T'es défoncé? Tu sais qu'tu l'es pas quand elle pose les yeux sur toi. Vos regards qui se croisent. Qui se toisent. Qui se mitraillent. Et t'as qu'une envie : lui sauter à la gorge. Pas à elle, en soi. Pas encore. Au gars. Parce qu'elle le sait en plus, qu'elle joue à un jeu dangereux. Qu'aucun des gars qui ont posé la main sur elle en ta présence ont passé la nuit tranquille dans leurs lits - c'était soit le béton d'la chaussée s'ils étaient chanceux, soit l'hosto. Elle veut qu'son p'tit mec subisse le même sort? Qu'elle continue, parce qu'ça manquera pas. En attendant, tu t'retiens. Mais y'a tes doigts qui s'enfoncent dans les hanches de ta brunette, qui la rapprochent de toi. Elle te murmure un truc, mais pour l'coup, tu l'écoutes même plus. Yeux braqués sur ta frangine qui est dans ton champ de vision. Soit elle dégage, soit... soit quoi? Soit tu la dégages? Nan, parce que tu veux pas aller la voir. Mais si elle continue, putain, tu vas craquer. T'es pas connu pour ton self-control par ici.

c'est plus fort qu'athéna, mais y a au moins ça qui change pas. si ares la fout en colère, peu importe le pourquoi du comment, elle a envie de le mettre en colère aussi. tout aussi malsain que le reste de leur relation. tant pis. et ça va être beaucoup trop facile. elle sait très bien que ça va énerver ares, elle contre un gars. comme ça l'énerve elle. peut-être pire. parce que les meufs qu'il pécho ont bien de la chance: athéna frappe pas. enfin, pas avec ses poings. ares, par contre, oui. mais athéna, elle n'en a absolument rien à foutre, du type qui est collé contre elle. juste un pion. un pion qui fait ce qu'elle veut sans qu'elle ait besoin de le dire. et surement qu'il pense qu'il va la ken ce soir. mais nan. elle est pas intéressée, parce que la seule chose qu'elle a en tête, c'est d'énerver ares. leurs regards se croisent. et se lâchent plus. les sourcils froncés d'ares lui prouve que sa stratégie est bonne, mais ça, elle n'en doutait pas une seconde. et elle a envie de lui lancer un sourire mauvais, juste pour le faire chier. mais elle le fait pas, athéna, parce qu'elle voit l'autre conne lui dire quelque chose. elle voit qu'il l'approche de lui. et ça l'énerve un peu plus. athéna, c'est censée être celle qui est raisonnable, entre son frère et elle. sauf que c'est pas toujours le cas. parce que les limites, quand elle est en colère, elle s'en tape. ça devient une question d'orgueil de merde. juste pour gagner, même si en réalité, elle y gagne rien. que dalle. pas grave. athéna lève le menton, l'air mauvais, le regard sombre dans lequel on décerne la pointe de défi. l'audace la pousse même à lui faire un clin d'oeil. juste pour le faire chier. parce qu'il avait qu'à pas être là. il avait qu'à aller ailleurs. elle lui tourne le dos pour agripper la nuque du type, attirer ses lèvres contre les siennes. et le type met pas longtemps pour répondre à son baiser, l'une de ses mains descendant le long de son dos. c'est bien. très bien même. non pas parce que ça lui fait de l'effet, mais parce qu'ares doit avoir une bonne vue. d'ailleurs, dés qu'elle estime que ça a assez duré, elle se tourne de nouveau vers son frère, satisfaite. peut-être pas pour longtemps. ou peut-être bien que si.

Regards qui se croisent et qui bloquent. Ancres accrochées, impossible d'se détourner. Parce que putain, le spectacle qu'elle t'offre, la blonde, il est insoutenable. Mais tu veux pas en perdre une miette en même temps. Histoire d'bien monter dans ta colère. Histoire d'être au top du top quand t'iras péter la mâchoire de son cassos de la soirée. Parce que ça arrivera. Tu l'sais. Tu fais que retarder l'échéance. Et putain, tu la feras regarder. Tu la forceras à mater la scène du début jusqu'à la fin. Jusqu'à c'que les passants appellent les secours. Parce que ça sera sa faute. Là, pour le coup, elle pourra s'en vouloir qu'à elle-même. Parce qu'elle te connait. Elle sait qu'tu réagis comme ça au provocation. La violence, y'a qu'ça qu'tu connais. Alors faut pas qu'elle fasse genre qu'elle s'y attendait pas quand l'moment arrivera. En attendant, tu la fixes, et c'te connasse a l'audace de te taper un clin d'oeil - pardon? Elle s'fout de ta gueule? Qu'est-ce qu'elle cherche, là? Qu't'enterres son mec direct? Qu'tu l'enterres elle avec aussi p'têtre? Non parce que allons-y gaiement, c'est en bonne voie là. Et quand elle s'retourne pour embrasser son gars, t'es à deux doigts d'vriller. Genre, vraiment. Y'a ton palpitant qui s'accélère drastiquement, le sang qui te monte au cerveau, les dents qui se serrent. C'est une vision qu't'as franchement du mal à supporter. Qu'tu supportes pas tout court, en fait. Genre, ça, ta soeur, pendue aux lèvres d'un gars, à s'faire toucher sans pression - nope. T'as jamais accepté, t'accepteras jamais. Et p'têtre tu comprends un peu mieux pourquoi, maintenant, depuis l'autre soir. P'têtre que tu sais, maintenant. Mais visiblement, ça n'a pas d'importance. Pas pour elle, visiblement. Et donc, par extension, par réponse, ça n'aura pas d'importance pour toi. Plus maintenant. Et quand elle s'retourne après son baiser endiablé pour te regarder à nouveau, elle a aucune idée d'c'qu'elle a provoqué. Aucune. Y'a les flammes de l'enfer qui s'déchainent. Et même si t'as envie d'défoncer son toy-boy, là tout de suite, t'as encore plus envie d'oublier c'que tu viens de voir. Effacer c't'image. Penser à autre chose. Alors tu termines ton verre cul sec, le poses sur la table près de vous, et tu glisses deux mots à l'oreille de ta brunette qui acquiesce sans souci. Alors tu la tires par le poignet à travers la foule et vous disparaissez dans les toilettes des mecs. Tu prends une cabine que tu verrouilles à l'instanté et t'intimes à ta conquête de se mettre à genoux pendant qu'tu défais ta braguette. Faut bien qu'elle t'fasse un minimum bander avant qu'tu puisses la niquer pour exorciser la rage qui brûle dans tes veines.

et peut-être qu'athéna y va un peu fort, mais honnêtement? tant que ça a l'effet escompté, c'est pas grave. de base, elle aime pas quand ares et elle se font la gueule. et certes, ils se font pas "la gueule", mais c'est tout comme. ils se parlent pas, évitent de se voir et ça ressemble à deux doigts à deux personnes qui ont des raisons de s'en vouloir. même s'ils en ont pas, pas vraiment. c'plus compliqué que ça, mais quand bien même. y a le tout. et le voir là avec cette meuf? c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. consciente de ses agissements, athéna fait exprès. peut-être qu'elle exagère avec son petit clin d'oeil. mais voilà ce que donne athéna quand elle est en colère. elle se fout du type qu'elle embrasse. veut juste l'utiliser et ça doit marcher. surement. parce que quand elle joue, athéna, elle se moque des règles. chacun son défaut. l'air satisfait qu'elle affiche une fois qu'elle se retourne vers son frère s'efface lentement, mais surement, quand elle le voit finir son verre à la hâte. un peu comme elle tout à l'heure quand elle a vu rouge. et athéna sait ce que ça veut dire, quand un kaiser finit son verre cul sec. c'est qu'il va faire de la merde. ares déroge pas à cette règle. elle le voit murmurer un truc à l'oreille de la brune, puis la prendre par le poignet pour l'emmener plus loin. destination: les chiottes des mecs. y a un tas d'insultes qui fusent dans sa tête. et si elle pensait qu'elle était en colère y a encore trente secondes? la blague. c'est rien à côté de ce qui se passe dans sa tête maintenant. ouais, c'est de sa faute, elle avait qu'à pas commencer, blah fucking blah. mâchoire tellement crispée qu'elle pourrait éclater. putain. elle a envie de le buter. de la buter à elle aussi. le gars lui parle à l'oreille, continue d'essayer de la faire bouger contre lui, mais putain, elle l'a déjà oublié à lui. s'en tape de sa face. merde, elle sait même pas à quoi il ressemble. athéna se dit qu'elle devrait rester là. pas faire une scène, une vraie. parce qu'elle sait qu'elle pourrait devenir violente. pour la première fois de sa vie, elle a envie de frapper. vraiment frapper. nique les mots et les phrases cinglantes. mais elle a pas le temps de boire un autre verre. elle en a déjà perdu trop, du temps. et même quand sa tête lui dit que ce serait admettre la défaite que d'aller dans ces putain de chiottes pour vérifier, elle le fait quand même. fuck la défaite. y a trop d'envies assassines dans son crâne pour qu'elle s'arrête. elle vérifie chaque putain de portes ouvertes dans ces chiottes. en voit une qui s'ouvre pour qu'un gars en ressorte. plus qu'une de verrouillée. alors elle toque en cognant avec son poing, athéna. "ares, ouvre." elle s'entend dans sa voix, la haine qui a eu le temps de se nicher dans tout son être. mais elle crie pas, athéna. elle hurle pas. "putain, ouvre, ares, sur ma vie." même si ça commence à monter en octave. parce qu'elle va péter un câble, elle le jure devant dieu. elle va trouver un moyen de l'ouvrir cette porte. quitte à se faire mal, parce que de toute manière ça peut pas être pire que ce qu'elle ressent maintenant.

Tu décides de t'barrer. Hors de ta vue ta frangine qui fait d'la merde, hors de ta vue le gars qu'tu veux mettre à mort. Tu veux juste plus penser à eux, te concentrer sur quelque chose d'autre que leurs langues qui s'mélangent. Alors tu finis ton verre, quelques mots convaincants à l'oreille de ta belle et tu l'attires dans les toilettes des mecs. Porte de la cabine fermée, tu lui ordonnes de s'mettre à genoux et tu défais ta braguette. Elle perd pas d'temps à faire c'qu'elle a à faire, tu la regardes même pas, tête penchée en arrière, yeux rivés sur le plafond. L'principal c'est que ça fonctionne, elle t'fait peu à peu bander et t'as qu'une hâte, c'est d'la retourner contre la porte et d'terminer la soirée. Sauf qu'y'a des coups qui retentissent, accompagnés d'une voix beaucoup trop familière. "ares, ouvre." Et tu grognes. Poses une main sur l'crâne de la brune pour pas qu'elle arrête son affaire. "J'suis un peu occupé là. Les toilettes des meufs c'est d'l'autre côté si tu veux niquer, casse-toi." qu'tu lances. La vérité, c'est qu'tu voulais pas qu'elle te suive jusque là. C'était pas un putain d'plan calculé, vraiment pas. T'avais juste envie d'baiser pour occuper ton esprit avec autre chose que l'image de tes poings qui font craquer des os. "putain, ouvre, ares, sur ma vie." "J't'ai dit de dégager putain, t'es conne ou bien? J'peux même plus m'faire sucer en paix? On parlera à la maison si tu veux parler, mais pour l'instant, lâche-moi." Agacé mais pas surpris. Tu prends le menton de la miss entre tes deux doigts pour la faire se relever. "C'est ton ex?" qu'elle t'chuchote. Et toi, tu roules des yeux. "Nan, c'pas mon ex." C'est juste ta putain d'soeur qui n'en fait qu'à sa tête, pour changer. Putain d'soeur qui fait chier. Shocking.

la haine qui reprend le dessus, qui éclate tout sur son passage. c'est plus un jeu, pas pour elle. parce qu'il y a une différence entre embrasser et baiser quelqu'un dans des chiottes. c'est pas pareil. tu l'as cherché, athéna. non, parce qu'elle voulait pas que ça se passe comme ça. et même quand elle essaie de se raisonner pour rester hors de ces chiottes, pour ne pas devenir folle, elle y arrive pas. c'est plus fort qu'elle. l'envie de l'en empêcher, l'envie de le faire revenir à la raison avant de perdre la sienne. parce qu'il peut pas lui faire ça. la haine s'entend dans sa voix et c'est pas pour toquer à la porte, qu'elle veut utiliser ses poings. mais y a que ça devant elle, alors c'est sur ça qu'elle tape. "J'suis un peu occupé là. Les toilettes des meufs c'est d'l'autre côté si tu veux niquer, casse-toi." coup plus fort contre la porte, tandis qu'elle essaie de respirer convenablement. mais c'est dur avec toute la haine qui inonde son corps et son esprit, c'est dur quand elle a l'impression que son palpitant va exploser d'une minute à l'autre. "ares, fais pas ça!" ça sonne comme un avertissement. mais la vérité, c'est qu'elle a envie de le supplier de pas le faire. sauf que ce serait l'humiliation de trop, alors elle le fait pas. "J't'ai dit de dégager putain, t'es conne ou bien? J'peux même plus m'faire sucer en paix? On parlera à la maison si tu veux parler, mais pour l'instant, lâche-moi." et ça fait mal, putain, ce qu'il lui dit. se faire envoyer chier, comme ça, par lui. c'est violent, l'impression de se prendre un coup de pied dans le plexus. fuck it. "ah, bah t'es là, toi" qu'elle entend d'à côté d'elle. trop obnubilée par cette putain de porte entre eux pour se rendre compte qu'un intrus est entré. mais des intrus dans cette pièce, y a en a deux. félin blessé qui a envie de se venger. parce qu'elle sait pas comment gérer le mélange de douleur et de colère qu'il a créé, ares. "va te faire foutre! j'veux pas te parler. t'sais quoi, restes dans ces putains de chiottes. fais-toi sucer, démonte-la, fais ta vie." elle en pense pas un mot, mais le principal c'est que ça ait l'air vrai quand ça quitte ses lèvres. elle se tourne vers l'autre qui a pas tellement l'air de comprendre ce qui se passe. ça tombe bien, il a pas besoin d'être au courant. "toi, tu viens, on va chez moi." c'est pas une question, mais le gars a pas l'air de s'en plaindre. "ok, j'pisse et on bouge." l'air déterminé. tant mieux. parce que cette fois, c'est elle qui va opter pour l'option lit confortable. qu'ares reste dans ces chiottes dégueulasses. tant mieux. "rentres tard ce soir, ares. ou pas du tout même, d'ailleurs." du poison dans les cordes vocales. et qu'il se magne de finir de pisser, l'autre, parce qu'athéna elle va péter un plomb si elle entend la meuf ne sortir qu'un seul putain de gémissement. et elle veut faire mal, athéna, alors elle fait comme elle peut avec les moyens qu'elle a. désespérée. prête à tout. peu importe la manière. parce qu'avoir l'impression de se faire briser le coeur comme ça? ça mérite vengeance, putain.

Comme si avoir les lèvres d’une brune sur ta peau pouvait t’faire oublier la scène à laquelle tu viens d’assister. Athéna, elle l’a carrément embrassé. Elle lui a roulé une putain de galoche devant toi et a même eu l’audace de te faire un clin d’œil après coup. Comme si tu l’avais mérité. Pardon? Tu savais même pas qu’elle était là, tu pensais qu’elle bossait ce soir. Toi au moins, t’embrasses pas. T’as pas c’genre de contact avec les autres meufs. Un baiser, c’est intime. Tu considères ça plus intime qu’une partie de jambes en l’air. Alors ouais, tu lui en veux, à Athéna. Tu lui en veux pour ça, tu lui en veux pour l’autre matin, tu lui en veux pour plein de choses dont elle a même pas conscience. Elle t’a blessé, probablement sans même le savoir. Il a fallu un rien pour qu’tu te renfermes et qu’tu la chasses. Bouclier de protection. Et maintenant, tu cherches à oublier, même si c’est loin de fonctionner. T’as essayé de te défoncer. T’as tout essayé : l’alcool, la weed, la coke, l’ecsta, même ces nouvelles merdes qui apparaissent tous les deux jours dans les rues de Détroit. Y’a rien qui fait. Et t’y arrives encore moins quand elle vient taper à ta porte de toilettes. "ares, fais pas ça!" Le ton d’sa voix est presque menaçant. Fallait y réfléchir avant. Alors tu la remballes. Salement. Pour qu’elle se casse. Pour qu’elle te foute la paix. Au moins ce soir. Au moins pendant dix minutes. "va te faire foutre! j'veux pas te parler. t'sais quoi, restes dans ces putains de chiottes. fais-toi sucer, démonte-la, fais ta vie." Et la brune devant toi, elle a déjà plus trop l’air chaude avec toute cette embrouille, Athéna qui parle comme si elle était pas là, juste derrière la porte. "toi, tu viens, on va chez moi." Non mais c’est une blague? Elle qui le mois dernier à peine te faisait une scène parce que t’avais ramené une meuf à l’appart? "ok, j'pisse et on bouge." Pardon? "rentres tard ce soir, ares. ou pas du tout même, d'ailleurs." Tu remontes ta braguette, déverrouilles la porte de la cabine et tu l’ouvres à la volée. « Déjà, c’est pas chez toi, c’est chez nous. Et toi là - » Tu pointes l’autre cassos d’un doigt menaçant. « Tiens la bien pendant qu’tu pisses parce que si j’la vois j’te jure que je la broie. » Puis tu reportes ton attention sur Athéna. Poses ta main à plat sur sa cage thoracique et avances pour la faire reculer jusqu’à ce que son dos heurte le mur. La brunette lance dans ton dos « Euh moi j’y vais, vous êtes vraiment trop chelous. » C’est ça, casse-toi pauvre conne. « C’est quoi ton putain de problème? Tu veux l’envoyer à l’hosto lui aussi? » Non parce que franchement, suffit d’demander. « Tu vas pas rentrer avec lui. On a dit personne à l’appart. Si tu veux t’faire sauter, be my guest, y’a les toilettes des meufs, ou dehors, ou sa caisse, ou chez lui - j’m’en fous, va t’faire défoncer où tu veux mais pas à la maison. » Et c’est faux putain. C’est tellement faux. Et elle le sait. Tu le sais. Tout le monde le sait. Qu’tu la laisserais pas partir avec le gars. Sous n’importe quelles circonstances.

la porte, elle peut pas la défoncer. la seule chose qu'elle peut faire, c'est cogner dessus et s'énerver contre le vide. avec un ares qui l'envoie chier derrière. ça fait mal, l'impression qu'elle va étouffer s'il ouvre pas cette putain de porte. s'il sort pas de là. parce qu'elle veut pas qu'il la baise, à l'autre. ça la rend folle d'imaginer. impuissante, parce que s'il veut pas ouvrir, elle peut pas la forcer. mais ça change en quelques secondes, ça. parce que l'autre rentre dans les chiottes. alors athéna, elle se prive pas. veut faire réagir ares par tous les moyens possibles et imaginables. alors elle dit à l'autre qu'ils vont aller chez elle. c'est un mensonge, mais la haine rend tous ses propos totalement crédibles. parce qu'elle serait prête à le ramener, même si elle ferait rien de plus, pas envie. c'est pas ça qu'elle veut. et ça marche. ares ouvre la porte d'un coup. "Déjà, c’est pas chez toi, c’est chez nous. Et toi là - Tiens la bien pendant qu’tu pisses parce que si j’la vois j’te jure que je la broie." soulagement immédiat, même si elle le montre pas. ça se débloque dans sa cage thoracique, elle arrive de nouveau à respirer correctement. ares tourne la tête vers elle et elle soutient son regard. prête à en découdre. toujours aussi folle de rage, mais ça va mieux maintenant qu'il est face d'elle. il la fait reculer en posant sa main sur elle. il va vite, mais elle dégage sa main avec véhémence. "Euh moi j’y vais, vous êtes vraiment trop chelous." "sale pute." l'insulte part toute seule et c'est le seul moment où son regard s'éloigne d'ares, juste pour lui faire comprendre, à l'autre connasse, que si elle reste là, athéna va la taper. juste pour se venger sur quelqu'un. juste parce que ça la démange. "C’est quoi ton putain de problème? Tu veux l’envoyer à l’hosto lui aussi? Tu vas pas rentrer avec lui. On a dit personne à l’appart. Si tu veux t’faire sauter, be my guest, y’a les toilettes des meufs, ou dehors, ou sa caisse, ou chez lui - j’m’en fous, va t’faire défoncer où tu veux mais pas à la maison." regard tempête qui revient sur lui dés qu'il s'adresse à elle. elle se redresse contre lui, parce que lui aussi, elle a envie de le cogner. mais elle se contente de le bousculer avec ses deux mains. c'est le minimum. "mon putain de problème? c'est toi. et j'm'en fous de lui, t'as pas compris?" athéna lui rigole au nez, mais ça sonne faux. elle a pas envie de rire. elle a juste envie de tout casser. envie de l'envoyer se faire foutre. "mais t'es sorti, non?" elle hausse les épaules, athéna. parce que ça aurait été elle dans ces chiottes, lui, il aurait défoncé la porte. chacun fait les choses à sa manière. athéna le bouscule encore une fois, une grosse envie de le gifler depuis qu'il l'a blessé. et peut-être qu'elle lui a fait mal aussi, mais c'est pas son problème. elle est juste trop en colère. trop à vif.  "elle avait raison la meuf, vous êtes chelous." mais il veut quoi lui aussi? il a qu'à se barrer. personne le retient. "casse-toi putain" visiblement, le ton qu'elle emploie a l'effet escompté. parce que lui aussi, elle a envie de l'éclater, à ce tocard dont elle se fout éperdument. attention qui repart immédiatement sur ares, toujours trop près. mais elle préfère ça. même si elle a quand même envie de l'étriper. "et toi, va te faire foutre." qu'elle crache presque, toujours autant en colère tandis qu'elle le bouscule. encore. puis encore une fois. parce que même quand elle a envie de lui faire mal physiquement, vraiment mal, elle y arrive pas. de toute façon, ils ne savent que se faire mal mentalement. et ça, c'est surement le pire.

Si elle voulait t’faire sortir de la cabine, ça fonctionne. Parce qu’il t’faut qu’une demi seconde pour remonter ta braguette et faire voler la porte. Premières menaces dirigées à sa proie de la soirée. Parce que s’il croit qu’il va foutre ne serait-ce qu’un orteil chez toi, il s’met le doigt dans l’œil. Et puis, ton attention est vite reportée vers ta frangine. Main sur sa poitrine pour la faire heurter le mur derrière elle, pour la bloquer. Mais elle dégage ta main pendant que l’autre conne se barre sous prétexte que vous êtes ‘chelous’. Ouais, elle a pas tort la gonzesse, et encore, si elle savait. Athéna l’insulte, l’autre cherche pas plus loin. Et tu cherches à savoir c’est quoi son problème. Pourquoi elle fait ça. Pourquoi elle réagit comme ça. Parce que tu piges pas. Et p’têtre que là, c’est le plus longtemps que vous ayez parlé depuis la dernière fois. Comme quoi, c’pas grand chose. Et tu prétends qu’elle peut aller s’faire sauter n’importe où tant qu’c’est pas chez vous. Elle a qu’à lui d’demander qu’il lui foute sa main sur sa gorge aussi tant qu’elle y est tiens. Et elle te pousse de ses deux mains - c’est à peine si tu vacilles. "mon putain de problème? c'est toi. et j'm'en fous de lui, t'as pas compris?" Ouais, visiblement, c’est toujours toi, le putain de problème. Mais au bout d’un moment, faut préciser à quel niveau. Elle ricane, toi t’as clairement pas envie de rire. "mais t'es sorti, non?" Tu la mitrailles du regard. « J’serais pas rentré si t’avais pas été une connasse. » Parce que c’est elle qui t’a poussé dans cette cabine. C’est elle qui t’a fait fuir. Et elle te pousse, encore. Tu bouges toujours pas, mais si ça lui fait du bien. T’ouvres les bras en grand face à elle. « Vas-y, frappe-moi Athéna, te gêne surtout pas. » Air de défi dans le regard et dans la voix. Et limite, t’as envie qu’elle le fasse. Tu préfères qu’elle te frappe et qu’elle te gueule dessus plutôt qu’elle t’ignore et qu’elle te fuit. "elle avait raison la meuf, vous êtes chelous." Tu tournes la tête vers lui. Heureusement qu’il a remonté sa braguette lui aussi parce que la vérité que tu lui aurais tordu si fort la teub qu’elle aurait fait un angle droit. « On t’a parlé à toi? Nique ta mère. » Et Athéna qui rajoute : "casse-toi putain" L’alliance Kaiser face aux intrusions extérieures qui revient. Mais entre vous deux, elle est de courte durée. "et toi, va te faire foutre." Mauvaise, la blonde. Elle te pousse encore. Une fois. Deux fois. Et t’attrapes ses poignets avant la troisième fois. Poignets que tu plaques contre le mur derrière elle. « Arrête. » C’tout ce que tu dis. Voix calme. Presque un peu trop.

la colère, ça fait plus d'une semaine qu'elle sommeille. depuis leur dernière conversation où l'embrouille était à deux doigts d'arriver. alors fallait bien que ça éclate. mais elle prévoyait pas que ça se passe comme ça. athéna pensait pas que ce serait un putain d'ascenseur émotionnel. y a qu'une seule chose qui reste constante: c'est la rage, elle arrive pas à s'essouffler. la douleur s'est calmée elle, mais pas avant qu'il sorte. pas avant qu'il réapparaisse devant elle. c'est au moins une chose de régler. ou pas, ça peut surement encore changer, mais c'est pas grave. de toute façon, elle est aveuglée par l'envie de le pulvériser sur place. parce que même si son coeur se remet à battre correctement, elle a toujours du mal à encaisser la situation. et quand il la plaque contre le mur, l'envie de taper reprend le dessus. mais elle se contente de dégager son bras et de traiter l'autre de sale pute aussi, parce que bordel, elle le pense tellement fort que c'est obligé de sortir. puis elle le pousse, à ares et même si ça lui fait rien, même s'il bouge pas, c'est le geste qui compte. "J’serais pas rentré si t’avais pas été une connasse." et rien que pour ça, athéna le pousse encore une fois. dans sa tête, y a plus que la colère qui raisonne. elle entend que ça. et l'enfoiré ose ouvrir les bras. "Vas-y, frappe-moi Athéna, te gêne surtout pas." les éclairs dans son regard s'arrêtent pas, putain. faut croire que c'est lui, maintenant, qui essaye de l'énerver encore plus. lui qui joue au jeu préféré d'athéna. sauf qu'elle aime pas ça. parce que ça marche trop bien. "ferme ta gueule, ares, j'te jure, me tentes pas. tu sais même pas à quel point ça me démange." ou peut-être qu'il sait. elle en sait rien, elle s'en tape. et y a son attention qui dévie tandis que l'autre l'ouvre. comme s'il avait voix au chapitre. comme si son avis avait la moindre putain d'importance. alors il se fait envoyer chier, par ares, puis par elle. mais son attention revient sur ares au moment même où la porte se referme. parce qu'il accapare son esprit. et elle le pousse, plusieurs fois. elle a envie de faire plus, de le gifler, mais elle y arrive pas, elle s'en voudrait trop après. et quand elle s'apprête à recommencer encore une fois, à le bousculer encore, ares la bloque, retient ses poignets contre le mur. "Arrête." qu'il lui dit trop calmement pour que ça le soit vraiment. mais athéna elle a pas envie de l'écouter, elle a pas envie de faire ce qu'il lui demande. "lâche-moi." elle remue les bras, tente de se défaire, mais ça marche pas. ça la calme pas, qu'il la retienne, au contraire. c'est pire. l'envie d'être encore plus violente, de lui marcher sur le pied pour qu'il la relâche. mais elle se contente de remuer, de bouger pour le déconcentrer, pour qu'il se relâche ne serait-ce qu'une seule putain de seconde. "lâche-moi putain!" dos qui revient se poser contre le mur, elle arrête de bouger ou de se débattre. athéna sait que ça sert à rien. souffle saccadé, elle essaie de se calmer. vraiment. mais ça marche pas, ils ont trop cherché à se pousser à bout pour que ça fonctionne. et surtout, ils ont trop bien réussi.

L’affrontement des titans. Les deux intrus évincés, y’a plus qu’vous deux à nouveau. L’ignorance, la rancoeur, la culpabilité, la colère, le ressentiment — tout c’que vous avez emmagasiné ces dix derniers jours, en silence, ça pète. Ça ressort et ça explose. Fait des ravages sur son passage. Et elle cherche à t’faire mal, à se défouler sur toi. Sauf que, plutôt qu’de l’en empêcher, t’ouvres les bras pour l’inviter à te frapper. Et secrètement, t’espères qu’elle le fasse. Histoire d’ressentir quelque chose. N’importe quoi. "ferme ta gueule, ares, j'te jure, me tentes pas. tu sais même pas à quel point ça me démange." Putain. "Si ça t’démange autant, frappe. Vas-y. C’pas comme si t’allais m’faire mal de toute façon. C’pas comme si tu savais utiliser tes poings." Provoc mêlée à des mots de vérité. Histoire d’la faire réagir. Parce que tu préfères quand tu la sors de ses gonds plutôt quand elle t’ignore ou quand elle va pécho d’autres gars. Encore moins d’vant toi. Mais elle frappe pas, Athé. Elle s’contente de te pousser, essayer de te bousculer un peu. Pas très convaincant, tu bouges pas d’un pas, vacilles à peine. Et au bout d’un moment, tu t’ennuies, tu t’fatigues à la voir se déchainer sans réelle conviction dans le vent. Alors tu lui bloques les poignets, les remontes contre le mur derrière elle en lui disant simplement d’arrêter. "lâche-moi." Elle s’débat, mais t’es trop fort pour elle. "lâche-moi putain!" Tu secoues la tête, jusqu’à c’qu’elle se lasse, elle aussi. Qu’elle s’laisse reposer contre le mur, qu’elle arrête d’vouloir t’échapper. Souffle court, pendant qu’tu la toises, mauvais. "J’te lâcherai pas." Et p’têtre que tes mots ont un sens plus profond qu’lui libérer les poignets dans des chiottes sales. P’têtre que tu voulais dire ‘j’te lâcherai jamais’. Pas ce soir, pas demain, pas dans un an, pas dans dix ans. Mais tu l’dis pas ça. Pas comme ça. Elle le comprendra — ou pas. Alors tu gardes ses poignets entre tes doigts, plaqués contre le mur au-dessus de sa tête. Et tu t’avances d’un pas. Presque menaçant, si elle t’connaissait pas. "Pourquoi t’as fait ça, Athéna?" Pourquoi t’as embrassé c’gars là? "J’ai rien fait, putain. Quelle vengeance t’avais à assouvir ce soir, hein? Parce que j’dansais avec une autre meuf? Ouais, j’dansais. J’lui ai pas roulé une putain de pelle à c’que j’sache. J’t’ai pas fait un p’tit clin d’oeil mesquin. J’ai bu un verre, j’ai dansé. C’est toi qui a lancé les hostilités. C’toi qui as fait d’la merde." Et tu voulais pas entrer dans son jeu. Tu perds toujours, aux jeux qu’elle lance. T’es pas assez fort d’esprit. La preuve, t’as direct fui. Incapable d’supporter davantage cette vision qu’elle t’offrait avec un putain de plaisir non-dissimulé. Alors tu réitères. "Pourquoi t’as fait ça?" Histoire d’comprendre. Parce que là, c’est totalement flou dans ta tête. On dirait qu’elle a disjoncté solo d’son côté et qu’elle s’en ait pris à toi parce que t’étais sur son chemin, sans réelle raison derrière. Et toi, t’aimes clairement pas ça. T’aimes pas être sa proie.

y a même plus de doute à avoir, les rôles ont bel et bien été inversés. c'est ares qui provoque athéna maintenant. lui qui la cherche, lui qui cherche à l'énerver encore plus. c'est rare, quand ça se passe comme ça. et y a pas à dire, ça doit être un talent familial, ça aussi, parce que sérieusement, il y arrive. beaucoup trop bien. "Si ça t’démange autant, frappe. Vas-y. C’pas comme si t’allais m’faire mal de toute façon. C’pas comme si tu savais utiliser tes poings." ares va la rendre folle, c'est obligé, à lui balancer des trucs comme ça. il veut quoi, en fait? athéna le pousse, de toutes ses forces, pour l'éloigner, mais surtout parce que c'est le seul moyen qu'elle a trouvé pour lui faire un peu mal. parce qu'elle sait très bien que si elle utilise son poing, elle va le regretter. elle va s'en vouloir la fraction de seconde qui suivra. si seulement elle avait des trucs à lui balancer à la gueule putain, elle le ferait. parce que ça, c'est pas pareil, c'est moins direct. alors elle le pousse, encore et encore. jusqu'à ce qu'ares la stoppe en bloquant ses poignets au-dessus de sa tête. athéna bataille contre son emprise, remue et lui dit de la lâcher. mais y a rien qui fait. et elle est presque essoufflée quand elle s'arrête, quand elle se rend compte que ça sert à rien. "J’te lâcherai pas." que ce soit maintenant? et pour toujours? probablement. et si lui la regarde d'un air mauvais, athéna le regarde comme un animal coincé prêt à lui sauter à la gorge s'il la relâche. la colère gronde toujours dans le fond de son crâne. et elle a envie de le bousculer encore quand il fait un pas vers elle, mais elle ne peut pas, toujours bloquée. "Pourquoi t’as fait ça, Athéna? J’ai rien fait, putain. Quelle vengeance t’avais à assouvir ce soir, hein? Parce que j’dansais avec une autre meuf? Ouais, j’dansais. J’lui ai pas roulé une putain de pelle à c’que j’sache. J’t’ai pas fait un p’tit clin d’oeil mesquin. J’ai bu un verre, j’ai dansé. C’est toi qui a lancé les hostilités. C’toi qui as fait d’la merde." son premier instinct lui dit de se barrer, de pas lui répondre. mais elle est bloquée, athéna, alors elle a pas vraiment le choix. le problème? "j'sais pas." qu'elle souffle dans un murmure. parce que ses mots ont enfin fait taire la colère et elle a l'impression que l'adrénaline commence à la quitter à son tour. et ce qui reste, ça lui plait pas. ça fait mal et elle aime pas avoir mal comme ça, athéna, c'est pas dans ses habitudes. "Pourquoi t’as fait ça?" la question qui se répète et c'est les putain de nerfs qui lâchent. ares la lâchera pas tant qu'elle aura pas répondu. à quoi bon batailler? putain. "j'sais pas putain! on s'ignore pendant plus d'une semaine et la première fois que j'te vois en dehors de l'appart, t'es en train d'essayer de pécho une meuf?!" y a pas de doute à avoir là-dessus, ça sonne comme un reproche. l'instant d'après, elle hausse les épaules. "tu te ramènes là où j'squatte pour t'éviter depuis des jours avec une meuf et j'suis censée te féliciter? désolée, mais non. ça m'a énervé. j'suis montée en pression direct. déjà que tu m'as saoulé l'autre jour en m'envoyant chier alors que j'avais rien fait." et surement que lui, il va trouver un truc à lui reprocher. mais elle, elle comprend toujours pas. ou peut-être que c'est faux. parce qu'en vrai, si elle ressentait rien d'autre qu'un lien fraternel entre eux, elle serait pas aussi jalouse. son cerveau vrillerait pas dés qu'une autre meuf le touche. et surtout, elle se dirait pas que ça devrait être elle, qu'il touche. "mais on est quittes que j'sache. c'bien toi qui viens de te faire sucer, non? et tu viens me reprocher d'avoir roulé une pelle à ce type? mais va te faire foutre en fait. t'allais la baiser, ares. si j'avais pas dit à l'autre tocard qu'on allait à la maison, tu l'aurais baisé alors que j'étais derrière la porte." elle serre les dents, athéna, quand elle finit. parce qu'elle arrive pas à continuer de toute façon. elle a plus rien pour se protéger, plus rien pour se défendre. et y a une boule au fond de sa gorge qui lui fait mal quand elle parle. qui lui fait mal tout court. et y a ses yeux qui piquent. sauf qu'elle veut pas. alors elle prend une grande inspiration et continue d'affronter son regard, même si c'est dur. même si elle a du mal. même si elle commence vraiment à faiblir. peu importe, elle veut pas et finalement, elle préférait mille fois la colère à ce qu'elle ressent maintenant.