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 long night. (deandre / intrigue)

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Zaza Molina
Zaza Molina
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statut : célibataire, la tête occupée par un gars qu'elle fait mariner malgré elle.
quartier : à north end, elle vit encore chez ses parents. faut dire qu'elle aime vivre là-bas, y a toute sa famille qui passe en permanence, c'est un putain de squat et zaza n'a pas le cœur à vivre toute seule. le silence lui fait peur et se retrouver en tête à tête avec ses démons aussi.
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MessageSujet: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyVen 20 Sep - 20:08

Vous inquiétez pas les filles, le mec m'a expliqué le chemin jusqu'à la grande salle, y aura pas de souci. Zaza traine un peu des pieds derrière, les bras croisés sur son torse. Elle bougonne. — Hm, ouais, enfin y a des gens qui sont allés là-dessous et qui sont jamais remontés j'vous signale. Ses trois copines soupirent en même temps et la fusillent du regard. — Mais nooon, ce sont juste des rumeurs pour faire flipper les gens Zaza. Commence pas à saouler, t'as même pas encore bu. Zaza prend la mouche, piquée à vif par cette attaque. — Hey, j't'emmerde ! Qu'elle peste en lui refilant une tape sèche sur le bras. Les filles rigolent et s'engouffrent dans l'entrée qui mène aux souterrains. Zaza suit le mouvement, résignée. Mais quand la porte se referme derrière elle, elle a vraiment l'impression que c'est la porte de son tombeau qui vient de la condamner. L'obscurité les englouties subitement et son cœur vrille un peu. Elles allument toutes leur lampe torche sur leurs téléphones et la traversée commence. Zaza ne peut pas s'empêcher tout le long de se retourner régulièrement pour s'assurer que rien ne les suit. Elle a toujours eu un côté parano et elle a probablement regardé trop de conneries sur Youtube. Elle maudit son cerveau d'avoir l'imagination si fertile et elle prie pour qu'elles arrivent rapidement à cette fameuse salle.

Mais finalement le chemin se passe sans encombre et elles découvrent l'endroit avec excitation. Zaza doit bien finir par admettre que tout est plutôt cool et qu'elles ont bien fait de venir ici. Son premier réflexe est de s'assurer qu'elle ne connait aucune tête ici. Elle pense principalement à MJ, à Dom et surtout à Ali. Elle ne l'a toujours pas recontacté depuis que la vérité a éclaté. Elle n'a pas trouvé le courage. Mais elle ne veut pas y penser ce soir. Pour une fois, elle voudrait pouvoir se libérer de tout ça. Elle a même pris un maximum de précautions en enfilant un jean plutôt qu'une robe ou une jupe, histoire de ne pas le regretter ensuite en se comparant à toutes ces filles bien plus jolies qu'elle. Elle a essayé de compenser en portant un crop-top mais finalement ça n'aide pas du tout. Au contraire. Elle a envie de tirer sur le tissu pour cacher son ventre à chaque fois qu'elle voit une fille au ventre impeccablement plat passer devant elle. C'est toujours la même histoire et ça la rend folle. Alors, comme toujours, elle tente d'oublier tout ça en buvant rapidement. Parce que lorsqu'elle est ivre, il y a toujours ce moment un peu euphorique où elle oublie à quoi elle ressemble. Et elle savoure toujours ce moment libérateur, bien que trop fugace. Juste après, c'est toujours la dégringolade. Le verre de trop, les larmes, la crise.

Mais ce soir, ses amies veillent au grain. Alors qu'elle s'apprête à entamer son quatrième verre, l'une d'entre elle intervient et lui retire des mains. — Non, calmos Zaza. La dernière fois t'as encore trop bu, t'as fait une scène, t'as appelé ta pote la folle et elle nous a tapé dessus. Donc bois un peu d'eau, tu repasseras à l'alcool plus tard. Et viens danser avec nous plutôt que de rester dans ton coin comme d'hab. Zaza fait la moue mais se laisse faire, devant bien reconnaître que son amie a raison. Elle repose son verre et se laisse entrainer au milieu du trio infernal. L'alcool n'est que très peu monté pour le moment, mais suffisamment pour la débloquer un peu. Danseuse plutôt douée - en même temps quand on vit dans une famille de latinas qui passent leur temps à écouter de la musique et à danser, ça aide - elle se laisse un peu aller, tentant d'apprécier la soirée. Et elle y parvient, pendant quelques minutes. Mais très vite, son regard se pose sur les corps de ses amies, qu'elle trouve toutes tellement mieux foutues qu'elle et ça la ramène violemment à la réalité. Sa réalité. La joie disparait instantanément et le sentiment de prendre beaucoup trop de place lui étreint la gorge. Ses mouvements ralentissent, son sourire se dissipe. Au même moment, une de ses amies se penche vers elle et lui glisse quelques mots à l'oreille en gloussant. — Y a un mec là-bas, j'crois il te regarde. Mais Zaza se braque aussitôt et ne se retourne même pas pour chercher le garçon du regard. Elle dévisage durement son amie et devient légèrement agressive. — Non c'est pas moi qu'il regarde, c'est vous, comme d'hab. Son amie lève les yeux au ciel et souffle bruyamment, énervée par sa réaction. Elle ne bataille pas et se détourne d'elle. Vexée, Zaza quitte le groupe pour retourner vers ce qui sert de bar pour se prendre un verre, quoi qu'elles en disent. Pressée, elle se glisse parmi la foule sans trop faire attention pour se frayer un chemin. Mais elle se retrouve face à quelqu'un qui ne daigne pas vouloir se pousser malgré qu'elle force le passage. Agacée, Zaza lui attrape le bras pour attirer son attention et gueule pour se faire entendre. — Pardon ! L'intonation est sèche et autoritaire. Elle relève les yeux au passage, le regard noir. Mais quand le visage du type se dévoile à elle, elle déchante aussitôt. Ses yeux s'écarquillent et elle le relâche immédiatement. — Deandre ?! La surprise se lit sur son visage et elle esquisse un léger mouvement de recul, confuse. Sa colère s'évapore autour d'eux pour laisser place à un mélange d'émotions contradictoires. Elle vient glisser sa main dans ses cheveux pour les rabattre derrière son oreille droite. Elle tente de garder la face et enchaine rapidement. — Désolée, je, hm, j'voulais juste passer. Et d'un coup, elle réalise vraiment. Elle se met frénétiquement à regarder autour d'eux et pleine d'appréhension elle demande. — T'es venu avec qui ?! De nouveau, elle se fait légèrement autoritaire. Mais cette fois-ci, c'est à cause du stress. Elle sait que Dom crèche chez lui en ce moment et ce genre de soirée est typiquement l'endroit où Dom pourrait avoir envie de venir s'éclater. Et elle n'a pas du tout envie de le voir, surtout pas après leur dernier face à face.
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Deandre Parker
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long night. (deandre / intrigue)  13e8298d6b883321e666c4befa8543c3 : Voix graveleuse, mains veineuses, quelque chose en V pour compléter l'allitération.
DEDEEEE, il est où dédé ???
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statut : Désillusionné.
quartier : MexicanTown. Les trois verrous de la porte sont plus dissuasifs que le dobermann de Dom.
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyLun 23 Sep - 0:50

Everyone deserves a night to play. Et cette nuit de détente, il la mérite plus encore que les autres. Les derniers jours ont été merdiques, ruinés tantôt par un rongeur, Byron, ou un colocataire intempestif. Il est donc parti en quête d’une échappatoire, même momentanée. La découverte de cette dernière n’a pas été bien difficile. Il a suffi de laisser traîner une oreille dans la rue et d’en prêter une autre aux affabulations du même Byron pour tomber sur la piste du Sub. Un lieu dont l’animation actuelle n’a rien de surprenant, au vu des événements récents. La criminalité chassée avec assiduité à l’air libre se retranche toujours dans les espaces confinés, suintant par les pores de la ville. Même si Coleman épure les rues de Detroit de leurs péchés - la connotation chrétienne lui déplaît fortement - il ne pourra pas nettoyer les entrailles, les boyaux, les racines. This town needs an enema. Et ce n’est pas un petit évangéliste qui ne profite même pas de sa couleur de peau pour soulager les siens qui va aller tremper si profondément ses mains dans la merde. Deandre se méfie toujours des hommes providentiels.

Les tunnels forment un dédale dans lequel il serait facile de s’oublier, ou de se faire oublier. Deandre jette quelques regards aux ouvertures les plus sombres, inconsciemment attiré par le danger. Il débouche finalement au bon endroit, dans lequel se pressent déjà de nombreuses personnes. L’humidité glacée des lieux a pour avantage de débarrasser l’atmosphère d’un peu de la moiteur qui imprègne habituellement les pistes de danse. En passant, il remarque trois personnes agglutinées dans un coin : une fille, hilare, en train de se faire tatouer le bras par un homme concentré, et un type qui tangue à ses côtés, mort de rire lui-aussi. Il ne serait pas vraiment surprenant qu’elle soit en train de faire graver sur sa peau le nom du compagnon rieur. Et il serait encore moins surprenant qu’elle ait rencontré le porteur dudit nom il y a quelques minutes à peine.

Deandre fend la foule pour rejoindre le bar improvisé. Un gobelet lui tombe rapidement dans la main, l’alcool tombe aussi rapidement dans sa bouche. Il observe la foule, en quête d’une connaissance quelconque - Byron fréquente l’endroit souvent, même s’il n’a pas vraiment envie de le croiser. Quant à Dom, il ferait sûrement des affaires s’il se promenait dans le coin. Que ce soit au niveau de l’herbe ou des meufs.

En parlant de jolies filles.

Ses yeux se plissent. La silhouette est familière, mais il lui faut quelques instants pour la replacer. Zaza. Le ninja du corridor. Un drôle de phénomène, qui fréquente de temps à autre l’appartement de ses voisins. Une pote à MJ. Polie, à la base. Charmante, même. Changeante depuis quelques temps, comme si une mouche l’avait piquée. Deandre n’a aucun diplôme de psychologie et n’a pas cherché à rationaliser ce développement. Son comportement, tantôt sec, tantôt fuyant, l’amuse plus qu’autre chose. Il n’a pas vraiment l’occasion de la taquiner, en ce moment, parce qu’elle est devenue invisible. La discrétion incarnée. D’où la réputation de ninja.

Il finit son verre à l’instant où une des potes de Zaza le repère et se penche vers elle. Ses yeux flottent aussitôt ailleurs, pas particulièrement ravi d’avoir été cramé, et se posent en catastrophe sur une rousse aux joues écarlates, qui twerke comme si sa vie en dépendait. Incapable de supporter le spectacle trop longtemps, il coulisse des yeux jusqu’au groupe qu’il observait juste avant. Zaza semble contrariée. Il ne sait pas si elle l’a vu. Si c’est le cas et qu’elle réagit comme ça, c’est qu’elle l’a peut-être véritablement pris en grippe. Il pourrait facilement découvrir pourquoi ce soir et se décide à le faire plutôt subitement, alors qu’elle s’éloigne de ses amies d’un pas décidé. Son attitude sera peut-être différente en dehors du couloir de son immeuble.

« Pardon ! » Elle lui agrippe le bras sans vraiment le voir. La sécheresse de son intonation est familière, mais Zaza le relâche immédiatement lorsqu’elle le reconnaît, ce qui le fait légèrement sourire. Ses lèvres se figent cependant lorsqu’elle esquisse un mouvement de recul. « Deandre ?! » Décidément, il la fait peut-être un peu flipper. Ses yeux s’accrochent à la main qui rabat des cheveux derrière une oreille. « Zaza. Comment tu vas ? » Ton calme et poli, histoire d’alléger un peu l’atmosphère. « Désolée, je, hm, j'voulais juste passer. » Il hausse un sourcil mais n’a pas le temps de réagir, parce qu’elle regarde déjà frénétiquement autour d’eux. « T'es venu avec qui ?! » A-t-elle peur d’être laissée seule avec lui, en quête de quelqu’un auquel se raccrocher, ou cherche-t-elle une personne en particulier ? À sa connaissance, ils n’ont que MJ en commun. Et il est plutôt certain qu’ils n’en sont pas au stade où ils iraient boire et danser ensemble. À moins de célébrer une occasion. Comme la mort du rat. Là, tout serait possible, vu l’état passablement euphorique dans lequel ils se mettent lors de leurs traques. Feu d’artifice, parade dans la rue…

« Avec moi-même. Pourquoi, tu cherches quelqu’un ? »

Un quelqu’un le pousse en tout cas dans le dos, assez subitement pour qu’il se projette en avant. Il agrippe les épaules de Zaza pour éviter l’effet domino, jette un regard noir au responsable qui disparaît déjà dans la foule. Ses yeux se baissent sur elle. Il la relâche, fait un pas en arrière. S’il veut tirer les choses au clair, il faudrait qu’il puisse lui parler tranquillement. « T’allais prendre un verre ? » demande-t-il d’un ton détaché. Il va la laisser passer, comme elle le voulait, mais il va sûrement la suivre.

Si ses amies le laissent faire. Il les voit qui les regardent et se demande si Zaza leur a parlé de lui. S’il la fait flipper inconsciemment, elle l’a peut-être déjà mentionné. Sa propre soeur évoquait souvent ses listes noires de mecs à éviter, histoire d’être protégée si elle en croisait un. Dieu seul sait qu’il n’a pas envie de finir sa soirée transpercé par les griffes de furies protectrices.

En attendant, il explicite son plan. Deandre secoue son gobelet vide sous le nez de Zaza, lui cède le passage. « Parce que moi aussi, j’ai soif. »
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quartier : à north end, elle vit encore chez ses parents. faut dire qu'elle aime vivre là-bas, y a toute sa famille qui passe en permanence, c'est un putain de squat et zaza n'a pas le cœur à vivre toute seule. le silence lui fait peur et se retrouver en tête à tête avec ses démons aussi.
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyLun 23 Sep - 13:40

Il reste stoïque, comme toujours. Son manque de réaction a tendance à la déstabiliser. Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle dise, il semble imperturbable, terriblement lisse, ne lui laissant rien entrevoir. Rien à quoi se raccrocher, rien pour tenter de le cerner. Ça a quelque chose d'un peu stressant par moment. Et c'est justement un de ces moments. Elle ne l'avait jamais croisé en dehors du couloir ou des escaliers et elle n'était pas préparée à ça. Par réflexe, elle se remet à tirer un peu nerveusement sur son haut, comme s'il allait subitement pousser pour la recouvrir toute entière - et dieu sait qu'elle aimerait bien. Elle se sent minuscule sous son regard, peut-être un peu ridicule aussi. Pourtant, lui, ne semble pas plus dérangé que ça de se retrouver face à elle. —  Zaza. Comment tu vas ? Sa bouche qui s'entrouvre légèrement sans pour autant laisser filtrer le moindre son, les sourcils qui se froncent sensiblement l'espace de quelques secondes, trahissant son étonnement. Elle ne s'attendait pas à un ton aussi léger, à une question aussi banale, comme si tout était parfaitement normal. Et au fond, peut-être bien que ça l'est. Y a probablement que dans sa tête que cette rencontre prend des proportions aussi énormes. Elle ne prend même pas la peine de lui répondre, enchaine sur autre chose, les mots qui fusent trop rapidement pour que cela soit naturel. L'alcool et l'effet de surprise l'empêchant d'appréhender leur face à face avec détachement. Et très vite, le nom de Dom raisonne dans sa tête, comme une alarme qu'on aurait tiré pour prévenir d'un éventuel danger. Elle l'interroge, regarde partout autour d'eux, inquiète à l'idée de voir l'ombre de son ex surgir d'une seconde à l'autre. Fidèle à lui-même, Deandre reste tranquille face à sa réaction peut-être un poil disproportionnée. — Avec moi-même. Pourquoi, tu cherches quelqu’un ? Elle expire un léger souffle de soulagement et cesse enfin de scanner tout l'endroit pour reporter son attention sur lui. Sa main revient se perdre dans ses boucles, un vieux réflexe lorsqu'elle se met à mentir. — Non. Non, vraiment pas. C'est tout l'inverse en réalité. Tout ce qu'elle cherche, c'est à fuir quelqu'un. La nuance est importante.

Elle voit le type passer dans le dos de Deandre, le percuter et le corps du garçon penche dangereusement en avant, menaçant de s'écrouler sur elle. Elle ne réagit pas suffisamment vite, à peine le temps de reculer un pied pour lui servir de contre-poids que les mains de Deandre s'agrippent à ses épaules, sa carcasse qui heurte légèrement la sienne et par réflexe elle vient poser ses mains sur ses hanches pour l'empêcher de basculer plus que ça. Ce n'est rien. A peine cinq secondes d'une proximité nouvelle mais ça suffit à la faire rougir. Une chance, sa peau hâlée camoufle les traces de ses émotions, et au pire elle pourra toujours dire qu'entre l'alcool et la chaleur il n'y a rien d'étonnant à se prendre quelques rougeurs. Elle se racle la gorge pendant que Deandre fusille le mec du regard, ne lui prêtant pas la moindre attention et elle en profite pour retirer ses mains, les laissant retomber le long de son corps crispé.

Et quand il repose les yeux sur elle, il est déjà clairement passé à autre chose. Elle redresse un peu le menton pour retrouver une certaine contenance et feinte d'avoir déjà oublié elle aussi. Mais son cerveau se désespère de sa capacité à s'émouvoir comme une gamine de 14 ans, faut croire qu'elle n'a pas évolué sur ce point malgré le temps qui passe. — T’allais prendre un verre ? Elle ne s'y attendait pas et ça se voit. La surprise qui traverse son visage et elle se met à buter sur les mots lorsqu'elle lui répond. — Je- oui. Le front qui se plisse un peu, méfiante. Chassez le naturel et il revient au galop. Elle se met à imaginer des trucs stupides. Que c'est Dom qui l'envoie. Pour la tester. Ou peut-être pour se foutre d'elle. Lui faire croire que Deandre l'aurait peut-être remarqué alors qu'il n'en est rien. Juste pour se venger, pour lui faire mal. Et elle tente de se raisonner en se disant que Dom n'irait pas jusque-là, mais au fond elle n'en sait rien. Elle remarque que le regard de Deandre s'échappe par intermittence pour regarder par-dessus elle. Curieuse, elle finit par se tourner pour voir ce qu'il regarde. Et elle tombe nez à nez avec ses trois copines qui se marrent en les observant. Zaza leur fait les yeux noirs, sans savoir si à cette distance elles pourront le remarquer. Elle soupire sèchement avant de reporter son attention sur le garçon, lui offrant un bref sourire embarrassé.

Il se décale, lui ouvrant la voie tout en agitant son gobelet. — Parce que moi aussi, j’ai soif. Elle demeure perplexe, pas certaine de comprendre. Il est en train de lui proposer d'aller boire un verre avec lui ? Ou c'est juste dans sa tête à elle ? Incertaine, elle se retourne de nouveau vers ses copines comme si elles allaient pouvoir lui crier la réponse - c'est stupide. Elles ont toutes l'air surexcitées par ce qui se passe et elle les imagine déjà prier pour ne pas que Zaza gâche tout, comme toujours. Quand elle rabat ses yeux sur lui, elle doit bien reconnaitre qu'elle est à deux doigts de le congédier. Virer les gens la première pour éviter de se faire lâcher plus tard. Un réflexe de défense vieux comme le monde. Mais pas ce soir. Elle inspire, pour se donner du courage. En panique, elle arrête de réfléchir et sa main vient attraper le poignet de Deandre avant de se mettre en marche, prenant la tête. — Viens, ça évitera qu'on se perde dans la foule. Qu'elle lâche précipitamment, vraiment pas à l'aise avec cette initiative qui ne lui ressemble pas. Elle trace leur route parmi les corps déchainés jusqu'à se sortir de la horde et aussitôt, elle relâche son poignet comme si le contact lui brûlait la main. Quelques palpitations dans le creux de la poitrine, elle reprend son souffle en réalisant qu'elle a fait le trajet en apnée. Elle a envie de s'insulter pour être comme ça. Et elle se demande encore comment font les autres filles pour être si à l'aise avec ce genre de jeux. Elle se serre rapidement un verre, impatiente, persuadée qu'ingurgiter un peu plus d'alcool encore l'aidera à se détendre. Et pendant que Deandre l'imite, elle jette un coup d’œil vers là où elle a planté ses amies. Elle se mordille brièvement la lèvre inférieure avant de reprendre la parole en retroussant un peu le nez, gênée. — Au fait, désolée pour mes potes, elles... Elle hausse les épaules en roulant des yeux, lui témoignant son agacement. — Elles sont grave lourdes. Rapidement elle se remet à éviter son regard et descend de plusieurs gorgées son verre, recouvrant son masque de fille distante et froide. Mais dans sa tête c'est l'effusion de pensées négatives. Elle voudrait trouver quelque chose d'intéressant à dire, à faire, mais y a rien qui vient. Elle bloque. Et elle se dit qu'il va la trouver inintéressante, nulle, qu'il va regretter sa proposition - qui n'en était peut-être même pas vraiment une d'ailleurs - qu'il va abréger tout ça, se tirer, raconter à ses potes qu'il est tombé sur une fille vraiment ennuyeuse, et puis il en parlera à Dom, ils se foutront de sa gueule et ce dernier confirmera qu'elle n'est pas vraiment pas géniale comme meuf. Tout va trop vite sans sa tête et elle tente de noyer tout ça en terminant son verre cul sec, oubliant la brûlure de l'alcool qui se propage dans sa gorge.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyLun 23 Sep - 21:17

« Non. Non, vraiment pas. » Zaza ment mal. Si Zaza a un peu de jugeote, elle sait sûrement qu’elle est mauvaise menteuse. Alors, si elle cache la vérité comme elle tente de cacher son corps, c’est, il l’espère, parce qu’elle a une très bonne raison. De toute façon, elle a beau tirer sur son crop-top, il remontera toujours. Et lorsqu’on cache la vérité, elle remonte aussi souvent à la surface. Inéluctablement. Comme un corps boursouflé de non-dits, noyé par ses regrets.

Deandre n’insiste pas. Lui faire une remarque ne servirait qu’à l’effaroucher un peu plus. Autant qu’elle garde son mystère.

Zaza ne s’attendait pas à sa proposition, de toute évidence. Son « Je- oui. » ne fait que verbaliser la surprise de ses traits, qui se teintent peu à peu d’une méfiance presque vexante. Deandre passe en revue leurs dernières rencontres, en quête de quelque chose de son côté, n’importe quoi, qui pourrait justifier une telle réticence. Seuls des échanges souvent furtifs lui reviennent en mémoire, teintés parfois de la brusquerie qui le caractérise lorsqu’il est tard ou du sarcasme qui le définit à n’importe quelle heure. En soit, si Zaza ne l’aime pas, il ne sait pas trop pourquoi. Et si elle se méfie pour une autre raison, il ne parviendra pas à la deviner. En attendant, elle tergiverse. S’il la connaissait mieux, il l’aurait effleurée pour la sortir du tourbillon intérieur qui l’emporte, histoire de lui offrir un raccord à la réalité. Mais il ne la connaît pas mieux, et il ne la connaît même pas bien. Alors il la laisse traverser seule sa tempête de pensées et patiente, accorde un coup d’oeil à ses potes, là-bas derrière.

Ce ne sont pas les harpies qu’il craignait. À l’instant, elles s’apparentent plutôt à des sirènes - rayonnantes et presque moqueuses, comme si elles guettaient le naufrage du navire. Être observé ne le dérange pas trop mais Zaza, elle, soupire, esquisse un de ces sourires désolés qui ne font pas vraiment plaisir. Et, comme attirée par un chant qu’il n’entend pas, elle se retourne une seconde fois, guettant peut-être leur approbation. « T'inquiète pas, elles me surveillent. Y en a une qui m'a cramé à l'autre bout de la salle tout à l’heure, elle a des lasers à la place des yeux. » Comme ça, si elle sait qu’il la regardait et que ça la gênait, elle pourra s’exprimer sur la question. Et il pourra tenter de se justifier, affirmer qu’il cherchait à la reconnaître et ne matait pas son cul. Ou alors, si peu.

Le regard qu’il croise est tout à coup très franc et il a, pendant un moment, la sensation qu’elle va le renvoyer d’où il vient. Il l’observe sérieusement, prêt à recevoir le rejet avec tout le stoïcisme qu’il réserve à ce genre de choses, lorsqu’une main se referme sur son poignet. « Viens, ça évitera qu'on se perde dans la foule. » Et il sourit malgré lui, surpris et vaguement attendri par la spontanéité et l’espèce de pudeur du geste. Il se laisse guider, fendant des corps anonymes et des visages morcelés.

Il est relâché aussi subitement qu’il a été enchaîné et profite de sa main libre pour se servir. Zaza a les joues un peu rouges, ce qui signifie sûrement qu’elle n’en est pas à son premier verre. Il se surprend à penser que si elle était bourrée, elle déballerait tout ce qu’elle a sur le coeur et serait donc plus facile à cerner. La réflexion est contrée par la constatation qu’il ne pourra rien faire d’elle si elle est saoule.

Il n’avait pas vraiment conscience de vouloir faire quelque chose avec elle jusque là, un peu trop obnubilé par son attitude bizarre. Deandre trempe ses lèvres dans son verre comme pour goûter à l’idée. Au même moment, Zaza mordille les siennes. Il lui faut un peu de temps pour se détacher de sa bouche, et c’est presque avec paresse qu’il remonte jusqu’à ses yeux qui roulent en tandem avec ses épaules. « Au fait, désolée pour mes potes, elles... Elles sont grave lourdes. »

Une autre petite gorgée. « Pourquoi tu traînes avec elles, si elles sont lourdes ? C’est pas MJ, ta meilleure pote ? »

En attendant, Zaza a décidé de descendre son verre comme si sa vie en dépendait. Il la laisse faire, se retranche dans une contemplation muette de sa nervosité, tentant de déterminer, sans avoir beaucoup d’indices, ce qui en est la source. Lorsqu’elle finit cul-sec il la jauge, avant de se pencher en avant, histoire qu’elle doive le regarder. Il est plutôt convaincu que s’il capte ses yeux, elle répondra honnêtement. « Eh, relax. Si t’as pas envie d’être avec moi, je te forcerai pas. Et si t’as pas envie d’être ici, ou avec elles, je pourrai toujours nous sortir de là. Bon, ça, c’est si je me rappelle du chemin. Sinon, on se perdra ensemble dans les souterrains et j’te laisserai me manger en premier pour survivre, j’suis gentil comme ça. Mais tu m’dis très vite, histoire que je te laisse ou que je me prépare à être dévoré. » Il la regarde encore un bon instant, avant de se redresser comme si de rien était et d'ajouter d'un ton beaucoup plus léger : « Et au pire si on reste là, on peut aussi passer une bonne soirée sans cannibalisme. »
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyLun 23 Sep - 23:57

T'inquiète pas, elles me surveillent. Y en a une qui m'a cramé à l'autre bout de la salle tout à l’heure, elle a des lasers à la place des yeux. Les connexions se font rapidement, le mec dont lui parlait son amie, celui qui était en train de la regarder, c'était lui ? Elle hausse un sourcil, à la fois dubitative et méfiante. Elle le jauge un peu, laisse filer quelques secondes comme pour lui laisser l'occasion de s'expliquer un peu plus, mais rien ne vient. Alors elle demande, cherchant à comprendre. — Comment ça, y en a une qui m'a cramé ? C'est plus fort qu'elle. Elle refuse de s'imaginer une seule seconde que quiconque puisse l'observer pour le plaisir. Et encore moins un mec comme Deandre. Il n'y a pas vraiment de justification à ça, rien d'autre qu'une profonde certitude totalement infondée. Tout ça ne tient debout dans sa tête que par la force de ses doutes et de ses complexes. Très douée lorsqu'il s'agit de justifier pourquoi on ne peut pas s'intéresser à elle. Si ça devenait un sport national, c'est sûr, elle serait médaillée or.

Ils finissent par s'éclipser pour trouver refuge près des boissons, mais ça ne calme en rien sa nervosité. Bien au contraire. On s'entend mieux ici et il est plus simple de discuter. Une étape qui l'angoisse particulièrement, car lorsqu'elle perd tous ses moyens elle devient généralement muette. Les lèvres cousues par la crainte de dire une connerie, un truc vaseux qui ferait fuir l'autre. Le cerveau vidé de toute substance, seule la paranoïa règne en maitre. Et ses pensées ne sont qu'un défilé insupportable de 'et si'. Elle a beau se dire que Deandre ne doit pas être ce genre de mec, parce qu'il est trop vieux pour ces conneries, elle n'arrive pas à se raisonner. Le fait que Dom puisse être dans l'équation fausse toutes ses données. Alors elle boit avec l'espoir puéril que ça l'aidera. Et elle fait diversion en parlant de ses amies. — Pourquoi tu traînes avec elles, si elles sont lourdes ? C’est pas MJ, ta meilleure pote ? Douche froide. Elle se tend aussitôt, la mâchoire qui se crispe alors qu'elle reporte son attention sur lui. Il ne peut pas le savoir, mais MJ est un sujet particulièrement délicat dernièrement. Ses yeux se mettent à l'éviter un peu, à l'image de son envie d'éviter cette conversation. Les dents un peu trop serrées lorsqu'elle répond. — Bonne question. Elle exagère, c'est vrai. Mais la rancœur ne passe pas. Et dans tous les cas, Deandre ne peut pas vraiment savoir à laquelle de ses questions s'adresse la réponse. — De toute façon c'est pas avec MJ que j'traine pour ce genre de sorties. Qu'elle précise en haussant nerveusement les épaules. MJ n'est pas vraiment adaptée pour ce genre de contexte. Elle a également souvent tendance à monter la tête de Zaza contre tous les mecs de la soirée, ne faisant qu'alimenter sa foutue parano déjà omniprésente. MJ et sa haine démesurée des hommes. Surtout ceux qui font partie de la vie de Zaza a priori. Elle observe Deandre un instant, se demandant ce que MJ pourrait bien penser de tout ça. De lui et elle. De ce qu'elle a entendu, elle a plutôt l'air de l'apprécier. Est-ce qu'elle pourrait subitement changer d'avis à cause de Zaza ? Probablement.

Un peu déboussolée et dirigée par l'envie pressante de se dérider, elle termine son verre en quelques gorgées généreuses, ce qui n'échappe pas à Deandre. A peine a-t-elle baissé son verre qu'il se penche vers elle. Elle se fige, perplexe et se retrouve à devoir soutenir son regard. Et la tâche n'est pas aisée. Il s'élance alors dans un monologue des plus déroutant. Zaza l'écoute sans broncher, le laissant terminer. Elle tente de récolter toutes les informations lâchées et de reconstituer le puzzle dans sa tête. Il finit par se redresser et conclus avec son aisance habituelle. — Et au pire si on reste là, on peut aussi passer une bonne soirée sans cannibalisme. Quelques secondes s'écoulent ou Zaza ne semble pas réagir du tout Et finalement, doucement, un sourire amusé se dessine sur ses lèvres, jusqu'à les étirer très largement. Elle baisse la tête une seconde, affichant un air plus léger que jusqu'à maintenant. Quand elle se redresse, son sourire ne l'a pas quitté. — Woah, c'est pas tous les jours qu'un mec serait prêt à se sacrifier pour s'faire manger en premier, ça m'touche. Elle vient poser sa main libre au niveau de son cœur, minaudant un peu pour le taquiner. Mais elle se fait très vite rattraper par les idées stupides qui tournent en boucle dans sa tête. C'est comme si à chaque fois qu'elle s'autorisait à être un peu elle-même elle se ramassait une grosse claque à l'arrière du crâne pour la rappeler à l'ordre. Arrête de te faire des films. T'es pas jolie. Il ne s'intéresse pas à toi. Il peut trouver mieux en deux secondes. Il est trop bien pour toi. Des mots durs qu'elle se répète pourtant à longueur de temps, inlassablement. Et c'est plus fort qu'elle, quelques mots tout bas lui échappent, comme un aveux un peu honteux. — En vrai, j'pensais plutôt que c'était toi qu'aurait pas eu envie d'être avec moi. Elle se braque aussitôt et hausse les épaules, affichant de nouveau une mine détachée. Comme si elle s'en foutait. Comme si elle ne l'aurait pas du tout mal pris si ça avait été le cas.

Et peut-être bien que c'est l'effet de l'alcool qui commence à sérieusement lui monter à la tête, mais elle se sent enhardie. Et, pleine de courage, elle propose. — J'suis pas certaine d'avoir envie de passer toute ma nuit ici, mais la musique est plutôt bonne pour l'instant. Tu veux danser un peu ? Elle le regarde un peu par en-dessous, l'interrogeant du regard. — Ou t'es du genre à observer plutôt que participer ? Elle s'approche un peu, léger sourire flottant sur ses lèvres maquillées. — Et on verra plus tard pour s'perdre dans les souterrains. Elle en rigole, mais cette idée la terrifie en vérité. Elle a bien entendu toutes les rumeurs sur les gens qui s'y perdent définitivement - et les rumeurs viennent toujours de quelque part à la base. Et elle n'a pas du tout envie de vérifier la véracité de ces informations.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyMer 25 Sep - 7:32

« Comment ça, y en a une qui m'a cramé ? » Papier, crayon. Quoique, il n’a pas le talent nécessaire pour lui faire un dessin. En tout cas, Zaza ne se doutait de rien, ou alors elle fait semblant pour qu’il lui explique pourquoi il la regardait. Certaines filles sont comme ça : elles ont besoin de savoir très précisément pourquoi elles plaisent, sont rarement satisfaites par les réponses. Un listing un peu cru de ses attributs ne le tente pas vraiment, aussi se réfugie-t-il dans l’humour, quitte à passer pour un pervers. « Me dit pas que t’as pas senti mon regard ? J’étais chaud comme la braise. » Ce n’est pas entièrement vrai, mais l’exagération enterre le faux.

L’évocation d’MJ ne provoque pas la réaction escomptée. Zaza se tend et ses yeux partent ailleurs, en quête d’une échappatoire imaginaire qui ne vient jamais. Deandre noie les siens dans son verre, tente d’assembler le puzzle. Il ne connaît pas MJ si bien que ça, et suppute surtout la relation qu’elle entretient avec Zaza. Son contexte est fragmentaire. Il faut dire qu’il n’est pas détective privé, et qu’il n’a aucune raison de se mêler des affaires de sa voisine. « Bonne question.  De toute façon c'est pas avec MJ que j'traine pour ce genre de sorties. » La réponse n’en est pas une, mais il s’en contentera. Les épaules de Zaza montent, descendent, nerveuses comme les passagers d’une montagne russe. Il lui fait un petit signe de tête placide, histoire de lui signifier qu’il a compris, entendu, assimilé. La rendre encore plus stressée, c’est pas dans ses plans. En tout cas, il a intérêt à réfléchir à ses questions. Pour le moment, Zaza est un véritable champ de mines.

Si sa longue tirade ampoulée ne la déride pas, il sera désemparé. Aussi anticipe-t-il sa réaction en avalant un peu d’alcool, frustré par sa propre nervosité. Mais c’est un sourire qui éclot devant lui, lentement, doucement. La tequila prend un arrière goût de victoire. Deandre tente de retenir son propre sourire - ses traits d’humour sont toujours accompagnés d’une straight face - mais perd contre lui-même. Il cache le retroussement de ses lèvres contre le rebord de son gobelet, les yeux baissés. « Woah, c'est pas tous les jours qu'un mec serait prêt à se sacrifier pour s'faire manger en premier, ça m'touche. »  Zaza lui fait même grâce d’une minauderie qui ne fait qu’étirer un peu plus sa bouche. « Tu vois, j’suis un excellent parti. » Quoique, à Detroit, il ne faut pas grand-chose pour se hisser au-dessus du reste. Baltimore n’était pas mieux, dans son genre.

Il n’avait même pas remarqué qu’il s’était tendu. Remarque encore moins que l’attitude de Zaza change. « En vrai, j'pensais plutôt que c'était toi qu'aurait pas eu envie d'être avec moi. » L’honnêteté subite le déstabilise. Ses sourcils se froncent immédiatement, incompréhensifs, tandis que ses yeux la décryptent, en quête de quelque chose, d’une explication à fleur de peau. Son cerveau fournit plusieurs théories farfelues, de la transsexualité cachée au crime horrible dont il n’aurait jamais eu vent, mais il ne trouve rien qui soit suffisamment convaincant et macère juste dans l’incertitude, interloqué. « Attends, pourquoi ? » Il ingère rapidement quelques gouttes, comme si elles allaient l’aider à réfléchir. « Y a un truc que j’sais pas ? ». L’attitude de Zaza le met presque au défi, comme si elle s’attendait à ce qu’il aille dans son sens et disparaisse comme il est venu. Son esprit de contradiction le pousse éperdument dans le sens inverse. Et d’abord, c’est à lui de décider s’il a envie de quelque chose.

L’alcool ne lui a fourni aucune réponse, mais il a ragaillardi Zaza. « J'suis pas certaine d'avoir envie de passer toute ma nuit ici, mais la musique est plutôt bonne pour l'instant. Tu veux danser un peu ? » Encore embrumé par son aveu, il se force à reprendre ses esprits. L’occasion ne peut pas lui échapper. Un pouce affirmatif est levé pendant qu’il finit son verre. « Ou t'es du genre à observer plutôt que participer ? » Deandre repose son gobelet là où il l’a trouvé avec une brutalité feinte, roule des yeux faussement outrés dans sa direction. « Eh, oh, » il s’essuie les lèvres, « Demande pas à un jamaïcain s’il aime seulement observer. » Ses origines sont toujours évoquées avec orgueil.

La foule n’a fait que grossir depuis tout à l’heure et il est presque surpris de la voir qui se presse, s’étire, avalant et recrachant les danseurs. « Et on verra plus tard pour s'perdre dans les souterrains. » La remarque lui arrache un petit ricanement. Il est persuadé qu’il ne se perdrait pas, mais, si c’était le cas, il serait sûrement curieux de voir ce que les coins sombres renferment. Il doute cependant que Zaza partage son intérêt pour les films d’horreur du samedi soir.

Cette fois, c’est à lui de la ramener dans la foule qu’ils ont quitté, et il n’est pas question qu’il prenne son poignet. Il lui tend la main, le regard insistant. « Pour pas s’perdre. » Et l’emporte.

Le changement d’atmosphère est immédiat - la musique tue toute confidence et l’intimité se partage sans hésitation. Deandre a complètement omis l’existence des potes de Zaza, mais il est bien forcé de les prendre en compte - le Terminator de tout à l’heure les a déjà repérés. Il retient un grognement, lâche la paume pour libérer la danseuse.

Le constat est assez simple : Zaza danse bien mieux que lui, même s’il est vrai qu’ils n’ont pas les mêmes moves. Elle attire quelques regards, mais il commence à soupçonner qu’elle ne se rend pas vraiment compte de ce genre de choses. D’ailleurs, il va lui mettre une main sur la hanche. Ça devrait dissuader quelques ambitieux.
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyMer 25 Sep - 20:34

Me dit pas que t’as pas senti mon regard ? J’étais chaud comme la braise. Elle manque de s'étouffer en entendant ses mots, à la limite entre perplexité et amusement. Elle le dévisage, pupilles dilatées, sans vraiment savoir comment réagir. Elle ne le connait pas suffisamment pour savoir à quel point il déconne. Ou peut-être qu'il se fout littéralement de sa gueule. Ne sachant pas pour quelle option pencher, elle se contente de répondre un long "ooook" un peu méfiant mais laissant malgré tout entrevoir une légère pointe d'hilarité. Mais ça confirme ce qu'elle pensait, c'était donc bien lui que son amie avait repéré. Elle comprend mieux l'excitation qui en a découlé quand elles l'ont toutes vu lui parler, sans même savoir qu'ils se connaissent déjà. Plus ou moins en tout cas. Elle réalise alors qu'il l'a vu danser et elle ne peut pas s'empêcher de se sentir honteuse à nouveau. Peut-être qu'il l'a trouvé nulle. Peut-être qu'il riait en voyant ce corps immonde bouger. Voilà qu'elle se remet à tirer nerveusement sur son top. La prochaine fois, elle débarque en t-shirt XXL, au moins, aucun bout de peau ne dépassera. Elle ferme les yeux une brève seconde, s'efforçant de chasser tout ça de sa tête. Elle tente de se répéter que Deandre n'est probablement pas comme ça. Qu'il est trop vieux pour ces gamineries. Et que si MJ l'aime bien, c'est plutôt bon signe. L'alcool doit aider, mais elle parvient à s'en convaincre - à 75% en tout cas et c'est déjà énorme pour elle - lui permettant de continuer à discuter avec lui plutôt que de l'évincer comme elle fait toujours. Ses copines doivent être tellement fières d'elle ce soir.

Il évoque brièvement MJ mais comprend très vite que c'est un sujet sensible et qu'il vaut mieux ne pas insister. Il se contente d'un hochement de tête et ça la soulage. Elle se connait, ses humeurs sont bien trop instables et aborder quelque chose d'aussi délicat pourrait très bien la foutre en l'air pour le reste de la soirée. Et pour une fois justement que tout ne semble pas destiné à tourner à la catastrophe, elle aimerait pouvoir en profiter.

Voilà qu'il s'élance dans un long laïus inattendu, la prenant au dépourvu. Tellement qu'elle n'arrive plus à rester maitresse de ses réactions. L'imprévisibilité de Deandre déclenche un élan de spontanéité chez la jeune latina et la voilà qui se met à sourire, puis même à rire, sans pour autant cacher un léger air dubitatif. Et elle le voit tenter de garder son sérieux, s'enfoncer dans son verre pour mieux camoufler le sourire qu'elle lui a communiqué de façon contagieuse. Ce qu'elle voit lui plait et la rassure, il faut dire que Deandre ne laisse jamais paraitre grand chose. Rien de particulièrement aimable non plus. Difficile de savoir ce qu'il pense vraiment et qui se cache derrière ce masque de stoïcisme. Elle le découvre plus détendu et avenant ce soir, et elle n'est pas déçue. — Tu vois, j’suis un excellent parti. Elle ne parvient plus à effacer ce sourire de ses lèvres, le regard toujours un peu fuyant, le posant sur lui seulement par intermittence, gênée de toute cette démonstration. Elle hausse les épaules, taquine. — Ouais, j'vois ça, dommage que ça doive se terminer si vite par un sacrifice du coup. Et elle voudrait pouvoir mettre cet instant sur pause. Courir jusqu'à ses amies et leur demander ce qui est en train de se passer exactement. S'ils sont en train de flirter ou si c'est dans sa tête. C'est stupide, mais Zaza est si stressée sur ce plan-là, et si peu expérimentée aussi qu'elle craint à chaque seconde qui passe de faire quelque chose de travers et de tout foutre en l'air. De ne pas respecter les codes de ce genre d'échanges, pour peu qu'il y en aient. Elle voudrait juste être sûre, pour ne pas se faire d'idées inutilement. Elle va encore trop morfler après sinon.

Embrouillée par l'épais brouillard qui flotte dans sa tête, elle ne réfléchit pas plus lorsqu'elle lui fait quelques confessions. Visiblement, il ne s'y attendait pas. Elle retrousse discrètement le nez, avant de zieuter ailleurs, persuadée que ça, typiquement, c'était le genre de choses à ne pas dire. Quelle idiote.Attends, pourquoi ? Elle voudrait disparaitre. Elle relève les yeux en déglutissant, nerveuse. Se maudissant de s'être foutue dans cette conversation. Il la fixe avec insistance, comme s'il tentait de la percer à jour et elle trouve ça particulièrement angoissant. Elle hausse les épaules en faisant la moue, l'air de dire : oh non, pour rien, comme ça. Elle cherche lâchement à fuir cette discussion, ne sachant pas comment se justifier de toutes les incertitudes qui l'étranglent en permanence. — Y a un truc que j’sais pas ? C'est à son tour de froncer les sourcils. Ils se jaugent en silence, ne semblant pas se comprendre. Elle secoue frénétiquement la tête de gauche à droite, dans de tous petits mouvements secs. — Quoi ? Non. Non, pas du tout. Elle ne sait pas trop ce qu'il s'imagine à cet instant, alors elle ajoute. — C'est juste parce que, 'fin... Comme t'as pas toujours l'air très... ravis ? Elle marque une pause en plissant un peu les yeux, avant de poursuivre. — ... de me croiser à chaque fois, j'me disais que, j'sais pas. Tu vois ? Elle grimace un peu, consciente qu'elle n'est pas spécialement facile à suivre et qu'elle n'est pas très explicite non plus. Mais elle peine à mettre des mots sur ses pensées, jamais très à l'aise pour aborder ce genre de choses.

Désireuse de passer rapidement à autre chose, elle prend les devants de façon inattendue - elle est étonnée elle-même. Sa respiration qui se coupe un bref instant, juste le temps d'obtenir la réponse de Deandre. Et quand elle récolte son approbation, elle se détend, de plus en plus en confiance. Elle ne saurait pas dire pourquoi exactement, peut-être l'attitude calme et assurée de son interlocuteur. Elle n'a pas l'impression d'affronter un énième bellâtre prêt à l'embobiner pour mieux l'humilier ensuite. Peut-être qu'elle est trop naïve, peut-être qu'elle a tort de lui accorder le bénéfice du doute. Mais l'alcool l'empêche de faire la part des choses correctement. Et sa vie prend tellement le large ces derniers temps qu'elle a bien envie de s'offrir un peu de répit dans cette tempête. Elle le provoque un peu et ça fonctionne très bien. Il vient reposer sèchement son gobelet, dans un faux mouvement d'indignation avant de caler son regard dans le sien pour contrer son affront. — Eh, oh. Demande pas à un jamaïcain s’il aime seulement observer. Elle ricane et lève ses mains devant elle pour feinter l'innocence. Ça l'amuse toujours de voir des gens tellement fiers de leurs origines, au point d'essayer de les ressortir dès que possible. Elle comprend, elle a tendance à faire la même chose. Le sang chaud de La Havane qui coule dans ses veines, elle voudrait parfois que ce soit affiché en gros quelque part pour que tout le monde le sache.

Il se lance le premier et lui tend la main. — Pour pas s’perdre. Qu'il précise, faisant écho à sa propre remarque quand elle l'avait sorti de la foule un peu plus tôt. Elle sourit, se retourne une seconde pour poser son gobelet avant de revenir vers lui. Sa main qui s'approche de la sienne et ses doigts qui s'enroulent autour de sa paume dans un mouvement pudique et contenu. Et le voilà déjà qui l'entraine parmi la horde de corps survoltés. Une petite angoisse pointe le bout de son nez, ne sachant pas trop où va déboucher cette soirée. Mais elle fait taire tout ça dans un coin de sa tête, se laissant emporter par la musique. Ça au moins, elle maitrise. L'alcool l'aide à oublier son ventre à moitié à l'air et elle se laisse aller, le corps qui bouge en rythme avec la musique avec une aisance qui tranche clairement avec son attitude fuyante d'il y a encore deux minutes à peine. Et Deandre n'a pas a rougir lui non plus, faisant clairement honneur à ses origines. Elle se prend au jeu, un peu obnubilée par chacun de ses mouvements, oubliant le reste autour d'eux. Ne remarquant même pas les éventuels regards qui pourraient se poser sur elle. Elle s'interdit de toute façon de scruter la foule, craignant trop de recommencer à se comparer aux autres filles, ou d'imaginer Deandre en train d'en regarder une plus jolie qu'elle. Elle gâcherait tout en un battement de cils et ce serait bien trop dommage.

Deandre se rapproche, une de ses mains qui se pose sur sa hanche. Ça lui provoque une petite vague de chaleur et elle se laisse prendre au jeu, terminant de combler l'espace qui les séparait encore. Elle lève les yeux vers lui, le regard qui semble enfin s'illuminer. Il n'a pas idée lui d'à quel point ce moment peut lui faire du bien. Sa relation et sa rupture avec Ali l'ont démolie. Deux ans maintenant qu'elle se sent invisible, indésirable. Qu'elle morfle, qu'elle voit l'homme qu'elle aime en préférer d'autres à elle. C'est bête, mais elle n'a jamais pu vivre ce genre de soirée avec Ali. Danser avec lui publiquement, c'est pourtant pas trop demander à son mec. Et pourtant. Mais Deandre n'est pas du coin. Il ne l'a pas connu gamine, il n'a pas connaissance des rumeurs qui trainent sur elle, des moqueries et de tout ce lourd passif. Non, rien ne le rattache à tout ça et ça lui fait du bien. Et finalement, elle se sent un peu moins moche subitement.

L'alcool continue de lui monter gentiment au cerveau, ses mouvements de danse deviennent de plus en plus lascifs, faut dire que l'ambiance sous terre est électrique et dériderait n'importe quelle nonne. Zaza se retourne, ils se retrouvent dos contre torse dans un collé-serré parfaitement maitrisé. Mais alors qu'elle regarde devant elle brièvement, ses yeux tombent pile sur ses trois copines qui les fixent avec intérêt, chacune un verre à la main. Les mouvements de Zaza ralentissent et elle finit par s'arrêter totalement, pas très à l'aise à l'idée d'être le spectacle de la soirée. Elle leur fait signe de la main d'aller voir ailleurs, mais elle n'obtient que des rires en réponse. Elle lève les yeux au ciel, excédée. Elle se retourne et vient se hisser sur la pointe des pieds pour atteindre l'oreille de Deandre. — J'crois que c'est l'moment d'aller voir ailleurs, non ? Elle sait qu'il les a repéré aussi et il n'a pas l'air d'apprécier plus qu'elle de se faire contempler comme une bête de foire. Sa main revient se glisser dans la sienne, ses doigts s'entremêlent aux siens cette fois et toute trace de timidité a clairement disparue.

Ils sortent de la foule et quittent même la grande salle pour aller s'enfoncer un peu plus loin dans les couloirs. Zaza s'arrête à une certaine distance, là où ils voient encore un peu, les murs légèrement éclairés par les lumières de la salle. Ça donne une ambiance sympa, un peu plus tamisée. Elle se laisse retomber le dos contre un mur, sa main n'a toujours pas lâchée celle de Deandre et elle en profite pour l'attirer vers elle. Un large sourire plaqué sur les lèvres, elle ne s'en sépare plus, complètement emportée par l'euphorie de la soirée, par l'alcool, par Deandre, par  toute cette attention juste sur elle. Ça ne lui était plus arrivée depuis bien trop longtemps. Au moins six ans. Mais elle ne pense pas à ça. Sa main libère celle de Deandre pour rapidement venir se perdre à l'arrière de sa nuque, l'incitant à se pencher un peu plus vers elle. — J'espère que tu nous perdras pas, ça m'ferait vraiment chier d'devoir te manger. Elle rit un peu, un truc léger et discret, trahissant l'appréhension de ce qu'elle s'apprête à faire. Elle hésite un peu, ses yeux qui vont et viennent à trois reprises entre les siens et ses lèvres avant de rassembler son courage et de venir l'embrasser. Elle y va doucement, sa main dans sa nuque n'exerçant aucune pression pour le moment, juste histoire de pouvoir le laisser se dérober rapidement s'il n'en avait pas envie. Elle a peut-être mal interprété certaines choses. Mais elle n'espère pas.
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyJeu 26 Sep - 19:09

Il guette ses réactions avec un certain intérêt. Zaza cache peut-être une multitude de choses derrière des mots à moitié vrais, mais elle est plutôt démonstrative avec son corps. Les doigts tirent sur le tissu, les yeux volètent, les épaules montent puis descendent. C’est surtout sur son sourire qu’il s’attarde, suspendu, comme si une attention accrue allait le maintenir en place. L’obtenir n’a pas été facile et il préférerait qu’il retombe le plus tard possible. « Ouais, j'vois ça, dommage que ça doive se terminer si vite par un sacrifice du coup. » Deandre écarte son funeste destin d’un mouvement de la main nonchalant. Dans la nature, les mâles sont toujours ceux qui se sacrifient pour procréer.

Non pas qu’il ait l’intention de procréer.

La confession de Zaza a alourdi l’atmosphère et ses pensées. Deandre marine toujours dans ses différentes théories, en quête d’une explication. Il est bien forcé d’admettre qu’il n’en sait pas assez sur elle pour décortiquer ses propos, n’en connaît peut-être même pas assez sur elle tout court. Il l’a abordée ce soir sur un coup de tête, animé par un désir plus ou moins réfléchi de savoir pourquoi elle était devenue si discrète, ces derniers temps. Tout le reste n’a été qu’instinctif. Il voulait passer une bonne soirée. Il a trouvé de la bonne compagnie. « Quoi ? Non. Non, pas du tout. C'est juste parce que, 'fin... Comme t'as pas toujours l'air très... ravis ? ... de me croiser à chaque fois, j'me disais que, j'sais pas. Tu vois ? » Sa mine se chiffonne impossiblement plus, il passe une main dans sa nuque - et, enfin, le déclic. C’est à son tour de hausser les épaules, l’ombre d’un sourire rassuré aux lèvres. Il a tendance à oublier que Detroit n’est pas Baltimore, et qu’ici tout le monde n’est pas habitué à son air renfrogné, à son irritabilité de début et de fin de journée. Son expression fermée et ses mots coupants sont sempiternels, au grand dam de sa mère. « Oh, ça. C’est juste ma sale gueule. J’ai jamais l’air content, surtout lorsque j’rentre du boulot. » Il peut enfin être soulagé et vaguement amusé. Sa théorie n’était pas entièrement fausse, il la faisait bien un peu flipper.

C’est sans regrets.  Intimider les inconnus sans le savoir est un don plus qu’un défaut dans une ville comme celle-ci.

Zaza ricane, amusée par son patriotisme. Il ne sait même pas d’où elle vient, elle - ne sait pas si elle est arrivée ici alors qu’elle balbutiait encore, ou si on l’a plantée là alors qu’elle avait déjà enfoncé de profondes racines dans un autre sol.  Il le lui demandera. Plus tard.

Maintenant, il faut danser. Elle a pris sa main sans hésiter et il l’a menée dans la foule, l’a laissée se déchaîner, à demi-libérée par l’alcool. Il l’a déjà regardée tout à l’heure, mais il est maintenant aux premières loges, et il lui arrive d’observer plus qu’il ne danse, avec cette convoitise de ceux qui ont ce qu’ils veulent sous les yeux. Sa main glisse sur sa hanche, les éventuels rivaux se muent en chimères. Zaza s’est collée à lui et à lui seulement.

Ce qui colle aussi, c’est le regard de ses accompagnatrices. Même un geste dans leur direction ne parvient pas à les arracher à son champ de vision. Deandre grogne, souffle. « En fait c’est tes potes qui aiment seulement observer. » Les voyeuristes ont cependant du bon, parce que Zaza s’est hissée sur la pointe des pieds avec une proposition. « J'crois que c'est l'moment d'aller voir ailleurs, non ? » Il acquiesce silencieusement, sert brièvement les doigts qu’elle vient d’entremêler aux siens. Ils s’emmènent d’un endroit à l’autre depuis le début de la soirée, se rapprochent un peu plus physiquement à chaque changement de trajectoire.

La musique les poursuit où qu’ils aillent. La lumière, elle, se faufile et s’évanouit par endroits, mouvante. Elle fait ressortir les couleurs qui sont montées aux joues de la latina, mais aussi briller ses yeux. Zaza s’est adossée au mur et l’a attiré tout près d’elle. Il profite du moment flottant qui précède un baiser pour se perdre un peu dans sa présence. Lorsqu’une paume crochète sa nuque, il se penche docilement pour recueillir les mots qu’elle prononce. « J'espère que tu nous perdras pas, ça m'ferait vraiment chier d'devoir te manger. » Zaza rit discrètement. Deandre sourit, glisse encore une main sur sa hanche. Son pouce trace des ronds inconscients contre sa peau. « T’inquiète, j’suis sûr que j’suis très bon. Mais au pire, si ça te dérange trop, j’pourrais toujours te bouffer en premier. » Il ne sait plus trop s’il parle de cannibalisme ou du baiser qu’ils vont bientôt échanger. Les yeux de Zaza volètent d’un point à l’autre. Lui est bien déterminé à patienter. Si elle hésite encore, autant qu’elle soit plaisamment surprise lorsqu’elle se lancera.

Ses lèvres l’effleurent enfin, empreintes d’une touche d’hésitation dont il se débarrasse patiemment. Sa main libre vient effleurer sa joue alors qu’il approfondit le baiser, explore en douceur. Il le quitte finalement avec quelques regrets sur l’importance de la respiration pour vivre.

La lumière ne tombe pas seulement sur Zaza. Deandre n’a pas envie de vérifier sur quoi d’autre elle tombe, mais il le sent bien, qu’il a vu un truc du coin de l’oeil. « Tu vois, j’ai super bon goût. » Il vient replacer une mèche de cheveux errante derrière son oreille et lui sourit.

Lorsqu’il tourne enfin la tête dans la direction de ce qu’il a aperçu, c’est de très mauvaise grâce.

Ses yeux se plissent. Le truc, c’est un quelqu’un qui semble adossé au mur, les jambes étendues, la tête tombante. La chair nue de la cuisse est rendue blafarde par la lumière artificielle. Une fille. Son premier réflexe, c’est de se dire qu’elle est défoncée et qu’elle est venue cuver la substance qu’elle a ingéré là, à l’abri des regards. Deandre jette un regard incertain à Zaza, esquisse un pas de côté lentement, comme si ça demandait beaucoup d'effort de se détacher d'elle. « Eh, » tente-t-il. Pas de réaction.

Pas plus de mouvement lorsqu’il approche, s’accroupit devant elle. Sa robe est dans un sale état, comme le reste de sa personne. Deandre baisse les yeux sur un avant-bras nu, sur lequel il découvre un tatouage tout neuf, encore boursouflé par l’aiguille. Jared, en cursive rendue maladroite par l’alcool. Il la reconnaît sans la reconnaître : c’est la fille qui se faisait tatouer tout à l’heure à l’entrée, éperdue de rire.

« Putain. »

Elle a deux grands yeux bleus et la paire de collants qui a servi à l’étouffer dans la bouche.

« Zaza. » Il est surpris par son faible niveau sonore et tousse, raffermit sa voix. « Approche pas. »

Il lui faut un peu de temps pour enclencher le mécanisme - regarder un cadavre et non pas un être humain, contempler une carcasse et non une fille  qui a l’air toute petite, tout à coup. Il réalise qu’il a inconsciemment levé deux doigts pour prendre un pouls, les laisse retomber aussi sec. Pas question qu’on puisse retrouver ses empreintes sur la peau d’une fille crevée.

Deandre relève les yeux, tergiverse, grimace. « Elle est… » Un mouvement de la main remplace le mot adéquat. Le mot tabou. Le mot qui va bousiller leur soirée.

Elle est morte.
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyDim 6 Oct - 15:07

Oh, ça. C’est juste ma sale gueule. J’ai jamais l’air content, surtout lorsque j’rentre du boulot. Sa révélation semble plutôt l'amuser et il dédramatise la situation avec un calme admirable. Elle lui trouve un peu une allure de grand sage, les gestes tranquilles et pondérés, pas de surplus ni d'agitation. Mais l'esprit vif et rapide, qui semble tout voir, mais n'en laisse rien paraître. Il sème autour de lui une profonde confusion, Zaza ne sachant pas vraiment sur quel pied danser face à lui et son air impassible. Quelques maigres sourires rapidement réprimés, comme s'il ne s'autorisait pas la moindre effusion. De quoi la déstabiliser, elle qui vit entourée de gens qui expriment bien trop leurs émotions justement. Mais sa réponse la rassure quand même, ce n'est donc pas contre elle. Elle n'est en rien responsable de cette fameuse sale gueule lorsqu'ils se croisent. Elle fait mine d'être soulagée, exagère un peu son jeu en passant le revers de sa main sur son front et en échappant un petit 'pfiou' avant de rire doucement, taquine.

Les choses s'enchainent jusqu'à la piste de danse où elle retrouve un brin de confiance en elle. Mais l'instant est vite écourté par ses amies et elle ne manquera pas de leur en toucher deux mots plus tard. Pour une fois qu'elle pouvait passer une soirée normale. Juste profiter, danser en étant bien accompagnée. Plutôt que prostrée et bourrée dans un coin de la salle, avant de sombrer en dépression et d'appeler MJ en pleurs. — En fait c’est tes potes qui aiment seulement observer. Elle hoche la tête, exaspérée. Elle décide de prendre les choses en main, lui proposant d'aller s'éclipser ailleurs, loin des regards inquisiteurs. Elle n'est pas convaincue que le reste des souterrains soit un endroit particulièrement adapté pour bien terminer la soirée, mais au moins ils seront à l'abri de ces fouineuses. Et peut-être que Deandre lui proposera de finir ailleurs. Un sentiment de malaise la traverser brièvement, quand elle réalise que s'il lui proposait de la ramener chez lui elle ne pourrait décemment pas accepter. Hors de question de tomber nez à nez avec Dom, ce serait bien trop embarrassant. Et quelque chose lui dit qu'il ne serait pas emballé à l'idée d'aller chez elle et de risquer de croiser toute sa famille. Elle grince un peu des dents, emmerdée. Mais cette pensée repart aussi vite qu'elle est arrivée, chassée par les doigts de Deandre qui s'emmêlent aux siens tandis qu'ils prennent la fuite.

Enfin isolés, il n'y a plus personne pour les épier. Zaza se laisse envahir par ses émotions et invite Deandre à venir lui aussi envahir tout son espace personnel. Elle remet sur le tapis le même sujet, probablement une conséquence du stress qui l'anime à cet instant, l'envie de combler le vide par tous les moyens pour ne pas trop réfléchir à ce qui est en train de se passer. Deandre joue le jeu, patient, prenant soin de ne rien brusquer. Probablement a-t-il senti l'instabilité de Zaza et à quel point elle pourrait se braquer et disparaitre au moindre pas de travers. Ou peut-être qu'il est juste comme ça avec tout le monde, elle n'a aucun moyen de le savoir. Parce qu'elle ne sait rien de lui. — T’inquiète, j’suis sûr que j’suis très bon. Mais au pire, si ça te dérange trop, j’pourrais toujours te bouffer en premier. Elle feint l'indignation, la bouche qui s'ouvre en grand alors qu'elle vient lui refiler une petite tape de désapprobation sur le torse avant de se marrer. Deandre penché au-dessus d'elle, sa main sur sa hanche, elle a les yeux qui papillonnent un peu avant de se décider enfin. Le contact est hésitant, léger, mais le garçon vient rapidement palier à ça. Et elle se laisse entrainer, se laissant totalement aller contre lui. Ses bras viennent carrément se nouer autour de sa nuque, désireuse d'un contact plus fort encore. Il ne peut pas savoir lui, mais c'est tellement vide dans la poitrine de Zaza qu'elle a besoin de se raccrocher comme ça à la moindre attention qu'on lui donne, pour réchauffer un peu le glacier qui la ronge. Pour tromper l'absence d'Ali et le néant qu'il a laissé derrière lui.

Le baiser se termine et elle le libère de son emprise, laissant ses mains glisser le long de ses épaules jusque sur son buste où elles arrêtent leur course tandis que son dos retourne se poser contre le mur. Elle sourit comme une gamine heureuse, incapable de s'en empêcher, peut-être un peu gênée aussi. Le genre de gêne un peu tendre, celle qui vient faire rougir les joues et qui est tout sauf désagréable à ressentir. — Tu vois, j’ai super bon goût. Son premier réflexe est d'échapper un rire léger et complice tandis qu'il replace l'une de ses mèches de cheveux. Mais très vite elle affiche un petit air provocateur, elle hausse les épaules et feint une petite grimace pas convaincue, le nez qui se retrousse. — Hmm, mouais, j'suis pas très sûre, faudrait que je vérifie encore une fois. Qu'elle annonce, déjà prête à remettre ça. Mais Deandre ne la regarde déjà plus, elle ne sait même pas s'il l'a vraiment entendu. Elle perd son sourire en voyant la mine qu'il tire, l'incompréhension se lit dans ses yeux et il lui faut un bref instant avant de tourner la tête aussi pour regarder dans la même direction que lui.

C'est là qu'elle la remarque. La silhouette avachie sur le sol, contre le mur. Zaza plisse un peu le front, son corps qui se raidit. Comme traversée par une mauvaise intuition qu'elle serait bien incapable d'analyser. Deandre tente de l'interpeller mais il n'obtient pour réponse qu'un long silence un peu stressant. Les émotions toujours à vif, Zaza sent l'alcool redescendre brutalement et ça lui fait mal au ventre. Deandre s'éloigne un peu et elle laisse ses mains retomber le long de son propre corps un peu mollement, déçue de cet éloignement soudain. Elle se décolle du mur et fait un pas dans la direction de la fille, croisant ses bras sur son buste. — Hey oh ? Ça va ? Qu'elle tente à son tour. Mais rien. Elle reste à distance pendant qu'il s'accroupit près d'elle pour s'assurer que tout va bien. Et elle l'espère de tout cœur. Elle n'a pas envie qu'ils se retrouvent à devoir gérer une camée ou une fille totalement alcoolisée. Ça gâcherait tout. Un peu nerveuse, elle jette quelques coups d'oeil dans son dos, juste pour voir si quelqu'un ne serait pas en train de chercher la fille par hasard. Ce serait vraiment bien.

Putain. Elle sursaute à moitié et reporte son attention sur eux. Elle commence à s'avancer, prudemment. — Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Elle demande un peu précipitamment, pas vraiment rassurée par son intonation. Et pourtant tellement loin de pouvoir ne serait-ce qu'imaginer ce qu'il a vu. — Zaza. Approche pas. Elle pile net alors qu'un frisson glacé la traverse de la tête aux pieds. Elle fixe son dos, les mots qui restent coincés dans sa gorge alors qu'elle sent une tension terrible venir électriser l'atmosphère autour d'eux. Elle a presque retenu son souffle, attendant qu'il lui donne plus de précisions. Pourquoi est-ce qu'elle ne doit pas approcher ? Et il lui semble attendre une éternité avant que Deandre ne se décide à en dire plus. — Elle est… Ça freeze un peu dans la tête de Zaza. Son cerveau qui fait mine de ne pas comprendre la fin de la phrase pendant quelques secondes, juste parce qu'il ne veut pas se frotter à ça. Mais très vite, elle n'a pas d'autre choix que d'affronter la réalité. La bulle agréable dans laquelle elle semblait s'être lovée depuis le début de la soirée éclate subitement, la laissant démunie. Elle n'avait pas remarqué encore à quel point il faisait frais dans les couloirs du souterrain.

Elle se remet en mouvement d'un seul coup, ses bras qui se décroisent alors qu'elle se jette en avant, oubliant déjà sa demande de ne pas s'approcher. Mais c'est plus fort qu'elle, faut qu'elle puisse le voir de ses propres yeux pour l'assimiler. Elle contourne Deandre qui cache le corps de là où elle est. Et le spectacle qu'elle découvre la fige. Elle vient placer une main devant sa bouche comme pour étouffer un cri. Mais aucun son ne sort, c'est la stupeur. Elle reste plantée comme ça quelques secondes avant de se mettre à reculer rapidement puis carrément faire demi-tour pour s'éloigner de plusieurs pas, bouleversée. Elle s'arrête quelques mètres plus loin, le souffle saccadé. Elle pivote et revient à la charge, tremblante d'émotions, vraiment choquée par ce qu'elle vient de voir. — F-faut prévenir une ambulance et les flics et... Elle ne termine pas sa phrase, peine à organiser ses idées. Elle fouille dans ses poches pour en sortir son téléphone, les mains tremblent tellement qu'elle peine à déverrouiller l'écran et elle s'énerve dessus. Mais elle constate avec désarroi qu'ils ne captent absolument rien ici. Elle s'approche de Deandre, complètement affolée, ses yeux qui n'arrêtent pas d'aller et venir entre lui et le corps dans l'ombre. — Faut qu'on sorte d'ici, j'capte rien, faut que... je... putain. Elle n'y arrive pas, le cœur qui palpite et les pensées qui vont dans tous les sens. Elle se met alors à regarder frénétiquement autour d'eux, avec la sensation d'être surveillés. C'est probablement uniquement dans sa tête, la parano qui la gagne, l'endroit qui l'oppresse et l'inquiète. Tout en continuant de regarder autour d'eux sa main tâtonne dans le vide à la recherche de Deandre, elle a besoin d'un contact pour s'ancrer dans la réalité alors que son esprit cherche déjà à se tirer loin d'ici. — Faut qu'on s'tire, j'veux pas rester ici. Sa voix vacille, entre ordre et supplique. Mais elle est totalement perdue, incapable de savoir par où il faut aller pour sortir de ce labyrinthe. Elle va devoir s'en remettre aveuglément à Deandre. Elle serre son téléphone très fort entre ses doigts, n'ose même pas allumer la fonction lampe torche de peur de venir éclairer le cadavre au sol. Et elle ne veut surtout pas le voir plus en détail. Elle en a vu assez. Le regard exorbité et rougit de la fille est imprimé au fer dans son esprit.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyLun 7 Oct - 10:56

« Hmm, mouais, j'suis pas très sûre, faudrait que je vérifie encore une fois. » Rouler des yeux faussement outrés. Se pencher. Lui donner ce qu’elle réclame à demi-mots. C’est ce qu’il préférerait faire, à l’instant. Ce qu’il imagine alors même que son corps se détache, s’éloigne, à demi persuadé d’approcher une simple illusion créée par la pénombre. Mais plus il avance et plus le corps prend de la consistance, articulations raides mais dépliées, celles d’une poupée fracassée contre un mur qui ne peut pas adopter une position plus humaine.

« Hey oh ? Ça va ? » L’écho à sa propre question ricoche contre le béton mais ne coule pas dans l’oreille de l’inconnue. Deandre se penche, réalise. Peu à peu, Zaza devient elle-même un écho - une présence lointaine, distante et insistante, dont il fait abstraction alors qu’il regarde, constate, tente de rationaliser. Il sert les dents. L’émail rivalise de dureté avec le sol qui mord son genou. Son corps se balance, hésite comme un ressort prêt à bondir, à l’emporter loin de la scène du crime.

Absorbé par la mort toute proche, il entend à peine la question de la latina. Le « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? » naïf et innocent le touche à retardement, bizarrement familier.  Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qu’il y a ? Quoi ? Il a eu ces mots en bouche il y a quelques éternités de cela, dans un monde différent, à une heure semblable. L’incompréhension de celui dont l’univers s’écroulera bientôt. Pas encore les derniers mots d’un mort, mais au moins ceux de quelqu’un qui va perdre toutes ses illusions.

Morte. Le mot ne tombe pas, mais il est là, quelque part. Il flotte dans son esprit et pique le bout de sa langue. La part la plus rationnelle de son cerveau s’agace de sa réticence, pousse pour qu’il sorte, devienne réalité. Le reste de son esprit s’est englué dans des souvenirs, tente de coller la scène à des fragments anciens. Il a déjà vu des cadavres - les lointains corps allongés sur les scènes de crime, sa grand-mère dans son cercueil, Tianna sur une table, dans la morgue - mais le contexte est différent. Le décès était présenté en évidence. Elle, elle n’est pas bercée par les sirènes hurlantes qui décrient le crime, pas baignée dans les larmes brûlantes qui déplorent la disparition. Juste une fille. Adossée à un mur. Avec deux grands yeux ouverts sur le vide.

Les va-et-vient paniqués de Zaza l’arrachent enfin à son for intérieur. Deandre réinvestit son corps engourdi, se redresse, pose une main sur sa hanche. Il a du mal à détourner le regard, du mal à chasser les questions sur la panique, la peur, la douleur qu’elle a du ressentir. L’empathie monte et il doit la rediriger ailleurs avant qu’elle ne le noie.

« F-faut prévenir une ambulance et les flics et… » La remarque de Zaza est une distraction bienvenue. Les flics. Une ambulance. Le Sub. Ils ne sont pas n’importe où, dans n’importe quelle soirée. La fête bat encore son plein et mille suspects se trémoussent actuellement sur le dance floor, complètement inconscients du danger. S’ils appellent la police, elle embarquera tout le monde, ne serait-ce que parce que la petite réunion est complètement illégale. Coleman se félicitera d’avoir fait fermer un énième lieu de débauche, et puis on trouvera rapidement un coupable pour le meurtre, de préférence un type plutôt con, qui acceptera de coopérer contre une peine de prison réduite.

S’ils préviennent la police, ils vont finir la nuit au comico.

Zaza n’a pas de réseau. Un soulagement inexplicable l’envahit - il n’a pas à réfléchir aux conséquences, pas à la dissuader ou à l’encourager - et il se focalise entièrement sur elle, ce qui lui permet d’être moins sensible à la morte. « Faut qu'on sorte d'ici, j'capte rien, faut que... je... putain. » La latina tâtonne dans le vide, en quête de quelque chose de rassurant. Deandre attrape sa main, la glisse autour de sa taille. « Viens voir là. » Il crochète l’arrière de son crâne et la plaque contre son propre corps. Elle ne peut plus regarder le cadavre, condamnée à le sentir vivant, proche et plutôt calme. « Respire un coup, Zaza. »

« Faut qu'on s'tire, j'veux pas rester ici. » La supplique est presque sanglotante, s’accorde avec son propre désir de s’éloigner du cadavre. La mort et la culpabilité deviennent contagieuses lorsqu’on les fréquente trop longtemps. Deandre amorce un mouvement de recul pour les éloigner du corps, patiente quelques instants de plus. Il relâche finalement Zaza, se penche. « On va sortir de là. T’as froid ? » La question est bénigne, anodine. Il lui frotte vigoureusement les bras pour lui communiquer chaleur et courage, avant de lui prendre la main pour la guider hors du boyau dans lequel ils s’étaient enfoncés. Prendre le contrôle de la situation le tranquillise.

« Faut qu’on repasse par la grande salle. » Il marmonne avec une sorte d’appréhension, plus pour lui-même que pour elle. Le contraste entre la morte figée et l’insouciance des danseurs lui paraît trop violent. Lorsqu’on a vu quelque chose de profondément déplaisant, on veut que le reste du monde en soit témoin, que personne ne puisse demeurer indifférent.

Deandre inspire, expire. Il entraîne Zaza au coeur de la soirée mais les éloigne résolument de la foule, préférant longer les murs contre lesquels s’entassent couples et corps avachis, de vraies personnes terrassées par l’alcool qui cuvent, vivantes, inconsciemment chanceuses.

« T’expliquera à tes potes plus tard. » Elles sont invisibles et il ne perdra pas du temps à les chercher.

Deandre bouscule quelqu’un, ignore l’insulte qu’on lui lance, les manoeuvre enfin dans le tunnel qui mène à la sortie. Le chemin lui est familier et, dans d’autres circonstances, il aurait vocalisé le fait qu’ils ne sont pas destinés à mourir ici. Il se contente de sortir son téléphone pour leur donner un peu de lumière. Son autre main englobe toujours fermement celle de Zaza. Il réalise un peu tardivement qu’il lui écrase les doigts et relâche la pression, lui adresse un regard prudent. « On y est bientôt. Tu reconnais, non ? » Il est surpris par le silence sourd dans lequel tombent ses mots. La musique est à peine perceptible, plus une pulsation lointaine qu’un véritable air.

C’est grâce à ce silence qu’il entend les bruits de pas. Deandre relève les yeux. Un couple arrive en sens inverse, suspendu l’un à l’autre. La fille vient de rire à ce que lui a dit son compagnon, qui les repère, leur lance un signe. « Eh, c’est par là la soirée ? »

Ses épaules se soulèvent. Il tergiverse, avant de lâcher : « Ouais. Mais si j’étais vous, j’y irais pas. Y a des gens bizarres. » Son air maussade suffit sûrement à convaincre les deux autres, qui échangent un regard interdit. La fille observe Zaza avec un mélange de curiosité et d’inquiétude. Deandre se détourne, repère l’ouverture qu’il a emprunté pour entrer. L’air froid se faufile dans le tunnel et c’est à peine s’il ne se jette pas à l’extérieur, pressé, peut-être pour la première fois, de retrouver Detroit.
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyDim 20 Oct - 20:37

Viens voir là. Le contact avec Deandre est salvateur. Elle se laisse diriger volontiers, ne sachant plus quoi faire de ce corps et de toutes ses émotions qui l'encombrent terriblement tout à coup. Sa tête qui se pose contre le torse du garçon alors qu'il maintient tranquillement sa tête, dans un geste rassurant. Les yeux écarquillés, elle se colle à lui, ses bras qui l'entoure comme le besoin irrépressible de sentir la chaleur d'un corps bien vivant. Sa respiration qu'elle tente de calquer sur celle de Deandre, pour s'obliger à se calmer. — Respire un coup, Zaza. C'est justement ce qu'elle essaye de faire, mais tout est si chaotique sous sa peau. Un sacré bordel qui l'empêche de se concentrer sur quoi que ce soit. Et elle s'interroge sur la capacité de Deandre à rester aussi calme dans une situation pareille. Peut-être que c'est juste elle, qu'elle est trop fragile et qu'elle surréagit. Peut-être que ce n'est pas si terrible de voir un cadavre. Elle se mord la lèvre alors que ce mot la bouleverse. Prise d'empathie, cela dégénère vite et échappe à tout contrôle. Voilà déjà qu'elle s'imagine à la place de la morte, après tout, ça aurait pu être elle. Elle savait pourtant que ces souterrains avaient une sale réputation. Que les disparitions dont on parle ne pouvaient pas être juste des gens qui se perdent. La voix troublée par des sanglots retenus, elle exprime son désir de se tirer d'ici. S'éloigner de ce corps qu'elle a l'impression de percevoir partout autour d'elle. Deandre recule un peu, mais ça ne suffit pas. A cet instant, Zaza a comme la sensation que même si elle se barrait à l'autre bout du monde ça ne suffirait pas. Elle a pourtant déjà vu des morts. Mais le contexte était différent. La violence dans les rues de Detroit a comme un goût familier, de déjà-vu. Les émeutes, les gangs et les bavures policières banalisent honteusement la vue d'un corps éteint et explosé sur le bitume. Mais là, c'est différent. Pas de gangs, pas de flics. Juste une fille et une mauvaise rencontre. Peut-être même quelqu'un de son entourage. Zaza se souvient de quand elle avait vu ces statistiques affreuses, qui montrent que la majorité des crimes sont commis par quelqu'un que l'on connait. Elle devient nauséeuse, pense trop et l'envie de se remettre en mouvement devient presque vitale. C'est au même moment que Deandre décide de la relâcher et de venir frotter ses bras pour la réchauffer et l'aider à recentrer ses idées. — On va sortir de là. T’as froid ? Elle hausse les épaules, un peu distante. — Non c'est bon, t'en fais pas. Qu'elle répond de façon évasive. La vérité c'est qu'elle est frigorifiée oui, mais il lui semble que rien ne pourrait venir la réchauffer en cet instant. Le froid qui la saisit n'est pas dû à la température ambiante. C'est quelque chose de plus profond, qui vient de ses émotions.

Il attrape sa main et l'invite ainsi à le suivre. Elle ne se fait pas prier et lui emboite le pas, non sans avoir jeté un dernier coup d’œil au corps inerte. Comme un hommage déchirant. Comme si ça allait pouvoir changer quoi que ce soit pour cette fille. Sa gorge se noue alors qu'elle se met à imaginer la douleur que pourront ressentir les proches de cette inconnue en apprenant sa mort. Elle était jeune. Ce sera probablement dévastateur. Et d'une certaine façon, elle l'espère. Parce qu'il n'y a rien de plus triste qu'une personne morte et personne pour la pleurer. — Faut qu’on repasse par la grande salle. Elle n'en a aucune envie. La différence d'ambiance est trop brutale et la dérange. Comme si on ne lui accordait pas le temps de souffler et d'encaisser ce qu'il vient de se passer. C'est un peu comme si la vie narguait l'inconnue. Tous ces cœurs battants, au bord de l'implosion, alors que de l'autre côté du mur il n'y a plus rien. Plus un souffle, plus une pulsation. Elle voudrait pouvoir claquer des doigts et disparaitre de là pour atterrir directement chez elle, dans son lit. Loin de l'agitation et de tous ces gens qui lui semblent tout à coup bien trop heureux.

Elle se laisse guider aveuglément par Deandre, incapable d'aligner correctement la moindre pensée. La main du garçon écrase ses doigts mais ça ne la gêne pas, la très légère douleur que ça lui procure l'aide à garder les pieds sur terre. Étrangement, ça l'apaise également. Parce que ça lui rappelle qu'il est là et qu'il ne va pas la lâcher. Deandre fait office de roc dans cette tempête et elle s'abandonne complètement, le laissant porter tout le poids de cette macabre découverte. — T’expliquera à tes potes plus tard. Elle n'y pensait même plus. Elle se contente de hocher mollement la tête alors qu'il ne peut même pas la voir puisqu'il marche devant elle, lui frayant un chemin dans la cohue.

Et dès qu'ils se retrouvent à nouveau loin de la grande salle, c'est au tour de Zaza de resserrer sa poigne. Elle fixe le dos de Deandre avec une fascination qui ne lui sert qu'à éviter de regarder ailleurs, bien trop terrifiée à l'idée de croiser un autre macchabée. Perdue dans ses pensées, elle capte à peine les mots de son partenaire de soirée et n'y répond pas. Mais bien vite, des bruits de pas se font entendre et elle retient son souffle sans s'en rendre compte, se rapprochant instinctivement de Deandre. Mais ce n'est rien d'autre qu'un couple, visiblement heureux d'être là. Zaza les écoute échanger quelques mots et déglutit péniblement à ceux de Deandre. Son regard croise celui de la fille qui semble interloquée par sa remarque et plus encore par la tête que Zaza tire. Leurs prunelles s'accrochent, comme une discussion silencieuse. Et la détresse dans celles de la cubaine semble parvenir jusqu'à l'inconnue qui tire sur le bras de son copain pour l'arrêter, beaucoup moins convaincue à l'idée d'aller s'enfoncer dans ce dédale subitement.

Encore quelques pas et enfin, la délivrance. Zaza prend une grande inspiration, sans un bruit, lorsqu'ils retrouvent l'air libre. Elle relâche sa main et fait quelques pas, comme si elle avait le corps tout engourdi. Les picotements se propagent à vive allure dans tous ses muscles, jusqu'au bout des doigts et ça lui donne envie de pleurer et de trépigner pour s'en débarrasser. Mais elle reste calme d'apparence, se maitrisant tant bien que mal. Elle finit par se tourner vers Deandre, les yeux remplis d'incertitudes. — Faut au moins prévenir une ambulance, non ? J'veux dire... Elle cherche ses mots, terriblement émue. — Faut bien que quelqu'un retrouve son corps, pour qu'ils puissent prévenir sa famille. Son regard s'humidifie et elle vient frotter ses yeux rapidement pour tout faire disparaitre. Elle regarde autour d'elle, un peu désorientée. — Tu veux bien me raccompagner chez moi ? J'ai pas envie d'faire le trajet toute seule. Qu'elle confesse à voix basse, particulièrement inquiète des mauvaises rencontres qu'elle pourrait faire ce soir. Elle a pourtant déjà affronté Detroit la nuit mille fois en solitaire, mais aujourd'hui, à cet instant précis, ça lui semble insurmontable. Mais elle n'a pas le cœur à lui imposer quoi que ce soit, peut-être bien que lui aussi il voudrait pouvoir rentrer rapidement chez lui. D'autant qu'il vit bien plus près d'ici qu'elle. Le regard un peu fuyant, elle croise ses bras sur sa poitrine, ne sachant plus quoi en faire, n'osant plus vraiment créer la moindre proximité avec lui désormais, comme prise soudain d'une grande pudeur. — Enfin, si tu veux pas, j'comprends. J'me débrouillerai, t'en fais pas pour moi. Et peut-être qu'il ne s'en fait pas du tout d'ailleurs. Peut-être qu'il n'en a rien à faire, après tout ils se connaissent à peine. Mais elle n'a pas envie de se retrouver seule, pas encore. Et la présence de Deandre est particulièrement apaisante. Et peut-être bien qu'elle n'a pas envie que la soirée se termine ici et comme ça, sur cette note-là. Ça lui laisserait un arrière goût d'inachevé. Idylle d'un soir à peine commencée et déjà avortée. Faut croire qu'elle n'est bonne qu'à effleurer le bonheur, sans jamais pouvoir l'accaparer.
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyVen 25 Oct - 1:34

La fraîcheur de la nuit est illusoire. Les vents urbains sont fétides, chargés de transpiration, de gaz, de tout cet amas poisseux qui colle à la peau. Deandre inspire et expire quand même. Le couple de tout à l’heure sort, s’éloigne lentement, bras-dessus bras-dessous. L’insouciance  de leur démarche l’agace irrationnellement.

Detroit aussi est trop calme à son goût, bien qu’il invente peut-être cette quiétude, occultant les moteurs rugissants et les interpellations rageuses le temps de retrouver ses esprits. Deandre ploie, en équilibre sur un genou posé par terre. Il a besoin d’un peu de temps seul et se réfugie pour cela derrière un rideau de cheveux, refait avec une patience feinte le noeud d’un lacet qui n’en avait pas besoin. Le sol est froid et trompe comme l’air. Il couvre une fourmilière bouillonnante qui se muera en volcan lorsque le drame éclatera au grand jour. Jeune fille retrouvée morte dans les entrailles de MexicanTown.

Ses premiers remords peuvent respirer maintenant qu’il est à l’air libre. Depuis qu’il est enfant, c’est sa mère qui fait les reproches. Elle est son centre de gravité, son rappel à l’ordre, sa morale qui surgit tout à coup au premier plan. Alors, c’est sa voix qui admoneste : Tu n’as pas fermé ses yeux.

Tu n’as pas retiré le bâillon de sa bouche.


T’as même pas dit une prière.

Il esquisse une grimace tordue, celle de quelqu’un qui vient de se meurtrir lui-même. Le lacet est serré trop fort et il se redresse avec lenteur, palpe ses poches. Le visage de l’inconnue lui revient en tête alors qu’il met deux doigts sur son paquet de cigarettes. Le briquet met un peu plus de temps à se manifester et en attendant, Zaza :  « Faut au moins prévenir une ambulance, non ? J'veux dire... Faut bien que quelqu'un retrouve son corps, pour qu'ils puissent prévenir sa famille. » Il la jauge, clope éteinte au bec, partagé par sa proposition. Son instinct de survie se refuse à tremper dans quoi que ce soit, tandis que son humanité, elle, réclame que le corps soit rendu à sa famille sur le champ. Il songe à leur choc lorsqu’ils la verront sans vie. Le choc qui fera souffrir, encore et encore, des années plus tard, toujours.  « Vaut mieux aller un peu plus loin avant. » Il trouve enfin son briquet, illumine brièvement une nuit aux lampadaires fracassés. « Les flics vont sûrement venir et ils vont embarquer pas mal de monde. Tu veux le faire ou j’appelle ? » Et il tente déjà de mémoriser un speech bref et impersonnel, bute sur certains mots. Difficile d’apprendre un discours pour ce genre de choses. Le 911, what’s your emergency ? raidit la langue et brouille l’esprit.

Zaza papillonne. Deandre lui adresse enfin son attention, un peu de nicotine dans les poumons. Elle a l’air perdue, les yeux suintant de perles baroques qu’elle fait disparaître du bout des doigts. La pitié monte en même temps que son saviour complex, ce mélange qui leur a permis de s’extirper si rapidement du Sub.

«  Tu veux bien me raccompagner chez moi ? J'ai pas envie d'faire le trajet toute seule. » Sa voix est basse. Il réalise qu’il n’avait même pas songé à la suite, régi par l’instinct, et médite en la jaugeant. Il ne sait même pas où elle habite. Ne sait pas grand chose depuis le début, de toute façon. Jusque là, il a surtout amassé des connaissances sur son corps : la façon dont elle danse, embrasse, se réfugie dans des bras lorsqu’elle a peur. Le reste est inconnu, fantasmé, bien que des bribes de détails volés dans le corridor de son immeuble lui reviennent à l’esprit. « T’habites où déjà ? North End ? » Zaza a fermé son corps, croisé ses bras contre sa poitrine. « Enfin, si tu veux pas, j'comprends. J'me débrouillerai, t'en fais pas pour moi. » Ce n’est pas la première fois qu’elle tente de se défendre comme ça, comme si elle anticipait le refus et était habituée à ce dernier. Il se doute un peu de quelque chose, mais le t’as pas l’habitude qu’on soit gentil avec toi, hein, qui lui vient à l’esprit n’est pas prononcé. Il se contente de la regarder, pensif et compréhensif, avant de tirer  sur sa cigarette. « J’suis pas un monstre, Zaza. Vas-y passe devant, j’te suis. » Il est vaguement curieux à l’idée de voir où elle habite. Réalise à retardement qu’il va devoir rentrer tout seul, après.

Ce serait presque tentant de retrouver Dom chez lui. Il échangerait volontiers des anecdotes anodines contre le souvenir du débâcle de la soirée, qui va occuper son esprit jusqu’au petit matin. Il était censé se détendre, cette nuit. Mais Detroit est impitoyable.

North End est moins vivant que Mexican Town, et pourtant la vie s’immisce dans les rues. Des trios de dealers jouent aux cartes sous les porches en attendant le prochain addict. Ce dernier gravite d’une rue à l’autre, ombre furtive ou au ralenti, de tout âge, sexe, couleur. Les flics aussi, sont là. Une voiture de police ralentit à leurs côtés, comme un requin qui hume le sang. Deandre jette un regard en coin à l’officier qui sirote son café. Le véhicule accélère et disparaît au détour d’une rue.

Il ne peut retenir les coups d’oeil furtifs qu’il jette à Zaza de temps à autre, pour vérifier qu’elle n’a pas craqué. Il pourrait combler le temps en posant une série de questions sur ce qu’elle fait dans la vie, l’endroit où elle habite, son passé à Detroit, mais il n’est pas sûr qu’elle supporte de faire la conversation. N’est sûr de rien, d’ailleurs, et demeure à une distance raisonnable qui lui permet de ne pas l’effleurer par accident.

La pluie tombe sans prévenir.

Deandre lâche un juron, se réfugie sous le premier porche venu. C’est une véritable averse glacée, piquante, inhabituelle. Il étend une main comme pour vérifier qu’elle est réelle, recueille un seau d’eau au creux de sa paume.

Tout a décidément été fait pour foutre la soirée en l’air. Tout. Et il va devoir rentrer seul, sous la flotte. Comme un clebs abandonné.

Il baisse les yeux sur Zaza et son petit crop-top. « C’est encore loin ? Tu vas être trempée. » Il n’attend même pas sa réponse, actionné par un automatisme, et se débarrasse de sa veste qu’il lui jette un peu précipitamment sur les épaules. Deandre se raisonne un bon coup en voyant le tissu glisser, se place devant elle pour l’habiller correctement. Il lui jette un regard une fois qu’elle est couverte, ne peut retenir le trait d'humour. « Magnifique. Le noir, c’est vraiment ta couleur. Mais bon, ça, on savait. » Le sous-entendu fait, il lâche une flopée de jurons pour retrouver son courage et s’élance dans la rue, accueilli par une douche froide. Son mégot atterrit dans le caniveau. Il est trempé jusqu’aux os au bout de deux secondes.

« C’est par là ? » qu’il demande finalement en désignant une encablure de rue, plein d’espoir.
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Zaza Molina
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptySam 30 Nov - 22:57

Vaut mieux aller un peu plus loin avant. Elle le suit sans un mot, docile. — Les flics vont sûrement venir et ils vont embarquer pas mal de monde. Tu veux le faire ou j’appelle ? A cet instant, elle se fiche bien de savoir que les flics risquent d'embarquer des gens. Au contraire même, il y a quelque chose en elle qui serait plutôt ravit de ça. Comme pour s'assurer qu'elle ne soit pas la seule à passer une soirée horrible. Même si rien ne viendra détrôner la vision de cette fille. Elle ferme les yeux un bref instant, elle a comme un haut le cœur. Elle passe sa main sur son ventre découvert, vraiment brassée par tout ça. — Non, c'est bon, j'vais l'faire. Qu'elle marmonne. Elle veut vraiment le faire, comme si ça allait pouvoir changer quelque chose. Une bonne action pour compenser le traumatisme. Mais ce n'est rien d'autre qu'une illusion, prévenir les urgences ne chassera pas les cauchemars qui vont venir la hanter cette nuit. Et tout en composant le numéro, elle réalise subitement. — Merde ! Mes potes ! Elle s'arrête alors qu'elle allait appuyer sur le bouton appeler et elle pivote pour se mettre à regarder de là où ils viennent, se mordant la lèvre inférieure en signe de réflexion profonde. Si elle ne fait rien, l'une d'entre elles sera peut-être la cible du tordu qui sévit dans les souterrains. Mais si elle prévient la police, elles risquent de se faire embarquer au passage. Ou de se perdre dans les souterrains en tentant de s'enfuir. Il lui semble qu'une solution ne soit la bonne. Elle tourne la tête vers Deandre, comme s'il allait pouvoir lui souffler la bonne réponse. Mais il demeure interdit, sa clope en bouche. Il n'a pas l'air convaincu par le fait d'appeler le 911, pas plus par le fait de ne rien faire. Elle soupire en gémissant un peu, emmerdée avant de céder à sa pulsion. Son pouce appui sur la touche et elle porte le combiné à son oreille, s'éloignant instinctivement de Deandre le temps de délivrer les quelques informations. Sa voix qui tremble et qui saute un peu lorsqu'elle tente d'expliquer la situation. Elle est au bord des larmes et la femme à l'autre bout de l'appareil commence à poser trop de questions. Zaza panique et finit par raccrocher subitement. La femme a tous les renseignements nécessaires pour retrouver la fille, pas besoin d'en dire plus. Elle revient en silence vers Deandre, le visage fermé et grave. Elle renifle et essuie ses yeux avant de ranger son téléphone dans son sac qu'elle se met ensuite à serrer fort contre elle.

Après une brève hésitation, elle finit par demander à Deandre de la raccompagner, ne se sentant pas capable de faire la route toute seule. La vérité, c'est qu'en plus d'être bouleversée, elle est aussi carrément effrayée. Et elle se sait capable de la pire des paranos, faisant de son trajet un enfer alors qu'elle aura l'impression que chaque ombre voudra sa mort. — T’habites où déjà ? North End ? Elle hoche brièvement la tête de bas en haut et réalise que ce n'est pas la porte à côté. Autrement dit, ce n'est vraiment pas rentable pour lui. Alors elle se ravise un peu tout en se braquant, lui laissant l'occasion de se défiler s'il n'en a pas envie. Elle comprendrait. Elle n'aurait pas spécialement envie de se raccompagner elle-même. Mais pas de chance, elle est coincée avec elle-même. — J’suis pas un monstre, Zaza. Vas-y passe devant, j’te suis. Elle est soulagée qu'il accepte mais elle ne peut pas s'empêcher de se demander s'il le fait pour le principe, par obligation presque. Ou juste parce qu'il en a envie. Elle l'observe une seconde, décroche un sourire furtif qui meurt très vite avant de se convaincre que c'est probablement la première option. C'est toujours la première option. Toujours celle qui serre le cœur et qui déçoit. Elle s'est habituée, elle n'espère plus. Enfin, elle essaye en tout cas.

Et commence alors un long trajet silencieux. Zaza fixe le sol, les bras croisés sous sa poitrine, l'image de la fille lui martèle la tête. Elle ne sait pas du tout comment gérer la situation. Mais au bout de quelques minutes de marche, son esprit finit par tergiverser. Elle a froid et le malêtre ne passe pas. Son regard finit par faire quelques aller-retours dans la direction de Deandre. Elle a envie de se rapprocher. De glisser son bras autour du sien, pour piquer un peu de sa chaleur et de sa force. Mais elle n'ose pas. Ils ne se connaissent pas après tout et même s'ils viennent de vivre ensemble quelque chose d'extrêmement violent  ça ne justifie rien. Au fond, c'est surtout parce qu'elle est lâche et qu'elle craint de le voir esquisser un mouvement de recul. Peut-être qu'il croirait qu'elle se fait des films suite à leur baiser et qu'il voudrait la calmer. Peut-être même qu'il la planterait là et abandonnerait l'idée de la raccompagner jusqu'au bout. Alors qu'elle n'imagine rien, elle a juste besoin de son soutien. Elle n'oserait pas imaginer quoi que ce soit, elle n'a pas cette prétention. Et à chaque fois qu'elle est prise d'un élan de courage, elle hésite trop longtemps et celui-ci disparait aussi sec, la laissant démunie. Elle se dit que de toute façon, s'il en avait eu envie lui, il n'aurait pas hésité. Elle finit par abandonner, ne calcule même pas la voiture de police tant elle s'est perdue loin dans ses pensées.  

C'est la pluie qui la tire de tout ça. Elle sursaute et lève la tête vers le ciel particulièrement noir ce soir. Il ne faut que quelques secondes pour passer de quelques gouttes légères à une trombe d'eau glacée. Elle s'active et suit Deandre sous le porche à leur hauteur en pestant. Elle va encore ressembler à un caniche mouillé. Ses épaules s'affaissent alors qu'elle contemple le désastre et elle soupir, plaintive. Décidément, cette nuit n'aura pas été tendre avec eux. Elle va finir par croire que l'univers essaye de lui envoyer un message. Elle secoue la tête, dépitée par son cerveau qui peut parfois faire preuve d'un égocentrisme assez désespérant. — C’est encore loin ? Tu vas être trempée. Elle hausse les épaules, peu concernée. Ça lui importe peu d'être mouillée jusqu'aux os, au moins, elle est toujours vivante elle. Elle tourne la tête vers lui en le voyant retirer sa veste, ne comprenant pas immédiatement ce qu'il trafique. C'est uniquement lorsqu'il la fait glisser sur ses épaules à elle qu'elle réalise. Elle en perd tous ses moyens. Il peut pas faire ça. Cette scène elle l'a connait par cœur. Elle l'a vu au moins mille fois dans tous ces films à l'eau de rose. Toutes ces comédies romantiques qu'elle affectionne particulièrement, parce que ça lui permet de rêver d'une vie qu'elle n'aura jamais. Et elle se prend une claque violente. Dans les films, les deux protagonistes viennent de passer la meilleure soirée de leur vie, les sentiments sont naissants et l'homme se défait de son habit dans un élan passionné. Mais pour elle, le plan est différent. Elle vient de passer la pire soirée de sa vie, elle est encore choquée, malgré un rapprochement dans les souterrains une fois à l'air libre et face aux yeux de tous, Deandre est resté à une certaine distance d'elle, ne permettant pas le moindre effleurement. Il la raccompagne parce qu'elle l'a demandé et qu'il se sent probablement obligé. Et s'il lui donne sa veste, c'est sûrement pour la même raison. Ça lui donne envie de chialer. Elle est harassée de fatigue et tout va de travers ; comme d'habitude. Son cerveau va trop vite, toujours dans la mauvaise direction. Il fonce droit dans le mur et elle attend l'impact, stoïque. Habituée, finalement. — Magnifique. La gorge nouée, elle relève brusquement ses yeux humides vers lui sans comprendre. Comment ça, magnifique ? Elle bloque, pas du tout réceptive à son compliment. Y a comme un truc qui déconne, qui sonne faux. Son cœur qui se serre et elle a presque envie de l'insulter. Il peut pas faire ça. Il peut pas venir péter toutes ses barrières de protection, laisser un espoir s’immiscer quelque part alors qu'elle lute très fort contre, si c'est pour la zapper juste ensuite. Si c'est pour faire comme les autres. Elle fronce légèrement les sourcils, sur la défensive. — Le noir, c’est vraiment ta couleur. Mais bon, ça, on savait. Il a le ton léger mais Zaza n'arrive pas à se détendre. Elle attrape la veste pour l'ajuster un peu et ses doigts se crispent autour du tissu. D'une voix un peu sèche et détachée, elle se contente finalement de répondre. — C'est con, c'est toi qui va être trempé du coup. Réflexion pragmatique et presque un peu froide, comme si elle avait viscéralement besoin de se rattacher à quelque chose de concret et de neutre pour ne pas se casser la gueule sur la pente de ses sentiments. Mais Deandre s'est déjà lancé et brave la pluie sans sa veste. Elle réagit à retardement mais finit par lui emboiter le pas. Elle baisse la tête pour éviter de se prendre les gouttes en pleine figure et elle avance du plus vite qu'elle peut. Ses envies de rapprochement ont désormais disparues, violemment reléguées dans un coin de sa tête. Là où elle ne les entendra plus.

C’est par là ? Elle zieute brièvement la rue qu'il lui montre mais elle hoche la tête de gauche à droite avant de répondre en gueulant à moitié pour qu'il l'entende à travers le bruit du déluge. — Non, dans deux rues. Encore quelques efforts et ils finissent par arriver dans sa rue. Zaza accélère encore et la délivrance arrive enfin alors qu'ils passent les portes de son immeuble. Ils se retrouvent dans  le hall, trempés de la tête aux pieds. Elle grelotte et respire rapidement sous l'effet de l'effort accomplis.

Et maintenant ?

Elle passe une main dans ses cheveux ruisselant alors que son cerveau mouline à toute allure. Une partie d'elle aurait voulu lui attraper la main, l'emmener dans la cage d'escalier, le faire rentrer en douce dans son appartement, le glisser dans sa chambre et terminer la nuit avec lui. Mais elle est dans un état second, incapable d'écouter la partie d'elle qui sait vraiment ce qu'elle veut. Toujours un peu distante, elle finit par dire. — Bouge pas, j'reviens. Et sans lui laisser le temps de réagir elle disparait dans les escaliers. Elle monte rapidement jusqu'à son étage et rentre sans un bruit dans l'appartement endormit. Elle se met à chercher un parapluie et finit par en trouver un dans le placard de l'entrée. Elle s'arrête ensuite devant le petit meuble à côté de la porte, y a des stylos et des papiers qui trainent. Elle se mordille la lèvre, sans savoir quoi faire. Elle finit par secouer la tête et sortir de l'appartement. Mais à peine a-t-elle descendu trois marches qu'elle cède et fait demi-tour. Elle déchire un morceau de papier et gribouille dessus quelques mots. Elle plie le papier et le fourre dans la poche de la veste de Deandre.

Elle ressort et dévale les escaliers à toute vitesse pour le rejoindre en bas. Là, elle retire la veste et lui rend. — Merci pour ça. Elle lui laisse le temps de la remettre avant de lui tendre le parapluie. — Tiens, t'en aura besoin. Elle marque une pause, embarrassée, avant d'ajouter un peu nerveusement. — J'suis désolée, je t'aurais bien dépanné pour la nuit mais à moins qu'tu veuilles rencontrer mes parents, ma sœur et probablement au moins ma tante, ma grand-mère et peut-être quelques cousins... c'est pas une bonne idée. Elle n'a jamais été aussi embarrassée de vivre encore chez ses parents. Et pourtant, d'une certaine façon, ça l'arrange bien. Ça lui donne une excellente raison de ne pas l'inviter à monter sans passer pour une méchante. Mais faut qu'elle se protège et ça, elle ne peut pas lui expliquer. Hey au fait Deandre, j'suis un peu tarée et je fais fuir tout le monde. Elle inspire un grand coup et vient taper doucement dans ses mains tout en haussant les épaules, pas à l'aise du tout. — Bon. Elle regarde un peu autour d'elle et recule d'un pas, comme pour le dissuader de tenter quoi que ce soit. Comme s'il en avait encore envie.Merci de m'avoir raccompagné et bon courage pour le retour. Elle lui fait un bref signe de la main pour écourter l'instant et le saluer, puis elle pivote et disparait rapidement. Peut-être un peu trop.

Une fois de retour dans l'appartement elle se débarrasse de ses vêtements trempés et file prendre une douche avant d'attraper la crève. Elle retourne dans sa chambre à tâtons et se glisse sous la couette, vérifiant aussitôt son téléphone pour voir si elle a reçu un message. Rien pour l'instant. Et y aura probablement jamais rien, qu'importe le mot glissé dans la veste.



"J'te file mon numéro, si jamais tu veux bien me prévenir quand t'es arrivé chez toi. Ou ce que tu veux en fait. Mais tkt, si t'as pas envie, ou pas envie que j'ai ton num, t'auras qu'à dire que y avait pas d'papier dans ta veste et qu'il a probablement dû tomber. Ou qu'il a pris l'eau et que l'encre avait coulé et que c'était illisible. Enfin, tu trouveras bien un truc.
Z."
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Deandre Parker
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MessageSujet: Re: long night. (deandre / intrigue)    long night. (deandre / intrigue)  EmptyDim 1 Déc - 15:24

Il aimerait parfois prétendre qu’il peut endosser toutes les responsabilités, mais ce n’est pas le cas. Lorsque Zaza passe l’appel téléphonique à sa place il est soulagé, presque rassuré. Ç'aurait été tellement facile de s’emmêler les pinceaux, de trébucher sur des mots trop fades pour la réalité. Alors il patiente, fume, écoute d’une oreille ce qu’elle dit pour s’assurer qu’elle s’en sort. La scène qui va se dérouler est facile à imaginer. Il en a vu des pareilles dès l’enfance : les gyrophares vont peindre les façades des bâtisses alentour de rouge et de bleu, et puis les flics vont sortir, les yeux lourds, crevés. Dans le Sub, ils n’entendront rien. Ils vont se faire cueillir avec une facilité déconcertante. Avec un peu de chance, le meurtrier sera dans le tas. Le tatoueur, peut-être. Ou le type qui riait à côté d’elle, tout à l’heure. Un autre monstre, qui sait. Les créatures de cauchemar, c’est pas ce qui manque dans cette ville.

Ce serait plus facile s’il pouvait décortiquer la tête de ses interlocuteurs. Outrepasser les barrières d’une rencontre récente et en arriver directement au moment où l’on connaît quelqu’un, où l’on a déjà mémorisé le pourquoi du comment il agit. Mais ce n’est pas le cas avec Zaza, et ce n’est certainement pas le moment de forcer le passage. Il ne sait rien de ce qu’elle pense. Est submergé de pensées contradictoires lorsqu’il la regarde, plus des sensations que des idées formulées. Alcool. Chaleur de sa paume. Choc dans ses yeux. Corps raidi. Elle lui sourit furtivement lorsqu’il accepte de la raccompagner, mais c’est pas sincère et ça meurt sur son visage. Il fuit son agonie, se retranche dans son propre for intérieur.

Le trajet jusqu’à chez elle ne jette aucune clarté sur la situation. Il a beau passer sous des lampadaires, la plupart sont défoncés - et il n’y voit rien, sans véritable perspective. Les questions anodines sont repoussées, trop banales pour la situation. Au-dessus d’eux les nuages ruminent leur mauvais coup.

La pluie tombe comme un châtiment. S’il avait été superstitieux, il aurait dit qu’ils attirent le malheur ensemble. Que le karma le punit pour des erreurs passées. Mais il s’est toujours efforcé de ne pas croire aux chats noirs et autres miroirs brisés. Alors il va se contenter d’être malchanceux et pas maudit.

L’incertitude le suit sous le porche. Zaza secoue la tête, hausse les épaules, comme si attraper la crève lui importait peu. Lui esquisse le geste galant de circonstance. Il a froid, immédiatement, chair de poule et frisson dans le dos, mais après tout il s’est occupé d’elle jusque là, l’a tirée du souterrain, ramenée chez elle, alors autant faire ça aussi, quitte à ce que ça soit trop. Deandre ne cherche pas sa réaction, blague et se jette à l’eau. Derrière lui, la sentence tombe : « C'est con, c'est toi qui va être trempé du coup. » Son mégot est jeté dans le caniveau. La complicité encore balbutiante de tout à l’heure est morte en même temps que la fille du Sub.

Trempé, il l’est aussitôt. Même son espoir d’arriver vite prend l’eau, alors que Zaza le détrompe. Ils se faufilent dans deux rues qu’il n’étudie même pas avant d’arriver. Deandre se jette dans le hall d’entrée, ruisselant de pluie et de fatigue.  Il passe une main sur sa figure, récolte les gouttes qui s’y sont accumulées. Les jette par terre. Regarde Zaza.

« Bouge pas, j'reviens. » Il n’a même pas le temps de réagir. Elle se précipite dans les escaliers, la fuite éperdue. C’est complètement foutu. Il essore un peu rageusement son t-shirt qui commence à lui coller à la peau, sourcils froncés. La voilà, la sale gueule habituelle. Sauf que cette fois, elle est légitime. C’est pas tous les jours qu’on sort pour s’amuser, tombe sur un cadavre, et rentre chez soi les mains vides, du désespoir plein les poches et la carcasse grelottante.

Le temps parait interminable. Il jette un regard à la porte d’entrée, hésitant. S’accroche à l’idée qu’elle va peut-être lui ramener un truc, n’importe quoi, auquel se raccrocher dans la tempête. Quelque chose. Un sourire. Un merci sincère.

C’est un parapluie. L’univers entier se fout de sa gueule.

« Merci pour ça. » Et sa veste, qu’il reprend, parce qu’elle veut pas d’une excuse pour le revoir. La fille morte, c’était trop. C’est compréhensible. Il essaye de se raisonner comme ça : c’est normal. Elle est choquée. C’est pas toi. « Tiens, t'en aura besoin. » Même si ça ne marche pas trop et qu’il sent que la déception monte. Ressaisis-toi, putain. « J'suis désolée, je t'aurais bien dépanné pour la nuit mais à moins qu'tu veuilles rencontrer mes parents, ma sœur et probablement au moins ma tante, ma grand-mère et peut-être quelques cousins... c'est pas une bonne idée. » C’est peut-être la vérité. Peut-être un mensonge. Sûrement la seconde option. Il n’a pas la force de sourire, de prétendre qu’il y croit. Alors il hausse les épaules, enfile sa veste. « C’est pas grave. » Il ment pas mieux qu’elle, parfois. Parce que la gravité de la nuit de merde qu'il va passer commence à peser. Y a des somnifères, dans sa chambre ?

Le langage corporel de Zaza est désastreux et il a envie de s’y soustraire le plus vite possible. Ressasser tout ça dans les prochains jours sera particulièrement douloureux, alors autant ne pas songer en plus à son désir pressant de ne plus jamais le revoir. Il recule d’un pas lorsqu’elle le fait, parce que, vraiment, là, ça commence à faire mal.

« Bon. Merci de m'avoir raccompagné et bon courage pour le retour. »

« Ouais. Merci pour le parapluie et bonne nuit... » qu’il dit au dos qui se retourne déjà. Ses lèvres se pincent alors qu’il ouvre le dit parapluie à l’intérieur - quitte à s’attirer toute la malchance du monde, autant faire ça bien - et sort rapidement, histoire de ne pas respirer trop longtemps le parfum de désespoir qui imprègne l’air.

Il est giflé par une bourrasque qui le convainc de tenir à deux mains le pauvre parapluie, qui résiste à peine contre les assauts du vent. Sa frustration ne fait que monter lorsqu’il se trompe deux fois de chemin, grelottant et de plus en plus agacé par tout ce qu’il croise. Le moindre bruit lui donne envie de gueuler contre quelque chose.

Lorsqu’il arrive enfin chez lui, il ressemble à un noyé. Les trois verrous l’exaspèrent, trop longs à céder. Il se jette finalement à l’intérieur en claquant trop fort la porte.

Sa veste est imbibée de pluie et pue la soirée de merde. Il s’en débarrasse comme si elle brûlait, la jette dans le tas grandissant de linge sale, entre un caleçon de Dom et une chaussette esseulée.

La motivation de nettoyer tout ça ne viendra certainement pas ce soir, ni demain, ni même après demain.

Il a le temps, après tout. C’est pas comme s’il allait l’enfiler pour la revoir.
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